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Partie1 : Les invertébrés
Le système circulatoire chez les insectes
En biologie, un système circulatoire est un système d'organes en circuit permettant le déplacement de
fluides dans un organisme. Le système circulatoire a pour rôle d'assurer le transport et l'échange interne
des ressources (notamment les nutriments et le dioxygène) vers les cellules de l'organisme ainsi que de se
charger de la collecte des déchets, par exemple du dioxyde de carbone. L'expression « système
circulatoire » est très souvent utilisée pour définir le système de la circulation sanguine, mais il existe
aussi un système circulatoire de la sève chez les végétaux, ou encore un système circulatoire de
l'hémolymphe chez les insectes.
L’appareil circulatoire des Insectes, très proche de celui des autres Arthropodes est largement ouvert. Un
seul vaisseau bien défini, le vaisseau dorsal (auquel s’ajoutent toutefois des vaisseaux segmentaires chez
les Dictyoptères) est présent; la circulation de I’hémolymphe s’effectue donc en grande partie dans la
cavité corporelle ou hémocoele. Les tissus et organes ne sont ainsi séparés de I’hémolymphe que par leur
gaines conjonctives. Dépourvu de pigments respiratoires, le sang n’intervient guère dans la respiration;
l’oxygène est amené aux cellules par le système trachéen. Le rôle essentiel de l’hémocoele est la
distribution des métabolites, le transport des hormones. L’hémolymphe par ses hémocytes a pour fonction
de débarrasser l’organisme des microorganismes, des parasites et particules solides. L’eau qu’elle
contient peut être utilisée par les tissus en cas de dessiccation prolongée.
II — ANATOMIE
L’hémolymphe circule dans le vaisseau dorsal grâce aux contractions du myocarde, avant de se répandre
dans la cavité générale. Des adaptations anatomiques, diaphragmes et cœurs accessoires facilitent et
règlent l’écoulement de l’hémolymphe qui, après avoir baigné les
organes, doit retourner vers le cœur.
1- Vaisseau dorsal
Le vaisseau dorsal, l’organe le plus important sinon le seul responsable de la circulation sanguine court
médio-dorsalement juste sous les tergites sur presque toute la longueur du corps. Il est généralement
maintenu en place par des filaments suspenseurs attachés aux tergites et par le diaphragme dorsal. Le
vaisseau dorsal peut être un simple tube comme chez les larves de Moustiques ou un organe plus
différencié comme chez l’Abeille, li se divise en deux régions: à l’arrière, le cœur caractérisé par la
présence d’ostioles et à l’avant, l’aorte toujours ouvert à son extrémité.
2-Diaphragmes et cœurs accessoires
La circulation du sang à l’intérieur de l’hémocoele est contrôlée par la présence de diaphragmes bien
développés dans l’abdomen. Ceux-ci consistent en une lame de cellules très aplaties entre deux couches
extracellulaires épaisses de matériel fibreux.
Le diaphragme dorsal situé juste sous le cœur et le plus souvent soudé à lui, s’étend horizontalement et
s’attache latéralement aux tergites. Il délimite un sinus péricardial. Il supporte des muscles aliformes
disposés en éventail. Ces muscles d’origine tergale, se fixent au cœur ou se rejoignent médianement. Les
fibres musculaires sont très longues, étroites et ramifiées, avec de longs sarcomères. Certaines des fibres
sont en connexion avec le myocarde par des disques intercalaires, ce qui indique une solidarité
fonctionnelle.
Le diaphragme dorsal est souvent fenestré de telle sorte que le sinus péricardial communique plus ou
moins largement avec le sinus périviscéral. Chez divers Insectes (Odonates, Orthoptères, Hyménoptères,
Neuroptères, imagos de Mécoptères et Diptères inférieurs), un diaphragme ventral de même structure que
le diaphragme dorsal passe au-dessus de la chaîne nerveuse ventrale et délimite un sinus périneural. Des
septums longitudinaux existent dans les pattes.
Des structures pulsatiles indépendantes du cœur ont été décrites chez de très nombreux Insectes. Ce sont
des vésicules percées parfois d’orifices latéraux dont le rôle est le même que celui des ostioles cardiaques.
Le rythme de leurs contractions est indépendant du rythme cardiaque. Ces cœurs accessoires facilitent la
circulation du sang à l’intérieur des appendices et des ailes. De nombreux Insectes présentent des cœurs
accessoires antennaires d’où part un vaisseau en direction de l’antenne. Des organes pulsatiles
interviennent dans la circulation de l’hémolymphe à l’intérieur des pattes chez les Hémiptères, Diptères et
Odonates. Des cœurs accessoires méso- et méta- tergaux maintiennent la circulation générale de
l’hémolymphe dans le thorax et dans les ailes. Des organes pulsatiles peuvent exister soit à la base des
ailes,
Soit à l’intérieur des nervures.
2- Cellules péricardiales
Les cellules péricardiales, d’origine mésodermique sont généralement dispersées le long du vaisseau
dorsal, sur le diaphragme dorsal ou sur les muscles aliformes (Fig. 2). Elles sont logées dans le tissu
adipeux chez les larves d’Odonates, sont groupées en guirlande chez les larves de Diptères.
Contrairement aux hémocytes, elles n’entrent jamais dans la circulation sanguine.
Les cellules péricardiales sont de grande taille, riches en vacuoles et en granules opaques. Leur membrane
plasmique s’invagine et réalise un véritable réseau de canalicules.
Des jonctions du type desmosome relient les surfaces de deux cellules adjacentes.
La fonction exacte des cellules péricardiales n’est pas réellement connue. Pouvant accumuler certains
colorants comme le carminate d’ammonium, ces cellules ont été longtemps considérées comme ayant un
rôle excréteur et donc comme des néphrocytes.
II-L’HEMOLYMPHE
C’est le « sang » des insectes (et des arthropodes). L’hémolymphe a pour rôles d’apporter les nutriments
aux organes qu’elle irrigue, d’emporter les déchets du métabolisme (qui sont évacués notamment via les
tubes de Malpighi , d’assurer l’élimination des pathogènes et des intrus (immunité), de maintenir la
turgescence des organes mous, de réparer l’étanchéité du tégument (cicatrisation) et de véhiculer les
différentes hormones intervenant dans le développement et la reproduction, notamment. Elle assure
l’homéostasie, c’est-à-dire le maintien de conditions constantes de pH et de la concentration en ions
organiques, en acides aminés, en protéines, en acides nucléiques, en sucres et en lipides. Elle sert aussi de
fluide thermique et, dans certains cas, joue des rôles bien particuliers.
Chez les insectes, elle ne joue pas de rôle respiratoire (sauf exceptions comme les larves de Diptères, vers
rouges) et ne comporte pas de cellules analogues aux hématies des vertébrés. C’est un liquide clair à base
d’eau qui n’a en général pas de couleur particulière mais peut être coloré ; dans ce cas, il donne sa couleur
aux larves à tégument transparent. Les larves, possèdent souvent plus d’hémolymphe que les imagos
celle-ci fait la moitié du poids d’un criquet.
1- Composition chimique du plasma
Le plasma présente tout un ensemble de particularités biochimiques encore peu marquées chez les
Aptérygotes et les Paléoptères (Odonates et Ephéméroptères) mais qui se sont accusées au cours de
l’évolution et sont particulièrement évidentes chez les larves de certains
Coléoptères, celles des Lépidoptères et des Hyménoptères.
La pression osmotique chez les Insectes est généralement assez élevée et correspond à un abaissement
cryoscopique de —0,5 °C à —1,1 °C. Généralement les Insectes sont capables de régler la pression
osmotique de l’hémolymphe si bien que celle-ci reste constante même pendant la déshydratation ou la
réhydratation de l’animal. Les variations souvent importantes de la pression osmotique au cours du
développement postembryonnaire sont certainement à mettre en relation avec les modifications du
métabolisme. Lors de l’hibernation de certains Insectes, une accumulation de glycérol provoque une forte
élévation de la pression osmotique.
L’une des particularités de l’hémolymphe des Insectes concerne les effecteurs osmolaires. Dans la plupart
des phylums, la pression osmotique des liquides corporels est assurée par des constituants inorganiques,
avec prédominance des ions Na+ et C1. Cet état se trouve encore chez les Aptérygotes et chez la plupart
des Exoptérygotes. Mais chez les Endoptérygotes, les effecteurs osmolaires inorganiques tendent à être
remplacés par des molécules organiques et la composition en cations devient très particulière (Fig. 7-6).
Chez les Mégaloptères, Neuroptères, Mécoptères et Diptères, l’ion Na+ reste encore le principal cation
mais le taux en C1 est faible et cet anion est remplacé partiellement par des acides aminés et autres
molécules organiques de petite taille. L’importance des cations et des ions C1 déjà plus réduite chez les
Trichoptères devient minime chez les Lépidoptères, Hyménoptères et nombreux Coléoptères du moins
aux stades larvaires, et désormais ce sont des molécules organiques, en particulier des acides aminés
libres qui ont le rôle principal comme effecteur osmolaire.
En même temps, on note une évolution dans les proportions relatives des cations. Chez les Aptérygotes et
les Paléoptères, la teneur en sodium est élevée par rapport à celle du potassium, calcium et magnésium.
Chez les Lépidoptères et de nombreux Coléoptères à l’état larvaire, les ions Na+ sont en faible quantité et
sont remplacés par les ions Mg et K+. Lors de la métamorphose, cette composition ionique spécialisée
peut persister ou redevenir plus banale avec un retour à la prédominance du sodium.
2- Hémocytes
Les hémocytes des Insectes sont des cellules nucléées, Ils peuvent circuler avec le plasma, pénétrant dans
les cavités corporelles et selon les cas, se déplaçant ou non à l’intérieur du coeur. Mais une partie plus ou
moins importante des hémocytes reste immobile, adhérant de façon lâche à la surface des tissus et des
organes.
Les hémocytes sont d’origine mésodermique et chez de nombreux Insectes, les diverses catégories
hémocytaires sont déjà différenciées avant l’éclosion. De nombreux types hémocytaires ont été décrits
avec des divergences notables selon les espèces étudiées et selon les auteurs, aussi une classification se
révèle-t-elle ardue, d’autant plus qu’il faut tenir compte des variations morphologiques prises par les
cellules selon les conditions d’observation. Néanmoins, on peut considérer qu’il existe chez les Insectes
trois types bien définis: les prohémocytes, les plasmatocytes et les granulocytes auxquels s’ajoutent selon
les espèces un ou plusieurs types hémocytaires spécialisés.
Les prohémocytes (ou proleucocytes) sont considérés comme des cellules souches circulantes car on les
observe assez fréquemment en mitose. De petite taille, avec un grand noyau, ils ont d’ailleurs un aspect
peu différencié: cytoplasme riche en ribosomes libres, réticulum endoplasmique peu développé,
mitochondries petites et peu nombreuses.
— Les plasmatocytes sont très polymorphes, mais ils sont caractérisés par leur grand noyau rond ou
ovoïde au centre d’un cytoplasme finement granuleux et basophile. Celui-ci est riche en ribosomes et en
réticulum ergastoplasmique; les mitochondries y sont nombreuses et bien développées. Les plasmatocytes
apparaissent comme des prohémocytes ayant acquis une certaine quantité de cytoplasme; d’ailleurs des
formes de transition entre ces deux types sont assez fréquentes. Les plasmatocytes sont activement
amoeboïdes et sont doués de phagocytose.
— Les granulocytes sont des cellules compactes, polymorphes avec un noyau relativement petit dans un
cytoplasme abondant qui renferme de nombreux granules remarquables. En microscopie électronique ces
granules apparaissent comme des corps denses, limités par une membrane. Les granulocytes ne sont pas
capables de phagocytose; ils interviendraient dans le métabolisme intermédiaire.
III-La circulation sanguine
1- Cycle cardiaque et régulation du rythme cardiaque
La circulation du sang est assurée essentiellement par les contractions rythmiques du cœur. Des ondes de
contraction se propagent le long du tube cardiaque, généralement de l’arrière vers l’avant, bien qu’assez
rarement on puisse observer un renversement du sens de ces ondes. La fréquence à laquelle bat le coeur
varie considérablement selon l’état physiologique et l’activité de l’Insecte. Ainsi pour Sphinx ligustri, elle
est de 40—50/nm chez l’imago au repos mais de 110—140/mn en période d’activité; le rythme augmente
en fonction de la température; il est lent lors des stades moins actifs puisque de 40—50/mn chez la larve il
tombe à 20 ou même l0/mn chez la nymphe.
La phase de contraction dans le cycle cardiaque ou systole est provoquée par la contraction du myocarde;
la diastole ou phase de dilatation du cœur résulte à la fois du relâchement des muscles cardiaques, de
l’élasticité des filaments suspenseurs du cœur ainsi que de la contraction des muscles aliformes. La
diastole peut être suivie par une phase de repos pendant laquelle le cœur reste dilaté.
L’activité du muscle cardiaque et de ces neurones sont sous l’influence du système nerveux central dont
l’information passe par les nerfs segmentaires: la stimulation électrique du cerveau inhibe les battements
cardiaques alors que la stimulation de la chaîne nerveuse ventrale a un effet accélérateur.
Les médiateurs cholinergiques ont un effet cardioaccélérateur mais cet effet résulte de leur intervention
sur le taux des décharges des neurones «cardiaques» et non sur le myocarde lui-même. Un cœur de Blatte
privé de son innervation ou un coeur d’Anopheles qui ne reçoit normalement aucun nerf ne réagit pas à
l’acétylcholine.
Le contrôle hormonal du rythme cardiaque a été recherché par l’action d’extraits de diverses glandes ou
de système nerveux. Les corpora cardiaca produiraient des substances qui ont une activité
cardioaccélératrice. Le facteur actif serait de nature. peptidique; selon les auteurs, il agirait directement ou
par l’intermédiaire des cellules. péricardiales. Cependant à l’heure actuelle, cette activité des corpora
cardiaca est mise en doute et reste à démontrer in vivo. Chez Locusta inigratoria, les corpora allata
exercent aussi une cardiostimulation: leur ablation provoque une chute du rythme cardiaque,
l’implantation de corpora allata supplémentaires à l’effet inverse
2- Circulation de I ‘hémolymphe
La pression de l’hémolymphe est en général relativement peu élevée dans l’hémocoele. Chez les Insectes
à cuticule rigide, elle correspond approximativement à la pression atmosphérique. Mais lorsque la
cuticule est peu sclérotinisée, la contraction des muscles de la paroi du corps peut faire élever
notablement la pression interne; chez les Odonates, à l’émergence, celle-ci peut atteindre 75 mm d’eau,
assurant ainsi l’expansion des ailes. La ventilation lors de la respiration peut entraîner également des
variations appréciables de la pression.
Le sang est aspiré par le cœur à travers les ostioles latéraux pendant la diastole car la pression cardiaque
est alors moindre que celle de l’hémocoele. Le sang est ensuite propulsé vers l’avant par les ondes de
contraction et ressort à l’extrémité antérieure de l’aorte (et éventuellement également au niveau des
ostioles ventraux ou des vaisseaux segmentaires). Une partie du sang est ensuite pompée par les organes
pulsatiles. Vers les antennes, le reste s’écoule vers l’arrière de l’animal, selon le gradient de pression: la
sortie de l’hémolymphe par l’aorte entraîne une élévation de la pression dans la tête.
Chez de nombreux Insectes, la circulation du sang entre les muscles du vol dont le métabolisme est
intense, est assurée par les organes pulsatiles méso- et méta-tergaux. La circulation du sang dans les ailes
est bien définie: le sang entre par les nervures antérieures et sort par les nervures postérieures, des organes
pulsatiles situés à la base des ailes aspirant l’hémolymphe. De même, la circulation dans les pattes peut
être facilitée par des organes pulsatiles, elle est également aidée par les mouvements des pattes. Elle est
dirigée par la présence d’un septum longitudinal qui sépare la cavité en deux chenaux, l’un postérieur par
où rentre le sang, l’autre antérieur pour l’écoulement vers le sinus périneural.
Le flux de l’hémolymphe vers l’arrière dans l’abdomen est vraisemblablement facilité par les
mouvements ondulatoires du diaphragme ventral, par les mouvements du tube digestif, par les
mouvements respiratoires. Cela assure une bonne irrigation autour de la chaîne nerveuse.
Lors de la contraction des muscles aliformes, le diaphragme dorsal habituellement convexe s’aplatit, le
volume du sinus péricardial augmente donc aux dépens du sinus périviscéral si bien que le sang repasse
dans le sinus péricardial pour être aspiré à nouveau par le cœur en diastole.
La circulation de l’hémolymphe à travers le cœur, suivie à l’aide de fluorescéine se ferait en 3 à 6 mn
chez les formes juvéniles et les imagos de Pertvlaneta americana.
Figure1 : La circulation de l’hémolymphe chez un insecte
Figure2 : Schéma simplifié du système circulatoire chez un insecte
Figure3 : Système circulatoire chez un insecte
La nutrition chez les insectes
1- DESCRIPTION GENERALE DES DIFFERENTS TYPES DE PIECES BUCCALES DES
INSECTES ADAPTEES AU REGIME ALIMENTAIRE :
Les insectes, présents sur terre depuis au moins 479 millions d’années, ont pu conquérir tous les types de
milieu et d’environnement grâce à leur capacité d’exploiter l’ensemble des ressources alimentaires de ces
milieux. La sélection naturelle a favorisé, au cours de l’évolution, l’adaptation de pièces buccales
spécialisées au régime alimentaire de l’espèce, voire même à une période précise du cycle de
développement de l’insecte (exemple : chenille/papillon).
