Des milliers d’hospitalisations et de décès pourraient être évités. Cinq propositions pour renforcer l’observance. Pour accéder à la publication complète: http://tinyurl.com/qexsgvv
Propositions jalma sur l'observance dans le Parisien !
On parle des propositions jalma sur l'observance dans le Quotidien du Pharmacien!
1. pharmacie et médecine
LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN - N° 3104 - JEUDI 26 JUIN 2014 - www.lequotidiendupharmacien.fr - 9
DES MILLIERS D’HOSPITALISATIONS ET DE DÉCÈS POURRAIENT ÊTRE ÉVITÉS
Cinq propositions
pour renforcer l’observanceSelon une étude du
cabinet de conseil Jalma,
475000 hospitalisations
et 12000 décès pourraient
être évités en France
chaque année s’il y avait
une meilleure observance
des prescriptions médicales.
LES PISTES pour améliorer
l’observance des traitements
médicamenteux se multiplient,
ces derniers temps. Après le
livre blanc du think tank, la
Fondation Concorde (voir « le
Quotidien » du 16 juin), c’est
au tour de Jalma, cabinet de
conseil spécialisé dans le sec-
teur de la santé, d’émettre dans
une étude présentée le 19 juin :
cinq propositions pour renfor-
cer l’observance des produits
de santé*. « Ces travaux sont
donc le fruit de constatations
issues du terrain », souligne,
en préambule, Mathias Matal-
lah, président de Jalma.
Principal constat : la non-ob-
servance est un phénomène
d’ampleur considérable. « 30 à
50 % des patients, toutes pa-
thologies confondues, seraient
concernés. Un médicament pres-
crit sur sept n’est pas acheté.
Un médicament acheté sur
huit n’est jamais pris », détail-
le Daniel Szeftel, consultant
associé du cabinet.
En dépit de ces chiffres, il est
aujourd’hui difficile de mesurer
l’étendue exacte de la non-ob-
servance des traitements en
France. En effet, il n’existe ac-
tuellement aucune mesure sta-
tistique correcte et globale pour
quantifier le phénomène, « alors
même que des outils fiables de
recueil (base de données de
l’assurance-maladie) existent
dans notre pays », souligne
Jalma. De fait, à l’instar de la
Fondation Concorde, le cabinet
JALMA propose la création d’un
observatoire de suivi et d’éva-
luation de l’observance. « L’éla-
boration d’une étude nationale
objective, pluri-pathologique et
récurrente du suivi des trai-
tements constitue une étape
prioritaire dans l’orientation
de notre politique de santé vers
l’amélioration de l’observan-
ce », indique l’étude. Cet état
des lieux précis du phénomène
de la non-observance permet-
trait ensuite la mise en place de
campagnes de communication
en santé publique, avec le sou-
tien notamment des principales
associations de patients.
Renforcer le rôle de conseil
du pharmacien. Autre acteur
à mobiliser sur la question de
l’observance : le pharmacien.
« L’implication accrue du
pharmacien constitue une op-
portunité intéressante pour
favoriser le bon suivi du trai-
tement. » Ainsi, au-delà des
premières avancées permises
par la loi HPST, le cabinet Jal-
ma suggère une extension de
l’accompagnement des phar-
maciens aux « problématiques
les plus criantes d’observan-
ce médicamenteuse » telles
que l’hypertension, le diabète,
la BPCO. « Les pharmaciens
peuvent trouver un bénéfice
économique direct dans une
meilleure observance et une
plus grande fidélisation des pa-
tients. Une rémunération à la
performance complémentaire
serait opportune pour inciter
le pharmacien à la qualité de
l’accompagnement et pour ren-
forcer les impacts du dispositif
sur l’observance secondaire »,
considère l’étude.
