1. Comment analyser la
structure sociale ?
Chapitre 4 - TES 3 - 2015/2016 - PhW
Manuel Sciences Economiques et Sociales Tle ES éd. 2012 Hatier
pages 184 à 207 et pages 282 à 303
2.
3. ScienceScience
ÉconomiqueÉconomique
(80 heures)(80 heures)
SociologieSociologie
(50 heures)(50 heures)
Regards croisésRegards croisés
(40 heures)(40 heures)
1. Croissance, fluctuations et crises
2. Mondialisation finance internationale
et intégration européenne
3. Économie du développement durable
1. Classe, stratification et mobilité sociales
2. Intégration, conflit, changement social
2. Travail, emploi et chômage
1. Justice sociale et inégalités
4. SociologieSociologie
(50 heures)(50 heures)
1. Classe, stratification et mobilité sociales
2. Intégration, conflit, changement social
1.1 Comment analyser la structure sociale ?
1.2 Comment rendre compte de la mobilité
sociale ?
2.1 Quels liens sociaux dans des sociétés où
s'affirme le primat de l'individu ?
2.2 La conflictualité sociale : pathologie, facteur de
cohésion ou moteur du changement social ?
(+ comment analyser et expliquer les inégalités ? )
5. Thèmes et questionnements Notions Indications complémentaires
On mettra en évidence le caractère
multiforme des inégalités économiques et
sociales ainsi que leur aspect parfois
cumulatif. On procédera a des
comparaisons en utilisant les principaux
indicateurs et outils statistiques appropriés.
On présentera les
théories des classes
et de la
stratification sociale
dans la tradition
sociologique (Marx,
Weber) ainsi que
leurs
prolongements
contemporains et
1. Classes, stratification et mobilité sociales
11. •La France réalise-t-elle l'idéal d'égalité des chances
•Assiste t-on à une réduction ou une augmentation des
inégalités ?
•Pourquoi nos sociétés restent-elles inégales ?
•Comment les inégalités peuvent-elles se cumuler ?
•Comment classer les individus ?
•Les PCS sont-elles homogènes d’un point de vue social ?
•Moyennisation ou polarisation ?
•Les classes sociales sont-elles toujours pertinentes ?
•Est-ce la fin de la classe ouvrière ?
Problématiques
24. Toute différence devient inégalité à partir du moment où elle
est traduite en termes d'avantages par rapport à une échelle
d'appréciations.
Or, bien que ces différences soient le plus souvent anodines,
sans conséquences, elles ne le sont pas toujours : les
différences se transforment parfois en inégalités.
25. Certaines différences deviennent alors des inégalités, c'est-à-
dire des différences qui se traduisent en termes d'avantage et
de désavantage et qui fondent donc une hiérarchie.
Une différence se transforme en inégalité dès lors qu'elle est
ressentie comme tel par des individus – c'est une notion
subjective – et qu'elle engendre un avantage ou un désavantage.
Les inégalités traduisent des différences d'accès aux
ressources rares et socialement prisées.
26. Égalité ?Égalité ?
ÉgalitéS !ÉgalitéS !
Égalité des droitsÉgalité des droits
Égalité des chancesÉgalité des chances
Égalité des positionsÉgalité des positions
27. Article 1
« Tous les Hommes
naissent et
demeurent libres et
égaux en droits »
Abolition de la
société d'ordres
Principe d'égalité
des chances
Idéal méritocratique
30. Les classes sociales
Aujourd'hui les différences juridiques n'existent plus : les
hommes sont libres et égaux en droit.
La stratification sociale, qui décrit la manière dont la société
différencie et hiérarchise les fonctions des différents
groupes sociaux, existe pourtant toujours : il existe des
rapports inégaux entre les individus et les groupes qui se
maintiennent dans le temps.
La difficulté est alors de la justifier, de la rendre légitime aux
yeux des individus, surtout dans une société ouverte
caractérisée par une égalité des individus en droit.
31. 1° Comment mesurer les inégalités ?