On a tous pu observer des insectes en train de se nourrir, papillons, mouches, coléoptères… etc., vous
avez sans doute remarqué la grande diversité des modes d’alimentation et des types de pièces buccales.
Certains broient leur nourriture comme les chenilles (Lépidoptères), les Coléoptères et les Hyménoptères
(guêpes, fourmis), d’autres aspirent comme les moustiques (Diptères) et les punaises (Hémiptères),
d’autres lèchent comme les mouches (Diptères) et d’autres ne s’alimentent pas à l’état adulte (imago) et
ont des pièces buccales atrophiées (Lépidoptères, Plécoptères, Coléoptères….). Ces types ont été classées
en 3 grandes catégories :les « broyeurs« les « piqueurs« les « suceurs »
Les pièces buccales se situent sur la tête selon 3 axes (Figure1):
 Prognathes : dirigées vers l’avant dans l’axe du corps (Coléoptères phytophages par exemple)
 Orthognathes (Hypognathes en anglais) : dirigées vers le bas perpendiculaires à l’axe du corps
comme les criquets et sauterelles (Orthoptères) et les mouches (Diptères)
 Hypognathes (Opisthognathes en anglais) : dirigées vers l’arrière comme les punaises
(Hémiptères).
Les insectes peuvent être également classés en deux groupes, ceux dont les pièces buccales sont logées
dans la tête et ne sont pas visibles à l’extérieur : les Endognathes ; et ceux dont elles sont extérieures et
visibles : les Ectognathes. Les Endognathes sont des insectes considérés comme « primitifs »
(Collemboles, Protoures et Diploures) et les Ectognathes regroupent la plupart des insectes rencontrés
Lépidoptères, Coléoptères, Odonates, Orthoptères….
L’appareil buccal des insectes est composé d’un ensemble d’éléments articulés, regroupés en 3 paires
d’appendices céphaliques qui servent à la prise de la nourriture et à son ingestion (Voir illustration ci-
contre) : (Figure2,3):
 1 paire de Mandibules
 1 paire de Maxilles (= les mâchoires)
 le Labium
Les maxilles et le labium se terminent par une paire de palpes (appendices constitués d’éléments
articulés), où sont présents des poils sensoriels, jouant ainsi le rôle d’organes sensoriels du toucher, du
goût et de l’odorat
Chaque maxille est composée de plusieurs éléments : cardo, stipe, palpe, Lacinia et Galea
Le Labium est constitué de plusieurs éléments : Submentum, Mentum, Prementum, Glossa et Paraglossa.
On retrouve également à l’avant des pièces buccales, deux éléments jouant rôle de lèvres antérieures : le
Labre et le Clypeus ; et à l’arrière l’Hypopharynx qui joue le rôle de langue et de plancher buccal
2- ADAPTATIONS SPECIALISEES AU REGIME ALIMENTAIRE
Il existe autant d’adaptation et de modification des pièces et de l’appareil buccal qu’il existe de régimes
alimentaires, de familles et d’espèces d’insectes. Cette diversité s’étend de mandibules robustes capables
de découper du bois (Coléoptères), à une sorte de trompe (Proboscis) léchant les liquides (Diptères), à une
trompe enroulée aspirant le nectar des fleurs (Lépidoptères) ou encore à une « seringue » comme chez les
moustiques (Diptères) et les punaises (Hémiptères). (Figure 4):
 Les insectes « broyeurs » : L’appareil buccal est caractérisé par 1) des mandibules bien développées,
dures, en forme de pyramide un peu aplatie dont le rôle est de couper et broyer la nourriture ; 2) d’une
deuxième paire de mâchoires (les maxilles) utilisés pour mastiquer les aliments. Cette catégorie regroupe
la plupart des familles d’insectes comme les Coléoptères, les Hyménoptères (fourmis et guêpes), les
blattes (Blattoptères), les Dictyoptères (termites, mante-religieuses), les Dermaptères (perce-oreilles)…
entre autres.
 Les « broyeurs-suceurs » : sont les espèces qui se nourrissent, malgré des mandibules bien
développées, d’aliments liquides. Se sont souvent des larves de Névroptères, de Thysanoptères et de
Coléoptères. La larve de Dytique (coléoptère aquatique) attrape ces proies (insectes, petits poissons et
têtards) à l’aide de ces mandibules, injecte de la salive digestive par des canaux dans ces mandibules puis
absorbe le les tissus liquéfiés par ces même canaux.
 Les « broyeurs-lécheurs » : sont les espèces dont les mandibules ne servent pas à l’alimentation mais
à transporter ou manipuler des matériaux comme chez les abeilles. L’alimentation est uniquement liquide,
les maxilles et le labium ont fusionné pour former une « langue » utilisée pour « lécher » les liquides
comme le nectar des fleurs.
 Les insectes « suceurs » : L’appareil buccal est totalement transformé est ne permet de collecter que
de la nourriture liquide. Les mandibules, les maxilles et d’autres éléments sont modifiés et allongés pour
former un long tube conçu pour aspirer. Selon la configuration des pièces buccales, plusieurs groupes
peuvent être caractérisés.
 Les « suceurs-lécheurs » de type « suceur-labial » : Chez ces espèces, notamment des mouches
(Diptères des familles Muscidae, Sylphide et Tachinidae), le labium est modifié pour former une trompe
molle pouvant se replier en Z sous la tête, appelée Proboscis. L’extrémité est constituée de 2 lobes dont
les pseudotrachées permettent l’aspiration du liquide. Elles ont aussi la capacité à digérer de la nourriture
par l’excrétion de salive digestive.
 Les « suceurs-lécheurs » de type « suceur-maxillaire » : L’exemple le plus connu sont les
Lépidoptères (papillons) imago (état adulte), où la fusion des 2 maxilles et leur allongement forment une
Trompe enroulée spiralée qui leur sert à sucer comme avec une paille les liquides et notamment le nectar
des fleurs. Certaines espèces de papillon ont perdu cet organe et ne s’alimentent pas à l’état adulte, ne
vivant que sur leurs réserves emmagasinées durant le stade chenille (exemple : famille des Attacidae).
 Les insectes « piqueurs » : Ces insectes ont la particularité de pouvoir percer la peau des animaux ou
les tissus des végétaux pour aspirer les liquides internes à l’aide de pièces buccales modifiées formant un
organe appelé stylet. Le stylet est la plupart du temps rabattu sous l’animal et donc peu visible. On
retrouve les Hémiptères (punaises et pucerons), les mouches (Diptères) comme les taons et les moustiques
qui se nourrissent de sang (Hématophages), certaines espèces de punaises comme les Reduviidae sont
également hématophages (punaise des lits par exemple).
3- LE SYSTEME DIGESTIF
 Glandes salivaires et salive. La tsé-tsé possède deux glandes salivaires. L'élément principal de chaque
glande se trouve dans la portion antérieure de l'abdomen et se prolonge, à travers le thorax et la tête, par
un tube très effilé qui rejoint celui de la glande opposée avant de pénétrer dans 1'hypopharynx.
Lorsque la mouche s'alimente, la salive secrétée par les glandes descend le long de l'hypopharynx; elle se
mélange au repas de sang provenant de l'hôte et aspiré par la mouche. La salive contient un anticoagulant
qui empêche le repas de sang de se coaguler au niveau des pièces buccales et de la partie antérieure du
canal alimentaire. Figure 5
 Dents labellaires : L'extrémité du labium comporte plusieurs centaines de très petites dents pointues,
les dents labellaires. Elles permettent à la mouche d'inciser la peau de l'hôte. Pendant que la trompe
traverse l'épiderme, les dents tranchent les petits vaisseaux sanguins (capillaires), provoquant une petite
hémorragie sous-cutanée (pool de sang).
 Pharynx : Le sang qui s'écoule est aspiré par le canal alimentaire grâce a l'action des muscles du
pharynx. Lorsque la mouche s'alimente, de puissants muscles céphaliques se contractent pour élargir la
lumière du pharynx, ce qui provoque l'aspiration du sang. Lorsque les muscles se relâchent, le pharynx
reprend sa taille primitive et le repas de sang passe dans la portion suivante du canal alimentaire,
l'oesophage.
 Oesophage. C'est un simple tube par lequel le repas de sang passe du pharynx au gésier
(proventricule) situé dans le thorax.
 Proventricule et membrane péritrophique : Le proventricule est un organe musculaire, petit, mais
important. La majeure partie du sang aspiré passe directement à travers le proventricule dans le jabot où il
est emmagasiné. Ensuite, le repas de sang revient du jabot au proventricule d'où il repart vers l'intestin
moyen. A ce moment, le proventricule fabrique une sorte de manchon très mince appelé membrane
péritrophique, qui enveloppe le repas de sang lors de son passage dans l'intestin moyen.
 Jabot : Lorsque le jabot reçoit le repas de sang, il se distend considérablement et remplit la quasi-
totalité de l'abdomen qui se gonfle. Immédiatement après le repas de sang, celui-ci prend un aspect
rebondi et une couleur rouge vif. Le sang passe ensuite dans l'intestin moyen et la couleur rouge vif
disparaît progressivement, remplacée par une teinte brune, presque noire, tandis que la digestion se
poursuit dans l'intestin moyen.
 Intestin moyen : Lorsque le sang pénètre dans l'intestin moyen, une grande partie de l'eau est
rapidement éliminée, sous forme de gouttelettes claires, par l'anus. L'action anticoagulante de la salive
disparaît et la digestion commence. Ce sont ces processus qui font passer le repas de sang du rouge vif au
rouge sombre puis au brun-noir. A ce stade, et vu par sa face ventrale, l'abdomen peut paraître presque
noir. La nourriture digérée passe dans l'haemolymphe de l'insecte en traversant la membrane
péritrophique et la paroi intestinale.
 Intestin postérieur : A l’endroit où les tubes de Malpighi (quatre longs tubes associes par paire)
rejoignent le canal alimentaire, l'intestin moyen devient l'intestin postérieur. C'est là que se mélangent la
nourriture non digérée et le produit d'excrétion des tubes de Malpighi.
 Anus : Les déchets qui se trouvent dans le dernier segment de l'intestin postérieur (rectum) sont rejetés
à l'extérieur par l'anus sous forme de fèces ou déjections.
4- UTILISATION DE LA NOURRITURE
 Digestion du repas de sang : La digestion est la transformation d'aliments insolubles en substances
solubles plus simples. Cette transformation doit avoir lieu pour que l'organisme puisse effectivement
utiliser les aliments. Elle s'effectue sous l'action d'enzymes digestives qui sont des substances de nature
proteique produites en petites quantités par l'intestin; d'une façon générale, les enzymes aident aux
processus de dégradation et de synthèse dont l'organisme est continuellement le siège.
La fraction alimentaire principale du repas de sang qui doit être digérée est la fraction protéique; le repas
de sang ne contient que peu de lipides ou de glucides. La digestion des protéines s'effectue sous l'action
d'enzymes produites dans la partie médiane de l'intestin moyen; elle libère des acides aminés, substances
plus simples capables de franchir la paroi intestinale.
Le repas de sang couvre a lui seul la totalité des besoins alimentaires de la tsé-tsé.
 Assimilation : L'absorption par l'organisme d'aliments digères solubles s'appelle l'assimilation. Elle
s'opère principalement a travers la membrane du segment terminal de l'intestin moyen.
 Réserve alimentaire : fonction du tissu adipeux. Tout excès d'acides amines par rapport à ces
besoins immédiats est converti en graisses et mis en réserve dans le tissu adipeux. Celui-ci est constitué
d'un réseau de cellules qui contiennent des graisses et il occupe les cavités du corps de l'insecte, en
particulier la cavité abdominale. Le tissu adipeux est la principale réserve alimentaire de la mouche.
 L'excrétion: fonction des tubes de Malpighi. Le processus par lequel les produits de dégradation
résultant de toutes les activités de l'organisme, sont éliminés, s'appelle l'excrétion. Ces activités
comportent la respiration, la croissance, la régénération et la transformation d'une substance en une
autre, Lorsque la mouche utilise de l'énergie, pour constituer de nouveaux tissues ou pour se mouvoir, il
y a dégradation des aliments en déchets. L'acide carbonique est l'un de ces produits de dégradation - l'un
de ces déchets. Il est éliminé de l'organisme par diffusion à travers les stigmates.
Les autres déchets sont amenés par l'haemolymphe jusqu'aux tubes de Malpighi d'où ils passent dans
l'intestin posterieur. La ils se mêlent aux aliments non digérés et sont rejetés à l'extérieur par l'anus.
L'acide urique est le principal produit de déchet contenu dans les fèces.
Figure1 : Différents types d’orientation des pièces buccales chez les insectes
Figure2 : Appendices buccaux d’un insecte, tête en vue latérale
Figure3 : Différents éléments de l’appareil buccal des insectes
Figure 4 : Différents éléments de l’appareil buccal des insectes
Figure 5 : Représentation schématique de la structure (simplifiée) de l'appareil de la glossine
Partie2 : Les vertébrés
Le système cardio-vasculaire
Le système cardio-vasculaire, aussi appelé appareil circulatoire, est composé par le cœur et les
vaisseaux. Il permet la circulation du sang et le transport des gaz respiratoires, des déchets, des
nutriments et des molécules signaux au sein de l’organisme.
I. LE COEUR
I.1 SITUATION
Le coeur, enveloppé du péricarde, est situé dans le médiastin antérieur. Il est situé entre les deux
poumons, sur la coupole diaphragmatique gauche, en arrière du sternum et du grill costal antérieur et en
avant du médiastin postérieur, notamment de l’œsophage.
I.2 DESCRIPTION EXTÉRIEURE
Le coeur est un muscle, brun rouge, qui pèse environ 250 g chez l’adulte :
Il a la forme d’une pyramide triangulaire dont le sommet est en bas, à gauche et en avant ; la base regarde
en haut, en arrière et à droite ; son grand axe est oblique en bas, en avant et à gauche.
Les trois faces sont antérieure, inférieure et latérale gauche.
Elles sont parcourues par deux sillons profonds :
● le sillon auriculo-ventriculaire, dans le plan perpendiculaire au grand axe du coeur, sépare le massif
auriculaire en arrière, des ventricules plus antéro-inférieurs,
● le sillon inter-ventriculaire, puis inter-auriculaire perpendiculaire au précédent. Il correspond au plan de
séparation entre coeur droit et coeur gauche.
Les sillons contiennent de la graisse et les branches principales des vaisseaux coronaires.
I.3 CONFIGURATION INTERNE
Le coeur (figure 1) est un organe creux formé du coeur droit et du coeur gauche qui sont entièrement
séparés. Les oreillettes sont séparées par une cloison appelée septum interauriculaire et les ventricules par
le septum interventriculaire.
Le coeur droit est formé de l’oreillette (OD) et du ventricule droits (VD) qui communiquent entre eux par
l’orifice tricuspidien (TRI).
Le coeur gauche est formé de l’oreillette (OG) et du ventricule gauches (VG) qui communiquent entre
eux par l’orifice mitral (MI).
Figure 1 : Configuration interne et connexions vasculaires
I.4 CONNEXIONS VASCULAIRES
● L’oreillette droite reçoit les veines caves inférieure (VCI) et supérieure (VCS) par lesquelles le sang
veineux revient au coeur.
● Le ventricule droit se vide via l’orifice pulmonaire (P) dans l’artère pulmonaire (AP).
● L’oreillette gauche reçoit 4 veines pulmonaires (VP) qui drainent le sang oxygéné des poumons vers
l’oreillette gauche.
● Le ventricule gauche se vide via l’orifice aortique dans l’aorte (Ao puis Cao = crosse de l’aorte).
I.5 APPAREILS VALVULAIRES
Les orifices artériels, pulmonaires et aortiques, sont formés chacun d’un anneau fibreux et de 3 valvules
dites sigmoïdes.
Il existe 2 appareils valvulaires auriculo-ventriculaires (figure 2) formés d’un anneau fibreux et d’un
système valvulaire constitué de valvules, de cordages et de piliers. L’orifice tricuspidien a 3 valvules
(Antérieure = A, Septale =S, Postérieure =P), le mitral n’en a que 2, (grande et petite valves) chacune
étant divisée en 3 segments (A1,A2,A3 et P1,P2,P3). Les abouchements veineux (VCI,VCS,VP) n’ont
pas de système valvulaire.
Figure 2: Valves auriculo-ventriculaires : mitrale et tricuspide
I.6 STRUCTURE DES PAROIS
Elles sont formées de l’intérieur vers l’extérieur par l’endocarde (structure fine recouvrant en outre les
valvules cardiaques), le myocarde (ou muscle cardiaque) et l’épicarde. La paroi des ventricules est plus
épaisse que celle des oreillettes car le myocarde y est plus important notamment au niveau du ventricule
gauche.
A la jonction oreillettes-ventricules, les fibres myocardiques auriculaires et ventriculaires se fixent sans se
toucher au niveau d’une structure fibreuse appelée squelette du coeur (cette structure réunit les orifices
valvulaires qui la traversent). De ce fait, il n’y a pas de connexion myocardique entre oreillettes et
ventricules (isolation électrique).
