Mathieu-C., Newby, Hubbard, Danahay, Martin & Leblanc (2014). Leçons tirées de l’évaluation d’implantation de Spring Fever : Un programme d’éducation à la sexualité implanté dans une école primaire du Midland. JASP.
Contexte et objectifs
Conçu aux Pays-Bas, Spring Fever est un programme d’éducation à la sexualité ciblant les élèves du primaire. Adapté et traduit, il a été implanté dans une école du comté de Warwickshire (UK) en 2013. Une évaluation a été menée dans le but d’établir les facteurs favorables et défavorables à l’implantation d’un tel programme. Dans le contexte où aucune démarche similaire d’éducation à la sexualité n’a été documentée au Québec, plusieurs leçons peuvent être tirées de cette expérience outre-mer.
Description et population visée
Spring Fever est un programme d’éducation à la sexualité dont les thèmes et les activités ont été développés dans le respect du développement psychosexuel des enfants. Pendant 1 semaine, les élèves de la maternelle à la sixième année participent minimalement à 1 heure d’éducation à la sexualité par jour, livrée par leur enseignant. Les parents doivent approuver la participation de leur enfant. Ils sont également invités à s’impliquer en discutant des thèmes de Spring Fever avec leur enfant à la maison.
Méthode
Afin d’examiner les facteurs qui ont influencé l’implantation de Spring Fever, une évaluation d’implantation a été menée. Une approche mixte a été privilégiée, intégrant différentes sources et méthodes : 1) Formulaire complété par les enseignants après chaque leçon (n=10); 2) Focus groupe d’enseignants (n=9), 3) Journal complété par les parents (n=7) et 4) Entrevues individuelles auprès des parents (n=7). Des analyses quantitatives ont été réalisées afin de décrire la fidélité d’implantation (données collectées via formulaires), alors qu’une analyse de contenu a été réalisée à partir des données issues des focus groupes, entrevues et commentaires inscrits dans les formulaires et les journaux.
Résultats et outils développés
Les facteurs ayant influencé l’implantation de Spring Fever se divisent en trois catégories : Facteurs personnels (liés aux caractéristiques des enseignants, élèves et parents); Facteurs organisationnels (liés aux caractéristiques de l’école et au contexte d’implantation); Facteurs liés au programme (liés aux design pédagogique, contenu, etc.). 18 recommandations ont été tirées de cette évaluation, dont la plupart sont transférables à un ensemble de contextes scolaires.
Conclusion et recommandations
Globalement, la première implantation de Sping Fever fut une réussite, en plus d’avoir contribué à une meilleure compréhension des facteurs susceptibles d’influencer la mise en œuvre d’un programme d’éducation à la sexualité en milieu scolaire primaire. Les leçons tirées de cette expérience semblent transférables au Québec où aucune initiative du genre n’a encore été documentée. Les résultats laissent croire au potentiel d’un tel programme dans un contexte québécois, tout en soulignant la nécessité d’un travail d’adaptation culturelle et contextuelle.
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Similaire à Mathieu-C., Newby, Hubbard, Danahay, Martin & Leblanc (2014). Leçons tirées de l’évaluation d’implantation de Spring Fever : Un programme d’éducation à la sexualité implanté dans une école primaire du Midland. JASP.
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Mathieu-C., Newby, Hubbard, Danahay, Martin & Leblanc (2014). Leçons tirées de l’évaluation d’implantation de Spring Fever : Un programme d’éducation à la sexualité implanté dans une école primaire du Midland. JASP.
1. Conçu aux Pays-Bas, Spring Fever (SF) est un programme d’éducation
à la sexualité ciblant les élèves du primaire. Il a été traduit, adapté et
implanté dans une école du comté de Warwickshire (UK) en 2013.
SF a été développé dans le respect du développement psychosexuel
des enfants selon une approche positive de la sexualité. Il est offert
pendant 1 semaine, lors de laquelle les élèves de la maternelle à la 6e
année participent minimalement à 1 heure d’éducation à la sexualité
par jour, livrée par leur enseignant.
Les parents approuvent la participation de leur enfant. Ils sont invités
à s’impliquer en discutant des thèmes de SF à la maison.
Une évaluation a été menée pour établir les facteurs favorables et
défavorables à l’implantation1 de SF. Dans le contexte où la pertinence
et les enjeux liés à l’implantation de l’éducation à la sexualité dans les
écoles québécoises sont actuellement discutés2, des leçons peuvent
être tirées de cette expérience outre-mer.
*Correspondance: Sara Mathieu-C: sara.mathieu.chartier@umontreal.ca;
www.healthinterventions.co.uk
Année scolaire
Activités enseignées
tel que prévua
Atteinte des objectifs
d’apprentissageb
Préscolaire. (n=2)c 87% (13/15) 88% (11,5/13)
Un (n=1) 94% (15/16) 100% (14/14)
Deux (n=1) 100% (13/13) 79% (11/14)
Trois (n=1) 73% (11/15) 94% (17/18)
Quatre (n=1) 82% (9/11) 79% (15/19)
Cinq (n=2) 55% (11/20) 77% (23/30)
Six (n=2) 15% (2/13) 25% (5,5/22)
Global 71.18% (74/103) 74.6% (97/130)
aReprésente la proportion d’activités enseignées intégralement , tel que spécifié dans le plan de la leçon.
b Représente la proportion des objectives d’apprentissages atteints.
c Lorsque SF est animé par plus d’un enseignant/année, le pourcentage représente la moyenne des enseignants.
