1. Histoire. Partie 2 :
Guerres mondiales et régimes
totalitaires (1914-1945)
• Thème 1. La Première Guerre mondiale :
vers une guerre totale (1914-1918)
• Thème 2. Le régime soviétique, un Etat
totalitaire
2.
3.
4. La structure du régime totalitaire est gouvernée
par une tendance à l’unification. Sa forme la plus
voyante, peut-être, est l’instauration d’un parti
unique. Ce pouvoir touche tous les domaines,
publics et privés, et intervient à tous les niveaux.
Il le fait en se dotant d’une idéologie d’Etat. La
grande conséquence de ce vaste mouvement
d’unification est que tout ce qui lui échappe est
perçu comme un obstacle à éliminer.
L’instrument que le régime totalitaire utilise pour
atteindre ses buts est la terreur.
d’après T. TODOROV, Le Totalitarisme, encore une fois, 1997
Le totalitarisme se caractérise par « l’effort »
constant de l’Etat ou du Parti pour soumettre à
son contrôle la totalité de la vie sociale. De la
naissance à la tombe, à travers tout un ensemble
d’organisations, les masses sont surveillées et
guidées. Dans l’idéal, la vie de chaque individu
devrait être entièrement soumise à ce contrôle
extérieur.
K. POMIAN, « Communisme et nazisme : les tragédies du siècle »,
entretien dans L’Histoire, 1998
5. L’Histoire : Vous avez énuméré des points de convergence. N’y a-t-il pas, aussi, des différences
notables entre le totalitarisme nazi et le totalitarisme soviétique ?
K. Pomian : Il en est plusieurs. Elles portent sur le contenu même des idéologies qu’ils professent. Le
nazisme est nationaliste ; le bolchévisme se proclame internationaliste. A la prétention nazie de
trouver un modèle dans le passé, il oppose son programme d’édification d’une société radicalement
nouvelle. Tandis que le nazisme combat les Lumières et l’héritage de la Révolution française, le
bolchévisme s’en réclame.
K. POMIAN, « Communisme et nazisme : les tragédies du siècle », entretien dans L’Histoire, 1998
6.
7. Chacun sait que la presse
bourgeoise est l’une des armes
les plus puissantes de la
bourgeoisie […]. Pourront être
suspendus les organes de presse :
Qui appellent à la résistance
ouverte ou à la désobéissance au
gouvernement ouvrier et paysan;
Qui sèment le trouble en
dénaturant les faits de manière
manifestement calomnieuse;
Qui incitent à des actions
manifestement criminelles.
8.
9.
10.
11.
12.
13. La tâche essentielle du premier plan
quinquennal consistait:
- à transformer l'URSS, de pays agraire
et faible qui dépendait des caprices
des pays capitalistes, en un pays
industriel et puissant, parfaitement
libre et indépendant ;
- à éliminer jusqu'au bout les éléments
capitalistes;
- à créer une industrie capable de ré
outiller et de réorganiser, sur la base
du socialisme, non seulement
l'industrie dans son ensemble, mais
aussi les transports et l'agriculture;
- à faire passer la petite économie
rurale morcelée dans la voie de la
grande économie collectivisée;
- à créer une base économique pour la
suppression des classes sociales en
URSS, pour la construction d'une
société socialiste.
d'après STALINE, discours du 7 janvier 1933
14.
15.
16. On nous parlait des koulaks aux réunions. La
radio, le cinéma, les écrivains et Staline lui-
même nous disaient tous la même chose :
les koulaks sont des parasites, ils brûlent le
blé, ils tuent les enfants. Et on nous a
déclaré : il faut soulever les masses contre
eux et les anéantir en tant que classe, ces
maudits. Dès qu’on les aura exterminés, une
ère heureuse commencera pour la
paysannerie.
La dékoulakisation a commencé en 1929, à
la fin de l’année, mais elle a battu son plein
en février et mars 1930. On a commencé par
arrêter les chefs de famille. Tout le premier
contingent a été fusillé. Personne n’en a
réchappé. Quand à ceux qu’on a arrêté à la
fin de décembre, on les a envoyés en
« migration spéciale ».
D’après V. GROSSMAN, Tout passe, 1963
17.
18. N. Boukharine est un ancien compagnon de Lénine,
accusé à tort de crimes imaginaires contre l’URSS.
Je me tiens à genoux devant le pays, devant le Parti
communiste, devant le peuple tout entier. Ma
monstruosité de mes crimes n’a pas de bornes. Que
tout le monde voit la puissance formidable de l’URSS
et la sage direction du pays assurée par Staline.
Confession lors de son procès, 1938
Je suis accablé par l’impuissance face à la machine
infernale qui produit des mensonges à la chaîne selon
un plan concerté. Je n’ai jamais été un traître; Je n’ai
jamais comploté contre Staline.
Lettre secrète à sa femme dictée avant
son exécution, 1938
19. • 378 000 koulaks fusillés
• 1,8 million de koulaks déportés
• 250 000 koulaks morts en déportation
• 6 millions de morts (cette famine est très largement due à la
collectivisation imposée et au prélèvement forcé par l'Etat, des récoltes
des kolkhosiens.
• Personnes envoyées dans les camps (1934-1941) : 7 millions
• Morts dans les camps : 400 000
• Condamnations : 1,6 million
• Exécutions : 683 000 dont :
- Parti communiste : 98 membres du Comité central du PCUS (sur 139),
1108 délégués au Congrès de 1934 (sur 1966).
- Armée rouge : 3 maréchaux (sur 5), 8 amiraux (sur 9), 14 généraux
d'armée (sur 16), 35 000 officiers (sur 80 000).
20. Un syndicaliste anglais rencontre des
jeunes soviétiques. Il témoigne :
« Pourquoi sont-ils si enthousiastes ? »
me demandai-je. Ils sont pauvrement
vêtus. Ils ne sont même pas bien nourris.
Tous ont l'air affamés... Se croient-ils
vraiment les maîtres du pays ?
S'imaginent-ils vraiment que quelque
chose les attend, tout près qui vaille la
peine ? Je songe à la méthode
communiste : s'emparer des enfants dès
la crèche, les suivre dans les jardins
d'enfants puis à l'école, les enrôler
ensuite dans les Pionniers et les jeunes
komsomols. Toujours les tenir en main
par une propagande incessante ! La
propagande ! La propagande ! Du matin
au soir. Par la TSF, le film, l'image,
l'affiche, le manuel, elle les poursuit
partout.
W. CITRINE, A la recherche de la vérité en Russie, 1937.