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L’idéal démocratique, = une « passion pour l’égalité ». disait Tocqueville
Il est donc intéressant de confronter cet idéal avec la réalité inégalitaire de nos
sociétés.
Dans ce chapitre, il s’agira donc dans un premier temps de dresser l’état des
lieux des inégalités actuelles dans notre pays, aussi bien les inégalités
économiques que les inégalités sociales. On montrera également que certaines
de ces inégalités ont tendance à se cumuler et à affecter en priorité certains
groupes.
Puis, dans un second temps, nous nous demanderons si l’affirmation de la
tendance séculaire à la moyennisation de la société ne doit pas aujourd’hui être
remise en cause. Derrière cette question, en apparaît une autre : a-t-on assisté
au cours du 20ème siècle à une disparition des classes sociales ? Et n’assiste-t-on
pas, ces dernières années, à une évolution des inégalités propice au retour des
classes sociales ?
Chapitre 6 : Comment analyser la structure sociale ?
A)L’analyse des inégalités économiques et de leur évolution
1) La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine
I) Une société marquée par les inégalités
Inégalités : différences qui se traduisent en termes d’avantages et de
désavantages
Inégalités économiques : accès différencié aux ressources économiques
(revenus ou patrimoine) à l’intérieur d’une société.
Inégalités sociales : accès différencié aux ressources économiques ou non
économiques (pouvoir, savoir, culture légitime, logement, santé, etc.)
Attention : inégalités n’est pas synonyme d’injustice. Certaines situations
inégales peuvent être considérées comme justes, comme injustes, ou faire
l’objet de débats !
Lecture des déciles
D1 D2 D3 D4 D5 D6 D7 D8 D9
D1 D2 D3 D4 D5 D6 D7 D8 D9 D10
En bleu, ce sont les déciles pointés ! C’est-à-dire que ce sont des seuils (de
revenus par exemple). Il y en a 9 ! Ils permettent de diviser une population
statistique en 10 parts de taille égale.
En rose, les déciles représentent des dixièmes de population. Il y en a donc
logiquement 10 !
D1 représente le dixième de population le plus pauvre (c’est-à-dire tous les
éléments de la distribution statistique qui se trouvent en dessous du seuil D1).
D2 représente tous les ménages qui se trouvent entre le seuil D1 et le seuil D2…
D10 représente le dixième de population le plus riche (c’est-à-dire tous les
éléments de la distribution statistique qui se trouvent au dessus du seuil D9).
99 centiles
pointés
Population
divisée en
100
groupes
Chaque
groupe =
1% de la
population
9 déciles
pointés
Population
divisée en 10
groupes
Chaque
groupe =
10% de la
population
4 quintiles
pointés
Population
divisée en 5
groupes
Chaque
groupe =
20% de la
population
3 quartiles
pointés
Population
divisée en 4
groupes
Chaque
groupe =
25% de la
population
1 médiane
Population
divisée en 2
groupes
Chaque
groupe = 50%
de la
population
Les quantiles les plus courants
Rappels distinction revenu/patrimoine:
 Le revenu perçu au cours d’une période correspond à ce qu’agent peut
dépenser sans s’appauvrir. C’est un flux.
 Le patrimoine à une date donnée correspond à la valeur de ce que
détient un agent. (Ses actifs monétaires, immobiliers, financiers… moins
ses dettes.)
 Si au cours d’une période, les dépenses de consommation excèdent le
revenu, le patrimoine en fin de période est inférieur au patrimoine en
début de période. (Les dettes ont augmenté ou les actifs ont été vendus
pour faire face aux dépenses)
 Si au cours d’une période, les dépenses de consommation sont
inférieures au revenu, le patrimoine en fin de période est supérieur au
patrimoine en début de période. (Les dettes ont baissé ou la valeur des
actifs a augmenté.)
 (Revenu- dépenses de consommation)= Epargne
Rappels : les différents types de revenus
PIB = somme
des VA
Distribution de revenus
primaires aux ménages
 Les revenus du patrimoine (loyers, dividendes, intérêts) qui
rémunèrent le capital.
Une fois que la richesse a été produite (le PIB est le gâteau à partager), les agents qui ont
participé directement ou indirectement à la production reçoivent des revenus qui sont
des droits à valoir sur la production marchande (droits à une part du gâteau):
Trois types de REVENUS PRIMAIRES :
 La rémunération des salariés (salaires nets + cotisations sociales)
qui rémunère leur travail
 Les revenus mixtes qui rémunèrent à la fois le travail et le capital
La redistribution des revenus par les administrations publiques
PIB
Ménages qui perçoivent
des revenus primaires
Administrations
publiques
Cotisations sociales +
impôts directs
Revenus de transfert
Revenu disponible
des ménages
Consommation
Epargne
A partir du schéma, retrouvez la formule de calcul du
revenu disponible.
RDB = revenus primaires + revenus de transfert –
cotisations sociales – impôts directs
La notion d’unités de consommation
Les ménages sont de taille différentes (nombre de personnes qui le composent).
Donc pour calculer et comparer des niveaux de vie individuels, il faut tenir compte de la
taille du ménage.
De plus, il faut tenir compte des économies d’échelle réalisées lorsque l’on partage un
certain nombre de dépenses dans un ménage (par exemple on peut avoir une
automobile ou un réfrigérateur qui sert à toute la famille).
Pour comparer efficacement les niveaux de vie individuels, on va devoir utiliser une
échelle qui tient compte de ces économies d’échelle
•Premier adulte = 1 unité de consommation
• Autres personnes de + de 14 ans = 0,5 unité de consommation
• Autres personnes de – de 14 ans = 0,3 unité de consommation
Niveau de vie individuel au sein d’un ménage (le même pour
chaque membre de ce ménage) = revenu disponible du ménage /
nombre d’unités de consommation
La notion d’unités de consommation
Un ménage de deux cadres supérieurs
percevant chacun un salaire net de 3 000€ et
ayant deux enfants de plus de 14 ans. Le
ménage verse environ 800 euros d’impôts
directs chaque mois. On négligera toute autre
forme de revenu. Quel est le niveau de des
individus du ménages
Nombre d’UC ?
Nombre d’UC = 2,5
Niveau de vie par UC ?
Niveau de vie mensuel par
UC = 5 200/ 2,5 = 2080€
Appartiennent au groupe entre
60% et 70% les plus riches.
Niveau de vie annuel par UC
= 2080*12= 24960€
Revenu Disponible brut
= 2*3000 -800= 5200€
Les inégalités au sein des 10% les plus riches sont beaucoup plus
importantes que les inégalités entre les 90% de ménages les moins entre
eux.
Exercice 1:
1) Faites une phrase donnant la signification précise de D3.
2) Faites une phrase donnant la signification précise de D9.
3) Quel décile pointé représente la médiane de cette distribution statistique ?
4) Calculez le rapport interdéciles D9/D1. Puis, faites une phrase donnant la
signification précise du résultat trouvé.
5) Quelles sont les limites de cet indicateur D9/D1 pour donner une image complète
des inégalités ?
D’après l’insee, en France, en 2014, les 30% des individus les plus pauvres en
termes de niveau de vie avaient tous un niveau de vie inférieur à 15 970 euros par
uc par an.
D’après l’insee, en France, en 2014, les 10% des individus les plus riches avaient
un niveau de vie supérieur à 37 260 euros par uc par an.
D5
D’après l’insee, en France, en 2014, le niveau de vie minimal des 10% des individus
les plus riches était 3.45 fois supérieur au niveau de vie maximal des 10% des
individus les plus pauvres.
Le rapport des niveaux de vie est au minimum de 3,45…
Ne nous dit rien sur ce qu’il se passe en-dessous de D1 et au-dessus de D9.