I- Décrire et expliquer les
inégalités
A- Identifier et mesurer les inégalités
34. Plusieurs outils pour mesurer les
inégalités économiques
Lorsque l’on cherche à étudier l’importance des
inégalités (de salaires, de revenus, de
patrimoine…) dans une société, on peut recourir à
plusieurs instruments permettant de mesurer la
disparité (écart entre des moyennes), la dispersion
ou la concentration. On utilise souvent la
moyenne.
Seulement, le calcul de la moyenne ne renseigne
pas sur les écarts, c’est-à-dire sur la manière dont
se répartissent les variables. Une même moyenne
peut en effet cacher des situations très diverses
quant à la répartition de la grandeur étudiée autour
de la moyenne.
C’est pourquoi on est amené à se servir d’autres
indicateurs : quantiles, représentation graphique
par la courbe de Lorenz et l’indice de Gini.
35. Les quantiles sont un outil permettant de partager une
population en parties égales. Il existe différentes sortes de
quantiles :
-les quartiles partagent les effectifs en 4 parties égales (même
effectif représentant 25% du total)
-les quintiles partagent les effectifs en 5 parties égales (20% de
l’effectif total)
-les déciles partagent les effectifs en 10 parties égales. Il s’agit
de prendre une population et de la « découper » en tranches
de 10%
-les centiles partagent les effectifs en 100 parties égales de 1%
-les millimes partagent les effectifs en 1000 partie égales
Dans cette liste, Il manque un quantile bien connu, lequel ?Dans cette liste, Il manque un quantile bien connu, lequel ?
36. La médiane !
1 458 euros, c'est, selon l'Insee, le revenu salarial mensuel
médian des Français en 2010 : la moitié des salariés ont gagné
moins, l'autre plus. Il s'agit d'une rémunération nette qui tient
compte du temps effectivement travaillé par les salariés. C'est
pourquoi il est inférieur au salaire en équivalent temps plein
médian qui se situe lui à 1 726 euros mensuel.
40. On distingue deux types de décile (prenons le cas où on
s’intéresse au niveau de vie d’une population) :
Le décile pointé correspond au niveau de vie qui délimite les
tranches il y en a 9→
Le décile moyen correspond au niveau de vie moyen de
chaque tranche de 10% de la population il y en a 10→
seuil ≠ catégorie !
41. Les déciles d'une distribution permettent de calculer des
rapports interdéciles :
- le rapport D9/D1 met en évidence l'écart entre le haut et
le bas de la distribution ; c'est une des mesures de l'inégalité
de cette distribution ;
42. Le coefficient de Gini compare l’état de la répartition des
revenus et une situation théorique d’égalité parfaite.
Plus il est proche de zéro, plus on s’approche de l’égalité
(tous les individus ont le même revenu).
Plus il est proche de un, plus on est proche de l’inégalité
totale (un seul individu reçoit tous les revenus).
43. Situez les valeurs suivantes sur les courbes de
Lorenz :
W : En 2002, les 20% les moins riches
représentaient 10% de l’ensemble des
revenus (exprimés en niveau de vie)
X : En 2008, les 30% les plus riches
représentaient 50% de l’ensemble des
revenus (exprimés en niveau de vie)
Y : En 2003, les 50% les moins dotés en
patrimoine, détenaient environ 7% du
patrimoine total.
Z : En 2003, les 50% les mieux dotés en
patrimoine, détenaient environ 93% du
patrimoine total.
52. Les inégalités de salaires sont relativement faibles mais les
inégalités de revenus sont plus élevées car les revenus du
capital aggravent les disparités
Les inégalités de patrimoine (ce qui est accumulé par
l’épargne et/ou transmis par l’héritage) sont encore plus
élevées
Les inégalités économiques
inégalités de salaires
inégalités de revenus
inégalités de patrimoine
inégalités
économiques
80. Socialisation différentielle
Les normes et les valeurs évoluent à travers le temps
et la socialisation est donc variable selon les époques.
