SlideShare une entreprise Scribd logo
1  sur  6
LA RIGUEUR DU QUALITATIF Jean Pierre OLIVIER DESARDAN
1. INTRODUCTION:ADÉQUATION EMPIRIQUE, THÉORIE, ANTHROPOLOGIE.
1) L'approximative rigueurde l'anthropologie
Un texte anthropologique ousociologique se doitd'être rigoureux,sinonnous renonçonsàtoute prétention
scientifique,etse situe pourtantdansunregistre de l'approximation,carla véridicitéde nosassertionsne peutse
prétendre véritéetrelèveplutôtde laplausibilité.Cette fatalitéde l'approximationrendle texteanthropologique
d'autant plusvulnérable aux biaisinterprétatifsetaux dérivesidéologiques.
Dans le cas d'une science sociale empirique,larigueurse situe àdeux niveaux.D'une part,elledoitêtre une rigueur
LOGIQUE (onne peutdire une chose etson contraire),argumentative (ils'agitde convaincre),etthéorique(les
énoncésprennentplace dansundébatérudit).Maisd'autre part,il s'agiten outre d'une rigueurEMPIRIQUE,qui
porte sur le rapport entre lesvirtuositésinterprétativesetleurancrage empirique,entre lesthéoriesproduiteset
leur« réel de référence »,c'estàdire le petit« morceau» d'espace social etde tempssocial dontle chercheurveut
rendre compte etqu'il se donne comme tâche de comprendre.Leschercheurssupposenttousprati quement,même
si aucun ne peutle prouverthéoriquement,qu'une réalité sociale de référence,extérieure ànotre conscience età
notre expérience individuelle,existebel etbien.Lessciencessocialesse fondentdoncsurce qu'on a appelé parfois«
l'hypothèse réaliste»,selonlaquellelaréalité desautresdoitêtre considérée comme existantperse,nonréductible
à la subjectivité de celui qui enparle,etpouvantêtre l'objetd'intelligibilitéspartageables,soumisesàdesdébats
scientifiques,qui portententre autressurl'adéquationempiriquedesénoncés,c'est-à-dire surl'adéquationentre le
réel de référence priscomme objetetlesinterprétationsetthéorisationsqu'enpropose le chercheur.Cette
hypothèse réaliste,qui postule l'existence d'unréel de référence relativementetpartiellementconnaissable par
l'enquête,ne doitpasêtre confondueavecl'illusionréaliste,qui croitenunaccès directetobjectif àce réel de
référence,etoublie que ce dernierestune constructionsociale.L'illusionréaliste estl'expressionde laposture
positiviste classique.Larigueurempirique de l'anthropologue,etplusgénéralementduchercheurensciences
sociales,estindexée àundouble rapportd'adéquation:a) le rapportd'adéquationentre l'argumentationetles
donnéesd'enquête;b) le rapportd'adéquationentre lesdonnéesd'enquêteetle « réel de référence ».C'estce
double rapportqui estau centre de l'ouvrage.Un handicapparticulierque rencontre l'anthropologie danscette
quête de rigueurconsiste danslamanière dontelleproduitsesdonnées.Nonseulementl'anthropologie,comme
toute science sociale,se déploie dansunregistre « wébérien» de laplausibilité etnondansunregistre poppériende
la falsifiabilité,maisde surcroitlesformesde laplausibilité empiriqueenanthropologiepassentle plussouventpar
desprocéduresd'enquêtede type « qualitatif»,souslaforme de l'insertionpersonnelle duchercheursurun«
terrain»,où lesinteractionsentre l'anthropologue etceux qu'il étudiesontdécisives.Lesconnaissancesainsi
produitesne sontriend'autre que desapproximationsplausibles.
Elles ne prétendent pas énoncer de lois, et elles ne s'embarrassent guère, le plus souvent, de statistiques
détaillées ou de pourcentages précis. Si l'anthropologie n'est pas une science sociale vraiment distincte des
autres, il y a une certaine « marque » propre au travail anthropologique.
2) Anthropologie et sciences sociales
L'affirmation de l'unité et de la spécificité épistémologique des sciences sociales n'est sans doute pas
nouvelle, mais c'est incontestablement chez Jean-Claude Passeron qu'elle trouve son expression
contemporaine la plus systématique et la plus rigoureuse. Il se focalise plus particulièrement sur
l'anthropologie, l'histoire et la sociologie, comme constituant en quelque sorte le « cœur historique » des
sciences sociales. La thèse centrale de J-C Passeron peut être décomposée en trois énoncés fondamentaux
enchevêtrés: a) il n'y a aucune différence entre les diverses sciences sociales quant à leur régime de
scientificité; b) ce régime commun de scientificité se distingue de celui des sciences de la nature ou des
sciences physiques, autrement dit il ne relève pas d'une épistémologie « poppérienne » de la « falsification »;
c) il s'inscrit cependant dans une visée « scientifique », en ce qu'il tente de produire une connaissance
véridique du monde, empiriquement fondée et soumise à certaines conditions de vigilance. Parler d'un
régime de scientificité commun aux sciences sociales, c'est poser que les procédures interprétatives, les
problèmes théoriques, les postures heuristiques, les paradigmes et les modalités de construction de l'objet
sont pour l'essentiel communs, sécants ou transversaux à celles-ci.
Mais ceci ne signifie pas pour autant être aveugle aux systèmes de différences entre sciences sociales, qui
sont nombreux. Ceux-ci relèvent de différents niveaux, que l'on peut par commodité imputer au
méthodologique, à l'institutionnel et au « culturel ». Au niveau de la méthodologie, anthropologie, histoire et
sociologie ne produisent pas nécessairement leurs données de la même manière. Elles semblent se distinguer
relativement par les formes d'investigation empirique que chacune d'entre elles privilégie. Les archives pour
l'historien, l'enquête par questionnaires pour la sociologie, le « terrain » pour l'anthropologie. Au niveau des
contraintes institutionnelles, on se rend compte que chacune des disciplines a ses cursus et ses diplômes, ses
commissions et ses associations, ses filières de recrutement et ses réseaux, ses labels et ses sociétés savantes,
ses revues et ses salons. Quant aux configurations « culturelles », chaque discipline a sa culture savante, son
système de références théoriques, sa « bibliothèque ».
3) Epistémologie, théorie et terrain
Le cœur de la légitimité anthropologique est le travail d'enquête mais bien évidemment, autour de ce noyau
empirique de la discipline, de nombreux travaux « loin du terrain » prolifèrent, et nombre d'entre eux sont
utiles, voire indispensables. L'épistémologie qui est proposée dans cette ouvrage se veut avant tout d'une
épistémologie du terrain, autrement dit centrée sur les rapports entre les données produites sur le terrain et
les interprétations savantes qui en découlent (= une grounded epistemology, une épistémologie « enracinée
dans le terrain »). Le propos sera ici de tenter de dégager ce que devrait être en anthropologie l'équivalent de
la critique des sources des historiens, autrement ditde « réfléchirsurce qui est loisible d'attendre » desdonnées
anthropologiquesde terrain,etquelles« décisionsépistémologiques» doiventenrésulter.Le terrainestle lieu
central de la productiondesdonnéeset,pourune bonne part,desinterprétationspropresàl'anthropologie.C'est
dans ce rapport au terrainque se joue une part décisive de laconnaissance etde l'intelligibilitéanthropologique.Le
terrainestla forme particulièred'enquête que prendenanthropologiel'exigence de rigueurempiriquequi fonde les
sciencessociales,qui asesavantagesetsesinconvénients,qui ne sontni meilleurs,ni pires,simplementautresque
ceux que l'onrencontre danslesautresdisciplines
L' « émicité »,autrementditl'attentionportée aupointde vue desacteurs(le hérosen anthropologie comme en
sociologie ouenhistoire,c'estcelui dontonparle,noncelui qui enparle),etla« descriptivité »,autrementditle
recoursà l'observation,sontdespropriétésfondamentalesdutravail anthropologique.Lesinterprétations
théoriquesenracinéessurle terrainse donnentsimplementplusde contraintesque cellesqui ne le sontpas.Elles
sonttout autant « théoriques»,maisautrement,etloinde ne construire leursthéoriesque surdeslivresetdes
réflexions,ellesles construisentaussi etparfoissurtoutsurdesenquêtes.Il estvrai que cesthéoriesenracinéessur
