En 1982 Alexander A. Borbély a publié A two process model of sleep regulation » dans Human Neurobiology. Cet article cité plus de 1000 fois dans des papiers prestigieux a été génial dans la vision de la régulation du sommeil. Pour la première fois était pris en compte à la fois le besoin de sommeil sous forme d’une accumulation de substances de sommeil qui était en lien avec un process homéostasique et la régulation cyclique, circadienne, du sommeil. Ce modèle a été travaillé dans tous les sens par des chercheurs de tous les pays à la fois pour comprendre comme l’homme réagissait à la privation de sommeil, mais aussi comment il évoluait avec l’âge ou lors de pathologie comme la dépression.
Près de 30 ans plus tard, la simplicité et l’adaptabilité de ce modèle à la clinique en fait encore un outil d’actualité pour la réflexion des observateurs et des chercheurs.
4. Aristote
… ce n'en est pas moins une loi nécessaire
que tout être qui veille puisse aussi dormir;
car il est impossible d'être toujours en
activité.
5. Aristote
…pour tous les organes qui ont quelque
fonction naturelle à remplir, quand on
dépasse le temps durant lequel ils peuvent
satisfaire à cette oeuvre, quelle qu'elle soit, il
faut nécessairement qu'ils tombent dans
l'impuissance
6. Flow of animal spirits in the brain determines sleep and waking (Descartes 1662)
Flaccid in sleep
Distended in waking
14. Cela semble indiquer l’existence d’un sommeil superflu,
c'est-à-dire tel qu’il pourrait faire défaut sans inconvénient,
prolongeant le sommeil nécessaire, dont le minimum
strictement indispensable est évidemment difficile à
déterminer, à cause de la compensation probable des
diminutions de durée par des augmentations de
profondeur.
Henri Piéron: Le Problème physiologique du sommeil, 1913
36. Processus S pendant l’éveil
S u b jec t 1 8
200
180
160
140
120
100
80
60
40
20
0
0 10 20 30 40 50
37. Theta activity in the waking EEG
is associated with sleepiness
n=8
-400
200
Self-rated alertness [%]
Theta power [%]
-200
150
0
100
200
0 9 18 27 36 0 9 18 27 36
Time awake [h]
Finelli et al., 2000
38. EEG dynamics in sleep and
waking are related
200
subject 11 subject 18
200
Theta power [%]
150
SWA [%]
SWA baseline 150
100
SWA recovery
50 100
Theta power in waking
0
23 7 15 23 7 15 23 7 23 7 15 23 7 15 23 7
Time of day [h]
Finelli et al., 2000
39. Dual EEG markers of human sleep
homeostasis
200
n=7
baseline to recovery [%]
Increase of SWA from r = 0.851
S 11 p = 0.015
S 02
S 07
S 14
S 10
S 16
S 05
S 18
100
2 4 6 8
Rise rate of theta power
in waking [% / h]
Finelli et al. (2000) Neuroscience 101(3), 523-529
41. Delphin Mensch
Anstieg von Theta
im Wach EEG [% / h]
Zunahme von LWA im Schlaf EEG
von Kontrolle zu Erholungsnacht [%]
42. Vibratory stimulus of the dominant hand
interhemispheric shift of Whisker stimulation
delta power over somato-
sensory cortex towards
in rats & mice
contralateral hemisphere
3
EEG asymmetry (0.75-4.5 Hz)
*
(deviation from baseline)
Effects on sleep EEG
(% OF IPSILATERAL 2-h INTERVAL)
0
EEG POWER DENSITY IN NREMS
*
110
-3
1 2 3
NREMS episode
* *
105
Kattler et al., 1994
100
Vyazovskiy et al., 2000 1 2 3
Vyazovskiy et al., 2004 2-h INTERVALS
47. Mammifères Drosophila
Comportement
Seuil d’éveil
Rythme circadien
Homéostasie
Durée
Homéostasie
Intensité
Performance
diminuée après
privation de
sommeil
48. C’est dans les groupes qui présentent plus ou moins
sporadiquement des phénomènes de sommeil, en
particulier chez les insectes, les céphalopodes et les
poissons, que l’on devra étudier les formes
élémentaires de cet état de relâchement des fonctions
motrices, complété par uns suspension plus ou moins
accentuée des fonctions sensorielles qui caractérise le
sommeil.
Henri Piéron: Le Problème physiologique du sommeil, 1913
49. Synaptic homeostasis hypothesis
Wakefulness Sleep
Tononi and Cirelli, 2003, Brain Res Bull; Tononi and Cirelli, 2006, Sleep Med Rev
50. Ou bien le sommeil a apparu lorsque l'usure ou la
fabrication intra-organique de déchets n'a plus été
compensée par l'assimilation ou par l'élimination.
… Pour rétablir l'équilibre, il a naturellement fallu que des
phases de réparation ou d'accumulation d'énergie
succédassent aux phases d'activité.
