1. Top100
Le classement
des entreprises
en Béarn et Soule
Classements
Lesportraits
de15entreprises,
valeursmontantes
del’année
P. 32à50
Focus
Secteurpar
secteur,lesplus
bellesréussites
del’année
P. 5à10
Béarnoscope
L’économie
dudépartement
retrouve
lesourire
P. 12à18
Photos Hugo Richermoz et archives P.P
Pyrénées EcoSUPPLÉMENTGRATUITAUXÉDITIONSDUMERCREDI6DÉCEMBRE2017-NEPEUTÊTREVENDUSÉPARÉMENT 2017
BTP:larepriseest-elle
FRAGILE?
DOSSIER-11pages Dumieuxsurlescarnetsdecommandes,maisdesinquiétudesdemeurentX
12. 12 MERCREDI 6
DÉCEMBRE 2017
LE BÉARNOSCOPE DE L’ÉCONOMIE RÉGIONALE
DÉCRYPTAGE
X
L’économie
du64retrouve
lesourire
Ce n’est pas seulement
une impression,
un sentiment, quelque
chose qui flotterait dans
l’air mais que l’on aurait
du mal à saisir.
Il s’agit là de chiffres,
d’indicateurs, de don-
nées. Et tous disent
que l’économie des
Pyrénées-Atlantiques
se porte mieux.
Certes, ce phénomène
s’inscrit dans un mou-
vement national et
régional. La France
va mieux qu’hier, peut
espérer une croissance
inédite depuis 10 ans
et la Nouvelle-Aquitaine
est l’une des régions
les plus attractives
de France.
Dans ce tableau, il était
normal que le territoire
basco-béarnais arrive
aussi à profiter du retour
du soleil.
C’est ce que décrypte,
Frédéric Cabarrou,
dans le long entretien
qu’il nous a accordé.
Pour autant, quelques
nuages subsistent
et les responsables
des grandes filières
industrielles
du département,
que ce soit la chimie,
la métallurgie
ou l’agroalimentaire,
disent tous que les
entreprises ne sont pas
encore sorties d’affaire.
Reste que, comme le dit
l’adage, «quand le bâti-
ment va, tout va.»
Et forces est de consta-
ter que le BTP, à qui
nous consacrons cette
année notre dossier
central, a repris un peu
de poil de la bête, porté
par les grands chantiers
publics mais aussi
certaines mesures
comme le dispositif
Pinel ou le prêt à taux
zéro. Mais là aussi,
des inquiétudes se font
jour et certains profes-
sionnels craignent,
à la lumière de décisions
récentes, que la reprise
soit coupée dans
son élan.
L’avenir nous dira s’ils
avaient raison.
MÊMESIL’ÉCONOMIE
LOCALESEMBLEÊTRE
SORTIEDELACRISE,
DESINQUIÉTUDES
DEMEURENT
20. 20 UNE MERCREDI 6
DÉCEMBRE 2017
DOSSIER Le bâtiment et les travaux publics
BâtimentLacraintedenepas
profiterdelareprise
Emmanuel Caro, président de
la Fédération départementale du
bâtiment et des travaux publics
et son directeur Patrick Lacar-
rère reviennent sur le contexte
de la filière.
Peut-on,selonvous,parlerdereprise
danslesecteurduBTPdepuisquel-
quesmois ?
EmmanuelCaro. La reprise, c’est
fait pour les chaussettes. Pour
rebondir sur cette formule, je
dirais que les entrepreneurs sont
en chaussettes en ce moment. Il
n’y a pas de reprise dans les
Pyrénées-Atlantiques car on est
traditionnellement en décalage
par rapport au national.
Le problème, c’est que l’on n’a
toujours pas éradiqué les raisons
qui ont fait qu’il y a eu une
dépression, ces dernières
années, dans le BTP. Il y a tou-
jours des prix prédateurs au
niveau de la promotion privée,
liés au phénomène des tra-
vailleurs détachés. Le dispositif
juridique n’est toujours pas effi-
cient. Il n’y a pas de contrôle,
donc les prix sont à la baisse.