le terrainsontsouvent(maispastoujours) d'unmoindre niveaude généralitéque lesthéoriesqui s'affranchissentde
toute rigueurempirique.Maisellesn'ensontpaspourautant moins« théoriques»,oumoinsintéressantes. Le
mérite de lagroundedtheoryestde relierterrainetthéorie,nonde lesopposer,etd'insistersurlagénérationde
théoriesàpartirdesdonnéesde terrain.Cette démarche sembleraplutôtinductive,maisil ne faudraitpasen
déduire que lasocio-anthropologiene faitaucunrecoursau registre déductif.Toute sciencesocialecombine les
deux démarches,maisdansdesproportionsvariables.Le terrainn'estpasnonplusun terraincloset l'anthropologue
n'y estpas assigné àrésidence.L'exercice monographique oul'enquêtefocalisée,s'ilssontnécessaires,sontloin
d'être suffisants.Lacomparaisonraisonnée estpratiquée enanthropologie comme enhistoire etensociologie,voire
plus.Il n'estpas de science sociale sanscomparaisons.Toutle problème estde savoirlesquelles!
4) Epistémologie morale?
Il faut évoquerquelquesconnotationsmoralesparrapportà ce qu'il vientd'être ditprécédemment.Onpeutcertes
frauder,enanthropologie,comme dansd'autressciencessociales,et,souvent,comme pourtouteslesfraudes,àson
corps défendantetentoute bonne conscience.Celane signifiepasqu'elle doitêtre acceptée,tolérée.Le problème
estdouble:d'une part,il estdifficile de détecterle manque de vigilance(danslaproductionetl'interprétationde
donnéesparexemple),voire lafraude caractérisée,etceci entre autresparce que,d'autre part,il n'y a pas de
normesprécises,clairesetreconnuesde larigueuranthropologique.Onestbienobligéle plussouventde croire
l'anthropologue surparole,ce qui n'estjamaissain.L'anthropologie ne disposepasd'une méthodologie standardisée
donton pourraitexaminersi lamise enœuvre estounonconforme.Le métierd'anthropologuerelèvesurtoutdu«
métier» de l'anthropologue lui-même,autrementditd'unsavoir-faire apprissurle tas,qui faitsans doute de
l'anthropologielaplusartisanale etlaplusbricoléedessciencessociales.Cependant,celane signifie paspuret
simple renoncementàtout contrôle,àtoute évaluationméthodologique,àtoute vigilance épistémologique.D'autre
part, etc'est là que nousenvenonsà lanotiond' « épistémologie morale»,descontre-feux éthiquesfonctionnent«
quandmême ».Certes,chaque chercheurasesbiaismaispeu« biaisent» systématiquementetdélibérément.Il
fauten toutcas reconnaitre que laplausibilité enanthropologierepose pourune partnonnégligeablesurune
étrange alchimie entre le regardcritiqueaveclequel il convientd'accueillirtoute œuvre anthropologiqueetla
confiance que l'onaccorde cependantàl'anthropologue quantaurespectd'uncontrat moral latentpassé parlui
avecses pairsetseslecteurs.Le « pacte ethnographique » estaussi unpacte éthique.
5) Le pacte ethnographique 3
Dans leurstextes,lesanthropologuesutilisenttousetsanscesse,pourlégitimerleurdiscours,un« effetde réalité»
qui estau principe même de toute entreprise ethnographique:lesautresexistent,je lesai rencontrés, etje vous
demande de croire à ce que j'en dis.Le « réel desautres» existe indépendammentde l'anthropologue,etc'estla
référence àce réel « extérieur» qui fonde toute l'écritureanthropologique.Autrementdit,si le texte
anthropologique ne peutjamais« refléter» laréalité,etne peutdoncpas« parlerenson nom», il « parle de la
réalité » ets'efforce de ladécrire etde la comprendre de lamanière lamoinsinfidèlepossible.D'une certainefaçon,
l'anthropologue scelleavecsonlecteurce qu'onpourraitappelerun« pacte ethnographique » qui assure de notre
sérieux etde notre professionnalisme(« ce que je vousdécrisestréellementarrivé »).Ce pacte estune
conséquence dufaitque lesdonnéesethnographiquessontpourune grande partie produitesparlesinteractionsdu
chercheuraveclessujetsde sonenquête:seul sontémoignagepersonnelengarantitlavéracité.Onpeutmieux
comprendre ce qu'estle pacte ethnographiquesi l'onconsidère ce genre particulierde produitethnographique
qu'estle filmethnographique/filmdocumentaire:chacunsaitque lesimagesontété construites,que chaque
cadrage estun découpage subjectif de laréalité parmi touslesautresplanspossibles,...etpourtantle réalisateur
affirme implicitementetnécessairementque touslesartefactsettouscesartificesdonnentauboutducompte de la
réalité une image néanmoins« vraie » (leschosesse passentbienainsi).Lesdeux opérationscentralesoùs'exprime
le pacte ethnographique danslaproductionécrite de l'anthropologiesontla« description» de scènesobservéespar
l'anthropologue etla« transcription» de proposd' « informateurs» que l'anthropologue aenregistrés,voire
traduits.Ellessonttoutesdeux auplusprèsdupôle empirique dutravail ethnographique,etveulentse garder
d'effetsinterprétatifsinopportuns.Bienévidemmenttoute descriptionethnographique incorporeuncertainnombre
de posturesinterprétatives,avecleursinévitablesrisquesde biaisinterprétatifs.Latraductionpose le même
problème que ladescription:c'estuncompromiscomplexe etinstable entre une viséeempirique impérative etdes
projectionsinterprétativesinéluctables.Même entre langues« proches»,associéesàdesculturesvoisinesou
similaires,une « traduction» ne peutjamaisêtre complètement« fidèle» ou« vraie »,car leschampssémantiques
ne se recouvrentjamaisexactement.Néanmoins,l'entreprisetraductrice enanthropologiese fonde aussi surle
pacte ethnographique:le traducteurs'engage « pardéfinition » àrestituerle mieux possible aulecteurle « ditdes
autres». Onpeutaussi prendre l'entreprise traductrice dansune acceptationpluslarge,etestimerque l'essentieldu
travail de l'anthropologieconsisteà« traduire une culture » (celle desgroupessociaux étudiés) dansune autre (celle
de la communauté savante).Salégitimité esttoujoursd'avoirpourobjectif de se rapprocherauplusprèsdu« réel
desautres», sansjamaisavoirlesmoyensd'yarrivertotalement.Toutefois,danslamétaphore de latraduction
d'une culture versune autre,le problème estmoinsducôté de ce qu'on entendpar« traduction» que du côté de ce
qu'onentendpar « culture ».
6) Une socio-anthropologie nonculturaliste
Le culturalisme comme idéologie scientifiqueestdirectementettypiquementassocié à
l'anthropologie.Maisle culturalisme est,selonnous,devenudésormaisune desprincipalesmenacesdanslaquête
de rigueuranthropologique.Nonpasque le conceptde « culture » soit à jeteravecl'eaudu bainculturaliste.Son
usage n'estévidemmentpasàproscrire.Dans une définitionminimaliste etmesurée,pourdécrire unensemblede
représentationset/oude comportementssignificativementpartagésparunensemble défini d'acteurssociaux dans
un contexte donné,il resteirremplaçable.Maislaprudence impose,selonnous,de recouriràdesmodulations
nettementcirconscritesetempiriquementvalidéesde ce terme (cultureslocales,professionnelles,logiques
culturellesparticulières,sub-cultures),enévitantrésolumentlesformulationstropgénérales(culture nationale,
ethnique,identité culturelle).Eneffet,si ons'éloignede cetusage pragmatique etinévitable de « culture »,on
dérive vite versunusage idéologique,qui le charge de malentendus,de facilitésetde sur-interprétations,etprojette
une série de préconceptionssurl'objetétudié.Avecle culturalisme:−touteslesreprésentations/comportements
importants(pertinents)d'ungroupe social deviendraientnécessairementpartagés:c'estpourtantunproblème de
recherche empirique que de savoirquelsreprésentations/comportementssontpartagésetlesquelsne le sontpas.
lesreprésentations/comportementspartagésle seraiententoutescirconstancesetnonenfonctiondescontextes:
c'est pourtantun problème de recherche empiriqueque de savoirquelsreprésentations/comportementssont
partagésdans untel contexte,etlesquelsne le sontpasdansuntel autre.lesreprésentations/comportements
partagésrelèveraientde « valeurs» communes:ce sontlàdesassertionsqu'aucune recherche empiriquene peut
actuellementgarantirouvalider,tantl'universconceptuel des« valeurs» estflou,ambivalentetsaturé d'idéologie.
Mais le culturalisme règne encore,une partie dessociologuesetanthropologuesysuccombe encore.

