2. Agir moralement,
est-ce faire ce que bon nous semble ?
Difficulté du sujet:
s’en tenir au sens courant de l’expression
« faire ce que bon nous semble », ne pas
l’analyser davantage.
Or le moteur de la dissertation sera au
contraire l’analyse de cette expression, dont les
différentes compréhensions feront apparaître
les problèmes et les différentes conceptions
envisageables de l’action morale.
3. Agir moralement,
est-ce faire ce que bon nous semble ?
Le but de l’exercice est de parvenir à une conception
solide de l’action morale grâce à l’examen
approfondi de tout ce que peut recouvrir l’expression
« faire ce qu’on bon nous semble ». Cette expression
délimite le cadre de la réflexion, elle fournit l’objet
sur lequel doit porter l’ensemble de la dissertation, il
faut sans cesse y revenir jusqu’à en épuiser
entièrement le sens.
Il est vrai qu’elle représente un détour alors qu’on
pourrait directement dire ce qu’est la moralité, mais
ce sont les paysages et les obstacles rencontrés tout
au long de ce détour qui offrent matière à une
réflexion approfondie intéressante, tandis qu’une
réponse directe serait plate et creuse.
4. Agir moralement,
est-ce faire ce que bon nous semble ?
Seront partiellement hors-sujet les dissertations qui:
-parleront en général de la moralité (ils traiteront le
sujet: Qu’est-ce qu’agir moralement ?)
-remplaceront cette expression par une autre, plus
commode, et n’y reviendront plus -> la singularité du
sujet est négligée
-répondront négativement dans la 1ère
partie puis
envisageront d’autres conceptions de la moralité dans les
parties suivantes, en s’estimant définitivement quitte de
l’expression « faire ce que bon nous semble »
-négligeront de rapporter constamment leurs analyses de
l’expression à l’idée de l’action morale.
5. Agir moralement,
est-ce faire ce que bon nous semble ?
Il ne suffit pas de répondre à la question:
« En quoi consiste l’action morale » ou « A
quelles conditions peut-on dire qu’on agit
moralement ? »
Il faut établir si, lorsqu’on « FBS », on
remplit toutes les conditions nécessaires à
une action vraiment morale (ou si l’action
n’est morale qu’en apparence, ou si elle ne
l’est pas du tout)
6. Agir moralement,
est-ce faire ce que bon nous semble ?
Introduction:
La morale délimite le bien du mal. Agir moralement,
c’est faire le bien. Mais comment sait-on ce qui est
bien ? On se pose rarement la question, pourtant on
ne cesse de juger de la moralité des actions. S’il est
si pénible qu’on nous fasse la morale, c’est que nous
pensons tous savoir ce qui est bien ou mal. Pourtant
les avis divergent, ce qui met en question la
fiabilité de notre jugement moral. Suffit-il d’avoir
l’intention de faire le bien pour agir moralement ?
Autrement dit, agir moralement, est-ce faire ce que
bon nous semble ? Ou bien d’autres conditions que le
jugement moral personnel sont-elles nécessaires ?
7. Introduction (suite):
On ne peut sans doute pas exiger que chacun sache
parfaitement, en toute circonstance, en quoi consiste le bien,
puisqu’on ne cesse de s’interroger et de se disputer sur sa nature
et même sur l’existence d’un bien absolu. Alors si un individu agit
en suivant ce qu’il juge sincèrement être le bien, son action
n’est-elle pas morale, même s’il se trompe, contrairement à celui
qui agit avec indifférence, sans réfléchir, ou avec l’intention de
nuire ? On peut cependant craindre que c’est prendre le jugement
moral trop à la légère que de le réduire à un simple avis
personnel. Une conception relativiste de la morale, en plus de
se heurter à la manifeste exigence qu’ont les hommes de
s’entendre en la matière et de trouver des critères communs,
paraît également dangereuse: se protéger derrière ses bonnes
intentions et son idée personnelle de la moralité est une excuse
bien commode, qui permet de justifier toutes les fautes, même
les pires atrocités.
