Pour la troisième année consécutive, le taux nd’emploi légal des personnes en situation de handicap poursuit sa progression au dessus 5 %.
Cela représente 240 691 bénéficiaires de l’obligation d’emploi (BOE) dans l’ensemble des fonctions publiques.
5,18 % : c’est le taux d’emploi direct dans les trois fonctions publiques (c’est à dire hors achats responsables)
"Les Fonds européens structurels et d'investissement (FESI) représentent une importante source de financement pour les associations, fédérations et réseaux. Cette fiche synthétise les informations utiles pour comprendre le système de distribution de ces fonds entre 2014 et 2020, en particulier le Fonds social européen (FSE). Le demandeur y trouvera les critères pour en bénéficier ou encore les nouvelles modalités de calcul des coûts."
Pour la troisième année consécutive, le taux nd’emploi légal des personnes en situation de handicap poursuit sa progression au dessus 5 %.
Cela représente 240 691 bénéficiaires de l’obligation d’emploi (BOE) dans l’ensemble des fonctions publiques.
5,18 % : c’est le taux d’emploi direct dans les trois fonctions publiques (c’est à dire hors achats responsables)
"Les Fonds européens structurels et d'investissement (FESI) représentent une importante source de financement pour les associations, fédérations et réseaux. Cette fiche synthétise les informations utiles pour comprendre le système de distribution de ces fonds entre 2014 et 2020, en particulier le Fonds social européen (FSE). Le demandeur y trouvera les critères pour en bénéficier ou encore les nouvelles modalités de calcul des coûts."
La direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) a publié, le 3 novembre 2016, une étude sur la dépense nationale pour la formation professionnelle continue et l'apprentissage en 2013.
La DARES dévoile qu'en 2013, la dépense nationale pour la formation professionnelle continue et l'apprentissage s'élève à 31,2 milliards d'euros. ces chiffres sont stables par rapport à 2012 (+0,1%).
Cet effort de formation correspond à 1,47% du PIB. La baisse enregistré depuis 201, se poursuit donc.
personnes handicapées et l'emploi : le bilan 2010 de l'AgefiphChristophe Lemesre
Le bilan 2010 de l'Agefiph (Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées), montre que la mobilisation des entreprises s'est accrue, mais n'a pas empêché la progression du chômage des handicapés.
Les boîtes noires de la formation professionnelleFondation iFRAP
Tout juste réformés en 2015, notre système de formation professionnelle et son financement restent incompréhensibles pour nombre d’acteurs et d’observateurs. La dernière réforme n’aura rien modifié sur le fond et s’est encore moins attaquée au tabou de la répartition des milliards de la formation professionnelle versés par les entreprises aux organismes collecteurs qui sont devenus, au fil des années, les véritables pilotes de cette politique publique. Aujourd’hui, on compte plus de 100 organismes collecteurs publics et privés en train de se constituer des réserves financières grâce aux contributions versées par plus de 3 millions d’entreprises, travailleurs indépendants et plus de 36 000 employeurs publics, qui doivent ensuite s’y retrouver entre les plus de 62 600 organismes de formations reconnus
El documento presenta una historia sobre un director de banco que contrata a un detective privado para seguir a un empleado estrella llamado López que ha estado faltando al trabajo a mediodía. El detective informa que López solo va a su casa a almorzar y tener relaciones sexuales con su esposa antes de volver al trabajo. Cuando el detective pide permiso para tutear al director, repite la historia pero usando el pronombre "tu" en lugar de "su", lo que causa confusión ya que parece referirse al director en lugar de a López.
Este documento presenta una lista de buscadores utilizados en diferentes áreas como computación, ingeniería, negocios, educación, literatura y comercio exterior. Describe brevemente cada buscador y la información que contiene, incluyendo bases de datos, revistas, artículos, informes y estadísticas de cada tema.
1) El documento presenta las propuestas de varias organizaciones para mejorar la legislación y políticas ambientales de México, incluyendo expedir el reglamento de la Ley de Aguas Nacionales, promover energías renovables, y establecer un código ambiental integral.
2) Se describen los avances en regulaciones sobre bioseguridad y gas grisú, y se proponen metas como crear laboratorios para OGMs y aprovechar el gas de carbón.
3) Las organizaciones recomiendan incentivar tecnologías limpias, fomentar orden
Iniciación en el reconocimiento y caracterización de los adyacente o adjetivos calificativos. Apuntes de Antonio García Megía y María Dolores Mira y Gómez de Mercado
El documento describe las alianzas energéticas de México con Canadá y Estados Unidos, incluyendo la Alianza México-Canadá y la Alianza para la Seguridad y la Prosperidad de América del Norte (ASPAN). Explica las áreas de cooperación en energía como marco regulatorio, gas natural, electricidad y más. También evalúa los resultados en seguridad energética e infraestructura eléctrica transfronteriza, e identifica pasos futuros como diversificar fuentes de energía y fortalecer el mercado energético trinacional
El documento describe las características de las empresas de base tecnológica que se han convertido en el modelo predominante en el tercer milenio. Estas empresas se basan en el conocimiento y la tecnología permanente de innovación, introduciendo rápidos cambios y siendo flexibles. También se enfocan en el ahorro de recursos y tratamiento de residuos de manera sostenible.
El documento ofrece reflexiones sobre la vida y la felicidad, enfatizando la importancia de apreciar a los seres queridos, seguir los sueños, superar el pasado y vivir cada día al máximo. Aconseja enviar el mensaje a aquellos que han dejado una huella en la vida de uno para iluminar su día y compartir momentos significativos.
MVD Commerce es un software para crear tiendas online. Permite administrar productos, categorías, usuarios, pagos, envíos y más. Incluye funciones como carrito de compra, búsqueda de productos, boletines electrónicos y reportes de ventas. El curso enseña a configurar y usar MVD Commerce, incluyendo temas como carga de productos, publicación en páginas, definición de categorías, creación de usuarios y envío de newsletters.
La direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) a publié, le 3 novembre 2016, une étude sur la dépense nationale pour la formation professionnelle continue et l'apprentissage en 2013.
La DARES dévoile qu'en 2013, la dépense nationale pour la formation professionnelle continue et l'apprentissage s'élève à 31,2 milliards d'euros. ces chiffres sont stables par rapport à 2012 (+0,1%).
Cet effort de formation correspond à 1,47% du PIB. La baisse enregistré depuis 201, se poursuit donc.
personnes handicapées et l'emploi : le bilan 2010 de l'AgefiphChristophe Lemesre
Le bilan 2010 de l'Agefiph (Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées), montre que la mobilisation des entreprises s'est accrue, mais n'a pas empêché la progression du chômage des handicapés.
Les boîtes noires de la formation professionnelleFondation iFRAP
Tout juste réformés en 2015, notre système de formation professionnelle et son financement restent incompréhensibles pour nombre d’acteurs et d’observateurs. La dernière réforme n’aura rien modifié sur le fond et s’est encore moins attaquée au tabou de la répartition des milliards de la formation professionnelle versés par les entreprises aux organismes collecteurs qui sont devenus, au fil des années, les véritables pilotes de cette politique publique. Aujourd’hui, on compte plus de 100 organismes collecteurs publics et privés en train de se constituer des réserves financières grâce aux contributions versées par plus de 3 millions d’entreprises, travailleurs indépendants et plus de 36 000 employeurs publics, qui doivent ensuite s’y retrouver entre les plus de 62 600 organismes de formations reconnus
El documento presenta una historia sobre un director de banco que contrata a un detective privado para seguir a un empleado estrella llamado López que ha estado faltando al trabajo a mediodía. El detective informa que López solo va a su casa a almorzar y tener relaciones sexuales con su esposa antes de volver al trabajo. Cuando el detective pide permiso para tutear al director, repite la historia pero usando el pronombre "tu" en lugar de "su", lo que causa confusión ya que parece referirse al director en lugar de a López.
Este documento presenta una lista de buscadores utilizados en diferentes áreas como computación, ingeniería, negocios, educación, literatura y comercio exterior. Describe brevemente cada buscador y la información que contiene, incluyendo bases de datos, revistas, artículos, informes y estadísticas de cada tema.
1) El documento presenta las propuestas de varias organizaciones para mejorar la legislación y políticas ambientales de México, incluyendo expedir el reglamento de la Ley de Aguas Nacionales, promover energías renovables, y establecer un código ambiental integral.
2) Se describen los avances en regulaciones sobre bioseguridad y gas grisú, y se proponen metas como crear laboratorios para OGMs y aprovechar el gas de carbón.
3) Las organizaciones recomiendan incentivar tecnologías limpias, fomentar orden
Iniciación en el reconocimiento y caracterización de los adyacente o adjetivos calificativos. Apuntes de Antonio García Megía y María Dolores Mira y Gómez de Mercado
El documento describe las alianzas energéticas de México con Canadá y Estados Unidos, incluyendo la Alianza México-Canadá y la Alianza para la Seguridad y la Prosperidad de América del Norte (ASPAN). Explica las áreas de cooperación en energía como marco regulatorio, gas natural, electricidad y más. También evalúa los resultados en seguridad energética e infraestructura eléctrica transfronteriza, e identifica pasos futuros como diversificar fuentes de energía y fortalecer el mercado energético trinacional
El documento describe las características de las empresas de base tecnológica que se han convertido en el modelo predominante en el tercer milenio. Estas empresas se basan en el conocimiento y la tecnología permanente de innovación, introduciendo rápidos cambios y siendo flexibles. También se enfocan en el ahorro de recursos y tratamiento de residuos de manera sostenible.
El documento ofrece reflexiones sobre la vida y la felicidad, enfatizando la importancia de apreciar a los seres queridos, seguir los sueños, superar el pasado y vivir cada día al máximo. Aconseja enviar el mensaje a aquellos que han dejado una huella en la vida de uno para iluminar su día y compartir momentos significativos.
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El documento proporciona definiciones de varios términos relacionados con el comercio internacional. Explica conceptos como carta de crédito, incoterms, organizaciones como la OMC, ALADI y el Banco Mundial, y documentos de transporte como el conocimiento de embarque. En resumen, ofrece un glosario de términos clave utilizados comúnmente en operaciones de comercio exterior.
1) El documento describe una iniciativa para estandarizar e interconectar los registros hipotecarios de Centroamérica para dinamizar la liquidez de los créditos hipotecarios.
2) Se realizaron entrevistas con 76 funcionarios bancarios, registradores y otros actores clave quienes expresaron opiniones favorables hacia la iniciativa.
3) El plan de acción incluye estandarizar instrumentos hipotecarios, reconocer validez transfronteriza y permitir titularización para crear un mercado secundario.
El documento describe los modelos de incubación y aceleración de empresas de base tecnológica. La incubación se refiere al proceso de identificar una idea y convertirla en un producto mediante la detección de oportunidades, investigación, desarrollo y pruebas. La aceleración implica transformar un producto en una empresa global mediante el modelado de negocios. También discute la importancia de la visión global, la mercadotecnia, la cadena de valor y la propiedad intelectual para el éxito de estas empresas.
El documento describe 10 tendencias que moldearán profundamente el panorama empresarial en la próxima década según Ian Davis de McKinsey. Estas incluyen cambios en los centros de actividad económica, el sector público y el consumidor, así como el impacto de la tecnología, la demanda de talento y recursos, y la conducta y estructura de las empresas. Davis argumenta que las empresas deben comprender estas tendencias para posicionarse estratégicamente y tener éxito a largo plazo.
ETI, les contraintes fiscales et sociales qui les détournent de la FranceFondation iFRAP
Le secteur industriel de la France est avec 12,6 % du PIB le plus faible de l’Europe à 14. Certes, tous les pays en question ont subi une désindustrialisation marquée entre 2000 et 2010, mais la France est dans le peloton de tête, avec - 5,1 %.1 Les trois pays, qui vont faire l’objet du « benchmark » auquel nous allons nous livrer à partir de l’examen de deux groupes industriels français, font nettement mieux : pour l’Allemagne avec 23,7 %, ce n’est pas une surprise, mais ça l’est plus pour le Royaume-Uni avec 15,7 et 16,6 % pour la Belgique.
Etude Apec - Rémunération des cadres, la singularité francilienneApec
Si la rémunération des cadres est liée à leur âge, aux caractéristiques de leur poste ou encore à la taille de leur entreprise, la dimension territoriale n’est pas neutre. En effet, les cadres en poste en Île-de-France ont des salaires plus élevés et sont plus souvent augmentés que ceux travaillant dans les autres territoires métropolitains.
Au-delà des écarts de niveau de vie, cette particularité francilienne est aussi liée à l’implantation de nombreux sièges sociaux, de grandes entreprises et d’activités tertiaires (conseil, ingénierie, recherche et développement, finance...) hautement qualifiées et à forte valeur ajoutée. Dans ces entités, les rémunérations des cadres y sont plus élevées qu’ailleurs.
Bilan d'étape de la convention État-Unédic-Pôle emploiUnédic
Le comité de suivi de la convention tripartite entre l'État, l'Unédic et Pôle emploi s'est réuni le 21 mai 2013. À cette occasion, le comité de suivi a examiné le bilan d'étape de la convention tripartite, signée le 11 janvier 2012. Conformément à la convention, ce bilan d'étape est rendu public par les institutions signataires. Le document fait le point sur l'avancement et les marges de progrès identifiés autour des 3 priorités fixées à Pôle emploi : la personnalisation de l'offre de services, une proximité plus forte avec les territoires, et l'optimisation des moyens. Il présente aussi les indicateurs de suivi de la convention tripartite.
Les chiffres de l'emploi et du chômage des personnes handicapées 2015 - Table...AVIE
Une reprise de l'intérim mais un chômage qui
continue de croître
Au 3ème trimestre 2015, l'emploi s'est stabilisé dans le
secteur marchand. Si l'emploi continue de baisser dans
l'industrie et la construction, il progresse dans le tertiaire du
fait notamment de la croissance de l'intérim (+50 000
emplois en un an, soit +9,5%).