Ne nous dit rien non plus sur ce qu’il se passe entre D1 et D9. Pour cela, on
utilise parfois les rapports D5/D1 et D9/D5.
1) Faites une phrase avec la donnée soulignée.
2) Calculez le rapport D10/D1. Puis, faites une phrase permettant de donner
la signification du résultat obtenu.
3) Pourquoi le rapport D10/D1 peut-il être considéré comme un meilleur
indicateur d’inégalités que le rapport D9/D1 utilisant les déciles pointés ?
Selon l’insee, en France, en 2014, les 10% des individus les plus riches
avaient un niveau de vie de 52 000 euros par an par uc en moyenne.
52 000/7890 = 6.59
Selon l’insee, en France, en 2014, les 10% des individus les plus riches
avaient en moyenne un niveau de vie 6.59 fois supérieur à celui des 10%
des individus les plus pauvres.
Parce qu’il rend compte de ce qui se passe en-dessous du décile pointé
D1 (il utilise la moyenne des niveaux de vie des individus qui se
trouvent en-dessous du décile pointé D1) et au-dessus du décile pointé
D9 (il utilise la moyenne des niveaux de vie des individus qui se
trouvent au-dessus du décile pointé D9).
Exercice 3
1) Faites une phrase donnant la signification de la donnée soulignée de la deuxième colonne.
Selon l’insee, en France, en 2007, les 10% des individus les plus riches se partageaient
24,9% du revenu total.
2) Faites une phrase donnant la signification de la donnée soulignée de la troisième colonne.
Selon l’insee, en France, en 2007, les 50% des individus les plus pauvres se partageaient
30,2% du revenu total.
A
B
Courbe de Lorenz des niveaux de vie en France
Aire de ( ) / Aire de ( ) = Coefficient de Gini
% cumulé croissant du revenu total
des niveaux de vie en France
% cumulé croissant du patrimoine total
l’indice de Gini s’établit
début 2015 à 0,653
Faire l’exercice 3 page 155 à l’oral
Document A : Inégalités de revenus et concentration de la richesse
Les inégalités de revenus jouent un rôle prépondérant pour l'expliquer la
concentration des richesses. Les ménages forment un patrimoine en épargnant à
chaque période une fraction de leurs revenus. Plus les revenus sont distribués de
façon inégalitaire, plus les montants épargnés par les ménages diffèrent, ce qui se
traduit à moyen et long terme par des écarts de richesse de grande ampleur. [ ] Le
comportement des ménages les plus riches s'explique principalement par le désir
de transmettre un patrimoine à leurs descendants. [...] Un facteur de concentration
supplémentaire des richesses vient du fait que tous les ménages ne font pas face
au même rendement de leur épargne. [...] Les ménages les plus riches détiennent
une part disproportionnée des actions de l'économie. [...] Sur un horizon de
plusieurs décennies, le rendement des actions a été significativement supérieur à
celui des titres sans risques, ce qui a contribué à l'accroissement des inégalités.
Alexis Direr, « L'évolution récente des inégalités de richesse aux États-Unis »,
Cahiers français, n° 351, juillet-août 2009.
CONSTATER. Par quels moyens le patrimoine des ménages peut-il s'accroître ?
EXPLIQUER. Expliquez le passage souligné.
ILLUSTRER. Quels revenus le patrimoine financier et immobilier peut-il générer ?
EXPLIQUER. Pourquoi les revenus du patrimoine sont-ils inégalitaires ?
1) CONSTATER. Par quels moyens le patrimoine des ménages peut-il s'accroître ?
Patrimoine des ménages dépend :
De l’épargne qui permet d’accroître le patrimoine détenu (achat de valeurs
mobilières, de biens immobiliers, placements à intérêts).
De l’héritage ou des donations entre vivants, donc des mariages.
2) EXPLIQUER. Expliquez le passage souligné.
Voir diapo : épargne en fonction du revenu
La propension à épargner s’élève avec le revenu. Cela signifie que sur 100 euros
de revenus, un ménage pauvre en épargnera peut-être 2 alors qu’un ménage
riche en épargnera 30.
Donc plus l’inégalité de revenus est forte, plus les inégalités de patrimoine vont
s’accroître.
3) ILLUSTRER. Quels revenus le patrimoine financier et immobilier peut-il générer ?
Patrimoine financier :
Intérêts et dividendes.
Plus-values lors de la revente des titres.
Patrimoine immobilier :
Loyers
Plus-value lors de la revente du bien immobilier.
4) EXPLIQUER. Pourquoi les revenus du patrimoine sont-ils inégalitaires ?
Deux raisons :
Les ménages pauvres ont un patrimoine beaucoup plus faible, voire inexistant, donc
reçoivent peu de revenus du patrimoine.
Les ménages riches ont non seulement un patrimoine élevé, mais en plus il est
beaucoup plus rémunérateur (placements financiers plus rémunérateurs que livret
A !) (Voir Diapo fonds des universités)
Les revenus du patrimoine accroissent encore le patrimoine, donc la richesse
appelle la richesse. On dit que les inégalités économiques sont cumulatives.
« Les inégalités entre ménages dans les comptes nationaux », INSEE Première n°1265, novembre 2009
Page 157
Document B: La composition des hauts revenus en 2005: des classes moyennes (fractile P90-95) aux 200 familles (P99.99-100).
Commençons par la régularité qui est sans doute le plus caractéristique et le plus emblématique de ce
qu'est une société « capitaliste », à savoir le fait que la part des revenus du capital dans le revenu total a
toujours tendance à augmenter à mesure que l'on monte dans la hiérarchie des revenus. (…) La
seconde régularité importante concernant le poids des revenus du capital est liée au contraste saisissant
entre revenus fonciers et revenus mobilier. Le fait est que la part des revenus des revenus du capital soit
une fonction fortement croissante du niveau de revenu global est entièrement du aux revenus de
capitaux mobiliers, la part des revenus fonciers étant en réalité pratiquement constante au sein du
décile supérieur. Il ne fait aucun doute que cette régularité statistique exprime une réalité sociale
profonde : les « classes moyennes » et autres « classes moyennes supérieures » investissent dans la
pierre, mais les « vrais riches » sont surtout des détenteurs de capitaux mobiliers. II s'agit là encore
d'une caractéristique essentielle de ce qu'est une société « capitaliste » : dans les sociétés capitalistes
modernes, la véritable richesse réside toujours dans la propriété des capitaux mobiliers, et en en
particulier dans la propriété des actions des entreprises, et non pas dans la propriété foncière.
Les hauts revenus en France au XXième siècle, Thomas Piketty, 2001
Questions :
1) Quelle est d’après Piketty la principale régularité en termes de distribution des revenus
dans une société capitaliste ?
2) Comment peut expliquer ce constat ?
Plus le revenu total est élevé, plus la part des revenus du capital dans le revenu total est élevée.
Toutefois, ces revenus du patrimoine ne deviennent majoritaires dans le revenu total qu’au
sommet de la hiérarchie des revenus (à partir des 0,1% ayant les revenus les plus élevés)
Par les mécanismes décrits dans le doc A: les revenus élevés permettent d’accumuler du
patrimoine. Ce patrimoine génèrent de lui-même des revenus de plus en plus élevés, sans
limite… et ces revenus deviennent à partir d’un certain niveau de patrimoine beaucoup
élevés en moyenne que les revenus du travail élevés. On peut aussi s’interroger sur
l’incitation à travailler quand notre patrimoine nous permet de très bien vivre sans travailler.
Document C: La baisse séculaire des inégalités économiques
L’écart entre les deux courbes s’explique par le fait que les inégalités de revenus
sont plus grandes que les inégalités de salaires du fait des très grandes inégalités
de revenus du patrimoine.