Mais cela varie aussi en fonction des groupes sociaux,
on parle alors de socialisation différentielle. Au sein
d’une même société, il y a en effet des sous-cultures
qui varient plus ou moins par rapport à la culture
dominante.
ne pas confondre sous-culture et insolence.
85. Castes Ordres Classes
Principe de
classement
Pureté Prestige Economique
Fermeture &
institutionnalisation
Hérédité
endogamie
inégalité de
droit
Hérédité
endogamie
inégalité de
droit
égalité de
droit
mais
inégalités de
fait
Relations ? Hiérarchique
Complé-
mentaires
antagonistes
86. La société traditionnelle indienne est organisée
selon un système de castes. Selon l’un des
grands textes de l’hindouisme, les quatre castes
traditionnelles seraient issues du corps de
Brahma, le dieu créateur :
•Les brahmanes (prêtres, enseignants)
sortiraient de sa bouche.
•Les kshatriya (guerriers, administrateurs,
princes, rois) de ses bras.
•Les vaishya (agriculteurs, commerçants,
hommes d'affaires) de ses cuisses.
•Les sudra (artisans, serviteurs, ouvriers) de ses
pieds.
Les castes
Les parias étaient considérés “hors caste"
87. Les castes
A la base de la hiérarchie des castes il y a l'idée magique et
religieuse de pureté et d'impureté, idée qui est à la base de la
séparation des castes entre elles.
Ce système trouve sa justification morale dans deux principes
philosophiques et religieux de karma et de dharma.
Ce seraient en effet les actions (karma) accomplies dans des
vies antérieures qui conditionneraient la naissance dans une
caste donnée et c'est grâce à l'accomplissement correct de ses
devoirs (dharma) que |'on peut espérer renaître dans une caste
plus noble.
88. Les ordres
Les trois ordres, ou
états selon la formule
médiévale (clergé,
noblesse, tiers état),
abolis par la
Révolution dès 1789,
représentaient une
classification idéale des
rapports socio-
politiques,
traditionnelle en
Europe depuis la
stabilisation du régime
féodal (XIIe-XIIIe s.).
90. Un peu d'histoire...
- 4 aout 1789 : abolition des privilèges
- 3 novembre 1789 : promulgation des 17 articles de
la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen
91. Article 1
« Tous les Hommes
naissent et
demeurent libres et
égaux en droits »
Abolition de la
société d'ordres
Principe d'égalité
des chances
Rappel
92. Les classes sociales
Aujourd'hui les différences juridiques n'existent plus : les
hommes sont libres et égaux en droit.
La stratification sociale, qui décrit la manière dont la société
différencie et hiérarchise les fonctions des différents
groupes sociaux, existe pourtant toujours : il existe des
rapports inégaux entre les individus et les groupes qui se
maintiennent dans le temps.
La difficulté est alors de la justifier, de la rendre légitime aux
yeux des individus, surtout dans une société ouverte
caractérisée par une égalité des individus en droit.
Rappel
93. I- Stratification et classes
sociales
A- Les théories des classes sociales et de la stratification
2° Les théories des classes sociales
a) l'analyse marxiste
95. Karl Marx
Né le 5 mai 1818 à Trèves
en Rhénanie et mort le 14
mars 1883 à Londres
Philosophe de formation,
historien, économiste, sociologue,
journaliste, révolutionnaire,...
96. 1848 Manifeste du Parti Communiste
1850 Les luttes de classes en France
1852 Le 18 Brumaire de Louis Napoléon
Bonaparte
1867 Le Capital
et beaucoup d'autres livres...!
Karl Marx
98. Karl Marx est initialement un philosophe qui s’intéresse à
l’histoire. Il développe une théorie du matérialisme
historique.
Pour lui les conditions matérielles de production
déterminent les rapports sociaux.
99. Selon Marx, les rapports de production répartissent les
agents économiques en deux classes qui diffèrent par leur
relation spécifique aux moyens de production et au capital.
L’une a la propriété des moyens de production, l’autre les
met en œuvre.
