Les muqueuses buccales sont originales par deux caractères :
- L’humidification permanente par la salive ;
- Le turn over très rapide des cellules épithéliales (25 jours au lieu de 50 à
75 jours pour l’épiderme).
Elles sont constituées d’un épithélium malpighien reposant sur un chorion
conjonctif. Cette structure histologique est sujette à d’importantes variations
morphologiques et topographiques liées à des fonctions différentes. Ainsi, On
reconnaît 3 types de muqueuses buccales:
Type 1 : La muqueuse bordante: faces internes des joues, des lèvres, le
palais mou, le plancher buccal, fond du vestibule, les muqueuses
alvéolaires, les faces ventrale et latérales de la langue.
Type 2 : La muqueuse masticatoire: la gencive et la fibromuqueuse
palatine.
Type 3 : La muqueuse spécialisée: tapissant la face dorsale de la langue.
Ont pour rôle:
- d’assurer la protection des tissus musculaire et osseux sous-jacents;
- de jouer un rôle dans la transmission de sensation: chaud ou froid,
sécheresse ou humidité, texture des aliments ou d’objets et goût
présentation PowerPoint sur les technique d'anesthésie en neurochirurgie.ppt
2. Physiologie des muqueuses buccales.pdf
1. 1
Physiologie des muqueuses
buccales
Dr Wafa Nasri-GAHA
AHU en Parodontologie
Faculté de Médecine Dentaire de Monastir
3ème année Médecine Dentaire
Année Universitaire 2020/2021
2. 2
Contents
1. Introduction..................................................................................................................................... 3
2. Physiologie des muqueuses bordantes........................................................................................... 3
2.1. L’épithélium............................................................................................................................. 3
2.2. Le tissu conjonctif.................................................................................................................... 4
3. Physiologie des muqueuses masticatoires...................................................................................... 4
3.1. L’épithélium gingival................................................................................................................ 4
3.1.1. L’épithélium buccal............................................................................................................... 4
3.1.2. L’épithélium sulculaire .................................................................................................... 5
3.1.3. L’épithélium de jonction.................................................................................................. 5
3.2. Le tissu conjonctif gingival :..................................................................................................... 6
3.2.1. La matrice extracellulaire .................................................................................................... 6
3.2.2. Les cellules du tissu conjonctif ........................................................................................ 6
3.2.3. Les fibres du tissu conjonctif ........................................................................................... 7
3.3. L’espace biologique................................................................................................................. 8
4. Physiologie des muqueuses spécialisées......................................................................................... 8
4.1. Les papilles filiformes.............................................................................................................. 8
4.2. Les papilles fongiformes.......................................................................................................... 9
4.3. Les papilles caliciformes, ou circumvallées............................................................................. 9
4.4. Les papilles foliées................................................................................................................... 9
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année Médecine Dentaire Dr Wafa NASRI Année Universitaire 2020/2021
3
1. Introduction
Les muqueuses buccales sont originales par deux caractères :
- L’humidification permanente par la salive ;
- Le turn over très rapide des cellules épithéliales (25 jours au lieu de 50 à
75 jours pour l’épiderme).
Elles sont constituées d’un épithélium malpighien reposant sur un chorion
conjonctif. Cette structure histologique est sujette à d’importantes variations
morphologiques et topographiques liées à des fonctions différentes. Ainsi, On
reconnaît 3 types de muqueuses buccales:
Type 1 : La muqueuse bordante: faces internes des joues, des lèvres, le
palais mou, le plancher buccal, fond du vestibule, les muqueuses
alvéolaires, les faces ventrale et latérales de la langue.
Type 2 : La muqueuse masticatoire: la gencive et la fibromuqueuse
palatine.
Type 3 : La muqueuse spécialisée: tapissant la face dorsale de la langue.
