L'accès aux soins est-il équitable en France ? Le colloque de l’Espace de Réflexion Ethique de Haute- Normandie sera consacré en 2014 à l'équité dans l’accès aux soins, qui a fait l’objet de travaux récents sur les aspects juridiques, économiques ou psycho-sociaux en France. Le recours aux soins implique un équilibre complexe entre : - une personne, liée à groupe social, qui perçoit un problème de santé et espère un bénéfice du recours à un professionnel de santé, - et des professionnels de santé contraints par des impératifs techniques, organisationnels, économiques, ou juridiques, qui doivent accorder la même attention aux demandes de chacun. Dans ce contexte, l’éthique tient à un dosage entre : - l'équité, c'est-à-dire la justice attendue du système de santé, du terrain jusqu'au sommet de la graduation des soins, plus spécialisé, - et la responsabilité individuelle, expression de l’autonomie des patients et des professionnels. Le professeur Florence Jusot, économiste de la santé, ouvrira le colloque sur ces inégalités de recours aux soins, auxquelles elle consacre d’importants travaux de recherche. Au cours de la journée, trois questionnements seront successi- vement explorés : - Y aurait-il une « éthique des villes » et une « éthique des champs » ? La concentration de l'offre de soins en milieu urbain et la répartition disparate de groupes sociaux, font que l’accès aux soins n’est pas identique dans tous les territoires. L’unicité des valeurs qui président à l'accès aux soins sera interrogée. - Tous les soins sont-ils également accessibles ? La qualité de la couverture sociale, l’accessibilité financière ou géographique, ou encore les représentations socio-culturelles de chacun, influencent-elles l’accès aux soins ? Les soins dentaires serviront d’illustration aux échanges. - « A la recherche des soins perdus » : certaines personnes, en particulier celles en situation de vulnérabilité sociale, renoncent à des soins jugés pourtant nécessaires. A l’inverse, certaines demandes se heurtent à des refus de soigner de la part de certains professionnels. Peut-on se résigner à un tel constat ?