2) Une tendance séculaire à la réduction des inégalités économiques
1) Comment expliquer l’écart entre les deux courbes sur l’ensemble de la période ?
2) Comment évoluent les
inégalités de revenus au
cours de la période?:
On observe une baisse
régulière des inégalités
économiques au cours
20ème siècle.
La baisse des inégalités
de revenus est plus forte
que la baisse des
inégalités de patrimoine
Document C: La
baisse séculaire des
inégalités
économiques
Document D : La baisse séculaire des inégalités
Document D : Le fait que la crise des années 1930 qui se traduit par la chute des profits des entreprises, et tout particulièrement du profit
des grandes entreprises liées au commerce international et frappées de plein fouet par l’effondrement des échanges est tout à fait naturel.
(…) Quant à la seconde phase de l’effondrement des 200 familles, nettement plus massive que la première, et qui se déroule entre 1939 et
1945, elle n'est pas plus surprenante : on sait en effet que les années de la Seconde Guerre mondiale ont non seulement conduit le PIB à
son niveau le plus bas du siècle (le PIB a été pratiquement divisé par 2 entre 1939 et 1944), mais que cette chute vertigineuse de la
production, sensiblement plus élevée que celle observée au cours de la Première Guerre mondiale, s'est également accompagnée d'une
baisse d'une ampleur inégalée de la part des profits dans la valeur ajoutée des entreprises. (…) Si l'on ajoute à cela que la part des profits
que les entreprises conservent pour renouveler leur matériel et financer elles-mêmes de nouveaux investissements et ne distribuent pas à
leurs actionnaires (les «profits non distribués ») a connu une forte augmentation à l'issue de la seconde mondiale, et ce afin de financer les
charges de la reconstruction, on voit qu'il n'y a rien d'étonnant à ce que les années de la Seconde Guerre mondiale aient conduit à une
division par 3 du revenu moyen du fractile P99,99-100.(…) D'une certaine façon, l'effondrement des très hauts revenus constaté au cours de
la période 1914-1945, et tout particulièrement au cours des années 1929-1945, peut être décrit comme la conséquence normale d'une «
récession » exceptionnelle. (…)
En fait, le phénomène qui demande une explication, bien davantage que la phase d'effondrement des très hauts revenus observée au cours
de la période 1914-1945, et tout particulièrement au cours des années 1929-1945, est l'absence d'une véritable phase de rattrapage au
cours des décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale. En temps « normal », les très hauts revenus baissent au cours des
récessions (relativement au revenu moyen), mais ils se redressent ensuite au cours de la reprise économique suivante, si bien que le cycle
économique n'a en tant que tel aucune raison d'avoir des effets durables sur la répartition des revenus. (…) Une première explication
pourrait être que trop peu d'années se sont écoulées depuis la Seconde Guerre mondiale, et qu'il suffirait d'attendre quelques décennies
supplémentaires pour que les foyers du fractile P99,99-100 retrouvent leur niveau relatif du début du siècle et du début des années 1920,
avec un écart de l'ordre de 300 (et non plus de l'ordre de 50-60) les séparant de la moyenne. (…)
Cette première explication est cependant insuffisante. II s'est en effet écoulé plus d'un demi-siècle entre 1945 et 1998, et même si l'on peut
à l'extrême rigueur admettre qu'il s'agit d'une durée trop courte pour que les grandes fortunes retrouvent intégralement leur niveau antérieur,
cette durée semble suffisamment longue pour que la reconstitution des grandes fortunes soit déjà bien avancée. (…) Or le fait est
qu'aucune remontée de long terme n'est perceptible.
Une seconde explication, de très loin la plus convaincante à nos yeux, consiste à compléter la première explication par l'idée que les
conditions de l'accumulation de très grosses fortunes sont devenues au cours du 20ième siècle structurellement différentes de ce qu'elles
étaient au 19ième siècle et jusqu'en 1914, essentiellement du fait de l'impôt sur le revenu et de l'impôt sur les successions. Autrement dit, la
raison pour laquelle les grandes fortunes ne se sont jamais relevées des crises et de la « remise à zéro » des années 1914-1945 serait
qu'elles ont dû faire face dans leur phase de reconstitution à une importante ponction fiscale, prélevée chaque année sur leurs revenus du
fait de l'impôt sur le revenu, et une fois par génération lors de la transmission du patrimoine accumulé à la génération suivante du fait de
l'impôt sur les successions. Après un choc initial de nature « conjoncturelle» (crise des années 1930, guerres mondiales, inflation), ce serait
donc un facteur structurel (l’impôt progressif) qui aurait empêché les grandes fortunes et les très hauts revenus qu’elles génèrent de
retrouver le niveau qui était le leur avant le choc.
Les hauts revenus en France au XXième siècle, Thomas Piketty, 2001
1) Quels furent les effets des guerres et de la grande récession des années 30 sur les
inégalités économiques ?
Effets des guerres:
Une baisse importante des inégalités économiques du fait de la destruction de capital
physique lors des guerres, des efforts économiques de guerre supportés par les plus riches…
D’où réduction pour les plus riches du patrimoine et des revenus qui en découlent.
Effets des récessions:
effondrement de la valeur des biens immobiliers, des titres financiers… et des revenus qui en
découlent. D’où réduction pour les plus riches du patrimoine et des revenus qui en découlent.
2) Expliquez la phrase soulignée
En période de paix et de forte croissance (les 30 glorieuses!), après 45, on aurait pu
s’attendre à ce que les niveaux d’inégalité économiques remontent…à ce que les
mécanismes d’accumulation des inégalités économiques se réenclenchent… mais de façon
surprenante, ce n’est pas le cas.
3) Comment expliquez d’après Piketty l’absence de rattrapage ?
Piketty l’explique par l’existence d’une volonté politique de contenir l’augmentation des
inégalités économiques et qui s’incarne par l’impôt sur le patrimoine, la taxation des héritages
et l’impôt progressif sur le revenu.
AU cours de cette période le consentement à faire payer des impôts élevés aux plus riches
était plus fort… et il semble aujourd’hui s’effriter pour différentes raisons: (affaiblissement de
la solidarité générée par les guerres, recul de l’influence du modèle socialiste… l’influence de
la forte mobilité du capital qui conduit à réduit la fiscalité sur le capital…)
3) Le creusement récent des inégalités économiques ?
Constat: les plus revenus étaient élevés en 1998, plus en moyenne ils ont progressé vite
entre 1998 et 2005. Le rapport D9/D1 ne montre que ce qui se passe pour les courbes
vertes et rose…
À méthodologie comparable, on constate que les inégalités de patrimoine brut
se sont accrues entre 2004 et 2010. Ainsi, le rapport interdécile D9/D1 a
augmenté de plus de 30 % et le rapport interquartile Q3/Q1 de plus de 47 %.
En 2010, le patrimoine moyen détenu par les 10 % des ménages les mieux
dotés est 35 fois plus élevé que celui détenu par les 50 % de ménages les
moins dotés. Ce rapport était de 32 en 2004.
L’indice de Gini a augmenté de 1,4 % sur cette période.
Ce creusement des inégalités observé sur l’ensemble de la population est
amplifié parmi les ménages dont le patrimoine est supérieur au dernier décile.
Ainsi, l’indice de Gini s’est accru de 13,9 % sur cette population (des 10% les
plus riches).
