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Chapitre 8
: Quels liens sociaux dans une société où s’affirme
le primat de l’individu ?
1) Qu’est-ce que le lien social ?
Les sociétés modernes produisent de plus en plus de richesses … pourtant, les situations d’exclusion de grande
pauvreté n’ont pas disparues et semblent même se développer…
Comme si certains liens sociaux entre les plus fragiles et le reste de la société semblaient fragilisés par un
changement de mentalité, un changement culturel…
Ces liens sociaux, pourtant, continuent GLOBALEMENT à produire de la cohésion sociale et de la solidarité dans
nos sociétés modernes… dans lesquelles une grande majorité des individus parvient à vivre ensemble de façon non
violente, voire harmonieuse…
Comment nos sociétés se perpétuent tout en se transformant? Comment est-ce possible ?
Autrement dit, la question que nous allons aborder ici consiste à se demander comment les sociétés « tiennent »,
c’est à dire ce qui les cimente, ce qui relie les individus les uns aux autres suffisamment solidement pour que la vie
en société ne dégénère pas en guerre civile.
 Ce ciment, que l’on appelle souvent « lien social » et qui produit de la solidarité entre les membres d’une
société, ne naît pas spontanément.
Définition : lien social = ensemble des liens (des relations) sociaux, économiques, politiques qui relient les individus
d’une société et qui se construisent au cours du processus d’intégration. Relation qui implique que chacun joue un
rôle en respectant des normes et des valeurs communes.
Introduction : lien social et primat de l’individu
La cohésion sociale : peut se définir comme la force des liens qui unissent les individus
d’une société.
C’est la capacité d’une société à assurer le bien-être de tous ses membres, en réduisant
les inégalités et en évitant la marginalisation. Il est le résultat de ce que l’on appelle
intégration qui peut être définie comme le processus qui rend des individus solidaires les
uns des autres, ayant chacun vis à vis des autres des obligations mais aussi des droits.
Cette intégration se construit, elle ne se produit pas « par hasard ».
Elle se construit dans des lieux (exemples : famille, associations, école) et/ou grâce à
des dispositifs (exemple : la protection sociale) précis.
On les désigne aussi par terme d’instances d’intégration ou de socialisation…
Dans ce chapitre nous allons présenter comment se construit la cohésion sociale à
travers deux formes de solidarités décrites par Durkheim, la solidarité mécanique et la
solidarité organique.
Nous verrons ensuite en quoi on peut s’interroger sur l’existence d’un affaiblissement
de la cohésion sociale du fait d’une possible crise des instances d’intégration que sont
le Travail, la Famille et l’Ecole… du fait du primat de l’individu.
2) Le primat de l’individu (individu devient de plus en plus important par rapport au
groupe)
 Dans les sociétés modernes, l’autonomie des individus progresse et tend à rendre les
liens sociaux plus personnels, plus électifs et plus contractuels.
 Cet élargissement de l’autonomie de l’individu est le versant positif de
l’individualisme
.Expression synonyme : désinstitutionalisation !
Institution : Ensemble de règles sociales qui s’imposent aux individus… Ex : Famille,
Ecole…
Parler de primat de l’individu signifie donc évoquer la perte d’influence des institutions
socialisatrices traditionnelles  les normes sociales ne seraient plus transmises de façon
automatique…
Primat de l’individu= individualisme= recul du poids des institutions traditionnelles.
Individualisme= processus au cours duquel l’individu s’affranchit de plus en plus des
règles et des valeurs issues de la conscience collective. Ce n’est pas synonyme
d’égoïsme !!!
Le primat de l’individu a des conséquences importantes sur les liens sociaux et comporte
une autre dimension qu’il ne faut pas négliger : l’individualisation s’accompagne
également d’une fragilisation des individus.
L’affaiblissement de ces collectifs entraîne le recul des protections et débouche sur un
individualisme négatif, c’est-à-dire un individualisme par fragilisation des protections, de
statuts issance.
La désaffiliation décrit ainsi les mécanismes qui amoindrissent l’intégration par le travail
et appauvrissent les liens sociaux et familiaux.
Comment expliquer cette une montée de l’individualisme?
Quelles en sont les conséquences (positives et négatives) sur la cohésion sociale?
I) L’évolution des formes de solidarités sociales
A) La distinction entre solidarité mécanique et solidarité organique
Doc A : le lien social communautaire : la solidarité mécanique
L'ensemble des croyances et des sentiments communs à la moyenne des membres d'une même société forme un
système déterminé qui a sa vie propre ; on peut l'appeler la conscience collective ou commune. Sans doute, elle n'a
pas pour substrat un organe unique ; elle est, par définition, diffuse dans toute l'étendue de la société ; mais elle
n'en a pas moins des caractères spécifiques qui en font une réalité distincte. En effet, elle est indépendante des
conditions particulières où les individus se trouvent placés ; ils passent, et elle reste. Elle est la même au Nord et au
Midi, dans les grandes villes et dans les petites, dans les différentes professions. De même, elle ne change pas à
chaque génération, mais elle relie au contraire les unes aux autres les générations successives. Elle est donc tout
autre chose que les consciences particulières, quoiqu'elle ne soit réalisée que chez les individus. Elle est le type
psychique de la société, type qui a ses propriétés, ses conditions d'existence, son mode de développement, tout
comme les types individuels, quoique d'une autre manière. [... ] Nous avons commencé par établir inductivement
que [le crime] consistait essentiellement dans un acte contraire aux états forts et définis de la conscience commune
; nous venons de voir que tous les caractères de la peine dérivent en effet de cette nature du crime. C'est donc que
les règles qu'elle sanctionne expriment les similitudes sociales les plus essentielles. On voit ainsi quelle espèce de
solidarité le droit pénal symbolise. Tout le monde sait, en effet, qu'il y a une cohésion sociale dont la cause est dans
une certaine conformité de toutes les consciences particulières à un type commun qui n'est autre que le type
psychique de la société. Dans ces conditions, en effet, non seulement tous les membres du groupe sont
individuellement attirés les uns vers les autres parce qu'ils se ressemblent, mais ils sont attachés aussi à ce qui est la
condition d'existence de ce type collectif, c'est-à-dire à la société qu'ils forment par leur réunion. [... ] De là résulte
une solidarité sui generis [en l'espèce] qui, née des ressemblances, rattache directement l'individu à la société; nous
[...] nous proposons de l'appeler mécanique. Cette solidarité ne consiste pas seulement dans un attachement
général et indéterminé de l'individu au groupe, mais rend aussi harmonique le détail des mouvements. En effet,
comme ces mobiles collectifs se retrouvent partout les mêmes, ils produisent partout les mêmes effets. Par consé-
quent, chaque fois qu'ils entrent en jeu, les volontés se meuvent spontanément et avec ensemble dans le même
sens.
Emile DURKHEIM, De la division du travail social, PUF, 1991 (1893)
1) Qu’est-ce que la conscience collective ?
La conscience collective : « l’ensemble des croyances et des sentiments communs à la moyenne des
membres d’une société. ». Les individus se ressemblent parce qu’ils éprouvent les mêmes
sentiments, ils ont les mêmes valeurs
Pour Durkheim, la conscience collective est quelque chose de plus que la somme des consciences
individuelles. « Elle reste quand ils passent »
Même si on ne peut pas l’observer directement, elle est une réalité…
La conscience collective contraint les individus… On peut l’observer indirectement… notamment à
travers l’étude du droit pénal… plus la vie sociale est intense, plus le droit pénal se développe … pour
punir ceux qui transgressent les règles communes
2) Distinguer: en quoi la définition du crime proposée par Durkheim diffère-t-elle de la
définition traditionnelle?
Durkheim propose ici une définition relativiste du crime… (Il n’ y a pas de mal absolu).
C’est un acte contraire aux états forts de la conscience collective, c’est-à-dire quelque chose qui choque,
qui heurte la conscience collective, la société. D’une société à une autre, les mêmes actes ne seront pas
perçus comme criminels
Les règles qui sanctionnent le crime révèlent donc la conscience collective. Le droit pénal, c’est la société
prise comme un tout homogène qui punit, qui se venge… et qui se protège.
3) Justifier: pourquoi Durkheim qualifie-t-il la solidarité de mécanique?
L’expression solidarité mécanique est une analogie avec la cohésion qui unit entre les
éléments des corps bruts (minéraux…). Les éléments qui forment le tout sont parfaitement
identiques et homogène… C’est une solidarité qui est née des ressemblances entre des
individus, de ce qu’ils ont en commun, à savoir la conscience collective. De plus, vue sous
cet aspect, la conscience individuelle est une simple dépendance de la conscience
collective… et elle en suit tous les mouvements… Les consciences individuelles obéissent
mécaniquement à la conscience collective… Le groupe contraint les individus à se
conformer. Les règles sociales s’imposent par la contrainte. L’individualité est nulle et
l’individu est directement relié au groupe
4. Déduire: en quoi la solidarité familiale est-elle de type mécanique?
Ensemble d’individus qui partagent une même éducation, les mêmes valeurs, (la même
histoire et le même sang parfois)… et qui forme une communauté basée sur des relations de
dons/contre dons… et non pas des relations marchandes, fondées sur l’intérêt.
