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L’écriture poétique
I] La versification
La versification, c’est l’ensemble des règles et des techniques régissant l’écriture poétique.
a. Les vers
Chaque vers commence par une majuscule mais ne termine pas forcément par un point. Une vers ne signifie pas
forcément un phrase.
ex : Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j’endure ;
Les vers se composent en pieds (un pied = une syllabe). Chaque vers prend le nom du nombre de pieds qui le
compose. Les vers les plus courants sont :
12 pieds = un alexandrin : « Tout m’afflige et me nuit et conspire à me nuire » - Phèdre de Racine
10 pieds = un décasyllabe : « De qui le corps est de plumes couvert » - Le Temple de l’Inconstance de Jacques
Davy du Perron
8 pieds = un octosyllabe : « Au tournant d'une rue brûlant » - La Chanson du Mal-aimé de Paul Léautaud
Comment compter les pieds : on compte les pieds comme les syllabes.
b. Les strophes
On désigne par ce mot, les différents groupes de vers composant un poème. La strophe n’étant pas un
paragraphe, elle ne commence pas par un alinéa. Le nombre de vers compris dans une strophe lui donne son
nom :
2 vers = un distique
3 vers = un tercet
4 vers = un quatrain
5 vers = un quintil
6 vers = un sizain
Si un vers est isolé, alors c’est qu’il est mis en relief, il faut y porter une attention particulière.
c. Lire un poème
Pour lire correctement un poème, il faut respecter certaines règles :
● Lire le _e : en fin de vers, le _e ne se prononce pas, si le _e est placé juste avant un mot commençant
par une voyelle ou un _e muet, il ne se prononce pas. Devant un mot commençant par une consonne, il
se prononce. ex : « Par la Natur(e), -heureux comm(e) avec une femm(e) » - Sensation de Rimbaud
● Certains sons habituellement prononcés en un seul peuvent se séparer en deux : c’est une diérèse. ex :
« Mais hi-er il m’aborde et me serrant la main » Description d’un repas ridicule de Boileau. Ici, « hier »
qui normalement ne compte qu’une syllabe en compte 2.
d. Les rimes
La rime c’est la répétition de certains sons en fin de vers. Les rimes portent un nom selon leur disposition :
AA-BB = rimes plates ou suivies :
« Je n’ai pas oublié, voisine de la ville,
Notre blanche maison, petite mais tranquille ; » Baudelaire
ABAB = rimes croisées :
« On n’est pas sérieux quand on a dix sept ans.
● Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants!
● On va sous les tilleuls verts de la promenade » Roman de Rimbaud
A - BB - A = rimes embrassées :
« Odeurs de pluie de mon enfance
Derniers soleil de la saison !
A sept ans comme il faisait bon
Après d’ennuyeuses vacances » Automne de René Guy Cadou
II] Les formes fixes
On appelle « formes fixes », les « formes préétablies de poèmes portant des noms particuliers et composés
selon des règles précises qui concerne le nombre, la disposition et, souvent aussi, la répétition des vers et des
rimes ».
À partir du XXe siècle, on voit un abandon progressif des formes fixes préétablies afin de laisser le poète
explorer ses propres rythmes.
Les formes fixes les plus courantes sont :
● la ballade
● le rondeau
● le sonnet
Ici, nous allons nous pencher sur le sonnet grâce au poème de Louise Labé « Je vis, je meurs ».
a. Aux origines du sonnet
Le sonnet est une forme poétique empruntée aux italiens au XVIe siècle et dont le représentant
iconique est alors Pétrarque qui en composera 317. En France, c’est la supposée découverte en 1533 du
tombeau de Laure qui va déclencher à Lyon la mode Pétrarquiste. Ensuite, à la cour, Clément Marot et Mellin de
Saint-Gelais vont adapter de nombreux sonnets italiens en français.
Du Bellay dans dans Défense et illustration de la langue française, recommande cette forme. Ainsi, le
sonnet va se developper de façon croissante dans le pays.
b. Les codes du sonnet
Grâce au poème de Louise Labé « Je vis, je meurs », nous avons un exemple de ce à quoi doit ressembler un
sonnet.
Ainsi, il se compose comme suit : (la suite est une écriture collaborative)
Les deux premières strophes sont des quatrains dont les rimes sont embrassées (A-BB-A), suivi de deux tercets
dont le modèle de rimes est propre au sonnet et se présente comme ceci : c-d-cc-dd (on peut aussi trouver le
modèle suivant : cc-d-e-d-e).
Les vers sont des octosyllabes ou bien des décasyllabes.