Jalma recommande aussi d’as-
souplir le cadre réglementaire
issu de la loi HPST afin de per-
mettre aux industriels de santé
d’intervenir dans la conception
et la mise en œuvre des pro-
grammes d’accompagnement
des patients et d’observance. Le
cabinet préconise notamment
qu’un industriel de santé puisse
lui-même définir le cahier des
charges lors de la mise en place
de ces programmes. Et d’insis-
ter sur la nécessité de mainte-
nir un tiers de confiance « pour
assurer le service auprès du
patient, conserver l’impartia-
lité actuelle et l’interdiction
de relation directe entre le la-
boratoire et le patient ». Par
ailleurs, l’étude Jalma appelle
à un assouplissement du cadre
réglementaire afin de favori-
ser l’utilisation des nouvelles
technologies (piluliers élec-
troniques, SMS, e-mails…) et
l’accompagnement à distance.
Des innovations qui ont « des
résultats très positifs sur l’ob-
servance des patients ». La
quatrième proposition du ca-
binet Jalma consiste à rétablir
l’observance (supprimée de la
grille d’ASMR en 2005) parmi
les critères de fixation du prix
des médicaments. Cette mesure
« permettrait de dépasser la
prise en compte de l’efficaci-
té théorique du médicament
pour mieux valoriser son bon
usage ». Enfin, le cabinet Jal-
ma recommande le dévelop-
pement de procédures de fixa-
tion conditionnelle du prix des
traitements « en fonction de
critères objectifs, pertinents
et mesurables (comme l’obser-
vance) ». Cette nouvelle poli-
tique de fixation des prix serait
« synonyme d’une plus grande
responsabilisation des indus-
triels de santé ». À condition
toutefois… qu’ils puissent inter-
venir en matière d’accompagne-
ment et d’éducation thérapeu-
tique des patients.
> DIANE BATTISTA
* Les pathologies retenues dans l’étude
de Jalma sont le diabète, l’infarctus
du myocarde, l’insuffisance cardiaque,
l’hypertension, le VIH, le cancer du sein,
la bronchopneumothérapie chronique
obstructive, et les maladies psychiatriques.
« Les résultats de cette étude sont donc
nécessairement modestes car restreints
à un nombre limité de pathologies »,
reconnaît le cabinet de conseil.
VACCINATIONS
Comment faire vacciner son enfant avec
seulement les trois valences obligatoires
CERTAINS PARENTS souhai-
teraient faire vacciner leur en-
fant avec seulement les trois
valences obligatoires. À sa-
voir : contre la diphtérie, le
tétanos (primo vaccination
et premier rappel à 11 mois
obligatoires pour ces deux
valences) et la poliomyélite
(primo vaccination et rappels
obligatoires jusqu’à l’âge de 13
ans). Mais, en règle générale,
les vaccins disponibles pour
ces vaccinations chez l’enfant
existent sous forme de vaccins
combinés quadrivalents (DTP
+ Ca), pentavalents (DTP + Ca
+ Hæmophilus influenzae), ou
hexavalents (DTP + Ca + H. in-
fluenzae + hépatite B). Il existe
également un vaccin DTP seul
(Revaxis), mais celui-ci est re-
commandé dans le calendrier
vaccinal français seulement
chez l’adulte en rappel d’une
vaccination antérieure (Revaxis
renferme des doses réduites
d’anatoxine diphtérique au 1/6
de la dose utilisée en primo vac-
cination).
Il existe toutefois une possibi-
lité pour faire vacciner son en-
fant avec seulement les trois va-
lences obligatoires. Les parents
concernés peuvent demander à
leur médecin de se rapprocher
du laboratoire Sanofi Pasteur
MSD (et non du LEEM, comme
indiqué dans notre article du
« Quotidien du Pharmacien »
n° 3097). « Nous disposons en
effet d’une procédure qui per-
met de fournir, à titre gra-
cieux, un vaccin contre la
poliomyélite seule (Imovax Po-
lio) et un vaccin diphtérie-té-
tanos (DTvax) sur la demande
d’un professionnel de santé.