(Le don est désintéressé… il est fait par amour, par souci de réduire les souffrances de l’autre
qui est perçu comme un autre moi. Le don implique le contre don, mais pas immédiatement
(c’est une règle morale)… il se crée une dette, qui est en fait un lien… Le contre don n’est pas
strictement équivalent au don, le cycle de la dette n’a pas de fin… Les individus se sentent
reliés entre eux.… les relations sont chaleureuses… et ils forment une communauté, dans
laquelle existe une solidarité mécanique. Mais on verra que l’on peut discuter de cette
analyse… et que Durkheim lui-même à un point de vue complexe sur le couple.
Doc B : Division du travail et solidarité sociale
Le plus remarquable effet de la division du travail n'est pas qu'elle augmente le rendement des fonctions divisées, mais
qu'elle les rend solidaires. Son rôle dans tous ces cas n'est pas simplement d'embellir ou d'améliorer des sociétés
existantes, mais de rendre possibles des sociétés qui, sans elles, n'existeraient pas. Faites régresser au-delà d'un
certain point la division du travail sexuel, et la société conjugale s'évanouit pour ne laisser subsister que des relations
sexuelles éminemment éphémères; si même les sexes ne s'étaient pas séparés du tout, toute une forme de la vie
sociale ne serait pas née. Il est possible que l'utilité économique de la division du travail soit pour quelque chose dans
ce résultat, mais, en tout cas, il dépasse infiniment la sphère des intérêts purement économiques; car il consiste dans
l'établissement d'un ordre social et moral sui generis [en l'espèce]. Des individus sont liés les uns aux autres qui, sans
cela, seraient indépendants; au lieu de se développer séparément, ils concertent leurs efforts ; sont solidaires et d'une
solidarité qui n'agit pas seulement dans les courts instants où les services s'échangent, mais qui s'étend bien au-delà.
La solidarité conjugale, par exemple, telle qu'elle existe aujourd'hui chez les peuples les plus cultivés, ne fait-elle pas
sentir son action à chaque moment et dans tous les détails de la vie ? [... ] Nous sommes ainsi conduits à nous
demander si la division du travail ne jouerait pas le même rôle dans des groupes plus étendus, si, dans les sociétés
contemporaines où elle a pris le développement que nous savons, elle n'aurait pas pour fonction d'intégrer le corps
social, d'en assurer l'unité.
Emile DURKHEIM, De la division du travail social, PUF, 1991 (1893).
1. Lire: expliquez la phrase soulignée.
2. Illustrer: donnez des exemples de division du travail au sein du couple.
Certes, la division du travail accroît la productivité, mais ce n’est pas pour des raisons économiques
qu’elle se développe… c’est pour créer de l’interdépendance, du lien social… et donc de la cohésion
sociale!
La femme qui sait tenir la maison, l’homme qui sait gagner de l’argent hors du foyer (à l’époque de
Durkheim). Il pense que si la division sexuelle des tâches était remise en cause, le couple « la société
conjugale » s'évanouirait pour ne laisser subsister que des relations sexuelles éminemment
éphémères… donc que la famille n’existerait plus, et la société serait remise en cause car la société a
besoin de familles fortes et stables pour assurer la socialisation des enfants…
Doc C : Le lien social sociétaire : la solidarité organique.
II faut donc que la conscience collective laisse découverte une partie de la conscience individuelle, pour
que s'y établissent ces fonctions spéciales qu'elle ne peut pas réglementer; et plus cette région est
étendue, plus est forte la cohésion qui résulte de cette solidarité. En effet, d'une part, chacun dépend
d'autant plus étroitement de la société que le travail est plus divisé, et, d'autre part, l'activité de chacun
est d'autant plus personnelle qu'elle est plus spécialisée. Sans doute, si circonscrite qu'elle soit, elle
n'est jamais complètement originale ; même dans l'exercice de notre profession, nous nous conformons
à des usages, à des pratiques qui nous sont communes avec toute notre corporation. Mais, même dans
ce cas, le joug que nous subissons est autrement moins lourd que quand la société tout entière pèse sur
nous, et il laisse bien plus de place au libre jeu de notre initiative. Ici donc, l'individualité du tout
s'accroît en même temps que celle des parties; la société devient plus capable de se mouvoir avec en-
semble, en même temps que chacun de ses éléments a plus de mouvements propres. Cette solidarité
ressemble à celle que l'on observe chez les animaux supérieurs. Chaque organe, en effet, y a sa physio-
nomie spéciale, son autonomie, et pourtant l'unité de l'organisme est d'autant plus grande que cette
individuation des parties est plus marquée. En raison de cette analogie, nous proposons d'appeler
organique la solidarité qui est due à la division du travail.
Emile DURKHEIM, De la division du travail social, PUF, 1991 (1893).
1. Expliquer: comment la conscience individuelle peut-elle s'autonomiser par rapport à
la conscience collective?
2. Lire: expliquez la phrase soulignée.
Pour Durkheim, cela s’explique par la spécialisation, par la division du travail en différents métiers… ce
qui entraîne une individualisation des individus.
Pour Durkheim, la solidarité créée par la différenciation des fonctions de chaque individu, aboutissant à
leur complémentarité… est comparable à la complémentarité des organes différenciés des organismes
vivants complexes… (poumon/cœur sont différents et complémentaires!
B) L’évolution des formes de solidarité selon Durkheim
1) Changement social= régression de la solidarité mécanique et développement de
la solidarité organique.
2) Extension de la division du travail est une réponse au problème posé par
l’augmentation de la densité morale des sociétés modernes.
3) Le développement d’un droit restitutifs symbolisme le développement de la
solidarité organique et de l’autonomie des individus.
Doc 3 page 211
Sociétés traditionnelles Sociétés modernes
Type de solidarité Solidarité mécanique Solidarité organique
Conscience collective Forte Faible
Autonomie individuelle Faible Forte
division du travail Faible Forte
Type de droit dominant Droit répressif Droit restitutif
Conclusion sur l’évolution des formes de solidarités sociales :
Par exemple, le développement de la division du travail et aussi de l’État-providence , selon
Durkheim, concourt à l’émancipation des individus vis-à-vis des allégeances locales, des
tutelles traditionnelles et des dépendances personnelles (famille, villages, Eglise..).
Les solidarités organiques ne peuvent toutefois devenir exclusives : d’autres formes de
regroupements, fondés sur une similitude forte (la famille) ou relative (les organisations
professionnelles comme les syndicats qui regroupent des semblables, les associations, les
Eglises qui regroupent des individus qui partagent les mêmes valeurs ) sont nécessaires
pour assurer la cohésion sociale.
La persistance des liens communautaires traditionnels, reposant sur des croyances
partagées et des valeurs communes, n’est donc pas totalement absente des analyses de
Durkheim.
De plus, les « formes anormales » de la division du travail sont des dysfonctionnements
qui empêchent la division du travail de produire de la solidarité. (Chômage
et/exploitation). Elles affectent les processus de socialisation et de régulation sociale et
menacent tant l’intégration de l’individu à la société, c’est-à-dire son insertion dans les
différents groupes sociaux au sein desquels il doit évoluer, que l’intégration de la
société elle-même, c’est-à-dire sa cohésion.
Doc D: Suicide et religion
« Si l’on jette un coup d’œil sur la carte des suicides européens, on reconnaît à première vue que dans les pays
purement catholiques, comme l’Espagne, le Portugal, l’Italie, le suicide est très peu développé, tandis qu’il est à son
maximum dans les pays protestants, en Prusse, en Saxe, en Danemark. (…) La civilisation de l’Espagne et celle du
Portugal sont bien au-dessous de celle de l’Allemagne ; il peut donc se faire que cette infériorité soit la raison de
celle que nous venons de constater dans le développement du suicide. Si l’on veut échapper à cette cause d’erreur
et déterminer avec plus de précision l’influence du catholicisme et celle du protestantisme sur la tendance au
suicide, il faut comparer les deux religions au sein d’une même société. De tous les grands Etats de l’Allemagne, c’est
la Bavière qui compte, et de beaucoup, le moins de suicides. (…) Or, c’est aussi là que les catholiques sont le plus
nombreux (…). Le protestant est davantage l’auteur de sa croyance. La Bible est mise entre ses mains et nulle
interprétation ne lui est imposée. (…) Nulle part, sauf en Angleterre, le clergé protestant n’est hiérarchisé ; le prêtre
ne relève que de lui-même et de sa conscience, comme le fidèle. C’est un guide plus instruit que le commun des
croyants, mais sans autorité spéciale pour fixer le dogme. (…) De tous les pays protestants, l’Angleterre est celui où
le suicide est le plus faiblement développé (…) Il se trouve que l’Eglise anglicane est bien plus fortement intégrée
que les autres églises protestantes. (…) Le respect des traditions est général et fort en Angleterre (…). Or le
traditionalisme très développé exclut toujours plus ou moins les mouvements propres à l’individu. (…) Plus la vie
religieuse est intense, plus il faut d’hommes pour la diriger. Plus il y a de dogmes et de préceptes dont
l’interprétation n’est pas abandonnée aux consciences particulières, plus il faut d’autorités compétentes pour en
dire le sens ; d’un autre côté, plus ces autorités sont nombreuses, plus elles encadrent de près l’individu et mieux
elles le contiennent. (…) Si le protestantisme ne produit pas [en Angleterre] les mêmes effets que sur le continent,
c’est que la société religieuse y est bien plus fortement constituée et, par là, se rapproche de l’Eglise catholique. (…)
Si [la religion] protège l’homme contre le désir de se détruire, ce n’est pas parce qu’elle lui prêche le respect de la
personne ; c’est parce qu’elle est une société. (…) C’est parce que l’Eglise protestante n’a pas le même degré de
consistance que les autres, qu’elle n’a pas sur le suicide la même action modératrice. »
Durkheim, Le suicide (1897), coll. "Quadrige", PUF, 1985, p.149-173
C) Des formes persistantes de solidarités mécaniques ?