Avec la révolution industrielle, le progrès technique et le
passage d’une économie rurale à une économie industrielle,
les moyens techniques de production (machines,…) sont
devenues plus complexes et plus coûteuses par rapport à la
période précédente où ces moyens de production étaient
limités, reposant sur la force humaine ou animale et donc
accessibles à tous.
Cela aboutit à une séparation entre ceux qui ont les capitaux
pour accéder à ces nouveaux moyens de production et ceux
qui n’ont d’autre possibilité que de louer leur force de travail.
100. Les capitalistes sont donc ceux qui possèdent les moyens de
production (machines, bâtiments, terrains), tandis que les
salariés, que Marx appelle les “ prolétaires ”, ne disposent
que de leur force de travail.
Pour Marx, les rapports sociaux sont des rapports
d’exploitation
“Lutte des classes”
101. Le conflit est donc au cœur de la problématique marxiste
puisque c’est la prise de conscience de cette exploitation qui
est à la base de la lutte des classes. Les conflits du travail
structurent donc la société en groupes adverses.
Il ne suffit pas d'un conflit d'intérêt pour que l'on puisse parler
de conflit social, il faut encore que les individus partageant
une même situation dans les rapports de production, ici les
salariés, aient conscience de leur similitude et s'unissent pour
revendiquer contre un ennemi commun. Ils constituent alors
ce que Marx appelle une “ classe sociale ”.
Classe "en soi" Classe "pour soi"
103. II- Stratification et classes
sociales
A- Les théories des classes sociales et de la stratification
2° Les théories des classes sociales
b) Les classes sociales chez Max Weber
104. Max Weber
(21 avril 1864-14 juin 1920)
Ce penseur allemand est considéré
comme un des fondateurs de la
sociologie.
1904-1905 L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme.
1919 Le savant et le politique
1921 Économie et société
107. Un groupe de statut est un groupe social dont les membres
disposent d’un même degré de prestige social associé à leur
statut social (condition statutaire) qui dépend lui-même de
plusieurs facteurs.
Weber en identifie quatre : la naissance, la profession,
l’instruction et le style de vie.
Parmi ces quatre facteurs, le style de vie est l’élément le plus
déterminant
Groupe de statut
L’échelle de prestige dans une société est variable et elle
évolue. Le prestige peut être en rapport avec le diplôme,
les capacités physiques, la profession, ... Il dépend des
valeurs que reconnaît la société.
108. L’échelle de prestige dans une société est variable et elle
évolue. Le prestige peut être en rapport avec le diplôme,
les capacités physiques, la profession, ... Il dépend des
valeurs que reconnaît la société.
110. Marx Weber
Holisme
Les structures sociales déterminent les
comportements individuels
Individualisme méthodologique
Approche qui consiste à étudier les
fonctionnements de la société en
analysant les actes et les motivations des
individus ainsi que leurs relations
Réaliste
Nominaliste (Explication : les classes ne sont
qu’une construction de l’observateur et non une
représentation de la réalité => elles sont le produit de
ce que le sociologue nomme (nominaliste) et n’ont pas
nécessairement une existence « réelle ») dans la société.
Unidimensionnelle Pluridimensionnelle
Individu soumis au poids des
déterminismes
Individu acteur qui se construit une
identité
Conscience de classe pas de conscience collective
111. Marx Weber
Analyse conflictuelle Analyse consensuelle
Définition de la classe sociale
Une classe sociale se définit par trois
critères :
* place dans le rapport de production
*conscience de classe
* conflictualité par rapport aux autres
classes (lutte des classes)
*Il distingue principalement 2 classes
sociales (prolétariat et bourgeoisie).
Classe ≠ Groupe de statut ≠ Partis
La classe se définit selon un critère
économique Les individus qui partagent
une situation de classe, cad qui se
trouvent dans une situation économique
semblable ou proche :
-n’entretiennent pas nécessairement des
liens entre eux,
-- n’ont pas nécessairement conscience
de classe,
-- ne sont pas nécessairement
susceptibles de s’organiser
collectivement dans le cadre d’une lutte
des classes.
