SlideShare une entreprise Scribd logo
1  sur  52
Choléra
Dr ODIO OSSAM
Département de Médecine Interne
Cliniques Universitaires de Kinshasa
1
Plan
 Objectifs
 Définition
 Historique
 Étiologie
 Épidémiologie
 Physiopathologie
 Clinique
 Évolution
 Complications
 Diagnostic
 Diagnostic différentiel
 Traitement
2
Objectifs
Général
 Aider à améliorer la prise en charge du
choléra
Spécifiques
 Connaître l’épidémiologie du choléra
 Assimiler sa physiopathologie
 Poser un diagnostic correct
 Administrer un traitement efficient
 Appliquer et faire appliquer les mesures
préventives contre le choléra
3
Définition
 Diarrhée redoutable, sévère, souvent
accompagnée de vomissements, qui
entraîne le décès en quelques heures.
Maladie très contagieuse
4
Historique
 D’origine indienne, le choléra se serait
répandu dans le monde à la faveur
des pelèrinages et des campagnes
militaires.
 Au 19è siècle, on comptait déjà 6
pandémies. L’actuelle (la 7è) évolue
depuis 1961
5
Étiologie
 Vibrio cholerae
 Bacille très mobile, en forme de virgule
 Deux Serogroupes: O1 et 0139
 Le sérogroupe O1 est subdivisé en 2
biotypes : Classique et El Tor. Le biotype
classique est responsable des 6 premières
pandémies tandis que Le biotype El tor est
responsable de l’actuelle pandémie
6
Etiologie
 . La majorité des flambées récentes
sont dues à V. cholerae O1, tandis que
O139, identifié pour la première fois
au Bangladesh en 1992, a provoqué
des flambées dans le passé, mais n’est
désormais plus identifié que dans des
cas sporadiques et demeure confiné à
l’Asie du Sud-Est
7
Etiologie
 Ces 2 biotypes sont subdivisés en 3
sérotypes : Inaba, Ogawa et Hikojima
8
Étiologie
 Culture en milieu alcalin, pH à 8,5-9,2,
et hypersalé, NaCl à 30 pour mille
 Tué à 80 °C, résiste au froid jusqu’à
moins 31 °C
 Possède un Ag O (glucido-lipido-
protéique = exotoxine) ayant 3
fractions A, B, C et est thermolabile à
100 °C
9
Épidémiologie
 Maladie des mains sales
 Réservoir de germes: malades,
cadavres, porteurs asymptomatiques
 Voie de pénétration: orale
 Mode de contamination:
 Direct: homme à homme
 Indirect: mouches, cancrelats, eau et
aliments souillés, …
10
Epidémiologie
 Le choléra peut être endémique ou
épidémique. Une zone d’endémie du
choléra est une zone où des cas de
choléra confirmés ont été détectés
pendant trois des cinq dernières
années, une transmission locale étant
établie (ce qui signifie que les cas ne
sont pas importés)
11
Epidémiologie
 Par flambée/épidémie de choléra, on
entend la survenue d’au moins un cas
confirmé de choléra, la transmission
locale étant attestée dans une zone où
le choléra ne sévit pas habituellement.
12
Epidémiologie
 Dans les pays d’endémie, une flambée
peut être saisonnière ou sporadique et
le terme de « flambée » s’entend d’un
nombre de cas supérieur aux attentes.
Dans un pays qui n’est généralement
pas touché par la maladie, on entend
par « flambée
13
Epidémiologie
 la survenue d’au moins un cas
confirmé de choléra, la transmission
locale étant attestée dans une zone où
le choléra ne sévit pas habituellement.
14
Épidémiologie
 Matériel contaminant: selle, vomiques,
cadavre, linge souillé, …
 Facteurs favorisant les épidémies:
 Hygiène collective et individuelle
défectueuse
 Promiscuité
 Manque d’eau potable
15
Épidémiologie
 Facteurs de diffusion des épidémies:
 Trafic intense par:
 Route (camion, …)
 Rails (train, …)
 Eau (bateau, …)
 Air (avion, …)
16
Physiopathologie
 V. cholerae  exotoxine = entérotoxique,
ayant une sous-unité A (A1 et A2) et 5 sous-
unités B
 Ces sous-unités se lient à leur récepteur
intestinal (le ganglioside GM1), et par le
biais de l’AMPC  entrée de la sous-unité A1
dans l’entérocyte  inhibition de
l’absorption du Na et sécrétion du chlore et
des bicarbonates  pertes d’abord d’eau, de
sels (NaCl, …), de bicarbonates puis de K
(d’où l’importace de la diarrhée)
17
Clinique
 Incubation: en moyenne quelques heures à 7 jours
 Forme typique
Apparition brutale
 Tension abdominale, gargouillements suivis d’une
selle normale abondante sans soulager le malade