Ont pour rôle:
- d’assurer la protection des tissus musculaire et osseux sous-jacents;
- de jouer un rôle dans la transmission de sensation: chaud ou froid,
sécheresse ou humidité, texture des aliments ou d’objets et goût…
2. Physiologie des muqueuses bordantes
La plus étendue ;
Ce sont des muqueuses flexibles, élastiques reposant sur des muscles;
Se laisse distendre (riche en fibres élastiques).
2.1. L’épithélium
Epithélium non kératinisé, dépourvu de couche granuleuse ;
Le glycogène est abondant dans toutes les couches cellulaires ;
La quantité de collagène au niveau d’un épithélium est inversement
proportionnelle au degré de kératinisation => Epithélium non kératinisé = riche
en collagène avec une activité de collagénase.
• Les mélanocytes: cellules spécialisées, pigmentaires, élaboration de la
mélanine;
4. 3ème
année Médecine Dentaire Dr Wafa NASRI Année Universitaire 2020/2021
4
• Les cellules de Merkel : jouent un rôle dans la transmission de l’influx
nerveux;
• Les cellules de Langerhans: sont impliquées dans la réponse immunitaire;
• Les corps d’Odland: contiennent des phospholipides et des phosphatases
acides, constituant ainsi une barrière protectrice au passage d’eau dans
les couches profondes de l’épithélium;
2.2. Le tissu conjonctif
Tissu conjonctif abondamment vascularisé ;
Contient :
- des fibres de collagène (en nombre réduit) ;
- des fibres élastiques (en grand nombre);
- ces glandes salivaires muqueuses et séreuses;
- du tissu adipeux
Fonctions:
- Fonction d’échange ;
- Fonction immunitaire: cellules de défense (spécifique et non spécifique) ;
- Fonction de réparation : fibroblastes + vaisseaux.
3. Physiologie des muqueuses masticatoires
Elles sont rigides, attachées à l’os sous-jacent et aux dents;
Sensible au toucher, à la température et à la perception de la douleur.
3.1. L’épithélium gingival
L’épithélium qui recouvre la gencive peut être différencié en trois types :
- l’épithélium buccal ;
- l’épithélium sulculaire ;
- l’épithélium de jonction ;
3.1.1. L’épithélium buccal
Il s’agit d’un épithélium pavimenteux, stratifié, kératinisé qui présente des
digitations épithéliales dans le chorion gingival.
5. 3ème
année Médecine Dentaire Dr Wafa NASRI Année Universitaire 2020/2021
5
Il comprend quatre couches. On distingue de la lame basale vers l’extérieur :
Les cellules de la couche basale (stratum germinatum) sont soit
cylindriques, soit cuboïdes et sont en contact avec la membrane basale ;
La couche épineuse (stratum spinosum) de l’épithélium est constituée de
10 à 20couches de cellules relativement larges, polyédriques, munies de
prolongements cytoplasmiques courts. Les cellules sont attachées entre
elles par de nombreux hémidesmosomes ;
La couche granuleuse (stratum granulosum) ;
Les cellules de la couche cornée (stratum corneum), cytoplasme rempli
de kératine.
3.1.2. L’épithélium sulculaire
Il fait face à la dent. Il s’agit d’un épithélium pavimenteux stratifié non
kératinisé.
3.1.3. L’épithélium de jonction
Comporte une couche basale et plusieurs couches supra-basales.
Entoure le collet de la dent comme un anneau.
Au moment de l’éruption dentaire, l’épithélium de jonction se forme à partir de
la fusion entre l’épithélium adamantin réduit et la couche basale de
l’épithélium buccal qui recouvre la crête.
Après éruption, l’épithélium de jonction est continuellement renouvelé par
division cellulaire des cellules de la couche basale de l’épithélium buccal.
L’épithélium de jonction est très large dans sa partie coronaire, environ 15 à 20
couches cellulaires, mais devient plus étroit vers la jonction amélo-cémentaire.
Les cellules sont aplaties avec leurs grands axes parallèles à la surface de la
dent. Leur taille est très importante par rapport au volume tissulaire total. La
largeur des espaces intercellulaires est plus importante que celle des espaces
intercellulaires de l’épithélium buccal.
