1. Chapitre 10 - TES 3 - 2015/2016 - PhW
Manuel Sciences Economiques et Sociales Tle ES éd. 2012 Hatier
pages 138 à 181
La croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l'environnement ?
2.
3.
4. « Nous n'héritons pas de la terre de nos
parents, nous l'empruntons à nos enfants. »
( souvent attribuée à Antoine de Saint-Exupéry, cette citation est d'origine indienne )
5. Thèmes et
questionnements
Notions Indications complémentaires
3.1 La croissance
économique est-
elle compatible
avec
la préservation de
l'environnement ?
Capital naturel, physique,
humain, institutionnel,
biens communs,
soutenabilité,
réglementation, taxation,
marché de quotas
d’émission
On expliquera pourquoi l’analyse économique
du développement durable, qui se fonde sur la
préservation des possibilités de développement
pour les générations futures, s’intéresse au
niveau et à l’évolution des stocks de chaque
type de capital (accumulation et destruction)
ainsi qu’à la question décisive du degré de
substitution entre ces différents capitaux. On
évoquera, à l’aide d’exemples, les limites
écologiques auxquelles se heurte la croissance
économique (épuisement des ressources
énergétiques et des réserves halieutiques,
déforestation, augmentation de la concentration
des gaz à effet de serre, etc.).
L’exemple de la politique climatique permettra
d’analyser les instruments dont disposent les
pouvoirs publics pour mener des politiques
environnementales. En lien avec le programme
de première sur les marchés et leurs
défaillances, on montrera la complémentarité
des trois types d’instruments que sont la
réglementation, la taxation, les marchés de
quotas d’émission.
3. Économie du développement durable
Acquis de première :
externalités, institutions
marchandes, droits de
propriété, offre et
demande, allocation des
ressources, défaillances
du marché
8. La problématique du développement durable date des
années 1970 mais la réflexion sur la prise en compte des
ressources est bien plus ancienne. Dès l'Essai sur le principe
de population de Thomas Robert Malthus, en 1798, le
problème est posé en termes extrêmement pessimistes.
Malthus en effet postule que la population croît de manière
géométrique alors que les ressources croissent de manière
arithmétique.
Malthus
(1776-1834)
9. Dans les années 70, on voit cette
problématique ressurgir avec le rapport
Meadows du nom le plus souvent donné à ce
rapport demandé à une équipe du
Massachusetts Institute of Technology (dont les
époux Meadows) par le Club de Rome en 1970
et publié sous le titre The Limits To Growth (Les
limites à la croissance) le titre français est un
tout petit peu différent puisqu’il est “Halte à la
croissance ?” C’est la première étude
importante soulignant les dangers écologiques
de la croissance économique et démographique
que connaît alors le monde.
10. 1971 : Rapport du Club de Rome "Limits to Growth", dit Rapport Meadows : un premier
rapport qui tire la sonnette d'alarme et marque les esprits.
1972 : Conférence des Nations unies sur l'environnement humain à Stockholm : une première
pour la communauté internationale
1987 : Rapport Brundtland : la Norvégienne Gro Harlem Brundtland publie le rapport des
Nations unies " Notre avenir à tous ". Il définit en particulier le développement durable.
1990 : Premier rapport du Giec, le Groupement d'experts intergouvernemental sur
l'évolution du climat : des centaines d'experts tirent la sonnette d'alarme à propos du
changement climatique.
1992 : Sommet de la Terre à Rio : la communauté internationale commence à se mobiliser
et adopte une convention sur la protection de la biodiversité et une autre contre le changement
climatique.
1997 : Protocole de Kyoto : les pays développés s'engagent à limiter leurs émissions de gaz à
effet de serre. Les Etats-Unis ne ratifieront pas ce protocole qui n'entrera en vigueur qu'en 2005
avec un marché de droits à polluer entre pays.
2002 : Sommet mondial de Johannesburg : dix ans après Rio, la communauté internationale se
retrouve autour du développement durable. Le bilan est maigre.
2003-2005 : Mise en place par l’UE d’un marché de droits à polluer entre entreprises, l’European
Union emissions trading scheme.
2009 : Sommet de Copenhague : échec du sommet international qui devait donner une suite au
protocole de Kyoto, dont la première phase expire en 2012.