1) Signes du déclin de certaines formes de solidarité mécanique
1) Quelle est l’hypothèse que formule Durkheim sur les liens entre opinions religieuses et taux de suicide ?
Que la religion protestante protège moins l’individu du suicide.
2) A partir de quelles premières observations va-t-il formuler son hypothèse ?
Dans les pays protestants, on se suicide plus.
3) Durkheim admet que l’on pourrait lui faire une objection. Laquelle ? Comment lève-t-il cette objection ?
Il admet que les pays protestants sont en moyenne plus développés et que c’est le développement qui pourrait favoriser le
suicide. Toutefois, il lève cette objection en montrant qu’en Allemagne, c’est dans les régions catholiques qu’il y a le moins de
suicides.
3) Comment expliquer les différences entre de taux de suicides entre catholiques et protestants ?
Les protestants sont plus « producteurs de leurs propres normes »… ils interprètent la bible eux-mêmes et ne reconnaissent pas
l’autorité morale du pape. Cette relative autonomie du point de vue moral aurait un effet déstabilisant… moins structurant, la
conscience collective s’imposant comme une évidence à tous, les doutes sur les conduites à tenir sont plus grands et favoriser
des suicides de type « anomiques »: les règles qui ne s’imposent pas pour tous…
4)L’exemple de l’Angleterre pourrait apparaître comme une exception à la règle que formule Durkheim. Pourquoi ?
C’est un pays protestant dans lequel on se suicide peu…
5) Finalement, l’exemple de l’Angleterre révèle une règle plus fondamentale encore pour expliquer les mécanismes d’intégration
sociale. Laquelle et pourquoi ?
Certes, il s’agit d’un pays protestant, mais dans lequel l’Eglise est très hiérarchisée et offre un message assez uniforme… de plus,
c’est un pays où les traditions sont fortes.
 Ce qui compte, c’est l’existence de normes sociales claires et fortes, pour éviter l’anomie. Des normes partagées permettent la
solidarité mécanique et renforce la cohésion sociale.
Déclin marqué de la pratique régulière, occasionnelle. (Ex: du déclin du rôle des institutions?)
Déclin du sentiment d’appartenance à une communauté religieuse?
Montée de l’athéisme?
Montée de l’anomie et affaiblissement du lien social par affaiblissement de la solidarité mécanique tel que
Durkheim le redoutait dans ces études sur le suicide?
Ce n’est pas totalement certain:
Pas forcément, les athées peuvent bien-sûr partager bcp de valeurs humanistes avec des croyants…
On pourrait peut-être interpréter ces chiffres par un effet âge… mais d’autres données vont bien dans le
sens d’un déclin des pratiques religieuses… voir diapo suivante
C) Des formes persistantes de solidarités mécaniques ? (suite)
Rappel: Pour Dk, l’homogénéité des croyances religieuses peut être productrice de lien
social…
Déclin du respect de
l’Institution , même pour
les catholiques les plus
pratiquants: la position
officielle de l’Eglise et du
pape n’a pas évolué sur la
période et la chasteté
avant le mariage est
toujours prônée.
Exemple du primat de
l’individu:
se dire croyant mais
refuser l’autorité de
l’institution et se fabriquer
ses propres croyances…
Déclin de la solidarité
mécanique?
1) Les mariages sont des rituels
au cours desquels les participants
prononcent des formules ou font
des gestes qui ont déjà été
répétés de très nombreuses fois
avant eux et qui vont impliquer le
passage à un autre statut social,
celui d’époux que la loi et les
normes sociales obligent à une
solidarité réciproque.
Ces promesses de respecter son
nouveau rôle sont faites devant
de nombreux témoins, devant les
pouvoirs publics… et elles ont
d’autant plus de force que les
témoins sont nombreux et de
qualité.
2) Signes du maintien de certaines formes de solidarité mécanique
Exercice page 213: maintien de solidarité mécanique au sein des familles
2) Le maintien des mariages révèlent la force de la solidarité mécanique au sein des familles, à la fois
entre conjoints mais aussi entre parents et enfants car la reconnaissance par le mari des enfants de sa
femme est automatique.
Les mariages sont aussi des occasions d’échanges de cadeaux au sein de la famille (cadeaux pour les
mariés, cadeaux que font les mariés en invitant la famille élargie et les amis) qui manifestent l’existence
d’un réseau de relations sur lesquelles les membres du réseau pourront éventuellement compter.
1) Mêmes normes, valeurs: passion pour un club, façon d’exprimer sa ferveur, habitudes de se suivre les matches de
la même façon… parfois il s’agit de normes opposées aux normes dominantes (violence des hooligans…).
 L’achat de billets, d’accessoires… peut-être perçus comme un sacrifice de l’individu pour le groupe et pour le club…
qui implique une contrepartie (engagement moral des joueurs, des dirigeants… )
 Ces similitudes renforcent le sentiment d’appartenance à groupe qui possède un nom, qui existe parfois de façon
formelle dans le cadre d’une association de supporters, avec des règles formelles qui organisent les relations des
membres de l’organisation…
2) Valorisation de l’individu à qui une « place » est reconnue dans le groupe dès lors qu’il est à la hauteur des attentes
du groupe.
Le fait d’être membre d’une association qui peut être elle-même en relation avec d’autres associations peut-être une
occasion d’échanges pour les supporters , comme dans l’exemple du texte avec l’organisation de matchs de football avec
des sans-abris pour favoriser leur réinsertion.
Doc 1 page 212:
Doc 3 page 213 : Associations et partage de valeurs communes.
Maintien de la solidarité mécanique dans les groupes secondaires 1) Près d’un français sur 3
est membre d’au moins une
association. Certains sont
membres de plusieurs
associations.
2) Action sanitaire et sociale,
humanitaire, caritative;
Défense de droits et d’intérêt
commun/ protection de
l’environnement=
investissement citoyen… qui
révèle un sentiment
d’appartenance à une
communauté plus vaste que
celle des membres de
l’association.
3) Association religieuse réuni des gens qui ont les mêmes valeurs; membres des
syndicats font preuve de solidarité entre eux… les associations d’investissement
citoyen = solidarité pour l’ensemble de la société. De plus, le bénévolat, même
s’il n’est pas rémunéré… peut donner le sentiment valorisant d’être utile… d’être
donc reliés aux autres… (solidarité aussi…)
4) L’attachement aux différents groupes sociaux est moins fort, on reste moins
par devoir, par habitude membre d’un groupe… l’individu est plus libre de passer
de l’un à l’autre… ce qui lui permet de mieux choisir les personnes avec qui il
veut être… solidaire: bon illustration du fait que l’individualisme ne signifie pas
égoïsme.
II) Trois instances d’intégration en crise? (Famille, Ecole, Travail)
A) La famille rupture ou transformation ?
page 214
Remise en cause du modèle de la
famille traditionnelle: couple avec
enfant représentent 80% des familles;
dont environ 10% sont des familles
recomposées… Les liens familiaux
(entre demi-frère, beau-père…) sont
moins « cadrés » par des normes
sociales
Baisse du nombre de mariages, hausse
du nombre de divorces, hausse de
l’union libre, hausse des naissances
hors-mariage, pluralité des modèles
familiaux…baisse de la taille des
familles
3) Des liens un peu moins nombreux… et plus fragiles… Des rôles
« moins normés », les obligations de solidarité sont moins contractuelles
(avec la hausse des unions libres…)… Et les liens familiaux apparaissent
ainsi plus sincères fragiles… mais plus fragile.
« Les remous de la famille moderne accroissent donc les risques d’isolement. »
En cas de maladie ou de chômage, sans protection sociale, l’absence de lien
avec la famille peut conduire les individus à entrer des processus d’exclusion.
(Même si dans l’immense majorité des cas, les liens familiaux tiennent!)
1. Non, en 2011 en France, 40 % des personnes de 16 ans ou
plus ont bien reçu une aide (financière, matérielle ou
morale), mais cette aide peut provenir des amis ou des
membres de la famille au sens large (ce que le document
nomme « les proches »), càd d’une personne hors du
ménage.
Attention, ce document ne montre donc pas les signes de la
solidarité entre les membres d’une famille qui forment un
ménage et qui sont bien-sûr plus forts…
2) L’entraide familiale peut intervenir dans plusieurs registres
différents et complémentaires : le soutien domestique (aide
ménagère, préparation des repas, garde d’enfants, démarches
administratives, etc.), le soutien professionnel (l’activation des
réseaux pour aider à trouver un emploi), le soutien
économique (dons financiers ou aide à l’équipement comme,
par exemple, l’achat d’une voiture ou d’une maison) mais aussi
le soutien moral (écoute, attention…).
