Revue "Le Mag de l'INPH" n°7 - INPH - Avril 2016 « Médecin ophtalmologiste d’origine calédonienne, Erica Mancel exerce à l’hôpital de Nouméa depuis 25 ans. Elle a été copilote du second projet d’établissement du CHT de Nouméa, dans lequel elle a mis en place une démarche d’approche culturelle de la maladie, qui a abouti, entre autres, au recrutement d’un ethnopsychologue travaillant transversalement pour l’ensemble des services de l’hôpital. Également impliquée dans le milieu associatif, elle est vice-présidente de la branche calédonienne de l’AFFDU (association des femmes françaises diplômées d’université), membre de l’association « Femmes au-delà des mers », et présidente de la « Société Interculturelle d’Océanie » liée à l’approche culturelle de la santé et plus généralement des conditions de vie. Les médecins sont des techniciens qui basent cependant leur pratique sur la relation humaine, tant pour la collecte de l’histoire de la maladie, des antécédents, que pour l’annonce du diagnostic et la réalisation d’un projet thérapeutique. L’amélioration de cette relation médecin malade, pour pouvoir diminuer la souffrance des patients (par exemple pour l’annonce d’un diagnostic dif"cile) ou pour améliorer le plus possible l’observance d’un plan de suivi et de traitement, peut constituer une démarche qualité. Dans le cadre de cette démarche, on peut utiliser des outils comme la relation d’aide ou l’alliance thérapeutique. Néanmoins, quand un blocage est identi"é comme pouvant avoir une origine culturelle (dans une culture proche de celle du médecin ou dans une culture différente), une approche culturelle de la santé et de la maladie présente un grand intérêt. Cette approche culturelle de la maladie peut avoir trois niveaux d’approfondissement. Le premier niveau est celui de l’apprentissage par le médecin des données ethnologiques qui régissent la santé et la maladie dans la culture de son patient, en particulier pour la nosologie des maladies qui peut être très différente de la nosologie occidentale enseignée dans les universités. C’est ce qui est fait en Nouvelle Calédonie lors de formations sur l’approche culturelle de la maladie dans le monde kanak, ou dans la société wallisienne. Ces formations sont importantes pour le médecin hospitalier qui prend ses fonctions, et encore plus pour le médecin de dispensaire de brousse. ... www.reseauprosante.fr