1. Économie du
développement durable
Chapitre 10 - TES 4 - 2017/2018 - PhW
Manuel Sciences Economiques et Sociales Tle ES éd. 2012 Hatier
pages 138 à 181
La croissance économique est-elle compatible avec la préservation de
l'environnement ?
2.
3.
4. « Nous n'héritons pas de la terre de nos
parents, nous l'empruntons à nos
enfants. »
( souvent attribuée à Antoine de Saint-Exupéry, cette citation est d'origine
indienne )
5. Thèmes et
questionnements
Notions Indications complémentaires
3.1 La croissance
économique est-
elle compatible
avec
la préservation de
l'environnement ?
Capital naturel,
physique, humain,
institutionnel, biens
communs,
soutenabilité,
réglementation,
taxation, marché de
quotas d’émission
On expliquera pourquoi l’analyse
économique du développement durable, qui
se fonde sur la préservation des possibilités
de développement pour les générations
futures, s’intéresse au niveau et à
l’évolution des stocks de chaque type de
capital (accumulation et destruction) ainsi
qu’à la question décisive du degré de
substitution entre ces différents capitaux.
On évoquera, à l’aide d’exemples, les
limites écologiques auxquelles se heurte la
croissance économique (épuisement des
ressources énergétiques et des réserves
halieutiques, déforestation, augmentation
de la concentration des gaz à effet de serre,
etc.). L’exemple de la politique climatique
permettra d’analyser les instruments dont
disposent les pouvoirs publics pour mener
des politiques environnementales. En lien
avec le programme de première sur les
marchés et leurs défaillances, on montrera
la complémentarité des trois types
3. Économie du développement durable
Acquis de
première :
externalités,
institutions
marchandes, droits
de propriété, offre et
demande, allocation
des ressources,
défaillances du
8. La problématique du développement durable date des
années 1970 mais la réflexion sur la prise en compte
des ressources est bien plus ancienne. Dès l'Essai sur
le principe de population de Thomas Robert Malthus,
en 1798, le problème est posé en termes extrêmement
pessimistes.
Malthus en effet postule que la population croît de
manière géométrique alors que les ressources
croissent de manière arithmétique.
Malthus
(1776-1834)
9. Dans les années 70, on voit cette
problématique ressurgir avec le rapport
Meadows du nom le plus souvent donné à
ce rapport demandé à une équipe du
Massachusetts Institute of Technology
(dont les époux Meadows) par le Club de
Rome en 1970 et publié sous le titre The
Limits To Growth (Les limites à la
croissance) le titre français est un tout petit
peu différent puisqu’il est “Halte à la
croissance ?” C’est la première étude
importante soulignant les dangers
écologiques de la croissance économique
et démographique que connaît alors le
monde.
10. 1972 : Rapport du Club de Rome "Limits to Growth", dit Rapport Meadows : un
premier rapport qui tire la sonnette d'alarme et marque les esprits.
1972 : Conférence des Nations unies sur l'environnement humain à Stockholm : une
première pour la communauté internationale
1987 : Rapport Brundtland : la Norvégienne Gro Harlem Brundtland publie le rapport
des Nations unies " Notre avenir à tous ". Il définit en particulier le développement
durable.
1990 : Premier rapport du Giec, le Groupement d'experts intergouvernemental sur
l'évolution du climat : des centaines d'experts tirent la sonnette d'alarme à propos du
changement climatique.
1992 : Sommet de la Terre à Rio : la communauté internationale commence à se
mobiliser et adopte une convention sur la protection de la biodiversité et une autre
contre le changement climatique.
1997 : Protocole de Kyoto : les pays développés s'engagent à limiter leurs émissions
de gaz à effet de serre. Les Etats-Unis ne ratifieront pas ce protocole qui n'entrera en
vigueur qu'en 2005 avec un marché de droits à polluer entre pays.
2002 : Sommet mondial de Johannesburg : dix ans après Rio, la communauté
internationale se retrouve autour du développement durable. Le bilan est maigre.
2003-2005 : Mise en place par l’UE d’un marché de droits à polluer entre entreprises,
l’European Union emissions trading scheme.