2012 : Sommet de la Terre Rio + 20 : nouveau sommet à Rio,
vingt ans après. Les attentes furent restreintes et le bilan mitigé.
2015 : COP21 et accords de Paris
11. C'est dans le rapport Bruntland en 1987
(du nom de la Premier Ministre
Norvégien qui présidait la commission)
préparatoire à la conférence
internationale de Rio en 1992 que l'on
trouve la définition du développement
durable appelée aussi développement
soutenable (en anglais sustainable
development) “Le développement
durable est celui qui répond aux
besoins du présent sans
compromettre la capacité des
générations futures à répondre à
leurs propres besoins.”
16. 1° Les limites du PIB
I- Croissance et
environnement
A- Quel lien entre croissance économique et bien être ?
17. La mesure de la croissance par le PIB est-elle suffisante ?
La mesure de la croissance par le PIB est-elle efficace ?
Quelles sont les limites du PIB ?
rappels du chapitre 1
18. Croissance et
développement
• “La croissance s'opère dans et par des
changements de structure” F. Perroux
• Le PIB/hab est une moyenne qui ne rend
pas compte des inégalités et de la manière
dont les richesses sont réparties et
utilisées
19. Quelles sont les limites du PIB ?
• Non-prise en compte de l'économie
souterraine et informelle
• le PIB ne tient pas compte des externalités
négatives (pollution,...)
• “Plus n'est pas forcément mieux”
• Croissance ≠ progrès
20.
21. 2° Comment mesurer le bien-être ?
I- Croissance et
environnement
A- Quel lien entre croissance économique et bien être ?
26. Ensemble des
moyens de
production
Ensemble des
ressources
naturelles
Ensemble des
connaissances
qualifications
Ensemble des
règles, des
valeurs et
institutions
niveau de vie
santé
éducation
travail
participation à
la vie politique
liens sociaux
environnement
sécurité
RNB/h
taux d’emploi
espérance de vie
empreinte
écologique
durée de scolarité
taux d’abstention
taux de pauvreté
taux de chômage
taux d’homicide
8 dimensions indicateursdéfinitionscapitaux
Capital physique
Capital naturel
Capital humain
Capital social
et institutionnel
Auteur : Gilles Robert
Bienêtresocial
27. 1° Une croissance "verte" est elle possible ?
I- Croissance et
environnement
B - La croissance : chance ou menace pour l'environnement ?
31. augmentation du prix du pétroleaugmentation du prix du pétrole
ralentissement deralentissement de
l'épuisement de lal'épuisement de la
ressourceressource
Baisse de laBaisse de la
pollutionpollution
Développement d'énergiesDéveloppement d'énergies
de substitutionde substitution
Baisse de la consommationBaisse de la consommation
de pétrolede pétrole
Recherche de nouveauxRecherche de nouveaux
gisements qui deviennentgisements qui deviennent
rentablesrentables
32. la loi du marché en rendant rentables
des solutions alternatives contribue à la
transition énergétique…
33. la croissance économique favorise la
prise en compte de l’environnement
… “luxe” de pays riche ?
Loi de Kuznets
34.
35. Plusieurs économistes ont mis en évidence que, parfois, la
croissance économique pouvait avoir un impact positif sur
certains indicateurs de la qualité de l’environnement. Cette
relation paradoxale s’expliquerait par le statut de bien de
luxe de l’environnement : plus les individus sont riches,
plus ils accordent d’importance à la qualité de l’air
qu’ils respirent.
36. Si la croissance économique n'est pas nécessairement néfaste aux
ressources naturelles, c’est également parce que le jeu du marché
est en mesure, sous certaines conditions, de conjurer la menace de
leur épuisement. Si le marché fonctionne correctement, une
raréfaction d’une ressource naturelle doit entraîner une
augmentation de son prix qui doit conduire les agents à réduire
leur consommation et encourager la mise sur le marché de
substituts.
La hausse du prix peut ainsi rendre rentables de nouvelles
ressources ou de nouvelles modalités d’exploitation des
ressources.
37. 2° Halte à la croissance ?
I- Croissance et
environnement
B - La croissance : chance ou menace pour l'environnement ?
38.
39.
40.
41.
42. La croissance économique: une menace pour
l’environnement ?