 Diarrhée avec plusieurs selles liquides (contenant
des grumeaux = eau de riz) avec fréquence élevée
(parfois > 10 litres/j)
 Relâchement du sphincter anal  écoulement des
selles non contrôlé (ce qui souille: matelas, literie,
…,environnement) mais la tension abdominale
demeure
18
Clinique
 Vomissements, d’abord en jet, puis
s’écoulent sans effort
 Déshydratation massive avec troubles
électrolytiques sévères:
 Asthénie intense
 Aspect de déporté de camp de
concentration nazie
 Soif intense
 Crampes musculaires très douloureuses
 Pouls de choc
19
Clinique
 Déshydratation massive …
 Température normale ou hypothermie
 Voix à peine audible
Dans cette forme, décès en 24 voire 72
heures si malade non soigné
20
Clinique
 Formes atypiques (rares)
 Forme avec diarrhée sanguinolente,
accompagnée parfois d’une fièvre légère et
peu de vomissements
 Forme dite « choléra sec » où le patient
meurt de choc hypovolémique de manière
subite, avant même que le liquide
abondamment accumulé dans la lumière
intestinale ne soit extériorisé par une selle
21
Clinique
 Formes atypiques
 Forme banale, prenant l’allure d’une
gastro-entérite banale, de diagnostic
difficile mais source de contamination
non négligeable si hygiène fécale mal
assurée
22
Évolution
 Sans traitement, le décès est autour
de 50 %, dans les formes classiques,
souvent rencontrées dans les
épidémies
 Traitement précoce et adéquat,
mortalité doit être < 1%
L’amélioration se faisant très
rapidement
23
Complications
 Choc hypovolémique
 Insuffisance rénale pré-rénale puis
rénale (lésionnelle)
 Décompensation cardiaque iatrogène
(surtout chez l’enfant et le vieillard)
par apport liquidien massif
24
Diagnostic et diagnostic
différentiel
 Présomption: clinique, contexte épidémiologique
 Certitude: coproculture sur gélose TCBS, les selles
ayant été transportées en eau peptonnée alcaline
 A ne pas confondre avec:
 Salmonellose
 Shigellose
 Amibiase intestinale
 Toxi-infection alimentaire
 Forme digestive du paludisme (forme cholérique)
25
 . Il existe aussi des tests rapides qui
peuvent rapidement orienter
26
Diagnostic
 En RDC, est considéré comme un cas
de choléra : en période d’épidémie,
toute personne, quel que soit l’âge,
qui présente une diarrhée aqueuse
aigüe (au moins 3 épisodes en 24
heures) avec ou sans vomissements,
avec ou sans déshydratation
27
Traitement
Précoce, énergique, en salle spéciale
 Curatif
 Liquides
 Grande quantité (6 à 12 litres/j)
 Apport en électrolytes conséquent
 Solutions à perfuser: Lactate Ringier,
Liquide de Hartmann, Sérum Physio
 Faire boire: SRO (!!!)
28
Evaluation de l’etat
d’hydratation
Conscience Normal, éveillé Agité, irritable Léthargique ou inconscient
Pouls Radiale Facilement palpable Palpable et éventuellement
rapide
Difficile à palper (Faible)
Absent
Yeux normaux Creux Creux
Plis cutané S’efface rapidement S’efface lentement
(< 2 sec)
S’efface très lentement
(≥ 2 sec)
Soif Boit normalement Assoiffé, boit avec avidité Incapacité ou difficultés à boire
Diagnostic Pas de déshydratation Déshydratation modérée Déshydratation sévère
29
Traitement
 Le guide de prise en charge en
vigueur en RDC recommande que tous
les cas de choléra soient transférés
dans un CTC. Le transfert doit se faire
idéalement dans une ambulance pour
éviter la propagation du choléra.
30
Traitement
 L’antibiothérapie n’est donnée que
pour les patients qui ont une
déshydratation sévère et ceux qui ont
une déshydratation modérée.
L’antibiothérapie doit être donnée
dans les 4 heures qui suivent
l’admission ( Doxycycline, azythro,
quinolone, bactrim)
31
Traitement
 Le traitement comprend 2 phases :
une phase de réhydratation intensive
et une phase d’entretien. La phase de
réhydratation consiste à corriger
rapidement en un temps donné, le
déficit hydrique constaté à l’admission.
32
Traitement
 La phase d’entretient consiste à éviter
une nouvelle déshydratation en
remplaçant les pertes au fur et à
mesure qu’elle se produise jusqu’à ce
que la diarrhée cesse.
33
Traitement
 Traitement pour les patients avec
une déshydratation sévère (Plan
C) :