Contenu connexe

Tendances (9)

Qu'est ce que la sociologie ?
Qu'est ce que la sociologie ? Qu'est ce que la sociologie ?
Qu'est ce que la sociologie ?
 
Chercheurs de connaissance, science et technique. — 09. Depuis 1956
Chercheurs de connaissance, science et technique. — 09. Depuis 1956Chercheurs de connaissance, science et technique. — 09. Depuis 1956
Chercheurs de connaissance, science et technique. — 09. Depuis 1956
 
La théorie fonctionnaliste
La théorie fonctionnalisteLa théorie fonctionnaliste
La théorie fonctionnaliste
 
Cours sociologie
Cours sociologieCours sociologie
Cours sociologie
 
L horreur est-humaine
L horreur est-humaine L horreur est-humaine
L horreur est-humaine
 
Aux origine de la sociologie exemple de la socilogie francaise
Aux origine de la sociologie exemple de la socilogie francaiseAux origine de la sociologie exemple de la socilogie francaise
Aux origine de la sociologie exemple de la socilogie francaise
 
Aux origines de la sociologie
Aux origines de la sociologieAux origines de la sociologie
Aux origines de la sociologie
 
Les sciences de l'homme
Les sciences de l'hommeLes sciences de l'homme
Les sciences de l'homme
 