La lecture optimiste des relations qu’entretiennent la croissance
économique et l’environnement est néanmoins contredite par
l’évolution de certains indicateurs qui prouvent que la très forte
croissance économique de ces deux derniers siècles représente
une menace pour l’environnement. L’activité économique s’est en
effet accompagnée d’une émission massive de gaz à effet de
serre dont on sait aujourd’hui qu’ils sont responsables du
réchauffement climatique .
Quant aux ressources naturelles, il apparaît difficile de voir, pour
certaines d’entre elles en tout cas, quels pourraient être demain
leurs substituts possibles.
Le pétrole focalise ainsi toutes les inquiétudes. Celles-ci
s’expriment à travers la notion de « pic d’exploitation
pétrolière» que le monde serait en train, ou sur le point de
connaitre.
43. Il y a donc tout un courant qui considère que la lutte contre le
réchauffement climatique et la pollution passe par un abandon
de la logique même de croissance (et du capitalisme). La
croissance serait par nature destructrice…
“Décroissance”
47. Si l’environnement est menacé par la croissance économique, c'est
en raison de sa nature économique particulière.
L’environnement est en effet un bien commun:
- à la différence d’un bien collectif pur, il est « rival» (l’utilisation
par un individu supplémentaire des ressources environnementales
est coûteuse);
- mais tout comme un bien collectif, il est non « excluable » (il
est difficile, voire impossible, d’empêcher les individus d’utiliser
l’environnement).
48. Biens communsBiens publics
Les biens publics qui intéressent les
économistes sont ceux qui sont produits
par des activités économiques : le phare, les
routes, l’éclairage public, la défense
nationale… Comme personne n’a intérêt
individuellement à payer quoi que ce soit
pour en bénéficier (vu que chacun peut en
profiter sans payer), il faut impérativement
que les pouvoirs publics financent leur
production sur la base de recettes
publiques. La notion de bien public, ainsi
définie, permet aux économistes, y compris
libéraux, d’admettre que l’État intervienne
COMME FINANCEUR dans une partie
circonscrite de l’économie, parce qu’il y a
alors une « défaillance du marché » alors
qu’un besoin s’exprime.
D'après Jean Gadrey
Les biens communs désignent des qualités
de ressources ou patrimoines collectifs
pour la vie et les activités humaines (des
biens communs naturels par exemple), ou
des « qualités sociétales » (l’égalité des
femmes et des hommes dans de nombreux
domaines, la sécurité professionnelle des
travailleurs, le fait que la population soit «
en bonne condition physique ».
Pour les qualifier comme “Biens
communs”, il faut un jugement commun
d’utilité collective selon lequel tous, par
principe, devraient avoir la possibilité d’en
bénéficier ou d’y d’accéder.
49.
50. Face à une ressource commune, l’agent rationnel qui
s’approprie l’ensemble des bénéfices de son utilisation de la
ressource tout en faisant supporter l’essentiel des coûts
sur la collectivité, a en effet tout intérêt, individuellement, à
ne pas tenir compte des conséquences externes (dites
également externalités) négatives de sa décision.
L'enjeu est d' “internaliser” les
coûts des externalités
51. 2° Qu'est-ce que la soutenabilité ?
I- Croissance et
environnement
C - Pour un développement économique soutenable
53. Qu’est-ce que la soutenabilité?
•La prise en compte du caractère épuisable de certaines
ressources naturelles et des atteintes que la croissance porte à
l’environnement fait craindre que les générations futures ne
puissent disposer des mêmes possibilités de croissance que celles
dont les générations antérieures ont bénéficié.
•La prise en compte des besoins des générations futures a
conduit à compléter la notion de développement par celle de
soutenabilité (ou de durabilité).
•Autrement dit un développement n’est soutenable que si la
capacité de la société à produire du bien-être reste constante
dans le temps.
66. II- Quels instruments pour
lutter contre le
réchauffement climatique ?
A - Réglementer
67. On dira que la politique climatique utilise des
instruments réglementaires lorsqu'elle se contente
d'édicter des normes générales antipollution que les agents
sont tenus de respecter (normes thermiques des
appartements, normes de rejet de CO 2 des véhicules ... ).
Les instruments économiques consistent à mettre en
place un système de tarification de la pollution (marché de
droits à polluer, taxes) qui permet au pollueur d'intégrer
les conséquences externes de ses choix lors de la prise de
décision.
Contrainte ? Incitation ?