monographie sur le village de Silenrieux par Jean Philippe Body : géographie, histoire, économie, culture, démographie, religion, social.
Vous pouvez acheter ce livre chez l'auteur contact : body.jeanphilippe@gmail.com
(618 pages)
1. Silenrieux d'après le livre de
Jean-Philippe Body
son histoire, sa géographie, son économie
Contact de l'auteur : jeanphilippe.body@skynet.be
¨
Le blason de la communauté de Silenrieux ; il a été représenté en 1624 sur
un calice et en 1871 sur l’autel principal de l’église
La structure de l'ouvrage.
2. 1. Géographie 2. Politique, justice et armée 3. Economie et
finance 4. Aspects socio-culturels 5. Religion
la première partie étudie tous les aspects liés à la
géographie (superficie, relief, sol, sous-sol, climat,
hydrographie, population et toponymie)
Cette partie va vous permettre de mieux connaître la situation de Silenrieux ; l’origine
du nom et du lieu ainsi que le territoire avec son relief, son sol et sous-sol, son
climat, sa végétation, sa faune et son hydrographie ; l’évolution de sa population
avec une présentation de 2 personnes célèbres ; la description et l’évolution de son
habitat à travers les différents quartiers ; l’évolution de l’éclairage et du chauffage ;
les mesures d’hygiène ; les différents noms de lieu-dit.
Ce dernier chapitre sur la toponymie est primordial pour comprendre et localiser les
différents endroits cités dans cet ouvrage. Il est donc conseillé de commencer par sa
lecture.
CHAPITRE 1 : ORIGINE DU NOM DE SILENRIEUX
Les plus anciennes appellations connues sont :
Sileno rivo ou Silleni rivus dans le pagus Lomacensis en 868-69, Silenti rivo en 1197,
Sillenrimis en 1202, Sillenriu en 1276, Sileriu en 1387, Selenrieu en 1391, Silentirivo
en 1445, Silenrieu en 1456, Silenrive en 1497, Silentirivo en 1518, Silenrive et
Salentirivo en 1558.
Plusieurs hypothèses ont été émises sur l’origine du mot « Silenrieux ». Elles
séparent les deux termes suivants « Silen » et « Rieux ».
« Rieux » vient du latin « rivus » et signifie ruisseau ou rivière. Il a été probablement
adjoint au mot « Silen » à l’époque romane.
Quant à l’origine du mot « Silen », plusieurs idées ont été proposées :
3. 1. Le dieu « Silenius » : celui-ci était le génie phrygien des sources, symbole des
eaux et fils de Pan ; il avait le don de la sagesse ; il était aussi le père de Bacchus,
dieu du vin.
C’était un vieillard jouisseur, toujours ivre, au nez camus et proéminent, chantant et
riant.
Dans ce cas, Silenrieux voudrait dire « le ruisseau du dieu Silenius » et aurait une
origine entièrement romaine.
2. Le mot « sigolenus » est une romanisation du mot latin « sigila ». Ce terme nous
renvoie à une petite figure ou statuette d’argile.
Dans ce cas, Silenrieux voudrait dire « le ruisseau d’une statuette d’argile » et aurait
aussi une origine entièrement romaine.
3. La silène, fleur que l’on trouve dans notre région, est bien présente à Silenrieux,
mais pas plus qu’autre part.
Dans ce cas, Silenrieux voudrait dire « le ruisseau entouré de silènes » d’origine
également romaine.
4. Les termes pré-celtiques « sil »et « ana » (source : Claude Hennuy).
« sil » renseigne un site encaissé dans un passage étroit entre sommets et vallons
sur et au bas des pentes.
« Ana » est une finale « –ane » typiquement hydronymique qui a donné des noms de
rivières (breuvanne, liane, lasne, etc..). Elle signifie un endroit où il y a des ruisseaux.
Dans ce cas, Silenrieux est un composé roman, constitué d’un terme pré-celtique
« sil-an(i)a », oro-hydronyme, auquel s’est adjoint, à l’époque romane, le latin rivus,
d’où S’lin-rî en wallon et Silenrieux en français.
Cette dernière explication me semble la plus probable et donne à Silenrieux une
signification descriptive qui correspond à la topographie et l’hydrographie des lieux :
« Un ruisseau ou des ruisseaux et une vallée resserrée et étroite ».
