1. Chapitre 6 : Comment analyser
la structure sociale ?
II) Les analyses théoriques de la stratification sociale
A) L’analyse marxiste des classes sociales
Pour Marx, une classe sociale c’est un ensemble d’individus ayant la même position dans le
processus de production économique (et donc qui vont avoir les mêmes intérêts
économiques et des intérêts économiques opposés à ceux ayant une autre position
sociale)
Marx distingue la classe en soi (classe dont les membres ont des intérêts opposés à ceux
d’une autre classe, mais qui n’en ont pas conscience) de la classe pour soi (les membres
ont conscience d’avoir des intérêts communs et sont donc en mesure d’agir
collectivement.)
Ex: ouvriers classe pour soi, paysans classe en soi.
Classes≠ ordre/caste car en général, l’appartenance à une classe n’est pas définie par la loi,
3. 1) Le mode de production féodal a ainsi succédé au mode de production esclavagiste,
avant de céder la place au capitalisme. Aussi Marx prophétise-t-il soit dépassement par un
mode de production socialiste puis communiste dans lequel, en l'absence d'exploitation, le
développement des forces productives serait facilité et bénéficierait à tous. Pour Marx, qui
pense avoir mis à jour les lois de l’histoire, l’évolution vers le communisme en passant par le
socialisme de façon transitoire, cette évolution est inéluctable… Son action politique ne
vise qu’à hâter le processus.
2) Dans « la société bourgeoise moderne », càd la société capitaliste, la lutte des classes a
de plus en plus tendance à opposer deux camps ennemis « la bourgeoisie capitaliste et le
prolétariat » Prolétaires= ceux qui n’ont que leur force de travail comme richesse et qui
doivent la vendre chaque jour pour survivre. Bourgeois= ceux qui pourraient vivre sans
travailler, grâce à leur capital. Les frontières de classes sont invisibles (pas légales…) mais
elles n’en existent pas moins.
Les autres groupes sont des restes du « passé » (petits artisans, paysans…) et sont voués
à se faire absorber dans le prolétariat… ou sont des complices de la bourgeoisie (agents
de l’Etat qui est contrôlé par la bourgeoisie)
(Il est clair que Marx n’imaginait pas un salariat très hiérarchisé en fonction des niveaux
de qualification, l’apparition d’une classe moyenne…)
Tendance à la polarisation. Pourquoi?
4. Tendance à la polarisation:
Des salaires tirés vers le bas.
concurrence entre les ouvriers (développement des masses ouvrières),
la concurrence avec les machines
déqualification liée au machinisme et à la division du travail… (Principe de Babbage) tireraient
irrémédiablement les salaires vers le bas
DE PLUS, cette montée des inégalités injustifiable d’un point de vue moral (théorie de l’exploitation) va
provoquer un désir de révolte au sein de la population…
Marx adhère à la théorie de la valeur travail…
Seul le travail est à l’origine de la création de richesse= force de travail est une marchandise dont la
consommation est source de création de richesse: explication… il faut moins de ressources pour produire la
force de travail que la force de travail n’est capable de produire comme ressources. Ex: avec 2 kilos de
pomme de terre, je produis 10 kilos de pomme de terre, avec une baguette de pain, je produis 20
baguettes de pain… parce que 2 kilos de pomme de terre ou 1 baguette de pain permettent de produire
une journée de force de travail.
Or il y a exploitation car pour Marx le salaire se fixe de façon à permettre d’acheter exactement la
reproduction de la force de travail, c’est-à-dire à un niveau qui permet d’acheter les choses nécessaires à la
survie de l’ouvrier… S’il travaille 8 heures et qu’on peut produire en 3heures ce dont il a besoin pour
survivre, son salaire sera payé par la vente des BS produits en 3 heures de travail et les 5 heures de travail
suivantes seront « volées » par le capitaliste, dont le capital augmentera. C’est ce que Marx appelle la plus-
value.
Marx pense donc qu’à l’issue d’une future crise, il faudra que l’avant-garde du prolétariat prenne le pouvoir
afin d’instaurer un régime plus juste et plus efficace d’un point de vue économique (pas de chômage, pas
de risque de crise avec la planification scientifique de la production…)
Espoir de construire une société sans classes
5. B) L’analyse wébérienne de la stratification sociale
1) Les trois réalités correspondent aux trois ensembles de discrimination que sont l’ordre
économique, l’ordre social et l’ordre politique. L’ordre économique est « le mode selon
lequel les biens et les services sont distribués et utilisés », il « est à l’origine de classes ». «
L’ordre social “sphère de répartition de l'honneur” est le mode selon lequel le prestige se
distribue dans une communauté... ». Quant à l’ordre politique il peut être défini comme la
compétition pour le contrôle de l’État ; les « partis » qui en résultent procurent
éventuellement un pouvoir supplémentaire aux classes et aux groupes de statut
2) Les classes ne constituent, par conséquent, qu’une dimension de la stratification sociale
même si M. Weber sous-entend qu’elles en sont la trame la plus importante dans les
sociétés modernes.
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6. Classes de possession
Classes de possession
privilégiée
l'accaparement des
biens de
consommation d'un
prix élevé
les chances d'édifier
une fortune à partir
de surplus
inemployés »
Classes de possession
non privilégiée
ceux qui sont dans
l'obligation
de vendre leur force
de travail à des
conditions de
rémunération qui font
d'eux des « pauvres ».
