Com & Rse 2019 (4)
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Naissance de la RSE en Europe
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- 1. Naissance de la RSE en Europe
- 2. LE PLAN DU COURS
- 4. La crise pétrolière : la bascule vers les préoccupations environnementales La construction du dispositif européen
- 5. La RSE, un des moyens de « Faire de l’Europe l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable, à ‘horizon 2010 » … un aveu de faiblesse de l’UE ? Sommet de Lisbonne (mars 2000)
- 6. La puissance politique européenne fait APPEL aux entreprises pour soutenir ses objectifs géopolitiques RSE : L’EUROPE/ LES ENTREPRISES APPORTE / BOTTENT SA/ EN TOUCHE
- 7. LA BASE DES DISPOSITIONS CONTRAIGNANTES POUR LES ETATS MEMBRES LIVRE BLANC : CADRE EUROPEEN POUR LA RSE
- 8. « Insuffisant ! » Résolution du Parlement européen du 13 mars 2007
- 9. RSE contraignante v/s RSE volontaire Le point de blocage
- 13. « Notre conception du monde nous interdit le monde de demain » Yannick Roudaut* - TEDxNantes La GLOBALISATION de la RSE
- 14. 5 facteurs d’effondrement - Environnement - Climat - Conflits - Délitement des alliances - Rôle des élites
- 15. 5 facteurs de renaissance Nelle appréhension du monde Forte créativité Violences Nelle diffusion de la connaissance La fin des certitudes
- 16. Économie ne signifie pas croissance La croissance n’est pas infinie Les visionnaires sont des charlatans Nos certitudes
- 17. La fin de l’ère cartésienne ? Comment en est on arrivé là ?
- 18. Replacer l’homme dans son environnement
- 19. La Déclaration Universelle des Devoirs de l’Homme envers la Nature Organiser une nouvelle controverse
- 20. La connection, l’outil qui mobilisera les énergies pour construire un nouveau monde ?
- 21. 4 caractères constants : - sa plolysémie (multiplicité de significations) ; - la transdisciplinarité croissante de sa théorie et de sa pratique ; - les antinomies ou contradictions inhérentes à sa définitions ; - la suspicion d’utopie et de manipulation. À suivre : Les ambivalences de la RSE
Notes de l'éditeur
- Les thèmes de la responsabilité sociale relèvent historiquement aux Etats-Unis d’une responsabilité privée des entreprises. En Europe, ils relèvent d’une légitimité publique partagée avec les partenaires sociaux : * Le fondement de la responsabilité sociale de l’entreprise américaine est sa volonté d’assumer ses devoirs pour éviter de mettre l’Etat dans l’obligation de raiter des questions pour lesquelles il n’est ni légitime, ni performant ; * Le fondement de la question sociale en Europe est d’inventer les mécanismes de régulation publique au niveau de la nation, de façon à rendre socialement supportables les externalités négatives du progrès économique.
- Pendant la période des 30 glorieuses, la croissance permanente à conféré une gde crédibilité aux modèles européens de maîtrise publique de la question sociale. Tout a changé entre 1975 et 2000 à partir de 5 événements : 1/ les conséquences de la 1ère crise pétrolière de 1974 ; 2/ la chute du mur de Berlin qui bouleverse les perspectives de l’idéologie et de la géopolitique ; 3/ la montée en puissance des politiques néoclqssiues de dérégulations qui brise le consensus européen au sein des états (diffusion du reaganisme, du thatchérisme) ; 4/ l’évolution des politiques d’investissements Nord-Sud (délocalisation) 5/ l’explosion du chômage et l’émergence de l’exclusion sociale. La convergence des conséquences de ces événements conduit les états à constater les difficultés que renconre le modèle européen à affronter en même temps : - 1/ la 1ère crise pétrolière et énergétique de l’après-guerre ; 2/ les menaces et les contraintes qui pèsent sur l’ENVIRONNEMENT de la planète entière : 1er Rapport du club de Rome en 1972 qui décrit les limtes de la croissance ; Rapport Brundtland en 1987 qui définit et prescrit le développement durable ; 3/ les conséquences économiques et sociales de la nelle mondialisation : Délocalisations Chômage de masse Exclusion sociale
