1. Les Combattantes de L'Effroi
ette histoire se déroula dans une forêt réputée pour la chasse de ses
imposants cerfs et ses fameux sangliers, quelque part en Lorraine.
En fin d’aprèsmidi, la cavalière, nommée Blanche de MorteLune, alla dans
la forêt chasser le gibier. La jeune fille aperçut un buisson bouger. Elle tira
une flèche droit dessus et c’est alors qu’elle entendit un gémissement venant
du fourré. Inquiète, elle s’approcha avec méfiance de l’arbuste, écarta
doucement ses branches avant d’apercevoir un homme blessé et évanoui de douleur. En le voyant si
amaigri, elle crut d'abord que c'était un pauvre paysan, mais, en voyant sur son pâle visage au
menton remonté de magnifique yeux bleus saphir, elle pensa alors qu’il pouvait être un fils de roi.
Elle le prit délicatement par la taille et le mit avec peine sur son colossal destrier noir. Elle
l'attacha à l'aide d'une épaisse corde trouvée à quelques pas de sa bête. A ce moment, la chasseuse
vit autour du cou du jeune homme, un morceau de bois délicatement taillé, c’était le symbole des
«Namalures». Blanche de MorteLune, stupéfiée par cette découverte, resta sans voix: cette religion
s’opposait à la religion Chrétienne.
Le dieu des Namalures était Namal. Ils pensaient qu'il réincarnait les humains mort en des
animaux plein de vie. Les plus braves et les plus courageux se transformaient en d'immense ours ou
en majestueux lion, les malhonnêtes et les mauvais croyants se retrouvaient en des sangliers dodus,
exactement ceux que cherchaient les chasseurs. Leurs nouveaux corps dépendaient de leurs vies et
leurs caractères passaient.
Elle monta sur son étalon et galopa jusqu’au château.
Au loin, perchées sur une colline, sept grandes tours de pierre surplombaient la forêt. A la lisière du
bois, on pouvait apercevoir les toits de marbre des tours, qui émerveillaient les chasseurs. En
s’approchant on pouvait admirer l’eau claire des douves. En cas d’incendie forestier, les profonds
fossés empêchaient les flammes d’atteindre la forteresse. Pour accéder à la demeure, on devait
traverser un imposant pontlevis en bois brut, Dès l'aube, il était ouvert pour accueillir des
passagers mais le soir il se refermait pour empêcher d'éventuelles attaques. Dans la cour, se trouvait
une magnifique église décorée de majestueux vitraux colorés de rouge et de bleu. A côté de celleci
se trouvaient les écuries qui abritaient de magnifiques chevaux, certains de chasse, d'autres de
combat. Derrière la chapelle, se tenait un donjon si grand, qu'il intimidait certains. A l’intérieur de
celuici, des centaines de tapisseries recouvraient les murs des salles, et une pièce présentait des
fenêtres entourées d’or qui s’ouvraient sur la chapelle.
Blanche arriva rapidement au château. Son code de la chevalerie lui avait en effet apprit à ne
jamais se mesurer à un plus faible ou à un homme blessé.
6. Maintenant que les chrétiens savaient où les Namalures se trouvaient, ils pourraient enfin
attaquer. Après une très longue réflexion, le roi décida d’envoyer une armée de cent hommes dirigé
par les trois cavalières de la confrérie «Combattantes de l’effroi», car lui se faisait
trop vieux pour commander autant de chevaliers.
e jour du combat se rapprochait de plus en plus, il se déroulerait un samedi à la
première heure. La rumeur de la bataille arriva jusqu’au peuple des Namalures, ils
purent donc préparer des lances et des flèches, faire des boucliers et des arcs en
écorce d’arbre et acheter quelques épées. Contrairement aux chrétiens, les
Namalures n’étaient qu’une cinquantaine environ. Il serait donc très dur de gagner cette bataille,
leur permettant de garder leur religion.
Ce samedi arriva enfin, les trois jeunes filles était impatiente de retrouver leur amie, Léonor, mais
aussi de diriger une armée. Les chevaliers enfilèrent leur armure, les écuyers faisait briller les épées
et les boucliers et les jongleurs accordés leur instrument. Tout le royaume ne parlait plus que de ça,
les Namalures serontils enfin vaincus ou se rendrontils? Cette question errait dans tous les
esprits. Ils partirent comme prévu à la première heure, en tête se trouvait Eloïse, car seule elle
connaissait le chemin menant aux repères des Namalures. Ils étaient plus de cent cinquante avec
les jongleurs, qui chantaient pour combler le silence de la forêt, et les écuyers qui marchaient à côté.
Les Namalures attendaient les chrétiens en appréhendant leur nombre. Même si ils savaient qu’ils
auraient plus d’armes, ils espéraient avoir la protection de leur Dieu Namal et sauvaient leur
religion. Au loin dans la forêt, on entendait des tambours et des trompettes, au début le bruit
n’était pas très élevé mais petit à petit le son devenait plus fort. Plus les minutes passaient, plus le
son se rapprochait. Entre les feuillages, on distingua les premières bannières volant dans le vent,
suivit de belles croix chrétiennes. Aucun doute, la bataille aura bien lieu aujourd’hui.
Les chrétiens arrivèrent au galop vers les Namalures, qui eux n’avaient aucuns destriers car ils ne
voulaient pas en blesser. C’était une journée très pluvieuse, le sol était recouvert de boue donc très
glissant et le brouillard cachait l’horizon. Les premiers sons des épées se firent entendre, les
chrétiens avaient profité de la brume pour les entourer à droite et gauche, derrière et devant. Les
Namalures étaient obligés de se regrouper au milieu.
Blanche de MorteLune s’approcha du chef, sortit d’un grand geste son épée et l’a pointa vers lui.
Elle lui demanda de se rendre mais celui si ne voulait plus voir aucun chrétien, alors il brandit lui
aussi son arme et un duel débuta. La chevalière pensait avoir un avantage sur son cheval mais
l’homme lui connaissait bien le terrain. Toujours en continuant de se battre, il fit en sorte
d’emmener la jeune fille sur son destrier vers un endroit très boueux, le cheval perdit l’équilibre et
tomba au sol avec Blanche. Elle se releva immédiatement contrairement à son étalon qui était trop
lourd pour se remettre se ses pattes. Le combat entre la chrétienne et le Namalures continua mais