3) Si la protection sociale peut couvrir un certain nombre de risques sociaux maladie, perte d’emploi,
dépendance, pauvreté…), elle ne protège pas pleinement les individus et l’entraide familiale a encore un rôle à
jouer comme l’exemple donné dans le texte de cette femme qui s’occupe de son père de 85 ans.
4) Les évolutions économiques et sociales qui peuvent avoir renforcé les liens familiaux : allongement des
études (phénomène « Tanguy »), chômage et difficultés d’insertion des jeunes sur le marché du travail, (doc.
3B), allongement de l’espérance de vie (lien intergénérationnel), baisse de la natalité, travail des femmes (garde
d’enfants), crise du logement…
B) L’exclusion par l’Ecole ? Le rôle de l’Ecole dans la cohésion sociale
Doc 1: L’Ecole, quelle fonction d’intégration?
1) En théorie : L’école contribue à la cohésion sociale de plusieurs manières.
Elle transmet d’abord des normes et des valeurs qui servent de base à la culture commune. « Elle vise à
cultiver le sentiment d’appartenance à la communauté des citoyens »; Nos ancêtres les Gaulois,
l’importance du drapeau, des valeurs républicaines de participation citoyenne… (Solidarité Mécanique)
Elle diffuse ensuite des savoirs et des qualifications qui permettent aux individus de trouver SA place dans
la division du travail. (Solidarité Organique)
P 216
Page 216
4) L’Ecole transmet à une plus grande
proportion d’élèves d’une génération des
connaissances, compétences COMMUNES
attestées par des diplômes: cela peut participer
à la construction du lien social tissé par la
solidarité mécanique.
Plus d’individus sont longtemps ensemble sur
les mêmes bancs de l’Ecole, cela participe à la
formation d’une culture partagée?
L’Etat cherche à créer la nation.
De plus la montée du niveau de diplôme permet
d’assurer une insertion sur le marché de
l’emploi… malgré une difficulté à permettre à
tous d’obtenir un diplôme qui garantisse l’accès
à l’emploi.
Mais:
En effet, dans un contexte de disparition des
emplois non-qualifiés, l’absence de diplôme est
un très grand obstacle à l’intégration sociale et
le développement de la solidarité organique.
La spécialisation en différentes filières peut
être facteur de divergence culturelle.
Page 216
3) La difficulté d’insertion
sur le marché du travail…
semble s’expliquer en
grande partie par
l’absence de diplôme: à
peine 1/3 des sans
diplôme ont une activité
pro de 1 à 4 ans après
leur sortie de formation…
L’Ecole exclut?
L’exclusion du marché du
travail aurait donc pris
naissance à l’Ecole…
Si ce problème ne
concernait que quelques
élèves en échec scolaire,
cela ne serait pas trop
grave… Or…
Page 217
Page 217
Le nombre d’individus concernés par les difficultés d’insertion
professionnelle liés à l’échec scolaire est très important: 140 000 par an
sortent de l’Ecole sans diplôme. Faut-il interpréter cela comme un échec
de l’Ecole?
Page 217
Inégalités scolaires plus grandes que les inégalités sociales à l’origine! L’Ecole
accroît l’écart.
Si tout le monde à le bac, ne pas l’avoir est bcp plus grave… donc ne pas l’avoir
aujourd'hui est bcp plus grave qu’avant… car cela accroît fortement le risque de ne
pas accéder à l’emploi stable
Anomie: situation où les normes sociales ne s’imposent pas bien aux individus.
L’Ecole échoue à faire respecter les normes sociales à tous les élèves… et ils n’intériorisent
pas les normes scolaires communes… l’échec scolaire est perçu comme un stigmate et vécu
comme une forme de mépris. L’institution scolaire est alors le théâtre de diverses
manifestations anomiques : violences, absentéisme, décrochage scolaire et déscolarisation.
B) Les relations de travail remplissent une fonction de socialisation secondaire et influencent la sociabilité des individus. Apprentissage d’un rôle à jouer
dans le travail.
C) Par ailleurs, les relations professionnelles donnent accès à diverses formes de participation sociale (syndicats, associations professionnelles). Dans
des sociétés confrontées à un pluralisme culturel croissant, le travail apparaît ainsi comme un facteur de cohésion décisif. Apprentissage d’un rôle à
jouer dans une sphère liée au travail
D) Le travail assure un revenu d’activité qui conditionne l’accès à la société de consommation. L’activité professionnelle facilite alors le développement
de liens marchands et de liens électifs souvent associés aux loisirs. L’utilité sociale se concrétise aussi par un revenu.
E) Le travail donne accès à des droits sociaux qui concourent à la protection des individus face aux différents risques de la vie sociale. ( En plus de
l’épargne personnelle, ces droits sociaux protège l’individu contre des risques de ruptures en contrepartie notamment de son utilité sociale: le retraité
est celui qui a mérité sa retraite parce qu’il a joué son rôle de travailleur dans la société).
C’est la manifestation essentielle du passage à la solidarité organique pour Durkheim.
C) Le travail, toujours facteur d’intégration ?
1) Dans les sociétés à solidarité organique, le travail est une instance clé d’intégration.
1. A) Le travail constitue une expérience
sociale singulière dans laquelle
l’individu peut faire preuve de ses
qualités et de ses compétences.
Par l’intermédiaire de son travail, il fait
la preuve de la maîtrise qu’il a sur un
environnement qui peut être
technique, naturel, relationnel etc. Il
en retire une estime de soi et un
sentiment d’épanouissement qui
contribuent à asseoir sa personnalité
et la confiance en soi.
2) Risques de pauvreté (éco), d’isolement (social), de dévalorisation de son utilité (symbolique)
Page 218
1) Les trois étapes de disqualification qui
peuvent conduire à la marginalisation
a) Fragilité : perte d’estime de soi,
sentiment d’échec professionnel
b) Dépendance: Résignation à son
nouveau statut de dépendant des
services de l’assistance sociale.
Renoncement à chercher un emploi.
Ici « dépendance » = double sens
(nécessité d’être aidé Et addiction)
c) Rupture: évènement(s) qui font cesser
le lien avec les services d’assistance.
(Dépression sévère, maladie, perte de
logement et donc d’adresse, perte de
papiers, rejet de la famille…)
2) L’enchaînement de ces phases (qui n’a rien de certain!) se produit par une intériorisation de plus en plus grande
d’une identité peu valorisante, puis honteuse et enfin impossible à assumer face aux autres.
D’où l’expression « disqualification » qui est donc une perte progressive de son statut social
2) Le chômage à l’Origine de la disqualification (Paugam) et de la désaffiliation (Castel)
Doc 2 page 218
La désaffiliation est un processus de dissolution du lien social qui concernent les individus sans
travail et isolés socialement.
1. et 2. Être « désaffilié », pour
R. Castel, c’est avoir subi un
double processus d’isolement
social et de non-intégration par
le travail. Préférant le terme de
« désaffiliation » à celui trop
général d’exclusion, le
sociologue la définit comme
étant « le décrochage par
rapport aux régulations à
travers lesquelles la vie
sociale se reproduit et se
reconduit » La désaffiliation
correspond donc au déficit
d’affiliation, conséquence d’une
perte ou d’un manque de
travail, mais aussi au déficit de
filiation, c’est-à-dire d’insertion
dans les liens sociaux (familiaux,
associatifs…).
3. Parmi les causes possibles, on peut citer la perte d’emploi (chômage), des difficultés
financières (fin de droits, surendettement…), des difficultés familiales (divorce, décès…) ou
des problèmes de santé (maladie, handicap…).
Ces deux notions diffèrent très nettement dans la mesure où, même si elles désignent
toutes deux des processus, et concernent finalement des ensembles de personnes qui
peuvent être largement similaires, elles ne les «examinent» pas selon la même perspective:
 Avec Serge Paugam, la notion de disqualification sociale met l'accent sur le regard porté
sur la pauvreté et sur les effets d'étiquetage (pour employer un terme emprunté à la
sociologie interactionniste) qui conduisent à l'élaboration de la définition sociale de la
pauvreté; il insiste sur les interactions entre l'individu et la société qui, par sa réaction
(l'étiquetage), amène l'individu à intérioriser l'image de soi qu'elle lui renvoie et à
l'enfermer dans sa situation. L'exclusion est alors vue comme une « carrière morale » au
cours de laquelle la personnalité des individus se transforme en se conformant aux
attentes sociales.
 R. Castel insiste sur les mutations du travail (notamment la précarisation) et les
transformations familiales qui affaiblissent la cohésion à l'échelle de la société.
 Robert Castel insiste plus sur la perte des liens, des relations et donc sur le recul de la
sociabilité qui conduit à l’isolement et s’interroge moins sur le regard que la société ou
l’individu porte sur lui-même.
D) Une crise des protections sociales: quels enjeux pour la société? (doc 3 page 267)
1) Effets ciseaux : moins de cotisations et plus de
dépenses sociales.
2) Dualisation: processus de formation de groupes qui
deviendraient de plus en plus homogènes (à l’intérieur
de chaque) et de plus en plus distincts l’un par rapport à
l’autre. Ici, l’opposition serait entre les stables, et es
précaires.
