3. Attaquée en mai 1940 par une offensive foudroyante
allemande, la France connaît, malgré de durs combats,
un désastre militaire qui provoque l’exode de millions de
civils vers le Sud.
4. Le 16 juin 1940, le maréchal Pétain devient
le chef du gouvernement. Acceptant les
conditions de l’Allemagne, il signe
l’armistice à Rethondes le 22 juin 1940.
À l’appel de M. le président de la République, j’assume à
partir d’aujourd’hui la direction du gouvernement de la
France. Sûr de l’affection de notre admirable armée qui
lutte, avec héroïsme […], contre un ennemi supérieur en
nombre et en armes ; […] sûr de l’appui des anciens
combattants que j’ai eu la fierté de commander ; sûr de la
confiance du peuple tout entier, je fais à la France le don
de ma personne pour atténuer son malheur. En ces heures
douloureuses, je pense aux malheureux réfugiés qui, dans
un dénuement extrême, sillonnent nos routes. […] C’est le
cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le
combat. Je me suis adressé cette nuit à l’adversaire pour
lui demander s’il est prêt à rechercher avec nous […] les
moyens de mettre un terme aux hostilités. Que tous les
Français se groupent autour du gouvernement que je
préside pendant ces dures épreuves et fassent taire leur
angoisse pour n’écouter que leur foi dans le destin de la
patrie.
Allocution radiodiffusée du maréchal Pétain,
chef du gouvernement,17 juin 1940
5. Certaines voix, comme le général de
Gaulle depuis Londres le 18 juin 1940,
s’élèvent alors pour refuser la défaite et
appeler à poursuivre le combat.
Les chefs qui, depuis des années, sont à la tête des
armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce
gouvernement, alléguant la défaite de nos armées,
s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le
combat. Certes, nous sommes submergés par la force
mécanique, terrestre, aérienne de l’ennemi. Mais la
défaite est-elle définitive ? Non ! La France n’est pas
seule ! Elle a un vaste empire derrière elle. Elle peut
faire bloc avec l’Empire britannique qui tient la mer et
continue la lutte. Elle peut, comme l’Angleterre, utiliser
l’immense industrie des États-Unis. […] Cette guerre est
une guerre mondiale. Moi, général de Gaulle,
actuellement à Londres, j’invite les officiers et les
soldats français, les ingénieurs et les ouvriers
spécialistes des industries d’armement qui se trouvent
en territoire britannique ou qui viendraient à s’y
trouver, à se mettre en rapport avec moi. Quoi qu’il
arrive, la flamme de la résistance française ne doit
pas s’éteindre et ne s’éteindra pas.
Discours radiodiffusé du général de Gaulle, 18 juin 1940
6.
7.
8. Nous, Philippe Pétain, maréchal de France
[…] déclarons assumer les fonctions de chef
de l'État français.
Art. 1 – Le chef de l'État français a la plénitude
du pouvoir gouvernemental, il nomme et
révoque les ministres […] qui ne sont
responsables que devant lui. Il exerce le
pouvoir législatif, en conseil des ministres. Il
promulgue les lois et assure leur exécution.
Art. 2 – Le Sénat et la Chambre des députés
sont ajournés jusqu'à nouvel ordre.
Ils ne pourront désormais se réunir que sur
convocation du chef de l'État.
9. Français, la France a connu , il y a
quatre mois, l’une des plus
grandes défaites de son histoire.
Cette défaite a de nombreuses
causes, mais toutes ne sont pas
d’ordre technique. Le désastre
n’est, en réalité, que le reflet sur le
plan militaire des faiblesses et des
tares de l’ancien régime politique.
Ce régime, pourtant, beaucoup
d’entre vous l’aimaient. Votant
tous les quatre ans, vous vous
donniez l’impression d’être les
citoyens d’un Etat libre. […]
C’est sur cet amas de ruines qu’il
faut aujourd’hui reconstruire la
France. […] L’autorité est
nécessaire pour sauvegarder la
liberté et l’Etat.
Extrait du discours radiodiffusé du maréchal
PÉTAIN, le 11 octobre 1940
10.
11.
12. Art. 2 – L’accès et l’exercice des fonctions publiques et mandats énumérés ci-après
sont interdits aux Juifs : Chef de l’Etat, membre du gouvernement ; fonctionnaire de
tout grade attaché aux services de police ; membre des corps enseignants ; officiers
et sous-officiers des armées.