III] Quelques figures de style
Une figure de style est le nom donné à un procédé littéraire spécifique, visant à produire divers effets comme
l’amplification, la diminution, l’exagération ou encore de donner une image.
a. Les figures de style propres à la poésie
L’assonance : répétition de voyelles dans un poème qui donne un effet sonore.
ex : Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon coeur
D’une langueur
Monotone
Chanson d’automne de Verlaine
L’allitération : répétition de consonnes donnant un effet sonore correspondant souvent au thème du texte ou à
son univers (vent (f), dureté (d)…).
ex : Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes?
Andromaque acte V scène 5 de Racine
Ici, l’allitération évoque le sifflement émis par les serpents.
b. Les figures de style de la littérature dans son ensemble
On peut classer les figures de style selon l’effet qu’elles produisent.
I. La ressemblance
● Allégorie : sert à représenter une idée abstraite en la décrivant comme un objet ou un
personnage.
ex : Marianne est une allégorie de la République française.
● Comparaison : sert à rapprocher deux éléments ayant un point commun. On parle alors de
comparé et de comparant. La comparaison se fait grâce à un outil grammatical (tel, comme,
ainsi que, pareil à…).
ex : « Et cette terre était proche, et elle lui apparaissait comme un bouclier sur la mer sombre »
L’Odyssée d’Homère
Dans l’exemple ci-dessus, repère le comparant (en vert), le comparé (en rouge) et l’outil permettant la
comparaison (en bleu).
● Métaphore : c’est en fait une comparaison sans l’outil grammatical. On se retrouve donc en
présence d’un comparé et d’un comparant. Lorsque plusieurs métaphores ayant le même
thème se suivent dans le texte, on parle de métaphore filée.
ex : « Un gros serpent de fumée noire »
La peur de Guy de Maupassant
● Personnification : sert à représenter une chose ou un être inanimé sous les traits d’une
personne ou avec des caractéristiques humaines.
ex : « l’Habitude venait de me prendre dans ses bras et me portait jusqu’à mon lit comme un
petit enfant. »
Du côté de chez Swann de Proust
Dans l’exemple ci-dessus, repère en jaune ce qui est personnifié, et en rose les
caractéristiques humaines.
II. Le remplacement
● Antiphrase : sert à énoncer le contraire de ce que l’on pense de façon moqueuse. À l’oral, le
ton est indispensable pour repérer l’antiphrase, à l’écrit on se base sur le contexte.
ex : « Qu’elles sont belles ces chaussettes! » quand vous ouvrez un cadeau de noël qui ne vous plait
pas.
● La métonymie : sert à remplacer un mot par un autre, avec lequel le premier entretient un lien
logique.
ex : « boire un verre » : on désigne ici le contenu (eau, soda, vin…) par le contenant : le verre.
● La périphrase : sert à remplacer un mot par une expression de sens équivalent.
ex : « le Roi-Soleil » = Louis XIV
« la ville lumière » = Paris
III. L’opposition
● L’antithèse : sert à opposer fortement deux termes.
ex : « Ces deux-là, c’est le jour et la nuit! »
● L’oxymore : sert à réunir de façon surprenante, deux termes contradictoires dans une même
proposition.
ex : « le Soleil noir de la mélancolie »
El Desdichado de Gérard de Nerval
Dans l’exemple ci-dessus, repère en vert l’oxymore.
IV. L’amplification
● L’accumulation : sert à énumérer de termes de même catégorie grammaticale pour créer un
effet d’amplification.
ex : « Devant eux, sur de petites tables carrées ou rondes, des verres contenaient des liquides rouges,
jaunes, verts, bruns, de toutes les nuances. »
Bel-Ami de Guy de Maupassant
Dans l’exemple ci-dessus, surligne ou souligne en orange l’accumulation.
● L’anaphore : sert a répéter les mêmes mots en début de vers ou de phrase.
ex : « Qui dit études dit travail,
Qui dit taf te dit les thunes,
Qui dit argent dit dépenses,
Qui dit crédit dit créance,
Qui dit dette te dit huissier »
« Alors on danse » de Stromae
● La gradation : sert à ordonner les termes d’un énoncé dans une progression croissante ou
décroissante.
ex : « C’est un roc! C’est un pic! C’est un cap! Que dis-je, c’est un cap? C’est une péninsule! »
Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand
● L’hyperbole : sert à exagérer certains traits pour mettre en valeur une idée ou un objet.
ex : « Mehdi Med a la sono, sers-moi mon Jack dans un seau d’eau »
« Salade tomates oignons » de Booba
V. L’atténuation
● L’euphémisme : sert à atténuer l’expression d’une idée ou d’un sentiment pour en voiler le
caractère déplaisant.
ex : « Il est parti. » = « Il est mort. »
● La litote : sert à dire moins pour suggérer davantage. On laisse entendre plus qu’on ne le dit.
ex : « Va, je ne te hais point. » : dans cette scène, Chimène fait comprendre à Rodrigue qu’elle l’aime
toujours.