3) Dualisation: remise en cause de la cohésion sociale.
Le choix de donner la priorité à la lutte contre la
pauvreté… peut conduire à l’apparition d’une système
où certains payent (toujours les mêmes) et d’autres
reçoivent sans avoir contribuer (toujours les mêmes)…
et casse la logique selon laquelle tous donnent et tous
reçoivent… car nous sommes tous interdépendants…)

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Cours chapitre 8 lien social 2018

  • 1. Chapitre 8 : Quels liens sociaux dans une société où s’affirme le primat de l’individu ?
  • 2. 1) Qu’est-ce que le lien social ? Les sociétés modernes produisent de plus en plus de richesses … pourtant, les situations d’exclusion de grande pauvreté n’ont pas disparues et semblent même se développer… Comme si certains liens sociaux entre les plus fragiles et le reste de la société semblaient fragilisés par un changement de mentalité, un changement culturel… Ces liens sociaux, pourtant, continuent GLOBALEMENT à produire de la cohésion sociale et de la solidarité dans nos sociétés modernes… dans lesquelles une grande majorité des individus parvient à vivre ensemble de façon non violente, voire harmonieuse… Comment nos sociétés se perpétuent tout en se transformant? Comment est-ce possible ? Autrement dit, la question que nous allons aborder ici consiste à se demander comment les sociétés « tiennent », c’est à dire ce qui les cimente, ce qui relie les individus les uns aux autres suffisamment solidement pour que la vie en société ne dégénère pas en guerre civile.  Ce ciment, que l’on appelle souvent « lien social » et qui produit de la solidarité entre les membres d’une société, ne naît pas spontanément. Définition : lien social = ensemble des liens (des relations) sociaux, économiques, politiques qui relient les individus d’une société et qui se construisent au cours du processus d’intégration. Relation qui implique que chacun joue un rôle en respectant des normes et des valeurs communes. Introduction : lien social et primat de l’individu
  • 3. La cohésion sociale : peut se définir comme la force des liens qui unissent les individus d’une société. C’est la capacité d’une société à assurer le bien-être de tous ses membres, en réduisant les inégalités et en évitant la marginalisation. Il est le résultat de ce que l’on appelle intégration qui peut être définie comme le processus qui rend des individus solidaires les uns des autres, ayant chacun vis à vis des autres des obligations mais aussi des droits. Cette intégration se construit, elle ne se produit pas « par hasard ». Elle se construit dans des lieux (exemples : famille, associations, école) et/ou grâce à des dispositifs (exemple : la protection sociale) précis. On les désigne aussi par terme d’instances d’intégration ou de socialisation… Dans ce chapitre nous allons présenter comment se construit la cohésion sociale à travers deux formes de solidarités décrites par Durkheim, la solidarité mécanique et la solidarité organique. Nous verrons ensuite en quoi on peut s’interroger sur l’existence d’un affaiblissement de la cohésion sociale du fait d’une possible crise des instances d’intégration que sont le Travail, la Famille et l’Ecole… du fait du primat de l’individu.
  • 4. 2) Le primat de l’individu (individu devient de plus en plus important par rapport au groupe)  Dans les sociétés modernes, l’autonomie des individus progresse et tend à rendre les liens sociaux plus personnels, plus électifs et plus contractuels.  Cet élargissement de l’autonomie de l’individu est le versant positif de l’individualisme .Expression synonyme : désinstitutionalisation ! Institution : Ensemble de règles sociales qui s’imposent aux individus… Ex : Famille, Ecole… Parler de primat de l’individu signifie donc évoquer la perte d’influence des institutions socialisatrices traditionnelles  les normes sociales ne seraient plus transmises de façon automatique… Primat de l’individu= individualisme= recul du poids des institutions traditionnelles. Individualisme= processus au cours duquel l’individu s’affranchit de plus en plus des règles et des valeurs issues de la conscience collective. Ce n’est pas synonyme d’égoïsme !!!
  • 5. Le primat de l’individu a des conséquences importantes sur les liens sociaux et comporte une autre dimension qu’il ne faut pas négliger : l’individualisation s’accompagne également d’une fragilisation des individus. L’affaiblissement de ces collectifs entraîne le recul des protections et débouche sur un individualisme négatif, c’est-à-dire un individualisme par fragilisation des protections, de statuts issance. La désaffiliation décrit ainsi les mécanismes qui amoindrissent l’intégration par le travail et appauvrissent les liens sociaux et familiaux. Comment expliquer cette une montée de l’individualisme? Quelles en sont les conséquences (positives et négatives) sur la cohésion sociale?
  • 6. I) L’évolution des formes de solidarités sociales A) La distinction entre solidarité mécanique et solidarité organique Doc A : le lien social communautaire : la solidarité mécanique L'ensemble des croyances et des sentiments communs à la moyenne des membres d'une même société forme un système déterminé qui a sa vie propre ; on peut l'appeler la conscience collective ou commune. Sans doute, elle n'a pas pour substrat un organe unique ; elle est, par définition, diffuse dans toute l'étendue de la société ; mais elle n'en a pas moins des caractères spécifiques qui en font une réalité distincte. En effet, elle est indépendante des conditions particulières où les individus se trouvent placés ; ils passent, et elle reste. Elle est la même au Nord et au Midi, dans les grandes villes et dans les petites, dans les différentes professions. De même, elle ne change pas à chaque génération, mais elle relie au contraire les unes aux autres les générations successives. Elle est donc tout autre chose que les consciences particulières, quoiqu'elle ne soit réalisée que chez les individus. Elle est le type psychique de la société, type qui a ses propriétés, ses conditions d'existence, son mode de développement, tout comme les types individuels, quoique d'une autre manière. [... ] Nous avons commencé par établir inductivement que [le crime] consistait essentiellement dans un acte contraire aux états forts et définis de la conscience commune ; nous venons de voir que tous les caractères de la peine dérivent en effet de cette nature du crime. C'est donc que les règles qu'elle sanctionne expriment les similitudes sociales les plus essentielles. On voit ainsi quelle espèce de solidarité le droit pénal symbolise. Tout le monde sait, en effet, qu'il y a une cohésion sociale dont la cause est dans une certaine conformité de toutes les consciences particulières à un type commun qui n'est autre que le type psychique de la société. Dans ces conditions, en effet, non seulement tous les membres du groupe sont individuellement attirés les uns vers les autres parce qu'ils se ressemblent, mais ils sont attachés aussi à ce qui est la condition d'existence de ce type collectif, c'est-à-dire à la société qu'ils forment par leur réunion. [... ] De là résulte une solidarité sui generis [en l'espèce] qui, née des ressemblances, rattache directement l'individu à la société; nous [...] nous proposons de l'appeler mécanique. Cette solidarité ne consiste pas seulement dans un attachement général et indéterminé de l'individu au groupe, mais rend aussi harmonique le détail des mouvements. En effet, comme ces mobiles collectifs se retrouvent partout les mêmes, ils produisent partout les mêmes effets. Par consé- quent, chaque fois qu'ils entrent en jeu, les volontés se meuvent spontanément et avec ensemble dans le même sens. Emile DURKHEIM, De la division du travail social, PUF, 1991 (1893)
  • 7. 1) Qu’est-ce que la conscience collective ? La conscience collective : « l’ensemble des croyances et des sentiments communs à la moyenne des membres d’une société. ». Les individus se ressemblent parce qu’ils éprouvent les mêmes sentiments, ils ont les mêmes valeurs Pour Durkheim, la conscience collective est quelque chose de plus que la somme des consciences individuelles. « Elle reste quand ils passent » Même si on ne peut pas l’observer directement, elle est une réalité… La conscience collective contraint les individus… On peut l’observer indirectement… notamment à travers l’étude du droit pénal… plus la vie sociale est intense, plus le droit pénal se développe … pour punir ceux qui transgressent les règles communes 2) Distinguer: en quoi la définition du crime proposée par Durkheim diffère-t-elle de la définition traditionnelle? Durkheim propose ici une définition relativiste du crime… (Il n’ y a pas de mal absolu). C’est un acte contraire aux états forts de la conscience collective, c’est-à-dire quelque chose qui choque, qui heurte la conscience collective, la société. D’une société à une autre, les mêmes actes ne seront pas perçus comme criminels Les règles qui sanctionnent le crime révèlent donc la conscience collective. Le droit pénal, c’est la société prise comme un tout homogène qui punit, qui se venge… et qui se protège.
  • 8. 3) Justifier: pourquoi Durkheim qualifie-t-il la solidarité de mécanique? L’expression solidarité mécanique est une analogie avec la cohésion qui unit entre les éléments des corps bruts (minéraux…). Les éléments qui forment le tout sont parfaitement identiques et homogène… C’est une solidarité qui est née des ressemblances entre des individus, de ce qu’ils ont en commun, à savoir la conscience collective. De plus, vue sous cet aspect, la conscience individuelle est une simple dépendance de la conscience collective… et elle en suit tous les mouvements… Les consciences individuelles obéissent mécaniquement à la conscience collective… Le groupe contraint les individus à se conformer. Les règles sociales s’imposent par la contrainte. L’individualité est nulle et l’individu est directement relié au groupe 4. Déduire: en quoi la solidarité familiale est-elle de type mécanique? Ensemble d’individus qui partagent une même éducation, les mêmes valeurs, (la même histoire et le même sang parfois)… et qui forme une communauté basée sur des relations de dons/contre dons… et non pas des relations marchandes, fondées sur l’intérêt. (Le don est désintéressé… il est fait par amour, par souci de réduire les souffrances de l’autre qui est perçu comme un autre moi. Le don implique le contre don, mais pas immédiatement (c’est une règle morale)… il se crée une dette, qui est en fait un lien… Le contre don n’est pas strictement équivalent au don, le cycle de la dette n’a pas de fin… Les individus se sentent reliés entre eux.… les relations sont chaleureuses… et ils forment une communauté, dans laquelle existe une solidarité mécanique. Mais on verra que l’on peut discuter de cette analyse… et que Durkheim lui-même à un point de vue complexe sur le couple.