Classe moyenne
couches sociales
possédant quelques de
biens durablesou
d'instruction
et qui en tirent profit »
sans pouvoir en dégager
des surplus inemployés
suffisants pour avoir
des chances d'édifier
une fortune.
Classe sociale de possession:
ensemble d’individus possédant
les mêmes chances d’accès aux
biens
3) Une hiérarchie multidimensionnelle?
Ayant donc des niveaux
revenus proches…
8. Les groupes de statut sont définis par « la chance de bénéficier d'un honneur
social positif ou négatif similaire, tel qu'il est conditionné d'abord par des
différences dans la conduite de vie de certains groupes humains.
Max Weber indique notamment que « la possession de l'argent et la situation
d'entrepreneur ne qualifient pas en elles-mêmes la condition [l'appartenance à un groupe
statutaire] bien qu'elles puissent y conduire ; le défaut de fortune n'est pas une
disqualification en lui-même bien qu'il puisse y conduire. »
La hiérarchie économique et la hiérarchie de prestige social peuvent ne pas coïncider!
Ex:
Le noble désargenté conserve le prestige de l'aristocratie de par son logement (un
château source de prestige), et par son nom;
l’artiste, l’intellectuel, (le professeur?) peut bénéficier d’un prestige social élevé dans
une société qui valorise la maîtrise d’une certaine culture, d’un mode de vie intellectuel
le prêtre, l’imam, le rabbin peut bénéficier d’un prestige social élevé dans une société
qui valorise la sainteté, les qualités morales…
Le médecin, l’infirmière, le psychologue… peut bénéficier de prestige social dans une
société qui valorise l’engagement pour les autres, l’utilité sociale…
Le trader, le sportif de haut niveau… peut bénéficier d’un prestige social élevé dans
une société qui valorise la réussite individuelle… et même d’un prestige plus grand
qu’un rentier, héritier de la fortune de ses parents qui vit confortablement mais sans
faire l’objet d’une admiration publique.
Pour Weber, la hiérarchie des modes de vie fait l’objet de conflits d’ordre culturel…
9. Groupes de statuts dans
une société ayant des
valeurs spécifiques
Artistes, professeurs
d’université, cadres, sportifs de
haut niveau, chefs religieux
Professions nécessitant un
niveau de diplôme moyen,
groupes cherchant à imiter le
style de vie des groupes ayant le
plus de prestige
Professions ne nécessitant pas
de qualification (chauffeur de
camion…), ayant des modes de
vie, des pratiques culturelles peu
valorisées
Prestige social
élevé
Prestige social
moyen
Prestige social
faible
+
-
Bourdieu dit « les groupes de statuts se
définissent moins par un avoir que par un
être irréductible à leur avoir »
10. Partis politiques
Dirigeants des partis politiques
(ceux qui les conseillent, qui les
influencent?)
« les membres actifs »,
(Ceux qui parviennent à faire
entendre leur revendication aux
élus, sans pouvoir les influencer?)
« les membres non actifs et
les masses associées
(électeurs et votants) ».
Pouvoir
politique élevé
Pouvoir politique
moyen
Pouvoir
politique faible
+
-
Partis politiques: organisations constituées
pour la recherche des suffrages
11. Hiérarchie
économique
Hiérarchie selon le
pouvoir
Hiérarchie selon le
prestige
PDG d’une FMN
Un chef
d’entreprise
Le maire d’une
petite ville
Le président de
la république
Le prix Nobel de
la paix
Un groupe de
rock qui débute
3) Ces 3 hiérarchies peuvent ne pas coïncider, la hiérarchie doit donc être analysée
dans plusieurs dimensions pour connaître la place d’un individu ou d’un groupe.
4) Strates: plutôt continuité dans les 3 ordres que « polarisation » avec une vision
plutôt ternaire (groupe privilégié, moyen, non privilégié) dans chacun des ordres…
Hiérarchie de strates plutôt que conflits de classe
12. Lorsque Max Weber élabore cette notion de classes de possession, il a évidemment
connaissance des écrits de Karl Marx sur les luttes de classes et les révolutions. Weber
fait d'ailleurs nommément référence à Marx. Pour cette raison, Max Weber tient à
préciser que les relations entre les classes de possession ne sont pas à elles seules «
dynamiques », c'est-à-dire sources de conflits. La « classe possédante » peut côtoyer
des individus des classes de possession moyennement privilégiées et non privilégiées
sans que leurs relations soient conflictuelles. Il peut même exister des solidarités entre
ces différentes classes de possession. Max Weber indique que dans les Etats du sud
des États-Unis, le poor white trash (le blanc pauvre) était plus hostile aux Noirs qu'aux
planteurs, les riches propriétaires terriens .
Classes sociales », « groupes de statut », « partis » Une analyse systémique des
stratifications sociales wébériennes Pierre MERLE, Professeur de sociologie ESPE de
Bretagne et Université Européenne de Bretagne
Conclusion A) B) : Une comparaison Marx/Weber
Lien à faire avec la montée du vote FN chez les ouvriers depuis les années 80?