Sociologie de capitalisme
Sociologie de capitalismeSociologie de capitalisme
Sociologie de capitalisme
 

En vedette

2013 sblo training sba mn-r czaia 6-19-13
2013 sblo training sba mn-r czaia 6-19-132013 sblo training sba mn-r czaia 6-19-13
2013 sblo training sba mn-r czaia 6-19-13jpeabody
 
Presentation1 - Wessel
Presentation1 - WesselPresentation1 - Wessel
Presentation1 - WesselNicole Wessel
 
Educar Sentimientos y Emociones 5: Divorcio padres...
Educar Sentimientos y Emociones 5: Divorcio padres...Educar Sentimientos y Emociones 5: Divorcio padres...
Educar Sentimientos y Emociones 5: Divorcio padres...miquel beltran
 
Presentación Minvu L.E Bresciani
Presentación Minvu L.E BrescianiPresentación Minvu L.E Bresciani
Presentación Minvu L.E BrescianiVisnja Tomicic
 
El relleu i els rius del món
El relleu i els rius del mónEl relleu i els rius del món
El relleu i els rius del mónmsantillana
 
Tiphaine du poerier de portbail final
Tiphaine du poerier de portbail finalTiphaine du poerier de portbail final
Tiphaine du poerier de portbail finalAgoria
 
RANI EMMAAN EID COLLECTION
RANI EMMAAN EID COLLECTION RANI EMMAAN EID COLLECTION
RANI EMMAAN EID COLLECTION Muhammad Ali
 

En vedette (11)

2013 sblo training sba mn-r czaia 6-19-13
2013 sblo training sba mn-r czaia 6-19-132013 sblo training sba mn-r czaia 6-19-13
2013 sblo training sba mn-r czaia 6-19-13
 
Mencion de Honor
Mencion de HonorMencion de Honor
Mencion de Honor
 
Presentation1 - Wessel
Presentation1 - WesselPresentation1 - Wessel
Presentation1 - Wessel
 
Educar Sentimientos y Emociones 5: Divorcio padres...
Educar Sentimientos y Emociones 5: Divorcio padres...Educar Sentimientos y Emociones 5: Divorcio padres...
Educar Sentimientos y Emociones 5: Divorcio padres...
 
Presentación Minvu L.E Bresciani
Presentación Minvu L.E BrescianiPresentación Minvu L.E Bresciani
Presentación Minvu L.E Bresciani
 
Even Day dia 13/09/2014
Even Day dia 13/09/2014Even Day dia 13/09/2014
Even Day dia 13/09/2014
 
Programa Oficial de Festejos - Por el CXXXV de Abancay
Programa Oficial de Festejos - Por el CXXXV de AbancayPrograma Oficial de Festejos - Por el CXXXV de Abancay
Programa Oficial de Festejos - Por el CXXXV de Abancay
 
Liste des livres des collections Premières lectures Nathan et Premiers romans...
Liste des livres des collections Premières lectures Nathan et Premiers romans...Liste des livres des collections Premières lectures Nathan et Premiers romans...
Liste des livres des collections Premières lectures Nathan et Premiers romans...
 
El relleu i els rius del món
El relleu i els rius del mónEl relleu i els rius del món
El relleu i els rius del món
 
Tiphaine du poerier de portbail final
Tiphaine du poerier de portbail finalTiphaine du poerier de portbail final
Tiphaine du poerier de portbail final
 
RANI EMMAAN EID COLLECTION
RANI EMMAAN EID COLLECTION RANI EMMAAN EID COLLECTION
RANI EMMAAN EID COLLECTION
 

Similaire à La rigueur du qualitatif jean pierre olivier de sardan

Petit cours sur l'épistémologie
Petit cours sur l'épistémologiePetit cours sur l'épistémologie
Petit cours sur l'épistémologiephilip61
 
prsentationsocioclinend-140110124650-phpapp02.pdf
prsentationsocioclinend-140110124650-phpapp02.pdfprsentationsocioclinend-140110124650-phpapp02.pdf
prsentationsocioclinend-140110124650-phpapp02.pdfELHAMRI1
 
27712648 le-corps-le-ghetto-et-l’etat-penal
27712648 le-corps-le-ghetto-et-l’etat-penal27712648 le-corps-le-ghetto-et-l’etat-penal
27712648 le-corps-le-ghetto-et-l’etat-penallabibihcene
 
Scientisme et antiscience
Scientisme et antiscienceScientisme et antiscience
Scientisme et antiscienceMichelJuste
 
Cours_Epistémologie et Histoire des Sciences de la Vie_S6.pptx
Cours_Epistémologie et Histoire des Sciences de la Vie_S6.pptxCours_Epistémologie et Histoire des Sciences de la Vie_S6.pptx
Cours_Epistémologie et Histoire des Sciences de la Vie_S6.pptxrababouerdighi
 
2022_FOCUS BIO TOT.pdf
2022_FOCUS BIO TOT.pdf2022_FOCUS BIO TOT.pdf
2022_FOCUS BIO TOT.pdfmfaury
 
Sociologie de l'alimentation: L'espace social alimentaire : un concept pour é...
Sociologie de l'alimentation: L'espace social alimentaire : un concept pour é...Sociologie de l'alimentation: L'espace social alimentaire : un concept pour é...
Sociologie de l'alimentation: L'espace social alimentaire : un concept pour é...Jean-Pierre Poulain
 
Pdf livret recherche_anthropo_2009-3.pdf info memoire methodo
Pdf livret recherche_anthropo_2009-3.pdf info memoire methodoPdf livret recherche_anthropo_2009-3.pdf info memoire methodo
Pdf livret recherche_anthropo_2009-3.pdf info memoire methodoSatierik Bloom
 
Chevallard 1988 la_dialectique_entre_etudes_locales_et_theorisation
Chevallard 1988 la_dialectique_entre_etudes_locales_et_theorisationChevallard 1988 la_dialectique_entre_etudes_locales_et_theorisation
Chevallard 1988 la_dialectique_entre_etudes_locales_et_theorisationElizabeth Borges
 