- Lors du Sommet de Lisbonne, en mars 2000, Les chefs de gouvernements de l’UE définissent la RSE comme un moyen de : « Faire de l’Europe l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable, à ‘horizon 2010 » Par l’ensemble des textes adoptés tant par la Commission que par le Parlement, la RESPONSABILITE SOCIALE DE L4ENTREPRISE fait son entrée dans le discours officiel des institutions européennes. Ce fait introduit 3 INNOVATIONS importantes introduites dans LA DEFINITION ET LA NATURE DE LA RSE
- Par l’ensemble des textes adoptés tant par la Commission que par le Parlement, la RESPONSABILITE SOCIALE DE L4ENTREPRISE fait son entrée dans le discours officiel des institutions européennes. Ce fait introduit 3 INNOVATIONS importantes introduites dans LA DEFINITION ET LA NATURE DE LA RSE : 1/ la RSE est adoptée par des instances politiques comme un moyen ds la mise en œuvre de stratégies publiques à long terme ; 2/ Cette intégration marque une RUPTURE par rapport à la tradition fortement managériale et entrepreneuriale de cette notion ; 3/ il s’agit d’une réelle inversion de tendance, puisque les entreprises américaines ont recours à la RSE afin d’écarter la menace d’une intervention de l’état, alors que la puissance politique européenne fait APPEL aux entreprises pour soutenir ses objectifs géopolitiques
- LIVRE BLANC : « CADRE EUROPEEN POUR LA RSE » : LA BASE DES DISPOSITIONS CONTRAIGNANTES POUR LES ETATS MEMBRES DÈS L’ORIGINE, UN CLIVAGE FORT S’EST MANIFESTÉ ENTRE 2 POSITIONS CONTRAIRES QUI N’ONT CESSER DE S’AFFRONTER : LES SYNDICATS ET LES ONG, QUI S’APPUIENT SUR LES NEGOCIATIONS SOCIALES CONCENTIONNELLES ET DEMANDENT QUE LA RSE APPORTE QQCH DE CONTRAIGNANT DS LES PP ET DS LEUR APPLICATION ; LES ENTREPRISES, QUI REJETTENT UN TEL CADRE AU NOM D’UN PP LOGIQUE SIMPLE SELON LEQUEL UNE RESPONSABILITÉ SOCIALE RESULTANT D’UN OBLIGATION SE SERAIT PLUS VOLONTAIRE. CETTE OPPOSITION IRREDUCTIBLE A FREINÉ LE PROJET DE CONSTRUCTION D’UN CADRE EUROPÉEN
- (RSE Dunod p69) La résolution du PE du 13 mars 2007 constitue : - une synthèse de l’apport européen à la consruction d’une théorie renouvelée de la RSE ; un bilan des politiques déjà engagées par l’UE ; un diagnostic de leurs effets insuffisants sur les comportements des entreprises ; un programme précis de nouvelles décisions à prendre et des politiques à conduire.
- p69
- L’obligation ou la dette des entreprises à l’égard de la société poussent celle-ci à réagir. Starbucks Coffe a créé une assurance sociale pour son personnel en présentant cette politique de fidélisation comme un acte fort de responsabilité. … ceci n’aurait aucun sens pour une entreprise européenne, puisque dans la plupart des pays exisetent des système publics de couverture sociale.
- Mc Donald’s, Gerber et Mc Cain Foods, afce aux craintes suscitées par les OGM ont volontairement renoncé à l’emploi de produits qui en contenait. Aux Etats-Unis, la FDA, Food and Drug Administration autorise une liste de 58 OGM, 18 sont autorisés par la Commission européenne dans l’UE, la France ayant déclaré un moratoire.
- Tout le monde connait le célèbre « M » du logo McDonald’s. Pourtant le géant américain a changé plusieurs fois d’identité visuelle et de signatures. Un bon cas d’école en terme de branding de marque et une vraie success story à étudier ! Creads décrypte pour vous le logo McDonald’s et sa nouvelle campagne d’affichage ;) LOGO MCDONALD’S : UNE IDENTITÉ GRAPHIQUE FORTE. CREADS DÉCRYPTE ! L’origine du nom McDonald’s provient des frères Richard et Maurice McDonald qui ont fondé le premier restaurant en 1937. Le logo se compose de 2 arches dorées, formant la lettre « M », qui peuvent aussi symboliser des frites de par leur couleur jaune. Les arches sont censées représenter la tanière dans laquelle on se réfugie pour prendre un bon repas. Depuis 2009, le logo McDonald’s est passé sur fond vert. En effet, face à la monté grandissante d’une prise de conscience envers la préservation de l’environnement, le géant américain se devait de s’adapter ! Un rebranding qui a permis à la marque de véhiculer un message positif en faveur de la nature et de l’environnement, de moderniser son symbole, de marquer les esprits et bien sûr, de s’inscrire auprès des consommateurs comme une marque jeune et flexible qui sait s’adapter en toute circonstance.