8. Introduction (fin):
En considérant qu’agir moralement, c’est
faire son devoir, on élève la moralité au
dessus de l’arbitraire du jugement
personnel, le devoir s’imposant à l’individu.
Mais échappe-t-on pour autant au
relativisme ? Il s’agit de comprendre quel
rôle jouent le jugement personnel et
l’intention morale au regard de la moralité
de l’action et d’établir si elles suffisent à en
constituer l’essentiel là où l’incertitude
demeure quant au contenu du devoir.
9. PLAN:
1)L’arbitraire du jugement personnel est
incompatible avec l’exigence morale
2)Ce qui semble bon ne suffit pas, le
jugement moral doit être fondé en
raison
3)Agir moralement, c’est faire de son
mieux pour réaliser vertueusement ce
qui nous semble bon
10. 1) L’arbitraire du jugement personnel est
incompatible avec l’exigence morale
a) Confusion entre bon et bien
Dans son sens courant, l’expression « FBS »
signifie suivre ses envies, « agir selon
son bon plaisir ». Or il est évident que
faire ce qui nous plaît n’est pas moral et
s’oppose à l’idée de faire son devoir (qui
est souvent pénible).
Ce qui est bon, c’est ce qui est relatif à
l’intérêt personnel, tandis que le bien
réside dans l’intérêt commun, il prend en
compte autrui et exige le respect de sa
11. Respecter autrui réclame souvent de
renoncer à son intérêt personnel. On fait
son devoir non parce qu’on y voit son
intérêt mais parce qu’il le faut: c’est une
obligation. La moralité de l’action requiert
une volonté désintéressée – ce qu’on
veut, c’est Le Bien - qui s’oppose au désir
de ce qui semble bon – on considère telle
chose comme bonne, comme moyen de
notre satisfaction personnelle.
a) Confusion entre bon et bien
12. b) ce qui semble bon moralement :
l’apparence du bien
Pour que « FBS » constitue la moralité, il faut
évidemment présupposer le souci moral de distinguer le
bien du mal. Cela ne suppose pas qu’on s’interroge à
chaque fois sur l’idée du Bien, mais seulement qu’on
établisse dans chaque situation ce qu’il est bon de faire
pour respecter autrui. Il s’agit de comprendre en quoi
consiste son devoir.
Comment en juge-t-on ? En se référant à ce que prescrit
ou proscrit (commandements, interdits) explicitement
le système moral socialement admis et que l’éducation
nous a inculqué.
13. b) ce qui semble bon moralement:
l’apparence du bien
Or ce qui est tenu pour bon moralement dans notre
société nous semble bon au premier abord, mais
n’arrive-t-il pas qu’on en juge autrement et que
l’apparence de moralité soit dénoncée et qu’on en
révèle la perversité, la violence masquée, une
discrimination qui n’est plus tolérable ?
Le fait est que les systèmes moraux varient selon le
lieu et l’époque. Ce qui a semblé bon à nos ancêtres
peut nous paraître abjecte aujourd’hui (ex.: torture)
ou inversement, ce qui a semblé mauvais peut être
devenu respectable (ex.: la dissection scientifique).
14. b) Ce qui semble moralement bon:
l’apparence du bien
Ainsi il ne suffirait pas de faire ce qui nous semble bon
pour agir moralement, il faudrait faire ce qui est vraiment
bon. Mais peut-on l’établir ? L’idée d’un bien en soi,
absolu, n’est-elle pas qu’une idée sans contenu ? N’est-
elle pas toujours relative à des valeurs, qui dépendent
elle-même d’une représentation du monde, donc d’un
contexte religieux, historique, politique, etc. ?