Totem et Tabou de Sigmund Freud
Totem et Tabou de Sigmund Freud Totem et Tabou de Sigmund Freud
Totem et Tabou de Sigmund Freud Dina Guebbas
 
DIAGNOSTIC : DIFFÉRENDS ? CIEL ! « Quelle peut être la teneur du discours psy...
DIAGNOSTIC : DIFFÉRENDS ? CIEL ! « Quelle peut être la teneur du discours psy...DIAGNOSTIC : DIFFÉRENDS ? CIEL ! « Quelle peut être la teneur du discours psy...
DIAGNOSTIC : DIFFÉRENDS ? CIEL ! « Quelle peut être la teneur du discours psy...Jean-Jacques Pinto
 
Science et Ethique
Science et EthiqueScience et Ethique
Science et EthiqueAminaMAKKE31
 
"Le(s) territoire(s) du CRDT" (1) Présentation du projet
"Le(s) territoire(s) du CRDT" (1) Présentation du projet"Le(s) territoire(s) du CRDT" (1) Présentation du projet
"Le(s) territoire(s) du CRDT" (1) Présentation du projetAmélie Dumarcher
 
Préambule épistémologique à l'article de "Marges Linguistiques"
Préambule épistémologique à l'article de "Marges Linguistiques"Préambule épistémologique à l'article de "Marges Linguistiques"
Préambule épistémologique à l'article de "Marges Linguistiques"Jean-Jacques Pinto
 

Similaire à La rigueur du qualitatif jean pierre olivier de sardan (20)

Petit cours sur l'épistémologie
Petit cours sur l'épistémologiePetit cours sur l'épistémologie
Petit cours sur l'épistémologie
 
prsentationsocioclinend-140110124650-phpapp02.pdf
prsentationsocioclinend-140110124650-phpapp02.pdfprsentationsocioclinend-140110124650-phpapp02.pdf
prsentationsocioclinend-140110124650-phpapp02.pdf
 
27712648 le-corps-le-ghetto-et-l’etat-penal
27712648 le-corps-le-ghetto-et-l’etat-penal27712648 le-corps-le-ghetto-et-l’etat-penal
27712648 le-corps-le-ghetto-et-l’etat-penal
 
Scientisme et antiscience
Scientisme et antiscienceScientisme et antiscience
Scientisme et antiscience
 
Psychologie sociale. introd.
Psychologie sociale. introd.Psychologie sociale. introd.
Psychologie sociale. introd.
 
1340ans education
1340ans education1340ans education
1340ans education
 
Rossi vie-1992
Rossi vie-1992Rossi vie-1992
Rossi vie-1992
 
Chercheurs de connaissance, science et technique. — 08. De 1945 à 1955
Chercheurs de connaissance, science et technique. — 08. De 1945 à 1955Chercheurs de connaissance, science et technique. — 08. De 1945 à 1955
Chercheurs de connaissance, science et technique. — 08. De 1945 à 1955
 
Cours_Epistémologie et Histoire des Sciences de la Vie_S6.pptx
Cours_Epistémologie et Histoire des Sciences de la Vie_S6.pptxCours_Epistémologie et Histoire des Sciences de la Vie_S6.pptx
Cours_Epistémologie et Histoire des Sciences de la Vie_S6.pptx
 
2022_FOCUS BIO TOT.pdf
2022_FOCUS BIO TOT.pdf2022_FOCUS BIO TOT.pdf
2022_FOCUS BIO TOT.pdf
 
Sociologie de l'alimentation: L'espace social alimentaire : un concept pour é...
Sociologie de l'alimentation: L'espace social alimentaire : un concept pour é...Sociologie de l'alimentation: L'espace social alimentaire : un concept pour é...
Sociologie de l'alimentation: L'espace social alimentaire : un concept pour é...
 
Pdf livret recherche_anthropo_2009-3.pdf info memoire methodo
Pdf livret recherche_anthropo_2009-3.pdf info memoire methodoPdf livret recherche_anthropo_2009-3.pdf info memoire methodo
Pdf livret recherche_anthropo_2009-3.pdf info memoire methodo
 
Chevallard 1988 la_dialectique_entre_etudes_locales_et_theorisation
Chevallard 1988 la_dialectique_entre_etudes_locales_et_theorisationChevallard 1988 la_dialectique_entre_etudes_locales_et_theorisation
Chevallard 1988 la_dialectique_entre_etudes_locales_et_theorisation
 
Totem et Tabou de Sigmund Freud
Totem et Tabou de Sigmund Freud Totem et Tabou de Sigmund Freud
Totem et Tabou de Sigmund Freud
 
DIAGNOSTIC : DIFFÉRENDS ? CIEL ! « Quelle peut être la teneur du discours psy...
DIAGNOSTIC : DIFFÉRENDS ? CIEL ! « Quelle peut être la teneur du discours psy...DIAGNOSTIC : DIFFÉRENDS ? CIEL ! « Quelle peut être la teneur du discours psy...
DIAGNOSTIC : DIFFÉRENDS ? CIEL ! « Quelle peut être la teneur du discours psy...
 
Science et Ethique
Science et EthiqueScience et Ethique
Science et Ethique
 
Conscienceetineffable
ConscienceetineffableConscienceetineffable
Conscienceetineffable
 
"Le(s) territoire(s) du CRDT" (1) Présentation du projet
"Le(s) territoire(s) du CRDT" (1) Présentation du projet"Le(s) territoire(s) du CRDT" (1) Présentation du projet
"Le(s) territoire(s) du CRDT" (1) Présentation du projet
 
01_Bruno Latour.pdf
01_Bruno Latour.pdf01_Bruno Latour.pdf
01_Bruno Latour.pdf
 
Préambule épistémologique à l'article de "Marges Linguistiques"
Préambule épistémologique à l'article de "Marges Linguistiques"Préambule épistémologique à l'article de "Marges Linguistiques"
Préambule épistémologique à l'article de "Marges Linguistiques"
 

Dernier

Annie Ernaux Extérieurs. pptx. Exposition basée sur un livre .
Annie   Ernaux  Extérieurs. pptx. Exposition basée sur un livre .Annie   Ernaux  Extérieurs. pptx. Exposition basée sur un livre .
Annie Ernaux Extérieurs. pptx. Exposition basée sur un livre .Txaruka
 