Constat: De même, d’après l’Insee, les inégalités de patrimoine brut se sont
accrues entre 2004 et 2010
Sources: https://www.insee.fr/fr/statistiques/1287624
B) Les autres inégalités sociales
Rappel définition: inégalités = différences hiérarchisables
1) Une diversité d’autres d’inégalités sociales
Différences Ces différences sont hiérarchisables Inégalités
Diplômes Dans la société française,
il existe des diplômes
différents: BEP, BAC, DUT,
BTS, Licence, Master…
Certains diplômes réduisent le
risque d’être au chômage, d’avoir
des emplois précaires et mal
payés… donc on peut établir une
hiérarchie des niveaux de diplômes
Inégalités
de
diplômes.
Emploi Dans la société française,
il existe des situations
différentes face à
l’emploi: en emploi, au
chômage, inactif
Le fait d’avoir un emploi est
préférable au fait de ne pas en avoir
un (toutes choses égales par
ailleurs) car cela procure une
revenu, des relations sociales…
Inégalités
dans
l’accès à
l’emploi.
Contrat
de travail
Dans la société française,
il existe des types de
contrats de travail
différents: CDD, CDI
Les CDI sont préférables au CDD
(moins de précarité, des possibilités
de carrières meilleures)
Inégalités
de d’accès
à l’emploi
stable
Différences Ces différences sont
hiérarchisables
Inégalités
Santé Il existe des espérances
de vie en bonne santé
différentes, en fonction
du sexe, de la
profession, du niveau
de vie
Il est (toutes choses égales par
ailleurs) préférable de vivre
longtemps en bonne santé
Inégalités
d’espérance
de vie selon
le sexe, la
profession…
Tâches
domestiques
Au sein des ménages, il
existe en moyenne un
partage différent des
tâches domestiques
selon le sexe: en
emploi, au chômage,
inactif
Le fait d’avoir a effectuer de
nombreuses tâches domestiques
sans rémunération est une
situation désavantageuse. On peut
donc hiérarchiser les rôles
masculins et féminins du point de
vue du partage des tâches.
Inégalités
dans le
partage des
tâches
domestiques
selon le sexe.
Chances de
réussite
scolaire
Il existe des chances
différentes d’accèder à
des niveaux de
diplômes élevés selon
le lieu de résidence,
l’origine sociale
Il est préférable d’avoir des
chances élevées d’accèder à des
niveaux de diplômes élevés
Inégalités de
chances de
réussite
scolaire.
Reprendre la liste des autres inégalités sociales:
Inégalités :
• de risque d’être au chômage, en CDD,
• d’avoir de mauvaise conditions de travail,
• d’avoir une faible espérance de vie,
• chance de réussite scolaire,
• dans le partage des tâches domestiques
• niveau de diplôme,
• accès au pouvoir,
• d’accès à la culture
• d’accès au logement salubre
• D’accès à des services collectifs de qualité en fonction du lieu de
résidence
2) Des inégalités sociales cumulatives
 Les inégalités économiques sont elles-mêmes cumulatives (voir I) A)
 Les inégalités économiques peuvent entraîner d’autres inégalités sociales
Doc E: Lieux de résidence et inégalités
Le fait que pauvres et riches n'habitent pas du tout les mêmes quartiers représente une source d'inégalités
considérables entre les enfants des différents milieux sociaux. Certains grandissent et interagissent au sein
de voisinages où le chômage, la pauvreté et les difficultés d'intégration culturelle sont la norme, d'autres au
sein de voisinages où ces problèmes sont inexistants. Autrement dit, le drame de la ségrégation territoriale,
c’est qu’en conditionnant l’environnement social de chacun, elle pèse aussi de tout son poids sur le destin de
chacun. (…)
La conséquence majeure de ces phénomènes est que les enfants de familles pauvres ou exposées aux
problèmes d'intégration sont condamnés à interagir avec un voisinage où l'échec scolaire est la règle, tandis
que les enfants de familles aisées grandissent dans des voisinages où l'échec scolaire n'existe presque pas.
L'échec est en effet par construction beaucoup plus répandu dans les voisinages défavorisés. Les
adolescents dont l'un des parents au moins est diplômé du supérieur vivent en moyenne dans des voisinages
où le taux de retard à 15 ans est d'environ 13 %. À l'opposé les adolescents dont l'un des proches est sans
diplôme vivent dans des voisinages où le taux de retard à 15 ans est plus de quatre fois plus élevé (56 %).
(…) Le voisinage immédiat, l'immeuble où l'on habite, représentent des éléments de socialisation tout à fait
centraux, notamment pour les jeunes des classes populaires et, plus généralement, pour tous ceux qui n'ont
guère les moyens de se donner d'autres terrains de socialisation. L'influence du lieu de résidence ne se limite
pas aux interactions extra-scolaires ayant lieu dans ces abords immédiats. Les enfants sont dans leur
majorité scolarisés dans un établissement de leur quartier et la composition sociale de leur école et de leur
classe est quasi mécaniquement à l'image de celle de leur quartier. Il en résulte des inégalités devant la
composition sociale des écoles fréquentées tout aussi considérables que devant la composition sociale du
voisinage de résidence.
Eric Maurin, Le Ghetto français, enquête sur le séparatisme social, Seuil, 2004.
Prix du mètre carré et composition sociale des arrondissement à Paris
1) Comment expliquer que les riches et les pauvres n’habitent pas les
mêmes quartiers ?
A cause des écarts de prix du m2, qui résultent eux-mêmes de l’attrait inégal des quartiers (accès ou non
à de bonnes écoles, niveau de délinquance élevé ou non, composition sociale du quartier… )
2) Expliquez la phrase soulignée en montrant notamment en quoi on peut parler
d’inégalités devant la composition sociale des écoles et du voisinage de
résidence.
Il y a des compositions sociales dans les écoles différentes (beaucoup d’enfants de cadres?)… qui va
entraîner des chances de réussites scolaires différentes (bonne ou mauvaise ambiance de travail en
classe?)… autrement dit, des inégalités scolaires. Ainsi, les composition sociales de écoles sont
hiérarchisables… On peut parler d’inégalités devant la composition sociale des écoles . Idem pour la
composition sociale du quartier… Ceux où les exemples de poursuite d’études sont plus rares sont aussi
ceux où ont poursuit le moins souvent des études… donc on peut parler d’inégalités de voisinage de
résidence… et d’une manière générale, d’inégalités de lieux de résidence.
3) En quoi les inégalités sociales décrites à la question 2) peuvent-elles entraîner
des inégalités économiques. ?
Les inégalités en termes de lieux de résidence entraînent des inégalités de niveaux de
diplômes et d’accès aux emplois les mieux rémunérés… Il sera donc plus difficile pour
quelqu’un issu d’un quartier défavorisé d’atteindre des niveaux élevés de revenus et de
patrimoine. (voir Doc 2B page 156)
3) Un cumul d’inégalités parfois renforcé par des discriminations négatives
Une discrimination (négative) est une différence de traitement fondée sur un critère
illégitime (âge, sexe, handicap, etc.).
Exemples :
 les étrangers sont plus souvent au chômage que les Français, cela tient
d’une part à une discrimination à l’embauche mais aussi à une inégalité de
niveau de qualification ; le taux de chômage est plus élevé pour les peu
diplômés. Les deux effets se cumulent.
 De même, les femmes sont en moyenne moins payées que les hommes car
elles subissent des discriminations, mais aussi parce qu’elles s’orientent vers
des filières moins rémunératrices, qu’elles exercent plus souvent en temps
partiel, et que le poids des tâches domestiques et familiales freine leur
carrière. (Voir diapo suivante)
Ex: …
Les discriminations produisent des inégalités mais en pratique, il est souvent
difficile de démêler ce qui relève de la discrimination entre des individus du fait
de certaines de leurs caractéristiques et ce qui relève des inégalités entre leurs
milieux sociaux d’origine.