L’ennemi n’est pas le patron, mais l’étranger au « style de vie » méprisable…
« Le bruit et l’odeur » qui rendent fou le travailleur français,
13. Approche réaliste Approche nominaliste
Auteurs
emblématiques
Marx Weber
Tradition sociologique
(individualisme ou
holisme)
Holiste
(Les groupes sont plus que la somme
des individus qui la composent)
Individualisme méthodologique
(les groupes ne sont que la somme
des individus qui les composent)
Type de hiérarchie
(unidimensionnelle ou
multidimensionnelle)
Unidimensionnelle
(La dimension économique détermine
tout)
Multidimensionnelle
( économique, de prestige social,
politique)
Conscience de classe
(forte ou faible)
Doit émerger progressivement à
mesure que la polarisation de la
société devient plus grande, les
conflits économiques sont
inéluctables … et souhaitables car ils
permettront l’avénement d’une
société nouvelle
La mobilisation collective est une
possibilité parmi d’autres, la
conscience de classe n’est pas forte.
Lire le prépa bac page 159 (à scanner:!), trouver les réponses du tableau et rédiger une
petite synthèse opposant Marx et Weber sur l’analyse de la stratification sociale
14. C) Les prolongements contemporains des analyses de Marx et de Weber
Page 160
1) La stratification de Warner dans les EU des années 30
15. 1) Warner repère 6 classes hiérarchisées.
2) Il s’agit d’une représentation plus ou moins pyramidale.
16. 3) Critères économiques (niveau de richesses, professions/statuts
professionnels) mais aussi style de vie, rapport au travail, habitudes
matrimoniales, de nationalité…
4) C’est une stratification multidimensionnelle, qui s’oppose à la vision marxiste de la
société dans laquelle les individus sont « classés » en fonction de la place qu’ils
occupent dans les rapports de production (salariés ou patrons).
17. 2) Les classes sociales selon Pierre Bourdieu
Toutefois, pour repérer les classes sociales dans l’espace social, il s’appuie plus
particulièrement sur la répartition entre capital économique et capital culturel.
Bourdieu fait une sorte de synthèse de Marx et de Weber.
Il reprend à Weber l’importance de la culture, du prestige… et adopte une approche
multidimensionnelle.
Il reprend à Marx les raisonnement avec des « capitaux », ce qui permet de penser
l’accumulation, la transmission… qui peuvent s’additionner et donner à une représentation en
termes de capital global.
Capital culturel=
degré de maîtrise de
la culture légitime.
Culture légitime:
Savoirs, savoir-être…
qui sont valorisés dans
la société.
Objectivable par des
diplômes mais pas
seulement.
20. A= Elite (3%)
B = Constellation centrale
(cadres, enseignants, ingénieurs…)
(25%)
C= Indépendants (15%)
D= Constellation
populaire:
Ouvriers/employés
(50%)
E= Pauvreté (7%)
4) Vision cosmographique très
différente de celle de Marx:
continuité des positions sociales,
les ouvriers considérés comme des
« moyens », au-dessus d’une
minorité de pauvres mal intégrés.
Mot élite connoté très
positivement (les meilleurs)…
Nouveau paradigme: plus de luttes
des classes mais la question
sociale devient celle de
« l’exclusion » , un minorité de
personnes isolées et ne formant
pas une classe sociale.
2) Différences de niveaux de revenus, de diplômes entre la
constellation populaire et la constellation centrale…
3) Immense classe moyenne qui recouvre presque
l’ensemble de la société… mais il n’y a presque plus
personne ni en dessous ou ni au dessus donc cela n’a pas
beaucoup de sens de parler de classe moyenne si presque
tout le monde est moyen.
21. D) La nomenclature des PCS
Professions et Catégories Socioprofessionnelles, regroupés en groupes socioprofessionnels.
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22. Une classification élaborée par l’
1) Le but est de classer l’ensemble de la population en un nombre restreint de grandes
catégories présentant chacune une certaine homogénéité sociale. Autrement dit sont
regroupés au sein d’une même catégorie les individus ayant des situations proches et des
comportements et attitudes similaires. conditions de vie et place dans la hiérarchie sociale à
peu près similaires, pratiques communes, goûts, opinions politiques relativement proches
Insee = institut de la statistique et des études économiques
2) Le premier critère de classement de la nomenclature des PCS (Professions et catégories socio-
professionnelles), c’est la profession. Ensuite les professions seront regroupées en CSP puis en
groupe socioprofessionnels selon différents critères.
Un niveau constitué de 497 professions. Ce niveau est le plus détaillé.
Un niveau qui regroupe les différentes professions dans des catégories socio-
professionnelles (CSP). 42 CSP dont 32 pour les actifs.
Un niveau qui regroupe les différentes CSP dans des groupes
socioprofessionnels. 8 groupes dont 6 pour les actifs.
