1. Projet « Les impensés de la gouvernance » novembre 2008
1/ le sens et l'effectivité de la société civile;
Dans les régimes démocratiques, la société civile représente la majorité de la population active car le
gouvernement et les outils de pouvoir sont au service du plus grand nombre. L'effectivité de la société
civile tient au fait qu'elle répond aux besoins immédiats dans une sphère identifiée, le rôle du
gouvernement étant, je crois, de définir des règles générales dont le groupe social national bénéficie
dans son ensemble. Le sens de la société civile comme penseur et acteur de changement répond à une
demande, mais peut être instrumentalisé en devenant un argument de marketing politique qui répond à
la demande par son expression, mais reste une simple idée non réalisée.
2/ le sens de la norme en tant que théorie et pratique;
Si le gouvernement exerce son rôle de médiateur entre la norme sociale et les réalités observées dans
la société civile il peut utiliser la norme comme outil de compréhension des disparités constatées. Ce
n'est pas la norme sociale qui définit comment la population se comporte et comment se déroulent les
interactions, c'est la société civile qui met en exergue une normalité qui devient une norme. Lorsque
l'objet d'une Loi normative est le comportement des citoyens, sans que celle-ci n'émane d'une réalité
objective, on se rapproche de la dictature: c'est la norme imposée.
3/ le sens de l'individu et du collectif, le rapport entre les deux et le rapport au pouvoir;
Le collectif justifie l'existence des règles qui permettent une vie harmonieuse sans que des
comportements anormaux ne deviennent une référence acceptée. L'individu tient son rôle d'élément
de la société sans que des contraintes temporelles et existentielles ne nuisent à ses libertés pour autant
qu'il n'enfreigne pas sciemment les Lois. Le pouvoir réside dans la gestion de règles et l'acceptation
par la majorité des individus participant au collectif considéré. Passant d'un statut d'individu
participant, à celui de représentant des participants, la personne élue capitalise l'adhésion de ses
soutiens en réalisant concrètement l'objet de sa mission: jouer avec le pouvoir qui lui est confié.
4/ le sens des concepts d'autonomie et de liberté individuelle – les deux n'étant pas interchangeables,
ainsi que de responsabilité et d'action et leur mise en acte dans l'institution de la cité au niveau local.
La liberté chère à tout citoyen français, objet de convoitise déclaré par des citoyens d'autres pays venu
pour en profiter ici n'est pas dissociable des luttes qui l'ont érigée en norme. La fin de l'esclavage aux
Antilles avait pour but l'autonomie des esprit et des corps sans mettre en oeuvre une réelle liberté
individuelle. Si les français de l'époque, en métropole, avaient une obligation de travailler, c'était par
nécessité de subsistance, ils n'étaient pas asservis comme les esclaves. La responsabilité fait, elle,
référence à une notion morale ou légale, et, dans le cas cité, l'Etat autorisant l'esclavage se rend
coupable et responsable des actes des esclavagistes. L'action est liée aux idées qui permettent de
l'expliquer, elle est régit par une norme qui attend des résultats constatés à plus ou moins long terme.
L'action ne peut pas être une spéculation sur des processus gérés par d'autres que l'acteur, sinon cet
acteur n'est qu'un commentateur. La Justice dans la cité n'agit pas, elle rend compte des
comportements outrepassant les normes, établie des responsabilités et juge des actes. Elle est le garant
du respect des lois, et par le fait, du respect de la norme sociale émanant de la société civile.
Dominique Deschamps