Les temps changent. L’Internat tel que nous l’avons connu va évoluer. Il est toujours possible de se voiler la face et de tenter de conserver le plus longtemps possible l’illusion de l’éternelle pérennité des choses mais il faudra bien se rendre à l’évidence qu’il va falloir changer l’architecture de notre formation pour faire face à 2 réalités : celle d’effectifs à la croissance galopante et celle d’un besoin quasi-unanime de post internat. Alors que la CNIPI (cf article dédié) et la mission Gaillard vont tenter de modeler la future formation des internes, il fallait faire le constat de l’état actuel de notre formation et essayer de cerner les aspirations de nos collègues internes. A y regarder de plus près, il est surprenant de constater que ce type d’enquête n’ait jamais été réalisée, du moins à cette envergure. Les nouvelles technologies aidant et nécessité faisant loi, nous sommes rapidement arrivés à la conclusion qu’une telle enquête devenait urgente.
Après une première phase de lancement du questionnaire au niveau local, à Paris, nous l’avons étendu, grâce à l’assemblée générale de l’ISNIH, à l’ensemble des subdivisions d’internat. Notre avenir, nous devons le choisir ensemble.
Ce questionnaire fera l’objet d’un document de synthèse détaillé spécialité par spécialité ultérieurement. En attendant, nous vous présentons les données globales issues de ce questionnaire.
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cardiac manifestations in auto-immune diseases by Dr Silini.pptx
Questionnaire national sur l'evalutation de la formation des internes les données globales.
1. Les dossiers d’AVM Les dossiers d’AVM
Questionnaire National sur l’Evaluation
de la Formation des Internes :
Les données globales
Les temps changent. L’Internat tel que nous l’avons connu va évoluer. Il est toujours possible de se voiler la face
et de tenter de conserver le plus longtemps possible l’illusion de l’éternelle pérennité des choses mais il faudra
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Après une première phase de lancement du questionnaire au niveau local, à Paris, nous l’avons étendu, grâce à l’assemblée
générale de l’ISNIH, à l’ensemble des subdivisions d’internat. Notre avenir, nous devons le choisir ensemble.
Ce questionnaire fera l’objet d’un document de synthèse détaillé spécialité par spécialité ultérieurement. En attendant, nous
vous présentons les données globales issues de ce questionnaire.
Design de l’étude :
Objectif principal :
Evaluer l’état de satisfaction des internes quant à leur formation et les raisons de leur éventuelle insatisfaction.
Objectifs secondaires :
- Recenser les raisons du besoin en post-internat
- Recenser les propositions des internes pour améliorer leur formation
Méthodologie :
Questionnaire électronique envoyé à tous les internes en médecine représentés par l’InterSyndicat National des Internes des
Hôpitaux. Ce questionnaire comporte 20 questions dont 2 avec des réponses ouvertes.
Amiens 12 Marseille 28
Angers 55 Montpelliers/Nîmes 222
Antilles-Guyanne 56 Nancy 166
Besançon 108 Nantes 188
Bordeaux 252 Nice 60
Brest 11 Paris 1168
Caen 110 Poitiers 88
Clermont-Ferrand 58 Reims 140
Dijon 17 Rennes 64
Grenoble 79 Rouen 10
La Réunion 8 St Etienne 58
Lille 138 Strasbourg 64
Limoge 9 Toulouse 26
Lyon 351 Tours 30
Résultats (préliminaires):
1. Les données démographiques
Le questionnaire lancé sur une durée de près de 2 mois a recueilli 3605 réponses (près de 40% des internes de spécialité) dont
8% de réponses incomplètes. La répartition des réponses par ville est donnée dans le tableau 1. Soixante-et-un pourcent des
répondeurs étaient des femmes. La répartition en fonction de l’ « ancienneté » des internes montre que 38% des répondeurs
sont en première partie d’internat (jusqu’au 4e) semestre ($gure 1) et 27% étaient inscrits en DESC, type I et type II confondus.
La répartition des réponses en fonction de la spécialité ($gure 2) montre une nette dominance des spécialités chirurgicales,
de l’anesthésie-réanimation et de la psychiatrie, cette sur-représentation s’estompe quand les différentes spécialités d’organe
sont rassemblées en « spécialités médicales ».