  • 9. Doc B : Division du travail et solidarité sociale Le plus remarquable effet de la division du travail n'est pas qu'elle augmente le rendement des fonctions divisées, mais qu'elle les rend solidaires. Son rôle dans tous ces cas n'est pas simplement d'embellir ou d'améliorer des sociétés existantes, mais de rendre possibles des sociétés qui, sans elles, n'existeraient pas. Faites régresser au-delà d'un certain point la division du travail sexuel, et la société conjugale s'évanouit pour ne laisser subsister que des relations sexuelles éminemment éphémères; si même les sexes ne s'étaient pas séparés du tout, toute une forme de la vie sociale ne serait pas née. Il est possible que l'utilité économique de la division du travail soit pour quelque chose dans ce résultat, mais, en tout cas, il dépasse infiniment la sphère des intérêts purement économiques; car il consiste dans l'établissement d'un ordre social et moral sui generis [en l'espèce]. Des individus sont liés les uns aux autres qui, sans cela, seraient indépendants; au lieu de se développer séparément, ils concertent leurs efforts ; sont solidaires et d'une solidarité qui n'agit pas seulement dans les courts instants où les services s'échangent, mais qui s'étend bien au-delà. La solidarité conjugale, par exemple, telle qu'elle existe aujourd'hui chez les peuples les plus cultivés, ne fait-elle pas sentir son action à chaque moment et dans tous les détails de la vie ? [... ] Nous sommes ainsi conduits à nous demander si la division du travail ne jouerait pas le même rôle dans des groupes plus étendus, si, dans les sociétés contemporaines où elle a pris le développement que nous savons, elle n'aurait pas pour fonction d'intégrer le corps social, d'en assurer l'unité. Emile DURKHEIM, De la division du travail social, PUF, 1991 (1893). 1. Lire: expliquez la phrase soulignée. 2. Illustrer: donnez des exemples de division du travail au sein du couple. Certes, la division du travail accroît la productivité, mais ce n’est pas pour des raisons économiques qu’elle se développe… c’est pour créer de l’interdépendance, du lien social… et donc de la cohésion sociale! La femme qui sait tenir la maison, l’homme qui sait gagner de l’argent hors du foyer (à l’époque de Durkheim). Il pense que si la division sexuelle des tâches était remise en cause, le couple « la société conjugale » s'évanouirait pour ne laisser subsister que des relations sexuelles éminemment éphémères… donc que la famille n’existerait plus, et la société serait remise en cause car la société a besoin de familles fortes et stables pour assurer la socialisation des enfants…
  • 10. Doc C : Le lien social sociétaire : la solidarité organique. II faut donc que la conscience collective laisse découverte une partie de la conscience individuelle, pour que s'y établissent ces fonctions spéciales qu'elle ne peut pas réglementer; et plus cette région est étendue, plus est forte la cohésion qui résulte de cette solidarité. En effet, d'une part, chacun dépend d'autant plus étroitement de la société que le travail est plus divisé, et, d'autre part, l'activité de chacun est d'autant plus personnelle qu'elle est plus spécialisée. Sans doute, si circonscrite qu'elle soit, elle n'est jamais complètement originale ; même dans l'exercice de notre profession, nous nous conformons à des usages, à des pratiques qui nous sont communes avec toute notre corporation. Mais, même dans ce cas, le joug que nous subissons est autrement moins lourd que quand la société tout entière pèse sur nous, et il laisse bien plus de place au libre jeu de notre initiative. Ici donc, l'individualité du tout s'accroît en même temps que celle des parties; la société devient plus capable de se mouvoir avec en- semble, en même temps que chacun de ses éléments a plus de mouvements propres. Cette solidarité ressemble à celle que l'on observe chez les animaux supérieurs. Chaque organe, en effet, y a sa physio- nomie spéciale, son autonomie, et pourtant l'unité de l'organisme est d'autant plus grande que cette individuation des parties est plus marquée. En raison de cette analogie, nous proposons d'appeler organique la solidarité qui est due à la division du travail. Emile DURKHEIM, De la division du travail social, PUF, 1991 (1893). 1. Expliquer: comment la conscience individuelle peut-elle s'autonomiser par rapport à la conscience collective? 2. Lire: expliquez la phrase soulignée. Pour Durkheim, cela s’explique par la spécialisation, par la division du travail en différents métiers… ce qui entraîne une individualisation des individus. Pour Durkheim, la solidarité créée par la différenciation des fonctions de chaque individu, aboutissant à leur complémentarité… est comparable à la complémentarité des organes différenciés des organismes vivants complexes… (poumon/cœur sont différents et complémentaires!
  • 11. B) L’évolution des formes de solidarité selon Durkheim 1) Changement social= régression de la solidarité mécanique et développement de la solidarité organique. 2) Extension de la division du travail est une réponse au problème posé par l’augmentation de la densité morale des sociétés modernes. 3) Le développement d’un droit restitutifs symbolisme le développement de la solidarité organique et de l’autonomie des individus. Doc 3 page 211
  • 12. Sociétés traditionnelles Sociétés modernes Type de solidarité Solidarité mécanique Solidarité organique Conscience collective Forte Faible Autonomie individuelle Faible Forte division du travail Faible Forte Type de droit dominant Droit répressif Droit restitutif
  • 13. Conclusion sur l’évolution des formes de solidarités sociales : Par exemple, le développement de la division du travail et aussi de l’État-providence , selon Durkheim, concourt à l’émancipation des individus vis-à-vis des allégeances locales, des tutelles traditionnelles et des dépendances personnelles (famille, villages, Eglise..). Les solidarités organiques ne peuvent toutefois devenir exclusives : d’autres formes de regroupements, fondés sur une similitude forte (la famille) ou relative (les organisations professionnelles comme les syndicats qui regroupent des semblables, les associations, les Eglises qui regroupent des individus qui partagent les mêmes valeurs ) sont nécessaires pour assurer la cohésion sociale. La persistance des liens communautaires traditionnels, reposant sur des croyances partagées et des valeurs communes, n’est donc pas totalement absente des analyses de Durkheim. De plus, les « formes anormales » de la division du travail sont des dysfonctionnements qui empêchent la division du travail de produire de la solidarité. (Chômage et/exploitation). Elles affectent les processus de socialisation et de régulation sociale et menacent tant l’intégration de l’individu à la société, c’est-à-dire son insertion dans les différents groupes sociaux au sein desquels il doit évoluer, que l’intégration de la société elle-même, c’est-à-dire sa cohésion.