Socialisation
différentielle
Inégalité de
partage des
tâches ménagères
et parentales
Double journée de
travail des femmes
(difficile conciliation
vie familiale / vie
professionnelle)
Moindre
disponibilité réelle
Discriminations Inégalités
professionnelles
Moindre disponibilité
fantasmée par les
employeurs en raison
des stéréotypes
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Structure sociale inégalités 2018 1ère partie

  • 1. L’idéal démocratique, = une « passion pour l’égalité ». disait Tocqueville Il est donc intéressant de confronter cet idéal avec la réalité inégalitaire de nos sociétés. Dans ce chapitre, il s’agira donc dans un premier temps de dresser l’état des lieux des inégalités actuelles dans notre pays, aussi bien les inégalités économiques que les inégalités sociales. On montrera également que certaines de ces inégalités ont tendance à se cumuler et à affecter en priorité certains groupes. Puis, dans un second temps, nous nous demanderons si l’affirmation de la tendance séculaire à la moyennisation de la société ne doit pas aujourd’hui être remise en cause. Derrière cette question, en apparaît une autre : a-t-on assisté au cours du 20ème siècle à une disparition des classes sociales ? Et n’assiste-t-on pas, ces dernières années, à une évolution des inégalités propice au retour des classes sociales ? Chapitre 6 : Comment analyser la structure sociale ?
  • 2. A)L’analyse des inégalités économiques et de leur évolution 1) La mesure des inégalités de revenus et de patrimoine I) Une société marquée par les inégalités Inégalités : différences qui se traduisent en termes d’avantages et de désavantages Inégalités économiques : accès différencié aux ressources économiques (revenus ou patrimoine) à l’intérieur d’une société. Inégalités sociales : accès différencié aux ressources économiques ou non économiques (pouvoir, savoir, culture légitime, logement, santé, etc.) Attention : inégalités n’est pas synonyme d’injustice. Certaines situations inégales peuvent être considérées comme justes, comme injustes, ou faire l’objet de débats !
  • 3. Lecture des déciles D1 D2 D3 D4 D5 D6 D7 D8 D9 D1 D2 D3 D4 D5 D6 D7 D8 D9 D10 En bleu, ce sont les déciles pointés ! C’est-à-dire que ce sont des seuils (de revenus par exemple). Il y en a 9 ! Ils permettent de diviser une population statistique en 10 parts de taille égale. En rose, les déciles représentent des dixièmes de population. Il y en a donc logiquement 10 ! D1 représente le dixième de population le plus pauvre (c’est-à-dire tous les éléments de la distribution statistique qui se trouvent en dessous du seuil D1). D2 représente tous les ménages qui se trouvent entre le seuil D1 et le seuil D2… D10 représente le dixième de population le plus riche (c’est-à-dire tous les éléments de la distribution statistique qui se trouvent au dessus du seuil D9).
  • 4. 99 centiles pointés Population divisée en 100 groupes Chaque groupe = 1% de la population 9 déciles pointés Population divisée en 10 groupes Chaque groupe = 10% de la population 4 quintiles pointés Population divisée en 5 groupes Chaque groupe = 20% de la population 3 quartiles pointés Population divisée en 4 groupes Chaque groupe = 25% de la population 1 médiane Population divisée en 2 groupes Chaque groupe = 50% de la population Les quantiles les plus courants
  • 5. Rappels distinction revenu/patrimoine:  Le revenu perçu au cours d’une période correspond à ce qu’agent peut dépenser sans s’appauvrir. C’est un flux.  Le patrimoine à une date donnée correspond à la valeur de ce que détient un agent. (Ses actifs monétaires, immobiliers, financiers… moins ses dettes.)  Si au cours d’une période, les dépenses de consommation excèdent le revenu, le patrimoine en fin de période est inférieur au patrimoine en début de période. (Les dettes ont augmenté ou les actifs ont été vendus pour faire face aux dépenses)  Si au cours d’une période, les dépenses de consommation sont inférieures au revenu, le patrimoine en fin de période est supérieur au patrimoine en début de période. (Les dettes ont baissé ou la valeur des actifs a augmenté.)  (Revenu- dépenses de consommation)= Epargne
  • 6.
  • 7. Rappels : les différents types de revenus PIB = somme des VA Distribution de revenus primaires aux ménages  Les revenus du patrimoine (loyers, dividendes, intérêts) qui rémunèrent le capital. Une fois que la richesse a été produite (le PIB est le gâteau à partager), les agents qui ont participé directement ou indirectement à la production reçoivent des revenus qui sont des droits à valoir sur la production marchande (droits à une part du gâteau): Trois types de REVENUS PRIMAIRES :  La rémunération des salariés (salaires nets + cotisations sociales) qui rémunère leur travail  Les revenus mixtes qui rémunèrent à la fois le travail et le capital
  • 8. La redistribution des revenus par les administrations publiques PIB Ménages qui perçoivent des revenus primaires Administrations publiques Cotisations sociales + impôts directs Revenus de transfert Revenu disponible des ménages Consommation Epargne A partir du schéma, retrouvez la formule de calcul du revenu disponible. RDB = revenus primaires + revenus de transfert – cotisations sociales – impôts directs
  • 9. La notion d’unités de consommation Les ménages sont de taille différentes (nombre de personnes qui le composent). Donc pour calculer et comparer des niveaux de vie individuels, il faut tenir compte de la taille du ménage. De plus, il faut tenir compte des économies d’échelle réalisées lorsque l’on partage un certain nombre de dépenses dans un ménage (par exemple on peut avoir une automobile ou un réfrigérateur qui sert à toute la famille). Pour comparer efficacement les niveaux de vie individuels, on va devoir utiliser une échelle qui tient compte de ces économies d’échelle •Premier adulte = 1 unité de consommation • Autres personnes de + de 14 ans = 0,5 unité de consommation • Autres personnes de – de 14 ans = 0,3 unité de consommation Niveau de vie individuel au sein d’un ménage (le même pour chaque membre de ce ménage) = revenu disponible du ménage / nombre d’unités de consommation
  • 10. La notion d’unités de consommation Un ménage de deux cadres supérieurs percevant chacun un salaire net de 3 000€ et ayant deux enfants de plus de 14 ans. Le ménage verse environ 800 euros d’impôts directs chaque mois. On négligera toute autre forme de revenu. Quel est le niveau de des individus du ménages Nombre d’UC ? Nombre d’UC = 2,5 Niveau de vie par UC ? Niveau de vie mensuel par UC = 5 200/ 2,5 = 2080€ Appartiennent au groupe entre 60% et 70% les plus riches. Niveau de vie annuel par UC = 2080*12= 24960€ Revenu Disponible brut = 2*3000 -800= 5200€
  • 11.
  • 12. Les inégalités au sein des 10% les plus riches sont beaucoup plus importantes que les inégalités entre les 90% de ménages les moins entre eux.
  • 13.
  • 14. Exercice 1: 1) Faites une phrase donnant la signification précise de D3. 2) Faites une phrase donnant la signification précise de D9. 3) Quel décile pointé représente la médiane de cette distribution statistique ? 4) Calculez le rapport interdéciles D9/D1. Puis, faites une phrase donnant la signification précise du résultat trouvé. 5) Quelles sont les limites de cet indicateur D9/D1 pour donner une image complète des inégalités ? D’après l’insee, en France, en 2014, les 30% des individus les plus pauvres en termes de niveau de vie avaient tous un niveau de vie inférieur à 15 970 euros par uc par an. D’après l’insee, en France, en 2014, les 10% des individus les plus riches avaient un niveau de vie supérieur à 37 260 euros par uc par an. D5 D’après l’insee, en France, en 2014, le niveau de vie minimal des 10% des individus les plus riches était 3.45 fois supérieur au niveau de vie maximal des 10% des individus les plus pauvres. Le rapport des niveaux de vie est au minimum de 3,45… Ne nous dit rien sur ce qu’il se passe en-dessous de D1 et au-dessus de D9. Ne nous dit rien non plus sur ce qu’il se passe entre D1 et D9. Pour cela, on utilise parfois les rapports D5/D1 et D9/D5.