CHAPITRE 2 : ORIGINE DU LIEU DU VILLAGE
L’origine de l’emplacement du village semble être lié à des caractéristiques
topographiques. Tout d’abord, l’accès de la vallée de l’Eau d’Heure est rendu aisé
par 2 vallons perpendiculaires venant de gauche et de droite.
4. Ensuite, le lieu répond parfaitement à l’établissement d’un passage à gué sur l’Eau
d’Heure. Finalement, le gué ainsi qu’un chemin descendant par les 2 vallons a
favorisé la naissance d’un site habité.
Silenrieux se trouve dans la vallée de l’Eau d’Heure entre un vallon qui descend de
Boussu
et un autre vallon qui descend à côté de la Fostelle.
CHAPITRE 3 : LE TERRITOIRE
Au haut Moyen Âge (période du domaine de Sileno rivo en 866), le territoire était
plus étendu et occupait (voir la carte ci-jointe).
1. la superficie actuelle (1624 hectares ou 1727 bonniers (voir les anciennes
mesures à la fin de la partie géographique)) moins 2 petites parties qui furent
rattachées par la suite à Silenrieux.
a) La cense de la Bierlée et ses dépendances (plus ou moins 50 bonniers)
étaient rattachées au haut Moyen Âge à Yves qui dépendait de la famille des
Rumigny Florennes ; cette partie fut annexée à Silenrieux probablement au
bas Moyen Âge par le biais du seigneur local, le chapitre de Thuin (voir partie
religieuse).
b) Le fief de la coustrerie de la collégiale de Walcourt à Falemprise avait sa
propre juridiction et administration faisant partie du comté de Namur (voir
partie religieuse).
Il comptait 24 bonniers de terres, prairies et bois. Des noms de lieu-dit
évoquaient cet endroit aujourd’hui sous eau : « le tienne Notre Dame », « le
5. pré de la coustrerie », « les Coustres ». Il fut rattaché à Silenrieux après la
révolution française.
2. Le quart du domaine initial de Sileno rivo qui regroupait tous les bois de Féronval
à Badon sur la rive gauche de l’Eau d’Heure (541 hectares ou 576 bonniers). Cette
partie allait devenir la propriété du seigneur de Barbençon au 17 ème siècle (voir partie
politique) ; mais resta partie prenante de la paroisse de Silenrieux jusqu’à la
révolution française. Il est probable que le lieu-dit « les quartiers » aient aussi fait
partie de ce quart du domaine.
Avant la révolution française, le territoire de Silenrieux faisait partie de la principauté
de Liège (sauf le quart de Féronval à Badon qui avait été intégré au Hainaut). Les
2/3 de celui-ci appartenait, soit au seigneur, le chapitre de Thuin, soit à des
propriétaires étrangers du village.
6.
7. Le territoire de Silenrieux à travers le temps
Dès l’existence de la Belgique au 19ème siècle, ce territoire (1624 hectares) fit partie
de la province de Namur, de l’arrondissement de Philippeville, du canton de Walcourt
jusque la fusion des communes, puis du canton de Philippeville. Celui-ci représente
1/1878ème de la superficie de la Belgique. Le nord de la grande route Philippeville
Beaumont se trouve en Condroz et le sud en Fagne.
En 1977, lors des fusions communales, Walcourt s’appropria le nord du territoire :
Gerlimpont avec les bois de la Marlière et Seury. Tout le reste fut intégré à l’entité de
Cerfontaine.
CHAPITRE 4 : LE RELIEF
Silenrieux est caractérisé par un relief vallonné traversé par plusieurs vallées qui se
sont formées au quaternaire. « Le commentaire du cadastre nous dit que la
commune est très montagneuse, il y a peu de belle plaine et elle présente des
inclinaisons assez sensibles ».
La commune est d’abord traversée du sud au nord par une vallée étroite et
encaissée où coule une rivière « l’Eau d’Heure ». Aujourd’hui, la moitié de la vallée
est occupée par les barrages.