« Les classes ne sont pas des
communautés »
112. I- Stratification et classes
sociales
A- Les théories des classes sociales et de la stratification
2° Les théories des classes sociales
c) la synthèse de Pierre Bourdieu
113. Pierre Bourdieu (1930-2002)
1965 Les héritiers (avec JC Passeron)
1970 La reproduction, éléments d'une théorie du système
d'enseignement
1979 La distinction, critique sociale du jugement
2007 La misère du monde
116. Pierre Bourdieu distingue trois types de capitaux fondamentaux :
Le capital économique mesure l'ensemble des ressources
économiques d'un individu, à la fois ses revenus et son patrimoine.
Le capital culturel mesure l'ensemble des ressources culturelles
dont dispose un individu. Elles peuvent être de trois formes :
incorporées (savoir et savoir-faire, compétences, forme
d'élocution, etc.), objectivées (possession d'objets culturels) et
institutionnalisée (titres et diplômes scolaires).
Le capital social mesure l'ensemble des ressources qui sont liées à
la « possession d'un réseau durable de relations
d'interconnaissance et d'inter-reconnaissance ».
117. En quoi monEn quoi mon
approche des classesapproche des classes
est-elle une tentativeest-elle une tentative
de synthèse entrede synthèse entre
Marx et Weber ?Marx et Weber ?
Pierre Bourdieu souligne la permanence des rapports de
domination entre classes. (Marx)
Il reprend la notion de "capital” mais en lui donnant une
approche multidimensionnelle (Weber) et en accordant
une importance centrale aux inégalités culturelles.
118. I- Stratification et classes
sociales
A- Les théories des classes sociales et de la stratification
3° La stratification sociale
a)Strates et classes : deux approches distinctes
119. Strates et classes ?
Est-ce la même chose ?
L'humanité du 8 janvier 2013
120. Classe Strate
« Groupe fondamentaux opposés et
irréductibles les uns aux autres »
« Groupes hiérarchisés sur une échelle
selon le revenu, profession, rapport au
pouvoir et le prestige »
On ne peut pas appartenir d’abord à une
classe puis à l’autre. On appartient à l’une
ou à l’autre.
Inégalités
Absence de mobilité sociale. Mobilité sociale
Tension entre les groupes qui entraînent
des conflits sociaux.
De manière générale pas de conflits.
Importance des conflits pour
comprendre le changement social
Absence de conflits majeurs, on peut
passer d’une position à une autre.
121. I- Stratification et classes
sociales
A- Les théories des classes sociales et de la stratification
3° La stratification sociale
b) La stratification sociale dans la sociologie américaine
125. Warner aboutit à une stratification reposant sur une
succession de strates (lower-lower class/upper-lower class …
upper-upper class) comme des barreaux d’une échelle qu’il
serait possible de gravir : si on est dans l’upper-lower class,
on pourrait à force de persévérance atteindre la lower-
middle class, puis la upper-middle class et ainsi de suite.
Cette vision rejoint la vision individualiste de la société
américaine où le statut de chacun dépend de nos efforts
(vision idéaliste de la méritocratie) : c’est l’idéal du self-
made man.
126. II- Stratification et classes
sociales
B- Comment la société française est-elle stratifiée ?
1° La nomenclature des PCS : intérêts et limites
127.
128.
129. Le classement se fait donc sur la base de plusieurs critères :
• le métier on distingue l’horloger et le cordonnier
• la position hiérarchique au sein de la profession exercée (ou de l’ancienne
profession en cas de retraite) on distingue cadre, intermédiaire, exécution (employé et
ouvrier)
• le niveau de diplôme requis pour exercer cette profession, cad la qualification
• le statut on distingue salarié ou indépendant ou employeur
• la nature de l’activité on distingue l’ouvrier agricole, artisanal, industriel
• la taille de l’entreprise on distingue le salarié de la grande, moyenne, petite entreprise
• le statut public ou privé de l’employeur (administration ou entreprise) on
distingue le cadre technique du public ou du privé
130.