  • 15.
  • 16. 1) Faites une phrase avec la donnée soulignée. 2) Calculez le rapport D10/D1. Puis, faites une phrase permettant de donner la signification du résultat obtenu. 3) Pourquoi le rapport D10/D1 peut-il être considéré comme un meilleur indicateur d’inégalités que le rapport D9/D1 utilisant les déciles pointés ? Selon l’insee, en France, en 2014, les 10% des individus les plus riches avaient un niveau de vie de 52 000 euros par an par uc en moyenne. 52 000/7890 = 6.59 Selon l’insee, en France, en 2014, les 10% des individus les plus riches avaient en moyenne un niveau de vie 6.59 fois supérieur à celui des 10% des individus les plus pauvres. Parce qu’il rend compte de ce qui se passe en-dessous du décile pointé D1 (il utilise la moyenne des niveaux de vie des individus qui se trouvent en-dessous du décile pointé D1) et au-dessus du décile pointé D9 (il utilise la moyenne des niveaux de vie des individus qui se trouvent au-dessus du décile pointé D9).
  • 17.
  • 18. Exercice 3 1) Faites une phrase donnant la signification de la donnée soulignée de la deuxième colonne. Selon l’insee, en France, en 2007, les 10% des individus les plus riches se partageaient 24,9% du revenu total. 2) Faites une phrase donnant la signification de la donnée soulignée de la troisième colonne. Selon l’insee, en France, en 2007, les 50% des individus les plus pauvres se partageaient 30,2% du revenu total.
  • 19. A B Courbe de Lorenz des niveaux de vie en France Aire de ( ) / Aire de ( ) = Coefficient de Gini % cumulé croissant du revenu total
  • 20. des niveaux de vie en France
  • 21.
  • 22. % cumulé croissant du patrimoine total l’indice de Gini s’établit début 2015 à 0,653 Faire l’exercice 3 page 155 à l’oral
  • 23.
  • 24. Document A : Inégalités de revenus et concentration de la richesse Les inégalités de revenus jouent un rôle prépondérant pour l'expliquer la concentration des richesses. Les ménages forment un patrimoine en épargnant à chaque période une fraction de leurs revenus. Plus les revenus sont distribués de façon inégalitaire, plus les montants épargnés par les ménages diffèrent, ce qui se traduit à moyen et long terme par des écarts de richesse de grande ampleur. [ ] Le comportement des ménages les plus riches s'explique principalement par le désir de transmettre un patrimoine à leurs descendants. [...] Un facteur de concentration supplémentaire des richesses vient du fait que tous les ménages ne font pas face au même rendement de leur épargne. [...] Les ménages les plus riches détiennent une part disproportionnée des actions de l'économie. [...] Sur un horizon de plusieurs décennies, le rendement des actions a été significativement supérieur à celui des titres sans risques, ce qui a contribué à l'accroissement des inégalités. Alexis Direr, « L'évolution récente des inégalités de richesse aux États-Unis », Cahiers français, n° 351, juillet-août 2009. CONSTATER. Par quels moyens le patrimoine des ménages peut-il s'accroître ? EXPLIQUER. Expliquez le passage souligné. ILLUSTRER. Quels revenus le patrimoine financier et immobilier peut-il générer ? EXPLIQUER. Pourquoi les revenus du patrimoine sont-ils inégalitaires ?
  • 25. 1) CONSTATER. Par quels moyens le patrimoine des ménages peut-il s'accroître ? Patrimoine des ménages dépend : De l’épargne qui permet d’accroître le patrimoine détenu (achat de valeurs mobilières, de biens immobiliers, placements à intérêts). De l’héritage ou des donations entre vivants, donc des mariages. 2) EXPLIQUER. Expliquez le passage souligné. Voir diapo : épargne en fonction du revenu La propension à épargner s’élève avec le revenu. Cela signifie que sur 100 euros de revenus, un ménage pauvre en épargnera peut-être 2 alors qu’un ménage riche en épargnera 30. Donc plus l’inégalité de revenus est forte, plus les inégalités de patrimoine vont s’accroître.
  • 26. 3) ILLUSTRER. Quels revenus le patrimoine financier et immobilier peut-il générer ? Patrimoine financier : Intérêts et dividendes. Plus-values lors de la revente des titres. Patrimoine immobilier : Loyers Plus-value lors de la revente du bien immobilier. 4) EXPLIQUER. Pourquoi les revenus du patrimoine sont-ils inégalitaires ? Deux raisons : Les ménages pauvres ont un patrimoine beaucoup plus faible, voire inexistant, donc reçoivent peu de revenus du patrimoine. Les ménages riches ont non seulement un patrimoine élevé, mais en plus il est beaucoup plus rémunérateur (placements financiers plus rémunérateurs que livret A !) (Voir Diapo fonds des universités) Les revenus du patrimoine accroissent encore le patrimoine, donc la richesse appelle la richesse. On dit que les inégalités économiques sont cumulatives.
  • 27. « Les inégalités entre ménages dans les comptes nationaux », INSEE Première n°1265, novembre 2009
  • 28.
  • 30. Document B: La composition des hauts revenus en 2005: des classes moyennes (fractile P90-95) aux 200 familles (P99.99-100).
  • 31. Commençons par la régularité qui est sans doute le plus caractéristique et le plus emblématique de ce qu'est une société « capitaliste », à savoir le fait que la part des revenus du capital dans le revenu total a toujours tendance à augmenter à mesure que l'on monte dans la hiérarchie des revenus. (…) La seconde régularité importante concernant le poids des revenus du capital est liée au contraste saisissant entre revenus fonciers et revenus mobilier. Le fait est que la part des revenus des revenus du capital soit une fonction fortement croissante du niveau de revenu global est entièrement du aux revenus de capitaux mobiliers, la part des revenus fonciers étant en réalité pratiquement constante au sein du décile supérieur. Il ne fait aucun doute que cette régularité statistique exprime une réalité sociale profonde : les « classes moyennes » et autres « classes moyennes supérieures » investissent dans la pierre, mais les « vrais riches » sont surtout des détenteurs de capitaux mobiliers. II s'agit là encore d'une caractéristique essentielle de ce qu'est une société « capitaliste » : dans les sociétés capitalistes modernes, la véritable richesse réside toujours dans la propriété des capitaux mobiliers, et en en particulier dans la propriété des actions des entreprises, et non pas dans la propriété foncière. Les hauts revenus en France au XXième siècle, Thomas Piketty, 2001 Questions : 1) Quelle est d’après Piketty la principale régularité en termes de distribution des revenus dans une société capitaliste ? 2) Comment peut expliquer ce constat ? Plus le revenu total est élevé, plus la part des revenus du capital dans le revenu total est élevée. Toutefois, ces revenus du patrimoine ne deviennent majoritaires dans le revenu total qu’au sommet de la hiérarchie des revenus (à partir des 0,1% ayant les revenus les plus élevés) Par les mécanismes décrits dans le doc A: les revenus élevés permettent d’accumuler du patrimoine. Ce patrimoine génèrent de lui-même des revenus de plus en plus élevés, sans limite… et ces revenus deviennent à partir d’un certain niveau de patrimoine beaucoup élevés en moyenne que les revenus du travail élevés. On peut aussi s’interroger sur l’incitation à travailler quand notre patrimoine nous permet de très bien vivre sans travailler.