Saint Georges, martyr, et la lègend du dragon.pptx
Saint Georges, martyr, et la lègend du dragon.pptxSaint Georges, martyr, et la lègend du dragon.pptx
Saint Georges, martyr, et la lègend du dragon.pptxMartin M Flynn
 
Présentation_ Didactique 1_SVT (S4) complet.pptx
Présentation_ Didactique 1_SVT (S4) complet.pptxPrésentation_ Didactique 1_SVT (S4) complet.pptx
Présentation_ Didactique 1_SVT (S4) complet.pptxrababouerdighi
 
Le Lean sur une ligne de production : Formation et mise en application directe
Le Lean sur une ligne de production : Formation et mise en application directeLe Lean sur une ligne de production : Formation et mise en application directe
Le Lean sur une ligne de production : Formation et mise en application directeXL Groupe
 
Principe de fonctionnement d'un moteur 4 temps
Principe de fonctionnement d'un moteur 4 tempsPrincipe de fonctionnement d'un moteur 4 temps
Principe de fonctionnement d'un moteur 4 tempsRajiAbdelghani
 
LA MONTÉE DE L'ÉDUCATION DANS LE MONDE DE LA PRÉHISTOIRE À L'ÈRE CONTEMPORAIN...
LA MONTÉE DE L'ÉDUCATION DANS LE MONDE DE LA PRÉHISTOIRE À L'ÈRE CONTEMPORAIN...LA MONTÉE DE L'ÉDUCATION DANS LE MONDE DE LA PRÉHISTOIRE À L'ÈRE CONTEMPORAIN...
LA MONTÉE DE L'ÉDUCATION DANS LE MONDE DE LA PRÉHISTOIRE À L'ÈRE CONTEMPORAIN...Faga1939
 
BONNES PRATIQUES DE FABRICATION RESUME SIMPLIFIE
BONNES PRATIQUES DE FABRICATION RESUME SIMPLIFIEBONNES PRATIQUES DE FABRICATION RESUME SIMPLIFIE
BONNES PRATIQUES DE FABRICATION RESUME SIMPLIFIEgharebikram98
 
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Conférence_SK.pdf
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Conférence_SK.pdfSciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Conférence_SK.pdf
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Conférence_SK.pdfSKennel
 
Zotero avancé - support de formation doctorants SHS 2024
Zotero avancé - support de formation doctorants SHS 2024Zotero avancé - support de formation doctorants SHS 2024
Zotero avancé - support de formation doctorants SHS 2024Alain Marois
 
Cours SE Le système Linux : La ligne de commande bash - IG IPSET
Cours SE Le système Linux : La ligne de commande bash - IG IPSETCours SE Le système Linux : La ligne de commande bash - IG IPSET
Cours SE Le système Linux : La ligne de commande bash - IG IPSETMedBechir
 
Presentation de la plateforme Moodle - avril 2024
Presentation de la plateforme Moodle - avril 2024Presentation de la plateforme Moodle - avril 2024
Presentation de la plateforme Moodle - avril 2024Gilles Le Page
 
Cours SE Gestion des périphériques - IG IPSET
Cours SE Gestion des périphériques - IG IPSETCours SE Gestion des périphériques - IG IPSET
Cours SE Gestion des périphériques - IG IPSETMedBechir
 
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Atelier_FormationRecherche.pdf
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Atelier_FormationRecherche.pdfSciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Atelier_FormationRecherche.pdf
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Atelier_FormationRecherche.pdfSKennel
 
Fondation Louis Vuitton. pptx
Fondation      Louis      Vuitton.   pptxFondation      Louis      Vuitton.   pptx
Fondation Louis Vuitton. pptxTxaruka
 
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Bilan.pdf
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Bilan.pdfSciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Bilan.pdf
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Bilan.pdfSKennel
 
Formation M2i - Comprendre les neurosciences pour développer son leadership
Formation M2i - Comprendre les neurosciences pour développer son leadershipFormation M2i - Comprendre les neurosciences pour développer son leadership
Formation M2i - Comprendre les neurosciences pour développer son leadershipM2i Formation
 
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Atelier_IA.pdf
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Atelier_IA.pdfSciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Atelier_IA.pdf
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Atelier_IA.pdfSKennel
 
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Atelier_EtudiantActeur.pdf
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Atelier_EtudiantActeur.pdfSciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Atelier_EtudiantActeur.pdf
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Atelier_EtudiantActeur.pdfSKennel
 

Dernier (20)

Annie Ernaux Extérieurs. pptx. Exposition basée sur un livre .
Annie   Ernaux  Extérieurs. pptx. Exposition basée sur un livre .Annie   Ernaux  Extérieurs. pptx. Exposition basée sur un livre .
Annie Ernaux Extérieurs. pptx. Exposition basée sur un livre .
 
Saint Georges, martyr, et la lègend du dragon.pptx
Saint Georges, martyr, et la lègend du dragon.pptxSaint Georges, martyr, et la lègend du dragon.pptx
Saint Georges, martyr, et la lègend du dragon.pptx
 
Pâques de Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
Pâques de Sainte Marie-Euphrasie PelletierPâques de Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
Pâques de Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
 
Présentation_ Didactique 1_SVT (S4) complet.pptx
Présentation_ Didactique 1_SVT (S4) complet.pptxPrésentation_ Didactique 1_SVT (S4) complet.pptx
Présentation_ Didactique 1_SVT (S4) complet.pptx
 
Le Lean sur une ligne de production : Formation et mise en application directe
Le Lean sur une ligne de production : Formation et mise en application directeLe Lean sur une ligne de production : Formation et mise en application directe
Le Lean sur une ligne de production : Formation et mise en application directe
 
Principe de fonctionnement d'un moteur 4 temps
Principe de fonctionnement d'un moteur 4 tempsPrincipe de fonctionnement d'un moteur 4 temps
Principe de fonctionnement d'un moteur 4 temps
 
LA MONTÉE DE L'ÉDUCATION DANS LE MONDE DE LA PRÉHISTOIRE À L'ÈRE CONTEMPORAIN...
LA MONTÉE DE L'ÉDUCATION DANS LE MONDE DE LA PRÉHISTOIRE À L'ÈRE CONTEMPORAIN...LA MONTÉE DE L'ÉDUCATION DANS LE MONDE DE LA PRÉHISTOIRE À L'ÈRE CONTEMPORAIN...
LA MONTÉE DE L'ÉDUCATION DANS LE MONDE DE LA PRÉHISTOIRE À L'ÈRE CONTEMPORAIN...
 