I.7 LE TISSU NODAL ET DE CONDUCTION
Ce tissu spécifique intrapariétal donne naissance aux impulsions électriques puis les conduits à grande
vitesse vers les cellules myocardiques, engendrant ainsi les contractions cardiaques.
Il est formé (figure 3) du noeud sinusal (1) siégeant dans la paroi de l’oreillette droite près de
l’abouchement de la veine cave supérieure, puis de fibres assez mal définies (---) à l’intérieur des
oreillettes (2), du noeud auriculo-ventriculaire (3) qui siège juste au niveau de la jonction de l’oreillette
droite avec le ventricule droit. De ce noeud, naît le tronc du faisceau de His (4) qui se divise ensuite en
deux branches, droite (d) et gauche (g), puis se distribue grâce au réseau de Purkinje (6) jusqu’au contact
des cellules myocardiques.
Figure 3 : Tissu nodal et de conduction
I.8 LES VAISSEAUX CORONAIRES
La circulation coronaire est la circulation artérielle et veineuse systémique propre au coeur.
Les artères coronaires ou « coronaires » sont au nombre de deux (figure 4), la gauche et la droite. Elles
naissent de l’aorte thoracique ascendante, quelques centimètres au-dessus de l’anneau aortique. Dans la
distribution la plus habituelle on observe les données suivantes :
● La coronaire gauche est plus importante que la droite. Son segment initial est le tronc de la coronaire
gauche (1). Il se divise en 2 branches principales, l’artère interventriculaire antérieure (2) qui donnera
naissance aux diagonales et septales pour vasculariser la paroi antérieure du ventricule gauche et une
grande partie du septum inter-ventriculaire, et l’artère circonflexe (3) qui donne naissance aux marginales
et vascularise la paroi postéro-latérale du ventricule gauche.
● La coronaire droite (4), plus petite, se divise en interventriculaire postérieure et rétroventriculaire
gauche pour vasculariser le ventricule droit, la paroi inférieure du ventricule gauche, un segment inférieur
du septum inter-ventriculaire et l’essentiel du tissu nodal.
La dominance coronaire, correspondant au territoire vasculaire myocardique le plus développé, peut être
gauche ou droite et varier d’un sujet à l’autre.
La distribution du sang au myocarde, par les branches de ramification des artères coronaires est dite de
type terminal. Ceci signifie que chaque branche artérielle vascularise de manière très prédominante son
propre territoire, les collatérales qui existent entre les branches artérielles n’étant habituellement pas
assez développées pour assurer une éventuelle circulation de suppléance.
Les veines coronaires : une grande partie du sang myocardique efférent se collecte à la face postérieure
du coeur, dans un gros tronc appelé sinus coronaire qui se jette dans l’oreillette droite.
Figure 4: Artères coronaires (vues en scanner)
I.10 LE PÉRICARDE
Le péricarde est un double sac séreux et fibreux qui entoure le coeur. Le péricarde séreux est formé lui-
même de deux feuillets en continuité l’un avec l’autre, le péricarde viscéral et le péricarde pariétal. Entre
ces deux feuillets se trouve la cavité péricardique, normalement virtuelle car ne contenant que quelques
ml de liquide péricardique.
I.9 LES VAISSEAUX
1) Description et situation des vaisseaux principaux
a) L’aorte
une artère est un vaisseau sanguin qui part du coeur, en direction des organes de l’organisme. Une artère
transporte du sang riche en oxygène, afin de pouvoir en fournir aux organes.
L'aorte est la plus grande artère du corps. Elle part du ventricule gauche du coeur, forme ce que l’on
appelle une crosse, puis descend jusque dans l’abdomen. Classiquement, elle est divisée en 2 parties :
· L’aorte thoracique, composée de 3 segments :
L’aorte ascendante constitue le segment initial de l’aorte. Elle émerge du VG,
dont elle est séparée par la valve sigmoïde aortique.
- L’aorte horizontale passe au-dessus de l’artère pulmonaire et de la bronche souche gauche. Trois
vaisseaux naissent de cette section de l’aorte : le tronc artériel brachio-céphalique, l’artère carotide
primitive gauche et l’artère sub-clavière gauche, qui irriguent tous 3 la tête et les bras.
- L’aorte descendante traverse le médiastin, en arrière du coeur et en avant de l’oesophage. Elle
traverse ensuite le diaphragme et devient l’aorte abdominale.
· L’aorte abdominale : la totalité des vaisseaux irriguant les organes abdominaux sont issus de l’aorte
abdominale. L'aorte se termine en bifurquant en deux branches en regard de la 4ème vertèbre lombaire :
les artères iliaques droite et gauche. Celles-ci irriguent le bassin et donnent les artères irriguant les
membres inférieurs.
b) L’artère pulmonaire
L'artère pulmonaire part du ventricule droit du coeur auquel elle est séparée par la valve sigmoïde
pulmonaire. Elle se dirige vers le haut et se sépare rapidement en artères pulmonaires droite et
gauche, qui se dirigent alors vers leur poumon respectif. L'artère pulmonaire droite passe sous la crosse
de l'aorte.
Arrivées au niveau des hiles pulmonaires, elles se divisent en multiples branches correspondant chacune à
un lobe puis à un segment du poumon. Ce sont les seules artères du corps qui transportent du sang
veineux (non oxygéné).
c) Les artères coronaires
Les artères coronaires sont des artères permettant de vasculariser, et par conséquent de nourrir le
muscle cardiaque (ou myocarde). Elles naissent de l'aorte thoracique ascendante et restent à la
surface du coeur où elles cheminent dans les sillons cardiaques.
d) Les veines caves
une veine est un vaisseau sanguin qui arrive au coeur, depuis les organes de l’organisme.
Une veine transporte du sang pauvre en oxygène et riche en dioxyde de carbone, afin de
l’éliminer au niveau des poumons.
La veine cave supérieure (VCS) transporte le sang désoxygéné de la moitié supérieure du
corps à l'oreillette droite du coeur. Elle reçoit le sang des membres supérieurs, de la tête et du cou.
Chez l'adulte, il n'y a pas de valve séparant la VCS de l'oreillette droite.
La veine cave inférieure (VCI) transporte le sang désoxygéné de la moitié inférieure du corps vers le
coeur. Elle draine les membres inférieurs, le périnée, le pelvis, les organes péritonéaux (reins) et les
organes digestifs abdominaux.
e) Les veines pulmonaires
Les veines pulmonaires transportent du sang riche en oxygène des poumons vers le coeur. Ce sont les
seules veines du corps humain à transporter du sang oxygéné. Elles sont au nombre de quatre.
Figure 5: L’ensemble des vaisseaux issus directement du coeur sont appelés « gros vaisseaux »
f).Les capillaires
Les capillaires sont les plus petits vaisseaux sanguins du corps. Ils sont connectés aux artères et aux
veines, et interagissent de près avec les tissus. On les qualifie de « capillaires » par analogie avec les
cheveux, du fait de leur extrême finesse. Ils ont pour rôle de fournir aux cellules les nutriments et le
dioxygène (O2) et de capter les déchets et le dioxyde de carbone (CO2).
II.LE CYCLE CARDIAQUE
L’activité électrique périodique sus-décrite engendre l’activité mécanique du coeur, dominée par la
contraction puis la relaxation des ventricules (la contraction des oreillettes (n’a qu’une incidence limitée
sur la fonction cardiaque normale). La succession d’une systole ventriculaire (figure 6a) et d’une diastole
ventriculaire (figure 6b) forme un cycle cardiaque.
Figure 6 : Cycle cardiaque : mouvements des parois et des valves (flèches)
a) Systole ventriculaire
La contraction des deux ventricules (figure 6 a) est synchrone et dure environ un tiers de seconde au
repos. Son début coïncide avec la fermeture des valves auriculo-ventriculaires suivie de l’ouverture des
sigmoïdes aortiques et pulmonaires.
Pendant la systole, les pressions intra-ventriculaires augmentent fortement, ce qui permet l’éjection du
sang du ventricule droit vers l’artère pulmonaire et celle du sang du ventricule gauche vers l’aorte. Les
valves auriculo-ventriculaires étant fermées, il n’y a pas de reflux vers les oreillettes.
La qualité de l’éjection sanguine systolique dépend :
● de la contractilité du myocarde ventriculaire, propriété intrinsèque des cellules
myocardiques qui s’altère au cours des cardiopathies,
● de la précharge ventriculaire,
● de la postcharge ventriculaire,
En fin de systole, la contraction ventriculaire diminue rapidement, puis apparaît la diastole.
b) Diastole ventriculaire
Pendant cette phase, les pressions intraventriculaires deviennent plus faibles que celles des oreillettes. Les
valves auriculo-ventriculaires s’ouvrent alors qu’au contraire, les sigmoïdes aortiques et pulmonaires se
ferment (figures 6b). Le sang provenant du retour veineux par les oreillettes peut alors remplir les
ventricules, sans que le sang déjà éjecté n’y reflue.
La durée de la diastole est normalement plus longue que la systole, mais se raccourcit lorsque la
fréquence cardiaque s’accélère. La diastole est, comme la systole, un phénomène actif et consomme de
l’énergie.
En fin de diastole, la contraction des oreillettes (systole auriculaire) contribue au remplissage
ventriculaire.
La durée de la diastole est normalement plus longue que la systole, mais se raccourcit lorsque la
fréquence cardiaque s’accélère. La diastole est, comme la systole, un phénomène actif et consomme de
l’énergie.
En fin de diastole, la contraction des oreillettes (systole auriculaire) contribue au remplissage
ventriculaire.
III.LA CIRCULATION SANGUINE
Au sein du système cardio-vasculaire, il existe 3 types de circulation :
· La grande circulation, également appelée circulation systémique, où le sang circule à haute
pression, afin de pouvoir irriguer tous les organes. Elle se compose du ventricule gauche, de l’aorte, des
artérioles, des capillaires tissulaires et organiques, des veinules, des veines caves et de l’oreillette droite.
· La petite circulation, appelée circulation pulmonaire, où le sang circule à basse pression. Elle se
compose du ventricule droit, de l’artère pulmonaire, des artérioles, des capillaires pulmonaires, des
veinules, des veines pulmonaires et de l’oreillette gauche.
· La circulation lymphatique, qui met en mouvement la lymphe. C’est une circulation à sens unique
qui ramène l’excès de liquide vers la veine cave supérieure (sans utiliser la pompe cardiaque).Ce sont des
vaisseaux issus des espaces péricapillaires qui se jettent ensuite dans le réseau veineux. Ils complètent le
retour veineux en assurant le drainage des tissus interstitiels, notamment en y récupérant des grosses
protéines d’origine plasmatique.
Le système endocrinien
Le système endocrinien est l’un de 2 systèmes de régulation de l’organisme, travaillant en association
étroite (synergie) avec le système nerveux. Le système endocrinien agit par l’intermédiaire d’hormones,
messagers chimiques déversés par les glandes endocrines directement dans le sang et diffusées ensuite à
tout l’organisme.
I. GENERALITES
Le système endocrinien est constitué de glandes disséminées dans l’organisme, dont la caractéristique
majeure est la construction en réseau richement capillarisés, ce qui multiplie la capacité de diffusion des
hormones dans le sang.
Les glandes endocrines sont l’hypophyse, l’épiphyse, la thyroïde, les parathyroïdes et les surrénales. Le
thymus est une glande fonctionnant dans l’enfance, ses hormones agissant dans l’initiation du système
immunitaire.
Certains organes renferment du tissu endocrinien, qui leur permet de jouer un rôle mixte, de glande
endocrine et exocrine. Ces organes sont le pancréas (insuline et glucagon), les gonades, le rein (rénine et
angiotensine) et l’hypothalamus, qui fait partie intégrante du système nerveux mais sécrète aussi des
hormones, par le biais de neurones hypothalamo-hypophysaires. Enfin, des médiateurs chimiques sont
sécrétés par des cellules spécifiques dans le coeur, l’estomac, l’intestin, la prostate ou le placenta.
II. LES HORMONES
Une hormone est une substance libérée dans l’espace extracellulaire ou dans les capillaires de la glande,
agissant sur le métabolisme d’autres cellules à distance. Une hormone peut être polypeptidique (formée
de nombreux AA et hydrosoluble) ou stéroïde (formée à partir du choléstérol et liposoluble). Les
stéroïdes sont sécrétées par les gonades et les surrénales.
L’hormone n’est active que sur certaines cellules (cellules-cibles), ralentissant ou accélérant leurs
processus normaux. Une hormone a donc son action soumise à l’activité de base de la cellule-cible. Par
exemple, seules les musculaires lisses des vaisseaux sanguins se contractent sous l’effet de l’adrénaline.
Un stimulus hormonal produit au moins un des effets suivants :
• Modification de la perméabilité de la membrane plasmique
• synthèse de protéines ou d’enzymes dans la cellule
• activation ou désactivation d’enzymes
• déclenchement d’une activité sécrétrice
• stimulation de la mitose
Ces effets dépendent de la formation d’un second messager dans la cellule ou de la stimulation directe
d’un gène de l’ADN du noyau.
Les hormones réagissent par rétro-inhibition, c’est à dire qu’un stimulus externe ou interne déclenche
d’abord la sécrétion de l’hormone, puis l’augmentation de sa concentration inhibe sa propre libération
tout en agissant sur les cellules-cibles. Le taux sanguin de hormones varie donc très peu. Les hormones
sont actives même à dose très faible, leur durée d’action dépend de la rapidité de leur destruction (dans les
cellules-cibles) ou de leur élimination par le rein ou le foie.
Les stimuli en cause peuvent être
− hormonaux :
• hormones hypothalamiques agissant sur l’hypophyse
• hormones hypophysaires agissant sur les autres glandes endocrines
− humoraux :
• variation de taux d’ions ou de nutriments (Ca
++
et parathormone, calcitonine et thyroïde, glycémie,
insuline et pancréas, aldostérone, rein et corticosurrénale...
− nerveux :
• le système nerveux sympathique provoque la sécrétion d’adrénaline par les surrénales lors des stress
• l’hypothalamus stimule la sécrétion d’hormones par l’hypophyse.
Ces différents mode de régulation sous tous sous la dépendance plus ou moins forte du système nerveux.
III. LES GLANDES ENDOCRINES
1. L’hypophyse
A -Anatomie
Appelée aussi glande pituitaire, elle se situe sous le cerveau antérieur, dans une cavité osseuse (selle
turcique). Directement reliée à l’hypothalamus par l’infundibulum (qui croise les nerfs optiques dans la
région du chiasma), elle est formée de 2 lobes :
• l'un, postérieur tenant en réserve et sécrétant les neurohormones synthétisées par les neurones
hypothalamiques qui se terminent à ce niveau.
• l'autre antérieur, composé de cellules hormonosécrétrices.
La vascularisation de l'hypophyse est caractérisée par un réseau porte, permettant à une veine issu d'un
groupe de capillaires de se ramifier de nouveau pour redonner des capillaires, permettant ainsi une
redistribution locale des neuromédiateurs (hormones de libération et d'inhibition).
B- Les hormones adénohypophysaires (lobe antérieur)
⇒ 4 des 6 hormones antéhypophysaires sont des stimulines régissant le fonctionnement hormonal d'autres
glandes endocrines:
• La Thyréotrophine (Thyroïd Stimulating Hormone), libérée sous l'influence de la TRH (T releasing H)
hypothalamique, stimule le développement et la sécrétion des hormones thyroïdiennes. Celles-ci
contrôlent par rétro-inhibition l'hypothalamus et l'adénohypophyse.
• La Corticotrophine (AdrenoCorticoTropic Hormone) provoque, sous l'action du CRF (Corticotrophin
releasing factor) hypothalamique, la libération des hormones corticosurrénaliennes. Le CRF, lui-même
neurotransmetteur central, suit un rythme diurne, maximal le matin au lever, et dépend de l'état
général, le stress, la fièvre ou l'hypoglycémie provoquant le sécrétion de CRF et donc de l'ACTH.
• Les Gonadotrophines (FollicleStimulatingHormone et LuteinizingHormone) régissent le
fonctionnement des gonades (ovaires et testicules). La FSH stimule la production des gamètes alors
que la LH provoque la sécrétion des hormones. La FSH, en synergie avec la LH, entraîne la maturation
du follicule ovarien, la LH seule déclenchant l'ovulation et stimulant la sécrétion de la progestérone et
des oestrogènes. Chez l'homme, la LH favorise la sécrétion de testostérone.
Les taux de FSH et de LH augmentent à la puberté, sous l'influence de la LH-RH hypothalamique. Les
taux de testostérone ou d'oestrogènes et de progestérone sont retro-inhibiteurs sur la FSH et la LH.
⇒ deux hormones agissent sur des cibles non endocriniennes :
• La Somatotrophine (ou Growth Hormone) ou hormone de croissance. Elle provoque la croissance et la
division des cellules de l'organisme, notamment os et muscles squelettiques. C'est une hormone
anabolisante, stimulant la synthèse des protéines et la régulation de la glycémie (lipolyse et production
d'énergie à partir des acides gras libres). Son taux maximal journalier est atteint pendant le sommeil.
La Somatocrinine (GH-RH) et la Somatostatine (GH-IH), hormones hypothalamiques antagonistes,
contrôlent la sécrétion de la GH.