2009 : Sommet de Copenhague : échec du sommet international qui devait donner une
suite au protocole de Kyoto, dont la première phase expire en 2012.
2012 : Sommet de la Terre Rio + 20 : nouveau sommet à Rio,
vingt ans après. Les attentes furent restreintes et le bilan mitigé
2015 : Sommet de Paris “COP 21”
11. C'est dans le rapport Bruntland en
1987 (du nom de la Premier Ministre
Norvégien qui présidait la
commission) préparatoire à la
conférence internationale de Rio en
1992 que l'on trouve la définition du
développement durable appelée
aussi développement soutenable (en
anglais sustainable development)
“Le développement durable est
celui qui répond aux besoins du
présent sans compromettre la
capacité des générations futures
à répondre à leurs propres
besoins.”
19. La classification des biens
Rivalité
(ou divisibilité)
Non-Rivalité
(ou indivisibilité)
Exclusion Biens privés Biens de club
Non-Exclusion
Ressources
communes
(biens libres ou biens
communs)
Biens ou services
collectifs purs
20. Si l’environnement est menacé par la croissance
économique, c'est en raison de sa nature économique
particulière.
L’environnement est en effet un bien commun:
- à la différence d’un bien collectif pur, il est « rival»
(l’utilisation par un individu supplémentaire des ressources
environnementales est coûteuse);
- mais tout comme un bien collectif, il est non « excluable »
(il est difficile, voire impossible, d’empêcher les individus
d’utiliser l’environnement).
21. Biens communsBiens publics
Les biens publics qui intéressent les
économistes sont ceux qui sont produits
par des activités économiques : le
phare, les routes, l’éclairage public, la
défense nationale… Comme personne
n’a intérêt individuellement à payer quoi
que ce soit pour en bénéficier (vu que
chacun peut en profiter sans payer), il
faut impérativement que les pouvoirs
publics financent leur production sur la
base de recettes publiques. La notion
de bien public, ainsi définie, permet aux
économistes, y compris libéraux,
d’admettre que l’État intervienne
COMME FINANCEUR dans une partie
circonscrite de l’économie, parce qu’il y
a alors une « défaillance du marché »
alors qu’un besoin s’exprime. D'après Jean Gadrey
Les biens communs désignent des
qualités de ressources ou patrimoines
collectifs pour la vie et les activités
humaines (des biens communs
naturels par exemple), ou des «
qualités sociétales » (l’égalité des
femmes et des hommes dans de
nombreux domaines, la sécurité
professionnelle des travailleurs, le fait
que la population soit « en bonne
condition physique ».
Pour les qualifier comme “Biens
communs”, il faut un jugement
commun d’utilité collective selon
lequel tous, par principe, devraient
avoir la possibilité d’en bénéficier ou
d’y d’accéder.
22.
23. Face à une ressource commune, l’agent rationnel qui
s’approprie l’ensemble des bénéfices de son
utilisation de la ressource tout en faisant supporter
l’essentiel des coûts sur la collectivité, a en effet tout
intérêt, individuellement, à ne pas tenir compte des
conséquences externes (dites également
externalités) négatives de sa décision.
L'enjeu est d' “internaliser” les
coûts des externalités
24. 2° Qu’est ce que la soutenabilité ?
I- La croissance peut-elle
être soutenable ?
A- Le principe de soutenabilité
26. C'est dans le rapport Bruntland en 1987 (du
nom de la Premier Ministre Norvégien qui
présidait la commission) préparatoire à la
conférence internationale de Rio en 1992
que l'on trouve la définition du
développement durable appelée aussi
développement soutenable (en anglais
sustainable development)
“Le développement durable est celui qui
répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des
générations futures à répondre à leurs
propres besoins.”
Soutenabilité = durabilité
27. On peut donc définir la
soutenabilité comme la «
Capacité à léguer aux
générations futures un niveau
suffisant de ressources pour
assurer leur satisfaction. »
Selon le rapport Stiglitz-Sen-
Fitoussi (2009), « Avec la
soutenabilité, il s'agit de savoir
si nous léguons aux
générations suivantes
suffisamment de ressources
pour leur assurer un niveau de
bien-être au moins équivalent
au nôtre. »
28. Qu’est-ce que la soutenabilité?
• La prise en compte du caractère épuisable de certaines
ressources naturelles et des atteintes que la croissance
porte à l’environnement fait craindre que les générations
futures ne puissent disposer des mêmes possibilités de
croissance que celles dont les générations antérieures
ont bénéficié.
