2. Nous savons l’importance que revêt la thématique de
l’alimentation pour la population française, que ce soit pour
ses aspects culturels, de santé et nutrition ou encore ses
impacts environnementaux. En tant qu’association reconnue
sur les enjeux liés au climat et aux gaz à effet de serre, il nous
semble donc primordial d’apporter des éclairages étayés sur les
émissions de gaz à effet de serre liées à notre alimentation et
surtout les moyens de les réduire.
Quelques mois après la tenue de la COP 21 à Paris, il est
maintenant nécessaire de passer de la parole aux actes. Le salon
de l’agriculture est le moyen de rappeler toute l’importance que
revêtent les secteurs agricoles et alimentaires dans la lutte contre
les changements climatiques.
Certaines formes d’agriculture émettent plus de gaz à effet
de serre que d’autres. Les formes d’agriculture réellement
écologique (notamment l’agriculture biologique), peu
intensive en produits chimiques et en importation, sont le
moins nocives pour le climat. Et par nos choix alimentaires,
nous pouvons soutenir l’une, ou bien l’autre.
Le Réseau Action Climat rappelle que les choix agricoles
les plus écologiques sont aussi ceux qui permettent aux
agriculteurs d’être plus forts face à la crise. Les agricultures
les plus écologiques sont également celles qui sont les plus
pourvoyeuses d’emplois.
L’essentiel
sur les liens entre alimentation et climat
Quelques chiffres
L’alimentation représente les trois quarts des émissions de gaz à effet de serre liées au panier
de consommation des Français, soit 2,09 tonnes de gaz à effet de serre (en équivalent CO2)
par an et par personne. Cela correspond à 1,18 tonne liée aux aliments produits en France,
0,91 tonne importée et 0,1 tonne liée à la cuisson.
2,09
tonnes
(par an et par
personne)
Rapportées à l’ensemble des émissions individuelles, y compris celles liées au transport et
au logement, les émissions de gaz à effet de serre liées à notre alimentation représentent,
proportionnellement, 23%.
23%
des émissions
individuelles
Ces émissions varient beaucoup en
fonction de notre régime alimentaire et
du type d’agriculture dont proviennent
les produits que nous achetons. Les
systèmes agricoles très industriels sont
plus émissifs en gaz à effet de serre
car ils entraînent des importations
d’alimentation pour les animaux, la
fabrication de produits chimiques, et
notamment d’engrais azotés qui sont les
plus nocifs pour le climat, ou encore une
importante utilisation d’énergie.
Nos choix alimentaires peuvent donc
faire la différence. Alors, concrètement,
comment mettre son alimentation au
service du climat ?Émissions de gaz à effet de serre du régime alimentaire moyen
d’un individu en France (hors boisson)
3. Comment manger climato-compatible
...tout en faisant des économies et en préservant ma santé, à la
maison, au restaurant et même à la cantine !
Le Réseau Action Climat - France
propose une publication à
destination du plus grand nombre
sur les gestes concrets pour une
alimentation peu émissive en gaz à
effet de serre.
Un coup de fourchette
pour le climat !
http://rac-f.org/Un-coup-de-fourchette-pour-le-climat
Des gestes concrets
accessibles à tous
»» Réduire le gaspillage alimentaire : veiller aux dates de
péremption, cuisiner les restes, se servir à sa faim, etc. ;
»» Réduirelaquantitédecaloriesetdeprotéinesparpersonnes;
»» Préférer des aliments de saison, peu transformés et peu
emballés (préférer le vrac, l’eau du robinet, éviter les portions
individuelles, etc.) ;
»» Préférer des produits frais ou en bocaux (les produits
surgelés nécessitent beaucoup d’énergie et notamment du
gaz frigorigène, un puissant gaz à effet de serre) ;
»» Préférer les aliments issus de l’agriculture biologique, AOP,
Label Rouge, acheter directement chez un paysan dont on
connaît les pratiques, n’utilisant pas de produits chimiques et
consommant peu d’énergie ;
»» Remplacer tout ou partie des protéines animales (viande
bovine surtout, mais aussi autres viandes, œufs, produits
laitiers, etc.) par des protéines végétales : céréales complètes
(pain, pâtes, etc.) et légumineuses (lentilles, pois chiches,
fèves, haricots, petits pois, pois cassés, soja, etc.), fruits secs
(noix, noisettes, amandes, etc.), graines germées, etc.
Un exemple ?
Le crumble salé aux poireaux et carottes
Recette de Gilles Daveau, ancien restaurateur et traiteur bio, aujourd’hui consultant et formateur (auteur du Manuel de cuisine alternative,
Actes Sud 2014, et co-auteur de Savez-vous goûter les légumes secs ?, Presses EHESP 2014).