 Pour les plus de 5 ans : 30ml/kg de
Lactate Ringer en 30 min (à
renouveler une fois si persistance des
signes de danger) puis 70 ml/kg en 3
heures en IVD. 34
Traitement
 Pour les enfants de moins de 5 ans :
20 ml/Kg de Ringer Lactate en 30 min
(à renouveler jusque 3 fois si
persistance des signes de danger) puis
70 ml/kl en 3 heures.
35
Traitement
 Pour compenser les pertes pendant la
phase de réhydratation, donner après
chaque selle :
 50 à 100 ml de SRO chez les enfants
de moins de 2 ans
 100 à 200 ml de SRO chez l’enfant de
2 à 10 ans
 200 à 250 ml de SRO chez l’enfant de
plus de 10 ans et l’adulte
36
Traitement
 On donne chez l’adulte 300 mg de
doxycycline en dose unique et à
l’enfant de l’azythromicine 20mg/kg en
dose unique, chez la femme enceinte
1g d’amoxicilline quelle que soit l’âge
de la grossesse et quel que soit l’état
de déshydratation.

37
Traitement
 On donne le sulfate de zinc chez les
enfants
 Enfant de moins de 6 mois : 10mg/j
pendant 10 jours en dose unique
 Enfant de 6 mois jusqu’à 5 ans : 20
mg/j pendant 10 jours en dose unique

38
Traitement
 Traitement pour les patients avec
une déshydratation modérée
(Plan B) :

 Ils vont recevoir 75 ml/kg de SRO per
os en 4h. En cas de vomissement, ils
vont recevoir 75ml/kg de Ringer
lactate IVD en 4 heures.
39
Traitement
 Donner après chaque selle :
 50 à 100 ml de SRO chez les enfants
de moins de 2 ans
 100 à 200 ml de SRO chez l’enfant de
2 à 10 ans
 200 à 250 ml de SRO chez l’enfant de
plus de 10 ans et l’adulte
40
Traitement
 Traitement pour les patients sans
déshydratation (Plan A) :
 Donner après chaque selle :
 50 à 100 ml de SRO chez les enfants
de moins de 2 ans
 100 à 200 ml de SRO chez l’enfant de
2 à 10 ans 41
Traitement
 200 à 250 ml de SRO chez l’enfant de
plus de 10 ans et l’adulte
Le guide de prise en charge en vigueur
en RDC ne prévoit pas d’antibiotique
pour le Plan A. la durée d’hospitalisation
ne doit pas dépasser 4 jours.
42
Traitement : Erreur à
eviter
 NE PAS DONNER DES ANTI
EMETIQUES
 NE PAS DONNER DES ANTI
DIARRHEIQUE
 SE CONTENTER DES AB SANS (BIEN)
RÉHYDRATER 43
Prophylaxie
 Une approche pluridisciplinaire est
essentielle pour prévenir et combattre
le choléra, et faire baisser la mortalité.
Les mesures utilisées associent la
surveillance, l’amélioration de
l’approvisionnement en eau, de
l’assainissement et de l’hygiène, la
mobilisation sociale
44
Prophylaxie
 , le traitement de la maladie et les vaccins
anticholériques oraux
 Mesures d’hygiène générale, collective et
individuelle (traitement d’eau de boisson,
hygiène fécale, éviter le prêt-à-manger, …)
 Vaccination: 2 injections séparées de 7j
(immunité de 50 % avec 1 inj, 60 % avec 2,
durée théorique de l’immunisante: 6 mois).
Quel intérêt chez nous???
45
Prophylaxie
 Vaccins anticholériques oraux
Il existe actuellement 3 vaccins
anticholériques oraux (VCO) préqualifiés
par l’OMS: Dukoral®, Shanchol™, et
Euvichol®. Pour les 3 vaccins, 2 doses
sont nécessaires pour conférer une
protection complète.
46
Prophylaxie
 Dukoral® est administré avec une
solution tampon qui nécessite, pour
les adultes, 150 ml d’eau potable.
Dukoral® peut être administré à partir
de 2 ans, en respectant un intervalle
de 7 jours au minimum et de 6
semaines au maximum entre les
doses. Une troisième dose est
nécessaire chez l’enfant de 2 à 5 ans. 47
Prophylaxie
 Dukoral® est principalement utilisé
chez les voyageurs. Deux doses de
Dukoral® confèrent une protection
anticholérique pendant deux ans.
48
Prophylaxie
 Shanchol™ et Euvichol® sont
essentiellement le même vaccin
produit par 2 fabricants distincts. Leur
administration ne requiert pas de
solution tampon. Shanchol™ et
Euvichol® sont administrés à partir de
l’âge d’un an, avec un intervalle de 2
semaines au minimum entre chacune
des doses. 49
Prophylaxie
 Deux doses de Shanchol™ et
d’Euvichol® confèrent une protection
anticholérique pendant 3 ans, une
dose unique assurant une protection à
court terme.
50
Prophylaxie
 Chimioprophylaxie (en cas d’épidémie,
notamment), surtout pour le personnel
soignant et l’entourage du malade:
doxycycline 2X100mg/j/5j, po
 Manipulation précautionneuse des
cadavres (hôpital  inhumation selon
les normes)
51
MERCI DE VOTRE TEMPS
52

