La polémique sur les statines prend un tour dangereux: il y a les pour et les contre. C'est bien évidemment stupide. d'ailleurs ceux là même qui sont contre évite de parler des patienst athéromateux ayant fait un accident et ceux qui sont contre ne commentent jamais les résultats du régime méditerranéen...
Statines en France: éléments de preuves pour favoriser le bon usage
1. Publié le 4 octobre 2013 - Mis à jour le 4 octobre 2013
Info ou intox ?
Les traitements anti-cholestérol en accusation : comment démêler
le vrai du faux et être utile aux patients
Les maladies cardiovasculaires sont des maladies polygéniques et multifactorielles.
Le site dédié aux professionnels de santé, "Le Quotidien du médecin", vient de mettre en ligne les
conclusions d'une étude destinée à évaluer les risques pris par les patients qui ont cessé de consommer
des statines, un médicament qui vise à faire baisser le taux de cholestérol. Selon des cardiologues
parisiens, l'arrêt des statines serait responsable de 1 160 morts par an. Comment démêler le vrai du faux et
être utile aux patients ?
Avec Guy-André Pelouze
Guy-André Pelouze est chirurgien à Perpignan.
Passionné par les avancées extraordinaires de sa spécialité depuis un demi siècle il est
resté très attentif aux conditions d'exercice et à l'évolution du système qui conditionnent
la qualité des soins.
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Les maladies cardiovasculaires sont des maladies polygéniques et multifactorielles dans lesquelles les
éléments non génétiques, c’est-à-dire ceux qui ne sont pas liés aux caractères héréditaires, sont des éléments
dus au mode de vie : le tabac, l’alcool, la sédentarité, le surpoids et le diabète de type, l'hypertension. Sans ces
facteurs, les maladies cardiovasculaires deviennent moins fréquentes et il y a moins de complications. Il ne faut
pas inverser la problématique et penser que le cholestérol est la cause des maladies cardiovasculaires. La cause
des maladies cardiovasculaires est un ensemble de facteurs appelés facteurs de risque parmi lesquels le
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2. cholestérol joue un rôle mineur. Enfin la génétique joue un rôle important.
Lorsqu’on parle de prévention des maladies cardiovasculaires, il faut distinguer deux situations très différentes :
- la situation du malade qui a fait un AVC, un infarctus ou a une angine de poitrine : le malade est en situation de
prévention secondaire. Il a des plaques d’athérome qui ont déjà entrainé des complications, il peut récidiver.
- le patient qui n’a jamais eu de manifestations et qui découvre sur un bilan que son cholestérol des LDL,
ce qu’on appelle de manière inappropriée le mauvais cholestérol, est élevé.
Dans le premier cas, on est certain de l’efficacité des statines et je ne recommande pas leur arrêt. Dans le
second, on est certain de l’efficacité des mesures hygiénodiététiques. On a le temps de faire de la prévention
non médicamenteuse et voir avec son médecin quel traitement adopter. Si le patient continue à fumer, boire et être
sédentaire, aucun médicament n’empêchera les complications.
Il faut tirer la sonnette d’alarme pour les patients symptomatiques qui arrêtent leur traitement alors que leurs
lésions ont entrainé des problèmes. Mais il ne faut pas être aussi alarmiste pour les patients en prévention primaire
car l’immense majorité n’a pas besoin de statines. Avec quelques efforts, ces patients auront plus de
bénéfices par des changements d’hygiène de vie.
De manière générale, l’arrêt des statines est irresponsable sans l’avis de son médecin. Le patient en
situation de prévention secondaire ne doit pas arrêter les statines brutalement. Les statines sont efficaces car elles
sont anti inflammatoires, elles empêchent que la plaque d’athérome ne se complique.
En prévention primaire, il faut procéder au cas par cas. Dans l’immense majorité, les règles
hygiénodiététiques bien suivies apporteront plus de bénéfices qu’un médicament qui déresponsabilise le patient et
qui lui donnera le sentiment qu’il peut éviter de changer son hygiène de vie.
On favorise trop la prise de statines en France alors que le taux de maladies cardiovasculaires y est très
bas. Il faut apprécier le bénéfice risque pour chaque patient : c’est le principe de la médecine personnalisée.
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3. (Cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Le premier graphique représente l’évolution entre 1980 et 2010 du nombre de morts par maladies
cardiovasculaires pour les hommes de moins de 65 ans. Le second représente la même évolution pour les
femmes.
(Cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Le graphique ci-dessus représente le nombre de décès par AVC selon les pays, pour les hommes et les femmes
en dessous de 65 ans entre 1980 et 2010.
La France, comme d’autres pays méditerranéens, a un taux très bas de maladies cardiovasculaires. En 1980, bien
avant l’arrivée des statines, on voit bien que ce taux était déjà faible. Malgré ce taux très bas, on continue de
consommer beaucoup de statines : il y a donc surprescription qui ne peut être résolue que par une
personnalisation.
En revanche, au Royaume-Uni où la mortalité des hommes a été divisée par 5 et celles des femmes par 3, il est
probable que les statines ont joué un rôle.
Enfin les pays qui ont vu leur niveau de vie augmenter ont connu une baisse des maladies cardiovasculaires.
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