• La Prolactine (PRL) stimule la lactation, sous la dépendance du PRF (libération) et du PIF (inhibition).
Le PIF est prédominant chez l'homme et hors des périodes de lactation chez la femme, contrôlé par de
faibles sécrétions d'oestrogènes. Les taux plus forts d'oestrogènes en fin de cycle conditionne le
gonflement des seins, en fin de grossesse, la sécrétion est maximale, renforcée après la naissance par la
succion.
C Les hormones neurohypophysaires (lobe postérieur)
• L'Ocytocine est un stimulant des contractions utérines (et un peu des fibres musculaires lisses
vasculaires) et de la sécrétion lactée. Dans l'utérus, le nombre de récepteurs à l'ocytocine augmente en
fin de grossesse, rendant toute stimulation de plus en plus efficace. Les mouvements foetaux et la
pression sur le col utérin provoquent un stimulus nerveux vers l'hypothalamus qui synthétise et libère
l'ocytocine, elle-même responsable de l'augmentation des contractions utérines. L'ocytocine provoque
l'éjection du lait sécrété sous l'action de la prolactine, la aussi par rétro-activation, la succion
déclenchant et activant le processus.
• L'Hormone anti-diurétique inhibe la formation de l'urine, en agissant sur les tubules rénaux, qui vont
réabsorber plus d'eau et donc former une urine plus concentrée. Le sang va ainsi rester plus riche en
eau, ce qui constitue le signal d'arrêt de sécrétion de l'ADH.
2. La glande thyroïde
A Anatomie
La thyroïde est située dans la partie antérieure du cou, au tiers moyen. Elle est formée de 2 lobes latéraux
réunis par une bande de tissu : l'isthme. La thyroïde est faite de cellules cubiques réparties sur des travées
délimitant des follicules (cavités remplies d'un gel colloïdal riche en préhormone). Le tissu conjonctif de
soutien contient des cellules parafolliculaires qui synthétisent la Calcitonine.
B Les hormones thyroïdiennes
Elles sont synthétisées à partir de la Thyroglobuline (préhormone), par les cellules thyroïdiennes pour la
Thyroxine (T4
), ou par les cellules cibles pour la Triiodothyronine (T3
). Riches en iode, elles
interviennent sur :
• le métabolisme de base, en stimulant l'apport d'O2
aux cellules, le catabolisme du glucose, la sécrétion
d'adrénaline et de Noradrénaline, l'effet du système nerveux sympathique.
• le métabolisme des lipides et des protides, mobilisation des lipides, sécrétion hépatique du cholestérol,
synthèse des protéines.
• le système nerveux, développement foetal et du nourrisson, fonctionnement adulte.
• sur le coeur, les muscles, le squelette, le système digestif, le système génital et la peau, en général par
optimisation de la croissance, de l'activité normale des organes et par stimulation des différentes
fonctions sécrétrices (sucs digestifs, lactation, sébum...)
C La Calcitonine
Produite par les cellules parafolliculaires de la Thyroïde, elle abaisse le taux sanguin de calcium, en
inhibant la destruction et en stimulant la construction osseuse. Elle est directement antagoniste de la
parathormone et est surtout active dans l'enfance.
3. Les glandes Parathyroïdes
Au nombre de 4, peu visibles, elles se situent en arrière de la Thyroïde. Elles sécrètent la parathormone,
hormone peptidique régulant le taux de calcium dans le sang en stimulant les ostéoclastes, l'absorption
intestinale et la réabsorption par le rein du calcium. Le stimulus de départ est la hypocalcémie, le
mécanisme d'action comprend l'activation des provitamines D.
3. Les glandes surrénales
A Anatomie
De forme pyramidale, elles sont 2, situées au sommet des 2 reins et encapsulées. Elle comportent 2
portions : corticale et médullaire.
B La corticosurrénale
Entourant le coeur de la glande, elle synthétise, à partir du choléstérol, une trentaine d'hormones
corticoïdes.
a) Minéralocorticoïdes
Le + puissant est l'Aldostérone, qui intervient dans la régulation des concentrations des sels minéraux
sanguins Sodium (ion + le plus abondant dans le milieu extracellulaire) et Potassium. L'aldostérone réduit
l'excrétion rénale, sudorale, salivaire et digestive du sodium (ce qui entraîne une réduction de
l'élimination de l'eau), active au contraire l'élimination du potassium et régule l'équilibre acido-basique du
sang.
La sécrétion de l'Aldostérone dépend de 4 mécanismes :
• Système Rénine-Angiotensine stimulé par la pression artérielle (PA)
• Concentration plasmatique Na-K (� K
+
et � Na
+
=> sécrétion Aldostérone, et inversement)
• Corticotrophine (ACTH), sécrétée lors d'un stress, elle � la sécrétion d'aldostérone, par suite, l'� du
volume sanguin circulant et de la PA facilite la distribution des nutriments et de l'oxygène.
• Facteur Natriurétique Auriculaire, sécrété par les oreillettes sous l'effet de l'� de la PA, il inhibe la
sécrétion de rénine et d'aldostérone, et � l'élimination de sodium urinaire, ce qui fait � la PA.
b) Glucocorticoïdes
Ils influent sur le métabolisme cellulaire et contribuent à la résistance au stress. Les principaux
glucocorticoïdes sont le cortisol (seul à être sécrété en quantité notable dans l'organisme), la cortisone et
la corticostérone. La régulation des glucocorticoïdes se fait par rétro-inhibition, la CRF hypothalamique
provoquant la sécrétion d'ACTH,, qui déclenche elle-même la libération du cortisol. L'� du cortisol
inhibe en retour la sécrétion de CRF. La sécrétion de cortisol est fonction de l'apport alimentaire et du
degré d'activité, elle varie au cours de la journée (maximale au lever). Tout stress aigu provoque la
libération de CRF par action neuro-sympathique.
Le cortisol provoque l'� de la glycémie, des acides aminés et des acides gras circulants. Il active la
néoglucogénèse, la mobilisation des Ac G du tissu adipeux, la synthèse des enzymes anaboliques,
potentialise l'effet vasoconstricteur de l'aldostérone, le tout assurant un apport rapide maximale aux
cellules de nutriments et d'oxygène.
En excès les glucocorticoîdes ralentissent le développement osseux, inhibent la réaction inflammatoire,
freinent l'activité immunitaire et entraînent des dysfonctionnement cardiaques, digestifs et nerveux.
c) Gonadocorticoïdes
Les surrénales synthétisent et libèrent, avant la naissance et au moment de la puberté, des hormones
sexuelles (testostérone, oestrogènes et progestérone). La quantité sécrétée ensuite est nettement moindre
que la production gonadique, mais peut reprendre chez la femme après la ménopause. La testostérone
surrénalienne serait à l'origine de la libido chez la femme.
C La Médullosurrénale
Elle sécrète les catécholamines (adrénaline et Noradrénaline), substances élaborées également par les
extrémités synaptiques. Lors d'un stress, le système neuro-sympatique provoque l'� de la glycémie, une
vasoconstriction générale, une tachycardie, une dérivation préférentielle du sang vers le cerveau, le coeur
et les muscles striés, et la sécrétion des catécholamines. Celles-ci majorent les réactions, stimulant aussi la
fréquence respiratoire et le métabolisme cellulaire. La réaction de lutte ou de fuite est ainsi optimisée.
L'action des catécholamines est très brève, rapidement pris en relais si nécessaire par l'hypothalamus.
4. Le pancréas
A Anatomie
C'est un organe charnu, de forme triangulaire, situé dans l'abdomen, dans le cadre duodénal, en arrière de
l'estomac. C'est une glande endocrine et exocrine (production d'enzymes digestives déversées dans le
duodénum par le canal de Wirsung). Les cellules endocrines, regroupées dans les îlots de Langherans-
Laguesse, sont de 2 types :
• Cellules Alpha, synthétisant le Glucagon
• Cellules Bêta, synthétisant l'Insuline.
B Le Glucagon
C'est un polypeptide hyperglycémiant extrêmement puissant (1 molécule provoque la libération de 100
millions de molécules de glucose dans le sang). L'hypoglycémie provoque la sécrétion de glucagon,
lequel agit sur le foie, qui transforme ses réserves de glycogène en glucose et synthétise du glucose à
partir des triglycérides et des AA sanguins.
C L'Insuline
C'est un polypeptide hypoglycémiant, sécrétée lorsque la glycémie s'élève. Elle provoque l'absorption du
glucose circulant par les cellules (principalement musculaires et adipeuses), ainsi que la glycogènogénèse
hépatique. Au contraire, elle inhibe la glycogénolyse, et la transformation des acides gras et aminés en
glucose.
6. Les gonades
Sur le plan endocrinien, elles sécrètent, à partir de la puberté, des hormones sexuelles identiques aux
hormones surrénaliennes. Les oestrogènes et la testostérone sont responsables de la maturation des
organes sexuels, du développement des gamètes et du développement corporel. Pendant la grossesse, la
progestérone est sécrétée surtout par le placenta. Les gonades sont régies par les gonadotrophines
hypophysaires.
7. La glande pinéale
C'est une glande conique, située en arrière du 3
ème
ventricule. Elle sécrète, sur un rythme circadien et
saisonnier, la mélatonine et réagit aux principaux neuro-médiateurs impliqués dans les phénomènes de la
thymie. La mélatonine intervient sur le comportement sexuel, inhibant la libération de LH-RH chez
l'enfant, et sur les rythmes physiologiques de la température corporelle, du sommeil, de l'appétit.
8. Le Thymus
C'est une glande bilobée située dans le thorax, en arrière du sternum. Elle varie de taille et d'activité selon
l'âge, elle est plus volumineuse et plus active dans l'enfance, régressant ensuite progressivement (fibro-
adipose).
Le thymus sécrète la thymopoïétine et la thymosine dont le rôle concerne l'immunité. Les lymphocytes
immatures produits par la moelle osseuse, lors de leur passage dans le thymus, sous l'influence de ces
hormones, se divisent rapidement et se transforment en Lymphocytes T.
Le système hypothalamo-hypophysaire
Effets métaboliques de l’hormone de croissance GH
Les organes lymphoïdes
Définition
Le système immunitaire est un ensemble complexe de cellules, d'organes et de molécules assurant la
défense immunitaire.
Organisation et propriétés
L’organisation du système immunitaire, en réseau de communication, lui confère 3 propriétés essentielles
une importante capacité d’échanges d’informations, par des contacts membranaires intercellulaires, ou
par la libération de médiateurs solubles.
une forte régulation permettant de préserver, en permanence, l’équilibre du système immunitaire (encore
appelée homéostasie) pour aboutir à une réponse immunitaire adaptée.
un rôle effecteur performant capable de protéger l’intégrité de l’organisme.
La perturbation de l’une de ces propriétés est à l’origine de graves dérèglements pathologiques comme
des déficits immunitaires, des maladies auto-immunes ou des états d’hypersensibilité
Les organes lymphoïdes
Définition
Les organes lymphoïdes doivent leur nom à la présence et au fonctionnement de lymphocytes.
Propriétés des organes lymphoïdes Les organes lymphoïdes sont des organes spécialisés qui donnent
naissance aux cellules impliquées dans la défense de l’organisme. La répartition de ces cellules à
l’intérieur des organes est possible grâce à leur irrigation sanguine et lymphatique. Une partie de ces
cellules est fixe et forme la trame des organes, tandis que l’autre est mobile permettant le transport de
l’information.
On distingue :
- Les organes lymphoïdes primaires ou centraux : ils sont le site de production et de
maturation des cellules lymphoïdes.
- Les organes lymphoïdes secondaires ou périphériques : ils sont le site de la rencontre des
cellules de la défense immunitaire avec l’agent extérieur à l’organisme.
Les organes lymphoïdes centraux ou primaires
Les organes lymphoïdes primaires sont composés par la moelle osseuse et le thymus. Ce sont des lieux de
production, de différenciation et de maturation (acquisition des compétences) des cellules lymphoïdes.
1- La moelle osseuse
Localisation et structure
La moelle osseuse est localisée dans les os plats, côtes et sternum, vertèbres, bassin, crâne ainsi que dans
les épiphyses des os longs.
Elle est constituée d'un réseau de fibrilles vascularisé par des sinus sanguins. Elle contient des cellules
adipeuses et du tissu hématopoïétique (moelle rouge) dans lequel se trouvent les cellules souches
hématopoïétiques multipotentes.
Fonction
- La moelle osseuse (et, transitoirement avant elle, le sac embryonnaire et le foie foetal) est l’élément clé
du système immunitaire par le fait qu’elle est le seul organe capable à partir des cellules « mères »
cellules souches hématopoïétiques (CSH), de fournir les progéniteurs "déterminés", à l'origine de toutes
les cellules sanguines : hématies, plaquettes, monocytes, macrophages, lymphocytes pro-T, lymphocytes
pro-B.
- Seule la moelle osseuse est capable d’assurer le peuplement ou (le repeuplement) des organes
lymphoïdes qu’ils soient centraux (thymus) ou périphériques (rate ganglions lymphatiques, tissus
lymphoïdes associés aux muqueuses).
À partir de cellules lymphoïdes issues de la moelle osseuse :
le thymus produit les lymphocytes T
la moelle osseuse (chez les vertébrés) produit les lymphocytes B.
- Outre sa fonction d'organe producteur, la moelle osseuse, fournit le microenvironnement nécessaire à la
multiplication, différenciation, la maturation et à la sélection des lymphocytes B. Les lymphocytes B
sélectionnés, deviennent immunocompétents et quittent la moelle osseuse par voie sanguine.
- Enfin, la moelle osseuse contient des macrophages résidents chargés de phagocyter les cellules vieillies
(comme c’est le cas de la rate et du foie).
Le thymus
Le thymus, organe lymphoïde primaire se développant très tôt dans l’embryogenèse (9 semaines chez
l’homme).
Localisation et structure
Le thymus est un organe lympho-épithélial (les cellules épithéliales formant un réseau dont les espaces
sont remplis par les cellules lymphoïdes), constitué de deux lobes séparés par une cloison et entourés
d'une capsule. Chaque lobe thymique est divisé en lobules par des travées conjonctives. L'irrigation est
assurée par des vaisseaux provenant des artères thoraciques.
Chaque lobule comprend deux zones :
une zone périphérique, le cortex, peuplé de "thymocytes corticaux" qui sont produits par la
multiplication des prothymocytes de la moelle osseuse;
une zone médullaire qui contient, en densité plus faible, des lymphocytes T matures et différenciés.
Fonction
- c’est le site majeur de production, maturation, de sélection des lymphocytes. Les lymphocytes conservés
sont des lymphocytes immunocompétents : ils peuvent quitter le thymus pour aller coloniser les organes
lymphoïdes périphériques.
Les organes lymphoïdes périphériques ou secondaires
Les organes lymphoïdes secondaires sont composés les ganglions (sur la lymphe), la rate (sur la voie
sanguine), les amygdales et les plaques de Peyer (au niveau de l’intestin). Ils sont le site de la rencontre
(des cellules de la défense immunitaire avec l’agent extérieur à l’organisme), d’activation et de réponse
immunitaire.
1- La rate
Localisation et structure
La rate, de forme ovale, est l'organe lymphoïde le plus volumineux : elle mesure environ 12 cm de
longueur. Elle est située dans l'hypocondre gauche, entre la grosse tubérosité de l'estomac et le
diaphragme.
La rate est enveloppée d'une capsule de tissu musculaire fibreux. Le parenchyme de la rate est formé de
deux différents types de tissus : la pulpe rouge et la pulpe blanche.
Fonction
- La rate est branchée sur la circulation sanguine et son rôle est important dans l'épuration du sang : ce
filtre laisse passer 100 à 200 ml par minute.
- La rate est le lieu principal de capture des antigènes injectés dans la circulation Sanguine.
2- Les ganglions lymphatiques.
Localisation et structure
Les ganglions lymphatiques sont répartis dans tout l’organisme, le plus souvent groupés en aires
ganglionnaires. Ce sont de petits organes arrondis ou réniformes de 1 à 15 mm de diamètre, ils sont
entourés d’une capsule fibreuse conjonctive, percée de vaisseaux lymphatiques afférents qui déversent la
lymphe au niveau de sinus, au niveau desquels la lymphe traverse ensuite tout le ganglion pour finalement
ressortir par les vaisseaux lymphatiques efférents au niveau du hile. Les follicules ou nodules sont des
concentrations de lymphocytes B et /ou T.
Fonction
Les ganglions lymphatiques sont des lieux de stockage et de prolifération des lymphocytes, qui filtrent la
lymphe avant son retour dans le sang, produisent des anticorps, de cellules effectrices (douées de
phagocytose) et de cellules mémoires.
3- Le tissu lymphoïde annexé aux muqueuses
Le tissu lymphoïde annexé aux muqueuses constitue à lui seul un système : le système immunitaire
commun aux muqueuses encore dénommé MALT (pour mucosal associated lymphoïd tissue).
Localisation et structure
Ce tissu lymphoïde comporte plusieurs localisations bien individualisées. Les amygdales sont des
formations lymphoïdes de l’appareil respiratoire dont la structure rappelle celle des ganglions
lymphatiques sans vaisseaux lymphatiques, les plaques de Peyer sont des ganglions mésentériques de
l’appareil digestif.