Contenu connexe

Similaire à Choléra cours Dr Odio. Ppt université de Kinshasa

La tuberculose intestinale
La tuberculose intestinaleLa tuberculose intestinale
La tuberculose intestinale
Rose De Sable
 
Déshydratation aiguë du nourrisson et traitement
Déshydratation aiguë du nourrisson et traitementDéshydratation aiguë du nourrisson et traitement
Déshydratation aiguë du nourrisson et traitement
killua zoldyck
 
les_occlusions_intestinales_aigues_2.pptx
les_occlusions_intestinales_aigues_2.pptxles_occlusions_intestinales_aigues_2.pptx
les_occlusions_intestinales_aigues_2.pptx
ZinebBen21
 
11- CAT devant une colectomie et colostomie.pptx
11- CAT devant une colectomie et colostomie.pptx11- CAT devant une colectomie et colostomie.pptx
11- CAT devant une colectomie et colostomie.pptx
JAMILNOEME
 
Drépanocytose et salmonelloses invasives osteo-articulaires
Drépanocytose  et  salmonelloses  invasives osteo-articulaires Drépanocytose  et  salmonelloses  invasives osteo-articulaires
Drépanocytose et salmonelloses invasives osteo-articulaires
Islem Soualhi
 
Les principales ordonnances en mycologie et parasitologie
Les principales ordonnances en mycologie et parasitologieLes principales ordonnances en mycologie et parasitologie
Les principales ordonnances en mycologie et parasitologie
mai13
 

Similaire à Choléra cours Dr Odio. Ppt université de Kinshasa (20)

Kyste hydatique du foie [enregistrement automatique]
Kyste hydatique du foie [enregistrement automatique]Kyste hydatique du foie [enregistrement automatique]
Kyste hydatique du foie [enregistrement automatique]
 
Programme national de lutte contre les maladies diarrhéiques
Programme national de lutte contre les maladies diarrhéiques Programme national de lutte contre les maladies diarrhéiques
Programme national de lutte contre les maladies diarrhéiques
 
nutrition
nutrition nutrition
nutrition
 
La tuberculose intestinale
La tuberculose intestinaleLa tuberculose intestinale
La tuberculose intestinale
 
Les mystères de la pierre : Dr. Vincent Bettschart
Les mystères de la pierre : Dr. Vincent BettschartLes mystères de la pierre : Dr. Vincent Bettschart
Les mystères de la pierre : Dr. Vincent Bettschart
 