Le taux de chômage est quant à lui en augmentation (+0,2
point en 3 mois). En moyenne sur le 3ème trimestre 2015, le
taux de chômage France entière s'établit à 10,6% de la
population active (10,2% en France métropolitaine). La
hausse concerne l'ensemble des tranches d'âge, mais plus
particulièrement les jeunes.
Pour les personnes handicapées, des difficultés
d'insertion qui persistent
Les personnes handicapées, dont le taux de chômage est de
18% soit près de deux fois plus que pour le tout public,
présentent toujours des difficultés particulières d’insertion
(âge élevé, plus faible niveau de formation...) qui se
matérialisent par une forte ancienneté d'inscription au
chômage : 785 jours en moyenne, soit plus de 200 jours de
plus que pour l’ensemble des publics.
Des résultats, en termes d'insertions et de
maintiens dans l'emploi, à nouveau en hausse en
2015
De janvier à septembre 2015, le nombre d'insertions est en
hausse de 6%, les Cap emploi ayant contribué à près de
54 000 recrutements de travailleurs handicapés, une
personne sur trois étant accompagnée depuis plus de deux
ans.
Par ailleurs, la croissance des maintiens dans l'emploi s'est
poursuivie (+10% en un an et +23% en deux ans), les Sameth
ayant réalisé plus de 14 000 maintiens sur les neuf premiers
mois de l'année, dont 71% dans des établissements de 20 salariés et plus.
Similaire à Fondation ifrap dossier pôle emploi (20)
Le gouvernement a de son côté prévu de mettre au point avec les partenaires sociaux un ensemble de cinq réformes qui ont fait
l’objet d’une lettre de cadrage. Instituer une indemnisation pour les démissionnaires et pour les travailleurs indépendants est à
la fois non souhaitable et contre-indiqué financièrement. La troisième réforme concernant la limitation par pénalisation des CDD
courts n’a qu'un enjeu limité, et lorsque nécessaire, devrait plutôt conduire à diminuer l'indemnisation qu'à pénaliser l'employeur.
Le contrôle accru des chômeurs est en revanche souhaitable. Enfin, le remplacement de certaines cotisations par la CSG ne saurait
justifier la participation de l’État à la gouvernance de l’Unedic.
Mais le gouvernement se garde bien d’évoquer certains autres sujets de fond qui fâchent, à savoir que de moins en moins
l’assurance chômage conserve son caractère assurantiel, dans la mesure où l’État exige de l’Unedic, dont les ressources pèsent
directement sur le coût du travail marchand, qu’elle finance des politiques publiques de solidarité qui devraient reposer sur l’impôt.
Ce faisant, l’État est responsable des déficits de l’Unedic, et ne craint pas de les augmenter encore avec l’indemnisation annoncée
des démissionnaires et des travailleurs indépendants. Nos préconisations prioritaires sont les suivantes :
❙ équilibrer le financement par l’Unedic des points de retraite acquis pendant les périodes de chômage (déséquilibre de 2 milliards) ;
❙ annuler ou réduire fortement le financement par l’Unedic de Pôle emploi (3,3 milliards) ;
❙ faire participer les entreprises publiques à l’assurance chômage (plusieurs milliards) ;
❙ mettre à la charge de l’État les indemnisations qui ressortissent à un objectif de solidarité nationale : intermittents du spectacle,
exonérations spéciales et éviter les subventions croisées (1 milliard pour les intermittents, 1 milliard pour les autres subventions).
Enfin des réformes paramétriques devraient aussi être menées :
❙ augmenter le ratio d’éligibilité en passant la durée minimum d’affiliation de 4 à 6 mois, et ultérieurement à 8 mois, sur une période
de 18 mois (1,8 milliard) ;
❙ baisser, au minimum, à 0,9 de jour indemnisé pour un jour cotisé le taux de transformation (1,2 milliard) ;
❙ supprimer les revenus de remplacement proches des revenus du travail ou supérieurs ;
❙ et en fonction de la mise en oeuvre des réformes ci-dessus, baisser le taux des cotisations patronales et salariales.
Une démarche inquiétante, alors que les résultats de l’incursion directe de l’État dans la politique industrielle de l’énergie (Areva, Alstom, EDF, éolien, solaire, agrocarburants) devraient inciter les gouvernements à se concentrer sur la fixation d’objectifs et non pas à la façon dont les acteurs les atteignent. Deuxième producteur mondial d’électricité, EDF est une entreprise prestigieuse, mais le niveau de son cours de bourse, 8 à 10 euros contre 32 en 2005 à l’ouverture de son capital, donne la mesure de son affaiblissement. Une situation d’autant plus inquiétante que le paysage énergétique est bouleversé : fin probable des tarifs réglementés, liberté de choix des consommateurs, concurrents français et étrangers, nouveaux modes de production, contestation du nucléaire et des éoliennes, surcoût des énergies renouvelables. Et des doutes existent sur le fondement même de la transition énergétique, le dernier bilan prévisionnel du gestionnaire du réseau de transport électrique (RTE) présentant des scénarios où la consommation d’électricité augmenterait au lieu de diminuer comme décidé dans la loi de 2015.
Avec 85 % du capital d’EDF, l’État français peut difficilement esquiver sa responsabilité. Une stratégie de l’État actionnaire caractérisée par le court-termisme, utilisant EDF pour enjoliver, jusqu’aux élections suivantes, le taux de chômage, l’inflation, le niveau de vie des Français ou le budget de l’État. Une tentation irrésistible quand il n’existe pas de contre-pouvoirs diversifiés comme le sont les actionnaires privés des grandes entreprises. Pour surmonter définitivement ces dysfonctionnements et redonner confiance aux salariés, aux clients et aux actionnaires, le seul levier efficace au niveau français consiste à réduire les interventions de l’État. Au niveau européen, c’est l’application à l’électricité des règles classiques du commerce international.
France : définir un chemin réaliste de transition énergétique.
Ramener immédiatement à 70 % la part de l’État au capital d’EDF.
Nommer une majorité d’administrateurs indépendants de l’État, français et étrangers.
Séparer les activités régulées de réseau des activités concurrentielles de production et de vente d’électricité : privatiser les réseaux électriques et leurs gestionnaires.
Voter une loi engageant l’État à réduire à 30 % sa part dans le capital d’EDF en 2022, après la mise en route des trois premières centrales EPR (Flamanville, Finlande, Chine).
Europe : faire appliquer par Bruxelles les règles de la concurrence internationale, ouverture du marché de l'électricité, mais interdiction des politiques de subventions-dumping qui perturbent les systèmes électriques étrangers.
Protection sociale : Faire baisser les 42 milliards de coûts de gestion Fondation iFRAP
En France, les dépenses de protection sociale atteignent 746,6 milliards d’euros en 2015. Au titre des seuls coûts de gestion la France
se situe à 4,31 % des dépenses de prestations selon Eurostat là où l’Union européenne est à 3 % et la zone euro à 15 pays à 3,51 %, soit
de 5 à 9 milliards d’euros de coûts supplémentaires par rapport à nos partenaires européens. Et encore, ces dépenses ne tiennent pas
compte des frais financiers, ni des frais de gestion liés au versement des prestations sociales financées par l’État et les collectivités
locales, frais conventionnellement estimés à… 0. Les coûts de gestion réels restent donc largement sous-évalués.
La Fondation iFRAP est parvenue à l’évaluation suivante : les coûts de gestion réels de la protection sociale représentent au
moins 42 milliards d’euros. Un montant substantiel qui laisse envisager d’importantes pistes d’économies, insuffisamment
exploitées, alors qu’elles sont souvent relayées dans des rapports parlementaires, rapports d’inspection ou de la Cour des
comptes. Par exemple, notre enquête sur l’absentéisme dans les CPAM montre un nombre de jours d’absences très élevé, en
moyenne de 36,8 jours par agent.
Ces chantiers, auxquels aucun gouvernement n’a pour l’heure osé s’attaquer, ont déjà été lancés chez nos voisins anglais,
allemands ou néerlandais, lesquels ont su réformer leur système de protection sociale afin d’en améliorer l’efficience. Aujourd’hui,
la maîtrise des frais de gestion est indissociable d’une réforme en profondeur de notre modèle social.
Emmanuel Macron avait durant sa campagne déclaré vouloir créer un versement social unique et automatique en matière d’aides
sociales pour lutter contre le non-recours. Il s’est aussi déclaré pour un régime universel de retraites pour en finir avec la
complexité du système. La Fondation iFRAP estime qu’il est possible à l’horizon du quinquennat d’envisager au moins 5 milliards
d’euros d’économies annuelles sur la gestion de notre système social.
Les coûts de gestion de la protection sociale représentent 42 milliards d’euros dont 6,9 milliards de frais financiers et au moins
4,1 milliards pour les frais liés aux prestations de l’État et des collectivités locales.
Il est possible d’économiser de 5 à 9,5 milliards d’euros sur les coûts de gestion à l'horizon 2025 une fois que toutes les
réformes d'ampleur de la protection sociale auront été menées, dont :
❙ 2 à 3 milliards d’euros sur les retraites ;
❙ 2,5 milliards d'euros sur les prestations de solidarité logement-pauvreté-famille et 5 milliards à terme avec une réforme
complète de l'allocation sociale unique (ASU) ;
❙ santé : 0 à 1 milliard d'euros ;
❙ emploi : 0,5 milliard d'euros.
Réformer le syndicalisme : mandats, financement, représentativité Fondation iFRAP
Dans quelle mesure la paix qui a présidé dans les négociations ayant abouti à la réforme n’a-t-elle pas eu pour contrepartie l’assurance donnée aux syndicats qu’on ne changerait rien au syndicalisme ? Quoi qu’il en soit, il y a à regretter que la réforme ambitieuse du droit du travail ne se soit pas accompagnée de son indispensable complément. Raison de plus pour s’atteler à la tâche.
Les propositions de la Fondation iFRAP
Mesures concernant le fonctionnement du syndicalisme dans les entreprises :
❙ En complément des réformes bienvenues des ordonnances en faveur des TPE et PME, augmenter les seuils d’application, augmenter les matières où les dérogations aux accords de branches sont autorisées, permettre les consultations par les employeurs jusqu’à 50 salariés, supprimer la différenciation entre DP mandatés et DP non mandatés.
Supprimer le monopole de présentation au premier tour des élections professionnelles.
Diminuer les heures légales et supprimer les heures extra-légales de délégation dans les secteurs public et privé.
Limiter à un seul renouvellement de 4 ans les mandats des représentants du personnel et supprimer la règle de l’insaisissabilité des biens des syndicats.
Interdire pour une seule personne le cumul d'heures de délégation supérieur à 50 % du temps de travail.
Objectif : diminuer d'un tiers le nombre de mandats de représentants des salariés.
Mesures concernant le financement des syndicats :
Assurer une véritable transparence financière à tous les niveaux syndicaux.
Supprimer les financements extra-légaux, les « caisses noires », les financements restants provenant du paritarisme, et le financement de l’AGFPN.
Tout mettre en oeuvre pour assurer un financement par les cotisations des adhérents qui doit remplacer l’audience électorale comme critère d’attribution des ressources.
Instaurer sous certaines conditions le « chèque syndical ».
Modernisation de la vie publique : les propositions de la Fondation iFRAPFondation iFRAP
la suppression de la réserve parlementaire ;
l’interdiction des emplois familiaux ;
le non-cumul des mandats – que nous proposons toutefois d’étendre aux mandats de même nature et non plus
seulement identiques ;
la mise en place d’un registre des déports – en attirant cependant l’attention sur les cas de conflits d’intérêts
public-public ;
l’encadrement des activités parallèles de conseil.
Nous proposons d’aller plus loin avec :
une réduction du nombre de parlementaires : une des propositions phare de modernisation des institutions du candidat Macron, pour l’heure « oubliée ». Il s’agit selon nous de faire passer le nombre de députés de 577 à 350 et le nombre de sénateurs de 348 à 150. Cette mesure permettrait 256 millions d’euros d’économies ;
les fonds ainsi dégagés seraient utilisés à la revalorisation du traitement des parlementaires liée au renforcement de leurs attributions (pouvoirs d’évaluation et de contrôle) ;
un renforcement des sanctions pour les absentéistes ;
la transparence totale des indemnités (pour les parlementaires et les élus locaux) et la centralisation de la gestion des crédits collaborateurs ;
un renforcement du contrôle éthique au Parlement ;
le perfectionnement du registre des représentants d’intérêts.
Le quinquennat à venir porte la lourde responsabilité de mener les réformes nécessaires au pays. Il faut non seulement un exécutif efficace, mais aussi – et c’est essentiel – un pouvoir législatif rénové, qui inspire confiance aux Français et se montre exemplaire en toutes circonstances.
Etat actionnaire : 33 milliards d'euros de privatisations Fondation iFRAP
L’État actionnaire, c’est 1 750 participations directes, pour une valeur comptable de 98,9 milliards d’euros et 538,6 milliards de chiffre d’affaires en 2015. Au sein de l’OCDE, la France est de loin le pays dans lequel les entreprises publiques emploient le plus (800 000 personnes soit 3,3 % des emplois salariés contre 2,5 % en moyenne pour l’OCDE).
Le ministère de la Défense est le ministère qui s’est le plus réformé et réorganisé ces dernières décennies, sous la pression des coupes budgétaires successives. Avec les conséquences que l’on sait : même si notre armée reste théoriquement capable de mener n’importe quel type de mission, les nombreuses baisses d’effectifs dans les forces de combat et surtout dans les fonctions de soutien, mettent clairement en danger notre capacité à gagner les guerres présentes et à venir.