Qu’il soit personnel ou appuyé sur l’autorité d’un système
moral, le jugement moral semble donc sujet à
l’arbitraire et par là insuffisant pour fonder une moralité
incontestable, sa variabilité demeure incompatible avec
l’exigence d’un ordre durable et parfaitement
harmonieux que permettrait le règne du Bien.
15. c) Véracité du sentiment moral
Mais n’y a-t-il pas une source plus fiable, moins
fluctuante, moins arbitraire que notre jugement
personnel, qui nous renseigne spontanément sur le
bien: la conscience morale ?
Ce qu’elle nous présente comme étant bon ou
mauvais, avec fermeté et constance, semble
beaucoup moins sujet à discussion que le fruit d’un
jugement dont on peut toujours discuter les raisons
et les sources: le sentiment moral, la foi dans la
valeur de ce qu’on entreprend comme la culpabilité
du fautif, se présentent à la conscience comme une
évidence.
16. c) Véracité du sentiment moral
Ce sentiment semble parler au cœur des
hommes depuis un lieu qui les dépasse, comme
une parole divine ou la voix de la nature.
On peut objecter qu’il est sujet à variation
comme tout sentiment, pourtant il semble le
moins capricieux et le moins influençable
des sentiments.
cf. arguments de Rousseau
17. c) Véracité du sentiment moral
Et s’il fluctue et nous trompe parfois, ce n’est
peut-être que parce qu’on ne possède plus la
naïveté nécessaire pour le saisir dans sa pureté
naturelle, c’est que nos cœurs sont pervertis.
Mais y être autant que possible attentif, avoir
le souci de suivre scrupuleusement sa
conscience afin de faire ce qui nous paraît être
le bien, cela ne suffit-il pas à constituer la
moralité de nos actions, même s’il nous arrive
de faire fausse route ?
18. c) Véracité du sentiment moral
Comment blâmer celui qui fait manifestement
preuve de « bonne volonté » ? Et cependant,
ne dit-on pas que « l’enfer est pavé de bonnes
intentions » ? Ne se laisse-t-on pas
dangereusement égarer par l’évidence ?
Les plus assurés de leur bonne foi et de la
pureté de leurs intentions ne sont-ils pas aussi
de potentiels fanatiques qui refusent toute
discussion et peuvent faire preuve de la plus
grande violence au nom de l’idéal moral qui
parle à leur cœur plutôt qu’à leur raison ?
19. 2) Ce qui semble bon ne suffit pas, le
jugement moral doit être fondé en raison
a) L’exigence d’un accord universel
Comment « ce qui nous semble bon » doit-il être constitué pour
qu’il ait une réelle valeur morale et motive une bonne action ?
L’ordre harmonieux de respect mutuel que vise la morale exige un
accord universel. Même si un tel accord est un idéal, il demeure
l’horizon vers lequel doit tendre le souci moral.
Or le sentiment moral, chaque fois singulier, ne saurait le fonder,
pas plus que les normes qui définissent les actions convenables au
sein d’un société particulière, i.e. les mœurs, trop diverses d’une
société à l’autre.
Seule la raison peut fonder un tel accord en formulant les principes
universels du respect mutuel.
20. a) L’exigence d’un accord universel
Il ne suffit pas de se contenter de ce qui est tenu
pour bon dans sa communauté, il s’agit de concevoir
ce qui doit nécessairement être tenu pour bon
par tout être raisonnable = le devoir
Il s’agit d’agir en respectant les prescriptions sur
lesquelles tous les esprits rationnels seraient
susceptibles de s’accorder, i.e. des règles morales
universelles.
•Non pas:
« faire ce que bon nous semble » -> apparence,
sentiment, opinion
•mais:
« faire ce que nous jugeons bon selon la raison »
21. a) L’exigence d’un accord universel
Mais peut-on admettre l’idée que seules
les actions motivées par un jugement
moral fondé en raison seraient morales ?
Le sentiment, l’opinion, l’imitation voire
le hasard ne donnent-ils pas lieu à de
très belles actions morales ?