Mici
MiciMici
Mici
 
L’ULCERE GASTRIQUE ET DUODENAL ISPITS S3.pptx
L’ULCERE GASTRIQUE ET DUODENAL ISPITS S3.pptxL’ULCERE GASTRIQUE ET DUODENAL ISPITS S3.pptx
L’ULCERE GASTRIQUE ET DUODENAL ISPITS S3.pptx
 
clostridium difficile
clostridium difficile clostridium difficile
clostridium difficile
 
QCM - Cholécystite aigue lithiasique
QCM - Cholécystite aigue lithiasiqueQCM - Cholécystite aigue lithiasique
QCM - Cholécystite aigue lithiasique
 
Constipation
ConstipationConstipation
Constipation
 
CHIRURGIE DES AMYGDALES.pptx
CHIRURGIE DES AMYGDALES.pptxCHIRURGIE DES AMYGDALES.pptx
CHIRURGIE DES AMYGDALES.pptx
 
Déshydratation aiguë du nourrisson et traitement
Déshydratation aiguë du nourrisson et traitementDéshydratation aiguë du nourrisson et traitement
Déshydratation aiguë du nourrisson et traitement
 
Etat de choc
Etat de chocEtat de choc
Etat de choc
 
les_occlusions_intestinales_aigues_2.pptx
les_occlusions_intestinales_aigues_2.pptxles_occlusions_intestinales_aigues_2.pptx
les_occlusions_intestinales_aigues_2.pptx
 
Diarrhea in Haiti Symposia - The CRUDEM Foundation
Diarrhea in Haiti Symposia - The CRUDEM FoundationDiarrhea in Haiti Symposia - The CRUDEM Foundation
Diarrhea in Haiti Symposia - The CRUDEM Foundation
 
649160925-5dfa7a90-8f5f-450b-a5fe-8fa830a5a329.pptx
649160925-5dfa7a90-8f5f-450b-a5fe-8fa830a5a329.pptx649160925-5dfa7a90-8f5f-450b-a5fe-8fa830a5a329.pptx
649160925-5dfa7a90-8f5f-450b-a5fe-8fa830a5a329.pptx
 
ENTEROCOLITES_1.pptx
ENTEROCOLITES_1.pptxENTEROCOLITES_1.pptx
ENTEROCOLITES_1.pptx
 
11- CAT devant une colectomie et colostomie.pptx
11- CAT devant une colectomie et colostomie.pptx11- CAT devant une colectomie et colostomie.pptx
11- CAT devant une colectomie et colostomie.pptx
 
Drépanocytose et salmonelloses invasives osteo-articulaires
Drépanocytose  et  salmonelloses  invasives osteo-articulaires Drépanocytose  et  salmonelloses  invasives osteo-articulaires
Drépanocytose et salmonelloses invasives osteo-articulaires
 
Les principales ordonnances en mycologie et parasitologie
Les principales ordonnances en mycologie et parasitologieLes principales ordonnances en mycologie et parasitologie
Les principales ordonnances en mycologie et parasitologie
 

