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Sud Ouest - vendredi 10 septembre 2021
Le grand débat sur le parc solaire de Saucats
est lancé
Arnaud Dejeans, a.dejeans@sudouest.fr
Moins de 200 personnes ont assisté au premier débat public jeudi, au Palais des congrès de Bordeaux.
THIERRY DAVID/“SUD OUEST”
L’ambiance n’avait rien d’électrique, hier, lors de la première réunion publique sur le
projet Horizeo, un immense parc photovoltaïque à 20 km de Bordeaux
Le coup d’envoi du débat public sur le projet du plus grand parc photovoltaïque d’Europe,
Horizeo, a été donné hier, au Palais des congrès de Bordeaux. Les maîtres d’ouvrage (Engie et
Neonen) souhaitent implanter une plateforme énergétique bas carbone XXL dans la forêt de
Saucats, à 20 km au sud de Bordeaux. Des briques technologiques entourent un parc solaire
de 1 000 hectares : un bâtiment de centre de données (data center), une unité de production
d’hydrogène, un centre de stockage d’électricité par batterie, et une activité « d‘agri-énergie ».
La région
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L’investissement annoncé est impressionnant : un milliard d’euros. Une raison pour laquelle la
Commission nationale du débat public (CNDP), organe indépendant, a été saisie. Cette
procédure précède tout aménagement substantiel susceptible d’affecter l’environnement. Le
président de la commission particulière du débat public, Jacques Archibaud, a distribué la
parole pour cette première réunion publique. La foule n’était pas au rendez-vous à Bordeaux :
moins de 200 personnes.
Promesse de reboisement
La préfète de Nouvelle-Aquitaine, Fabienne Buccio, a résumé les principaux enjeux : « Nous
restons en retard sur les objectifs fixés au niveau européen afin de faire face au réchauffement
climatique. » La représentante de l’État a rappelé la bonne stratégie : privilégier le
photovoltaïque sur des terrains déjà artificialisés. Or, il faudra défricher 1 000 hectares de forêt
de pin pour qu’Horizeo voit le jour. « Nous avons déjà consommé 12,5 kilomètres carrés en
Gironde sur des espaces naturels, agricoles et forestiers pour construire des parcs
photovoltaïques. »
La question de l’artificialisation des sols était au cœur de cette réunion. « S’installer dans une
forêt, c’est le plus facile et le plus rentable. Commencez par installer des panneaux sur tous les
bâtiments », invite l’association de protection de la nature Sepanso. Engie et Neoen ont promis
un reboisement exemplaire : au moins 2 000 hectares dans la région.
Les antis majoritaires
Le PDG de Neoen, Xavier Barbaro, a dégainé un argument économique : « Nous produirons
l’électricité photovoltaïque la moins chère. » Même ligne de défense pour le directeur de projet,
Bruno Hernandez, (Engie) : « Les projets de photovoltaïque sur les zones artificialisées sont
subventionnées avec nos impôts. » Horizeo n’a pas besoin de ces subventions pour être viable.
Ambiance feutrée pour ce premier débat. Au micro, les associations, élus et simples citoyens
n’ont pas caché leurs doutes : déforestation, risque incendie, impact sur les eaux de
ruissellement et la biodiversité, etc. Les anti-Horizeo étaient majoritaires. « C’est un projet fou »,
a claqué un membre du public.
Plusieurs voix se sont quand même élevées pour défendre l’utilité de ce projet « qui va dans le
sens de la transition énergétique ». Un riverain de Saucats a dénoncé « les nuisances actuelles
et les conséquences désastreuses de l’activité sylvicole et des chasses privées ». La prochaine
réunion publique organisée par la CNDP est programmée à Saucats le 21 septembre à 19
heures, salle La Ruche.