24. Groupes socioprofessionnels CSP
1. Agriculteurs exploitants
11. Agriculteurs exploitants sur petite exploitation
12. Agriculteurs exploitants sur moyenne exploitation
13. Agriculteurs exploitants sur grande exploitation
2. Artisans, commerçants,
chefs d’entreprise
21. Artisans
22. Commerçants
23. Chefs d’entreprise de 10 salariés ou plus
3. Cadres et professions
intellectuelles supérieures
31. Professions libérales
33. Cadres de la fonction publique
34. Professeurs, professions scientifiques
35. Professions de l’information, des arts et du spectacle
37. Cadres administratifs et commerciaux d’entreprise
38. Ingénieurs et cadres techniques d’entreprise
4. Professions intermédiaires
42. Instituteurs et assimilés
43. Professions intermédiaires de la santé et du travail social
44. Clergé et religieux
45. Professions intermédiaires administratives de la fonction publique
46. Professions intermédiaires administratives et commerciales des entreprises
47. Techniciens
48. Contremaîtres, agents de maîtrise
5. Employés
52. Employés civils et agents de service de la fonction publique
53. Policiers et militaires
54. Employés administratifs d’entreprise
55. Employés de commerce
56. Personnels de service direct aux particuliers
6. Ouvriers
62. Ouvriers qualifiés de type industriel
63. Ouvriers qualifiés de type artisanal
64. Chauffeurs
65. Ouvriers qualifiés de la manutention, du magasinage et du transport
67. Ouvriers non qualifiés de type industriel
68. Ouvriers non qualifiés de type artisanal
69. Ouvriers agricoles
25. Exemple 1
Groupe 1
Agriculteurs exploitants
CSP 11
Agriculteurs exploitants
sur petite exploitation
CSP 12
Agriculteurs exploitants
sur moyenne
exploitation
CSP 13
Agriculteurs exploitants
sur grande exploitation
Groupe
socioprofessionnel
Catégories
socioprofessionnelles
(CSP)
26. Que contiennent les CSP ?
Les CSP regroupent des « familles de professions »
qui elles-mêmes regroupent des métiers
CSP
69
Métier de berger
Marins pêcheurs et ouvriers
de l’aquaculture (692a)
Ouvriers de l’exploitation
forestière ou de la
sylviculture (691f)
Ouvriers d’élevage
(691b)
Métier de garçon d’écurie
CSP
Professions Métiers
…
…
27. Hypothèse théorique centrale
Les concepteurs de la nomenclature estiment que pour atteindre l’objectif
d’homogénéité sociale, il faut classer les individus en fonction de leur situation
professionnelle. L’hypothèse qui est faite est que des personnes qui ont la
même profession ou des professions proches auront des conditions de vie
proches, des pratiques communes, des goûts, des opinions politiques proches.
De très nombreuses enquêtes dans des domaines très différents (consommation,
pratiques culturelles, opinions politiques, revenus, exposition au chômage,
espérance de vie, etc.) ont montré que partir de la situation professionnelle des
individus permettait de former des groupes présentant une certaine homogénéité
sociale, et que ce choix se révèle a priori meilleur que le simple niveau de revenu
car on regrouperait des gens trop différents ayant le même revenu.
L’idée forte est aussi que certaines professions procurent plus de « prestige » que
d’autres, qu’il est plus prestigieux d’encadrer que d’exécuter… que certains
professions sont des groupes de statuts à la Weber (Juge, professeurs, infirmières,
avocats…)… Ainsi, un jeune juge qui en début de carrière gagne moins qu’un
boucher charcutier … pourra être situé au-dessus de lui dans la hiérarchie des
professions.
28. Quel est le critère commun aux professions des groupes socioprofessionnels 1 et 2 qui
permet de les différencier des professions des autres groupes ou CSP (sauf quelques
exceptions?
Exemple de
profession
du groupe 1
Eleveurs d'herbivores sur
moyenne exploitation
Exemple de
profession
du groupe 2
Artisans coiffeurs,
manucures, esthéticiens, de
0 à 9 salariés
Comment les différentes professions sont-elles regroupées en
CSP et groupes socioprofessionnels?
29. REPONSE
Leur statut juridique est différent.
Les indépendants ou non salariés possèdent leur entreprise, travaillent
à leur compte et tirent leur revenu des bénéfices de leur entreprise.
Salarié : un salarié est un individu qui vend sa capacité de travail à
l’employeur qui détient les moyens de production contre une
rémunération généralement fixe (le salaire), dans un cadre défini par un
contrat de travail, qui marque la position subordonnée du salarié.
Statut
juridique Groupes 3 (sauf CSP
31), 4, 5 et 6
Salariés
Groupes 1 et 2 + CSP
31
Indépendants
30. Quel est le critère qui permet de différencier les professions du
groupe socioprofessionnel 1 des professions du groupe
socioprofessionnel 2 ?
Exemples de
professions
du groupe 1
Eleveurs
d'herbivores sur
moyenne
exploitation
Exemples de
professions
du groupe 2
Autres artisans de
fabrication
(horlogers,
matériel de
précision)
Viticulteurs,
arboriculteurs
fruitiers, sur petite
exploitation
Petits et moyens
détaillants en
alimentation
générale, de 0 à 9
salariés
31. Le secteur secondaire regroupe l'ensemble des activités consistant en une
transformation plus ou moins élaborée des matières premières (industries
manufacturières, construction). Ex : artisan horloger.
REPONSE
Leur secteur d’activité est différent.
Le secteur primaire regroupe l'ensemble des activités dont la finalité consiste en une
exploitation des ressources naturelles : agriculture, pêche, forêts, mines, gisements. Ex
: Viticulteur ou éleveur.
Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui va du commerce à
l'administration, en passant par les transports, les activités financières et
immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la
santé et l'action sociale. Ex : épicier.
Secteur
d’activité
Groupe 2
Secondaire
Groupe 1Primaire
Tertiaire
32. Quel est le critère qui permet de différencier les professions du groupe
socioprofessionnel 3 des professions du groupe socioprofessionnel 4 et
des professions des groupes socioprofessionnels 5 et 6 ?