Aujourd’hui, les entreprises
prennent des marchés à perte et
ça ne peut pas durer. C’est
d’autant plus sensible au Pays
basque et sur la côte.
Lesmesuresgouvernementalesvous
inquiètent-elles ?
E.C. : Oui, car elles laissent
craindre que la reprise s’épuise
avant même d’être arrivée chez
nous. Le plafonnement des
niches fiscales a fortement limité
l’intérêt d’investir dans la pierre.
Les annonces concernant la
baisse des Aides personnalisées
au logement (APL) vont inciter
les bailleurs sociaux à stopper
certains projets, ce qui va réduire
d’autant plus le petit os qui nous
restait à ronger.
Notre constat est pessimiste,
mais ce n’est pas par corpora-
tisme ou pour faire les pleureu-
ses : les besoins en logements,
en France, ne sont pas satisfaits.
C’est contradictoire avec la
volonté d’améliorer la vie des
Français, car la première chose
c’est de leur permettre de se
loger dans des conditions
décentes et d’accéder à la pro-
priété. Il y a de très mauvais
signaux qui ont été envoyés. Le
retard, en matière de logements
sociaux se creuse d’année en
année. Sans compter la réforme
de l’Impôt sur la fortune (ISF)
qui va devenir un impôt sur la
richesse immobilière.
Patrick Lacarrère. On avait des
voyants qui passaient au vert à
peu près partout mais l’impact
des mesures concernant les
logements sociaux est énorme.
Sur la Nouvelle-Aquitaine, on a
une baisse d’investissement de
l’ordre de 975 millions d’euros.
Sur cette région, ça peut repré-
senter 20 000 emplois détruits.
Pourtant, on commençait à
recréer un peu d’emploi et là, on
va caler la reprise. Cet impact n’a
pas été maîtrisé.
Avez-vous alerté le gouvernement
quantàcesinquiétudes ?
E.C. Oui. J’ai écrit à tous les
députés et sénateurs du départe-
ment pour les alerter des effets
négatifs des mesures annoncées
par le gouvernement. J’espère
que ce sera relayé au plus haut
niveau par nos représentants
locaux.
P.L. Le président Macron est
venu aux 24 heures du bâtiment.
Il a dit qu’il avait entendu un cer-
tain nombre de nos plaintes et
NSi plusieurs acteurs disent bien constater une
reprise de l’activité dans le secteur du BTP,
d’autres craignent que les dernières mesures
gouvernementales empêchent de profiter plei-
nement de ce regain.
NSi la disparition du dispositif Pinel sur l’agglo-
mération paloise inquiète les promoteurs, le sec-
teur public, que ce soit l’Etat ou les collectivités,
continuent à investir. De gros chantiers devraient
être lancés ces prochaines années, notamment
dans les travaux publics.
N Dans le même temps, la filière continue
à s’adapter aux nouvelles tendances et à une
demande sociétale forte en matière environne-
mentale. Les outils digitaux sont peu à peu inté-
grés et la transformation numérique fait désor-
mais partie des préoccupations des chefs
d’entreprise du BTP.
ENLUMIÈRE
La perception de la reprise est à nuancer
DOSSIERSPÉCIALBTP
«ONAVAITDESVOYANTS
AUVERTÀPEUPRÈS
PARTOUTMAISL’IMPACT
DESMESURESCONCERNANT
LESLOGEMENTSSOCIAUX
ESTÉNORME.»
Emmanuel Caro, président de la
Fédération départementale du BTP et
son délégué général Patrick Lacarrère
craignent fortement que le regain
d’activité constaté au niveau national
ne s’essouffle avant même d’avoir pu
impacter le département.
EMMANUEL
CARO
█ LESEXPERTS
PATRICK
LACARRÈRE