Fonction
Ce système assure la protection des muqueuses exposées aux risques de l'environnement :
muqueuse oculaire, respiratoire, digestive, urogénitale…
Le GALT (tissu lymphoïde associé au tube digestif) ou (Gut associated lymphoïd tissue) : Le tube
digestif contient des formations lymphoïdes composées des plaques de Payer et des cellules M qui
transportent les particules étrangères.
Le BALT (tissu lymphoïde associé aux bronches) ou (bronchus associated lymphoïd tissue) :
A l'entrée des voies aériennes supérieures se trouvent les amygdales et les végétations adénoïdiennes dans
lesquelles de nombreux follicules lymphoïdes participent à la surveillance immunitaire contre les
infections bactériennes et virales.
Figure 01 : ORGANES et TISSUS LYMPHOÏDES

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  • 1. Partie1 : Les invertébrés Le système circulatoire chez les insectes En biologie, un système circulatoire est un système d'organes en circuit permettant le déplacement de fluides dans un organisme. Le système circulatoire a pour rôle d'assurer le transport et l'échange interne des ressources (notamment les nutriments et le dioxygène) vers les cellules de l'organisme ainsi que de se charger de la collecte des déchets, par exemple du dioxyde de carbone. L'expression « système circulatoire » est très souvent utilisée pour définir le système de la circulation sanguine, mais il existe aussi un système circulatoire de la sève chez les végétaux, ou encore un système circulatoire de l'hémolymphe chez les insectes. L’appareil circulatoire des Insectes, très proche de celui des autres Arthropodes est largement ouvert. Un seul vaisseau bien défini, le vaisseau dorsal (auquel s’ajoutent toutefois des vaisseaux segmentaires chez les Dictyoptères) est présent; la circulation de I’hémolymphe s’effectue donc en grande partie dans la cavité corporelle ou hémocoele. Les tissus et organes ne sont ainsi séparés de I’hémolymphe que par leur gaines conjonctives. Dépourvu de pigments respiratoires, le sang n’intervient guère dans la respiration; l’oxygène est amené aux cellules par le système trachéen. Le rôle essentiel de l’hémocoele est la distribution des métabolites, le transport des hormones. L’hémolymphe par ses hémocytes a pour fonction de débarrasser l’organisme des microorganismes, des parasites et particules solides. L’eau qu’elle contient peut être utilisée par les tissus en cas de dessiccation prolongée. II — ANATOMIE L’hémolymphe circule dans le vaisseau dorsal grâce aux contractions du myocarde, avant de se répandre dans la cavité générale. Des adaptations anatomiques, diaphragmes et cœurs accessoires facilitent et règlent l’écoulement de l’hémolymphe qui, après avoir baigné les organes, doit retourner vers le cœur. 1- Vaisseau dorsal Le vaisseau dorsal, l’organe le plus important sinon le seul responsable de la circulation sanguine court médio-dorsalement juste sous les tergites sur presque toute la longueur du corps. Il est généralement maintenu en place par des filaments suspenseurs attachés aux tergites et par le diaphragme dorsal. Le vaisseau dorsal peut être un simple tube comme chez les larves de Moustiques ou un organe plus différencié comme chez l’Abeille, li se divise en deux régions: à l’arrière, le cœur caractérisé par la présence d’ostioles et à l’avant, l’aorte toujours ouvert à son extrémité. 2-Diaphragmes et cœurs accessoires La circulation du sang à l’intérieur de l’hémocoele est contrôlée par la présence de diaphragmes bien développés dans l’abdomen. Ceux-ci consistent en une lame de cellules très aplaties entre deux couches extracellulaires épaisses de matériel fibreux. Le diaphragme dorsal situé juste sous le cœur et le plus souvent soudé à lui, s’étend horizontalement et
  • 2. s’attache latéralement aux tergites. Il délimite un sinus péricardial. Il supporte des muscles aliformes disposés en éventail. Ces muscles d’origine tergale, se fixent au cœur ou se rejoignent médianement. Les fibres musculaires sont très longues, étroites et ramifiées, avec de longs sarcomères. Certaines des fibres sont en connexion avec le myocarde par des disques intercalaires, ce qui indique une solidarité fonctionnelle. Le diaphragme dorsal est souvent fenestré de telle sorte que le sinus péricardial communique plus ou moins largement avec le sinus périviscéral. Chez divers Insectes (Odonates, Orthoptères, Hyménoptères, Neuroptères, imagos de Mécoptères et Diptères inférieurs), un diaphragme ventral de même structure que le diaphragme dorsal passe au-dessus de la chaîne nerveuse ventrale et délimite un sinus périneural. Des septums longitudinaux existent dans les pattes. Des structures pulsatiles indépendantes du cœur ont été décrites chez de très nombreux Insectes. Ce sont des vésicules percées parfois d’orifices latéraux dont le rôle est le même que celui des ostioles cardiaques. Le rythme de leurs contractions est indépendant du rythme cardiaque. Ces cœurs accessoires facilitent la circulation du sang à l’intérieur des appendices et des ailes. De nombreux Insectes présentent des cœurs accessoires antennaires d’où part un vaisseau en direction de l’antenne. Des organes pulsatiles interviennent dans la circulation de l’hémolymphe à l’intérieur des pattes chez les Hémiptères, Diptères et Odonates. Des cœurs accessoires méso- et méta- tergaux maintiennent la circulation générale de l’hémolymphe dans le thorax et dans les ailes. Des organes pulsatiles peuvent exister soit à la base des ailes, Soit à l’intérieur des nervures. 2- Cellules péricardiales Les cellules péricardiales, d’origine mésodermique sont généralement dispersées le long du vaisseau dorsal, sur le diaphragme dorsal ou sur les muscles aliformes (Fig. 2). Elles sont logées dans le tissu adipeux chez les larves d’Odonates, sont groupées en guirlande chez les larves de Diptères. Contrairement aux hémocytes, elles n’entrent jamais dans la circulation sanguine. Les cellules péricardiales sont de grande taille, riches en vacuoles et en granules opaques. Leur membrane plasmique s’invagine et réalise un véritable réseau de canalicules. Des jonctions du type desmosome relient les surfaces de deux cellules adjacentes. La fonction exacte des cellules péricardiales n’est pas réellement connue. Pouvant accumuler certains colorants comme le carminate d’ammonium, ces cellules ont été longtemps considérées comme ayant un rôle excréteur et donc comme des néphrocytes. II-L’HEMOLYMPHE C’est le « sang » des insectes (et des arthropodes). L’hémolymphe a pour rôles d’apporter les nutriments aux organes qu’elle irrigue, d’emporter les déchets du métabolisme (qui sont évacués notamment via les tubes de Malpighi , d’assurer l’élimination des pathogènes et des intrus (immunité), de maintenir la turgescence des organes mous, de réparer l’étanchéité du tégument (cicatrisation) et de véhiculer les
  • 3. différentes hormones intervenant dans le développement et la reproduction, notamment. Elle assure l’homéostasie, c’est-à-dire le maintien de conditions constantes de pH et de la concentration en ions organiques, en acides aminés, en protéines, en acides nucléiques, en sucres et en lipides. Elle sert aussi de fluide thermique et, dans certains cas, joue des rôles bien particuliers. Chez les insectes, elle ne joue pas de rôle respiratoire (sauf exceptions comme les larves de Diptères, vers rouges) et ne comporte pas de cellules analogues aux hématies des vertébrés. C’est un liquide clair à base d’eau qui n’a en général pas de couleur particulière mais peut être coloré ; dans ce cas, il donne sa couleur aux larves à tégument transparent. Les larves, possèdent souvent plus d’hémolymphe que les imagos celle-ci fait la moitié du poids d’un criquet. 1- Composition chimique du plasma Le plasma présente tout un ensemble de particularités biochimiques encore peu marquées chez les Aptérygotes et les Paléoptères (Odonates et Ephéméroptères) mais qui se sont accusées au cours de l’évolution et sont particulièrement évidentes chez les larves de certains Coléoptères, celles des Lépidoptères et des Hyménoptères. La pression osmotique chez les Insectes est généralement assez élevée et correspond à un abaissement cryoscopique de —0,5 °C à —1,1 °C. Généralement les Insectes sont capables de régler la pression osmotique de l’hémolymphe si bien que celle-ci reste constante même pendant la déshydratation ou la réhydratation de l’animal. Les variations souvent importantes de la pression osmotique au cours du développement postembryonnaire sont certainement à mettre en relation avec les modifications du métabolisme. Lors de l’hibernation de certains Insectes, une accumulation de glycérol provoque une forte élévation de la pression osmotique. L’une des particularités de l’hémolymphe des Insectes concerne les effecteurs osmolaires. Dans la plupart des phylums, la pression osmotique des liquides corporels est assurée par des constituants inorganiques, avec prédominance des ions Na+ et C1. Cet état se trouve encore chez les Aptérygotes et chez la plupart des Exoptérygotes. Mais chez les Endoptérygotes, les effecteurs osmolaires inorganiques tendent à être remplacés par des molécules organiques et la composition en cations devient très particulière (Fig. 7-6). Chez les Mégaloptères, Neuroptères, Mécoptères et Diptères, l’ion Na+ reste encore le principal cation mais le taux en C1 est faible et cet anion est remplacé partiellement par des acides aminés et autres molécules organiques de petite taille. L’importance des cations et des ions C1 déjà plus réduite chez les Trichoptères devient minime chez les Lépidoptères, Hyménoptères et nombreux Coléoptères du moins aux stades larvaires, et désormais ce sont des molécules organiques, en particulier des acides aminés libres qui ont le rôle principal comme effecteur osmolaire. En même temps, on note une évolution dans les proportions relatives des cations. Chez les Aptérygotes et les Paléoptères, la teneur en sodium est élevée par rapport à celle du potassium, calcium et magnésium. Chez les Lépidoptères et de nombreux Coléoptères à l’état larvaire, les ions Na+ sont en faible quantité et
  • 4. sont remplacés par les ions Mg et K+. Lors de la métamorphose, cette composition ionique spécialisée peut persister ou redevenir plus banale avec un retour à la prédominance du sodium. 2- Hémocytes Les hémocytes des Insectes sont des cellules nucléées, Ils peuvent circuler avec le plasma, pénétrant dans les cavités corporelles et selon les cas, se déplaçant ou non à l’intérieur du coeur. Mais une partie plus ou moins importante des hémocytes reste immobile, adhérant de façon lâche à la surface des tissus et des organes. Les hémocytes sont d’origine mésodermique et chez de nombreux Insectes, les diverses catégories hémocytaires sont déjà différenciées avant l’éclosion. De nombreux types hémocytaires ont été décrits avec des divergences notables selon les espèces étudiées et selon les auteurs, aussi une classification se révèle-t-elle ardue, d’autant plus qu’il faut tenir compte des variations morphologiques prises par les cellules selon les conditions d’observation. Néanmoins, on peut considérer qu’il existe chez les Insectes trois types bien définis: les prohémocytes, les plasmatocytes et les granulocytes auxquels s’ajoutent selon les espèces un ou plusieurs types hémocytaires spécialisés. Les prohémocytes (ou proleucocytes) sont considérés comme des cellules souches circulantes car on les observe assez fréquemment en mitose. De petite taille, avec un grand noyau, ils ont d’ailleurs un aspect peu différencié: cytoplasme riche en ribosomes libres, réticulum endoplasmique peu développé, mitochondries petites et peu nombreuses. — Les plasmatocytes sont très polymorphes, mais ils sont caractérisés par leur grand noyau rond ou ovoïde au centre d’un cytoplasme finement granuleux et basophile. Celui-ci est riche en ribosomes et en réticulum ergastoplasmique; les mitochondries y sont nombreuses et bien développées. Les plasmatocytes apparaissent comme des prohémocytes ayant acquis une certaine quantité de cytoplasme; d’ailleurs des formes de transition entre ces deux types sont assez fréquentes. Les plasmatocytes sont activement amoeboïdes et sont doués de phagocytose. — Les granulocytes sont des cellules compactes, polymorphes avec un noyau relativement petit dans un cytoplasme abondant qui renferme de nombreux granules remarquables. En microscopie électronique ces granules apparaissent comme des corps denses, limités par une membrane. Les granulocytes ne sont pas capables de phagocytose; ils interviendraient dans le métabolisme intermédiaire. III-La circulation sanguine 1- Cycle cardiaque et régulation du rythme cardiaque La circulation du sang est assurée essentiellement par les contractions rythmiques du cœur. Des ondes de contraction se propagent le long du tube cardiaque, généralement de l’arrière vers l’avant, bien qu’assez rarement on puisse observer un renversement du sens de ces ondes. La fréquence à laquelle bat le coeur varie considérablement selon l’état physiologique et l’activité de l’Insecte. Ainsi pour Sphinx ligustri, elle est de 40—50/nm chez l’imago au repos mais de 110—140/mn en période d’activité; le rythme augmente en fonction de la température; il est lent lors des stades moins actifs puisque de 40—50/mn chez la larve il
  • 5. tombe à 20 ou même l0/mn chez la nymphe. La phase de contraction dans le cycle cardiaque ou systole est provoquée par la contraction du myocarde; la diastole ou phase de dilatation du cœur résulte à la fois du relâchement des muscles cardiaques, de l’élasticité des filaments suspenseurs du cœur ainsi que de la contraction des muscles aliformes. La diastole peut être suivie par une phase de repos pendant laquelle le cœur reste dilaté. L’activité du muscle cardiaque et de ces neurones sont sous l’influence du système nerveux central dont l’information passe par les nerfs segmentaires: la stimulation électrique du cerveau inhibe les battements cardiaques alors que la stimulation de la chaîne nerveuse ventrale a un effet accélérateur. Les médiateurs cholinergiques ont un effet cardioaccélérateur mais cet effet résulte de leur intervention sur le taux des décharges des neurones «cardiaques» et non sur le myocarde lui-même. Un cœur de Blatte privé de son innervation ou un coeur d’Anopheles qui ne reçoit normalement aucun nerf ne réagit pas à l’acétylcholine. Le contrôle hormonal du rythme cardiaque a été recherché par l’action d’extraits de diverses glandes ou de système nerveux. Les corpora cardiaca produiraient des substances qui ont une activité cardioaccélératrice. Le facteur actif serait de nature. peptidique; selon les auteurs, il agirait directement ou par l’intermédiaire des cellules. péricardiales. Cependant à l’heure actuelle, cette activité des corpora cardiaca est mise en doute et reste à démontrer in vivo. Chez Locusta inigratoria, les corpora allata exercent aussi une cardiostimulation: leur ablation provoque une chute du rythme cardiaque, l’implantation de corpora allata supplémentaires à l’effet inverse 2- Circulation de I ‘hémolymphe La pression de l’hémolymphe est en général relativement peu élevée dans l’hémocoele. Chez les Insectes à cuticule rigide, elle correspond approximativement à la pression atmosphérique. Mais lorsque la cuticule est peu sclérotinisée, la contraction des muscles de la paroi du corps peut faire élever notablement la pression interne; chez les Odonates, à l’émergence, celle-ci peut atteindre 75 mm d’eau, assurant ainsi l’expansion des ailes. La ventilation lors de la respiration peut entraîner également des variations appréciables de la pression. Le sang est aspiré par le cœur à travers les ostioles latéraux pendant la diastole car la pression cardiaque est alors moindre que celle de l’hémocoele. Le sang est ensuite propulsé vers l’avant par les ondes de contraction et ressort à l’extrémité antérieure de l’aorte (et éventuellement également au niveau des ostioles ventraux ou des vaisseaux segmentaires). Une partie du sang est ensuite pompée par les organes pulsatiles. Vers les antennes, le reste s’écoule vers l’arrière de l’animal, selon le gradient de pression: la sortie de l’hémolymphe par l’aorte entraîne une élévation de la pression dans la tête. Chez de nombreux Insectes, la circulation du sang entre les muscles du vol dont le métabolisme est intense, est assurée par les organes pulsatiles méso- et méta-tergaux. La circulation du sang dans les ailes est bien définie: le sang entre par les nervures antérieures et sort par les nervures postérieures, des organes pulsatiles situés à la base des ailes aspirant l’hémolymphe. De même, la circulation dans les pattes peut
  • 6. être facilitée par des organes pulsatiles, elle est également aidée par les mouvements des pattes. Elle est dirigée par la présence d’un septum longitudinal qui sépare la cavité en deux chenaux, l’un postérieur par où rentre le sang, l’autre antérieur pour l’écoulement vers le sinus périneural. Le flux de l’hémolymphe vers l’arrière dans l’abdomen est vraisemblablement facilité par les mouvements ondulatoires du diaphragme ventral, par les mouvements du tube digestif, par les mouvements respiratoires. Cela assure une bonne irrigation autour de la chaîne nerveuse. Lors de la contraction des muscles aliformes, le diaphragme dorsal habituellement convexe s’aplatit, le volume du sinus péricardial augmente donc aux dépens du sinus périviscéral si bien que le sang repasse dans le sinus péricardial pour être aspiré à nouveau par le cœur en diastole. La circulation de l’hémolymphe à travers le cœur, suivie à l’aide de fluorescéine se ferait en 3 à 6 mn chez les formes juvéniles et les imagos de Pertvlaneta americana. Figure1 : La circulation de l’hémolymphe chez un insecte
  • 7. Figure2 : Schéma simplifié du système circulatoire chez un insecte Figure3 : Système circulatoire chez un insecte