131. La nomenclature se compose de 8 groupes socioprofessionnels
eux-mêmes subdivisés en 42 PCS qui regroupent 489
professions.
•1. agriculteurs exploitants ;
•2. artisans, commerçants et chefs d’entreprises de plus de 10
salariés ;
•3. cadres et professions intellectuelles supérieures ;
•4. professions intermédiaires ;
•5. employés ;
•6. ouvriers ;
•7. retraités ;
•8. autres personnes sans activité professionnelle.
136. - Le classement a une part d’arbitraire
- Une homogénéité sociale contestable :
Identifier des individus par leur situation professionnelle tend à regrouper des
personnes différentes à bien des égards (modes de vie, croyances, origines).
- Des critères de classement oubliés : chômage et
précarité de l’emploi :
- On ne peut pas les assimiler à des classes sociales
Les limites de la
nomenclature des PCS
139. II- Stratification et classes
sociales
B- Comment la société française est-elle stratifiée ?
2° La multiplicité des critères de différenciation
a) effet d’âge et de génération
141. Les effets de l’âge sur la
différenciation
• Revenu
• consommation
• Loisirs/pratiques culturelles
• Patrimoine (cycle de vie de l’épargne)
• Accès à l’emploi
142. I- Stratification et classes
sociales
B- Comment la société française est-elle stratifiée ?
2° La multiplicité des critères de différenciation
b) inégalités selon le sexe
144. Les effets du sexe sur la
différenciation
• Accès à l’emploi / Chômage
• Revenu
• consommation
• Loisirs/pratiques culturelles
145. L'âge et le sexe sont deux critères majeurs de
différenciation sociale. Les pratiques culturelles varient
fortement selon ces deux variables.
Du point de vue de l'âge, il existe des effets d'âge et des
effets de génération.
Du point de vue du sexe, on constate qu'il y a des
pratiques plutôt féminines et d'autres plutôt masculines.
C'est le résultat de la socialisation.
146. 1° Des individus “pluriels” ?
III- L’évolution des
structures sociales
A- Des frontières de classes moins nettes…?
151. L’analyse des statistiques produites par l'INSEE dans son Enquête
sur les pratiques culturelles peut conduire à associer à certains
groupes certaines pratiques culturelles (l’opéra pour les cadres, le bal
pour les ouvriers, etc.).
Cependant, une lecture minutieuse de ces données montre que les
individus ne sont pas uniformément façonnés par leur milieu social
d’origine: un cadre peut, par exemple, écouter du rap et lire de la
philosophie.
Il existe ainsi une multitude d'« individus pluriels» dont les pratiques
culturelles sont « empruntées» à des milieux sociaux très différents.
152. Comment expliquer l’émergence de ces « hommes
pluriels », (comme les appelle Bernard Lahire)?
Leur émergence peut tout d'abord être le résultat d’
“un effet de théorie” on repère de tels individus car on
se donne la peine de les chercher.
153. Mais on peut également mettre en évidence des explications
historiques. ou structurelles.
En effet, la massification scolaire et la diffusion d'une culture de
masse (grâce aux médias) à partir des années 1950 ont permis
aux différents milieux sociaux d'entrer en contact, ce qui a
favorisé le partage de pratiques culturelles.
Enfin, la pluralité des instances de socialisation (familles, amis,
collègues, etc.) met l'individu en contact avec différentes
cultures, ce qui favorise chez lui l’apparition de dispositions
culturelles très variées.
154. III- L’évolution des
structures sociales
2° Y a t-il une moyennisation de la société ?
A- Des frontières de classes moins nettes…?
163. La moyennisation : processus de constitution d'une vaste
classe moyenne, réduisant les positions extrêmes dans la
stratification sociale et rapprochant ainsi les niveaux de vie
et les modes de vie.
164. La thèse de la « moyennisation » de la société française est avancée par des
auteurs qui soulignent la perte d’emprise des milieux sociaux traditionnels, dotés
d’une forte identification, comme la paysannerie ou la bourgeoisie au profit d’une
classe moyenne de plus en plus étendue.