Alors que les menaces et risques s’accroissent, diminuer sans cesse notre effort nous rendrait incapables de conserver à terme un outil militaire capable d’engagements de haute intensité. Même si les attentats récents ont brutalement remis en lumière ces questions dans nos sociétés occidentales, inverser la tendance sur le long terme nécessitera d’y investir un capital politique très conséquent. Il est temps de modifier profondément les équilibres. La question se pose alors : quelle est la trajectoire budgétaire envisageable pour atteindre l’objectif de 2% du PIB en dépenses annuelles de Défense ? Il existe deux trajectoires possibles, l’une pour atteindre cet objectif dès 2022, l’autre en 2025.
C’est en faveur de la première que nous nous positionnons. Concrètement, nous proposons une impulsion budgétaire importante une fois les élections présidentielles achevées : il s’agirait de réaliser et de voter une nouvelle loi de programmation militaire 2018-2023 à l’automne 2017, comprenant quelque 240 milliards d’euros (constants 2017) sur sa période d’exécution. Cela représenterait quelque 50 milliards d’euros supplémentaires par rapport à la loi de programmation militaire initiale 2014-2019. Notons que le critère des 2% n’est pas suffisant, particulièrement à cause de notre dissuasion nucléaire. À terme, c’est certainement les 3% du PIB qu’il faut viser comme seuil des dépenses militaires, soit quelque 65 milliards d’euros par an. Mais les 2% sont déjà une étape indispensable.
Objectifs généraux de la prochaine LPM :
Atteindre un budget de Défense annuel correspondant à 2% du PIB en 2022 et adopter ce chiffre comme plancher absolu ;
Adapter notre outil militaire aux engagements actuels et futurs, notamment en poursuivant l’augmentation des forces de combat et le soutien qui y sont associés ;
Résorber les déficits capacitaires en totalité sans aucunement délaisser les investissements concernant la préparation de l’avenir et les équipements de générations suivantes, y compris les équipements liés à la dissuasion nucléaire.
Plus que d'un grand soir fiscal, il s'agit d'envoyer un message fort à nos fortunes (expatriées ou non), nos créateurs et nos talents pour leur redonner confiance et libérer leur potentiel d’innovation. D’urgentes mesures de réforme de la fiscalité du patrimoine s’imposent alors que la France figure parmi les pays où la fiscalité est la plus lourde dans ce domaine. Pour frapper fort, nous proposons de supprimer l’ISF et l’exit tax dès 2017, de revenir au prélèvement forfaitaire libératoire, de renforcer les mesures favorisant l’investissement au capital des entreprises et de mettre en place un plafonnement global à 60 %. D’autre part, notre impôt sur le revenu se caractérise par une grande complexité et une très forte concentration sur la minorité de foyers qui y sont soumis (45%). La première mesure à prendre est l'abandon du projet fou du prélèvement à la source, une «usine à gaz» qui viendrait étouffer, dans une nouvelle couche de complexité inutile, nos entreprises. Ensuite, il faut préparer une réforme de l’impôt sur le revenu pour l'appuyer sur une assiette clarifiée et sur un nombre plus important de contributeurs, notamment en s’assurant qu’un euro perçu au titre de la solidarité soit imposé comme un euro issu du travail (avec comme idée, qu'à terme, notre système de redistribution et de solidarité passe dans une logique de crédit d'impôt pour les foyers concernés). Pour préparer ces chantiers et fixer un cadre pour la prochaine mandature, il est nécessaire d’agir dès les premiers mois et d’envoyer des signaux forts aux Français et aux investisseurs. C’est pour cela que nous recommandons de graver dans le marbre d'une loi de finances rectificative 2017 (en juillet 2017), les premières mesures de ce choc fiscal. Attendre le projet de budget 2018 pour réformer, c'est prendre le risque de manquer encore une fois l'occasion d'assainir les finances publiques françaises. Souvenons-nous lorsqu'un Premier ministre nous promettait une remise à plat fiscale en 2013 : nous l'attendons toujours. Voici pourquoi dès 2017 nous proposons de :
Supprimer l'ISF ;
Supprimer l'exit tax ;
Renforcer l’investissement en faveur du financement des entreprises ;
Mettre en place un plafonnement fiscal global à 60%;
Abroger le prélèvement à la source ;
Réformer et simplifier l'impôt sur le revenu ;
Revenir au prélèvement forfaitaire libératoire ;
Imposer au premier euro les droits sociaux ;
Baisser les dotations aux collectivités locales.
Le cadrage budgétaire de ces mesures est présenté en page 24 et le texte de la loi de finance.
Bilan 2007-2017 : Fiscalité, dette, dépenses publiques, chômageFondation iFRAP
Au moment crucial de la préparation de la mandature 2017-2022, il est temps pour les candidats de réfléchir aux réformes qu’ils souhaitent mettre en oeuvre au cours du prochain quinquennat pour redresser notre économie et restaurer notre indépendance financière. Nous avons pris le parti de regarder cette décennie passée à l’aune des indicateurs suivants : dépenses publiques et emploi public, prélèvements obligatoires, dette et déficit, chômage et emplois aidés, emploi marchand et création d’entreprises, simplification. Des thèmes sur lesquels, les présidents avaient pris des engagements sur les deux derniers quinquennats.
Avec un décryptage des mesures engagées et de l’évolution de ces indicateurs dans d’autres pays d’Europe, nous voulons montrer que diminuer la part des dépenses publiques dans la richesse nationale, réduire le déficit et la dette par rapport au PIB, baisser les impôts et le taux de prélèvements obligatoires pour relancer la création d’emplois marchands et renouer avec une croissance au-dessus de 2 % par an, tout cela est possible et nécessite une stratégie. Si le prochain gouvernement veut voir le fruit de son travail se réaliser sur le quinquennat, il devra mettre en oeuvre les réformes nécessaires, et ce, dès les premiers jours de son mandat.
Intérieur, Renseignement, Défense, Justice : La nécessaire remise à niveauFondation iFRAP
Malheureusement, il apparaît que l’État ne se donne plus les moyens de telles ambitions dans le domaine, et ce depuis plusieurs années déjà. Les dépenses régaliennes dans le périmètre retenu dans cette étude, à savoir l’Intérieur, le Renseignement, la Défense, la Justice3 n’ont cessé de diminuer depuis des décennies. Si elles représentaient 6,5 % de la richesse nationale en 1965, elles avaient chuté à 4,5 % au début des années 1990 avant de tomber à à peine 2,8 % du PIB en 2015. Cette diminution est symptomatique et liée au fait que, sous le poids accru des transferts sociaux, l’État-providence a progressivement relégué l’État régalien au second plan. Dans une perspective internationale, la comparaison des dépenses régaliennes avec nos voisins européens met également en évidence notre retard. Comparable à la France par son poids économique, sa population mais aussi les menaces qui pèsent sur lui, le Royaume-Uni a consacré 2,2 % de son PIB à la Défense en 2014 là où la France dépensait 1,7 % et 2 % aux missions de sécurité et d'ordre public là où la France n'investissait que 1,6 % de son PIB.
Dans cette étude, la Fondation iFRAP dresse un panorama de l'État régalien en passant au crible les moyens mis à sa disposition et les effets des réformes de ces dernières années. Pour chacun des trois ministères régaliens nous formulerons des recommandations pour renforcer l'efficacité de ces missions essentielles dans le contexte exigeant qui est le nôtre aujourd'hui.
Ces recommandations demandent un effort budgétaire important de l'ordre de 2,1 milliards d'euros de dépenses supplémentaires annuelles entre 2018 et 2022, qui se concentre dans des investissements supplémentaires en matière pénitentiaire (500 millions d'euros), seule façon de parvenir à un objectif d'encellulement individuel en 2025 et dans la Défense (accélération du renouvellement des matériels en cours) pour 1,6 milliard d'euros. Cet effort s'accompagnera également d'embauches d'environ 15 000 agents dans les ministères régaliens (Justice, Défense, Police/Gendarmerie) d'ici 2022. Et pourra en partie s'appuyer sur des ressources tirées d'une réorganisation des personnels et des conditions de travail, de la mutualisation ou de l'externalisation de fonctions support, de la rationalisation/redéfinition de certaines missions des forces de sécurité
Les systèmes de retraite et de santé français constituent les postes de dépenses de loin les plus importants de notre protection sociale. Et avec respectivement 14 % et 12 % du PIB, ils se situent parmi les plus chers des pays d’Europe. Compte tenu du vieillissement de la population et des changements dans les risques sanitaires que ce vieillissement entraîne (prédominance des maladies chroniques et liées à la dépendance), mais aussi compte tenu du poids de la dette sociale (135 milliards d’euros restent à amortir par la Cades) ces deux piliers de notre protection sociale doivent être réformés, ce qui implique de ne pas avoir peur de repenser notre modèle social.
Mais les réformes à mener ne sont pas les mêmes : la retraite est un risque au sens de la Sécurité sociale certain. Le gérant doit assurer un travail simple: collecter les cotisations, prévoir le nombre d’actifs et de retraités, verser les retraites en appliquant des règles précises. Il doit surtout assurer l’équilibre en fonction de paramètres limités et, pour certains, sur lesquels il ne peut quasiment pas agir (démographie). Il dispose de peu de latitude : l’âge, le montant de la pension et le taux de cotisation. Le déficit de compétitivité de la France écarte la possibilité d’augmenter les cotisations pour financer le système. Dès lors, il faut :
Reporter l’âge l’égal à 65 ans en 2028 ;
Créer un régime unique et universel par points ;
Aligner les systèmes de retraite public et privé ;
Introduire une part de capitalisation sans augmenter le montant total des cotisations.
La santé est un risque aléatoire et la qualité de la prestation de soin (hôpital, médecine de ville, médicaments) est très variable. La responsabilité du gérant d’un système d’assurance maladie est très différente puisqu’il va devoir choisir, parmi un large panel de solutions, la meilleure solution au meilleur coût. La santé est par ailleurs un domaine où – contrairement à la retraite – l’innovation joue un rôle essentiel. Face à cela, le gérant doit se poser plusieurs questions : quel prix accepter de payer ? Quel fournisseur de soins recommander à ses assurés ? Quels progrès thérapeutiques encourager ? C’est ce rôle complexe qui justifie une diversité de gérants de l’assurance maladie et leur mise en concurrence par les assurés. D’où nos propositions :
Mandats politiques : Passer de 645 000 à 114 000 élusFondation iFRAP
Dans le cadre des élections présidentielles, les candidats commencent à parler d’une baisse du nombre de parlementaires. La réduction du nombre de députés à environ 350 et du nombre de sénateurs autour de 150 est devenue une évidence. Mais la France ne doit pas être en reste et le prochain quinquennat sera l’occasion d’entamer avec courage la baisse du nombre de strates et du nombre de mandats locaux.
À commencer par les communes ! Il faudra réduire le nombre de conseillers dans les grandes villes mais aussi fusionner les communes de moins de 5 000 habitants avec, d’ici à 2020, 10 000 supercommunes de 5 000 habitants au lieu des 36 000 communes que l’on compte actuellement. Cette refonte de la carte communale s’accompagnerait d’une suppression de l’échelon intercommunal. Cela permettrait aussi de renforcer l’indemnisation des conseillers municipaux pour ne plus les inciter à multiplier les mandats. La France se singularise encore par une pratique quasi généralisée du cumul des mandats. 80 % des parlementaires français cumulent leur mandat avec une fonction exécutive locale, contre 24 % en Allemagne et 3 % au Royaume-Uni. Il sera nécessaire également de réduire le très grand nombre de conseillers régionaux aujourd’hui au nombre de 1 880. Le bon objectif serait d’arriver à environ 660 conseillers régionaux, soit une cinquantaine par région. Avec de telles réformes, le nombre d’élus baisserait substantiellement de 645 124 à 114 000 élus et ramènerait la France dans un taux de représentation équivalent à celui de l’Allemagne ou des États-Unis, soit environ un élu pour 600 habitants.
Les propositions de la Fondation iFRAP ;
1 élu pour 100 habitants en France contre 1 élu pour 500 en Allemagne et 1 pour 600 aux États-Unis ;
La France compte 645 124 élus, objectif : réduire à 114 000 d’ici 2022, soit un élu pour 600 habitants ;
Pour y parvenir, supprimer les strates intercommunales et départementales ;
Réduire le nombre de maires et de conseillers municipaux mais mieux les indemniser en regroupant les communes de façon à atteindre 5 000 habitants minimum ;
Réduire le nombre de parlementaires à 350 députés et 150 sénateurs ;
Enfin, pour permettre le renouvellement de la vie politique, il faut introduire une limitation des mandats dans le temps (deux ou trois consécutifs) et au même titre l’obligation de démission de la fonction publique dans le cadre d’un engagement politique d’un agent public.
Refonder la croissance énergétique sans oublier la croissance ! Fondation iFRAP
Réduire les émissions de CO2 de 40 % en 2030 et 75 % en 2050, par rapport à 1990 ;
Réduire la consommation finale d’énergie de 20 % en 2030, 50 % en 2050 ;
Porter la part des énergies renouvelables à 23 % en 2020, 32 % en 2030 ;
Réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité de 33 % d’ici 2025.
Un plan qui n’aurait pas dû négliger deux objectifs essentiels :
Minimiser les prix de l’énergie pour les consommateurs ;
Maximiser l’indépendance énergétique de la France.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES, principalement le CO2) est un objectif clair, mais les méthodes imposées pour y parvenir soulèvent de sérieux doutes. La faisabilité de la baisse de la consommation d’énergie est peu crédible. Elle n’est pas effective malgré dix ans de crise économique, d’investissements dans les économies
d’énergie et de campagnes massives de communication. De son côté, le coût brut des nouvelles énergies renouvelables, de deux à huit fois supérieur au niveau du marché de gros en ce qui concerne l’électricité, est insupportable pour les ménages et les entreprises. Quant à la baisse d’un tiers de la part du nucléaire d’ici 2025, elle est contradictoire avec l’objectif CO2 et irréaliste.
La consommation française d’énergie est modérée par rapport aux autres pays industrialisés, et ses émissions de gaz à effet de serre sont très faibles. Avec 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, notre pays ne peut pas sacrifier seul son économie.