Choléra cours Dr Odio. Ppt université de Kinshasa

  • 1. Choléra Dr ODIO OSSAM Département de Médecine Interne Cliniques Universitaires de Kinshasa 1
  • 2. Plan  Objectifs  Définition  Historique  Étiologie  Épidémiologie  Physiopathologie  Clinique  Évolution  Complications  Diagnostic  Diagnostic différentiel  Traitement 2
  • 3. Objectifs Général  Aider à améliorer la prise en charge du choléra Spécifiques  Connaître l’épidémiologie du choléra  Assimiler sa physiopathologie  Poser un diagnostic correct  Administrer un traitement efficient  Appliquer et faire appliquer les mesures préventives contre le choléra 3
  • 4. Définition  Diarrhée redoutable, sévère, souvent accompagnée de vomissements, qui entraîne le décès en quelques heures. Maladie très contagieuse 4
  • 5. Historique  D’origine indienne, le choléra se serait répandu dans le monde à la faveur des pelèrinages et des campagnes militaires.  Au 19è siècle, on comptait déjà 6 pandémies. L’actuelle (la 7è) évolue depuis 1961 5
  • 6. Étiologie  Vibrio cholerae  Bacille très mobile, en forme de virgule  Deux Serogroupes: O1 et 0139  Le sérogroupe O1 est subdivisé en 2 biotypes : Classique et El Tor. Le biotype classique est responsable des 6 premières pandémies tandis que Le biotype El tor est responsable de l’actuelle pandémie 6
  • 7. Etiologie  . La majorité des flambées récentes sont dues à V. cholerae O1, tandis que O139, identifié pour la première fois au Bangladesh en 1992, a provoqué des flambées dans le passé, mais n’est désormais plus identifié que dans des cas sporadiques et demeure confiné à l’Asie du Sud-Est 7
  • 8. Etiologie  Ces 2 biotypes sont subdivisés en 3 sérotypes : Inaba, Ogawa et Hikojima 8
  • 9. Étiologie  Culture en milieu alcalin, pH à 8,5-9,2, et hypersalé, NaCl à 30 pour mille  Tué à 80 °C, résiste au froid jusqu’à moins 31 °C  Possède un Ag O (glucido-lipido- protéique = exotoxine) ayant 3 fractions A, B, C et est thermolabile à 100 °C 9
  • 10. Épidémiologie  Maladie des mains sales  Réservoir de germes: malades, cadavres, porteurs asymptomatiques  Voie de pénétration: orale  Mode de contamination:  Direct: homme à homme  Indirect: mouches, cancrelats, eau et aliments souillés, … 10
  • 11. Epidémiologie  Le choléra peut être endémique ou épidémique. Une zone d’endémie du choléra est une zone où des cas de choléra confirmés ont été détectés pendant trois des cinq dernières années, une transmission locale étant établie (ce qui signifie que les cas ne sont pas importés) 11
  • 12. Epidémiologie  Par flambée/épidémie de choléra, on entend la survenue d’au moins un cas confirmé de choléra, la transmission locale étant attestée dans une zone où le choléra ne sévit pas habituellement. 12
  • 13. Epidémiologie  Dans les pays d’endémie, une flambée peut être saisonnière ou sporadique et le terme de « flambée » s’entend d’un nombre de cas supérieur aux attentes. Dans un pays qui n’est généralement pas touché par la maladie, on entend par « flambée 13
  • 14. Epidémiologie  la survenue d’au moins un cas confirmé de choléra, la transmission locale étant attestée dans une zone où le choléra ne sévit pas habituellement. 14
  • 15. Épidémiologie  Matériel contaminant: selle, vomiques, cadavre, linge souillé, …  Facteurs favorisant les épidémies:  Hygiène collective et individuelle défectueuse  Promiscuité  Manque d’eau potable 15
  • 16. Épidémiologie  Facteurs de diffusion des épidémies:  Trafic intense par:  Route (camion, …)  Rails (train, …)  Eau (bateau, …)  Air (avion, …) 16
  • 17. Physiopathologie  V. cholerae  exotoxine = entérotoxique, ayant une sous-unité A (A1 et A2) et 5 sous- unités B  Ces sous-unités se lient à leur récepteur intestinal (le ganglioside GM1), et par le biais de l’AMPC  entrée de la sous-unité A1 dans l’entérocyte  inhibition de l’absorption du Na et sécrétion du chlore et des bicarbonates  pertes d’abord d’eau, de sels (NaCl, …), de bicarbonates puis de K (d’où l’importace de la diarrhée) 17
  • 18. Clinique  Incubation: en moyenne quelques heures à 7 jours  Forme typique Apparition brutale  Tension abdominale, gargouillements suivis d’une selle normale abondante sans soulager le malade  Diarrhée avec plusieurs selles liquides (contenant des grumeaux = eau de riz) avec fréquence élevée (parfois > 10 litres/j)  Relâchement du sphincter anal  écoulement des selles non contrôlé (ce qui souille: matelas, literie, …,environnement) mais la tension abdominale demeure 18