  • 8. La nutrition chez les insectes 1- DESCRIPTION GENERALE DES DIFFERENTS TYPES DE PIECES BUCCALES DES INSECTES ADAPTEES AU REGIME ALIMENTAIRE : Les insectes, présents sur terre depuis au moins 479 millions d’années, ont pu conquérir tous les types de milieu et d’environnement grâce à leur capacité d’exploiter l’ensemble des ressources alimentaires de ces milieux. La sélection naturelle a favorisé, au cours de l’évolution, l’adaptation de pièces buccales spécialisées au régime alimentaire de l’espèce, voire même à une période précise du cycle de développement de l’insecte (exemple : chenille/papillon). On a tous pu observer des insectes en train de se nourrir, papillons, mouches, coléoptères… etc., vous avez sans doute remarqué la grande diversité des modes d’alimentation et des types de pièces buccales. Certains broient leur nourriture comme les chenilles (Lépidoptères), les Coléoptères et les Hyménoptères (guêpes, fourmis), d’autres aspirent comme les moustiques (Diptères) et les punaises (Hémiptères), d’autres lèchent comme les mouches (Diptères) et d’autres ne s’alimentent pas à l’état adulte (imago) et ont des pièces buccales atrophiées (Lépidoptères, Plécoptères, Coléoptères….). Ces types ont été classées en 3 grandes catégories :les « broyeurs« les « piqueurs« les « suceurs » Les pièces buccales se situent sur la tête selon 3 axes (Figure1):  Prognathes : dirigées vers l’avant dans l’axe du corps (Coléoptères phytophages par exemple)  Orthognathes (Hypognathes en anglais) : dirigées vers le bas perpendiculaires à l’axe du corps comme les criquets et sauterelles (Orthoptères) et les mouches (Diptères)  Hypognathes (Opisthognathes en anglais) : dirigées vers l’arrière comme les punaises (Hémiptères). Les insectes peuvent être également classés en deux groupes, ceux dont les pièces buccales sont logées dans la tête et ne sont pas visibles à l’extérieur : les Endognathes ; et ceux dont elles sont extérieures et visibles : les Ectognathes. Les Endognathes sont des insectes considérés comme « primitifs » (Collemboles, Protoures et Diploures) et les Ectognathes regroupent la plupart des insectes rencontrés Lépidoptères, Coléoptères, Odonates, Orthoptères…. L’appareil buccal des insectes est composé d’un ensemble d’éléments articulés, regroupés en 3 paires d’appendices céphaliques qui servent à la prise de la nourriture et à son ingestion (Voir illustration ci- contre) : (Figure2,3):  1 paire de Mandibules  1 paire de Maxilles (= les mâchoires)  le Labium Les maxilles et le labium se terminent par une paire de palpes (appendices constitués d’éléments articulés), où sont présents des poils sensoriels, jouant ainsi le rôle d’organes sensoriels du toucher, du goût et de l’odorat
  • 9. Chaque maxille est composée de plusieurs éléments : cardo, stipe, palpe, Lacinia et Galea Le Labium est constitué de plusieurs éléments : Submentum, Mentum, Prementum, Glossa et Paraglossa. On retrouve également à l’avant des pièces buccales, deux éléments jouant rôle de lèvres antérieures : le Labre et le Clypeus ; et à l’arrière l’Hypopharynx qui joue le rôle de langue et de plancher buccal 2- ADAPTATIONS SPECIALISEES AU REGIME ALIMENTAIRE Il existe autant d’adaptation et de modification des pièces et de l’appareil buccal qu’il existe de régimes alimentaires, de familles et d’espèces d’insectes. Cette diversité s’étend de mandibules robustes capables de découper du bois (Coléoptères), à une sorte de trompe (Proboscis) léchant les liquides (Diptères), à une trompe enroulée aspirant le nectar des fleurs (Lépidoptères) ou encore à une « seringue » comme chez les moustiques (Diptères) et les punaises (Hémiptères). (Figure 4):  Les insectes « broyeurs » : L’appareil buccal est caractérisé par 1) des mandibules bien développées, dures, en forme de pyramide un peu aplatie dont le rôle est de couper et broyer la nourriture ; 2) d’une deuxième paire de mâchoires (les maxilles) utilisés pour mastiquer les aliments. Cette catégorie regroupe la plupart des familles d’insectes comme les Coléoptères, les Hyménoptères (fourmis et guêpes), les blattes (Blattoptères), les Dictyoptères (termites, mante-religieuses), les Dermaptères (perce-oreilles)… entre autres.  Les « broyeurs-suceurs » : sont les espèces qui se nourrissent, malgré des mandibules bien développées, d’aliments liquides. Se sont souvent des larves de Névroptères, de Thysanoptères et de Coléoptères. La larve de Dytique (coléoptère aquatique) attrape ces proies (insectes, petits poissons et têtards) à l’aide de ces mandibules, injecte de la salive digestive par des canaux dans ces mandibules puis absorbe le les tissus liquéfiés par ces même canaux.  Les « broyeurs-lécheurs » : sont les espèces dont les mandibules ne servent pas à l’alimentation mais à transporter ou manipuler des matériaux comme chez les abeilles. L’alimentation est uniquement liquide, les maxilles et le labium ont fusionné pour former une « langue » utilisée pour « lécher » les liquides comme le nectar des fleurs.  Les insectes « suceurs » : L’appareil buccal est totalement transformé est ne permet de collecter que de la nourriture liquide. Les mandibules, les maxilles et d’autres éléments sont modifiés et allongés pour former un long tube conçu pour aspirer. Selon la configuration des pièces buccales, plusieurs groupes peuvent être caractérisés.  Les « suceurs-lécheurs » de type « suceur-labial » : Chez ces espèces, notamment des mouches (Diptères des familles Muscidae, Sylphide et Tachinidae), le labium est modifié pour former une trompe molle pouvant se replier en Z sous la tête, appelée Proboscis. L’extrémité est constituée de 2 lobes dont les pseudotrachées permettent l’aspiration du liquide. Elles ont aussi la capacité à digérer de la nourriture par l’excrétion de salive digestive.  Les « suceurs-lécheurs » de type « suceur-maxillaire » : L’exemple le plus connu sont les Lépidoptères (papillons) imago (état adulte), où la fusion des 2 maxilles et leur allongement forment une
  • 10. Trompe enroulée spiralée qui leur sert à sucer comme avec une paille les liquides et notamment le nectar des fleurs. Certaines espèces de papillon ont perdu cet organe et ne s’alimentent pas à l’état adulte, ne vivant que sur leurs réserves emmagasinées durant le stade chenille (exemple : famille des Attacidae).  Les insectes « piqueurs » : Ces insectes ont la particularité de pouvoir percer la peau des animaux ou les tissus des végétaux pour aspirer les liquides internes à l’aide de pièces buccales modifiées formant un organe appelé stylet. Le stylet est la plupart du temps rabattu sous l’animal et donc peu visible. On retrouve les Hémiptères (punaises et pucerons), les mouches (Diptères) comme les taons et les moustiques qui se nourrissent de sang (Hématophages), certaines espèces de punaises comme les Reduviidae sont également hématophages (punaise des lits par exemple). 3- LE SYSTEME DIGESTIF  Glandes salivaires et salive. La tsé-tsé possède deux glandes salivaires. L'élément principal de chaque glande se trouve dans la portion antérieure de l'abdomen et se prolonge, à travers le thorax et la tête, par un tube très effilé qui rejoint celui de la glande opposée avant de pénétrer dans 1'hypopharynx. Lorsque la mouche s'alimente, la salive secrétée par les glandes descend le long de l'hypopharynx; elle se mélange au repas de sang provenant de l'hôte et aspiré par la mouche. La salive contient un anticoagulant qui empêche le repas de sang de se coaguler au niveau des pièces buccales et de la partie antérieure du canal alimentaire. Figure 5  Dents labellaires : L'extrémité du labium comporte plusieurs centaines de très petites dents pointues, les dents labellaires. Elles permettent à la mouche d'inciser la peau de l'hôte. Pendant que la trompe traverse l'épiderme, les dents tranchent les petits vaisseaux sanguins (capillaires), provoquant une petite hémorragie sous-cutanée (pool de sang).  Pharynx : Le sang qui s'écoule est aspiré par le canal alimentaire grâce a l'action des muscles du pharynx. Lorsque la mouche s'alimente, de puissants muscles céphaliques se contractent pour élargir la lumière du pharynx, ce qui provoque l'aspiration du sang. Lorsque les muscles se relâchent, le pharynx reprend sa taille primitive et le repas de sang passe dans la portion suivante du canal alimentaire, l'oesophage.  Oesophage. C'est un simple tube par lequel le repas de sang passe du pharynx au gésier (proventricule) situé dans le thorax.  Proventricule et membrane péritrophique : Le proventricule est un organe musculaire, petit, mais important. La majeure partie du sang aspiré passe directement à travers le proventricule dans le jabot où il est emmagasiné. Ensuite, le repas de sang revient du jabot au proventricule d'où il repart vers l'intestin moyen. A ce moment, le proventricule fabrique une sorte de manchon très mince appelé membrane péritrophique, qui enveloppe le repas de sang lors de son passage dans l'intestin moyen.  Jabot : Lorsque le jabot reçoit le repas de sang, il se distend considérablement et remplit la quasi- totalité de l'abdomen qui se gonfle. Immédiatement après le repas de sang, celui-ci prend un aspect
  • 11. rebondi et une couleur rouge vif. Le sang passe ensuite dans l'intestin moyen et la couleur rouge vif disparaît progressivement, remplacée par une teinte brune, presque noire, tandis que la digestion se poursuit dans l'intestin moyen.  Intestin moyen : Lorsque le sang pénètre dans l'intestin moyen, une grande partie de l'eau est rapidement éliminée, sous forme de gouttelettes claires, par l'anus. L'action anticoagulante de la salive disparaît et la digestion commence. Ce sont ces processus qui font passer le repas de sang du rouge vif au rouge sombre puis au brun-noir. A ce stade, et vu par sa face ventrale, l'abdomen peut paraître presque noir. La nourriture digérée passe dans l'haemolymphe de l'insecte en traversant la membrane péritrophique et la paroi intestinale.  Intestin postérieur : A l’endroit où les tubes de Malpighi (quatre longs tubes associes par paire) rejoignent le canal alimentaire, l'intestin moyen devient l'intestin postérieur. C'est là que se mélangent la nourriture non digérée et le produit d'excrétion des tubes de Malpighi.  Anus : Les déchets qui se trouvent dans le dernier segment de l'intestin postérieur (rectum) sont rejetés à l'extérieur par l'anus sous forme de fèces ou déjections. 4- UTILISATION DE LA NOURRITURE  Digestion du repas de sang : La digestion est la transformation d'aliments insolubles en substances solubles plus simples. Cette transformation doit avoir lieu pour que l'organisme puisse effectivement utiliser les aliments. Elle s'effectue sous l'action d'enzymes digestives qui sont des substances de nature proteique produites en petites quantités par l'intestin; d'une façon générale, les enzymes aident aux processus de dégradation et de synthèse dont l'organisme est continuellement le siège. La fraction alimentaire principale du repas de sang qui doit être digérée est la fraction protéique; le repas de sang ne contient que peu de lipides ou de glucides. La digestion des protéines s'effectue sous l'action d'enzymes produites dans la partie médiane de l'intestin moyen; elle libère des acides aminés, substances plus simples capables de franchir la paroi intestinale. Le repas de sang couvre a lui seul la totalité des besoins alimentaires de la tsé-tsé.  Assimilation : L'absorption par l'organisme d'aliments digères solubles s'appelle l'assimilation. Elle s'opère principalement a travers la membrane du segment terminal de l'intestin moyen.  Réserve alimentaire : fonction du tissu adipeux. Tout excès d'acides amines par rapport à ces besoins immédiats est converti en graisses et mis en réserve dans le tissu adipeux. Celui-ci est constitué d'un réseau de cellules qui contiennent des graisses et il occupe les cavités du corps de l'insecte, en particulier la cavité abdominale. Le tissu adipeux est la principale réserve alimentaire de la mouche.  L'excrétion: fonction des tubes de Malpighi. Le processus par lequel les produits de dégradation résultant de toutes les activités de l'organisme, sont éliminés, s'appelle l'excrétion. Ces activités comportent la respiration, la croissance, la régénération et la transformation d'une substance en une autre, Lorsque la mouche utilise de l'énergie, pour constituer de nouveaux tissues ou pour se mouvoir, il
  • 12. y a dégradation des aliments en déchets. L'acide carbonique est l'un de ces produits de dégradation - l'un de ces déchets. Il est éliminé de l'organisme par diffusion à travers les stigmates. Les autres déchets sont amenés par l'haemolymphe jusqu'aux tubes de Malpighi d'où ils passent dans l'intestin posterieur. La ils se mêlent aux aliments non digérés et sont rejetés à l'extérieur par l'anus. L'acide urique est le principal produit de déchet contenu dans les fèces. Figure1 : Différents types d’orientation des pièces buccales chez les insectes Figure2 : Appendices buccaux d’un insecte, tête en vue latérale
  • 13. Figure3 : Différents éléments de l’appareil buccal des insectes Figure 4 : Différents éléments de l’appareil buccal des insectes
  • 14. Figure 5 : Représentation schématique de la structure (simplifiée) de l'appareil de la glossine
  • 15. Partie2 : Les vertébrés Le système cardio-vasculaire Le système cardio-vasculaire, aussi appelé appareil circulatoire, est composé par le cœur et les vaisseaux. Il permet la circulation du sang et le transport des gaz respiratoires, des déchets, des nutriments et des molécules signaux au sein de l’organisme. I. LE COEUR I.1 SITUATION Le coeur, enveloppé du péricarde, est situé dans le médiastin antérieur. Il est situé entre les deux poumons, sur la coupole diaphragmatique gauche, en arrière du sternum et du grill costal antérieur et en avant du médiastin postérieur, notamment de l’œsophage. I.2 DESCRIPTION EXTÉRIEURE Le coeur est un muscle, brun rouge, qui pèse environ 250 g chez l’adulte : Il a la forme d’une pyramide triangulaire dont le sommet est en bas, à gauche et en avant ; la base regarde en haut, en arrière et à droite ; son grand axe est oblique en bas, en avant et à gauche. Les trois faces sont antérieure, inférieure et latérale gauche. Elles sont parcourues par deux sillons profonds : ● le sillon auriculo-ventriculaire, dans le plan perpendiculaire au grand axe du coeur, sépare le massif auriculaire en arrière, des ventricules plus antéro-inférieurs, ● le sillon inter-ventriculaire, puis inter-auriculaire perpendiculaire au précédent. Il correspond au plan de séparation entre coeur droit et coeur gauche. Les sillons contiennent de la graisse et les branches principales des vaisseaux coronaires. I.3 CONFIGURATION INTERNE Le coeur (figure 1) est un organe creux formé du coeur droit et du coeur gauche qui sont entièrement séparés. Les oreillettes sont séparées par une cloison appelée septum interauriculaire et les ventricules par le septum interventriculaire. Le coeur droit est formé de l’oreillette (OD) et du ventricule droits (VD) qui communiquent entre eux par l’orifice tricuspidien (TRI). Le coeur gauche est formé de l’oreillette (OG) et du ventricule gauches (VG) qui communiquent entre eux par l’orifice mitral (MI). Figure 1 : Configuration interne et connexions vasculaires
  • 16. I.4 CONNEXIONS VASCULAIRES ● L’oreillette droite reçoit les veines caves inférieure (VCI) et supérieure (VCS) par lesquelles le sang veineux revient au coeur. ● Le ventricule droit se vide via l’orifice pulmonaire (P) dans l’artère pulmonaire (AP). ● L’oreillette gauche reçoit 4 veines pulmonaires (VP) qui drainent le sang oxygéné des poumons vers l’oreillette gauche. ● Le ventricule gauche se vide via l’orifice aortique dans l’aorte (Ao puis Cao = crosse de l’aorte). I.5 APPAREILS VALVULAIRES Les orifices artériels, pulmonaires et aortiques, sont formés chacun d’un anneau fibreux et de 3 valvules dites sigmoïdes. Il existe 2 appareils valvulaires auriculo-ventriculaires (figure 2) formés d’un anneau fibreux et d’un système valvulaire constitué de valvules, de cordages et de piliers. L’orifice tricuspidien a 3 valvules (Antérieure = A, Septale =S, Postérieure =P), le mitral n’en a que 2, (grande et petite valves) chacune étant divisée en 3 segments (A1,A2,A3 et P1,P2,P3). Les abouchements veineux (VCI,VCS,VP) n’ont pas de système valvulaire. Figure 2: Valves auriculo-ventriculaires : mitrale et tricuspide I.6 STRUCTURE DES PAROIS Elles sont formées de l’intérieur vers l’extérieur par l’endocarde (structure fine recouvrant en outre les valvules cardiaques), le myocarde (ou muscle cardiaque) et l’épicarde. La paroi des ventricules est plus épaisse que celle des oreillettes car le myocarde y est plus important notamment au niveau du ventricule gauche. A la jonction oreillettes-ventricules, les fibres myocardiques auriculaires et ventriculaires se fixent sans se toucher au niveau d’une structure fibreuse appelée squelette du coeur (cette structure réunit les orifices valvulaires qui la traversent). De ce fait, il n’y a pas de connexion myocardique entre oreillettes et ventricules (isolation électrique). I.7 LE TISSU NODAL ET DE CONDUCTION Ce tissu spécifique intrapariétal donne naissance aux impulsions électriques puis les conduits à grande vitesse vers les cellules myocardiques, engendrant ainsi les contractions cardiaques. Il est formé (figure 3) du noeud sinusal (1) siégeant dans la paroi de l’oreillette droite près de l’abouchement de la veine cave supérieure, puis de fibres assez mal définies (---) à l’intérieur des oreillettes (2), du noeud auriculo-ventriculaire (3) qui siège juste au niveau de la jonction de l’oreillette droite avec le ventricule droit. De ce noeud, naît le tronc du faisceau de His (4) qui se divise ensuite en
  • 17. deux branches, droite (d) et gauche (g), puis se distribue grâce au réseau de Purkinje (6) jusqu’au contact des cellules myocardiques. Figure 3 : Tissu nodal et de conduction I.8 LES VAISSEAUX CORONAIRES La circulation coronaire est la circulation artérielle et veineuse systémique propre au coeur. Les artères coronaires ou « coronaires » sont au nombre de deux (figure 4), la gauche et la droite. Elles naissent de l’aorte thoracique ascendante, quelques centimètres au-dessus de l’anneau aortique. Dans la distribution la plus habituelle on observe les données suivantes : ● La coronaire gauche est plus importante que la droite. Son segment initial est le tronc de la coronaire gauche (1). Il se divise en 2 branches principales, l’artère interventriculaire antérieure (2) qui donnera naissance aux diagonales et septales pour vasculariser la paroi antérieure du ventricule gauche et une grande partie du septum inter-ventriculaire, et l’artère circonflexe (3) qui donne naissance aux marginales et vascularise la paroi postéro-latérale du ventricule gauche. ● La coronaire droite (4), plus petite, se divise en interventriculaire postérieure et rétroventriculaire gauche pour vasculariser le ventricule droit, la paroi inférieure du ventricule gauche, un segment inférieur du septum inter-ventriculaire et l’essentiel du tissu nodal. La dominance coronaire, correspondant au territoire vasculaire myocardique le plus développé, peut être gauche ou droite et varier d’un sujet à l’autre. La distribution du sang au myocarde, par les branches de ramification des artères coronaires est dite de type terminal. Ceci signifie que chaque branche artérielle vascularise de manière très prédominante son propre territoire, les collatérales qui existent entre les branches artérielles n’étant habituellement pas assez développées pour assurer une éventuelle circulation de suppléance. Les veines coronaires : une grande partie du sang myocardique efférent se collecte à la face postérieure du coeur, dans un gros tronc appelé sinus coronaire qui se jette dans l’oreillette droite.