Ce phénomène, généralement daté à partir de 1945, aurait pour cause principale
la progression du pouvoir d’achat enregistré au cours des « Trente glorieuses »,
l’essor considérable des emplois de service qui conduirait à l’avènement d’une
société postindustrielle, ainsi que l’homogénéisation progressive des modes de
vie et des pratiques sociales.
Henri Mendras, principal défenseur de cette thèse, met en lumière dans La
seconde Révolution française (1988) l’apparition d’une constellation centrale, dont
le groupe des cadres constituerait le symbole : l’une des nouveautés réside dans
le fait que les normes sociales seraient désormais véhiculées par ce groupe
majoritaire et non plus, comme traditionnellement, par les classes dirigeantes.
Moyennisation
165. 1° Y a t-il une polarisation de la société ?
III- L’évolution des
structures sociales
B-…ou une recomposition des classes ?
170. • Depuis la fin du XXe siècle, les inégalités de patrimoine sont
en hausse. Cela s’explique notamment par une baisse de la
fiscalité sur le patrimoine : comme le patrimoine est
principalement concentré dans les mains des individus les plus
fortunés, toute baisse de la fiscalité facilite sa transmission.
• Par ailleurs, certains économistes comme Camille Landais ont
mis en évidence que le salaire moyen mensuel des 0,01 % les
mieux payés a augmenté de 69 % en France entre 1998 et 2006
alors que, dans le même temps, les 90 % les moins bien payés ne
voyaient leur salaire moyen mensuel augmenter que de 0,9 %.
Ces évolutions s’expliquent par une compression des bas
salaires liée à la mondialisation. qui pousse les entreprises à
comprimer leurs coûts de production afin de pouvoir faire face
à la concurrence internationale. Ce sont les travailleurs peu
qualifiés des pays occidentaux qui voient leurs rémunérations
stagner, car ils sont directement en concurrence avec les
171. Depuis une vingtaine d'années environ, il est de plus en
plus difficile de parler de moyennisation de la société.
D'abord parce que les inégalités traditionnelles ne se
réduisent plus, ensuite parce que se développent de
nouvelles inégalités.
Beaucoup de sociologues parlent aujourd'hui plutôt d'une
"polarisation" de la société, c'est-à -dire d'une
fragmentation de la population en deux groupes distincts,
très éloignés, chacun à une extrémité de l'échelle sociale.
Cependant, les classes sociales ne sont plus vraiment des
classes pour soi (au sens marxiste): les individus n'ont plus
vraiment conscience d’appartenir à un collectif structuré,
homogène et cohérent.
173. La polarisation : processus de constitution de pôles principaux
dans la stratification sociale, reflets d'inégalités qui creusent des
écarts entre ces positions sociales, l'accent étant souvent mis
sur l'existence de deux pôles d'où une approche bipolaire de la
société.
175. Arguments pour la
moyennisation
Arguments pour la
polarisation
• diminution de la classe
ouvrière et hausse des
catégories
intermédiaires
•des consommations
semblables
•massification de l’école
et hausse du niveau
général d’instruction
•perte de la conscience
de classe
• développement de la
précarité et du
chômage
• creusement des
inégalités
• les inégalités se
transforment
• l’accès aux diplômes
reste inégal
• l’hérédité sociale
demeure forte
177. Les 30 ans de la cause ouvrière
Documentaire de la série Galilée du CNDP
178. Les 30 ans de la cause ouvrière
Documentaire de la série Galilée du CNDP
ailymotion.com/video/xcyjcq_les-30-dernieres-annees-de-la-c
179. Résumez l’ensemble des transformations
qu’a subie la classe ouvrière et le
mouvement ouvrier (à partir de l’ensemble
de la vidéo et de l’intervention finale du
sociologue)
Synthèse de la vidéo
184. La vie est belle le destin s´en écarte...
Personne ne joue avec les mêmes cartes
Le berceau lève le voile, maudites sont les routes qu´il dévoile...
Tant pis, on n´est pas nés sous la même étoile...