  • 19. Clinique  Vomissements, d’abord en jet, puis s’écoulent sans effort  Déshydratation massive avec troubles électrolytiques sévères:  Asthénie intense  Aspect de déporté de camp de concentration nazie  Soif intense  Crampes musculaires très douloureuses  Pouls de choc 19
  • 20. Clinique  Déshydratation massive …  Température normale ou hypothermie  Voix à peine audible Dans cette forme, décès en 24 voire 72 heures si malade non soigné 20
  • 21. Clinique  Formes atypiques (rares)  Forme avec diarrhée sanguinolente, accompagnée parfois d’une fièvre légère et peu de vomissements  Forme dite « choléra sec » où le patient meurt de choc hypovolémique de manière subite, avant même que le liquide abondamment accumulé dans la lumière intestinale ne soit extériorisé par une selle 21
  • 22. Clinique  Formes atypiques  Forme banale, prenant l’allure d’une gastro-entérite banale, de diagnostic difficile mais source de contamination non négligeable si hygiène fécale mal assurée 22
  • 23. Évolution  Sans traitement, le décès est autour de 50 %, dans les formes classiques, souvent rencontrées dans les épidémies  Traitement précoce et adéquat, mortalité doit être < 1% L’amélioration se faisant très rapidement 23
  • 24. Complications  Choc hypovolémique  Insuffisance rénale pré-rénale puis rénale (lésionnelle)  Décompensation cardiaque iatrogène (surtout chez l’enfant et le vieillard) par apport liquidien massif 24
  • 25. Diagnostic et diagnostic différentiel  Présomption: clinique, contexte épidémiologique  Certitude: coproculture sur gélose TCBS, les selles ayant été transportées en eau peptonnée alcaline  A ne pas confondre avec:  Salmonellose  Shigellose  Amibiase intestinale  Toxi-infection alimentaire  Forme digestive du paludisme (forme cholérique) 25
  • 26.  . Il existe aussi des tests rapides qui peuvent rapidement orienter 26
  • 27. Diagnostic  En RDC, est considéré comme un cas de choléra : en période d’épidémie, toute personne, quel que soit l’âge, qui présente une diarrhée aqueuse aigüe (au moins 3 épisodes en 24 heures) avec ou sans vomissements, avec ou sans déshydratation 27
  • 28. Traitement Précoce, énergique, en salle spéciale  Curatif  Liquides  Grande quantité (6 à 12 litres/j)  Apport en électrolytes conséquent  Solutions à perfuser: Lactate Ringier, Liquide de Hartmann, Sérum Physio  Faire boire: SRO (!!!) 28
  • 29. Evaluation de l’etat d’hydratation Conscience Normal, éveillé Agité, irritable Léthargique ou inconscient Pouls Radiale Facilement palpable Palpable et éventuellement rapide Difficile à palper (Faible) Absent Yeux normaux Creux Creux Plis cutané S’efface rapidement S’efface lentement (< 2 sec) S’efface très lentement (≥ 2 sec) Soif Boit normalement Assoiffé, boit avec avidité Incapacité ou difficultés à boire Diagnostic Pas de déshydratation Déshydratation modérée Déshydratation sévère 29
  • 30. Traitement  Le guide de prise en charge en vigueur en RDC recommande que tous les cas de choléra soient transférés dans un CTC. Le transfert doit se faire idéalement dans une ambulance pour éviter la propagation du choléra. 30
  • 31. Traitement  L’antibiothérapie n’est donnée que pour les patients qui ont une déshydratation sévère et ceux qui ont une déshydratation modérée. L’antibiothérapie doit être donnée dans les 4 heures qui suivent l’admission ( Doxycycline, azythro, quinolone, bactrim) 31
  • 32. Traitement  Le traitement comprend 2 phases : une phase de réhydratation intensive et une phase d’entretien. La phase de réhydratation consiste à corriger rapidement en un temps donné, le déficit hydrique constaté à l’admission. 32
  • 33. Traitement  La phase d’entretient consiste à éviter une nouvelle déshydratation en remplaçant les pertes au fur et à mesure qu’elle se produise jusqu’à ce que la diarrhée cesse. 33
  • 34. Traitement  Traitement pour les patients avec une déshydratation sévère (Plan C) :   Pour les plus de 5 ans : 30ml/kg de Lactate Ringer en 30 min (à renouveler une fois si persistance des signes de danger) puis 70 ml/kg en 3 heures en IVD. 34
