9. La protection des marchands
Le Comte de Champagne prend sous sa
protection tous les marchands, les
marchandises, et toutes les autres
personnes qui se rendront à la foire.
Cette protection s’applique dès le
premier jour et ne cesse qu’à la fin du
dernier jour de leur présence. Il leur doit
toute les choses qu’ils perdent en
chemin.
D’après les Privilèges et coutumes des foires
de Champagne, XIIIe siècle
Le gouvernail d’étambot remplace la rame
gouvernail de l’antiquité, rendant le navire
beaucoup plus maniable.
Cette pièce d’or frappée à Venise à
partir de 1282, fut échangée dans toute
l’Europe.
10. Venise domine le commerce
En Orient, les Vénitiens achètent les produits des pays du Nord : des fourrures et des produits de
la steppe russe, des céréales et des esclaves; les produits de l’Asie centrale : épices, bijoux, pierres
précieuses, soie et étoffes de luxe. Tous ces produits sont revendus en Italie et dans tout
l’Occident, où les Vénitiens achètent les draps de laine et les toiles de Flandre, les métaux
d’Angleterre et d’Europe centrale, les bois de Dalmatie, les esclaves du monde slave qu’ils
revendent en Orient… Les établissements vénitiens jalonnent les routes maritimes qui se dirigent
vers Constantinople, Beyrouth ou Alexandrie, c’est à dire vers les points d’aboutissement des
caravanes et de la navigation asiatique.
D’après Y. RENOUARD, Les villes d’Italie de la fin du Xe au XVe, SEDES, 1969
Cette allégorie, est
sculptée sur le palais
des Doges.
11. Les privilèges accordés par les Byzantins aux Vénitiens
En récompense des services rendus, ma majesté impériale a bien voulu que les Vénitiens
reçoivent chaque année un revenu de 20 livres. En plus, elle leur donne aussi les boutiques qui
sont dans le quartier de Perama [à Constantinople] et trois débarcadères maritimes qui sont aussi
au même endroit. Elle leur a aussi accordé de commercer avec toutes marchandises dans
Constantinople même, et dans toutes les régions qui sont en notre pouvoir, sans qu’ils aient à
payer de droit d’aucune sorte pour aucune transaction.
D’après le décret de l’empereur Alexis Comnène, 1082
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18. Le sac de Constantinople
La IVe croisade est détournée : les Vénitiens, qui transportent les croisés,
parviennent à convaincre ces derniers de se diriger vers Constantinople. Celle-ci est
alors prise et pillée. [Les chevaliers] prenaient les joyaux d’or ou étoffes de soie
brodées d’or, ou ce qu’ils aimaient le mieux, et puis ils l’emportaient. Et le reste du
bien qui était encore à partager fut dilapidé vilainement, comme je vous l’ai dit,
mais les Vénitiens en eurent néanmoins leur moitié.
D’après Robert de Cléry, La conquête de Constantinople, XIIIe siècle
19. L’appel à la croisade d’Urbain II au XIIe siècle
Il importe que, sans tarder, vous vous portiez au secours de vos frères qui habitent les pays
d’Orient et qui déjà bien souvent ont réclamé votre aide.
En effet un peuple venu de Perse, les Turcs, a envahi leur pays. Ils se sont avancés jusqu’à la
mer Méditerranée. Dans le pays de Romanie1, ils s’étendent continuellement au détriment
des terres des chrétiens. Beaucoup sont tombés sous leurs coups ; beaucoup ont été réduits
en esclavage. Ces Turcs détruisent les églises, ils saccagent le royaume de Dieu.
À tous ceux qui y partiront et qui mourront en route, que ce soit sur terre ou sur mer, ou qui
perdront la vie en combattant les païens, la rémission de leurs péchés sera accordée.
Qu’ils aillent donc au combat contre les infidèles ceux là qui jusqu’ici s’adonnaient à des
guerres privées et abusives ! Qu’ils soient désormais des chevaliers du Christ, ceux-là qui
n’étaient que des brigands !
D’après Foucher de Chartres, Historia Hierosolymitana, XIIe siècle
1 l’Empire byzantin
20.
21. La prise de Jérusalem vue
par un historien arabe
Les Francs marchèrent donc sur
Jérusalem et y mirent le siège
pendant plus de quarante jours. Ils
élevèrent deux tours, dont l’une du
côté de Sion que les musulmans
brûlèrent en tuant tous ceux qui
étaient dedans ; mais à peine
avaient-ils fini de la brûler qu’un
messager arriva, réclamant de l’aide
car la ville avait été prise par l’autre
côté : de fait elle tomba par le côté
nord, le matin du vendredi vingt-
deux sha‘ban 492 [15 juillet 1099].
La population fut passée au fil de
l’épée et les Francs massacrèrent les
musulmans de la ville pendant une
semaine. [Ils dérobèrent] un énorme
butin.
D’après IBN AL-ATHÎR, X,
Somme des Histoires (XIIe-XIIIe siècles)
22.
23.
24. La bataille de Las Navas de Tolosa
(1212)
Des chrétiens de diverses parties du monde
étaient venus à Tolède. Ils voulaient obtenir le
pardon des péchés accordé par le pape à ceux
allant en guerre au secours de la chrétienté
d’Espagne. Quelques temps après, la bataille fut
engagée. Chaque roi, entouré de ses
compagnons, attaquait les Sarrasins avec la plus
grande bravoure. Dès lors, l’armée des Sarrasins
s’enfuit à la suite du roi Miramolin qui avait pris
la fuite le premier. Béni soit en toutes choses le
Seigneur Jésus-Christ, qui par sa miséricorde a
donné la victoire aux chrétiens catholiques.
Lettre de l’évêque de Narbonne à
l’abbé de Cîteaux, XIIIe siècle
25.
26. L’évangélisation vers l’Est
Le troisième jour, Otton, évêque de Bamberg
(Allemagne) vint à Pyritz, la première place
forte en arrivant en Poméranie. Il y resta 14
jours à appeler ses habitants à se convertir à
la foi chrétienne. Mais les habitants se
montraient absolument hostiles, poussant le
serviteur de Dieu à gagner d’autres lieux,
affirmant qu’ils ne pouvaient pas s’engager
dans cette foi nouvelle. Finalement comme le
pieux Otton faisait d’incessantes prières,
l’Esprit de Dieu les toucha; ils donnèrent leur
adhésion et tous furent baptisés.
D’après EBBON, Vie d’Otton, XIIe siècle