  • 14. Doc D: Suicide et religion « Si l’on jette un coup d’œil sur la carte des suicides européens, on reconnaît à première vue que dans les pays purement catholiques, comme l’Espagne, le Portugal, l’Italie, le suicide est très peu développé, tandis qu’il est à son maximum dans les pays protestants, en Prusse, en Saxe, en Danemark. (…) La civilisation de l’Espagne et celle du Portugal sont bien au-dessous de celle de l’Allemagne ; il peut donc se faire que cette infériorité soit la raison de celle que nous venons de constater dans le développement du suicide. Si l’on veut échapper à cette cause d’erreur et déterminer avec plus de précision l’influence du catholicisme et celle du protestantisme sur la tendance au suicide, il faut comparer les deux religions au sein d’une même société. De tous les grands Etats de l’Allemagne, c’est la Bavière qui compte, et de beaucoup, le moins de suicides. (…) Or, c’est aussi là que les catholiques sont le plus nombreux (…). Le protestant est davantage l’auteur de sa croyance. La Bible est mise entre ses mains et nulle interprétation ne lui est imposée. (…) Nulle part, sauf en Angleterre, le clergé protestant n’est hiérarchisé ; le prêtre ne relève que de lui-même et de sa conscience, comme le fidèle. C’est un guide plus instruit que le commun des croyants, mais sans autorité spéciale pour fixer le dogme. (…) De tous les pays protestants, l’Angleterre est celui où le suicide est le plus faiblement développé (…) Il se trouve que l’Eglise anglicane est bien plus fortement intégrée que les autres églises protestantes. (…) Le respect des traditions est général et fort en Angleterre (…). Or le traditionalisme très développé exclut toujours plus ou moins les mouvements propres à l’individu. (…) Plus la vie religieuse est intense, plus il faut d’hommes pour la diriger. Plus il y a de dogmes et de préceptes dont l’interprétation n’est pas abandonnée aux consciences particulières, plus il faut d’autorités compétentes pour en dire le sens ; d’un autre côté, plus ces autorités sont nombreuses, plus elles encadrent de près l’individu et mieux elles le contiennent. (…) Si le protestantisme ne produit pas [en Angleterre] les mêmes effets que sur le continent, c’est que la société religieuse y est bien plus fortement constituée et, par là, se rapproche de l’Eglise catholique. (…) Si [la religion] protège l’homme contre le désir de se détruire, ce n’est pas parce qu’elle lui prêche le respect de la personne ; c’est parce qu’elle est une société. (…) C’est parce que l’Eglise protestante n’a pas le même degré de consistance que les autres, qu’elle n’a pas sur le suicide la même action modératrice. » Durkheim, Le suicide (1897), coll. "Quadrige", PUF, 1985, p.149-173 C) Des formes persistantes de solidarités mécaniques ? 1) Signes du déclin de certaines formes de solidarité mécanique
  • 15. 1) Quelle est l’hypothèse que formule Durkheim sur les liens entre opinions religieuses et taux de suicide ? Que la religion protestante protège moins l’individu du suicide. 2) A partir de quelles premières observations va-t-il formuler son hypothèse ? Dans les pays protestants, on se suicide plus. 3) Durkheim admet que l’on pourrait lui faire une objection. Laquelle ? Comment lève-t-il cette objection ? Il admet que les pays protestants sont en moyenne plus développés et que c’est le développement qui pourrait favoriser le suicide. Toutefois, il lève cette objection en montrant qu’en Allemagne, c’est dans les régions catholiques qu’il y a le moins de suicides. 3) Comment expliquer les différences entre de taux de suicides entre catholiques et protestants ? Les protestants sont plus « producteurs de leurs propres normes »… ils interprètent la bible eux-mêmes et ne reconnaissent pas l’autorité morale du pape. Cette relative autonomie du point de vue moral aurait un effet déstabilisant… moins structurant, la conscience collective s’imposant comme une évidence à tous, les doutes sur les conduites à tenir sont plus grands et favoriser des suicides de type « anomiques »: les règles qui ne s’imposent pas pour tous… 4)L’exemple de l’Angleterre pourrait apparaître comme une exception à la règle que formule Durkheim. Pourquoi ? C’est un pays protestant dans lequel on se suicide peu… 5) Finalement, l’exemple de l’Angleterre révèle une règle plus fondamentale encore pour expliquer les mécanismes d’intégration sociale. Laquelle et pourquoi ? Certes, il s’agit d’un pays protestant, mais dans lequel l’Eglise est très hiérarchisée et offre un message assez uniforme… de plus, c’est un pays où les traditions sont fortes.  Ce qui compte, c’est l’existence de normes sociales claires et fortes, pour éviter l’anomie. Des normes partagées permettent la solidarité mécanique et renforce la cohésion sociale.
  • 16. Déclin marqué de la pratique régulière, occasionnelle. (Ex: du déclin du rôle des institutions?) Déclin du sentiment d’appartenance à une communauté religieuse? Montée de l’athéisme? Montée de l’anomie et affaiblissement du lien social par affaiblissement de la solidarité mécanique tel que Durkheim le redoutait dans ces études sur le suicide? Ce n’est pas totalement certain: Pas forcément, les athées peuvent bien-sûr partager bcp de valeurs humanistes avec des croyants… On pourrait peut-être interpréter ces chiffres par un effet âge… mais d’autres données vont bien dans le sens d’un déclin des pratiques religieuses… voir diapo suivante C) Des formes persistantes de solidarités mécaniques ? (suite) Rappel: Pour Dk, l’homogénéité des croyances religieuses peut être productrice de lien social…
  • 17. Déclin du respect de l’Institution , même pour les catholiques les plus pratiquants: la position officielle de l’Eglise et du pape n’a pas évolué sur la période et la chasteté avant le mariage est toujours prônée. Exemple du primat de l’individu: se dire croyant mais refuser l’autorité de l’institution et se fabriquer ses propres croyances… Déclin de la solidarité mécanique?
  • 18. 1) Les mariages sont des rituels au cours desquels les participants prononcent des formules ou font des gestes qui ont déjà été répétés de très nombreuses fois avant eux et qui vont impliquer le passage à un autre statut social, celui d’époux que la loi et les normes sociales obligent à une solidarité réciproque. Ces promesses de respecter son nouveau rôle sont faites devant de nombreux témoins, devant les pouvoirs publics… et elles ont d’autant plus de force que les témoins sont nombreux et de qualité. 2) Signes du maintien de certaines formes de solidarité mécanique Exercice page 213: maintien de solidarité mécanique au sein des familles 2) Le maintien des mariages révèlent la force de la solidarité mécanique au sein des familles, à la fois entre conjoints mais aussi entre parents et enfants car la reconnaissance par le mari des enfants de sa femme est automatique. Les mariages sont aussi des occasions d’échanges de cadeaux au sein de la famille (cadeaux pour les mariés, cadeaux que font les mariés en invitant la famille élargie et les amis) qui manifestent l’existence d’un réseau de relations sur lesquelles les membres du réseau pourront éventuellement compter.
  • 19. 1) Mêmes normes, valeurs: passion pour un club, façon d’exprimer sa ferveur, habitudes de se suivre les matches de la même façon… parfois il s’agit de normes opposées aux normes dominantes (violence des hooligans…).  L’achat de billets, d’accessoires… peut-être perçus comme un sacrifice de l’individu pour le groupe et pour le club… qui implique une contrepartie (engagement moral des joueurs, des dirigeants… )  Ces similitudes renforcent le sentiment d’appartenance à groupe qui possède un nom, qui existe parfois de façon formelle dans le cadre d’une association de supporters, avec des règles formelles qui organisent les relations des membres de l’organisation… 2) Valorisation de l’individu à qui une « place » est reconnue dans le groupe dès lors qu’il est à la hauteur des attentes du groupe. Le fait d’être membre d’une association qui peut être elle-même en relation avec d’autres associations peut-être une occasion d’échanges pour les supporters , comme dans l’exemple du texte avec l’organisation de matchs de football avec des sans-abris pour favoriser leur réinsertion. Doc 1 page 212:
  • 20. Doc 3 page 213 : Associations et partage de valeurs communes. Maintien de la solidarité mécanique dans les groupes secondaires 1) Près d’un français sur 3 est membre d’au moins une association. Certains sont membres de plusieurs associations. 2) Action sanitaire et sociale, humanitaire, caritative; Défense de droits et d’intérêt commun/ protection de l’environnement= investissement citoyen… qui révèle un sentiment d’appartenance à une communauté plus vaste que celle des membres de l’association. 3) Association religieuse réuni des gens qui ont les mêmes valeurs; membres des syndicats font preuve de solidarité entre eux… les associations d’investissement citoyen = solidarité pour l’ensemble de la société. De plus, le bénévolat, même s’il n’est pas rémunéré… peut donner le sentiment valorisant d’être utile… d’être donc reliés aux autres… (solidarité aussi…) 4) L’attachement aux différents groupes sociaux est moins fort, on reste moins par devoir, par habitude membre d’un groupe… l’individu est plus libre de passer de l’un à l’autre… ce qui lui permet de mieux choisir les personnes avec qui il veut être… solidaire: bon illustration du fait que l’individualisme ne signifie pas égoïsme.
  • 21. II) Trois instances d’intégration en crise? (Famille, Ecole, Travail) A) La famille rupture ou transformation ? page 214 Remise en cause du modèle de la famille traditionnelle: couple avec enfant représentent 80% des familles; dont environ 10% sont des familles recomposées… Les liens familiaux (entre demi-frère, beau-père…) sont moins « cadrés » par des normes sociales Baisse du nombre de mariages, hausse du nombre de divorces, hausse de l’union libre, hausse des naissances hors-mariage, pluralité des modèles familiaux…baisse de la taille des familles 3) Des liens un peu moins nombreux… et plus fragiles… Des rôles « moins normés », les obligations de solidarité sont moins contractuelles (avec la hausse des unions libres…)… Et les liens familiaux apparaissent ainsi plus sincères fragiles… mais plus fragile. « Les remous de la famille moderne accroissent donc les risques d’isolement. » En cas de maladie ou de chômage, sans protection sociale, l’absence de lien avec la famille peut conduire les individus à entrer des processus d’exclusion. (Même si dans l’immense majorité des cas, les liens familiaux tiennent!)
  • 22.
  • 23.
  • 24.
  • 25.