  • 32. Document C: La baisse séculaire des inégalités économiques L’écart entre les deux courbes s’explique par le fait que les inégalités de revenus sont plus grandes que les inégalités de salaires du fait des très grandes inégalités de revenus du patrimoine. 2) Une tendance séculaire à la réduction des inégalités économiques 1) Comment expliquer l’écart entre les deux courbes sur l’ensemble de la période ?
  • 33. 2) Comment évoluent les inégalités de revenus au cours de la période?: On observe une baisse régulière des inégalités économiques au cours 20ème siècle. La baisse des inégalités de revenus est plus forte que la baisse des inégalités de patrimoine Document C: La baisse séculaire des inégalités économiques
  • 34. Document D : La baisse séculaire des inégalités Document D : Le fait que la crise des années 1930 qui se traduit par la chute des profits des entreprises, et tout particulièrement du profit des grandes entreprises liées au commerce international et frappées de plein fouet par l’effondrement des échanges est tout à fait naturel. (…) Quant à la seconde phase de l’effondrement des 200 familles, nettement plus massive que la première, et qui se déroule entre 1939 et 1945, elle n'est pas plus surprenante : on sait en effet que les années de la Seconde Guerre mondiale ont non seulement conduit le PIB à son niveau le plus bas du siècle (le PIB a été pratiquement divisé par 2 entre 1939 et 1944), mais que cette chute vertigineuse de la production, sensiblement plus élevée que celle observée au cours de la Première Guerre mondiale, s'est également accompagnée d'une baisse d'une ampleur inégalée de la part des profits dans la valeur ajoutée des entreprises. (…) Si l'on ajoute à cela que la part des profits que les entreprises conservent pour renouveler leur matériel et financer elles-mêmes de nouveaux investissements et ne distribuent pas à leurs actionnaires (les «profits non distribués ») a connu une forte augmentation à l'issue de la seconde mondiale, et ce afin de financer les charges de la reconstruction, on voit qu'il n'y a rien d'étonnant à ce que les années de la Seconde Guerre mondiale aient conduit à une division par 3 du revenu moyen du fractile P99,99-100.(…) D'une certaine façon, l'effondrement des très hauts revenus constaté au cours de la période 1914-1945, et tout particulièrement au cours des années 1929-1945, peut être décrit comme la conséquence normale d'une « récession » exceptionnelle. (…) En fait, le phénomène qui demande une explication, bien davantage que la phase d'effondrement des très hauts revenus observée au cours de la période 1914-1945, et tout particulièrement au cours des années 1929-1945, est l'absence d'une véritable phase de rattrapage au cours des décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale. En temps « normal », les très hauts revenus baissent au cours des récessions (relativement au revenu moyen), mais ils se redressent ensuite au cours de la reprise économique suivante, si bien que le cycle économique n'a en tant que tel aucune raison d'avoir des effets durables sur la répartition des revenus. (…) Une première explication pourrait être que trop peu d'années se sont écoulées depuis la Seconde Guerre mondiale, et qu'il suffirait d'attendre quelques décennies supplémentaires pour que les foyers du fractile P99,99-100 retrouvent leur niveau relatif du début du siècle et du début des années 1920, avec un écart de l'ordre de 300 (et non plus de l'ordre de 50-60) les séparant de la moyenne. (…) Cette première explication est cependant insuffisante. II s'est en effet écoulé plus d'un demi-siècle entre 1945 et 1998, et même si l'on peut à l'extrême rigueur admettre qu'il s'agit d'une durée trop courte pour que les grandes fortunes retrouvent intégralement leur niveau antérieur, cette durée semble suffisamment longue pour que la reconstitution des grandes fortunes soit déjà bien avancée. (…) Or le fait est qu'aucune remontée de long terme n'est perceptible. Une seconde explication, de très loin la plus convaincante à nos yeux, consiste à compléter la première explication par l'idée que les conditions de l'accumulation de très grosses fortunes sont devenues au cours du 20ième siècle structurellement différentes de ce qu'elles étaient au 19ième siècle et jusqu'en 1914, essentiellement du fait de l'impôt sur le revenu et de l'impôt sur les successions. Autrement dit, la raison pour laquelle les grandes fortunes ne se sont jamais relevées des crises et de la « remise à zéro » des années 1914-1945 serait qu'elles ont dû faire face dans leur phase de reconstitution à une importante ponction fiscale, prélevée chaque année sur leurs revenus du fait de l'impôt sur le revenu, et une fois par génération lors de la transmission du patrimoine accumulé à la génération suivante du fait de l'impôt sur les successions. Après un choc initial de nature « conjoncturelle» (crise des années 1930, guerres mondiales, inflation), ce serait donc un facteur structurel (l’impôt progressif) qui aurait empêché les grandes fortunes et les très hauts revenus qu’elles génèrent de retrouver le niveau qui était le leur avant le choc. Les hauts revenus en France au XXième siècle, Thomas Piketty, 2001
  • 35. 1) Quels furent les effets des guerres et de la grande récession des années 30 sur les inégalités économiques ? Effets des guerres: Une baisse importante des inégalités économiques du fait de la destruction de capital physique lors des guerres, des efforts économiques de guerre supportés par les plus riches… D’où réduction pour les plus riches du patrimoine et des revenus qui en découlent. Effets des récessions: effondrement de la valeur des biens immobiliers, des titres financiers… et des revenus qui en découlent. D’où réduction pour les plus riches du patrimoine et des revenus qui en découlent. 2) Expliquez la phrase soulignée En période de paix et de forte croissance (les 30 glorieuses!), après 45, on aurait pu s’attendre à ce que les niveaux d’inégalité économiques remontent…à ce que les mécanismes d’accumulation des inégalités économiques se réenclenchent… mais de façon surprenante, ce n’est pas le cas. 3) Comment expliquez d’après Piketty l’absence de rattrapage ? Piketty l’explique par l’existence d’une volonté politique de contenir l’augmentation des inégalités économiques et qui s’incarne par l’impôt sur le patrimoine, la taxation des héritages et l’impôt progressif sur le revenu. AU cours de cette période le consentement à faire payer des impôts élevés aux plus riches était plus fort… et il semble aujourd’hui s’effriter pour différentes raisons: (affaiblissement de la solidarité générée par les guerres, recul de l’influence du modèle socialiste… l’influence de la forte mobilité du capital qui conduit à réduit la fiscalité sur le capital…)
  • 36. 3) Le creusement récent des inégalités économiques ? Constat: les plus revenus étaient élevés en 1998, plus en moyenne ils ont progressé vite entre 1998 et 2005. Le rapport D9/D1 ne montre que ce qui se passe pour les courbes vertes et rose…
  • 37. À méthodologie comparable, on constate que les inégalités de patrimoine brut se sont accrues entre 2004 et 2010. Ainsi, le rapport interdécile D9/D1 a augmenté de plus de 30 % et le rapport interquartile Q3/Q1 de plus de 47 %. En 2010, le patrimoine moyen détenu par les 10 % des ménages les mieux dotés est 35 fois plus élevé que celui détenu par les 50 % de ménages les moins dotés. Ce rapport était de 32 en 2004. L’indice de Gini a augmenté de 1,4 % sur cette période. Ce creusement des inégalités observé sur l’ensemble de la population est amplifié parmi les ménages dont le patrimoine est supérieur au dernier décile. Ainsi, l’indice de Gini s’est accru de 13,9 % sur cette population (des 10% les plus riches). Constat: De même, d’après l’Insee, les inégalités de patrimoine brut se sont accrues entre 2004 et 2010 Sources: https://www.insee.fr/fr/statistiques/1287624
  • 38. B) Les autres inégalités sociales Rappel définition: inégalités = différences hiérarchisables 1) Une diversité d’autres d’inégalités sociales Différences Ces différences sont hiérarchisables Inégalités Diplômes Dans la société française, il existe des diplômes différents: BEP, BAC, DUT, BTS, Licence, Master… Certains diplômes réduisent le risque d’être au chômage, d’avoir des emplois précaires et mal payés… donc on peut établir une hiérarchie des niveaux de diplômes Inégalités de diplômes. Emploi Dans la société française, il existe des situations différentes face à l’emploi: en emploi, au chômage, inactif Le fait d’avoir un emploi est préférable au fait de ne pas en avoir un (toutes choses égales par ailleurs) car cela procure une revenu, des relations sociales… Inégalités dans l’accès à l’emploi. Contrat de travail Dans la société française, il existe des types de contrats de travail différents: CDD, CDI Les CDI sont préférables au CDD (moins de précarité, des possibilités de carrières meilleures) Inégalités de d’accès à l’emploi stable
  • 39. Différences Ces différences sont hiérarchisables Inégalités Santé Il existe des espérances de vie en bonne santé différentes, en fonction du sexe, de la profession, du niveau de vie Il est (toutes choses égales par ailleurs) préférable de vivre longtemps en bonne santé Inégalités d’espérance de vie selon le sexe, la profession… Tâches domestiques Au sein des ménages, il existe en moyenne un partage différent des tâches domestiques selon le sexe: en emploi, au chômage, inactif Le fait d’avoir a effectuer de nombreuses tâches domestiques sans rémunération est une situation désavantageuse. On peut donc hiérarchiser les rôles masculins et féminins du point de vue du partage des tâches. Inégalités dans le partage des tâches domestiques selon le sexe. Chances de réussite scolaire Il existe des chances différentes d’accèder à des niveaux de diplômes élevés selon le lieu de résidence, l’origine sociale Il est préférable d’avoir des chances élevées d’accèder à des niveaux de diplômes élevés Inégalités de chances de réussite scolaire.