Médecins
hospitaliers
sans activité
libérale
Infirmiers en
soins
généraux,
salariés
Cadres d'état-
major
administratifs,
financiers,
commerciaux des
grandes
entreprises
Aides-soignants
(de la fonction
publique ou du
secteur privé)
Caissiers de
magasin
Ouvriers
qualifiés divers
de type
industriel
Groupe 3
Groupes 5 et 6
Groupe 4
Techniciens d'étude
et de
développement en
informatique
33. Dans les organisations, à une qualification, est souvent associée une certaine
place dans la hiérarchie de l’organisation. En général, plus la qualification
requise par l’emploi occupé est élevée, plus la place dans la hiérarchie l’est
également.
Ainsi les cadres ont parfois des salariés sous leurs ordres. Ils ont donc une
place élevée dans la hiérarchie de l’entreprise.
Les membres des professions intermédiaires ont une place intermédiaire
dans la hiérarchie : ils se trouvent entre les cadres et les employés et ouvriers.
Les employés et les ouvriers sont au bas de la hiérarchie
REPONSE
Leur qualification.
Qualification
Groupe 4Moyenne
Groupe 3Elevée
Faible Groupes 5 et 6
34. Ne pas confondre qualification de l’emploi occupé et
qualification de l’individu qui l’occupe (résumée en partie
par le niveau de diplôme).
Dans la nomenclature, le critère utilisé est celui de la
qualification de l’emploi occupé et non du niveau de
diplôme.
Souvent, il y a une certaine adéquation entre les deux. Un emploi nécessitant
une qualification élevée (cadre par exemple) est souvent occupé par un individu
ayant un niveau de diplôme élevé (bac +5).
Mais pas toujours !
On peut imaginer qu’un individu soit devenu cadre par des promotions
successives alors qu’il a un niveau de diplôme peu élevé (par exemple
seulement le bac).
A l’inverse, on peut imaginer qu’un individu diplômé de l’enseignement
supérieur (bac + 2) soit obligé d’occuper un emploi assez peu qualifié (employé).
35. Les diplômes obtenus selon le groupe socioprofessionnel
Enquête emploi 2008, Insee.
CPIS = cadres et
professions intellectuelles
ACCE = artisans, commerçants
et chefs d'entreprise PI = professions intermédiaires
36. Quel est le critère qui permet de différencier les professions du
groupe socioprofessionnel 5 des professions du groupe
socioprofessionnel 6 ?
Ouvriers
qualifiés divers
de type
industriel
Groupe 5
Auxiliaires de
puériculture
Secrétaires
Vendeurs en
habillement et
articles de sport
Conducteurs
livreurs, coursiers
(salariés)
Ouvriers non
qualifiés du gros
œuvre du bâtiment
Groupe 6
37. REPONSE
Le type de tâches qu’ils effectuent.
Type de
tâches
effectuées Groupe 6Tâches matérielles
Groupe 5Tâches immatérielles
Les ouvriers exercent plutôt des tâches matérielles : transformation de
la matière, conduite d’engins de chantier ou de moyens de transport,
etc.
Les employés exercent plutôt des tâches immatérielles.
Remarque : cette distinction n’est pas toujours opérante. Ainsi, certains ouvriers
ont aujourd’hui pour tâche de surveiller des machines. Inversement, certains
employés, comme dans la restauration rapide, exercent principalement des
tâches manuelles : cuire et emballer des hamburgers par exemple.
38. Une CSP particulière au sein du groupe 3 : les professions libérales
Exemples de
professions de la
CSP 31 qui
regroupent les
professions
libérales
Avocats
Médecins libéraux
généralistes
Pharmaciens
libéraux
Exemples de
professions
classées dans
d’autres CSP du
groupe 3
Magistrats
Professeurs agrégés et certifiés
de l'enseignement secondaire
Ingénieurs et cadres d'étude du
bâtiment et des travaux publics
Quelle est la différence principale entre les professions de la CSP 31 et les autres
professions du groupe 3 ? Pourquoi les a-t-on pourtant mis ensemble dans ce groupe 3 ?
39. La principale différence est que les professions libérales ont le
statut juridique d’indépendants alors que les autres
professions du groupe 3 sont salariées.
On les a pourtant mises ensemble dans le groupe 3 car les
professions libérales partagent une caractéristique avec les
autres professions du groupe 3 : elles nécessitent toutes une
qualification élevée. Or, ce critère est essentiel pour construire
un groupe homogène socialement.
En effet, les membres des groupes composés uniquement
d’indépendants (groupes 1 et 2) auraient peu de points
communs avec les membres des professions libérales (par
exemple en ce qui concerne les pratiques culturelles).
40. Nous connaissons donc à présent les cinq grands critères permettant de classer
les professions et les CSP dans les différents groupes socioprofessionnels.
3 remarques importantes
1. Les professions libérales (indépendants fortement qualifiés) sont classées dans le groupe 3
pourtant composés majoritairement de salariés. Leur point commun est de partager un
niveau de qualification.
2. Le niveau de diplôme (bien que souvent lié au niveau de qualification) n’est pas un critère
de classification !