Le Cid acte III scène 4 de Corneille

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  • 1. L’écriture poétique I] La versification La versification, c’est l’ensemble des règles et des techniques régissant l’écriture poétique. a. Les vers Chaque vers commence par une majuscule mais ne termine pas forcément par un point. Une vers ne signifie pas forcément un phrase. ex : Tout à un coup je ris et je larmoie, Et en plaisir maint grief tourment j’endure ; Les vers se composent en pieds (un pied = une syllabe). Chaque vers prend le nom du nombre de pieds qui le compose. Les vers les plus courants sont : 12 pieds = un alexandrin : « Tout m’afflige et me nuit et conspire à me nuire » - Phèdre de Racine 10 pieds = un décasyllabe : « De qui le corps est de plumes couvert » - Le Temple de l’Inconstance de Jacques Davy du Perron 8 pieds = un octosyllabe : « Au tournant d'une rue brûlant » - La Chanson du Mal-aimé de Paul Léautaud Comment compter les pieds : on compte les pieds comme les syllabes. b. Les strophes On désigne par ce mot, les différents groupes de vers composant un poème. La strophe n’étant pas un paragraphe, elle ne commence pas par un alinéa. Le nombre de vers compris dans une strophe lui donne son nom : 2 vers = un distique 3 vers = un tercet 4 vers = un quatrain 5 vers = un quintil 6 vers = un sizain Si un vers est isolé, alors c’est qu’il est mis en relief, il faut y porter une attention particulière. c. Lire un poème Pour lire correctement un poème, il faut respecter certaines règles : ● Lire le _e : en fin de vers, le _e ne se prononce pas, si le _e est placé juste avant un mot commençant par une voyelle ou un _e muet, il ne se prononce pas. Devant un mot commençant par une consonne, il se prononce. ex : « Par la Natur(e), -heureux comm(e) avec une femm(e) » - Sensation de Rimbaud ● Certains sons habituellement prononcés en un seul peuvent se séparer en deux : c’est une diérèse. ex : « Mais hi-er il m’aborde et me serrant la main » Description d’un repas ridicule de Boileau. Ici, « hier » qui normalement ne compte qu’une syllabe en compte 2. d. Les rimes La rime c’est la répétition de certains sons en fin de vers. Les rimes portent un nom selon leur disposition : AA-BB = rimes plates ou suivies : « Je n’ai pas oublié, voisine de la ville, Notre blanche maison, petite mais tranquille ; » Baudelaire ABAB = rimes croisées : « On n’est pas sérieux quand on a dix sept ans.
  • 2. ● Un beau soir, foin des bocks et de la limonade, Des cafés tapageurs aux lustres éclatants! ● On va sous les tilleuls verts de la promenade » Roman de Rimbaud A - BB - A = rimes embrassées : « Odeurs de pluie de mon enfance Derniers soleil de la saison ! A sept ans comme il faisait bon Après d’ennuyeuses vacances » Automne de René Guy Cadou II] Les formes fixes On appelle « formes fixes », les « formes préétablies de poèmes portant des noms particuliers et composés selon des règles précises qui concerne le nombre, la disposition et, souvent aussi, la répétition des vers et des rimes ». À partir du XXe siècle, on voit un abandon progressif des formes fixes préétablies afin de laisser le poète explorer ses propres rythmes. Les formes fixes les plus courantes sont : ● la ballade ● le rondeau ● le sonnet Ici, nous allons nous pencher sur le sonnet grâce au poème de Louise Labé « Je vis, je meurs ». a. Aux origines du sonnet Le sonnet est une forme poétique empruntée aux italiens au XVIe siècle et dont le représentant iconique est alors Pétrarque qui en composera 317. En France, c’est la supposée découverte en 1533 du tombeau de Laure qui va déclencher à Lyon la mode Pétrarquiste. Ensuite, à la cour, Clément Marot et Mellin de Saint-Gelais vont adapter de nombreux sonnets italiens en français. Du Bellay dans dans Défense et illustration de la langue française, recommande cette forme. Ainsi, le sonnet va se developper de façon croissante dans le pays. b. Les codes du sonnet Grâce au poème de Louise Labé « Je vis, je meurs », nous avons un exemple de ce à quoi doit ressembler un sonnet. Ainsi, il se compose comme suit : (la suite est une écriture collaborative) Les deux premières strophes sont des quatrains dont les rimes sont embrassées (A-BB-A), suivi de deux tercets dont le modèle de rimes est propre au sonnet et se présente comme ceci : c-d-cc-dd (on peut aussi trouver le modèle suivant : cc-d-e-d-e). Les vers sont des octosyllabes ou bien des décasyllabes. III] Quelques figures de style Une figure de style est le nom donné à un procédé littéraire spécifique, visant à produire divers effets comme l’amplification, la diminution, l’exagération ou encore de donner une image. a. Les figures de style propres à la poésie