• La prise en compte des besoins des générations futures a
conduit à compléter la notion de développement par celle
de soutenabilité (ou de durabilité).
• Autrement dit un développement n’est soutenable que si
la capacité de la société à produire du bien-être reste
constante dans le temps.
42. augmentation du prix du pétrole
ralentissement
de l'épuisement
de la ressource
Baisse de la
pollution
Développement
d'énergies de
substitution
Baisse de la
consommation de
pétrole
Recherche de nouveaux
gisements qui
deviennent rentables
la loi du marché en rendant rentables des
solutions alternatives contribue à la transition
énergétique…
43. Si la croissance économique n'est pas nécessairement
néfaste aux ressources naturelles, c’est également parce
que le jeu du marché est en mesure, sous certaines
conditions, de conjurer la menace de leur épuisement. Si le
marché fonctionne correctement, une raréfaction d’une
ressource naturelle doit entraîner une augmentation de son
prix qui doit conduire les agents à réduire leur consommation
et encourager la mise sur le marché de substituts.
La hausse du prix peut ainsi rendre rentables de nouvelles
ressources ou de nouvelles modalités d’exploitation des
ressources.
44. la croissance économique favorise
la prise en compte de
l’environnement
… “luxe” de pays riche ?
Loi de Kuznets
45. Plusieurs économistes ont mis en évidence que,
parfois, la croissance économique pouvait avoir un
impact positif sur certains indicateurs de la qualité de
l’environnement. Cette relation paradoxale
s’expliquerait par le statut de bien de luxe de
l’environnement : plus les individus sont riches,
plus ils accordent d’importance à la qualité de l’air
qu’ils respirent.
Courbe de Kuznets
46. I- La Croissance peut-elle
être soutenable ?
B - Pour un développement économique soutenable
2° Halte à la croissance ?
47.
48.
49.
50.
51. La croissance économique: une menace pour
l’environnement ?
La lecture optimiste des relations qu’entretiennent la
croissance économique et l’environnement est néanmoins
contredite par l’évolution de certains indicateurs qui
prouvent que la très forte croissance économique de ces
deux derniers siècles représente une menace pour
l’environnement. L’activité économique s’est en effet
accompagnée d’une émission massive de gaz à effet de
serre dont on sait aujourd’hui qu’ils sont responsables du
réchauffement climatique .
Quant aux ressources naturelles, il apparaît difficile de voir,
pour certaines d’entre elles en tout cas, quels pourraient
être demain leurs substituts possibles.
Le pétrole focalise ainsi toutes les inquiétudes. Celles-ci
s’expriment à travers la notion de « pic d’exploitation
pétrolière» que le monde serait en train, ou sur le point de
52. « seuls les fous et les économistes
peuvent croire qu’une croissance infinie
est possible dans un monde fini »
Kenneth Boulding
(1910-1993)
Halte à la croissance ?
53. Il y a donc tout un courant qui considère que la lutte
contre le réchauffement climatique et la pollution passe
par un abandon de la logique même de croissance (et
du capitalisme). La croissance serait par nature
destructrice…
“Décroissance”
63. On dira que la politique climatique utilise des
instruments réglementaires lorsqu'elle se contente
d'édicter des normes générales antipollution que les
agents sont tenus de respecter (normes thermiques
des appartements, normes de rejet de CO 2 des
véhicules ... ).
Les instruments économiques consistent à mettre
en place un système de tarification de la pollution
(marché de droits à polluer, taxes) qui permet au
pollueur d'intégrer les conséquences externes de ses
choix lors de la prise de décision.
Contrainte ? Incitation ?
68. Principe Pollueur= Payeur
Une taxe pigouvienne (du
nom de l’économiste Arthur
C. Pigou) est une taxe
destinée à internaliser le
coût social des activités
économiques, notamment
en ce qui concerne la
pollution. Elle vise à
intégrer au marché les
externalités négatives.
Taxer