Présentation faite par le Pr. Papa GUEYE, expert, lors de l’Atelier de formation en stratégie et assurance qualité, organisé par l'Institut de la francophonie pour la gouvernance universitaire, avec le concours du Programme d'appui à la professionnalisation de l'enseignement supérieur, à Yaoundé du 09 au 11 décembre 2015
1. AUF-IFGU: Atelier de développement de plan stratégique et
de réalisation d’autoévaluation en vue d’une démarche assurance qualité,
Yaoundé, Cameroun, 9-11 décembre 2015.
Pr. Papa GUEYE
Expert
2. Introduction;
I-Objectifs de l’autoévaluation;
II-Préparation de l’autoévaluation:
-outils;
-déclenchement de la procédure;
-attribution des responsabilités;
-sensibilisation et engagement des acteurs;
III-Réalisation/méthodologie:
-Cheminement;
-Position sur les domaines/champs, standards et critères
des référentiels;
IV- Bonnes pratiques;
Conclusion.
3. L’autoévaluation est un exercice de responsabilité de
l’institution ou du programme :décision/
objectifs/réalisation/exploitation/finalités ;
Elle rentre dans le cadre de l’assurance qualité interne
(AQI) et prépare aussi l’assurance qualité externe (AQE);
Elle s’appuie sur une structure, la cellule, et un dispositif
internes d’assurance qualité, s’ils existent, et/ou sur des
pratiques et traditions institutionnelles qui permettent
d’élaborer les outils, de définir les activités et les
responsabilités et de suivre sa réalisation.
4. C’est essentiellement un regard critique sur l’institution ou
sur le programme qui permet de mieux connaitre son
fonctionnement, ses forces et ses faiblesses à partir d’une
démarche technique objective ;
Double finalité de l’autoévaluation : permettre à l’institution
et au programme d’être dans une démarche de maintien,
de garantie ou d’amélioration de la qualité et préparer
l’accréditation, si la procédure se poursuit avec
l’intervention d’une structure externe (agence, CAMES).
Principaux objectifs de l’autoévaluation:
1. Effectuer un examen autocritique des prestations de
l’institution/du programme en matière d’enseignement
et/ou de recherche;
5. 2. Initier un processus d’amélioration de la qualité en
instaurant une dynamique de correction, de renforcement et
d’innovation; adopter une stratégie de développement de la
qualité de toute l’institution ou du programme;
3. faire maitriser par l’institution ou par le programme les
procédures de mesure, de garantie et d’amélioration de la
qualité;
4. Fournir une base à l’évaluation externe (pour
habilitation, pour accréditation) et aux requêtes de
financement, s’il y a lieu: le rapport d’autoévaluation comme
document de base des experts externes ou de l’organisme
bailleur de fonds.
6. Les outils:
L’autoévaluation se fonde sur des outils, des référentiels
(surtout) et/ou des questionnaires, des guides, des outils de
planification et d’analyse ( SWOT, Roue de Deming…etc)
élaborés par:
- l’institution ou par le programme dans le cadre de sa
politique d’évaluation et selon son dispositif interne , ses
missions et la finalité assignée à l’autoévaluation;
- un organisme de financement (Ex: UEMOA,BM le projet de
financement de centres d’excellence);
- une agence nationale / internationale d’accréditation: ANAQ-
Sup au Sénégal,/CAMES …etc.
7. déclenchement:
- par l’institution ou par le programme;
- par une saisine de l’institution ou du programme
par une instance extérieure (agence, CAMES):
-processus d’habilitation/accréditation;
-requête de financement compétitif;
Quel que soit le cadre de l’autoévaluation, elle
commence par une décision formelle des autorités
de l’établissement ou des responsables du
programme.
8. Attribution des responsabilités:
I- Le comité de pilotage:
il est différent de la cellule interne;
il gère tout le processus jusqu’au rapport d’autoévaluation;
La composition du comité de pilotage : (5 à 10 personnes?) : toutes
les parties prenantes : enseignants (majoritaires, surtout pour le programme),
responsables académiques/pédagogiques/administratifs, PATS, étudiants et
représentant de la cellule;
Le président du comité doit avoir certaines qualités: expérience avérée,
connaissance de l’institution et/ou du programme, ;
II-la cellule interne:
Etant responsable de la gestion du dispositif global de l’AQ, elle appuie le
processus; respect des procédures/expertise.
9. son représentant dans le comité de pilotage peut être
responsable de la rédaction du rapport.
III-les autorités:
Elles assurent la caution administrative, fournissent les
moyens, valident et endossent le rapport et
garantissent son exploitation par la cellule interne et par
les structures impliquées;
Elles veillent à la mise en œuvre des recommandations
issues du processus et de l’exploitation du rapport.
NB: Le comité est dissout à la fin de la procédure.