-> ex.: héroïsme, action humanitaire,
dévouement, générosité spontanée…
22. b) l’exigence kantienne de l’exercice
de la raison pratique
Kant explique qu’il ne s’agit pas là d’actions
authentiquement morales, elles ne le sont que par
accident et d'autres circonstances donneraient
lieu à d'autres actions.
agir conformément au devoir
<>
agir par devoir
L’action morale exige l’exercice de la raison
pratique, par laquelle l’individu se représente son
devoir et le prend pour motif.
23. b) l’exigence kantienne de l’exercice
de la raison pratique
Ce qui est juste dans l’expression « FBS », c’est
l’idée que l’évaluation morale qu’on fait de sa propre
action est le motif de celle-ci et constitue sa moralité.
N’est morale qu’une action qu’on accomplit
parce qu’on a estimé préalablement qu’elle
l’était, i.e. une action intentionnellement morale,
à laquelle le sujet se détermina activement.
Ceci exclut les conduites sous la contrainte, les
actions par accident ou inconscientes, les
comportements coutumiers (l’automatisme de la
politesse par ex.)
24. b) l’exigence kantienne de l’exercice
de la raison pratique
Mais « FBS » ne saurait suffire si cela revient à agir
par conformisme, à se soucier seulement d’être
dans les normes parce que c’est le plus commode
(attitude intéressée), au lieu d’agir seulement par
respect pour la loi morale qu’on se représente
par l’exercice de sa raison.
Le conformiste a peut-être le souci moral de l’accord
entre les hommes, son action est également valable
moralement, mais son intention n’est pas
purement morale. Kant considère qu’elle est
hétéronome, càd motivée par des éléments
étrangers à la morale, tandis que l’agent moral se
détermine en toute autonomie, à partir de la seule
loi morale qu’il se représente.
25. b) l’exigence kantienne de l’exercice
de la raison pratique
Il est nécessaire que le sujet moral soit autonome, càd que
sa décision soit libre et fondée en raison, ce qu’il ne faut pas
confondre avec la simple indépendance, qui masque
souvent un conditionnement passionnel.
Autonome, le sujet moral « FBS » en vertu de sa raison et
comme le ferait n’importe quel être raisonnable. Il suit le
devoir que lui dicte sa raison, ce qui peut s’opposer à ce
qui lui semble bon selon ses passions. D’un côté il ne semble
pas libre, puisqu’il suit une obligation, mais d’un autre il
est délivré par là du conditionnement passionnel et de
toute forme de contrainte naturelle: seule sa raison lui
dicte la voie à suivre.
26. c) la loi morale
Que me dicte ma raison ?
Il faut se demander: le principe de mon action pourrait-il être
érigé en loi universelle ?
La loi morale se présente à la raison comme un impératif
catégorique que Kant formule de la manière suivante:
« Agis toujours de telle sorte que la maxime de ton action
puisse être érigée en règle universelle »
Ou encore:
« Agis toujours de telle sorte que tu traites l'humanité en
toi et chez les autres comme une fin et jamais simplement
comme un moyen »
= se rapporter à l’autre comme à un être qui se donne à lui-même
ses propres fins rationnellement, i.e. respecter sa liberté.
27. c) la loi morale
Mais peut-on s’en tenir à cette exigence formelle ? La
loi morale définit la moralité en général, mais
comment l’appliquer dans chaque cas particulier ? La
pureté de l’intention morale ne semble pas résisté à
la nécessité de choisir les moyens de sa réalisation de
manière « impure », càd incertaine, en mobilisant
d’autres ressources que la seule raison.
Alors le pb du relativisme ressurgit: quant aux
moyens et à la manière, il revient à chacun de « FBS ».
Mais la fin justifie-t-elle les moyens ? Ou l’arbitraire
dans le choix des moyens menace-t-il à nouveau la
moralité ?