Edouard Claparède
Esquisse d'une théorie biologique du sommeil. 1905
51. Modèle à deux processus
Borbély AA. A two process model of sleep. Human Neurobiol. 1 (1982) 195-204
Total Citations 1046 (Feb. 2010)
400
300
Nb. of citations
200
100
0
1985-89 1990-94 1995-99 2000-04 2005-09
Years
52. Ph D Postdoc
Peter Achermann PD UZH Péter Alföldi Univ. Szeged
Daniel Aeschbach Harvard Med.School Kimberly Cote Brock Univ., Canada
Daniel Brunner Schlafmed. Zentrum Derk-Jan Dijk Univ. Surrey
Zürich Helen Driver Queens Univ., Canada
Christian Cajochen Univ. Basel Takuro Endo Univ. Sapporo
Tom Deboer Univ. Leiden Julie Gottselig Harvard Med. School
Luca Finelli Novartis, Basel Oskar Jenni* Kinderspital Zürich
Paul Franken Univ Lausanne Caroline Kopp Univ. Basel
Reto Huber Univ. Wisconsin Oleg Lyamin VA GLAHS Sepulveda,
Hanspeter Landolt PD UZH CA
Corinne Roth Inselspital Bern Ferenc Obál† Univ. Szeged
Irene Tobler Tit. Prof. UZH
Vlad Vyazovskiy Univ. Wisconsin
Esther Werth Neurolog. Klinik USZ
Notes de l'éditeur
En durée, les évolutions sont plus impressionnantes au début de la vie qu ’après 20 ans…par contre le rythme, et l’architecture vont effectivement beaucoup changé. Qu ’est-ce que l’architecture ?
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Donc cette rythmicité n’est pas simplement liée à la rotation de la terre autour du soleil.
Pourtant, son action n ’est pas que bénéfique, la lumière et plus spécifiquement ses rayons UV ont pour effet de casser les liaisons entre les atomes, et donc d’entrainer des dégâts notamment au niveau de l’ADN. Le risque de transformation mutagène est alors important d’où la nécessité aussi de se protéger des rayons du soleil pour se donner un temps de réparation.
La lumière agit sur notre cerveau par des voies particulières. Elle arrive sur la rétine où son intensité est perçue par les cellules ganglionnaires de la rétine. De là les fibres nerveuses se rendent directement vers une toute petite région de l ’hypothalamus, le noyau supra-chiasmatique, véritable horloge interne de notre organisme. Une seconde structure joue un rôle important, l ’épiphyse qui secrète la mélatonine. Des voies indirectes partent de noyau supra chiasmatique pour aller à l’épiphyse, via le ganglion cervical supérieur. Ainsi la lumière inhibe la sécrétion de mélatonine. Lorsque la mélatonine est libéréeelle agit en retour sur le NSC, et diffuse à tous l ’organisme où elle va agir sur les cellules pour entrainer la synchronisation des rythmes.
Ainsi une lumière forte le matin a pour effet d ’avancer les horaires de sommeil plus précocement , alors qu’une lumière forte le soir aura un effet inverse.
Globalement dans notre société et dans les modèles de sociétés industrialisées, on se couche de plus en plus tard, sans obligatoirement se lever beaucoup plus tard, sauf le week-end, et tout comme l ’adolescent. De plus en plus s’affirme le désir que tout est possible à tout moment du jour et de la nuit … certains souhaiteraient accéder aux services : achat, loisir, et même service public, sans limitation d’horaires. C’est ce qui se fait en Chine où il n’y a guère qu’aux alentours de 3 heures du matin que l’activité grouillante de la ville diminue. Certaines grandes chaines hôtelières prévoient de faire des chambres sans fenêtres avec des services disponibles 24h/24 où les dormeurs contrôleront eux même la lumière pour être plus proche de leur « temps interne ». Sur le plan professionnel la mondialisation impose aux entreprises une présence partout dans le monde. Cadres, consultants, dirigeants bougent d’un point à l’autre de la planète au rythme des jet lags désynchronisant
Important réseau social il a d ’abord fasciné les adolescents mais très rapidement a atteint une population qui semblait en retrait, les retraités. Actuellement 60 % des français âgés de 15 à 34 ans utilisent internet tous les jours ou presque dans le cadre de leur temps libre alors que les retraités représentent 7% des utilisateurs quotidiens . Au travers de nos consultations nous voyions peu à peu le comportement de nos patients changer. L’ordinateur remplace ou fait suite au traditionnel film ou émission à la télévision. Pratiques Culturelles 2008, Ministère de la Culture et de la Communication 2009
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Ainsi on sait que la durée de sommeil est variable, spécifique à l’individu , avec des besoins très différents allant de très peu de sommeil – le record est de 3h30 par nuit- à beaucoup de sommeil, définissant des courts dormeurs (moins de 6h) et des long dormeurs (plus de 9h). Ainsi un individu donné est caractérisé par une durée de sommeil optimale au dessous de laquelle il n’est pas bien, mais, ce qui est moins bien connue, au dessus de laquelle il se sent pas bien non plus. Dormir plus que de besoin n’est finalement pas mieux . Ce sommeil trop long se traduit par un réveil le matin de mauvaise qualité avec le sentiment d’être mal réveillé, encore très engourdi. Nous avons tous fait ce genre d’expérience un dimanche matin de grasse matinée où l’on cherche absolument à prolonger son sommeil, sans réaliser qu’on est en fait beaucoup plus mal que lorsqu’on s’était réveillé à l’heure habituelle.
Le record en ce domaine a été réalisé en 1964 par Randy Gardner, un étudiant de 17 ans , qui a pu tenir 11 jours et demi dans avec, comme le raconte William Dément, encore de bonnes performances physique et intellectuelles à la fin de la période de privation. Outre le facteur de résistance au sommeil caractéristique individuelle indéniable, des facteurs motivationnels vont jouer un rôle fondamental. En particulier la notion de danger change considérablement les choses. Ainsi en situation de catastrophe ou lors de course en navigation solitaire, l’individu est capable de mobiliser des ressources et une énergie hors du commun pour lutter contre le sommeil car sa survie en dépend.