3. Le niveau de revenu non plus !
Type de
tâches
effectuées
Qualification +
place dans la
hiérarchie
Secteur
d’activité
Statut
juridique
Pour distinguer les groupes
de salariés
Pour distinguer les groupes
d’indépendants
41. Où sont classés les chômeurs ?
Pour ceux qui ont déjà
occupé un emploi.
Dans le groupe auquel
appartenait la dernière
profession qu’ils ont
occupée.
Pour ceux qui n’ont
jamais occupé un
emploi.
Dans une catégorie
particulière :
« chômeurs n’ayant
jamais travaillé ».
42. Secteur
primaire
Groupe 2 Groupe 1
Population totale
Retraités Autres personnes sans activité
professionnelle
INACTIFS
Actif
SALARIES NON SALARIES
Secteur
secondaire et
tertiaire
Très qualifiésMoyennement
qualifiés
Tâches
immatérielles
Tâches
matérielles
Groupe 6 Groupe 5 Groupe 4 Groupe 3
Peu qualifiés
Les indépendants très qualifiés (CSP 31 : professions libérales) sont classés dans le
groupe 3.
Les indépendants moyennement qualifiés (exemple kinés ou infirmières libérales)
sont classés dans le groupe 4.
43. Les groupes socioprofessionnels sont-
ils des classes sociales (au sens de
Marx?
La nomenclature ne parle pas de classe sociale, puisque la logique est celle de
catégories statistiques.
Non, on ne peut pas dire cela complétement
De plus, tous les regroupements ne sont pas construits autour d’une logique
hiérarchique, encore moins d’exploitation. Par exemple, on trouve des membres
des catégories dominantes de la société à la fois dans les groupes 1, 2 et 3.
Enfin, certaines catégories sont relativement hétérogènes du point de vue de la
place que leurs membres occupent dans la hiérarchie sociale (économique,
prestige, pouvoir). Par exemple, dans le groupe 3, on trouve des chirurgiens et des
professeurs de lycée avec des niveaux de revenus particulièrement différents !
44. Les groupes socioprofessionnels
sont-ils des classes sociales ?
MAIS
La logique sous-jacente renvoie plutôt à des différenciations entre
ensembles définis par la place qu’ils occupent dans la structure
professionnelle qu’à des classements selon des échelles continues.
Les concepteurs se sont fondés sur les conventions collectives et donc
prennent en compte la conscience collective portée par les groupes
socioprofessionnels. Donc on y retrouve un peu la dimension réaliste de
l’analyse marxiste.
45. Agriculteurs exploitants
Artisans, commerçants, chefs
d’entreprise de plus de 10 salariés
CPIS
Professions intermédiaires
E:mployés
Ouvriers
CATEGORIES DOMINANTES : on y inclut les
chefs d’entreprises de plus de 10 salariés. On
pourrait y inclure aussi les agriculteurs
exploitants sur très grosse exploitation
Environ 10%
CLASSES MOYENNES : On pourrait y inclure
aussi les artisans et commerçants ainsi que
certains agriculteurs. La frange inférieure des
CPIS comme les professeurs du secondaire sont
incluses ici ainsi que la frange supérieure des
employés. On pourrait aussi y inclure certains
ouvriers qualifiés.
Environ 35%
CLASSES POPULAIRES : inclut la majorité des
employés et ouvriers
Environ 45%
46. III) La dynamique de la structure sociale
A) Des frontières de classes moins nettes
1) Une moyennisation de la structure sociale telle qu’on l’observe
à travers la nomenclature des PCS de l’INSEE?
47. 2) Les professions intermédiaires: peuvent être considérées sociologiquement comme LA
CLASSE MOYENNE. En effet, on regroupe les catégories sociales intermédiaires entre les
salariés de direction et d’encadrement (cadres supérieurs) et les salariés d’exécution
(ouvriers, employés) auxquels ont ajoute les artisans et les petits commerçants. On obtient
alors près de 30% de la population
4) Moyennisation si
augmentation du nombre
d’individus ayant des
positions intermédiaires dans
les organisations de
production… c’est l’inverse de
la polarisation!
3) Causes: progrès technique,
spécialisation dans la
mondialisation… et hausse de
la qualification des emplois…
permise par la hausse de la
qualification des personnes.
48. Le Credoc le dit lui-même: Retenir le revenu comme unique élément discriminant de la hiérarchie
sociale est forcément réducteur…
Pour le Credoc, font partie des classes moyennes tous les ménages dont les revenus se
situent entre 0,75 fois 1,5 fois le revenu médian.
2) Une augmentation du poids des moyennement riches?
D’après la définition de classes moyennes retenue par le CREDOC, on observe aussi une
moyennisation de la société.
Centre de Recherche pour l’Etude et
l’Observation des Conditions de Vie
50. … fait que les moyennement riches deviennent majoritaires
Selon les définitions économiques que l’on donne à la classe moyenne, on
constate qu’environ la moitié de la population en fait partie ET que le poids de ce
groupe est en augmentation.
51. 3) Baisse du sentiment subjectif d’appartenir à une classe…
52. Lorsqu’on demande à un échantillon représentatif de la population de se classer selon
une typologie pré-établie, seuls 5% déclarent être « aisés » ou « privilégiés » ; 21%
disent appartenir aux « classes populaires » et 6% déclarent être « défavorisés » ;
globalement, 66% disent appartenir aux « classes moyennes »
53. … en importance du sentiment d’appartenir aux classes moyennes
54.