Libérer nos écoles, nos collèges et nos lycéesFondation iFRAP
En juillet dernier, une hausse du budget éducation de 2 milliards d’euros a été annoncée pour 2017. Une annonce qui résume bien la politique éducative des derniers gouvernements successifs : le saupoudrage de chèques, c’est la seule solution quand on ne veut pas lancer les réformes nécessaires et qu’on craint des grèves d’enseignants particulièrement médiatisées. Et pourtant, plus personne n’est satisfait : ni élèves, ni enseignants, ni parents d’élèves. Tous se plaignent des classes surchargées. Et pourtant, 855 028 enseignants, cela revient à compter 15,3 élèves par enseignant. Tous se plaignent du manque de moyens. Et pourtant, en comparant la dépense d’éducation des enseignements public et privé, on constate que ce dernier produit le même résultat pour 34,5 milliards d’euros de moins. La vérité, c’est que la France a fait le choix d’une fausse décentralisation. On a multiplié les strates, les niveaux de décision avec l’État qui emploie les enseignants aux travers de ses 30 académies (et 17 nouvelles régions académiques !) et 97 directions académiques. Les communes ont en charge uniquement les bâtiments des écoles et leurs effectifs techniques, les départements pour leur part, les bâtiments des collèges et les transports d’élèves handicapés, les régions supervisent les bâtiments des lycées et les effectifs techniques, une partie de la formation en alternance, des lycées professionnels et des transports scolaires… Une organisation unique en son genre et que personne ne nous envie. La réforme de notre système éducatif est une question capitale à laquelle les gouvernements n’ont pas voulu s’atteler. Plus inquiétant, pour l’instant on entend trop peu les candidats à la présidence de la République proposer vraiment des réformes structurelles.
Pourtant, si nous voulons un système éducatif dont les résultats ne s’enfoncent plus année après année, les maîtres mots doivent être :
La décentralisation du pilotage de l’Éducation au niveau des régions et des communes ;
La responsabilisation des chefs d’établissement qui doivent devenir les vrais managers des équipes ;
L’autonomisation grandissante des établissements sur la gestion RH et la gestion du budget ;
La délégation de gestion des établissements publics doit être possible quand les décideurs locaux le souhaitent ;
La suppression du « plafond de verre » des accords Lang-Couplet (1993) qui fixent les moyens du privé sous contrat à 20 % du budget global de l’action éducatrice de l’État ;
L’innovation en encourageant la créativité pédagogique des enseignants et en facilitant la création d’écoles hors contrat.
Fonction publique : Statut, primes, évaluation, temps de travailFondation iFRAP
Réformera ou réformera pas ? S’agissant de la fonction publique, beaucoup a été dit, peu a été fait. Le nombre d’agents et le coût pour les finances publiques augmentent invariablement quel que soit le Gouvernement au pouvoir. Nous comptions 5,2 millions d’agents dans les trois fonctions publiques (État, collectivités locales, hôpitaux publics) en 2008 et 5,4 en 2014.
Avec 278 milliards d’euros de dépenses en 2014, la masse salariale des personnels publics de la France représente toujours 13 % de notre richesse nationale quand les Allemands sont à 7,7 % et les Britanniques, à 9,5 %. On constate que tous les pays, y compris les plus connus pour leur État-providence, sont passés à des embauches de leurs personnels publics non plus sous statut, mais sous contrat et donc sans emploi « à vie ». La Suède compte plus de 99 % d’agents contractuels, le Royaume-Uni, 90 %, l’Allemagne, 60 %, quand la France en compte à peine 17 %.
Dans la perspective de 2017, les objectifs doivent être les suivants :
Réduire de 440 000 le nombre de postes d’ici 2022 dans les trois fonctions publiques (sauf dans le régalien où nous prévoyons d’embaucher 15 000 agents) ;
Ramener à 11 % le poids des rémunérations des agents publics dans le PIB, soit 15 milliards d’euros d’économies d’ici 2022.
Pour cela, la Fondation iFRAP formule 15 propositions parmi lesquelles :
Geler les embauches pendant cinq ans ;
Embaucher sous contrat de droit privé les nouveaux entrants dans la fonction publique et permettre à ceux qui veulent passer du statut au contrat de le faire ;
Favoriser les départs volontaires et créer une bourse locale de l’emploi public ;
Mettre fin au principe d’unicité de la fonction publique en matière de points d’indice et introduire une part de rémunération au mérite ;
Réduire le pouvoir devenu trop important des commissions paritaires ;
Remonter le temps de travail des agents à 1 750 heures annuelles contre 1 607 heures théoriques actuellement.
La trajectoire 2017-2027 des finances publiques pour la croissanceFondation iFRAP
Les objectifs à atteindre ? Diminuer la part des dépenses publiques dans la richesse nationale, réduire le déficit et la dette par rapport au PIB, baisser les impôts et le taux de pré- lèvements obligatoires. Non pas pour faire plaisir à la Commission européenne mais pour relancer la création d’emplois marchands et renouer avec une croissance au-dessus de 2 % par an, ce dont nous sommes loin depuis 2012. Pour cela, il faut une stratégie. Chaque projet de réforme devra être accompagné d’un chiffrage et d’un calendrier précis. L'erreur faite en 2012 a été de lancer des augmentations d’impôts tous azimuts pour redresser les comptes publics sans avoir calculé ce que cela créerait comme mauvais chocs sur notre économie. Si le gouvernement a compris que le matraquage fiscal décidé était allé trop loin, le virage a été trop tardif pour en voir les fruits avant la fin du quinquennat. Si le prochain gouvernement ne veut pas travailler pour le suivant, il devra mettre à profit tout le temps imparti dès les premiers jours. La Fondation iFRAP propose dans cette étude une modélisation de la trajectoire des finances publiques pour 2017-2027 pour retrouver le plein-emploi et la croissance. Cette trajectoire consiste en : ❙ des économies de dépenses (100 milliards d’euros de baisse, dont 23 milliards de cessions d’immobilier de l’État ou des collectivités) concentrées sur la période 2017-2022 sauf pour ce qui concerne les retraites où les réformes durent jusqu’en 2027 ; ❙des baisses de prélèvements obligatoires (environ 90 milliards d’euros) étalées jusqu’en 2024 ; ❙des cessions d’actifs venant augmenter exceptionnellement les recettes publiques (20 milliards d’euros d’ici 2024) pour accélérer le désendettement et atteindre moins de 80 % de dette par rapport au PIB dès 2026. Nous proposons de fixer un maximum de 50 % de dépenses publiques par rapport au PIB en 2022. Dès les cinq premières années, la baisse des prélèvements obligatoires donnera la priorité à la baisse de la fiscalité sur le capital et à la diminution de la fiscalité sur les entreprises. Le plan de redressement modélisé par la Fondation iFRAP offre un motif d’espoir. Si nos pré- conisations sont appliquées, le PIB marchand de la France devrait remonter fortement d’ici à 2022 et atteindre, cette année-là, 1 723 milliards d’euros. C’est fondamental car la création de valeur ajoutée marchande permet la création d’emplois marchands : 739 000 d’ici 2022. Nous ne sommes pas condamnés au marasme
Le résultat n’est pourtant pas à la hauteur de cet effort. Dans les zones tendues, où la crise du logement se concentre, la puissance publique est incapable de trancher entre loger les plus pauvres et « faire de la mixité sociale ». D’où un paradoxe stupéfiant. En zone urbaine, les locataires les plus pauvres (premier décile de revenus) sont majoritairement logés dans le parc privé tandis que 25 % des occupants de logements sociaux appartiennent aux cinq derniers déciles de revenus.
Dès lors, la construction de logements sociaux est une fuite en avant : il en faut toujours plus. Entre 1985 et 2011, on observe une augmentation de 53 % du parc social. Sur la même période, les bailleurs privés ont été peu à peu dégoûtés à cause d’une fiscalité exorbitante passée de 37 milliards d’euros en 2000 à 63 milliards en 2013. Avec la loi SRU renforcée en 2013 et aujourd’hui le projet de loi « égalité et citoyenneté », c’est une nouvelle étape qui est franchie dans la bureaucratisation du logement. On a trop longtemps stérilisé l’épargne des Français en canalisant subventions et prêts sur fonds du livret A. Simplification des structures, simplification des financements, baisse des coûts de gestion, il est temps de poser la question de la réforme du logement social.
La politique publique du logement coûte 2,3 % du PIB, un chiffre deux fois supérieur à la moyenne européenne ;
500 organismes de logement social gère un parc de 4,7 millions de logements. En Île-de-France ils sont 143 organismes ;
Les aides publiques en direction des bailleurs sociaux représentent 9 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent 7 milliards d’aides personnelles que perçoivent directement les bailleurs sociaux ;
Les HLM présentent une trésorerie égale à sept mois de loyers, soit 10 milliards d’euros, ou l’équivalent de 20 années d’aides à la pierre ;
Les aides personnelles au logement sont avant tout des aides sociales : leur montant (17 milliards d’euros) est supérieur aux allocations familiales (12,5 Mds) ou encore au RSA socle (7,8 Mds).
1. Pôle emploi ❚ DOSSIER
PÔLE EMPLOI,
L’URGENCE
D’UNE RÉNOVATION
À l’heure où le chômage est devenu une préoccupation nationale, il est impératif de
dresser un état des lieux de notre service public de l’emploi. Depuis 2008, il est assuré
essentiellement par Pôle emploi. Face à un afflux massif de demandeurs d’emploi en
raison de la crise, le service public a fait appel à des opérateurs privés. La sous-traitance
de prestations à des opérateurs privés de placement (OPP) a été fortement développée.
Ce mode de gestion est chose courante dans de nombreux pays. Ainsi, le Royaume-Uni
comme l’Australie font massivement appel à des opérateurs privés. Accompagnement
individualisé et spécialisation des agents sont les principes qui fondent le succès de ces
modèles, mais que Pôle emploi n’a pas encore vraiment intégrés, Pôle emploi où l’on
compte en moyenne 160 chômeurs par agent.
À l'heure où le nouveau directeur de Pôle emploi, Jean Bassères, présente son plan 2015,
la Fondation iFRAP pose la question : comment réformer ce système qui ne satisfait ni les
agents, ni les demandeurs d’emploi, ni les entreprises ? C'est l'objet de notre étude.
❚ Avec des effectifs totaux pourtant plus nombreux dans le service public de l'emploi
français qu'au Royaume-Uni, 62 000 contre 53 000 équivalents temps plein, Pôle emploi
accompagne moins bien les demandeurs d'emploi.
❚ La logique du métier unique pour tous les agents, qui a prévalu avec la fusion,
s'est soldée par un échec.
❚ D'après nos estimations, le coût de placement dans un emploi durable par Pôle emploi
est environ 1 000 euros plus cher que par un OPP.
❚ Les modèles britannique et australien pourraient inspirer une réforme, aujourd'hui
devenue indispensable, de Pôle emploi. Eux privilégient la spécialisation, l'externalisation
des missions et la mutualisation des données et des outils.
ÉTUDE RÉALISÉE PAR SIMON BOUTELOUP ET JEAN-HIPPOLYTE FEILDEL ▪▪▪
Société Civile n° 126 ❚ Juillet-août 2012
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2. DOSSIER ❚ Pôle emploi
10
1❙ Apprendre des bons exemples
étrangers
Un rapide regard sur les taux de chômage hors le rôle premier de la situation économique dans
de France, donne la mesure à la fois de l’ur- la résorption ou non du chômage, mais bien
gence qu'il y a à renforcer notre service public de rechercher comment, à conjoncture égale,
de l’emploi, et de l’efficacité d’autres pays dans permettre à plus de sans-emploi de retrouver
ce domaine. Il ne s’agit évidemment pas de nier un travail.
10
9
8
7
6
5
4
3 France
Royaume-Uni
2
Australie
1
Moyenne OCDE
0
2007 2008 2009 2010 2011
Il n’est jamais inutile de s’inspirer de modèles souligne une différence fondamentale entre les
étrangers aux résultats probants. Voici un bref deux systèmes en ce qui concerne l’importance
aperçu des points clés qui font des services accordée à l’accompagnement des chômeurs.
publics de l’emploi britannique et australien des C’est cette différence qui semble la plus perti-
exemples instructifs pour la France en matière nente pour expliquer la différence de réussite
de placement des demandeurs d’emploi. des deux SPE. « L’action du SPE, focalisée sur
l’intensification des contacts avec les demandeurs
Le service public de placement d’emploi en Grande-Bretagne […], entraîne une
britannique sortie plus précoce du chômage pour une fraction
Au Royaume-Uni, l’accompagnement et le pla- significative de demandeurs d’emploi lorsqu’elle
cement des demandeurs d’emploi sont assu- est bien ciblée ; cette moindre durée du chômage
rés d’une part par l’agence publique Jobcentre se traduit par une diminution des dépenses d’in-
Plus (qui se charge aussi de l’indemnisation des demnisation pesant sur les finances publiques, ce
chômeurs) et d’autre part par des organismes qui peut conduire à une économie supérieure aux
privés à but lucratif ou non. Un rapport de l’Ins- coûts engendrés par l’intensification des contacts. »
pection générale des finances (IGF) publié en (rapport IGF, p. 3). Au total, le rapport évalue
janvier 2011 compare notamment les services à 50 % la part des effectifs du SPE britannique
publics de l’emploi français et britannique. Il qui se consacre directement à l’accompagne-
Société Civile n° 126 ❚ Juillet-août 2012
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3. Pôle emploi ❚ DOSSIER
Effectifs comparés en équivalents temps plein (ETP) pour l’ensemble
des SPE français et britannique (hors sous-traitance)
Effectif ETP Effectif ETP pour 11
Effectifs du SPE
pour 10 000 chômeurs 10 000 demandeurs d’emploi
(hors sous-traitance)
au sens du BIT (statistiques nationales)
France 62 056 215 150
Royaume-Uni 53 844 221 349
Source : rapport IGF n° 2010-M-064-02.