Perpendiculairement à cette vallée centrale, se trouvent plusieurs autres vallées
encaissées qui offrent un paysage très varié et accidenté : le Ry Jaune, le Ry Gayot,
le Ruisseau d’Erpion, le Grand Ry, le Ry des Dames, le ruisseau de Maisoncelle
(Gerlimpont).
L’altitude varie de 170 mètres à la sortie de l’Eau d’Heure à Gerlimpont jusque 275
mètres dans les bois des brûlés entre la vallée du Ry Jaune et Soumoy.
Deux autres points culminants sont à noter : le quartier de Baileu ainsi que le
château d’eau à 270 mètres.
Le centre de l’ancien village se trouve entre 180 et 190 mètres d’altitude.
De l’entrée de l’Eau d’Heure sur le territoire de Silenrieux à Falemprise (200 mètres
d’altitude) à la sortie à Gerlimpont, il y a plus ou moins 30 mètres de dénivellation ;
ce qui a favorisé dans le passé l’établissement de plusieurs biefs ayant servi à
produire la force motrice pour des moulins et des forges (voir la carte ci-jointe).
CHAPITRE 5 : LE SOL
8. En 1795, un rapport du département Sambre et Meuse nous apprend que « le sol
de Silenrieux est d’une stérilité qui approche celle de l’Ardenne ».
Les études décrivent notre sol comme un sol limono-caillouteux à éléments
schisteux, gréseux et calcareux : c’est-à-dire que le sol est de type limoneux (surtout)
ou argileux (parfois) avec une importante charge schisteuse ou psammitique suivant
les endroits (de nombreux cailloux). Il est aussi très accidenté et très peu propice à la
culture.
La carte des sols de Silenrieux
Dans la vallée de l’Eau d’Heure et de ses principaux affluents (Ry Jaune, Grand Ry,
Ry des Dames), des alluvions ont favorisé la formation de prairies naturelles sur un
sol limoneux.
Le sol au sud de Silenrieux (bois des brûlés) provient de la décomposition des
psammites et schistes des formations d’Esneux (ESN) et de Famenne-Aye (FA). Il
est argilo-schisteux surtout et gréso-schisteux. Il est surtout couvert de forêt.
9. Le sol au nord provient de la décomposition des calcaires carbonifères du
tournaisien (assise d’Hastière et Waulsort) et de la décomposition des psammites et
schistes. Il est limoneux avec une charge importante schisteuse, gréseuse et
calcareuse. Le nord de la commune se rattache par le caractère physique au grand
plateau agricole Beaumont-Thuin-Walcourt.
Au niveau de la végétation, la culture s’installe surtout sur les plateaux recouverts
d’une couche de 0,5 à 0,7 mètre de terres arables entre les vallées perpendiculaires
à l’Eau d’Heure ; les bois sur les versants et au sud de la commune ; les pâturages
dans les bas de versants et fonds de vallée où se trouvent les alluvions.
CHAPITRE 6 : LE SOUS-SOL
Le sous-sol de Silenrieux provient de l’ère primaire. Il est principalement composé du
dévonien supérieur qui se caractérise par la prédominance du schiste. Le dévonien
est une grande période géologique de l’ère primaire dont un terrain type se trouve
dans le comté de Devon en Angleterre. Le devonien se divise en étage dont le
faménien. Le sous-sol schisteux de Silenrieux se trouve dans l’étage faménien qui
contient la formation d’Esneux (ESN), la formation de Famenne-Aye (FA), la
formation de Souverain Pré (SVP) et la formation d’Etroeungt et Ciney (CE). (Voir
carte en annexe 1).
Cependant, une zone carbonifère calcaire du tournaisien de l’étage ivorien et
hastarien qui contient la formation de Salet et de la Molignée (MS), la formation de
Leffe, Waulsort et Bayard (BWL) et la formation de Hastière, Pont d’Arcole, Landelies
et Maurenne (HPLM) venant de Vogenée pénètre dans Silenrieux au lieu dit
« Seury » en une bande en direction ouest qui va se rétrécissant pour s’arrêter à la
verte vallée (Grand Ry). C’est dans cette zone qu’ont été exploités des gisements de
dolomie grise waulsortienne (au bois de la Marlière) et des carrières de pierres à
chaux et à bâtir à Gérardfalize, Battefer et la Bruyère (exploitation du calcaire bleu
encrinique).