Le nombre de desmosomes est plus faible dans l’épithélium de jonction que
dans l’épithélium buccal.
6. 3ème
année Médecine Dentaire Dr Wafa NASRI Année Universitaire 2020/2021
6
En microscopie électronique, on peut voir que les cellules basales de
l’épithélium de jonction ne sont pas au contact direct de la dent. Le contact se
fait par l’intermédiaire d’une membrane basale et des hémidesmosomes.
La membrane basale est composée de deux zones : une zone électron-dense
(lamina densa) une zone électron-claire (lamina lucida).
3.2. Le tissu conjonctif gingival :
C’est le tissu prédominant de la gencive, hautement organisé.
Son architecture est à l’origine de la tonicité et la force de résistance
caractéristiques de ces muqueuses ;
Il est composé de fibres de collagène (60%du volume tissulaire), de fibroblastes
(5%), de vaisseaux et de nerfs enchâssés dans une matrice extracellulaire
(35%)).
3.2.1. La matrice extracellulaire
La matrice extracellulaire est essentiellement produite par les fibroblastes bien
que certains constituants le soient par les mastocytes et d’autres composants
dérivés du sang. Elle est le milieu dans lequel les cellules du tissu sont incluses
et elle est essentielle au maintien des fonctions normales du tissu.
Elle est le siège de transport d’eau, d’électrolytes, des nutriments, des
métabolites vers et à partir des cellules du tissu conjonctif.
Les principaux constituants sont : glycoprotéines, protéoglycanes.
3.2.2. Les cellules du tissu conjonctif
Les cellules du tissu conjonctif sont:
- les fibroblastes: ce sont les cellules principales du tissu conjonctif (65%
de la population cellulaire totale). Ils sont situés entre des fibres de
collagène, leur orientation spatiale étant conditionnée par l’organisation
des faisceaux fibrillaires. Le fibroblaste est impliqué dans la production
de divers types de fibres retrouvées dans le tissu conjonctif et dans la
synthèse de la matrice extracellulaire du tissu conjonctif.
Le fibroblaste est une cellule fusiforme ou étoilée.
- Les cellules de défense: myéloïdes (monocytes, macrophages,
leucocytes), lymphoïdes (lymphocytes T et B, plasmocytes), mastocytes
(ils sont responsables de la production de certains composants de la
7. 3ème
année Médecine Dentaire Dr Wafa NASRI Année Universitaire 2020/2021
7
matrice extracellulaire) et cellules accessoires (cellules présentant
l’antigène, plaquettes, cellules endothéliales, cellules dendritiques).
Localisées autour de l’épithélium de jonction.
Protection contre les agressions d’origine bactérienne.
3.2.3. Les fibres du tissu conjonctif
Les fibres de collagènes constituent la composante essentielle du
parodonte.
Ces fibres confèrent à la gencive une forme stable et une résistance aux
tractions et aux forces mécaniques.
Selon leur insertion et leur trajet à travers les tissus, les faisceaux
orientés dans la gencive peuvent être divisés en plusieurs groupes (fig.)
- les fibres dento-gingivales sont incluses dans le cément de la partie
supra-alvéolaire de la racine et se projettent, à partir du cément, en
éventail vers les surfaces tissulaires gingivales libres vestibulaire, linguale
et inter proximale. On distingue les fibres coronaires, horizontales et
apicales.
- Les fibres circulaires sont des faisceaux de fibres qui suivent un trajet
dans la gencive libre et encerclent la dent de la manière d’une bague.
- Les fibres dento-périostées sont incluses dans la même portion de
cément que les fibres dento-gingivales mais elles suivent un trajet en
direction apicale par rapport aux crêtes osseuses alvéolaires vestibulaire
et linguale et se terminent dans le tissu conjonctif de la gencive
adhérente.