Effectifs comparés des missions d’accompagnement
des demandeurs d’emploi (hors sous-traitance)
Effectif ETP pour 10 000 chômeurs Effectif ETP pour 10 000 Demandeurs
au sens du BIT d’Emploi (statistiques nationales)
France 71 50
Royaume-Uni 113 178
Source : rapport IGF n° 2010-M-064-02.
ment des chômeurs, contre 33 % seulement en chômeur entre 530 et 800 euros. Le taux de 1❚
Le ministère
France. Dans la pratique, le demandeur d’em- placement escompté par le rapport se situe du Travail
ploi doit se rendre toutes les deux semaines, entre 36 et 38 % (estimation haute par les sous- britannique.
voire toutes les semaines dans le Jobcentre Plus traitants, estimation basse par le ministère). 2❚
le plus proche, afin d’être suivi dans ses démar- Quant au coût de placement par l’agence Department
for Educa-
ches et accompagné dans ses recherches. Ces publique Jobcentre Plus, il est difficile de l’esti- tion, Employ-
rendez-vous réguliers sont assortis d’entretiens mer en l’absence de ventilation du budget de ment and
Workplace
plus approfondis avec un conseiller personnel. l’agence par mission. Son budget annuel (hors Relations.
Les agents de Jobcentre Plus sont par ailleurs prestations et indemnités) s’élevait pour l’année
fortement spécialisés afin d’individualiser au budgétaire 2010-2011 à 3,57 milliards de livres,
maximum le suivi. soit 4,5 milliards d’euros, en baisse de 4,35 %
Avec l’introduction d’un nouveau programme par rapport à l’année précédente.
en 2011, le Department for Work and Pensions
(DWP)1 compte renforcer le rôle des opé- Le service de placement australien
rateurs sous-traitants. Selon un rapport du L’ensemble du service public de placement est
National Audit Office – la Cour des comptes confié au secteur privé rassemblé dans un réseau
britannique – paru le 24 janvier 2012, ce sont principal : le Job Services Australia (JSA). Sont
1 à 1,5 million de chômeurs les plus en dif- regroupés dans ce réseau 141 organismes, dont
ficulté (ceux qui ont une plus longue durée 79 % sont à but non-lucratif, qui sont évalués
d’indemnisation, ceux considérés comme tous les trois mois en fonction de leurs perfor-
gravement défavorisés ou handicapés) qui mances. Sélectionné initialement par un appel
devraient désormais être pris en charge par d’offres du ministère de l’Emploi (DEEWR2),
des sous-traitants chaque année ; cela pour un chaque organisme peut voir sa position remise
coût total annuel de 651 millions de livres, soit en cause, négativement ou positivement, par les
812,9 millions d’euros. On peut donc estimer résultats obtenus dans ces évaluations. Rendues
le coût moyen annuel de prise en charge d’un publiques sous la forme d’une note sur une
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4. DOSSIER ❚ Pôle emploi
Le paiement des prestataires
Frais du service Frais de placement Frais de résultat
En € EPF crédit
(Service fees) (Placement fees) (Outcome fees)
12
Stream 1 Jusqu’à 630 9 310 – 440 0 – 1 190
Stream 2 Jusqu’à 713 443 310 – 443 359 – 1 886
Stream 3 Jusqu’à 903 887 310 – 443 359 – 4 256
Stream 4 Jusqu’à 2 205 887 – 1 330 310 – 443 718 – 4 256
Source : Impacts of the new Job Seeker Framework, The Report of the independent Review to the Parliament of Australia, Sept. 2010.
Profil des demandeurs
Employment outcomes Education outcomes Positive outcomes
d’emploi
Stream 1 60,7 21,9 71,9
Stream 2 55,0 20,8 67,3
Stream 3 37,9 21,0 53,7
Stream 4 29,0 18,2 42,4
Total 48,8 20,8 61,7
Source : DEEWR, Labour Market Assistance Outcomes, December 2011.
échelle de 1 à 5 (« star ratings »), ces évaluations d’emploi des services supplémentaires (forma-
obligent les organismes de placement à sans tions, conseils…). Le forfait de placement est
cesse parfaire leurs méthodes. payé lorsque le demandeur d’emploi accomplit
L’objectif du réseau JSA est la flexibilisation et un nombre d’heures spécifié dans un poste qu’il
la personnalisation de l’accompagnement du a obtenu grâce au prestataire. Enfin, le forfait
demandeur d’emploi, afin d’assurer un retour de résultat est versé si le demandeur d’emploi
optimal dans le marché du travail. Il est donc accomplit 13 semaines (« pathway outcome »)
difficile d’établir avec exactitude les effectifs ou 26 semaines (« full outcome ») dans son nou-
mobilisés par l’ensemble de ce système en rai- veau poste.
son de sa nature éclatée et de l’autonomie dont En ce qui concerne les résultats du SPE aus-
dispose chacun des opérateurs dans sa gestion tralien, trois types de données sont disponi-
et son organisation. bles : celles des « résultats positifs » (positive
De 2009 à 2012, le DEEWR disposait d’un bud- outcomes), celles des chômeurs en formation
get pluriannuel de 4,9 milliards d’euros dédié à (education outcomes) et celles des placements
l’externalisation du SPE. effectifs (employment outcomes). Ces résul-
Le DEEWR rémunère ses prestataires par deman- tats comptabilisent et ventilent les deman-
deur d’emploi pris en charge et en fonction du deurs d’emploi pris en charge selon qu’ils se
courant, « stream », dans lequel il est classé selon trouvent, au bout de trois mois, à nouveau
sa distance avec le marché du travail. employés (employment outcomes), en formation
Le forfait de service est un paiement trimes- ou en stage (education outcomes). Les résul-
triel pour chaque demandeur d’emploi. L’Em- tats positifs correspondent à la somme des
ployment Pathway Fund (EPF) credit est une deux catégories, une fois pris en compte les
somme disponible sur le fonds éponyme pour demandeurs d’emploi ayant à la fois retrouvé
le prestataire, afin qu’il fournisse au demandeur un emploi et suivant une formation.
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5. Pôle emploi ❚ DOSSIER
2❙ L’urgence d’une réforme
de Pôle emploi
13
Pôle emploi, établissement public administratif, a Les effectifs
été créé à la fin de 2008 par fusion d’un autre éta- Les effectifs sont un point sensible à Pôle
blissement public, l’ANPE, auparavant chargé de emploi, car après avoir beaucoup embauché
l’accompagnement et du placement des deman- au cœur de la crise (1 000 CDI et 840 CDD
deurs d’emploi, et d’associations de droit privé, en 2009), l’établissement n’a pas pu, sous l’in-
gérées paritairement par les partenaires sociaux, jonction de l’État, renouveler ces emplois, revus
les Assedic, auparavant chargées de l’indemnisa- à la baisse en novembre 2011 (1 500 CDD non
tion des demandeurs d’emploi et du recouvrement renouvelés et 300 CDI non remplacés). Le
des cotisations d’assurance chômage. Sa situation Conseil économique, social et environnemen-
n’est pas satisfaisante à plusieurs titres. tal (CESE) estimait l’effectif de Pôle emploi à
environ 50 000 en juin 2010 (en chiffres bruts),
Une gestion du personnel soit environ 46 600 ETP.
problématique Le rapport de l’IGF de 2011 donne, lui, les
Un des éléments clés de la question « Pôle effectifs globaux du SPE et les estimait à 62 056
emploi » réside dans la situation du person- ETP en 2010. Il en fournit par ailleurs la répar-
nel. Est-il suffisant ? Quelles doivent être ses tition par mission en les comparant aux effectifs
missions ? Etc. du service public britannique.
Effectifs des SPE français et britanniques par mission (ETP)
France Royaume-Uni
Accueil du demandeur d’emploi 6 459 6 182
Indemnisation du demandeur d’emploi 9 068 8 607
Accompagnement des demandeurs d’emplois 20 621 27 515
Services aux employeurs 6 307 2 417
Supervision, support, autres effectifs non ventilés 19 600 9 123
Total 62 056 53 844
Il est frappant de noter la différence, déjà évo- serait sans aucun doute plus efficace et plus
quée plus haut, entre les deux pays en ce qui pertinent de réorienter une partie d’entre eux
concerne la part des effectifs consacrée à l’ac- vers les missions qui en ont besoin.
compagnement des demandeurs d’emploi. Une
autre différence notable est celle des effectifs Les compétences des agents :
de « supervision, support, autres effectifs non ven- le métier unique, une illusion
tilés ». On compte plus de 10 000 ETP supplé- « L’illusion du métier unique relevait de l’euphorie
mentaires en France. Une telle différence ne se initiale suscitée par la fusion » (Gabrielle Simon,
justifie pas par les résultats, qui sont meilleurs CFTC). L’une des mesures envisagées avec la
du côté britannique ; elle témoigne au contraire fusion ANPE-Unédic fut l’homogénéisation des
des possibilités de réorganisation qui pourraient compétences des agents de la nouvelle institu-
voir le jour. Il n’est en effet pas forcément tion. Un agent de Pôle emploi se devait désor-
nécessaire de recruter davantage d’agents, il mais de savoir gérer et l’indemnisation et le suivi
Société Civile n° 126 ❚ Juillet-août 2012
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6. DOSSIER ❚ Pôle emploi
des chômeurs, illustrant au niveau individuel le l’importance d’un accompagnement intensif
principe de la fusion au niveau institutionnel. et individualisé. Chez Manpower Égalité des
Mais le manque de temps, du fait de la hausse Chances, par exemple, le nombre de deman-
14 du nombre des demandeurs d’emploi, ainsi que deurs d’emploi par conseiller ne peut excéder
les résistances internes aux changements ont mis 50. Ce que soulignait la Dares dans sa publica-
3❚ le projet entre parenthèses. Actuellement, seule- tion Repères et analyses3 en février dernier : « De
Repères et
analyses,
ment 20 % des effectifs seraient donc considérés manière générale, les services délivrés par les OPP
Études, « Le comme polyvalents. ont été plus personnalisés que ceux offerts par Pôle
recours aux
opérateurs
Le rêve du métier unique fut, en réalité, une emploi. » Cet accompagnement accru s’est dou-
privés de source de crispation interne, un projet synonyme blé d’un service intensif supplémentaire adapté
placement,
les résultats
même de perte de professionnalisation et vécu à certains profils de demandeurs d’emploi, les
de l’étude comme une vraie peur. En interne, les tensions jeunes notamment (entretiens supplémentaires,
qualitative
menée en
demeurent fortes. Les lieux de travail ont changé, aides à la rédaction de CV…). Les sondages
2011 », les statuts aussi, tout comme les relations hiérar- auprès des demandeurs d'emploi le confirment,
n° 37, fé-
vrier 2012.
chiques, etc. Chacune des zones de manœuvre et les chômeurs concernés ont ressenti le suivi
des marges d’action des employés a été remise en comme plus personnalisé et sont plus satisfaits.
cause. Or, en même temps que se produisaient La personnalisation du suivi par les OPP leur a
ces bouleversements internes, la charge de travail permis de déterminer, notamment chez Sodie,
a explosé du fait de la crise, demandant un travail un des principaux organismes de placement,
plus intense en moins de temps. avec une acuité plus importante, les paramètres
La principale conséquence de cette inconsé- les plus influents pour un retour le plus rapide
quence managériale a été l’appauvrissement et possible à l’emploi. Le permis de conduire, par
la déroute de l’accompagnement des chômeurs. exemple, accroît de 8,9 % les chances pour un
L’objectif théorique était auparavant qu’un demandeur d’emploi de retrouver du travail ;
conseiller suive en moyenne 60 demandeurs pour quelqu’un ayant exercé une profession
d’emploi, Pôle emploi admet que les porte- libérale auparavant, les chances s’élèvent de
feuilles de ses agents seraient vraisemblablement 7,7 %, etc. De telles informations sont indis-
plus proches des 120 demandeurs d’emploi par pensables pour perfectionner les méthodes
agent. En réalité, chaque agent doit aujourd’hui de placements en les adaptant aux profils des
prendre en charge en moyenne environ 160 demandeurs d’emploi.
personnes. Ce constat converge vers celui de
l’étude de l’IGF : en matière de retour à l’em- Une gestion financière fragile
ploi, la France doit son échec à l’absence de Si le but d’un service public n’est pas le profit,
réel suivi des chômeurs. Cette cacophonie a l’efficacité financière et l’utilisation optimale
conduit Pôle emploi à abandonner l’illusion du des deniers publics restent des exigences pri-
suivi mensuel personnalisé, reconnaissant qu’il mordiales. Pôle emploi peine à équilibrer sa
était impossible de l’assurer en l’état. situation financière et a adopté, en 2012, un
Sur ce point, les OPP qui ont été sollicités par budget en déficit de 59,2 millions d’euros.
Pôle emploi à partir de 2009 saisissaient déjà Au-delà des frais abusifs qui ont pu être rele-
L’objectif théorique était auparavant qu’un conseiller
suive en moyenne 60 demandeurs d’emploi, Pôle emploi
admet que les portefeuilles de ses agents seraient
vraisemblablement plus proches des 160 demandeurs
d’emploi par agent.
Société Civile n° 126 ❚ Juillet-août 2012
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7. Pôle emploi ❚ DOSSIER
Budget Pôle emploi 2012 (en millions d’euros)4
Charges Produits
Intervention 797,9
Contribution assurance-
3 024,9 15
chômage (Unédic)
Fonctionnement 3 994,2 Subvention de l’État 1 360
Autres 348,1 4❚
Bulletin officiel
Total 4 792,1 Total 4 732,9 de Pôle emploi,
n° 118,
Résultat Besoin de financement 59,2 20 décembre
2011.