10. Sensibilisation et engagement des acteurs:
bonne stratégie de sensibilisation et de communication en
amont et en aval du processus;
transmettre à toutes les parties prenantes les documents
relatifs à l’auto-évaluation;
les objectifs de l’auto-évaluation, ses modalités ainsi que
l’impact de ses résultats sur l’institution ou sur ses programmes
doivent être compris et acceptés;
sensibiliser les différentes parties prenantes sur les enjeux et
les bénéfices attendus ,tout au long du processus.
11. Après la décision et la constitution du comité de pilotage, le cheminement
suivant est suivi:
élaboration d’une planification de l’ensemble des étapes et des
activités retenues: fixer les délais, établir un plan détaillé avec indication
claire des tâches, des responsabilités et des délais d’exécution;
collecte systématique et organisée de données qualitatives et
quantitatives:
-identifier, dans la planification, les responsables, les sources et la nature
des données à collecter;
-la collecte s’appuie sur: -un questionnaire pertinent, élaboré par le
comité de pilotage à partir des outils (référentiels CAMES) ou à partir
d’objectifs définis par l’institution ;
-un public cible (composantes, acteurs, partenaires…etc.);
-un système d’information (précède l’auto) et des indicateurs.
12. -des entrevues, des enquêtes;
-une revue documentaire (dont le plan stratégique(?), les sites web), …
etc;
Exploitation, traitement et analyse des données:
Réponse aux standards, références, critères, points de
références du référentiel (CAMES) ou d’autres outils élaborés et dédiés à
l’autoévaluation;
Rédaction du pré rapport;
Examen et stabilisation du pré rapport par le Comité de pilotage;
Rédaction du rapport final et validation par le Comité de pilotage;
Transmission du rapport aux autorités et aux responsables
Dissolution du Comité, relais pris par la cellule pour l’exploitation du
rapport et pour la suite.
13. Réponse/position sur les
standards/critères/références des domaines, champs
rubriques des référentiels (CAMES):
Les domaines/champs /rubriques d’évaluation portent
essentiellement sur les misions et les objectifs de l’institution
ou du programme, sur sa stratégie/gouvernance, sur les
infrastructures et les équipements sur son organisation, sur les
personnels et les étudiants, sur l’enseignement, la recherche
et sur la gestion de l’assurance qualité interne.(cf. Koumaré)
Pour chaque champ/rubrique, les outils
( référentiels/questionnaires) ont défini des
standards/références. Ces éléments aident l’institution ou le
programme d’études ou de formation à recueillir l’information
nécessaire à l’évaluation du niveau d’atteinte des standards.
14. Dans une perspective de développement de la
qualité, l’institution ou le programme peut
déterminer d’autres standards auxquels on
pourra corréler des critères et des indicateurs à
vérifier en fonction de cet objectif;
Dans le cadre de l’utilisation d’un référentiel déjà
élaboré (CAMES), l’institution ou le programme
peut demander que certains domaines/champs ou
standards soient ajoutés ou ne soient pas retenus.
15. Le processus doit être bien planifié avec une liste
de vérification des différentes phases et pour chaque
étape: les acteurs concernés, les activités à réaliser, les
échéances et les ressources nécessaires doivent être
définies et communiquées ;
L’auto-évaluation ne devrait pas constituer une charge
lourde pour l’institution ou pour le programme si elle a été
intégrée et préparée dans les pratiques institutionnelles?
Une auto-évaluation bien organisée et efficace devrait
permettre de lier les activités avec la réalisation des
domaines de la gestion stratégique de l’institution ou du
programme(cf. Plan stratégique, objectifs et mise en
œuvre du programme…etc.) ;
16. Un processus d’autoévaluation bien menée a une
perspective à la fois diagnostique et prospective: état
des lieux objectif, analyse critique et amélioration
dynamique…etc;
L’autoévaluation est une affaire de
l’institution et ou du programme, elle devrait
donc impliquer le maximum d’acteurs et d’instances
concernés par la réalisation des missions de
l’institution ou du programme (même les partenaires
externes);
Elle doit être, enfin, intégrée dans une démarche
globale d’amélioration continue de la qualité
de l’institution ou du programme.
17. L’autoévaluation est une activité diagnostique, analytique, critique et
constructive, qui procède par une démarche participative, inclusive et
responsable, c’est pourquoi:
Elle appelle une implication des différentes parties prenantes de la réalisation
des missions de l’institution ou du programme, chacune selon ses
responsabilités et ses attentes (étudiants…/employeurs ?);
Elle est un moment pour apprendre et pour comprendre comment l’institution
ou le programme réalise ses missions et ses objectifs;
Elle doit montrer les forces et les faiblesses de l’institution ou du programme;
le rapport qui en découle constitue un outil fondamental pour améliorer la
qualité, pour argumenter des requêtes (financement?) et préparer une
procédure externe au besoin (accréditation...etc.).
L’autoévaluation constitue une pratique de bonne gouvernance interne en
aidant les décideurs et les acteurs internes à assumer leurs responsabilités et
à rendre compte de la qualité de leur institution ou de leur programme.