Une approche mixte3 a été privilégiée, intégrant différentes
sources et méthodes:
1. Formulaire - Enseignant(e)s (après chaque leçon, n=10)
2. Focus groupe – Enseignant(e)s (4 focus groupes, n=9)
3. Journal de bord - Parents (chaque jour, n=7)
4. Entrevues - Parents (1h, n=7)
Analyses quantitatives conduites à partir des données issues
des formulaires afin de décrire la fidélité d’implantation et
l’atteinte des objectifs d’apprentissage.
Analyse du contenu des données collectées par focus groupes,
entrevues et à partir de la section « commentaires » des
formulaires et des journaux de bord.
Les leçons tirées de l’implantation de Spring Fever éclairent quant aux conditions à mettre en place pour favoriser l’implantation d’une
démarche d’éducation à la sexualité destinée aux écoles primaires et corroborent les conclusions issues de travaux québécois4. Cette
expérience renseigne sur la forme que pourrait prendre une telle initiative au Québec, tout en soulevant l’importance d’adapter la démarche
au contexte local. Les auteurs explorent actuellement la possibilité de mener un projet similaire au Québec.
Globalement, la première implantation de SF fut un succès.
Concernant la fidélité d’implantation, les proportions d’exercices
livrés et d’atteinte d’objectifs d’apprentissage étaient élevées, bien
que variables d’une année scolaire à l’autre.
Trois catégories de facteurs ont influencé l’implantation de SF
Facteurs individuels
Caractéristiques des
enseignant(e)s
• Ex. Niveau de confort
Caractéristique des
élèves
• Ex. Réactions face aux sujets
délicats – « Red lessons »
Caractéristiques des
parents
• Ex. Craintes et préjugés liés
à l’éducation à la sexualité
Facteurs organisationnels
Caractéristiques de
l’école
• Ex. Culture de l’école
Collaboration avec les
parents
• Ex. Rencontre
d’introduction et suivi
Contexte d’évaluation
• Ex. Changement et
instabilité
Facteurs liés au
programme
Caractéristiques générales
• Ex. Durée et intensivité (1sem.)
Activités d’apprentissage et
matériel didactique
• Ex. Formule « clé en main »,
directives explicites.
À la lumière de l’analyse des facteurs ayant influencé l’implantation de SF,
18 recommandations ont été émises. Certaines ont une portée locale, alors
que d’autres ont le potentiel d’éclairer des démarches similaires,
notamment au Québec.
• Enseignant(e)s: Offrir aux enseignant(e)s des occasions d’exprimer leur
niveau de confort à l’égard du programme et offrir un support en
conséquence, incluant des instructions détaillées pour la mise en oeuvre.
• Élèves: Discuter de l’ajustement des activités, des stratégies
pédagogiques et du matériel didactique selon les caractéristiques des
élèves et leurs réactions à l’égard de certains sujets.
• Parents: Planifier un moment de rencontre avant que la mise en oeuvre
ne débute et utiliser des stratégies qui permettent d’informer les parents
du contenu et de la façon dont il est abordé auprès des élèves. Maintenir
cette communication au fil du programme.
• École: Discuter de la façon dont s’inscrit le programme dans la culture de
l’école. Planifier des moments de collaboration entre enseignants (ex.
échange de matériels, « trucs et astuces ») .
• Programme: Privilégier une formule intensive (ex. 1 semaine) et
implantée à tous les niveaux scolaires, tout en favorisant la poursuite
d’activités complémentaires durant les autres mois de l’année.
Mathieu-C., S12;*Newby, K1; Hubbard, S.3 Danahay, A.4 Martin, E.4 Leblanc, M.5
1 Coventry University 2Université de Montréal
3 Revel School, Warwickshire 4 Warwickshire County Council, 5Université du Québec à Montréal
1. Denis, J.-L., & Champagne, F. (1990). L’analyse d’implantation: modèles et méthodes. La revue canadienne d’évaluation de programme,
5(2), 47–67.
2. L’éducation à la sexualité de retour à l’école. (2014, November 7). La Presse. Retrieved from
http://www.lapresse.ca/actualites/education/201411/06/01-4816619-leducation-a-la-sexualite-de-retour-a-lecole.php
3. Pluye, P., Nadeau, L., Gagnon, M., Grad, R., Johnson-Lafleur, J., & Griffiths, F. (2009). Les méthodes mixtes pour l’évaluation des
programmes. In V. Ridde & C. Degenais (Éd.), Approches et pratiques en évaluation de programme (p. 123-141). Montréal: Presses de
l’Université de Montréal.
4. Otis, J., Gaudreau, L., Duquet, F., Michaud, F., & Nonn, E. (2012). L’intégration et la coordination des actions en éducation à la sexualité en
milieu scolaire dans le contexte en transformation des réseaux de l’éducation et de la santé (p. 46). Montreal: CReCES