  • 35. Traitement  Pour les enfants de moins de 5 ans : 20 ml/Kg de Ringer Lactate en 30 min (à renouveler jusque 3 fois si persistance des signes de danger) puis 70 ml/kl en 3 heures. 35
  • 36. Traitement  Pour compenser les pertes pendant la phase de réhydratation, donner après chaque selle :  50 à 100 ml de SRO chez les enfants de moins de 2 ans  100 à 200 ml de SRO chez l’enfant de 2 à 10 ans  200 à 250 ml de SRO chez l’enfant de plus de 10 ans et l’adulte 36
  • 37. Traitement  On donne chez l’adulte 300 mg de doxycycline en dose unique et à l’enfant de l’azythromicine 20mg/kg en dose unique, chez la femme enceinte 1g d’amoxicilline quelle que soit l’âge de la grossesse et quel que soit l’état de déshydratation.  37
  • 38. Traitement  On donne le sulfate de zinc chez les enfants  Enfant de moins de 6 mois : 10mg/j pendant 10 jours en dose unique  Enfant de 6 mois jusqu’à 5 ans : 20 mg/j pendant 10 jours en dose unique  38
  • 39. Traitement  Traitement pour les patients avec une déshydratation modérée (Plan B) :   Ils vont recevoir 75 ml/kg de SRO per os en 4h. En cas de vomissement, ils vont recevoir 75ml/kg de Ringer lactate IVD en 4 heures. 39
  • 40. Traitement  Donner après chaque selle :  50 à 100 ml de SRO chez les enfants de moins de 2 ans  100 à 200 ml de SRO chez l’enfant de 2 à 10 ans  200 à 250 ml de SRO chez l’enfant de plus de 10 ans et l’adulte 40
  • 41. Traitement  Traitement pour les patients sans déshydratation (Plan A) :  Donner après chaque selle :  50 à 100 ml de SRO chez les enfants de moins de 2 ans  100 à 200 ml de SRO chez l’enfant de 2 à 10 ans 41
  • 42. Traitement  200 à 250 ml de SRO chez l’enfant de plus de 10 ans et l’adulte Le guide de prise en charge en vigueur en RDC ne prévoit pas d’antibiotique pour le Plan A. la durée d’hospitalisation ne doit pas dépasser 4 jours. 42
  • 43. Traitement : Erreur à eviter  NE PAS DONNER DES ANTI EMETIQUES  NE PAS DONNER DES ANTI DIARRHEIQUE  SE CONTENTER DES AB SANS (BIEN) RÉHYDRATER 43
  • 44. Prophylaxie  Une approche pluridisciplinaire est essentielle pour prévenir et combattre le choléra, et faire baisser la mortalité. Les mesures utilisées associent la surveillance, l’amélioration de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement et de l’hygiène, la mobilisation sociale 44
  • 45. Prophylaxie  , le traitement de la maladie et les vaccins anticholériques oraux  Mesures d’hygiène générale, collective et individuelle (traitement d’eau de boisson, hygiène fécale, éviter le prêt-à-manger, …)  Vaccination: 2 injections séparées de 7j (immunité de 50 % avec 1 inj, 60 % avec 2, durée théorique de l’immunisante: 6 mois). Quel intérêt chez nous??? 45
  • 46. Prophylaxie  Vaccins anticholériques oraux Il existe actuellement 3 vaccins anticholériques oraux (VCO) préqualifiés par l’OMS: Dukoral®, Shanchol™, et Euvichol®. Pour les 3 vaccins, 2 doses sont nécessaires pour conférer une protection complète. 46
  • 47. Prophylaxie  Dukoral® est administré avec une solution tampon qui nécessite, pour les adultes, 150 ml d’eau potable. Dukoral® peut être administré à partir de 2 ans, en respectant un intervalle de 7 jours au minimum et de 6 semaines au maximum entre les doses. Une troisième dose est nécessaire chez l’enfant de 2 à 5 ans. 47
  • 48. Prophylaxie  Dukoral® est principalement utilisé chez les voyageurs. Deux doses de Dukoral® confèrent une protection anticholérique pendant deux ans. 48
  • 49. Prophylaxie  Shanchol™ et Euvichol® sont essentiellement le même vaccin produit par 2 fabricants distincts. Leur administration ne requiert pas de solution tampon. Shanchol™ et Euvichol® sont administrés à partir de l’âge d’un an, avec un intervalle de 2 semaines au minimum entre chacune des doses. 49
  • 50. Prophylaxie  Deux doses de Shanchol™ et d’Euvichol® confèrent une protection anticholérique pendant 3 ans, une dose unique assurant une protection à court terme. 50
  • 51. Prophylaxie  Chimioprophylaxie (en cas d’épidémie, notamment), surtout pour le personnel soignant et l’entourage du malade: doxycycline 2X100mg/j/5j, po  Manipulation précautionneuse des cadavres (hôpital  inhumation selon les normes) 51
  • 52. MERCI DE VOTRE TEMPS 52