- Une crise structurelle systémique secoue l’économie planétaire : La régulation publique fait progressivement sont entrés dans les entreprises pour une gouvernance mondiale du business. Notre conception du monde nous interdit le monde de demain: Yannick Roudaut* at TEDxNantes. Dans son ouvrage intitulé « COLLAPSE », Jaret DIAMOND identifie 5 facteurs d’effondrement/ (*) Yannick Roudaut est un « décloisonneur intellectuel ». Spécialiste des marchés financiers pendant 15 ans (journaliste à BFM, Bloomberg TV, Le Figaro...), en 2007, il a pris un virage intellectuel et professionnel en pleine crise des subprimes. Prenant conscience de « l'insoutenabilité » de notre monde, il décide alors de consacrer son énergie à la recherche d'un modèle économique durable. Aujourd'hui, conférencier, auteur (L'Alter Entreprise en 2008) et entrepreneur, Yannick crée des passerelles entre le monde de la finance et les ONG, l'économie, l'écologie, la philosophie et les questions sociales/sociétales. Son approche complexe et transversale lui permet de réfléchir à des modèles économiques alternatifs soutenables. Depuis six ans, Yannick sillonne la France, l'Europe et parfois le monde, pour sensibiliser les citoyens et les dirigeants d'entreprises à la nécessité d'envisager l'avenir sous le prisme Economie-Ecologie-Social. Ses réflexions ont récemment été présentées au Conseil Economique Social et Environnemental dans le cadre d'un travail sur « La Compétitivité de la France ». Chroniqueur au journal Le Monde, Yannick Roudaut, co-dirige le cabinet nantais Alternité, spécialisé dans la veille, la sensibilisation et l'accompagnement des entreprises dans la construction d'une stratégie d'entreprise qui soit durable et prospective.
- Intervention de Yannick ROUDAULT : « Notre conception du monde ,ous interdit le monde de demain » TedX Nantes. « Le village mondial est sous la menace (Jared DIAMOND, in « Collapse ») : 1/ le facteur environnemental ; nous avons infligé des dommages environnementaux parfois irréversibles ; 2/ le dérèglement climatique : toutes les grandes civilisations ont fait face à ces dérèglements ; ce qui affaiblit les écosystèmes, provoque des pénuries de ressources ce qui destabilise la société avec des conséquences économiques, géopolitiques, sociales, … ; 3/ la résurgence des conflits militaires ; elle découle des 2 1ers facteurs ; 4/ le délitement des alliances diplomatiques et commerciales. Plus ça va mal, plus les alliances d’hier volent en éclat. C’est ainsi que de vraie questions se posent quant au devenir même de « l’ UNION EUROPEENNE » ; 5/ l’aveuglement de nos élites ; les élites sont incapables d’expertiser la chute de leur monde, de changer leur prisme d’analyse. Résultat : elles mènent une politique de caste politique qui précipite l’effondrement d’un monde. La fin d’un monde n’est pas la même chose que la fin du monde. Nous vivons une période historique. Il va falloir réinventer les choses. Comme lors de la Renaissance. Au 21ème s., sommes nous à la veille d’une renaissance ?
- Vivons-nous une nouvelle renaissance ? Les facteurs d’une renaissance sont-ils réunis ? Ils sont : 1/ une nouvelle appréhension du monde ; au 15ème s, Christophe Colomb découvre les Amériques, l’homme découvre l’immensité de la planète TERRE ; or depuis qq décennies, on découvre la finitude du monde. La planète est très petite en termes de ressources, de capacité, si on garde le modèle économique actuel ; … nous avons bien une « nouvelle appréhension du monde » ; 2/ la renaissance est une période de forte créativité (Léonard de Vinci, Peintres Flamands ) ; nous connaissons une période similaire : impression 3D, etc… 3/ la renaissance n’a pas été qu’une période de créativité, elle a aussi été une période de violence : guerre des religions, guerres civiles, extermination des Amérindiens, esclavagisme ; à notre époque : des violences quotidiennes, des assassinats dans des écoles, le terrorisme, … 4/ On doit à Guthenberg l’invention de l’imprimerie, qui a changé radicalement la diffusion de a connaissance dans le monde européen, puis le reste du monde. Aujourd’hui, un nel outil technologique permet de disposer de la connaissance du monde … dans une seule main ; 5/ Une renaissance, c’est le fait que ttes les certitudes de l’humaniité ont volé en éclats. De Aristote à Ptolémée et à la Renaissance : la terre était plate, … quiconque osait contester cette vérité acquise non négociable, avait à faire à l’inquisition. Copernir et Galilée ont osé dire q la Terre n’était pas plate et pas au centre du monde. Commet-on nous la même erreur ? Nos certitudes vont les voler en éclats dans les prochaines années ?