  • 18. Figure 4: Artères coronaires (vues en scanner) I.10 LE PÉRICARDE Le péricarde est un double sac séreux et fibreux qui entoure le coeur. Le péricarde séreux est formé lui- même de deux feuillets en continuité l’un avec l’autre, le péricarde viscéral et le péricarde pariétal. Entre ces deux feuillets se trouve la cavité péricardique, normalement virtuelle car ne contenant que quelques ml de liquide péricardique. I.9 LES VAISSEAUX 1) Description et situation des vaisseaux principaux a) L’aorte une artère est un vaisseau sanguin qui part du coeur, en direction des organes de l’organisme. Une artère transporte du sang riche en oxygène, afin de pouvoir en fournir aux organes. L'aorte est la plus grande artère du corps. Elle part du ventricule gauche du coeur, forme ce que l’on appelle une crosse, puis descend jusque dans l’abdomen. Classiquement, elle est divisée en 2 parties : · L’aorte thoracique, composée de 3 segments : L’aorte ascendante constitue le segment initial de l’aorte. Elle émerge du VG, dont elle est séparée par la valve sigmoïde aortique. - L’aorte horizontale passe au-dessus de l’artère pulmonaire et de la bronche souche gauche. Trois vaisseaux naissent de cette section de l’aorte : le tronc artériel brachio-céphalique, l’artère carotide primitive gauche et l’artère sub-clavière gauche, qui irriguent tous 3 la tête et les bras. - L’aorte descendante traverse le médiastin, en arrière du coeur et en avant de l’oesophage. Elle traverse ensuite le diaphragme et devient l’aorte abdominale. · L’aorte abdominale : la totalité des vaisseaux irriguant les organes abdominaux sont issus de l’aorte abdominale. L'aorte se termine en bifurquant en deux branches en regard de la 4ème vertèbre lombaire : les artères iliaques droite et gauche. Celles-ci irriguent le bassin et donnent les artères irriguant les membres inférieurs. b) L’artère pulmonaire L'artère pulmonaire part du ventricule droit du coeur auquel elle est séparée par la valve sigmoïde pulmonaire. Elle se dirige vers le haut et se sépare rapidement en artères pulmonaires droite et gauche, qui se dirigent alors vers leur poumon respectif. L'artère pulmonaire droite passe sous la crosse de l'aorte.
  • 19. Arrivées au niveau des hiles pulmonaires, elles se divisent en multiples branches correspondant chacune à un lobe puis à un segment du poumon. Ce sont les seules artères du corps qui transportent du sang veineux (non oxygéné). c) Les artères coronaires Les artères coronaires sont des artères permettant de vasculariser, et par conséquent de nourrir le muscle cardiaque (ou myocarde). Elles naissent de l'aorte thoracique ascendante et restent à la surface du coeur où elles cheminent dans les sillons cardiaques. d) Les veines caves une veine est un vaisseau sanguin qui arrive au coeur, depuis les organes de l’organisme. Une veine transporte du sang pauvre en oxygène et riche en dioxyde de carbone, afin de l’éliminer au niveau des poumons. La veine cave supérieure (VCS) transporte le sang désoxygéné de la moitié supérieure du corps à l'oreillette droite du coeur. Elle reçoit le sang des membres supérieurs, de la tête et du cou. Chez l'adulte, il n'y a pas de valve séparant la VCS de l'oreillette droite. La veine cave inférieure (VCI) transporte le sang désoxygéné de la moitié inférieure du corps vers le coeur. Elle draine les membres inférieurs, le périnée, le pelvis, les organes péritonéaux (reins) et les organes digestifs abdominaux. e) Les veines pulmonaires Les veines pulmonaires transportent du sang riche en oxygène des poumons vers le coeur. Ce sont les seules veines du corps humain à transporter du sang oxygéné. Elles sont au nombre de quatre.
  • 20. Figure 5: L’ensemble des vaisseaux issus directement du coeur sont appelés « gros vaisseaux » f).Les capillaires Les capillaires sont les plus petits vaisseaux sanguins du corps. Ils sont connectés aux artères et aux veines, et interagissent de près avec les tissus. On les qualifie de « capillaires » par analogie avec les cheveux, du fait de leur extrême finesse. Ils ont pour rôle de fournir aux cellules les nutriments et le dioxygène (O2) et de capter les déchets et le dioxyde de carbone (CO2).
  • 21. II.LE CYCLE CARDIAQUE L’activité électrique périodique sus-décrite engendre l’activité mécanique du coeur, dominée par la contraction puis la relaxation des ventricules (la contraction des oreillettes (n’a qu’une incidence limitée sur la fonction cardiaque normale). La succession d’une systole ventriculaire (figure 6a) et d’une diastole ventriculaire (figure 6b) forme un cycle cardiaque. Figure 6 : Cycle cardiaque : mouvements des parois et des valves (flèches) a) Systole ventriculaire La contraction des deux ventricules (figure 6 a) est synchrone et dure environ un tiers de seconde au repos. Son début coïncide avec la fermeture des valves auriculo-ventriculaires suivie de l’ouverture des sigmoïdes aortiques et pulmonaires. Pendant la systole, les pressions intra-ventriculaires augmentent fortement, ce qui permet l’éjection du sang du ventricule droit vers l’artère pulmonaire et celle du sang du ventricule gauche vers l’aorte. Les valves auriculo-ventriculaires étant fermées, il n’y a pas de reflux vers les oreillettes. La qualité de l’éjection sanguine systolique dépend : ● de la contractilité du myocarde ventriculaire, propriété intrinsèque des cellules myocardiques qui s’altère au cours des cardiopathies, ● de la précharge ventriculaire, ● de la postcharge ventriculaire, En fin de systole, la contraction ventriculaire diminue rapidement, puis apparaît la diastole. b) Diastole ventriculaire Pendant cette phase, les pressions intraventriculaires deviennent plus faibles que celles des oreillettes. Les valves auriculo-ventriculaires s’ouvrent alors qu’au contraire, les sigmoïdes aortiques et pulmonaires se ferment (figures 6b). Le sang provenant du retour veineux par les oreillettes peut alors remplir les ventricules, sans que le sang déjà éjecté n’y reflue.
  • 22. La durée de la diastole est normalement plus longue que la systole, mais se raccourcit lorsque la fréquence cardiaque s’accélère. La diastole est, comme la systole, un phénomène actif et consomme de l’énergie. En fin de diastole, la contraction des oreillettes (systole auriculaire) contribue au remplissage ventriculaire. La durée de la diastole est normalement plus longue que la systole, mais se raccourcit lorsque la fréquence cardiaque s’accélère. La diastole est, comme la systole, un phénomène actif et consomme de l’énergie. En fin de diastole, la contraction des oreillettes (systole auriculaire) contribue au remplissage ventriculaire. III.LA CIRCULATION SANGUINE Au sein du système cardio-vasculaire, il existe 3 types de circulation : · La grande circulation, également appelée circulation systémique, où le sang circule à haute pression, afin de pouvoir irriguer tous les organes. Elle se compose du ventricule gauche, de l’aorte, des artérioles, des capillaires tissulaires et organiques, des veinules, des veines caves et de l’oreillette droite. · La petite circulation, appelée circulation pulmonaire, où le sang circule à basse pression. Elle se compose du ventricule droit, de l’artère pulmonaire, des artérioles, des capillaires pulmonaires, des veinules, des veines pulmonaires et de l’oreillette gauche. · La circulation lymphatique, qui met en mouvement la lymphe. C’est une circulation à sens unique qui ramène l’excès de liquide vers la veine cave supérieure (sans utiliser la pompe cardiaque).Ce sont des vaisseaux issus des espaces péricapillaires qui se jettent ensuite dans le réseau veineux. Ils complètent le retour veineux en assurant le drainage des tissus interstitiels, notamment en y récupérant des grosses protéines d’origine plasmatique.
  • 23. Le système endocrinien Le système endocrinien est l’un de 2 systèmes de régulation de l’organisme, travaillant en association étroite (synergie) avec le système nerveux. Le système endocrinien agit par l’intermédiaire d’hormones, messagers chimiques déversés par les glandes endocrines directement dans le sang et diffusées ensuite à tout l’organisme. I. GENERALITES Le système endocrinien est constitué de glandes disséminées dans l’organisme, dont la caractéristique majeure est la construction en réseau richement capillarisés, ce qui multiplie la capacité de diffusion des hormones dans le sang. Les glandes endocrines sont l’hypophyse, l’épiphyse, la thyroïde, les parathyroïdes et les surrénales. Le thymus est une glande fonctionnant dans l’enfance, ses hormones agissant dans l’initiation du système immunitaire. Certains organes renferment du tissu endocrinien, qui leur permet de jouer un rôle mixte, de glande endocrine et exocrine. Ces organes sont le pancréas (insuline et glucagon), les gonades, le rein (rénine et angiotensine) et l’hypothalamus, qui fait partie intégrante du système nerveux mais sécrète aussi des hormones, par le biais de neurones hypothalamo-hypophysaires. Enfin, des médiateurs chimiques sont sécrétés par des cellules spécifiques dans le coeur, l’estomac, l’intestin, la prostate ou le placenta. II. LES HORMONES Une hormone est une substance libérée dans l’espace extracellulaire ou dans les capillaires de la glande, agissant sur le métabolisme d’autres cellules à distance. Une hormone peut être polypeptidique (formée de nombreux AA et hydrosoluble) ou stéroïde (formée à partir du choléstérol et liposoluble). Les stéroïdes sont sécrétées par les gonades et les surrénales. L’hormone n’est active que sur certaines cellules (cellules-cibles), ralentissant ou accélérant leurs processus normaux. Une hormone a donc son action soumise à l’activité de base de la cellule-cible. Par exemple, seules les musculaires lisses des vaisseaux sanguins se contractent sous l’effet de l’adrénaline. Un stimulus hormonal produit au moins un des effets suivants : • Modification de la perméabilité de la membrane plasmique • synthèse de protéines ou d’enzymes dans la cellule • activation ou désactivation d’enzymes • déclenchement d’une activité sécrétrice • stimulation de la mitose Ces effets dépendent de la formation d’un second messager dans la cellule ou de la stimulation directe d’un gène de l’ADN du noyau. Les hormones réagissent par rétro-inhibition, c’est à dire qu’un stimulus externe ou interne déclenche d’abord la sécrétion de l’hormone, puis l’augmentation de sa concentration inhibe sa propre libération tout en agissant sur les cellules-cibles. Le taux sanguin de hormones varie donc très peu. Les hormones sont actives même à dose très faible, leur durée d’action dépend de la rapidité de leur destruction (dans les cellules-cibles) ou de leur élimination par le rein ou le foie. Les stimuli en cause peuvent être − hormonaux : • hormones hypothalamiques agissant sur l’hypophyse • hormones hypophysaires agissant sur les autres glandes endocrines − humoraux : • variation de taux d’ions ou de nutriments (Ca ++ et parathormone, calcitonine et thyroïde, glycémie, insuline et pancréas, aldostérone, rein et corticosurrénale... − nerveux : • le système nerveux sympathique provoque la sécrétion d’adrénaline par les surrénales lors des stress • l’hypothalamus stimule la sécrétion d’hormones par l’hypophyse. Ces différents mode de régulation sous tous sous la dépendance plus ou moins forte du système nerveux. III. LES GLANDES ENDOCRINES
  • 24. 1. L’hypophyse A -Anatomie Appelée aussi glande pituitaire, elle se situe sous le cerveau antérieur, dans une cavité osseuse (selle turcique). Directement reliée à l’hypothalamus par l’infundibulum (qui croise les nerfs optiques dans la région du chiasma), elle est formée de 2 lobes : • l'un, postérieur tenant en réserve et sécrétant les neurohormones synthétisées par les neurones hypothalamiques qui se terminent à ce niveau. • l'autre antérieur, composé de cellules hormonosécrétrices. La vascularisation de l'hypophyse est caractérisée par un réseau porte, permettant à une veine issu d'un groupe de capillaires de se ramifier de nouveau pour redonner des capillaires, permettant ainsi une redistribution locale des neuromédiateurs (hormones de libération et d'inhibition). B- Les hormones adénohypophysaires (lobe antérieur) ⇒ 4 des 6 hormones antéhypophysaires sont des stimulines régissant le fonctionnement hormonal d'autres glandes endocrines: • La Thyréotrophine (Thyroïd Stimulating Hormone), libérée sous l'influence de la TRH (T releasing H) hypothalamique, stimule le développement et la sécrétion des hormones thyroïdiennes. Celles-ci contrôlent par rétro-inhibition l'hypothalamus et l'adénohypophyse. • La Corticotrophine (AdrenoCorticoTropic Hormone) provoque, sous l'action du CRF (Corticotrophin releasing factor) hypothalamique, la libération des hormones corticosurrénaliennes. Le CRF, lui-même neurotransmetteur central, suit un rythme diurne, maximal le matin au lever, et dépend de l'état général, le stress, la fièvre ou l'hypoglycémie provoquant le sécrétion de CRF et donc de l'ACTH. • Les Gonadotrophines (FollicleStimulatingHormone et LuteinizingHormone) régissent le fonctionnement des gonades (ovaires et testicules). La FSH stimule la production des gamètes alors que la LH provoque la sécrétion des hormones. La FSH, en synergie avec la LH, entraîne la maturation du follicule ovarien, la LH seule déclenchant l'ovulation et stimulant la sécrétion de la progestérone et des oestrogènes. Chez l'homme, la LH favorise la sécrétion de testostérone. Les taux de FSH et de LH augmentent à la puberté, sous l'influence de la LH-RH hypothalamique. Les taux de testostérone ou d'oestrogènes et de progestérone sont retro-inhibiteurs sur la FSH et la LH. ⇒ deux hormones agissent sur des cibles non endocriniennes : • La Somatotrophine (ou Growth Hormone) ou hormone de croissance. Elle provoque la croissance et la division des cellules de l'organisme, notamment os et muscles squelettiques. C'est une hormone anabolisante, stimulant la synthèse des protéines et la régulation de la glycémie (lipolyse et production d'énergie à partir des acides gras libres). Son taux maximal journalier est atteint pendant le sommeil. La Somatocrinine (GH-RH) et la Somatostatine (GH-IH), hormones hypothalamiques antagonistes, contrôlent la sécrétion de la GH. • La Prolactine (PRL) stimule la lactation, sous la dépendance du PRF (libération) et du PIF (inhibition). Le PIF est prédominant chez l'homme et hors des périodes de lactation chez la femme, contrôlé par de faibles sécrétions d'oestrogènes. Les taux plus forts d'oestrogènes en fin de cycle conditionne le gonflement des seins, en fin de grossesse, la sécrétion est maximale, renforcée après la naissance par la succion. C Les hormones neurohypophysaires (lobe postérieur) • L'Ocytocine est un stimulant des contractions utérines (et un peu des fibres musculaires lisses vasculaires) et de la sécrétion lactée. Dans l'utérus, le nombre de récepteurs à l'ocytocine augmente en fin de grossesse, rendant toute stimulation de plus en plus efficace. Les mouvements foetaux et la pression sur le col utérin provoquent un stimulus nerveux vers l'hypothalamus qui synthétise et libère l'ocytocine, elle-même responsable de l'augmentation des contractions utérines. L'ocytocine provoque l'éjection du lait sécrété sous l'action de la prolactine, la aussi par rétro-activation, la succion déclenchant et activant le processus. • L'Hormone anti-diurétique inhibe la formation de l'urine, en agissant sur les tubules rénaux, qui vont réabsorber plus d'eau et donc former une urine plus concentrée. Le sang va ainsi rester plus riche en eau, ce qui constitue le signal d'arrêt de sécrétion de l'ADH. 2. La glande thyroïde
