Le docteur Philippe L’hereec rappelle brièvement ici certaines des hypothèses et axiomes, devenus classiques et communément admis, des théories de la communication et leur lien avec les soins.
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Le docteur Philippe L’hereec rappelle brièvement ici certaines des
hypothèses et axiomes, devenus classiques et communément
admis, des théories de la communication et leur lien avec les soins.
(1)Cf. en particulier . Watzlawick, ‘’Une logique de la communication’’, Le Seuil, 1972
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3. 1. A l’exemple de l’étude de la sémiotique, il est commode de subdiviser l’
étude de la communication humaine en trois domaines étroitement
interdépendants : la syntaxe, la sémantique et la pragmatique. Dans le
cadre de la communication humaine, le premier domaine recouvre les
problèmes de la transmission de l’information.
Le problème de la convention nécessaire à tout échange d’information et
celui du sens sont l’objet de la sémantique. Enfin, la communication affecte
le comportement, c’est là son aspect pragmatique et celui qui nous intéresse
particulièrement ici. Ce domaine met l’accent sur les manifestations
observables de la relation, au sens le plus large du terme, qui unit les
partenaires, en tant qu’elle est médiatisée par la communication.
4. 2. Dans le domaine de la pragmatique, il est admis qu’au cours d’une
interaction tout comportement, et pas seulement le discours, a valeur de
message, c'est-à-dire qu’il est communication. Activité ou inactivité, parole
ou silence influencent les autres qui en retour ne peuvent pas ne pas réagir.
En ce sens, au cours d’une interaction, il est impossible de ne pas
communiquer. Le message, en tant qu’unité de communication, est un
composé éminemment complexe de différents modes d’expression et de
comportement verbaux et non-verbaux.
5. 3. On ne peut pas dire qu’il y a communication uniquement
lorsque celle-ci est intentionnelle, consciente et réussie, c'est-
à-dire lorsqu’il y a compréhension mutuelle. Savoir s’il y a
correspondance entre le message adressé et le message reçu
ouvre aux questions :
➔ de l’adhésion de celui qui communique au message émis
6. Le docteur Philippe L’hereec propose
de reprendre ces propositions dans le
domaine qui nous intéresse, celui des
soins
7. 1. On peut trouver commode, par analogie,
de subdiviser l’acte de soins, en tant que
intéraction entre deux individus, en plusieurs
domaines interdépendants. Le premier
recouvre la technicité de l’acte et renvoie à
l’apprentissage et à la reproduction correcte
de protocoles pré-établis. Le second met
l’accent sur la finalité de l’acte de soins, c'est-
à-dire le but qu’il vise et sa réussite au regard
de ce but.
Le troisième domaine enfin s’intéresse à ce
en quoi un acte de soins affecte le
comportement des partenaires c'est-à-dire
prend valeur de communication, au sens
précédemment défini. Ce domaine que l’on
pourrait, toujours par analogie, nommer la
pragmatique de l’acte de soins, met l’accent
sur les manifestations observables de la
relation qui unit les partenaires, en tant que
celle-ci est médiatisée par les soins.
La pragmatique de l’acte de soins intéresse,
bien que ce soit selon des modalités
différentes, aussi bien les interactions
soignants-soignés que les interactions entre
soignants et les axiomes précédemment
énoncés peuvent s’y appliquer. Rappelons les
brièvement en les replaçant dans ce cadre.
8. 2. Dans une interaction, tout
comportement, et pas seulement le
discours, a valeur de message. En ce
sens, on ne peut pas ne pas
communiquer. Ceci est
particulièrement vrai dans la relation
soignant-soigné où la dissymétrie des
positions donne tout son poids à la
communication non-verbale.
9. 3. L’adhésion au message émis, l’écoute du récepteur et l’analyse des
malentendus sont à la base de tout travail sérieux sur la
communication.
4. La relation entre les partenaires, outre qu’elle s’exprime aussi de
manière non-verbale, est éminemment contingente du contexte dans
lequel se déroulent les interactions.