  • 40. Reprendre la liste des autres inégalités sociales: Inégalités : • de risque d’être au chômage, en CDD, • d’avoir de mauvaise conditions de travail, • d’avoir une faible espérance de vie, • chance de réussite scolaire, • dans le partage des tâches domestiques • niveau de diplôme, • accès au pouvoir, • d’accès à la culture • d’accès au logement salubre • D’accès à des services collectifs de qualité en fonction du lieu de résidence
  • 41. 2) Des inégalités sociales cumulatives  Les inégalités économiques sont elles-mêmes cumulatives (voir I) A)  Les inégalités économiques peuvent entraîner d’autres inégalités sociales Doc E: Lieux de résidence et inégalités Le fait que pauvres et riches n'habitent pas du tout les mêmes quartiers représente une source d'inégalités considérables entre les enfants des différents milieux sociaux. Certains grandissent et interagissent au sein de voisinages où le chômage, la pauvreté et les difficultés d'intégration culturelle sont la norme, d'autres au sein de voisinages où ces problèmes sont inexistants. Autrement dit, le drame de la ségrégation territoriale, c’est qu’en conditionnant l’environnement social de chacun, elle pèse aussi de tout son poids sur le destin de chacun. (…) La conséquence majeure de ces phénomènes est que les enfants de familles pauvres ou exposées aux problèmes d'intégration sont condamnés à interagir avec un voisinage où l'échec scolaire est la règle, tandis que les enfants de familles aisées grandissent dans des voisinages où l'échec scolaire n'existe presque pas. L'échec est en effet par construction beaucoup plus répandu dans les voisinages défavorisés. Les adolescents dont l'un des parents au moins est diplômé du supérieur vivent en moyenne dans des voisinages où le taux de retard à 15 ans est d'environ 13 %. À l'opposé les adolescents dont l'un des proches est sans diplôme vivent dans des voisinages où le taux de retard à 15 ans est plus de quatre fois plus élevé (56 %). (…) Le voisinage immédiat, l'immeuble où l'on habite, représentent des éléments de socialisation tout à fait centraux, notamment pour les jeunes des classes populaires et, plus généralement, pour tous ceux qui n'ont guère les moyens de se donner d'autres terrains de socialisation. L'influence du lieu de résidence ne se limite pas aux interactions extra-scolaires ayant lieu dans ces abords immédiats. Les enfants sont dans leur majorité scolarisés dans un établissement de leur quartier et la composition sociale de leur école et de leur classe est quasi mécaniquement à l'image de celle de leur quartier. Il en résulte des inégalités devant la composition sociale des écoles fréquentées tout aussi considérables que devant la composition sociale du voisinage de résidence. Eric Maurin, Le Ghetto français, enquête sur le séparatisme social, Seuil, 2004.
  • 42. Prix du mètre carré et composition sociale des arrondissement à Paris
  • 43. 1) Comment expliquer que les riches et les pauvres n’habitent pas les mêmes quartiers ? A cause des écarts de prix du m2, qui résultent eux-mêmes de l’attrait inégal des quartiers (accès ou non à de bonnes écoles, niveau de délinquance élevé ou non, composition sociale du quartier… ) 2) Expliquez la phrase soulignée en montrant notamment en quoi on peut parler d’inégalités devant la composition sociale des écoles et du voisinage de résidence. Il y a des compositions sociales dans les écoles différentes (beaucoup d’enfants de cadres?)… qui va entraîner des chances de réussites scolaires différentes (bonne ou mauvaise ambiance de travail en classe?)… autrement dit, des inégalités scolaires. Ainsi, les composition sociales de écoles sont hiérarchisables… On peut parler d’inégalités devant la composition sociale des écoles . Idem pour la composition sociale du quartier… Ceux où les exemples de poursuite d’études sont plus rares sont aussi ceux où ont poursuit le moins souvent des études… donc on peut parler d’inégalités de voisinage de résidence… et d’une manière générale, d’inégalités de lieux de résidence. 3) En quoi les inégalités sociales décrites à la question 2) peuvent-elles entraîner des inégalités économiques. ? Les inégalités en termes de lieux de résidence entraînent des inégalités de niveaux de diplômes et d’accès aux emplois les mieux rémunérés… Il sera donc plus difficile pour quelqu’un issu d’un quartier défavorisé d’atteindre des niveaux élevés de revenus et de patrimoine. (voir Doc 2B page 156)
  • 44. 3) Un cumul d’inégalités parfois renforcé par des discriminations négatives Une discrimination (négative) est une différence de traitement fondée sur un critère illégitime (âge, sexe, handicap, etc.). Exemples :  les étrangers sont plus souvent au chômage que les Français, cela tient d’une part à une discrimination à l’embauche mais aussi à une inégalité de niveau de qualification ; le taux de chômage est plus élevé pour les peu diplômés. Les deux effets se cumulent.  De même, les femmes sont en moyenne moins payées que les hommes car elles subissent des discriminations, mais aussi parce qu’elles s’orientent vers des filières moins rémunératrices, qu’elles exercent plus souvent en temps partiel, et que le poids des tâches domestiques et familiales freine leur carrière. (Voir diapo suivante) Ex: … Les discriminations produisent des inégalités mais en pratique, il est souvent difficile de démêler ce qui relève de la discrimination entre des individus du fait de certaines de leurs caractéristiques et ce qui relève des inégalités entre leurs milieux sociaux d’origine.
  • 45. Socialisation différentielle Inégalité de partage des tâches ménagères et parentales Double journée de travail des femmes (difficile conciliation vie familiale / vie professionnelle) Moindre disponibilité réelle Discriminations Inégalités professionnelles Moindre disponibilité fantasmée par les employeurs en raison des stéréotypes

Notes de l'éditeur

  1. Document D