28. 3) Agir moralement, c’est faire de son
mieux pour réaliser vertueusement ce
qui nous semble bon
a) La responsabilité morale
La pure obéissance à la loi morale constitue l’idée de la moralité
mais l’action morale requiert d’autres éléments plus concrets.
Un automate ne saurait être moral ou immoral. Il faut que
l'individu intervienne réellement, qu’il engage sa personne dans
l’action: il le fait en établissant ce qui lui semble bon (les bons
moyens, le bon moment, la bonne mise en œuvre), avec
l'incertitude et la faillibilité qui lui appartiennent en tant
qu’être fini dans un monde contingent.
On n’agit moralement que si sa responsabilité est engagée,
et elle ne l’est que s’il y a possibilité de se tromper et de
trahir son intention par des choix inappropriés.
29. a) la responsabilité morale
L’intention ne suffit donc pas, l’attention portée aux
circonstances concrètes est aussi requise: on attend de
celui qui agit moralement qu’il le fasse
consciencieusement, qu’il soit entièrement présent à
son action, du début à la fin. Il doit prendre soin
d’assurer la cohérence des moyens au regard de la
fin.
(c’est l’objet de l’éthique de discuter de cette cohérence
dans ses différents domaines d’application ->
médecine, économie, etc.)
30. b) les vertus comme condition à la
moralité de l’action
Or la justesse de ces choix se gagne au fil de l’expérience
pratique guidée par l’exigence morale.
Peut-on dire de celui qui l’atteint par accident qu’il a agit
moralement alors qu’il agit la plupart du temps
contrairement à la morale?
Aristote répond qu’il faut ajouter, en plus de l’autonomie de
l’intention, une autre condition à la moralité:
elle doit découler d’une ferme disposition, acquise par
l’individu grâce à son exigence morale.
31. b) les vertus
De telles disposition à discerner le juste milieu, entre l’excès
et le défaut, dans un domaine particulier, Aristote les appelle des
vertus (ex: courage, tempérance, générosité, équité…). Elles sont
le fruit de l’habitude: ici l’acte précède la puissance.
La possession des vertus suppose un exercice antérieur, comme c'est
aussi le cas pour les autres arts. C'est en les faisant que nous les
apprenons : par exemple, c'est en jouant de la cithare qu'on devient
cithariste ; ainsi encore, c'est en pratiquant les actions justes que nous
devenons justes.
ARISTOTE, Ethique à Nicomaque
On les acquiert au fil d’une discipline des désirs, qui est
d’abord non délibérée (on suit les mœurs, les lois) puis on les
cultive délibérément, motivé par le désir supérieur de l’excellence
morale. C’est alors seulement qu’on agit vraiment moralement
même si jusque là on agissait conformément à la morale.
32. b) les vertus
Alors ce qu'il nous semble bon de faire ne découle pas
•d'une évaluation sujette à l'arbitraire du sentiment (partie 1)
ou
•à la froide indifférence de la loi (partie 2),
mais
•s'enracine dans le puissant désir de toujours faire de son mieux,
qui revient en somme au désir de renforcer sans cesse sa raison et
sa résolution (= force morale, sans quoi aucune bonne intention
ne peut être menée à bien) en acceptant leur imperfection
constitutive et le caractère incertain du monde dans lequel elles
s'exercent.
33. Ainsi arrive-t-il d’agir moralement spontanément, sans y
avoir réfléchi, sans se demander si cela semble bon ou
profitable ou dangereux, mais parce qu’on s’est
volontairement préparé à agir de la sorte.
C’est d’ailleurs surtout quand elle est spontanée que
l’action révèle la moralité de l’agent et engage
profondément sa personne. Ici la raison est incarnée,
elle a forgé la personnalité et s’appuie sur sa singularité.
Et « ce qui nous semble bon » est ouvert à toute
discussion raisonnable tout en étant fermement
ancré dans un ensemble de dispositions qui écartent
l’arbitraire de l’opportunisme, du conformisme ou du
formalisme.