Répartition des
réponses par ville
Figure 1. Répartition des répondeurs par semestre Figure 2. Répartition des réponses par spécialité
2. Evaluation de la formation
A la question précise de la satisfaction des internes vis à vis de leur formation, 79,6% des répondeurs sont totalement satisfaits
ou plutôt satisfaits, 18% sont plutôt insatisfaits et 2,4% sont insatisfaits. Les motifs d’insatisfaction varient selon le degré
d’insatisfaction. Le degré d’insatisfaction est lié globalement à 2 éléments : la formation pratique en stage de mauvaise
qualité et les cours théoriques de mauvaise qualité ($gure 4). Ces 2 derniers facteurs sont retrouvés chez, respectivement,
19% et 31% des « plutôt satisfaits » contre 63% et 61% des « Insatisfaits ».
Figure 3. Satisfaction vis à vis de la formation (en %) Figure 4. Motifs d’insatisfaction (en %)
8 N° 10 - Juin 2011 N° 10- Juin 2011 9
2. Les dossiers d’AVM
En !n de formation (DES ou DESC), 67% des répondeurs ne se
sentent pas aptes à une installation .
3.Le post-internat
Les raisons de la réalisation d’un post-internat sont
la complétion de la formation pratique pour 81% des
sondés, l’accès au secteur II pour 47% et l’accès aux
carrières universitaires pour 43% ($gure 5).
La durée idéale du post-internat est de 2 ans pour 67%
des répondeurs, 17% jugent qu’un an serait suf$sant si
l’accès au secteur II était ainsi conservé.
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Figure 5. Motifs de réalisation d’un post-internat
Discussion :
Ce questionnaire apporte des données tout à fait originales sur la formation des internes en médecine en France. S’il présente
des défauts méthodologiques, il a le mérite d’exister et de dresser un rapide panorama. Les grandes lignes qu’il faut retenir :
a. Les internes sont globalement satisfaits de leur formation. Ces chiffres sont à manier avec précaution car près d’un
interne sur cinq ne se trouve pas correctement formé, cette proportion loin d’être négligeable devra être rapidement l’objet
de mesures d’amélioration.
b. Les motifs d’insatisfaction étaient subodorés de façon empirique et sont maintenant con$rmés par ce questionnaire.
L’interne est un praticien en formation professionnelle. Sa formation est double, à la fois pratique sur le mode du
« compagnonnage » et théorique. Les carences de chacun de ces deux piliers sont à l’origine de défauts de formation.
Nous pouvons en conclure que les services doivent s’organiser a$n d’assurer un accompagnement de la formation pratique
des internes en leur privilégiant un maximum de temps médicale et doivent permettre aux internes de suivre leur formation
théorique, attendue d’un haut niveau d’exigence pour une formation de 3e cycle
c. A la $n du cursus « obligatoire » minimum, les internes ne se sentent pas suf$samment formés et demandent un post-internat.
Ceci pose la question de la valeur actuelle du DES.
d. Le post-internat n’est pas un caprice de renommée et de salaire, il correspond à une réelle nécessité de formation. Il
permet également l’accès au secteur II pour lequel les internes, avec raison, émettent des inquiétudes.
En conclusion :
La formation actuelle est de bonne qualité et repose en partie sur les possibilités d’accès au post-internat. Il est impératif
de trouver de nouveaux schémas de formation assurant aux internes : une formation pratique de qualité, la possibilité de se
dégager des obligations de service pour effectuer sa formation théorique et le maintient de l’accès au post-internat.
Les jeunes médecins ont toujours accompagnés les évolutions qui ont permis au cursus français de générer des praticiens
éminemment compétents. Nous sommes partie prenante des changements à venir. Soyez assurés de notre vigilance, il n’est
pas question d’hypothéquer l’avenir de nos successeurs.
« L'avenir est quelque chose qui se surmonte. On ne subit pas l'avenir, on le fait. » George Bernanos
Par Benjamin Chousterman
Secrétaire Général et Porte-Parole de l’ISNIH
Président du SIHP
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