Présentation effectuée par Prof. Jean-Jacques Roussea Tandia Mouaffo, enseignant au Département de Langues Etrangères Appliquées (LEA), le 27 janvier 2016 à la salle des conférences de l'Université de Dschang. C'était dans le cadre des "Grandes conférences" de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH).
3. Virulence verbale et théorie des
faces
Le modèle élaboré par Penelope Brown et Stefen
Levinson
La théorie de faces en analyse conversationnnelle
4. Le modèle élaboré par Penelope
Brown et Stefen Levinson
Ils postule que la politesse est ce qui sous-tend toute
interaction verbale du fait même de sa ritualisation
Nous montrerons que ce principe quasi-rituel de
ménagement des faces, sur le campus, est sans cesse
foulé au pied
5. La théorie des faces: qu’est-ce que
c’est?
La face positive
La face négative
8. Comment fonctionne la communication
impolie ?
Le site d’observation est une séquence
pédagogique
deux niveaux de relation : étudiants-
étudiantes et étudiants-enseignant.
Les échanges verbaux entre protagonistes
sont jugés impolis du fait des agressions
flagrantes sur les faces positive et négative
9. L’interaction étudiants-étudiantes
• Les actes
menaçants pour
la face négative
de celui qui les
subit
• Les actes
menaçants pour
la face positive
de celui qui les
subit
10. Les actes menaçants pour la face
négative de celui qui les subit
violations territoriales de nature non
verbale
offenses proxémiques ou contacts
corporels indus
Attitudes verbales réactives:
Ex: («Aïe ! mon voisin me colle », « Tu veux me
violer ? »)
11. violations territoriales de nature verbale
Attaques à l’intimité physique
Attitudes verbales réactives
Ex: « Fanta coca », « miss lolo »,
« le goût du porc »
12. Les actes menaçants pour la face
positive de celui qui les subit
Insinuations sur la posture éthique de l’étudiante
Ex: (« leveuse de balles », « le goût du
prof »,« bordel », « vaginocrate»)
Injonction lourde de sous-entendu:
Ex: « Sors avec tes asticots !»
réification compensatrice de l’étudiant à travers
un chapelet d’injures interpellatrices :
Ex: (« GPTE (Garçon Pauvre Très Endetté) »,
« tapseur» « galérien »).
13. L’interaction étudiants-enseignants
• Les actes
menaçants pour
la face négative
de celui qui les
subit
• Les actes
menaçants pour
la face positive
de celui qui les
subit
14. Jeu et enjeu des taxèmes
L’impolitesse s’amorce avec
l’inversion des positions
taxémiques
L’étudiant contrôle la séquence
pédagogique dès l’ouverture, dans
son déroulement et sur sa fin
15. Les actes menaçants pour la face
négative de l’enseignant
Injures à caractères hyperboliques
Ex:« avec tes dents comme les touches d’un
clavier », « Monsieur votre cravate me cache »
Insultes sur le physique de l’enseignant
Ex:« axe lourd»
conseils et suggestions déplacés
Ex« Il faut souvent réchauffer ton mari », « A la
maison salue ta femme et mes enfants »
16. Les actes menaçants pour la face positive
de l’enseignant
Remise en question de sa consistance
intellectuelle
Ex: «Professeur liseur», «Professeur du tiers
monde», «Professeur affamé»
Soupçon sur sa qualification
Ex: «Doctorat modulé», « Professorat acheté», «
Apprenti sorcier»
Récatégorisation sur le plan existentiel avec
prégnance d’un isotopie criminelle et mortuaire
Ex:(« timor », « noyeur », « killer », « tueur »,
« morguier », « croque-mort »).)
17. Pour une herméneutique de
l’impolitesse sur notre campus
Les raisons de telles pratiques
discursives peuvent être de deux
ordres
1. La persistance d’un dialogisme
interdiscursif
2. La fonction cathartique liée à la
virulence verbale
18. La persistance d’un dialogisme
interdiscursif
Les étudiants sont des passeurs qui assurent la
transmission d’une mémoire discursive
Ils migrent d’un campus à un autre avec, comme
bagages, leurs pratiques discursives
L’impolitesse sur nos campus se situe donc dans
le temps long des discursivités, d’après « « le triple
règne des prédécesseurs, des contemporains, des
successeurs» (Paveau, 2006)
19. La fonction cathartique liée à la
virulence verbale
La virulence verbale est une soupape
d’évacuation aux frustrations de
diverses natures que vit l’étudiant en
milieu universitaire
La virulence verbale est un ersatz
heureux au pire, à savoir la violence
physique pure et simple
20. Postulat final
Le juron, l’injure et l’insulte ont leur utilité. C’est, quand le
langage « normal » ne passe plus, une façon de rompre la
communication verbale : un peu comme lorsqu’on raccroche
le téléphone au nez de son interlocuteur. Par l’insulte ou
l’injure, on s’empêche de reprendre la conversation là où elle
était devenue sans objet. Cette respiration que l’on s’accorde
dans la relation sociale, c’est peut-être, comme la colère,
une nécessité : l’occasion d’évacuer un trop-plein
émotionnel qui, à défaut de soupape, engendrerait des
violences physiques redoutables. Heureusement, de nos
jours, la réparation sanglante de l’injure n’est plus
automatique et le duel est passé de mode. ( Pierre Achard )
21. perspectives
Ouvertures possibles
Traitement de l’altérité dans la communication
institutionnelle
Comment sont traitées les différentes composantes
de l’institution dans la communication (communiqué,
note de service, décision…)?
Objectif visé: l’élaboration d’un plan média pouvant
susciter les émotions euphoriques et non
dysphoriques
22. Dans l’immédiat:
analyse de la
communication
sociétale sur le
campus
*Ethique sur le
campus: approche
stylistique d'une
forme de
communication
sociétale
*Promotion des
valeurs morales sur
le campus