- 3 vérités acquises : - selon laquelle la croissance serait le seul moteur de l’économie. En grec, le mot économie signifie : « gestion des ressources », du domaine, de la maison. Et pas forcément croissance ; selon laquelle la croissance est infinie dans un monde fini, de plus en plus petit, puis qu’on est de plus en plus nombreux, avec moins de ressources. le nécessaire l’exploitation et sacrifice du vivant au service de cette croissance ; on s’est octroyé le droit à polluer, à empoisonner. Les gens qui remettent en cause ces dogmes sont peut-être encore aujourd’hui considérés comme les hérétiques d’hier. Remettre en cause un système qui nous profite à tous n’est pas chose aisée. Or le chemin pris depuis 2 siècle nous conduit vers l’ IMPASSE TRAGIQUE. Jonaz ajoute : « De tte façon, la nature finira par apporter son ultime veto ».
- Depuis Descartes : « L’Homme est le seul maitre et possesseur de la Nature. » Nous dominons la Nature et la façonnons comme nous le voulons. Depuis cette pensée cartésienne, nous considérons le vivant comme un puit sans fond dans lequel nous puisons à l’infini. Or cette nature on la considère comme extérieure à l’homme. Michel <Serres : « La notion d’ENV ns pose Pb. Cela suppose que l’H est posé, en dehos d’un environnement. Nous sommes détachés de la Nature. Tant que nous n’aurons pas décider de nous RE-LIER à la nature, nous ne nous en sortirons pas.
- Or cette nature on la considère comme extérieure à l’homme. Michel Serres : « La notion d’ENV ns pose Pb. Cela suppose que l’H est posé, en dehors d’un environnement. Nous sommes détachés de la Nature. Tant que nous n’aurons pas décider de nous RE-LIER à la nature, nous ne nous en sortirons pas. Faire AVEC la Nature, et non contre, ou sans elle.
- Comment va-t-on devoir nous y prendre ? Il va falloir organiser une nouvelle controverse. La dispute, le débat mondial. En 1550, à Valallolid, une dispute pour savoir, en Espagne, si les Amérindiens étaient des humains ou non ? Au 21è s, cette nelle controverse aura pour but de déterminer quels sont les seuils de tolérances de la nature vis-à-vis de l’activité humaine ? Avons-nous le droit de tuer l’avenir de nos enfants et de détruire leur patrimoine commun ? Cette nelle controverse nous permettra de rédiger la déclaration universelle des Devoirs de l’Homme envers la nature La déclaration des Droits de l’Homme est la pierre angulaire du monde d’aujourd’hui. Celle-ci sera celle du monde de demain. Les gens qui aspirent à une autre monde, à de nouvelles valeurs, sont peut-être les chrétiens des romains disparus.
- Le fait d’être connecté nous permet de lancer une controverse et de construire le monde de demain.
- Nous avons vu : 1/ comment la notion de Responsabilité sociale est née au Etats-Unis au début du 20ème s. en même temps que la fonction de manager et les programmes destinés à les former dans les premières Business Schools. 2/ comment la RSE assure une interface nécessaire entre l’entreprise et la société, et comment ce rôle : * se développe de façon proportionnelle à la croissance spectaculaire du pouvoir des firmes sur la société * ce qui entraîne l’incorporation de champs disciplinaires nouveaux à l’intérieur du management * en particulier des dimensions qui varient avec les diverses cultures, au sens historique et géographique, comme l’éthique. 3/ le paradoxe d’une réappropriation européenne de la RSE qui ouvre un débat transatlantique fort au début du 21ème s. : LA RSE construite par les entreprises, … ou la PRODUCTION COLLECTIVE de multi-stakeholder, réunis soit à l’initiatiive des entreprises, soit à l’initiative du pouvoir politique qui en prendrait ainsi la maîtrise A la fin des années 1990, la RSE était perçue en France comme une mode venue d’outre-atlantique, destinée à passer. Nous savons aujourd’hui que c’est une perception erronnée : la RSE est une tendance lourde pour la majorité des auteurs du monde : une abondante littérature managériale et philosophique souligne son caractère historique et culturel.