55. Sentiment d’appartenir à la classe moyenne:
62% des individus ont le sentiment
d’appartenir à la classe moyenne (44+22=66)
Sentiment d’appartenir à la classe moyenne très fort chez les 20% les riches!:
79% des individus appartenant aux 20% les plus riches ont le sentiment s’appartenir à la
classe moyenne (29+50=79)
Sentiment d’appartenir à la classe moyenne inférieure quasiment identiquement
partagé dans les 3 groupes observés!:
44% de l’ensemble de la population, 29% des individus appartenant aux 20% les plus
riches et 36% de des individus appartenant aux 20% les plus pauvres ont le sentiment
s’appartenir à la classe moyenne inférieure!
« Presque tout le monde
se sent moyen! »
56. Conclusion III) A ) 1) Moyennisation de la structure sociale?
Définition sociologique:
Hausse du poids des groupes socioprofessionnels
identifiés comme moyens/intermédiaires
Définition économique:
Hausse du poids des groupes moyennement riches
(proches du niveau de vie médian)
Définition subjective:
Hausse du poids des groupes d’individus qui se
sentent appartenir aux classes moyennes
57. Doc 3 page 165
III) A) 2) Un rapprochement des modes de vie et des pratiques culturelles?
1) En 2012, pratiquement 100% des
ménages possèdent une télévision
2) L’équipement en microordinateurs
n’est pas totalement démocratisé (25%
des ménages ne sont pas équipés)
3) Rapprochement des modes de vie… Il
n’y a que quelques années de
décalages (baisses de prix, hausse des
revenus…)
4) Taille du logement!
58.
59. Malgré des différences (inégalités?),
l’accès à une culture (des cultures?)
véhiculées par les nouveaux médias
semble largement ouvert à tous…
Rapprochement des modes de vie? Des
goûts? On regarde tous des séries télé!
Remarque: Cadres et Ouvriers ne regardent
pas les mêmes chaînes, les mêmes séries
télé, ne surfent pas sur les mêmes sites…
L’accroissement de la diversité de l’offre
médiatique peu même avoir tendance à
renforcer des différences.
EX: « les climato-sceptiques » républicains
encore plus climato-sceptiques en
aujourd’hui qu’au début des années 2000
et alors que les démocrates sont eux au
contraire encore plus convaincus de l’effet
de l’activité de l’homme sur le climat
Net: produit de la divergence par une
tendance à consultation plus fréquente des
sites qui confirment nos opinions!
60. Doc A : L« omnivorité », nouveau critère de distinction sociale
« La sociologie du goût demeure [...] fortement imprégnée du concept de légitimité culturelle [...]: le goût
dominant est le goût des classes dominantes. [...] Pourtant, cette conception de la stratification sociale des styles de
vie se heurte à quelques évidences empiriques qui imposent [...] de rompre avec cette vision d'une culture
dominante unifiée par la vénération des œuvres de la culture savante. Il semble en effet aujourd'hui que le style de
vie des classes supérieures se caractérise moins par la légitimité culturelle des préférences et des habitudes que par
l'éclectisme des goûts et des pratiques. [...] À la fin des années 1980, l'idée se fit jour que le comportement culturel
des élites se caractérisait au moins autant par la familiarité avec les arts savants que par la diversité des pratiques.
[...] Cette observation donne naissance à l'hypothèse omnivore/ univore. [...] Selon ce modèle, les membres des
classes supérieures se caractérisent avant tout par l'éclectisme de leurs comportements à l'égard de la culture
(omnivorousness), là où les membres des classes populaires manifestent des habitudes et des préférences
nettement plus exclusives (univorousness). Autrement dit, alors que l'appartenance aux classes supérieures se
traduirait, selon cette hypothèse, par une aptitude particulière à la transgression des frontières sociales et
culturelles entre les genres musicaux, cinématographiques, littéraires, etc., mais aussi entre les catégories de
pratiques (loisirs culturels au sens strict, médias, sport, bricolage, jardinage, tourisme), l'appartenance aux classes
populaires impliquerait l'enfermement dans un répertoire limité de pratiques, produits d'une culture de masse. »
Que des individus écoutent à la fois Bach, Youssou N’Dour, La Rumeur et Alain Bashung est moins le signe d’une
époque où tout se vaudrait que la manifestation de la capacité des classes supérieures à s’encanailler en cumulant
culture légitime et incursions mesurées au sein de la culture populaire. Comme le disait le sociologue australien
Tony Bennett, « avoir mauvais goût, c’est cool… quand on va à l’opéra ».
A Philippe Coulangeon, « Classes sociales, pratiques culturelles et styles de vie: le modèle de la distinction est-il
(vraiment) obsolète? », Sociologie et sociétés, vol. 36, n° 1, 2004
Questions
1) Qui sont les « omnivores »? Qui sont les « univores »?
2) Qu’est-ce que la théorie de la légitimité culturelle?
3) Selon l’auteur, cette théorie a-t-elle toujours la même validité aujourd’hui?
4) Expliquez la phrase soulignée
61. Questions
1) Qui sont les « omnivores »? Qui sont les « univores »?
Omnivores= dont les pratiques culturelles sont très diversifiées, légitimes et illégitimes
Univores= dont les pratiques culturelles sont peu diversifiées
2) Qu’est-ce que la théorie de la légitimité culturelle?