Ce dernier doit pour cela se
rapprocher de notre service
d’information médicale (au
08 25 82 22 46) », indique Chris-
tèle Chave, responsable com-
munication chez Sanofi Pasteur
MSD. Les vaccins demandés par
le professionnel de santé seront
ensuite envoyés à la pharmacie
indiquée par le médecin, afin
que le patient le récupère. Ces
demandes sont toutefois as-
sez rares : « Depuis juin 2008
(date de l’arrêt de commercia-
lisation du DT Polio) jusqu’en
février 2014, nous avons ré-
pondu à 2 544 demandes », pré-
cise Christèle Chave.
En revanche, ces vaccins ne
répondent pas aux exigences
des personnes qui souhaitent
éviter les adjuvants alumi-
niques. En effet, les vaccins
DTvax et Imovax Polio ren-
ferment de tels adjuvants, qui,
malgré la polémique, ont effec-
tivement montré leur efficacité
et excellent profit de tolérance,
avec un recul de plus de 80 ans
d’usage, chez des millions de
sujets, dans le monde entier.
> C. D.
L’observancepourraitentrerenlignedecomptepourlafixationduprixdesmédicaments
S.TOUBON
GRIPPE SAISONNIÈRE
Bientôt un vaccin
quadrivalent
UN VACCIN QUADRIVALENT
devrait être disponible dès
la prochaine campagne de
vaccination contre la grippe
saisonnière. Le Haut Conseil
de la Santé Publique (HCSP)
vient en effet de rendre un
avis positif concernant l’uti-
lisation du vaccin tétravalent
FluarixTEtra, qui cible deux
sous-types de virus grippal
A (H1N1 et H3N2) et deux
types de virus grippal B (li-
gnées Victoria et Yamagata).
LE HCSP estime que ce vac-
cin « peut être utilisé selon
son AMM actuelle (à partir
de l’âge de 3 ans) et dans
le cadre de la stratégie vac-
cinale française vis-à-vis
de la grippe saisonnière,
consistant à éviter les formes
graves et les décès ». Toute-
fois, en l’absence de données
épidémiologiques, il n’existe
pas d’éléments permettant de
privilégier son utilisation par
rapport à celle de vaccins tri-
valents, ni d’identifier les po-
pulations chez qui ce vaccin
pourrait être recommandé de
façon préférentielle.
UBIQUINOL
Un antioxydant
indispensable aux
cellules neuronales
L’UBIQUINOL – forme active
de la coenzyme Q10 – inter-
vient dans la respiration cellu-
laire et le métabolisme éner-
gétique. Sa supplémentation
pourrait améliorer les perfor-
mances intellectuelles et phy-
siques. Apportée par l’alimen-
tation (viandes et poissons
essentiellement, à raison de
3 à 5 mg par jour), c’est le
seul antioxydant liposoluble
synthétisé par les cellules
animales. Une étude récente
a montré les bienfaits de
l’ubiquinol sur les effets se-
condaires des statines : dimi-
nution de la douleur et de la
faiblesse musculaires.
QUOTIENT INTELLECTUEL
Les mères
épileptiques
peuvent allaiter
sans risque
PARMI LES ENFANTS nés de
mères sous traitement anti-
épileptique, ceux nourris au
seinn’ontpasunquotientintel-
lectuel significativement diffé-
rentà6ansdeceluidesenfants
nourris au biberon. Le Dr Kim-
ford Meador, de l’université
de Stanford, et ses collègues,
ont publié mercredi ces ré-
sultats dans le JAMA Pedia-
trics, suite à une étude pros-
pective menée sur 181 cou-
ples mères/enfants. Des ré-
sultats préliminaires, alors
que les enfants avaient trois
ans, allaient déjà dans ce
sens, mais ce sont les résul-
tats à six ans qui étaient les
plus déterminants pour pré-
dire leurs performances sco-
laires. Il y avait en revanche
une association entre le quo-
tient intellectuel à six ans et
le type de traitement de la
mère, ce dernier était plus
faible de 7 à 13 points dans le
groupe valproate de sodium
que dans les groupes recevant
d’autres traitements anti-épi-
leptiques, que l’enfant soit allai-
té ou pas.