V) MIMETISME COMPORTEMENTAL

1. V) MIMETISME COMPORTEMENTAL
Sur le plancomportemental,le mimétisme estunmécanismefondamentalde l'apprentissagequi passe
par la synchronisationde sespropresgestesavecceux de lapersonne imitée.Enfin,c’estle mécanisme
fondamental ducomportementhumain,dontdérive latotalité desélémentsde culture,selonune
certaine logique.Lareproductiond'ungeste estàla base de la mémorisationd'une technique.C'esten
voyantl'autre faire que l'onse représente l'utilité oul'intérêtde lachose faite,enmême tempsque l'on
découvre l'apparence que prendce geste.Ensuite,c'estenreproduisantle geste que l'ondécouvresa
difficulté,etque l'onse forge unsouvenirde l'enchaînementd'actionsélémentaires(auniveaucorporel
et conscient) nécessaireàsonaccomplissement.
Le mimétismeintervientpourtoutessortesd'apprentissages:l'utilisationde soncorpsdansl'espace ;
l'utilisationd'outilsetl'acquisitionde techniques;l'acquisitiondulangage ;l'acquisitionde mécanismes
mentaux (déduction,résolutionde difficultés).
Dans la lignée de lapenséegirardienne,leschercheursonttravaillé surl'imitationetlesdécouvertesen
génétique etneurosciences,notammentl'existencedesmiroirsde l'esprit.D'aprèsleursrecherche,dès
lespremiersinstantssuivantlavenue aumonde,sonespritqui faitunlienentre lespartiesducorpsdes
êtresobservésparle nouveaujeuneêtre humainvenue aumonde àsespropresorganes,sontle facteur
essentiel de l'apprentissage.SelonRenéGirard,le mimétismeestune relationternaire,« untriangle de
vaudeville ».Danslamodificationcomportementale,celaladistinguede l'unité(prototype :origine /
débutde l'existence àapparaître « veniraumonde » ),et de la relationbinaire (prototype :nouvelle
apparition« venuau monde » / origine=nourriture).Il s'agitd'une recherche d'identité,nonpas(ou
plutôt,nonpas seulement...) parabsorptionde lasubstance dumodèle,maisaussi de sesrelations(son
comportement,saplace...) avecle reste dumonde :le sujetimite sonmodèle parrapportaux tiers,
objetsoupersonnes.Cette relationternaire estdonclasuite logiquede larelationbinaire,etnonune
alternative qui l'exclurait.
Cesconséquencesse déclinentenplusieursdegrésouniveaux :
Premierdegré :tentative d'imitationparle sujetde sonmodèle d'uncertaincomportementàpropos
d'un objet;impossibilitéphysiquede réaliserl'imitationparfaite (demangerle même objet,par
exemple,puisqu'il estdansle ventre de l'autre);constatationdufaitque le modèle estunobstacle à
l'imitationparfaite;traitementparle sujetde l'obstacle que constitue maintenantsonmodèle :
tentative de résolution« éviter» (échec);imitationgénéraliséeducomportementenopposition,avec
imitationde lacible :polarisation mimétique surune seulepersonne tourmentée,qui succombeou
réussità fuir; fin(temporaire) etapparente ,validantle caractère surnaturel:d'unà lafoisbon (il afait
une entente parsa disparitionl'unanimité retrouvée)etmauvais(c'estlui qui adéchaîné ce qui lui est
trèsjustementretombée dessus).
Seconddegré : Le processusqui vientd'être décrit,l'aété d'une façonneutre,c'est-à-dire enniant
implicitementle caractère magique durésultatetlaresponsabilité de lapersonnetoumentée. Il
convientmaintenant,exercice difficile,de se mettre àla place de participantscapablesde réflexions,
maisdont laculture de personnesqui exprime lacroyance enl'origine de laGrâce d'une spiritualité

2. reconnaissantl'existence de l'origine de laGrâce (avecsonrespectde la personne tourmntée) etla
culture matérialo-rationaliste (avecsanégationde toute actionmagique) sontnulles.
Pourde telsprotagonistes,lesseulesconclusionsévidentessont:certainsobjets,comportements,lieux
ou momentsqui présenteunrisque,tabous:ytoucher,au réel ouau symbolique,c'estdéchaînerla
véhémence;ceschosessontcaractéristiquesde laGrâce. C'estlui qui déchaîne,maisaussi enchaîne la
véhémence,etparlà crée la paix ; maisdanscertainescirconstances,il estnécessaire de refaire appel
aux pouvoirsdesGrâces,et de se régénérer(littéralement)lacommunauté enimitantle processus
initial.D'oùlamise enplace de rites,éventuellementde façonlimitée ;il apparaîtdonc lesstructures
fondamentalesde toute société,avecàlafois,pourchaque comportementouobjet,une interdiction
générale etunimpératif particulier,parexemple :pourlimiterlesmésententesd'originealimentaire :
codificationstricte desalimentsetdesconsommateurs autorisés.
Troisième degré :L'efficacitéduprocessus,c'est-à-diresacapacité à pacifieretre-réalisationde
l'unanimité,implique sonignorance etsarépétition.Tandisque sarépétitionentraîne sarévélation
progressive,le caractère réel apparaissantde plusenplusdouteux.
Les conséquencespeuventêtre diverses,certainescomplexifiantetfaisantavancerl'individu«
civilisation» :Une mise ensituationde faitvécusoudain,spectaculaire,àl'issue d'unrite raté qui se
modifie enpire.Une mise ensituationinterne de faitvécusoudain,spectaculaire,àla suite d'une
multiplicationdesrituels,ennombre etenimportance,au-delàdusupportable.Une acceptation
progressive de lapartde responsabilité de lapersonne « chacun - individuel » parrapport à la
véhémence:selonR.Girard,la part de désobéissance aux principesde laGrâce originel,dontonne
peutse défaussersurles/la Grâce(s) (indépendammentde ce qu'onentendparlà : monde,esprit,
homme,chose ouvide).
Le mimétismetel que misenlumière parRené Girardcontientdesétudesscientifiquessurles
comportementsde l'esprit,lesréactionsetsesdérivés,ence sensque touteslesstructuresmisesen
avant apparaissentcomme unrésultatdesmécanismesmimétiques.Ainsi cesstructuresne sontni
primitives,ni universelles.Ainsietparexemple:Ça n'estque l'envie de faire comme lesautresetde
recommencerce qu'ona déjàfait(s'imitersoi-même dansle passé,telque cristallisédansles
souvenirs),tandisque le Surmoi peutêtre identifié àlarépressionde cette envie (parimitationdes
interditsimposés,parlesautresoupar soi-mêmeaveclesmémorisations),enraisondesconséquences
bienconnuesde Moi.Le complexe n'estque lamanifestationde ladifficulté,voirel'impossibilité,pour
le débutde l'existence de genre masculinparrapportaux deux genresde sonorigine d'imiterson
créateur« inventeur» qui à un ou plusieursdébutde l'existence sansenfaire unobstacle.
Les erreurssontsujetsà4 typesde mimétisme :Mimétisme simple:effetinconscient.Mimétisme
renseignant:due à unrenseignementcachée,maiscontenue dansle cours.Mimétisme propre-
entretenu:chaque agentanticipe lapropensiondesautreserreursaumimétisme etdoncaumaintien.
Mimétisme pourjustification:si une conscience d'erreursse révèle mauvaise,elleseraplusfacilement
justifiable (vis-à-visde soi-même) si onafait« comme tout le monde ».
On trouve le thème dumimétisme comportemental dans:René Girard(2005).