• 500 gr de poireaux (dont on garde le vert), émincés finement
• 500 gr de carottes (grattées et non épluchées), coupées en petits morceaux
• 200 gr de boulgour « gros » complet, cuit
• 150 gr de pois chiches cuits
• 80 gr de noisettes concassées
• 70 gr de fromage rapé
• 50 gr de crème fraiche
• Sel, poivre, thym, huile d’olive
> Cuire le boulgour avec 1,5 à 2 volumes d’eau salée.
> Cuire à l’étouffée les poireaux et carottes pendant environ 25 minutes à feu doux (s’assurer que la casserole est bien remplie par les
légumes, laisser couvert tout le long de la cuisson). Y ajouter la crème fraîche, saler et poivrer. Disposer le mélange au fond d’un plat à gratin.
> Ecraser à la fourchette les pois chiches, y égrener le boulgour. Mélanger en soulevant. Ajouter un filet
d’huile d’olive, les noisettes concassées et le fromage rapé. Déposer cette préparation sur les légumes.
> Enfourner à four très chaud pendant 10 minutes pour « croûter ».
Ceci est une base de recette.
Les pois chiches peuvent être remplacés par un autre légume sec (haricots blancs par exemple) et les noisettes par un autre
fruit sec (amande, noix, etc.). Les légumes peuvent également être remplacés par tout autre légume, en fonction des goûts
et de la saison.
Comment équilibrer
son budget ?
Justement, c’est grâce à une alimentation équilibrée, avec peu
de viande et de produits transformés ou cultivés hors saison,
que des économies sont réalisées. Grâce à ces économies,
il est possible de rediriger ses achats vers des produits de
meilleurs qualité, bons pour l’environnement et meilleurs au
goût !
Et la santé ?
Une alimentation bonne pour le climat est aussi une
alimentation bonne pour notre santé ! Une alimentation
moins carnée permet de lutter contre les maladies cardio-
vasculaires, le diabète ou encore la progression de l’obésité ou
la prévalence de certains cancers.
4. Des idées pour aller plus loin
Cyrielle Denhartigh, Responsable des politiques agricoles et alimentaires du Réseau Action Climat
est à votre disposition pour répondre à toutes vos questions concernant ce dossier de presse, mais également
pour aller plus loin :
- De quelles politiques publiques avons-nous besoin pour que notre agriculture et notre alimentation
contribuent à la lutte contre les changements climatiques ?
-Vers quel modèle agricole et alimentaire devons-nous aller pour lutter efficacement conter les changements climatiques?
- Recettes, gestes concrets, conseils supplémentaires pour passer à l’action.
- L’année internationale des légumineuses de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation),
et le rôle des légumes secs dans une alimentation climato-compatible.
Lionel Senpau, chef de la cuisine centrale de Manduel dans le Gard.
Il concocte des plats écologiques, bons pour le climat et pour la santé des enfants. Ce gestionnaire de cantine
scolaire, avant tout préoccupé par la santé des enfants, a mis en place des menus écologiques, dont les produits
sont locaux et de saison, et propose de temps en temps également des menus végétariens, en accord avec la
nutritionniste de la commune et les parents d’élèves. Il est membre de l’association Un plus Bio qui rassemble
et accompagne depuis 2002 les acteurs qui construisent des initiatives de restauration collective bio et de qualité.
François Pasteau,chef cuisinier engagé pour le climat, restaurant l’Epis du Pin, Paris.
Ce restaurant propose des plats « Bons pour le climat », c’est-à-dire dont les produits sont locaux, de saison et
privilégient le végétal. Il propose entre autre une assiette végétarienne, de l’eau locale (plate ou gazeuse), il
valorise ses bio-déchets et ses huiles usagées. François Pasteau est le président de l’association des restaurateurs
engagés dans la lutte contre les changements climatiques : Bon pour le Climat.
Denis Lairon, nutritionniste, Directeur de recherche émérite à l’INSERM (Institut national de la santé et de
la recherche médicale) apporte un éclairage sur les bénéfices nutritionnels d’une alimentation saine et durable.
Il est membre du conseil scientifique de Afterres2050. Construit par Solagro, il s’agit d’un scénario de transition
agricole et alimentaire qui, entre autres impacts bénéfiques, permet une division par 2 des émissions de gaz à
effet de serre du secteur agricole à l’horizon 2050. Ce scénario propose un régime alimentaire plus soutenable
pour la France en 2050. Moins riches en viandes et en produits laitiers, plus riche en légumes frais et secs et
en céréales, ce régime fait aussi le choix de favoriser les produits issus des agricultures écologiques, comme l’agriculture
biologique.
Le Réseau Action Climat fédère les associations impliquées dans la lutte contre les changements climatiques
Contact presse
Cyrielle Denhartigh,
Responsable des politiques agricoles et alimentaires du Réseau Action Climat :
06 10 81 59 59 - cyrielle@rac-f.org