Une petite bande de calcaire de l’étage hastarien existe aussi autour de la ferme de
Maisoncelle (une carrière est encore visible en dessous de la ferme) (voir carte).
10. Carrière de Maisoncelle
Les plateaux sont en général recouverts d’une couche de 0.5 à 0.7 mètre de terres arables, les flancs
de vallées sont plutôt rocheux et dans le fond, s’est déposée une étroite couche d’alluvions atteignant
1.5 mètre d’épaisseur et parfois marécageux.
Depuis la période celte, le sous-sol a renfermé du minerai de fer. Plusieurs
excavations restent visibles dans les bois, témoins d’une ancienne extraction de
minerai de fer (limonite). En 1832, Vandermaele signale encore l’exploitation du fer
hydraté sur le territoire de Silenrieux.
Près de la croix aux avés, on observe des amas de phtanites blonds, de l’argile
ferrugineuse et des cailloux roulés de quartz blanc et de phtanites.
CHAPITRE 7 : LE CLIMAT
Il y a plus de 10.000 avant JC, le climat passa constamment par des variations
importantes (climat très froid, puis très chaud). Cependant, depuis lors, le climat s’est
tempéré pour prendre son aspect actuel.
Le bas Moyen Âge de l’an mil à 1300 connut une période un peu plus chaude avec le
développement de la culture de la vigne sur les versants exposés au soleil.
La 2ème moitié du 17ème siècle a connu quelques périodes déplaisantes ; des hivers
rigoureux et plusieurs intempéries diverses ont marqué les habitants en 1642, 1648,
1656,1660-61, 1663, 1673, 1675,1682-83 et 1690.
Aujourd’hui, Silenrieux appartient à la zone climatique à caractère tempéré maritime.
C’est-à-dire que le climat y est influencé par le voisinage de la mer et par la
11. Le sol au nord provient de la décomposition des calcaires carbonifères du
tournaisien (assise d’Hastière et Waulsort) et de la décomposition des psammites et
schistes. Il est limoneux avec une charge importante schisteuse, gréseuse et
calcareuse. Le nord de la commune se rattache par le caractère physique au grand
plateau agricole Beaumont-Thuin-Walcourt.
Au niveau de la végétation, la culture s’installe surtout sur les plateaux recouverts
d’une couche de 0,5 à 0,7 mètre de terres arables entre les vallées perpendiculaires
à l’Eau d’Heure ; les bois sur les versants et au sud de la commune ; les pâturages
dans les bas de versants et fonds de vallée où se trouvent les alluvions.
CHAPITRE 6 : LE SOUS-SOL
Le sous-sol de Silenrieux provient de l’ère primaire. Il est principalement composé du
dévonien supérieur qui se caractérise par la prédominance du schiste. Le dévonien
est une grande période géologique de l’ère primaire dont un terrain type se trouve
dans le comté de Devon en Angleterre. Le devonien se divise en étage dont le
faménien. Le sous-sol schisteux de Silenrieux se trouve dans l’étage faménien qui
contient la formation d’Esneux (ESN), la formation de Famenne-Aye (FA), la
formation de Souverain Pré (SVP) et la formation d’Etroeungt et Ciney (CE). (Voir
carte en annexe 1).
Cependant, une zone carbonifère calcaire du tournaisien de l’étage ivorien et
hastarien qui contient la formation de Salet et de la Molignée (MS), la formation de
Leffe, Waulsort et Bayard (BWL) et la formation de Hastière, Pont d’Arcole, Landelies
et Maurenne (HPLM) venant de Vogenée pénètre dans Silenrieux au lieu dit
« Seury » en une bande en direction ouest qui va se rétrécissant pour s’arrêter à la
verte vallée (Grand Ry). C’est dans cette zone qu’ont été exploités des gisements de
dolomie grise waulsortienne (au bois de la Marlière) et des carrières de pierres à
chaux et à bâtir à Gérardfalize, Battefer et la Bruyère (exploitation du calcaire bleu
encrinique).
Une petite bande de calcaire de l’étage hastarien existe aussi autour de la ferme de
Maisoncelle (une carrière est encore visible en dessous de la ferme) (voir carte).