  • 26. 1. Non, en 2011 en France, 40 % des personnes de 16 ans ou plus ont bien reçu une aide (financière, matérielle ou morale), mais cette aide peut provenir des amis ou des membres de la famille au sens large (ce que le document nomme « les proches »), càd d’une personne hors du ménage. Attention, ce document ne montre donc pas les signes de la solidarité entre les membres d’une famille qui forment un ménage et qui sont bien-sûr plus forts… 2) L’entraide familiale peut intervenir dans plusieurs registres différents et complémentaires : le soutien domestique (aide ménagère, préparation des repas, garde d’enfants, démarches administratives, etc.), le soutien professionnel (l’activation des réseaux pour aider à trouver un emploi), le soutien économique (dons financiers ou aide à l’équipement comme, par exemple, l’achat d’une voiture ou d’une maison) mais aussi le soutien moral (écoute, attention…). 3) Si la protection sociale peut couvrir un certain nombre de risques sociaux maladie, perte d’emploi, dépendance, pauvreté…), elle ne protège pas pleinement les individus et l’entraide familiale a encore un rôle à jouer comme l’exemple donné dans le texte de cette femme qui s’occupe de son père de 85 ans. 4) Les évolutions économiques et sociales qui peuvent avoir renforcé les liens familiaux : allongement des études (phénomène « Tanguy »), chômage et difficultés d’insertion des jeunes sur le marché du travail, (doc. 3B), allongement de l’espérance de vie (lien intergénérationnel), baisse de la natalité, travail des femmes (garde d’enfants), crise du logement…
  • 27. B) L’exclusion par l’Ecole ? Le rôle de l’Ecole dans la cohésion sociale Doc 1: L’Ecole, quelle fonction d’intégration? 1) En théorie : L’école contribue à la cohésion sociale de plusieurs manières. Elle transmet d’abord des normes et des valeurs qui servent de base à la culture commune. « Elle vise à cultiver le sentiment d’appartenance à la communauté des citoyens »; Nos ancêtres les Gaulois, l’importance du drapeau, des valeurs républicaines de participation citoyenne… (Solidarité Mécanique) Elle diffuse ensuite des savoirs et des qualifications qui permettent aux individus de trouver SA place dans la division du travail. (Solidarité Organique) P 216 Page 216
  • 28. 4) L’Ecole transmet à une plus grande proportion d’élèves d’une génération des connaissances, compétences COMMUNES attestées par des diplômes: cela peut participer à la construction du lien social tissé par la solidarité mécanique. Plus d’individus sont longtemps ensemble sur les mêmes bancs de l’Ecole, cela participe à la formation d’une culture partagée? L’Etat cherche à créer la nation. De plus la montée du niveau de diplôme permet d’assurer une insertion sur le marché de l’emploi… malgré une difficulté à permettre à tous d’obtenir un diplôme qui garantisse l’accès à l’emploi. Mais: En effet, dans un contexte de disparition des emplois non-qualifiés, l’absence de diplôme est un très grand obstacle à l’intégration sociale et le développement de la solidarité organique. La spécialisation en différentes filières peut être facteur de divergence culturelle. Page 216
  • 29. 3) La difficulté d’insertion sur le marché du travail… semble s’expliquer en grande partie par l’absence de diplôme: à peine 1/3 des sans diplôme ont une activité pro de 1 à 4 ans après leur sortie de formation… L’Ecole exclut? L’exclusion du marché du travail aurait donc pris naissance à l’Ecole… Si ce problème ne concernait que quelques élèves en échec scolaire, cela ne serait pas trop grave… Or… Page 217
  • 30. Page 217 Le nombre d’individus concernés par les difficultés d’insertion professionnelle liés à l’échec scolaire est très important: 140 000 par an sortent de l’Ecole sans diplôme. Faut-il interpréter cela comme un échec de l’Ecole?
  • 32. Inégalités scolaires plus grandes que les inégalités sociales à l’origine! L’Ecole accroît l’écart. Si tout le monde à le bac, ne pas l’avoir est bcp plus grave… donc ne pas l’avoir aujourd'hui est bcp plus grave qu’avant… car cela accroît fortement le risque de ne pas accéder à l’emploi stable Anomie: situation où les normes sociales ne s’imposent pas bien aux individus. L’Ecole échoue à faire respecter les normes sociales à tous les élèves… et ils n’intériorisent pas les normes scolaires communes… l’échec scolaire est perçu comme un stigmate et vécu comme une forme de mépris. L’institution scolaire est alors le théâtre de diverses manifestations anomiques : violences, absentéisme, décrochage scolaire et déscolarisation.
  • 33. B) Les relations de travail remplissent une fonction de socialisation secondaire et influencent la sociabilité des individus. Apprentissage d’un rôle à jouer dans le travail. C) Par ailleurs, les relations professionnelles donnent accès à diverses formes de participation sociale (syndicats, associations professionnelles). Dans des sociétés confrontées à un pluralisme culturel croissant, le travail apparaît ainsi comme un facteur de cohésion décisif. Apprentissage d’un rôle à jouer dans une sphère liée au travail D) Le travail assure un revenu d’activité qui conditionne l’accès à la société de consommation. L’activité professionnelle facilite alors le développement de liens marchands et de liens électifs souvent associés aux loisirs. L’utilité sociale se concrétise aussi par un revenu. E) Le travail donne accès à des droits sociaux qui concourent à la protection des individus face aux différents risques de la vie sociale. ( En plus de l’épargne personnelle, ces droits sociaux protège l’individu contre des risques de ruptures en contrepartie notamment de son utilité sociale: le retraité est celui qui a mérité sa retraite parce qu’il a joué son rôle de travailleur dans la société). C’est la manifestation essentielle du passage à la solidarité organique pour Durkheim. C) Le travail, toujours facteur d’intégration ? 1) Dans les sociétés à solidarité organique, le travail est une instance clé d’intégration. 1. A) Le travail constitue une expérience sociale singulière dans laquelle l’individu peut faire preuve de ses qualités et de ses compétences. Par l’intermédiaire de son travail, il fait la preuve de la maîtrise qu’il a sur un environnement qui peut être technique, naturel, relationnel etc. Il en retire une estime de soi et un sentiment d’épanouissement qui contribuent à asseoir sa personnalité et la confiance en soi. 2) Risques de pauvreté (éco), d’isolement (social), de dévalorisation de son utilité (symbolique) Page 218
  • 34. 1) Les trois étapes de disqualification qui peuvent conduire à la marginalisation a) Fragilité : perte d’estime de soi, sentiment d’échec professionnel b) Dépendance: Résignation à son nouveau statut de dépendant des services de l’assistance sociale. Renoncement à chercher un emploi. Ici « dépendance » = double sens (nécessité d’être aidé Et addiction) c) Rupture: évènement(s) qui font cesser le lien avec les services d’assistance. (Dépression sévère, maladie, perte de logement et donc d’adresse, perte de papiers, rejet de la famille…) 2) L’enchaînement de ces phases (qui n’a rien de certain!) se produit par une intériorisation de plus en plus grande d’une identité peu valorisante, puis honteuse et enfin impossible à assumer face aux autres. D’où l’expression « disqualification » qui est donc une perte progressive de son statut social 2) Le chômage à l’Origine de la disqualification (Paugam) et de la désaffiliation (Castel)
  • 35. Doc 2 page 218 La désaffiliation est un processus de dissolution du lien social qui concernent les individus sans travail et isolés socialement. 1. et 2. Être « désaffilié », pour R. Castel, c’est avoir subi un double processus d’isolement social et de non-intégration par le travail. Préférant le terme de « désaffiliation » à celui trop général d’exclusion, le sociologue la définit comme étant « le décrochage par rapport aux régulations à travers lesquelles la vie sociale se reproduit et se reconduit » La désaffiliation correspond donc au déficit d’affiliation, conséquence d’une perte ou d’un manque de travail, mais aussi au déficit de filiation, c’est-à-dire d’insertion dans les liens sociaux (familiaux, associatifs…). 3. Parmi les causes possibles, on peut citer la perte d’emploi (chômage), des difficultés financières (fin de droits, surendettement…), des difficultés familiales (divorce, décès…) ou des problèmes de santé (maladie, handicap…).
  • 36. Ces deux notions diffèrent très nettement dans la mesure où, même si elles désignent toutes deux des processus, et concernent finalement des ensembles de personnes qui peuvent être largement similaires, elles ne les «examinent» pas selon la même perspective:  Avec Serge Paugam, la notion de disqualification sociale met l'accent sur le regard porté sur la pauvreté et sur les effets d'étiquetage (pour employer un terme emprunté à la sociologie interactionniste) qui conduisent à l'élaboration de la définition sociale de la pauvreté; il insiste sur les interactions entre l'individu et la société qui, par sa réaction (l'étiquetage), amène l'individu à intérioriser l'image de soi qu'elle lui renvoie et à l'enfermer dans sa situation. L'exclusion est alors vue comme une « carrière morale » au cours de laquelle la personnalité des individus se transforme en se conformant aux attentes sociales.  R. Castel insiste sur les mutations du travail (notamment la précarisation) et les transformations familiales qui affaiblissent la cohésion à l'échelle de la société.  Robert Castel insiste plus sur la perte des liens, des relations et donc sur le recul de la sociabilité qui conduit à l’isolement et s’interroge moins sur le regard que la société ou l’individu porte sur lui-même.
  • 37. D) Une crise des protections sociales: quels enjeux pour la société? (doc 3 page 267) 1) Effets ciseaux : moins de cotisations et plus de dépenses sociales. 2) Dualisation: processus de formation de groupes qui deviendraient de plus en plus homogènes (à l’intérieur de chaque) et de plus en plus distincts l’un par rapport à l’autre. Ici, l’opposition serait entre les stables, et es précaires. 3) Dualisation: remise en cause de la cohésion sociale. Le choix de donner la priorité à la lutte contre la pauvreté… peut conduire à l’apparition d’une système où certains payent (toujours les mêmes) et d’autres reçoivent sans avoir contribuer (toujours les mêmes)… et casse la logique selon laquelle tous donnent et tous reçoivent… car nous sommes tous interdépendants…)