  • 3. L’assonance : répétition de voyelles dans un poème qui donne un effet sonore. ex : Les sanglots longs Des violons De l’automne Blessent mon coeur D’une langueur Monotone Chanson d’automne de Verlaine L’allitération : répétition de consonnes donnant un effet sonore correspondant souvent au thème du texte ou à son univers (vent (f), dureté (d)…). ex : Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes? Andromaque acte V scène 5 de Racine Ici, l’allitération évoque le sifflement émis par les serpents. b. Les figures de style de la littérature dans son ensemble On peut classer les figures de style selon l’effet qu’elles produisent. I. La ressemblance ● Allégorie : sert à représenter une idée abstraite en la décrivant comme un objet ou un personnage. ex : Marianne est une allégorie de la République française. ● Comparaison : sert à rapprocher deux éléments ayant un point commun. On parle alors de comparé et de comparant. La comparaison se fait grâce à un outil grammatical (tel, comme, ainsi que, pareil à…). ex : « Et cette terre était proche, et elle lui apparaissait comme un bouclier sur la mer sombre » L’Odyssée d’Homère Dans l’exemple ci-dessus, repère le comparant (en vert), le comparé (en rouge) et l’outil permettant la comparaison (en bleu). ● Métaphore : c’est en fait une comparaison sans l’outil grammatical. On se retrouve donc en présence d’un comparé et d’un comparant. Lorsque plusieurs métaphores ayant le même thème se suivent dans le texte, on parle de métaphore filée. ex : « Un gros serpent de fumée noire » La peur de Guy de Maupassant ● Personnification : sert à représenter une chose ou un être inanimé sous les traits d’une personne ou avec des caractéristiques humaines. ex : « l’Habitude venait de me prendre dans ses bras et me portait jusqu’à mon lit comme un petit enfant. » Du côté de chez Swann de Proust Dans l’exemple ci-dessus, repère en jaune ce qui est personnifié, et en rose les caractéristiques humaines. II. Le remplacement ● Antiphrase : sert à énoncer le contraire de ce que l’on pense de façon moqueuse. À l’oral, le ton est indispensable pour repérer l’antiphrase, à l’écrit on se base sur le contexte.
  • 4. ex : « Qu’elles sont belles ces chaussettes! » quand vous ouvrez un cadeau de noël qui ne vous plait pas. ● La métonymie : sert à remplacer un mot par un autre, avec lequel le premier entretient un lien logique. ex : « boire un verre » : on désigne ici le contenu (eau, soda, vin…) par le contenant : le verre. ● La périphrase : sert à remplacer un mot par une expression de sens équivalent. ex : « le Roi-Soleil » = Louis XIV « la ville lumière » = Paris III. L’opposition ● L’antithèse : sert à opposer fortement deux termes. ex : « Ces deux-là, c’est le jour et la nuit! » ● L’oxymore : sert à réunir de façon surprenante, deux termes contradictoires dans une même proposition. ex : « le Soleil noir de la mélancolie » El Desdichado de Gérard de Nerval Dans l’exemple ci-dessus, repère en vert l’oxymore. IV. L’amplification ● L’accumulation : sert à énumérer de termes de même catégorie grammaticale pour créer un effet d’amplification. ex : « Devant eux, sur de petites tables carrées ou rondes, des verres contenaient des liquides rouges, jaunes, verts, bruns, de toutes les nuances. » Bel-Ami de Guy de Maupassant Dans l’exemple ci-dessus, surligne ou souligne en orange l’accumulation. ● L’anaphore : sert a répéter les mêmes mots en début de vers ou de phrase. ex : « Qui dit études dit travail, Qui dit taf te dit les thunes, Qui dit argent dit dépenses, Qui dit crédit dit créance, Qui dit dette te dit huissier » « Alors on danse » de Stromae ● La gradation : sert à ordonner les termes d’un énoncé dans une progression croissante ou décroissante. ex : « C’est un roc! C’est un pic! C’est un cap! Que dis-je, c’est un cap? C’est une péninsule! » Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand ● L’hyperbole : sert à exagérer certains traits pour mettre en valeur une idée ou un objet. ex : « Mehdi Med a la sono, sers-moi mon Jack dans un seau d’eau » « Salade tomates oignons » de Booba V. L’atténuation
  • 5. ● L’euphémisme : sert à atténuer l’expression d’une idée ou d’un sentiment pour en voiler le caractère déplaisant. ex : « Il est parti. » = « Il est mort. » ● La litote : sert à dire moins pour suggérer davantage. On laisse entendre plus qu’on ne le dit. ex : « Va, je ne te hais point. » : dans cette scène, Chimène fait comprendre à Rodrigue qu’elle l’aime toujours. Le Cid acte III scène 4 de Corneille