5❚
vés, comme les 135 000 euros dépensés pour le deurs d’emploi suivis par chaque agent, nombre Rapport IGF,
annexe X.
nouveau logo de Pôle emploi, il importe d’éva- nettement supérieur à la moyenne observée
luer ce que coûte au final cet établissement au dans des pays voisins tels que l’Allemagne ou 6❚
www.unsa-
regard de son efficacité à remplir sa mission. le Royaume-Uni. Le ratio élevé de demandeurs pole-emploi.fr/
d’emploi par agent réduit artificiellement le files/fiche_
agent_prive.pdf
Quel coût de placement ? coût moyen de suivi par agent.
Les dépenses de fonctionnement (section IV du Il s’agit maintenant de déterminer le coût de pla- 7 ❚ C’est
ce qu’ont choisi
budget de Pôle emploi) prévues pour 2012 sont de cement effectif d’un demandeur d’emploi dans les chercheurs
3 994 millions d’euros. Si on divise ce montant par un emploi durable (CDD de plus six mois ou du Centre
de recherche en
le nombre d’agents de Pôle emploi prévus au bud- CDI). Avant toute chose, précisons que notre économie et en
get, soit 45 422 ETPT (CDI + CDD), on obtient comparaison ne peut porter pour Pôle emploi statistiques
(Crest) pour leur
un coût moyen de fonctionnement par agent de que sur le dispositif Cap vers l’entreprise (CVE) étude
l’ordre de 88 000 euros. En divisant ce chiffre par qui obéit aux mêmes contraintes et objectifs que « Évaluation
d’impact de
un nombre moyen de demandeurs d’emploi suivi ceux qui pèsent sur les OPP7 : durée commune l’accompa-
par conseiller, de l’ordre de 120 à 160, on obtient de huit mois et profils de demandeurs d’emploi gnement des
demandeurs
un coût annuel moyen, avec placement ou non comparables. d’emploi par
d’un demandeur d’emploi, de l’ordre de 550 à Pour Pôle emploi, sachant d’une part, qu’un les opérateurs
privés de
750 euros en 2012. Un autre calcul, rapportant le conseiller coûte en moyenne 88 000 euros par placement et
coût de fonctionnement des seuls agents concou- an (cf. calcul supra), soit environ 58 660 euros le programme
Cap vers
rant aux fonctions accompagnement et placement ramené à huit mois, sachant d’autre part, qu’un l’entreprise »
(que l’on peut estimer grossièrement à environ conseiller CVE accompagne 50 demandeurs de septembre
2009.
deux tiers des dépenses de fonctionnement, soit d’emplois8 ce qui équivaut à un coût d’accompa-
2,7 milliards d'euros pour 2012) au nombre de gnement moyen de 1 173 euros par demandeur 8 ❚ Selon
l’étude de la
demandeurs d’emploi de catégories A, B et C ins- d’emploi, sachant enfin, que le taux de placement Dares de janvier
crits à Pôle emploi (environ 4,2 millions au début affiché par Pôle emploi pour ce programme est 2012.
de 2012), donnerait un coût annuel moyen par de 43 %8 à huit mois soit 21,5 demandeurs sur 9 ❚ Rapport
demandeur de l’ordre de 640 euros. 50, il s’en suit que le coût de placement durable d'information n°
713 du
Du côté des opérateurs privés, le calcul est plus par le dispositif CVE est de 2 728 euros par 5 juillet 2011,
complexe et difficilement comparable aux esti- demandeurs d’emploi en moyenne. sur Pôle emploi,
tome I, par
mations globales ci-dessus, la facturation de la Pour les OPP, en divisant leur coût total pour Jean-Paul
sous-traitance et la durée de traitement pouvant l'État, de 349 millions d'euros en 20099, par le Alduy, sénateur.
varier d’un contrat à l’autre. L’IGF, qui a fait nombre de chômeurs placés dans l'emploi dura-
le calcul, données à l’appui, avait établi le coût ble (total des chômeurs suivis (481 000 en 20099)
moyen des OPP à 725 euros en 20095. multiplié par le taux de placement dans l'emploi
La relative faiblesse du coût de suivi par les durable), on obtient un coût de placement effectif
agents de Pôle emploi s’explique, au regard de oscillant entre 1 450 et 1 815 euros selon le taux
ces chiffres, par le nombre élevé de deman- de placement pris en compte (38 ou 55 %).
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8. DOSSIER ❚ Pôle emploi
Pôle emploi La gestion immobilière
En euros, en 2009 OPP
- CVE Avant la fusion, il y avait 830 agences ANPE
Coût moyen de suivi 1 173 725 et 630 pour les Assedic11. Or pour 2014, il est
16 prévu 896 agences de proximité et 142 agences
Coût moyen de
2 728 1 450/1 815 spécialisées12. La première convention tripartite
placement effectif
entre Pôle emploi, l’État et l’Unédic souhaitait
10 ❚ Dans les mêmes conditions, le placement d’un une rationalisation réduisant le parc immobilier
www. demandeur d’emploi par Pôle emploi coûte de 1 565 à 1 082 sites dits « mixtes ». Cette
unsapole-
emploi. 1 000 euros de plus en moyenne que par un OPP. rationalisation est encore loin d’être achevée.
fr/files/fiche_ Il semble difficile de fournir une estimation plus Aujourd’hui, Pôle emploi possède 30 % de son
agent_prive.
pdf précise en l’absence de données sur le coût réel du parc immobilier et loue le reste. 80 sites ont
11 ❚
dispositif CVE. Malgré nos demandes, Pôle emploi été rachetés aux Assedic, alourdissant d’autant
Rapport ne nous a pas transmis cette information. le coût de la fusion. L’acquisition de ces biens
d'information immobiliers représente 324 millions d’euros
n° 713,
op. cit. La masse salariale et leur aménagement entre 80 et 90 millions
12 ❚
Au contraire des irrégulières évolutions des d’euros. Au final, le coût du réaménagement
Rapport effectifs, la masse salariale a augmenté fortement du parc immobilier est estimé au minimum à
d'information depuis la fusion. Les employés de Pôle emploi (et 550 millions sur 5 années par le Sénat.
n° 713,
op. cit. plus particulièrement ceux de l’ex-ANPE) ont D’autre part, la restructuration territoriale s’est
13 ❚
grandement bénéficié de celle-ci. Les ex-ANPE engagée en grande vitesse au moment où la
Rapport du avaient le choix entre la nouvelle convention col- conjoncture était la plus tendue. Ces modi-
groupe de lective (de droit privé) de l’Unédic, plus avanta- fications d'organisation spatiale ont accentué
travail relatif
à la geuse et le maintien de leur statut de droit public. la dégradation de la qualité du suivi (perte
préparation Plus de 80 % d’entre eux ont choisi la convention de dossiers). À en croire le CESE, la situation
de la fusion
de l’ANPE et collective de l’Unédic, percevant une hausse des immobilière ne sera véritablement stabilisée et
du réseau de salaires de 20 %. Au total, ce sont près de 90 % pérenne qu’à l’horizon 2015.
l’assurance-
chômage. des employés de la nouvelle agence Pôle emploi Outre les surcoûts fusionnels de mise en place
qui bénéficient de cette convention. En termes du nouveau réseau, on constate des problèmes
14 ❚
Masse budgétaires, le surcoût total de l’adoption de d’organisation et de localisation car les distances
salariale la convention collective de l’Unédic pour Pôle réduites prévues entre les agences et les deman-
totale
convertie en emploi peut être estimé à 260 millions d'euros deurs d’emploi qui y sont rattachés (30 km au
brut sur la en année pleine. Tous les agents des DOM-TOM maximum à vol d’oiseau) n’ont pas toujours été
base d’un
taux de reçoivent désormais, par exemple, grâce à l’arti- respectées. À ce titre, Dominique-Jean Chertier,
charges cle 17 de la convention collective nationale, la ancien président du conseil d’administration de
patronales/
brut de « prime de vie chère », passée de 15 à 20 % du Pôle emploi, reconnaît que face aux contraintes
50 %. salaire de base avec la fusion10. immobilières, l’activité administrative est par-
Comparaison de l'évolution des effectifs avec l'évolution de la masse salariale
200613 2012 Variation
Effectif (CDD + CDI) en ETP 27 631 + 14 573 45 422 +7,6 %
= 42 204
Masse salariale brute (en milliards d’euros) 1,24 1,9614 + 58 %
La gestion immobilière
2012 (budget
En millions d’euros 2009 2010 2011
prévisionnel)
Loyers et entretien immobilier 281,3 313,6 330,7 326,2
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9. Pôle emploi ❚ DOSSIER
fois détachée des lieux d’accueil du public, avec bénéfices avec sa filiale « Égalité des Chances »,
une séparation physique et géographique des il n’y a aucune marge dans cette activité et,
lieux de « back-office », réservés à l’administra- qu’au vu des conditions d’attribution des flux
tion, et de « front-office », destinés à l’accueil des de demandeurs d’emplois, il y a parfois eu des 17
usagers. Parfois, les agents doivent alterner leurs pertes. De plus, Pôle emploi a exigé des OPP le
demi-journées entre ces sites. Ce que les agents respect d’un cahier des charges extrêmement 15 ❚
www.groupe-
de Pôle emploi appellent selon leur jargon le lourd. Cela s’explique, d’une part, par la rigidité alpha.com/
« nomadisme » est totalement contre-productif. du code des marchés publics et, d’autre part, en data/
document/
Les agents se déplacent dans une même journée raison du contrôle que souhaitait exercer Pôle lettre-cep-9-
d’un site à un autre avec leurs dossiers à la main. emploi. Ces conditions d’appels d’offres sont opp-sur-divan
15-02-2012.
Aujourd’hui, des navettes sont mises à disposi- exigeantes au point qu’une entreprise comme pdf
tion, mais la productivité reste amoindrie. Manpower Égalité des Chances a dû consentir
un partenariat avec une autre société, Aksis,
Impossible transparence, pour remplir intégralement les critères. Mal-
impossible évaluation gré la sur-réglementation de ces partenariats,
Au-delà de la question des coûts du service les données qui en ont été tirées n’ont été ni
public de l’emploi, reste posée celle de l’effi- publiées ni particulièrement exploitées.
cacité des opérateurs dans le placement, effi- Ces démarches longues et fastidieuses se sont
cacité des plus difficiles à déterminer en raison accompagnées de rétentions d’informations
de l’absence de transparence dont fait preuve de la part de Pôle emploi notamment15. Les
Pôle emploi. Les chiffres ne sont que trop rare- difficultés administratives ont ainsi poussé la
ment homogènes pour être comparables. Ce société Sodie à embaucher une personne dont
problème d’Open Data rend par ailleurs dif- la mission était uniquement de gérer les rela-
ficile une évaluation non faussée du rôle des tions avec l’institution publique.
opérateurs privés. Sont-ils réellement moins La collaboration entre Pôle emploi et les acteurs
efficaces que Pôle emploi ? Mais remarquons du secteur privé a reposé jusqu’à présent sur des
que, dès le départ, la transparence et la clarté bases contractuelles relativement instables. Il est
a posé problème dans les relations entre Pôle nécessaire d’envisager la manière dont peut être
emploi et les OPP. établi un service public de l’emploi durable sur
la base de cette coexistence en dépassant le stade
Une contractualisation compliquée avec les OPP du « bricolage » conjoncturel qui a prévalu jusqu’à
Le recours aux OPP s’est fait avec des condi- aujourd’hui. Pour cela, il convient d’évaluer les
tions d’attribution des marchés peu explicites. qualités respectives des deux branches, publique
Selon plusieurs sources, de nombreuses petites et privée, qui remplissent ce service public.
structures ad hoc avaient vu le jour uniquement
pour récupérer les demandeurs d’emploi de Une évaluation effective des résultats
Pôle emploi et engranger ainsi de solides bénéfi- encore difficile
ces. Pour nombre d’entre eux, ces « faux entre- L’objectif principal d’un service public de l’em-
preneurs » étaient d’anciens chômeurs poussés ploi est le retour à l’emploi des personnes qui lui
par Pôle emploi qui ne voulait pas entendre sont confiées. De nombreux exemples étrangers
parler des agences d'intérim. Certaines grandes montrent que ce service peut être rempli par le
structures n’ont pas, elles aussi, joué le jeu de la secteur public comme par le secteur privé, dans
transparence en ne facturant pas la TVA dans le ce dernier cas sous la forme d’une délégation de
devis, alors que l’appel d’offres de Pôle emploi service public ou d’une sous-traitance contrac-
précisait explicitement que les offres devaient tualisée. Il est primordial aujourd’hui de faire le
être TTC. Bien que ces cas restent marginaux, point sur les expériences menées en France ces
ils entachent a réputation du secteur. Man- dernières années, afin d’identifier les formules
power précise d’ailleurs que loin de faire des les plus efficaces pour notre pays.