Art. 5 – Les Juifs ne pourront exercer l’une des professions suivantes : directeur et
rédacteurs de journaux, metteurs en scène, entrepreneurs de spectacles ; gérants
de toutes entreprises se rapportant à la radiodiffusion.
Fait à Vichy, le 3 octobre 1940
13.
14. C’est dans l’honneur et pour maintenir l’unité
française – une unité de dix siècles – dans le
cadre d’une activité constructive du nouvel
ordre européen, que j’entre aujourd’hui dans
la voie de la collaboration.
Ainsi, dans un avenir prochain, pourrait être
allégé le poids des souffrances de notre pays,
amélioré le sort de nos prisonniers, atténuée la
charge des frais d’occupation. Ainsi pourrait
être assouplie la ligne de démarcation et
facilités l’administration et le ravitaillement du
territoire. Cette collaboration doit être sincère. […] L’armistice, au demeurant, n’est pas
la paix. La France est tenue par des obligations nombreuses vis-à-vis du vainqueur. Du
moins reste-t-elle souveraine. Cette souveraineté lui impose de défendre son sol,
d’éteindre les divergences de l’opinion, de réduire les dissidences de ses colonies.
Cette politique est la mienne. Les ministres ne sont responsables que devant moi. C’est
moi seul que l’histoire jugera. Je vous ai tenu jusqu’ici le langage d’un père. Je vous
tiens aujourd’hui le langage du chef.
Suivez-moi. Gardez votre confiance en la France éternelle.
Message radiodiffusé du maréchal PÉTAIN, 30 octobre 1940
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20. La défaite est-elle définitive ? Non ! La France n’est pas seule ! Elle a
un vaste empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l’Empire
britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme
l’Angleterre, utiliser l’immense industrie des États-Unis. Cette guerre est
une guerre mondiale. Moi, général de Gaulle, actuellement à
Londres, j’invite les officiers et les soldats français, les ingénieurs et les
ouvriers spécialistes des industries d’armement qui se trouvent en
territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en
rapport avec moi. Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance
française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas.
Discours radiodiffusé du général de Gaulle, 18 juin 1940
21. Mesures à appliquer dès la libération du territoire.
- Etablissement de la démocratie la plus large en rendant la parole
au peuple français par le rétablissement du suffrage universel.
- Retour à la nation des grands moyens de production monopolisée,
fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-
sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques.
Sur le plan social :
- le droit au travail et le droit au repos ;
- un rajustement important des salaires et la garantie d’un niveau de
salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la
dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine ;
- un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens
d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail, avec
gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État.
Ainsi sera fondée une République nouvelle qui balaiera le régime de basse réaction
instauré par Vichy..
En avant donc, dans l’union de tous les Français rassemblés autour du C.F.L.N et de son
président le général de Gaulle !
En avant pour le combat, en avant pour la victoire afin que VIVE LA FRANCE !
Programme du CNR (extraits), 15 mars 1944
22.
23.
24.
25. Novembre 1942. La voix des
ondes stimule notre désir
d’agir. […] Nous organisons des
réunions clandestines, nous
distribuons des tracts ; la nuit
tombante, munies de pots de
peinture, nous faisons fleurir sur
les places et les murs de notre
ville des slogans anti-
Allemands. […] Notre action
porte ; nous atteignons notre
but, celui de semer le doute
dans l’esprit de notre ennemi
et de lui faire savoir que la
victoire nazie n’est pas
acquise, que notre sol est
jonché de dynamites: la
Résistance. Nous savons que
notre engagement n’est pas
sans risque.
Ch. BENOITS-LUCY (résistante), témoignage
cité dans Paroles de l’ombre, 2009
Aimons et admirons le chancelier Hitler
L’éternelle Angleterre est indigne de vivre
Maudissons, écrasons le peuple d’outre-mer
Le nazi sur la terre sera seul à survivre
Soyons donc le soutien du führer allemand
Des boys navigateurs finira l’odyssée
A eux seuls appartient un juste châtiment
La palme du vainqueur attend la croix gammée
Aimons et admirons le chancelier Hitler
L’éternelle Angleterre est indigne de vivre
Maudissons, écrasons le peuple d’outre-mer
Le nazi sur la terre sera seul à survivre
Soyons donc le soutien du führer allemand
Des boys navigateurs finira l’odyssée
A eux seuls appartient un juste châtiment
La palme du vainqueur attend la croix gammée