- Les fibres alvéolo-gingivales: S’insèrent au niveau de la crête alvéolaire
et se termine au niveau de la gencive libre
- Les fibres transeptales s’étendent entre le cément supra-alvéolaire de
deux dents adjacentes. Elles présentent un trajet droit à travers le
septum interdentaire conjonctif et sont incluses à chaque extrémité dans
le cément de chaque dent adjacente. Elles sont responsables de la
consistance ferme de la gencive marginale.
Les fibres élastiques : présentent dans le tissu conjonctif mais
uniquement en association avec les vaisseaux sanguins.
8. 3ème
année Médecine Dentaire Dr Wafa NASRI Année Universitaire 2020/2021
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Les fibres réticulées : sont présentes aux interfaces entre épithélium et
tissu conjonctif.
Les fibres oxytalanes : de longues fibrilles minces, rares au niveau du
conjonctif gingival.
3.2.4. Fonctions
Le tissu conjonctif possède 3 fonctions :
- Fonction d’échange
- Fonction de défense
- Fonction de réparation
3.3. L’espace biologique
L’espace biologique a été décrit pour la 1ère fois en 1961 (Garguilo et al.),
comme la zone de jonction gingivo-dentaire, regroupant l’épithélium de
jonction ainsi que l’attache conjonctive sous-jacente.
Il est aujourd’hui admis que pour conserver la meilleure santé parodontale
possible, il ne faut pas agresser cet espace biologique.
4. Physiologie des muqueuses spécialisées
Localisée au niveau dos de la langue.
Partiellement flexibles mais possèdent un attachement collagénique et une
grande résistance mécanique.
Elle s’individualise par la présence de nombreuses papilles sensibles aux goûts.
Il existe 4 groupes distincts de papilles linguales. Chaque groupe présente ses
propres caractéristiques structurales et une distribution particulière :
4.1. Les papilles filiformes
Sont des élevures coniques (≈2 mm), avec un axe conjonctif mince,
revêtu d'un épithélium très kératinisé. Elles sont dispersées sur toute la
surface du dos de la langue.
Le tissu conjonctif est relativement fibreux et pourvu d’une riche
vascularisation.
L’épithélium ne contient pas de bourgeon de gustatif. Il est kératinisé (les
extrémités des papilles présentent un degré de kératinisation plus
accentué qu’à leur base).
9. 3ème
année Médecine Dentaire Dr Wafa NASRI Année Universitaire 2020/2021
9
Leur structure particulière et leur grand nombre, conduisent à la
formation d’une surface dure et abrasive, impliquée dans la compression
des aliments contre le palais dur.
4.2. Les papilles fongiformes
Beaucoup moins nombreuses que les précédentes, en forme de
champignon (2 mm de hauteur) sont plus larges à leur extrémité
supérieure qu'à leur base.
Elles sont intriquées aux papilles filiformes et prédominent sur les bords
de la langue.
Le tissu conjonctif qui leur sert d’armature est très vascularisé.
Kératinisé sur le sommet, non kératinisé sur les côtés.
Les crêtes basales épithéliales sont très marquées.
Contiennent des bourgeons gustatifs, localisés au niveau de la surface
papillaire supérieure.
4.3. Les papilles caliciformes, ou circumvallées
7 à 14 papilles. Volumineuses 3 mm de diamètre et 1 mm de hauteur, en
forme de champignon. Disposées en « V », à l’extrémité postérieure du
corps de la langue.
Entourées à la base par un sillon profond au fond duquel s'abouchent les
glandes salivaires accessoires séreuses.
Elles contiennent des bourgeons gustatifs aux nombre de plusieurs
centaines par papilles.
4.4. Les papilles foliées
Plutôt que des vraies papilles, il s’agit de 3 à 10 replis, parallèles entre
eux, situés sur les bords latéraux postérieurs du corps de la langue
Chez l’homme adulte, elles sont soit absentes soit rudimentaires.
L’épithélium de recouvrement n’est pas kératinisé.
Elles contiennent des glandes salivaires séreuses et des bourgeons de
goût.