  • 25. A Anatomie La thyroïde est située dans la partie antérieure du cou, au tiers moyen. Elle est formée de 2 lobes latéraux réunis par une bande de tissu : l'isthme. La thyroïde est faite de cellules cubiques réparties sur des travées délimitant des follicules (cavités remplies d'un gel colloïdal riche en préhormone). Le tissu conjonctif de soutien contient des cellules parafolliculaires qui synthétisent la Calcitonine. B Les hormones thyroïdiennes Elles sont synthétisées à partir de la Thyroglobuline (préhormone), par les cellules thyroïdiennes pour la Thyroxine (T4 ), ou par les cellules cibles pour la Triiodothyronine (T3 ). Riches en iode, elles interviennent sur : • le métabolisme de base, en stimulant l'apport d'O2 aux cellules, le catabolisme du glucose, la sécrétion d'adrénaline et de Noradrénaline, l'effet du système nerveux sympathique. • le métabolisme des lipides et des protides, mobilisation des lipides, sécrétion hépatique du cholestérol, synthèse des protéines. • le système nerveux, développement foetal et du nourrisson, fonctionnement adulte. • sur le coeur, les muscles, le squelette, le système digestif, le système génital et la peau, en général par optimisation de la croissance, de l'activité normale des organes et par stimulation des différentes fonctions sécrétrices (sucs digestifs, lactation, sébum...) C La Calcitonine Produite par les cellules parafolliculaires de la Thyroïde, elle abaisse le taux sanguin de calcium, en inhibant la destruction et en stimulant la construction osseuse. Elle est directement antagoniste de la parathormone et est surtout active dans l'enfance. 3. Les glandes Parathyroïdes Au nombre de 4, peu visibles, elles se situent en arrière de la Thyroïde. Elles sécrètent la parathormone, hormone peptidique régulant le taux de calcium dans le sang en stimulant les ostéoclastes, l'absorption intestinale et la réabsorption par le rein du calcium. Le stimulus de départ est la hypocalcémie, le mécanisme d'action comprend l'activation des provitamines D. 3. Les glandes surrénales A Anatomie De forme pyramidale, elles sont 2, situées au sommet des 2 reins et encapsulées. Elle comportent 2 portions : corticale et médullaire. B La corticosurrénale Entourant le coeur de la glande, elle synthétise, à partir du choléstérol, une trentaine d'hormones corticoïdes. a) Minéralocorticoïdes Le + puissant est l'Aldostérone, qui intervient dans la régulation des concentrations des sels minéraux sanguins Sodium (ion + le plus abondant dans le milieu extracellulaire) et Potassium. L'aldostérone réduit l'excrétion rénale, sudorale, salivaire et digestive du sodium (ce qui entraîne une réduction de l'élimination de l'eau), active au contraire l'élimination du potassium et régule l'équilibre acido-basique du sang. La sécrétion de l'Aldostérone dépend de 4 mécanismes : • Système Rénine-Angiotensine stimulé par la pression artérielle (PA) • Concentration plasmatique Na-K (� K + et � Na + => sécrétion Aldostérone, et inversement) • Corticotrophine (ACTH), sécrétée lors d'un stress, elle � la sécrétion d'aldostérone, par suite, l'� du volume sanguin circulant et de la PA facilite la distribution des nutriments et de l'oxygène. • Facteur Natriurétique Auriculaire, sécrété par les oreillettes sous l'effet de l'� de la PA, il inhibe la sécrétion de rénine et d'aldostérone, et � l'élimination de sodium urinaire, ce qui fait � la PA. b) Glucocorticoïdes Ils influent sur le métabolisme cellulaire et contribuent à la résistance au stress. Les principaux glucocorticoïdes sont le cortisol (seul à être sécrété en quantité notable dans l'organisme), la cortisone et la corticostérone. La régulation des glucocorticoïdes se fait par rétro-inhibition, la CRF hypothalamique provoquant la sécrétion d'ACTH,, qui déclenche elle-même la libération du cortisol. L'� du cortisol inhibe en retour la sécrétion de CRF. La sécrétion de cortisol est fonction de l'apport alimentaire et du
  • 26. degré d'activité, elle varie au cours de la journée (maximale au lever). Tout stress aigu provoque la libération de CRF par action neuro-sympathique. Le cortisol provoque l'� de la glycémie, des acides aminés et des acides gras circulants. Il active la néoglucogénèse, la mobilisation des Ac G du tissu adipeux, la synthèse des enzymes anaboliques, potentialise l'effet vasoconstricteur de l'aldostérone, le tout assurant un apport rapide maximale aux cellules de nutriments et d'oxygène. En excès les glucocorticoîdes ralentissent le développement osseux, inhibent la réaction inflammatoire, freinent l'activité immunitaire et entraînent des dysfonctionnement cardiaques, digestifs et nerveux. c) Gonadocorticoïdes Les surrénales synthétisent et libèrent, avant la naissance et au moment de la puberté, des hormones sexuelles (testostérone, oestrogènes et progestérone). La quantité sécrétée ensuite est nettement moindre que la production gonadique, mais peut reprendre chez la femme après la ménopause. La testostérone surrénalienne serait à l'origine de la libido chez la femme. C La Médullosurrénale Elle sécrète les catécholamines (adrénaline et Noradrénaline), substances élaborées également par les extrémités synaptiques. Lors d'un stress, le système neuro-sympatique provoque l'� de la glycémie, une vasoconstriction générale, une tachycardie, une dérivation préférentielle du sang vers le cerveau, le coeur et les muscles striés, et la sécrétion des catécholamines. Celles-ci majorent les réactions, stimulant aussi la fréquence respiratoire et le métabolisme cellulaire. La réaction de lutte ou de fuite est ainsi optimisée. L'action des catécholamines est très brève, rapidement pris en relais si nécessaire par l'hypothalamus. 4. Le pancréas A Anatomie C'est un organe charnu, de forme triangulaire, situé dans l'abdomen, dans le cadre duodénal, en arrière de l'estomac. C'est une glande endocrine et exocrine (production d'enzymes digestives déversées dans le duodénum par le canal de Wirsung). Les cellules endocrines, regroupées dans les îlots de Langherans- Laguesse, sont de 2 types : • Cellules Alpha, synthétisant le Glucagon • Cellules Bêta, synthétisant l'Insuline. B Le Glucagon C'est un polypeptide hyperglycémiant extrêmement puissant (1 molécule provoque la libération de 100 millions de molécules de glucose dans le sang). L'hypoglycémie provoque la sécrétion de glucagon, lequel agit sur le foie, qui transforme ses réserves de glycogène en glucose et synthétise du glucose à partir des triglycérides et des AA sanguins. C L'Insuline C'est un polypeptide hypoglycémiant, sécrétée lorsque la glycémie s'élève. Elle provoque l'absorption du glucose circulant par les cellules (principalement musculaires et adipeuses), ainsi que la glycogènogénèse hépatique. Au contraire, elle inhibe la glycogénolyse, et la transformation des acides gras et aminés en glucose. 6. Les gonades Sur le plan endocrinien, elles sécrètent, à partir de la puberté, des hormones sexuelles identiques aux hormones surrénaliennes. Les oestrogènes et la testostérone sont responsables de la maturation des organes sexuels, du développement des gamètes et du développement corporel. Pendant la grossesse, la progestérone est sécrétée surtout par le placenta. Les gonades sont régies par les gonadotrophines hypophysaires. 7. La glande pinéale C'est une glande conique, située en arrière du 3 ème ventricule. Elle sécrète, sur un rythme circadien et saisonnier, la mélatonine et réagit aux principaux neuro-médiateurs impliqués dans les phénomènes de la thymie. La mélatonine intervient sur le comportement sexuel, inhibant la libération de LH-RH chez l'enfant, et sur les rythmes physiologiques de la température corporelle, du sommeil, de l'appétit. 8. Le Thymus C'est une glande bilobée située dans le thorax, en arrière du sternum. Elle varie de taille et d'activité selon l'âge, elle est plus volumineuse et plus active dans l'enfance, régressant ensuite progressivement (fibro- adipose).
  • 27. Le thymus sécrète la thymopoïétine et la thymosine dont le rôle concerne l'immunité. Les lymphocytes immatures produits par la moelle osseuse, lors de leur passage dans le thymus, sous l'influence de ces hormones, se divisent rapidement et se transforment en Lymphocytes T. Le système hypothalamo-hypophysaire
  • 28. Effets métaboliques de l’hormone de croissance GH
  • 29. Les organes lymphoïdes Définition Le système immunitaire est un ensemble complexe de cellules, d'organes et de molécules assurant la défense immunitaire. Organisation et propriétés L’organisation du système immunitaire, en réseau de communication, lui confère 3 propriétés essentielles une importante capacité d’échanges d’informations, par des contacts membranaires intercellulaires, ou par la libération de médiateurs solubles. une forte régulation permettant de préserver, en permanence, l’équilibre du système immunitaire (encore appelée homéostasie) pour aboutir à une réponse immunitaire adaptée. un rôle effecteur performant capable de protéger l’intégrité de l’organisme. La perturbation de l’une de ces propriétés est à l’origine de graves dérèglements pathologiques comme des déficits immunitaires, des maladies auto-immunes ou des états d’hypersensibilité Les organes lymphoïdes Définition Les organes lymphoïdes doivent leur nom à la présence et au fonctionnement de lymphocytes. Propriétés des organes lymphoïdes Les organes lymphoïdes sont des organes spécialisés qui donnent naissance aux cellules impliquées dans la défense de l’organisme. La répartition de ces cellules à l’intérieur des organes est possible grâce à leur irrigation sanguine et lymphatique. Une partie de ces cellules est fixe et forme la trame des organes, tandis que l’autre est mobile permettant le transport de l’information. On distingue : - Les organes lymphoïdes primaires ou centraux : ils sont le site de production et de maturation des cellules lymphoïdes. - Les organes lymphoïdes secondaires ou périphériques : ils sont le site de la rencontre des cellules de la défense immunitaire avec l’agent extérieur à l’organisme. Les organes lymphoïdes centraux ou primaires Les organes lymphoïdes primaires sont composés par la moelle osseuse et le thymus. Ce sont des lieux de production, de différenciation et de maturation (acquisition des compétences) des cellules lymphoïdes. 1- La moelle osseuse Localisation et structure La moelle osseuse est localisée dans les os plats, côtes et sternum, vertèbres, bassin, crâne ainsi que dans les épiphyses des os longs. Elle est constituée d'un réseau de fibrilles vascularisé par des sinus sanguins. Elle contient des cellules adipeuses et du tissu hématopoïétique (moelle rouge) dans lequel se trouvent les cellules souches hématopoïétiques multipotentes. Fonction - La moelle osseuse (et, transitoirement avant elle, le sac embryonnaire et le foie foetal) est l’élément clé du système immunitaire par le fait qu’elle est le seul organe capable à partir des cellules « mères » cellules souches hématopoïétiques (CSH), de fournir les progéniteurs "déterminés", à l'origine de toutes les cellules sanguines : hématies, plaquettes, monocytes, macrophages, lymphocytes pro-T, lymphocytes pro-B. - Seule la moelle osseuse est capable d’assurer le peuplement ou (le repeuplement) des organes lymphoïdes qu’ils soient centraux (thymus) ou périphériques (rate ganglions lymphatiques, tissus lymphoïdes associés aux muqueuses). À partir de cellules lymphoïdes issues de la moelle osseuse : le thymus produit les lymphocytes T la moelle osseuse (chez les vertébrés) produit les lymphocytes B. - Outre sa fonction d'organe producteur, la moelle osseuse, fournit le microenvironnement nécessaire à la multiplication, différenciation, la maturation et à la sélection des lymphocytes B. Les lymphocytes B sélectionnés, deviennent immunocompétents et quittent la moelle osseuse par voie sanguine. - Enfin, la moelle osseuse contient des macrophages résidents chargés de phagocyter les cellules vieillies (comme c’est le cas de la rate et du foie).
  • 30. Le thymus Le thymus, organe lymphoïde primaire se développant très tôt dans l’embryogenèse (9 semaines chez l’homme). Localisation et structure Le thymus est un organe lympho-épithélial (les cellules épithéliales formant un réseau dont les espaces sont remplis par les cellules lymphoïdes), constitué de deux lobes séparés par une cloison et entourés d'une capsule. Chaque lobe thymique est divisé en lobules par des travées conjonctives. L'irrigation est assurée par des vaisseaux provenant des artères thoraciques. Chaque lobule comprend deux zones : une zone périphérique, le cortex, peuplé de "thymocytes corticaux" qui sont produits par la multiplication des prothymocytes de la moelle osseuse; une zone médullaire qui contient, en densité plus faible, des lymphocytes T matures et différenciés. Fonction - c’est le site majeur de production, maturation, de sélection des lymphocytes. Les lymphocytes conservés sont des lymphocytes immunocompétents : ils peuvent quitter le thymus pour aller coloniser les organes lymphoïdes périphériques. Les organes lymphoïdes périphériques ou secondaires Les organes lymphoïdes secondaires sont composés les ganglions (sur la lymphe), la rate (sur la voie sanguine), les amygdales et les plaques de Peyer (au niveau de l’intestin). Ils sont le site de la rencontre (des cellules de la défense immunitaire avec l’agent extérieur à l’organisme), d’activation et de réponse immunitaire. 1- La rate Localisation et structure La rate, de forme ovale, est l'organe lymphoïde le plus volumineux : elle mesure environ 12 cm de longueur. Elle est située dans l'hypocondre gauche, entre la grosse tubérosité de l'estomac et le diaphragme. La rate est enveloppée d'une capsule de tissu musculaire fibreux. Le parenchyme de la rate est formé de deux différents types de tissus : la pulpe rouge et la pulpe blanche. Fonction - La rate est branchée sur la circulation sanguine et son rôle est important dans l'épuration du sang : ce filtre laisse passer 100 à 200 ml par minute. - La rate est le lieu principal de capture des antigènes injectés dans la circulation Sanguine. 2- Les ganglions lymphatiques. Localisation et structure Les ganglions lymphatiques sont répartis dans tout l’organisme, le plus souvent groupés en aires ganglionnaires. Ce sont de petits organes arrondis ou réniformes de 1 à 15 mm de diamètre, ils sont entourés d’une capsule fibreuse conjonctive, percée de vaisseaux lymphatiques afférents qui déversent la lymphe au niveau de sinus, au niveau desquels la lymphe traverse ensuite tout le ganglion pour finalement ressortir par les vaisseaux lymphatiques efférents au niveau du hile. Les follicules ou nodules sont des concentrations de lymphocytes B et /ou T. Fonction Les ganglions lymphatiques sont des lieux de stockage et de prolifération des lymphocytes, qui filtrent la lymphe avant son retour dans le sang, produisent des anticorps, de cellules effectrices (douées de phagocytose) et de cellules mémoires. 3- Le tissu lymphoïde annexé aux muqueuses Le tissu lymphoïde annexé aux muqueuses constitue à lui seul un système : le système immunitaire commun aux muqueuses encore dénommé MALT (pour mucosal associated lymphoïd tissue). Localisation et structure Ce tissu lymphoïde comporte plusieurs localisations bien individualisées. Les amygdales sont des formations lymphoïdes de l’appareil respiratoire dont la structure rappelle celle des ganglions lymphatiques sans vaisseaux lymphatiques, les plaques de Peyer sont des ganglions mésentériques de l’appareil digestif.
  • 31. Fonction Ce système assure la protection des muqueuses exposées aux risques de l'environnement : muqueuse oculaire, respiratoire, digestive, urogénitale… Le GALT (tissu lymphoïde associé au tube digestif) ou (Gut associated lymphoïd tissue) : Le tube digestif contient des formations lymphoïdes composées des plaques de Payer et des cellules M qui transportent les particules étrangères. Le BALT (tissu lymphoïde associé aux bronches) ou (bronchus associated lymphoïd tissue) : A l'entrée des voies aériennes supérieures se trouvent les amygdales et les végétations adénoïdiennes dans lesquelles de nombreux follicules lymphoïdes participent à la surveillance immunitaire contre les infections bactériennes et virales. Figure 01 : ORGANES et TISSUS LYMPHOÏDES