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10. DOSSIER ❚ Pôle emploi
Comme nombre d’organismes publics, il est cautions, privilégiant la souplesse offerte par le
cependant difficile de fournir une évaluation CDD sur les contraintes légales du CDI, à défaut
précise du travail de Pôle emploi sur la base des de disposer d’un contrat de travail vraiment flex-
18 données publiées par l’établissement et donc de ible comme le contrat unique par exemple. Il faut
comparer directement avec l’offre de placement rappeler, d’autre part, le rôle de tremplin que peut
16 ❚ privée. Les économistes eux-mêmes sont fort jouer pour un jeune le CDD, qui est souvent le
En témoigne
la conclusion prudents pour interpréter les résultats de leurs point de passage obligé en sortie d’études. Pour
mitigée de modèles économétriques en ce qui concerne les autres publics de demandeurs d’emploi, il est
l’étude Luc
Behaghel, une comparaison public-privé16. bien audacieux de compter sur une progression
Bruno Crépon Les rares études auxquelles on peut accéder se de carrière après une période de chômage par
et Marc
Gurgand, sont principalement focalisées sur deux publics : rapport au dernier poste occupé. La priorité pour
« Évaluation les jeunes diplômés d’une part, les demandeurs le chômeur doit être le retour à l’emploi, quel
d’impact de
l’accompa- d’emploi en difficulté d’insertion d’autre part. qu’il soit !
gnement des L’une des études économétriques produites par Une autre étude plus récente présente la com-
demandeurs
d’emploi par la Dares a porté sur l’insertion professionnelle paraison effectuée entre OPP et Pôle emploi
les opérateurs des jeunes diplômés (minimum bac +2) compa- pour le placement des demandeurs d’emploi
privés de
placement et rant l’action des OPP et celle de Pôle emploi17 : en difficulté d’insertion. Elle fut réalisée par
le programme « Le marché de l’accompagnement des jeunes Gwenn Parent, Anne Pasquereau, Anita Bonnet
Cap vers
l’entreprise », diplômés demandeurs d’emploi par les opéra- et Alexis Gaignon et publiée dans la publication
publiée en teurs privés de placement : premiers résultats », Analyses de la Dares en janvier 201220. Il faut
septem-
bre 2009 par Bruno Crépon, Esther Duflo, Marc Gurgand, faire attention ici à l’instrumentalisation des
(disponible Roland Rathelot et Philippe Zamora. Une pre- données. Si Pôle emploi peut se prévaloir d’un
sur www.
crest.fr). mière ébauche publiée en 201018 présente un taux d’emploi supérieur (43 % face à 38 %) à
meilleur placement de ces jeunes par les OPP à 8 mois, l’étude ne tient cependant pas compte
17 ❚
De 2007 à l’horizon de 8 mois comparé à Pôle emploi. La d’une différence dans la durée des dispositifs
2009, l’ac- seconde version devant étudier l’horizon à 12, comparés. Il est certes vrai que le public est le
compagne-
ment des jeu- 16 et 20 mois présente exclusivement les résul- même pour les dispositifs Cap vers l’entreprise
nes deman- tats des OPP en évitant de manière explicite la (CVE) dispensés par Pôle emploi et Trajectoires
deurs d’em-
ploi de niveau comparaison19. Les OPP semblent avoir au final emploi (TRA) dispensés par les OPP, mais pour
bac +2 fut un meilleur taux de placement pour les jeunes une période de suivi de six mois commune aux
sous-traité à
des OPP dans qui retrouvent facilement un CDD de plus de deux, trois mois peuvent être rajoutés pour les
certaines ré- 6 mois. CVE et non les TRA. Par conséquent, mesurer
gions.
À ceux qui objecteraient que l’emploi est un les résultats à 8 mois dans un tel cas fausserait
18 ❚ CDD, il est nécessaire de rappeler la situation totalement la comparaison des performances des
http://travail-
emploi.gouv. conjoncturelle actuelle. Dans un contexte de crise, dispositifs, Pôle emploi ayant eu 2 mois de plus
fr/IMG/ les entreprises recrutent avec davantage de pré- pour placer les chômeurs ! De surcroît, la Dares
pdf/100103-
noteinterme-
diaire.pdf
19 ❚
Impact sur l’obtention d’un CDD d’au moins 6 mois, à 8 mois
http://travail- Jeunes non employés initialement
emploi.gouv.
fr/IMG/ Métiers recherchés à forte Métiers recherchés à très
pdf/2011-094. concentration de jeunes forte concentration de
Tous métiers recherchés
pdf diplômés (50 % des métiers jeunes (25 % des métiers
les plus concentrés) les plus concentrés)
20 ❚
http://travail- Impact du fait + 6,4 % + 9,7 % + 9,7 %
emploi.gouv. d’être
fr/IMG/ accompagné
pdf/2012-002. par un OPP
pdf
Source : Dares, Analyses, n° 94, décembre 2011.
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11. Pôle emploi ❚ DOSSIER
ne segmente pas les données entre Pôle emploi nous a confié dans un entretien avoir un taux
et les OPP (ou alors uniquement quand c’est de placement de l’ordre de 57 % dans l’emploi
à l’avantage de Pôle emploi) et ne fournit que durable, bien loin du taux moyen de 38 %
des moyennes des deux. La comparaison est avancé par la Dares. 19
donc souvent impossible, ce qui rend alors Enfin, l’établissement public avait souhaité
l’étude inexploitable et exempte Pôle emploi que soit réalisée une évaluation précise des
d’une mise en comparaison. Sollicités par la dispositifs mis en place par les OPP en met-
Fondation iFRAP, la Dares et le ministère du tant en lumière les différences avec les siens,
Travail n'ont pas souhaité communiquer les s’adressant pour cela à des cabinets d’audit pri-
sources complètes de ces données. vés. Mais une fois le rapport produit et remis
Il faut noter en outre l’existence d’erreurs sta- à Pôle emploi, il est impossible d’y avoir accès,
tistiques signalées par les OPP, notamment en l’agence n’ayant pas souhaité sa divulgation.
ce qui concerne les demandeurs d’emploi ne
Pôle
fournissant pas les justificatifs d’emploi. Faute OPP emploi
de ces justificatifs, certains OPP n’ont pas été (CVE)
rémunérés intégralement et les statistiques Taux de placement
incluent une marge d’erreur concernant leur dans l’emploi durable 38/57 % 43 %
résultat réel. Manpower Égalité des Chances (CDI ou CDD > 6 mois)
3❙ La délégation de service public,
une solution ?
Après cet aperçu, il est essentiel de définir ce service à hauteur de 467 millions d'euros21. En 21 ❚
Rapport
à quoi pourrait ressembler un service public réalité, les missions locales servent bien souvent CESE,
de l’emploi rénové. Les réformes à faire sont à Pôle emploi de soupape de désengorgement : juin 2011,
p. 50.
nombreuses et urgentes. Petit panorama des plus d’un million de jeunes environ passeraient
points à améliorer en priorité. chaque année par les missions locales au lieu
des 150 000 conventionnels.
Recentrer Pôle emploi sur les ❚ Les maisons de l’emploi créées en applica-
missions d’accueil et d’indemnisation tion du plan Borloo de 2004. Fin 2008, on
La fusion ou l’unification de l’ANPE et des en comptait 217. Leur dotation publique ne
Assedic dans un service public de l’emploi unique cesse de baisser : 95,5 millions d’euros en 2010,
n’a pas été intégrale. Il reste un certain nombre de 62,4 millions d’euros en 2012. Elles sont gérées
doublons coûteux et dont les missions pourraient par les collectivités territoriales et possèdent
être assumées par Pôle emploi de manière à cla- des missions proches de celles des chambres de
rifier un paysage resté complexe. La constitution commerce (prospective, organisation de l’éco-
d’un guichet unique est une priorité, en réunis- nomie sur un territoire, formations) ainsi que de
sant les opérateurs suivants, tous dépendant déjà Pôle emploi (placement, recrutement, services
du ministère du Travail et de l’Emploi. aux entreprises). Le rapport public annuel de la
❚ Les missions locales (ML) dédiées à l’insertion Cour des comptes de 2008, dans une insertion
des jeunes. Selon un accord passé entre Pôle sur « l’évolution des structures et des services aux
emploi, l’État et le Conseil national des mis- demandeurs d’emploi », avait souligné leur diffici-
sions locales (CNML), Pôle emploi doit orienter le gestation en les qualifiant ainsi : « Un dispositif
chaque année 150 000 jeunes vers les missions qui doit encore trouver sa place », ce qui signifie
locales. En 2010, Pôle emploi avait financé ce a contrario qu’il n’était pas évident qu’elles en
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12. DOSSIER ❚ Pôle emploi
aient une. Jusqu’à aujourd’hui, les maisons de des données qui complique la communication…
l’emploi sont venues se surajouter à toutes les Un système unique pour tous les acteurs du SPE,
autres institutions qui remplissent des missions comme celui utilisé en Australie faciliterait la
20 de ce type, une création qui aurait eu du sens si mobilité des dossiers et l’ensemble des com-
le reste du service public avait été réorganisé en munications.
cohérence. Dommage, car ce sont 62,4 millions
qui auraient pu permettre, par exemple, à Pôle Une délégation de service public
emploi d’adopter un budget à l’équilibre ! à l’image du modèle australien
En achevant l’unification du service public Si les deux missions d’accueil et d’indemni-
de l’emploi, ce sont des dizaines de millions sation des demandeurs d’emploi reviennent à
d’euros de subventions d’État que l’on pourrait Pôle emploi, les autres missions, principalement
économiser pour combler le déficit et redon- l’accompagnement et le placement, pourraient,
ner des marges de manœuvre à l’institution. elles, être largement confiées au secteur privé,
Sans compter les 467 millions d’euros de frais notamment sans but lucratif, sur la base d’une
payés par Pôle emploi qui pourraient être aussi délégation de service public. Il serait plus facile
réinjectés. aux opérateurs privés, bien plus souples que
À côté de ces réseaux, il faut aussi rappeler le Pôle emploi, de s’adapter aux variations de la
rôle que jouent les collectivités territoriales, conjoncture. Ils ont en outre déjà démontré leur
notamment les départements, qui gèrent le meilleure capacité à accompagner les deman-
Revenu de solidarité active (RSA), les régions deurs d’emploi, élément clé du retour à l’em-
et la formation professionnelle. Ces services ploi, cela à moindre coût. On peut aussi penser
publics connexes à la mission de Pôle emploi que les agents actuels de Pôle emploi, en sortant
ne lui sont distincts que pour des raisons politi- de l'établissement du fait de la réduction de
ques, ne garantissant en rien l’efficacité globale son périmètre d'action, créent leurs propres
de ces missions. organismes de placement en mettant à profit
Une fois l’agence publique réunifiée, il serait leur expertise..
primordial de recentrer Pôle emploi dans les Les organismes à but non lucratif seraient des
missions d’accueil des demandeurs d’emploi partenaires naturels pour ces tâches. Cette sol-
et d’indemnisation. L’agence publique doit licitation du tiers secteur fonctionne déjà très
se concentrer sur un rôle de guichet unique bien en Australie, où près de quatre opérateurs
à l’adresse des demandeurs d’emploi, c’est le sur cinq sont sans but lucratif, et sur certains
préalable à une clarification et à une meilleure segments en France aussi. Citons par exemple
communication entre toutes les parties. Avec le réseau Cap emploi qui regroupe des orga-
cette fonction d’accueil et d’orientation, Pôle nismes spécialisés dans l’accompagnement et le
emploi ne devrait conserver en propre que sa placement des personnes en situation de handi-
mission d’indemnisation, mission qui pourrait cap (cf. encadré). Une telle spécialisation, que
d’ailleurs être plus largement automatisée dans faciliterait la délégation en suscitant le libre
la mesure où le système d’allocation pourrait développement d’expertises et de compétences
lui-même être simplifié. propres parmi les opérateurs, est la garantie
Dans ce recentrage, la question de l’informa- d’un meilleur accompagnement, d’un accom-
tique doit être considérée avec une attention pagnement plus ciblé, adapté aux profils divers
particulière. L’informatique reste pour l’instant des demandeurs d’emploi.
l’une des carences principales de Pôle emploi, ce La souplesse offerte par le système de la délé-
qui explique sans doute pour partie l’impossible gation à l’australienne permettrait ensuite de
ouverture des données. Aussi bien les OPP que développer des initiatives originales, innovan-
les demandeurs d’emploi ont fait part des diffi- tes et efficaces en termes de démarche et de
cultés auxquelles ils avaient été ainsi confrontés : méthode, comme celle de la Fondation du sport
lenteur des machines, manque de standardisation (cf. encadré). Le rôle de Pôle emploi serait sim-
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13. Pôle emploi ❚ DOSSIER
L’expérience en France d’un réseau spécialisé d’organismes de placement
Cap emploi a pour objectif l’insertion des person- le territoire. En 2009, le réseau Cap emploi a
21
nes en situation de handicap. Refondé en 2005 contribué au recrutement de 52 479 person-
(les premières expériences datent des années nes handicapées. Les contrats durables (CDI
1970), ce réseau compte près de 118 organismes et CDD de plus de 12 mois) représentent 49 %
de placements spécialisés (OPS) répartis sur tout des contrats signés22.
plement d’orienter les demandeurs d’emploi et ces organisations que leur action sera bénéfique 22 ❚
www.agefiph.fr.
de fixer les objectifs aux opérateurs délégués, un pour les chômeurs et pour la société dans son
cadre général dans lequel ces derniers pourront ensemble.
évoluer et innover selon leurs expériences et Dans un tel partage des missions, le minis-
expertises. tère du Travail et de l'Emploi doit prendre
Cette délégation de service public doit par en charge une partie de ce qu’on appelle les
ailleurs se faire sur des bases transparentes et fonctions supports. Il doit fournir un ensemble
exigeantes. Le financement pourrait se faire d’outils et de matrices standard à l’intention
sur une base double : celle d’un chèque de de l’ensemble des acteurs du service public :
placement forfaitaire délivré par Pôle emploi logiciel, base de données uniques, documen-
permettant au demandeur d’emploi de choisir tation légale, etc. Ils permettront a posteriori
l’opérateur qu’il juge le plus compétent d’une une meilleure agrégation des données au niveau
part, et celle d’une subvention pour charge de global. Ce travail statistique doit d’ailleurs res-
service public versée par le ministère aux opé- ter une fonction essentielle de l’administration
rateurs en fonction de leurs résultats et du profil centrale, dans une optique renforcée de libre
des chômeurs placés à l’image du système de accès aux données.
tarification australien d’autre part. Au regard des données disponibles à l’étranger,
Le secteur associatif est enfin plus à même de en Australie par exemple, celles fournies par le
recevoir des financements privés de personnes SPE français paraissent bien maigres. L’absence
physiques ou morales, qui jugeraient l’action de d’ouverture effective des données publiques
tel ou tel organisme pertinente et digne d’être empêche une évaluation objective et apaisée de
encouragée. Sans remplacer les fonds publics l’efficience des opérateurs, dans un domaine
contractuels, ce mode de financement donnerait qui en a cruellement besoin. En 2011, la Cour
une marge de manœuvre d’autant plus grande à des comptes avait déjà épinglé l’opacité des indi-
La Fondation du sport et son projet Sport emploi
Sport emploi, anciennement Opération Rugby partenaires, travail en équipe (réalisation d’un pro-
emploi, vise à accompagner les jeunes (18 à jet collectif), mobilisation des professionnels du
25 ans) en difficulté d’insertion mais motivés. club autour de la formation.