Bourdieu: les pratiques culturelles des classes dominantes sont perçues comme meilleures,
plus légitimes (opéra, golf, musique classique…)… plus nobles, plus distinguées
3) Selon l’auteur, cette théorie a-t-elle toujours la même validité aujourd’hui?
Pas tout à fait: les classes dominantes adopteraient aussi des pratiques moins légitimes (les
pratiques légitimes ne sont plus toujours majoritaires, même chez les dominants…)… mais
il reste une hiérarchie, les pratiques légitimes restent peu partagées et l’omnivorité devient
« la nouvelle norme culturelle légitime »
4) Expliquez la phrase soulignée
Sinon, avoir mauvais goût, c’est la honte… Il reste donc une hiérarchie des pratiques
culturelles, malgré leur diversification… qui symbolise une des formes de la moyennisation
62. L’homme pluriel= individu dont les pratiques culturelles sont empruntées à des
milieux sociaux très différents.
Moyennisation conduirait à la
multiplication des profils « dissonants »
Mobilité sociale intergénérationnelle
produit « des individus porteurs de
systèmes culturels différents ».
La multiplicité des rôles sociaux joués par un individu, souvent des contextes sociaux
très différents, le conduit à intérioriser des normes et des valeurs parfois
contradictoires et à s’en accommoder…
63. III) A) 3) Nouveaux clivages entre stables et précaires difficiles à inscrire dans une logique de
lutte des classes
Les emplois précaires touchent surtout les jeunes… mais avec le temps, en moyenne, la
situation s’améliore. Ces inégalités ne peuvent pas tellement mobiliser des groupes, les
jeunes ne forment pas une classe… et les inégalités touchent les catégories et non pas les
générations, la meilleure façon de voir son sort s’améliorer, c’est … d’attendre que le
temps passe..
64. Conclusion III) A) 1) 2) 3)
Page 165
1) Baisse des inégalités éducatives, des
échelles de salaires moins catégorisées,
la (très relative) démocratisation de
l’accès aux marchés financiers (tous
actionnaires?), le développement d’une
culture moyennisée (tout le monde
s’habille en jean…)… et le titre:
affaiblissement de la conscience de
classe?
2) Moins d’inégalités éco… est-ce la fin de l’exploitation économique? Moins d’inégalités éducatives? Est-ce la fin de la
domination culturelle? Tous des intellectuels???
3) Fin de la hiérarchie des styles de vie (vestimentaire, des goûts…)
Il est bon de savoir que Chauvel observe plutôt la possibilité d’un retour des classes
65. B) Le retour des classes sociales?
1) L’affaiblissement de la conscience de classe propice aux retour des classes?
1) Comparez la position de la France et des Etats-Unis en 2000.
2) Cette analyse de Louis Chauvel remet-elle en cause le constat de la moyennisation de la
société française ?
66. 2) Le maintien de frontières entre les groupes sociaux
De fortes
inégalités
scolaires
entre
cadres et
ouvriers
67. Lire de bas en
haut
… qui explique l’importance
de la reproduction sociale.
Il n’est pas si fréquent de « quitter » son groupe social de naissance, les frontières ne
sont pas si « poreuses ».
68. 2) Le maintien d’une assez forte homogamie
La vie conjugale a tendance à renforcer les inégalités économiques et culturelles
car on observe de nos jours encore une forte tendance à l’homogamie… ce qui
révèle l’existence de frontières entre les groupes… Seuls 4% des hommes bac+5
vivent en couple avec une femme sans diplôme.
73. « Lorsque le taux de rendement du capital dépasse significativement le
taux de croissance cela implique mécaniquement que les patrimoines issus
du passé se recapitalisent plus vite que le rythme de progression de la
production et des revenus.
Il suffît donc aux héritiers d’épargner une part limitée des revenus de leur
capital pour que ce dernier s’accroisse plus vite que l’économie dans son
ensemble.
Dans ces conditions, il est presque inévitable que les patrimoines hérités
dominent largement les patrimoines constitués au cours d’une vie de
travail, et que la concentration du capital atteigne des niveaux
extrêmement élevés, et potentiellement incompatibles avec les valeurs
méritocratiques et les principes de justice sociale qui sont au fondement
de nos sociétés démocratiques modernes. (…) »
Thomas Piketty, Le capital au XXIe siècle, Seuil, coll. « Les Livres du
Nouveau Monde », 2013
Du fait du niveau important des inégalités de patrimoine et de la faible croissance
économique, Piketty suppose qu’il sera de plus en plus de « rattraper » les héritiers ,
même pour ceux qui obtiendraient les revenus du travail les plus élevés. Ces héritiers
pourraient progressivement former une classe sociale très fermée, à laquelle on
n’accède que par le mariage!
74.
75. + doc 4 page 167: la grande bourgeoisie toujours là!
76. Le dilemme de Rastignac:
Dans « Le père Goriot » de Balzac, Vautrin démontre à Rastignac que même en faisant
les études de droit les plus brillantes et même en occupant les emplois les mieux
rémunérés de son époque, il n’atteindra que des revenus médiocres en comparaison des
rentes qu’il toucherait s’il épousait une riche héritière.
Le dilemme est donc le suivant: travailler ou épouser une riche héritière?