BONNES PRATIQUES DE FABRICATION RESUME SIMPLIFIE
BONNES PRATIQUES DE FABRICATION RESUME SIMPLIFIEBONNES PRATIQUES DE FABRICATION RESUME SIMPLIFIE
BONNES PRATIQUES DE FABRICATION RESUME SIMPLIFIE
 
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Conférence_SK.pdf
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Conférence_SK.pdfSciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Conférence_SK.pdf
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Conférence_SK.pdf
 
Zotero avancé - support de formation doctorants SHS 2024
Zotero avancé - support de formation doctorants SHS 2024Zotero avancé - support de formation doctorants SHS 2024
Zotero avancé - support de formation doctorants SHS 2024
 
Cours SE Le système Linux : La ligne de commande bash - IG IPSET
Cours SE Le système Linux : La ligne de commande bash - IG IPSETCours SE Le système Linux : La ligne de commande bash - IG IPSET
Cours SE Le système Linux : La ligne de commande bash - IG IPSET
 
Presentation de la plateforme Moodle - avril 2024
Presentation de la plateforme Moodle - avril 2024Presentation de la plateforme Moodle - avril 2024
Presentation de la plateforme Moodle - avril 2024
 
Cours SE Gestion des périphériques - IG IPSET
Cours SE Gestion des périphériques - IG IPSETCours SE Gestion des périphériques - IG IPSET
Cours SE Gestion des périphériques - IG IPSET
 
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Atelier_FormationRecherche.pdf
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Atelier_FormationRecherche.pdfSciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Atelier_FormationRecherche.pdf
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Atelier_FormationRecherche.pdf
 
Fondation Louis Vuitton. pptx
Fondation      Louis      Vuitton.   pptxFondation      Louis      Vuitton.   pptx
Fondation Louis Vuitton. pptx
 
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Bilan.pdf
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Bilan.pdfSciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Bilan.pdf
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Bilan.pdf
 
Formation M2i - Comprendre les neurosciences pour développer son leadership
Formation M2i - Comprendre les neurosciences pour développer son leadershipFormation M2i - Comprendre les neurosciences pour développer son leadership
Formation M2i - Comprendre les neurosciences pour développer son leadership
 
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Atelier_IA.pdf
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Atelier_IA.pdfSciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Atelier_IA.pdf
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Atelier_IA.pdf
 
DO PALÁCIO À ASSEMBLEIA .
DO PALÁCIO À ASSEMBLEIA                 .DO PALÁCIO À ASSEMBLEIA                 .
DO PALÁCIO À ASSEMBLEIA .
 
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Atelier_EtudiantActeur.pdf
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Atelier_EtudiantActeur.pdfSciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Atelier_EtudiantActeur.pdf
SciencesPo_Aix_InnovationPédagogique_Atelier_EtudiantActeur.pdf
 