❚ Démarche : dynamisation du projet professionnel Les résultats sont très positifs : près de 80 % de
par une pédagogie inspirée du sport (performance), placements pour les dernières promotions, pour
accompagnement individuel et collectif, coaching un modèle innovant d’insertion fondé sur des par-
pour renforcer les aptitudes sociales, mobilisation tenariats multiples avec des entreprises et des
des réseaux du sport et des entreprises. clubs sportifs. Ce système témoigne aussi de l’im-
❚ Méthode : un module de formation de 3 à 6 mois, portance de la motivation des demandeurs d’em-
alternance entre formation théorique au sein du ploi, qui est un élément essentiel pour la Fondation
club et périodes de stage au sein des entreprises dans la sélection des dossiers.
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14. DOSSIER ❚ Pôle emploi
cateurs, qui changent régulièrement empêchant en 201024 et commandé à une commission pré-
un suivi réel à long terme. Les objectifs passent sidée par Rose-Marie Van Lerberghe, ancienne
de 37 à 17 et les indicateurs de 95 à 47. Enfin, présidente du directoire du groupe Korian, il est
22 les indicateurs concernant spécifiquement Pôle nécessaire de régionaliser Pôle emploi. Organiser
emploi sont renseignés par l’agence elle-même un pilotage territorial et non plus central est le
23 ❚
Analyses de qui n’hésite pas à faire aussi de la rétention d’in- meilleur moyen de répondre aux besoins des
l’exécution du formation. D’où la recommandation suivante de entrepreneurs et des marchés locaux.
budget de
l’État par la Cour des comptes : « Améliorer la pertinence Dans chaque région, Pôle emploi, en tant que
missions et et stabiliser les indicateurs de performance afin de guichet unique du service public de l’emploi,
programmes,
exercice 2011, mettre en œuvre, conformément aux objectifs de serait particulièrement à même de coordon-
Mission travail la LOLF, un véritable pilotage des crédits par la ner les acteurs : chambres consulaires, centres
et emploi, la
Cour des performance. »23 Par-dessus tout, l’établissement de formation, Association pour la formation
comptes, Pôle emploi doit arrêter de réaliser lui-même ses professionnelle des adultes (Afpa), opérateurs
mai 2012.
enquêtes de satisfaction et ses évaluations. Il ne de placement, entreprises, partenaires sociaux
24 ❚ peut être juge et partie. et collectivités. L’échelon régional semble en
« Pour une
dynamique effet le plus pertinent pour la mise en place
territoriale de
l'emploi,
Nécessité d’une gestion d’une stratégie commune des différents acteurs,
stratégie de régionalisée de l’emploi jusqu’à présent impossible dans un contexte de
territorialisation Enfin, comme le soulignait déjà un rapport publié planification centralisée.
de Pôle emploi
: concourir à
4❙
sécuriser les
parcours et
renforcer les Conclusion
liens avec les
employeurs
pour accroître
durablement le Un autre service public est possible, notre étude lonnée et incitative ;
nombre de
placement », a essayé d’en donner l’allure en pointant les ❚ renforcer le rôle support du ministère, à la
avril 2010. défaillances graves du système actuel et en pro- fois dans la production d’outils standardisés,
posant des solutions concrètes qui ont fait leurs de données et d’évaluations ;
preuves à l’étranger ou déjà en France : ❚ communiquer les coûts et les informations pour
❚ recentrer Pôle emploi autour des missions permettre les évaluations indépendantes ;
d’accueil et d’indemnisation ; ❚ régionaliser l’agence (comme le prévoit le plan
❚ confier l’accompagnement et le placement au 2015 de Basséres) qui doit organiser la collabo-
secteur privé et notamment à des opérateurs ration de tous les acteurs locaux (collectivités,
privés non lucratifs (comme en Australie), sur chambres consulaires, organismes de formation
la base d’une contractualisation forfaitaire éche- professionnelle…).
Quelles incitations pour les demandeurs d'emploi ?
En 2008, avait été instaurée l'obligation pour le qui devait inciter ses bénéficiaires au retour
chômeur de ne pas refuser plus de deux offres à l'emploi, n'a pas eu, selon le rapport final
« raisonnables » d'emploi, sans quoi il serait rendu par le comité d'évaluation fin 2011, les
radié des listes de Pôle emploi. La définition effets escomptés. Il semble donc nécessaire
restrictive de l'offre raisonnable n'a cependant que soit menée au sein de Pôle emploi une
pas permis à la mesure d'être véritablement réflexion sur de nouveaux moyens plus inci-
efficiente. De même, le Revenu de Solidarité tatifs, pour stimuler la motivation des deman-
Active (RSA), généralisé en décembre 2008 et deurs d'emploi.
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15. Pôle emploi ❚ DOSSIER
Entretien avec Éric Verhaeghe
Éric Verhaeghe est l’ancien président de l’Apec (Association pour l’emploi des cadres)
23
et auteur de Jusqu’ici tout va bien (Éditions Jacob-Duvernet, 2011). Né à Liège en 1968,
il est diplômé de l’ENA (promotion Copernic) et titulaire d’une maîtrise de philosophie
et d’un DEA d’histoire à l’université Paris-I. Son dernier livre : Au cœur du Medef :
chronique d’une fin annoncée (Jacob-Duvernet, septembre 2011).
❚ Fondation iFRAP : Quel regard portez-vous sur Pôle formance allaient être mis en place sur ce point. Pôle
emploi ? Quatre ans après la fusion, quels sont, selon emploi ne mesure pas, aujourd’hui, la qualité du service
vous, les points encore à améliorer ? qu’elle assure aux demandeurs d’emploi en termes de
Éric Verhaeghe : Il me semble que Pôle emploi porte retour à l’emploi. Cette vacance résonne comme un
deux vices majeurs depuis sa création. Premièrement, aveu. En réalité, le placement des chômeurs est un sujet
celui d’avoir voulu non seulement fusionner les struc- tabou pour une raison simple : il n’existe pas à propre-
tures, mais aussi fusionner les métiers. Ce vice est un ment parler comme métier spécifique. Placer un cadre
travers habituel de l’État employeur, qui pense carrière fraîchement sorti de l’emploi est un métier de conseil de
plutôt que compétence. Cette fiction a été projetée sur carrière où le secteur privé a développé une forte exper-
le service public de l’emploi. Pourtant, indemniser est tise. En revanche, placer un chômeur sans diplôme très
un métier très différent de conseiller. En deman-dant, à éloigné de l’emploi fait appel à une technicité et une
la hussarde, aux mêmes agents de pratiquer en même expertise différentes, proches du travail social. Imaginer
temps les deux opérations, les deux activités, on a mis qu’un conseil polyvalent peut couvrir les deux situations
le service public de l’emploi en situation de risques de façon efficace est un leurre. En ce sens, se reposer
sociaux internes. Les frustrations se sont multipliées, sur une offre de conseil adap-table, par un système de
parce que chacun a eu le sentiment que sa compétence délégations temporaires de service public, constitue
spécifique était niée. En même temps, d’importantes une solution à de nombreux égards intelligente. Il faut
déperditions de compétences et de qualité ont lieu. Il toutefois qu’elle soit bien encadrée et bien comprise.
faudra plusieurs années pour qu’un indemnisateur devi- Confier des missions de placement, comme ce fut le
enne un bon conseiller, et inversement. L’erreur a été de cas en 2010, à des acteurs privés, qui cassent les prix et
sous-estimer la forte technicité de chacun des métiers. se rattrapent sur la qua-lité de la prestation, n’est guère
L’autre vice est d’avoir voulu créer une énorme structure plus satisfaisant que d’apporter du conseil de carrière un
centralisée, à l’image des administrations de l’État. Un peu fourre-tout en régie directe. Sur ces points, la réflex-
établissement de 60 000 collaborateurs ne peut pourtant ion ne me semble pas encore achevée. Elle ne le sera
pas s’harmoniser en si peu de temps sur tout le ter- pas tant que Pôle emploi n’aura pas clairement choisi
ritoire. Les agents de Pôle emploi venaient d’horizons son identité. Les agents du SPE doivent-ils placer tous
différents, de cultures différentes. Penser que la cen- les publics ou se concentrer sur ceux qui sont le plus
tralisation constituait une réponse adaptée à ce type de en difficulté ? Ou au contraire se concentrer sur les plus
fusion-absorption était une utopie. Ou une erreur. proches de l’emploi ? Pôle emploi gagnerait à établir une
doctrine claire. Cette clarté améliorerait d’ailleurs son
❚ Fondation iFRAP : Qu’aurait, selon vous, à gagner image, qui est aujourd’hui floue et plutôt négative.
Pôle emploi à confier davantage l’accompagnement et
le placement des demandeurs d’emploi à des opéra- ❚ Fondation iFRAP : La logique des « deux offres
teurs privés lucratifs ou sans but lucratif ? raisonnables d’emploi » vous semble-t-elle satisfai-
E. V. : Vous soulevez une question un peu embarras- sante ? Est-elle respectée ? Devrait-on se doter d’un
sante. Quatre ans et demi après la fusion, le constat qui système de sanction plus poussé ? Pensez-vous que
est dressé est celui d’une insuffisance dans le place- ce soit à Pôle emploi de sanctionner les chômeurs ou
ment des demandeurs d’emploi. Le directeur général bénéficiaires du RSA qui refusent plus de deux offres
l’a souligné, en annonçant que des indicateurs de per- raisonnables d’emplois ?
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16. DOSSIER ❚ Pôle emploi
E. V. : En fait, je trouverais intéressant de poser la bilité du sujet, puisque ces domaines sont partagés
question aux agents de Pôle emploi. Ce sont eux qui entre l’État et les partenaires sociaux. Néanmoins,
sont au contact du public. Ils sont donc les mieux je crois utile d’éclairer les choix en matière de lutte
placés pour dire la politique qui conviendrait. Vous
24 contre le chômage par la connaissance réelle qu’en
le savez, la mesure exacte de la « bonne volonté » ont les acteurs. Ce qui me semble sûr, c’est qu’il
des chômeurs est par nature impossible. On pourra n’existe pas de baguette magique unique pour régler
débattre tant qu’on voudra de ce point, en dehors la question. Dans ce domaine, il faut se contenter
des acteurs de terrain, tout discours sur le sujet sera d’approcher les sujets, en multipliant les moyens
toujours suspect d’idéologie. Quoiqu’il arrive, il me d’agir. Et en restant conscient que, la crise frappant,
semble difficile de pratiquer des politiques qui ne la pénurie d’emplois est une réalité. Cela ne signifie
donnent pas lieu à des mesures au cas par cas. Sur pas qu’on doive baisser les bras et se satisfaire de
ce point, ce serait un bel acte de responsabilisation systèmes qui dysfonctionnent. En revanche, il paraît
que la structure Pôle emploi poserait, si elle décid- acquis qu’une baisse fracassante du chômage n’est
ait de tirer profit du savoir-faire de ses agents pour pas pour demain. Et toutes les mesures coercitives
améliorer ses pratiques. Je n’ignore pas la sensi- du monde n’y changeront rien.
Principaux rapports sur Pôle emploi
et le service public de l’emploi en France
❚ Luc Behaghel, Bruno Crépon et Marc Gurgand, ce, en Allemagne et au Royaume-Uni », IGF, janvier
« Évaluation d’impact de l’accompagnement des 2011.
demandeurs d’emploi par les opérateurs privés de ❚ Daniel Jamme, rapporteur, « Pôle emploi et la réforme
placement et le programme Cap vers l’entreprise », du service public de l’emploi : bilan et recommanda-
Crest, septembre 2009. tions », CESE, juin 2011.
❚ Bruno Crépon, Esther Duflo, Marc Gurgand, Roland ❚ Rapport d'information n° 713 du 5 juillet 2011, sur
Rathelot et Philippe Zamora, « Le marché d'accompa- Pôle emploi, par Jean-Paul Alduy, sénateur.
gnement des jeunes diplômés demandeurs d'emploi ❚ Analyses n° 094, « Le marché d'accompagnement
par des opérateurs privés de placement : premiers des jeunes diplômés demandeurs d'emploi par des
résultats », Dares, Crest, 2010. opérateurs privés de placement : les enseignements
❚ Rose-Marie Van Lerberghe, président de la commis- d’une évaluation », Dares, décembre 2011.
sion, « Pour une dynamique territoriale de l'emploi, ❚ Analyses n° 002, « Le recours aux opérateurs privés de
Stratégie de territorialisation de Pôle emploi : concourir placement pour l’accompagnement des demandeurs
à sécuriser les parcours et renforcer les liens avec les d’emploi en difficultés d’insertion : le retour à l’emploi
employeurs pour accroître durablement le nombre de à l’horizon de huit mois », Dares, janvier 2012.
placement », Pôle emploi, avril 2010. ❚ Repères et analyses n° 37, « Le recours aux opéra-
❚ Rapport n° 2010-M-064-02, « Études comparative teurs privés de placement, les résultats de l’évaluation
des effectifs des services publics de l’emploi en Fran- qualitative menée en 2011 », Dares, février 2012.
Principales abréviations
❚ CESE : Conseil économique, social et environnemental
❚ Crest : Centre de recherche en économie et statistique
❚ CVE : dispositif Cap vers l’entreprise proposé par Pôle emploi
❚ Dares : Direction de l’animation, de la recherche, des études et des statistiques
❚ IGF : Inspection générale des finances
❚ LOLF : loi organique relative aux lois de finances
❚ OPP : opérateurs privés de placement
❚ SPE : service public de l’emploi
❚ TRA : dispositif Trajectoire vers l’emploi proposé par les OPP
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