La rigueur du qualitatif jean pierre olivier de sardan

  • 1. LA RIGUEUR DU QUALITATIF Jean Pierre OLIVIER DESARDAN 1. INTRODUCTION:ADÉQUATION EMPIRIQUE, THÉORIE, ANTHROPOLOGIE. 1) L'approximative rigueurde l'anthropologie Un texte anthropologique ousociologique se doitd'être rigoureux,sinonnous renonçonsàtoute prétention scientifique,etse situe pourtantdansunregistre de l'approximation,carla véridicitéde nosassertionsne peutse prétendre véritéetrelèveplutôtde laplausibilité.Cette fatalitéde l'approximationrendle texteanthropologique d'autant plusvulnérable aux biaisinterprétatifsetaux dérivesidéologiques. Dans le cas d'une science sociale empirique,larigueurse situe àdeux niveaux.D'une part,elledoitêtre une rigueur LOGIQUE (onne peutdire une chose etson contraire),argumentative (ils'agitde convaincre),etthéorique(les énoncésprennentplace dansundébatérudit).Maisd'autre part,il s'agiten outre d'une rigueurEMPIRIQUE,qui porte sur le rapport entre lesvirtuositésinterprétativesetleurancrage empirique,entre lesthéoriesproduiteset leur« réel de référence »,c'estàdire le petit« morceau» d'espace social etde tempssocial dontle chercheurveut rendre compte etqu'il se donne comme tâche de comprendre.Leschercheurssupposenttousprati quement,même si aucun ne peutle prouverthéoriquement,qu'une réalité sociale de référence,extérieure ànotre conscience età notre expérience individuelle,existebel etbien.Lessciencessocialesse fondentdoncsurce qu'on a appelé parfois« l'hypothèse réaliste»,selonlaquellelaréalité desautresdoitêtre considérée comme existantperse,nonréductible à la subjectivité de celui qui enparle,etpouvantêtre l'objetd'intelligibilitéspartageables,soumisesàdesdébats scientifiques,qui portententre autressurl'adéquationempiriquedesénoncés,c'est-à-dire surl'adéquationentre le réel de référence priscomme objetetlesinterprétationsetthéorisationsqu'enpropose le chercheur.Cette hypothèse réaliste,qui postule l'existence d'unréel de référence relativementetpartiellementconnaissable par l'enquête,ne doitpasêtre confondueavecl'illusionréaliste,qui croitenunaccès directetobjectif àce réel de référence,etoublie que ce dernierestune constructionsociale.L'illusionréaliste estl'expressionde laposture positiviste classique.Larigueurempirique de l'anthropologue,etplusgénéralementduchercheurensciences sociales,estindexée àundouble rapportd'adéquation:a) le rapportd'adéquationentre l'argumentationetles donnéesd'enquête;b) le rapportd'adéquationentre lesdonnéesd'enquêteetle « réel de référence ».C'estce double rapportqui estau centre de l'ouvrage.Un handicapparticulierque rencontre l'anthropologie danscette quête de rigueurconsiste danslamanière dontelleproduitsesdonnées.Nonseulementl'anthropologie,comme toute science sociale,se déploie dansunregistre « wébérien» de laplausibilité etnondansunregistre poppériende la falsifiabilité,maisde surcroitlesformesde laplausibilité empiriqueenanthropologiepassentle plussouventpar desprocéduresd'enquêtede type « qualitatif»,souslaforme de l'insertionpersonnelle duchercheursurun« terrain»,où lesinteractionsentre l'anthropologue etceux qu'il étudiesontdécisives.Lesconnaissancesainsi produitesne sontriend'autre que desapproximationsplausibles. Elles ne prétendent pas énoncer de lois, et elles ne s'embarrassent guère, le plus souvent, de statistiques détaillées ou de pourcentages précis. Si l'anthropologie n'est pas une science sociale vraiment distincte des autres, il y a une certaine « marque » propre au travail anthropologique.
  • 2. 2) Anthropologie et sciences sociales L'affirmation de l'unité et de la spécificité épistémologique des sciences sociales n'est sans doute pas nouvelle, mais c'est incontestablement chez Jean-Claude Passeron qu'elle trouve son expression contemporaine la plus systématique et la plus rigoureuse. Il se focalise plus particulièrement sur l'anthropologie, l'histoire et la sociologie, comme constituant en quelque sorte le « cœur historique » des sciences sociales. La thèse centrale de J-C Passeron peut être décomposée en trois énoncés fondamentaux enchevêtrés: a) il n'y a aucune différence entre les diverses sciences sociales quant à leur régime de scientificité; b) ce régime commun de scientificité se distingue de celui des sciences de la nature ou des sciences physiques, autrement dit il ne relève pas d'une épistémologie « poppérienne » de la « falsification »; c) il s'inscrit cependant dans une visée « scientifique », en ce qu'il tente de produire une connaissance véridique du monde, empiriquement fondée et soumise à certaines conditions de vigilance. Parler d'un régime de scientificité commun aux sciences sociales, c'est poser que les procédures interprétatives, les problèmes théoriques, les postures heuristiques, les paradigmes et les modalités de construction de l'objet sont pour l'essentiel communs, sécants ou transversaux à celles-ci. Mais ceci ne signifie pas pour autant être aveugle aux systèmes de différences entre sciences sociales, qui sont nombreux. Ceux-ci relèvent de différents niveaux, que l'on peut par commodité imputer au méthodologique, à l'institutionnel et au « culturel ». Au niveau de la méthodologie, anthropologie, histoire et sociologie ne produisent pas nécessairement leurs données de la même manière. Elles semblent se distinguer relativement par les formes d'investigation empirique que chacune d'entre elles privilégie. Les archives pour l'historien, l'enquête par questionnaires pour la sociologie, le « terrain » pour l'anthropologie. Au niveau des contraintes institutionnelles, on se rend compte que chacune des disciplines a ses cursus et ses diplômes, ses commissions et ses associations, ses filières de recrutement et ses réseaux, ses labels et ses sociétés savantes, ses revues et ses salons. Quant aux configurations « culturelles », chaque discipline a sa culture savante, son système de références théoriques, sa « bibliothèque ». 3) Epistémologie, théorie et terrain Le cœur de la légitimité anthropologique est le travail d'enquête mais bien évidemment, autour de ce noyau empirique de la discipline, de nombreux travaux « loin du terrain » prolifèrent, et nombre d'entre eux sont utiles, voire indispensables. L'épistémologie qui est proposée dans cette ouvrage se veut avant tout d'une épistémologie du terrain, autrement dit centrée sur les rapports entre les données produites sur le terrain et les interprétations savantes qui en découlent (= une grounded epistemology, une épistémologie « enracinée dans le terrain »). Le propos sera ici de tenter de dégager ce que devrait être en anthropologie l'équivalent de la critique des sources des historiens, autrement ditde « réfléchirsurce qui est loisible d'attendre » desdonnées anthropologiquesde terrain,etquelles« décisionsépistémologiques» doiventenrésulter.Le terrainestle lieu central de la productiondesdonnéeset,pourune bonne part,desinterprétationspropresàl'anthropologie.C'est dans ce rapport au terrainque se joue une part décisive de laconnaissance etde l'intelligibilitéanthropologique.Le terrainestla forme particulièred'enquête que prendenanthropologiel'exigence de rigueurempiriquequi fonde les sciencessociales,qui asesavantagesetsesinconvénients,qui ne sontni meilleurs,ni pires,simplementautresque ceux que l'onrencontre danslesautresdisciplines
  • 3.
  • 4. L' « émicité »,autrementditl'attentionportée aupointde vue desacteurs(le hérosen anthropologie comme en sociologie ouenhistoire,c'estcelui dontonparle,noncelui qui enparle),etla« descriptivité »,autrementditle recoursà l'observation,sontdespropriétésfondamentalesdutravail anthropologique.Lesinterprétations théoriquesenracinéessurle terrainse donnentsimplementplusde contraintesque cellesqui ne le sontpas.Elles sonttout autant « théoriques»,maisautrement,etloinde ne construire leursthéoriesque surdeslivresetdes réflexions,ellesles construisentaussi etparfoissurtoutsurdesenquêtes.Il estvrai que cesthéoriesenracinéessur le terrainsontsouvent(maispastoujours) d'unmoindre niveaude généralitéque lesthéoriesqui s'affranchissentde toute rigueurempirique.Maisellesn'ensontpaspourautant moins« théoriques»,oumoinsintéressantes. Le mérite de lagroundedtheoryestde relierterrainetthéorie,nonde lesopposer,etd'insistersurlagénérationde théoriesàpartirdesdonnéesde terrain.Cette démarche sembleraplutôtinductive,maisil ne faudraitpasen déduire que lasocio-anthropologiene faitaucunrecoursau registre déductif.Toute sciencesocialecombine les deux démarches,maisdansdesproportionsvariables.Le terrainn'estpasnonplusun terraincloset l'anthropologue n'y estpas assigné àrésidence.L'exercice monographique oul'enquêtefocalisée,s'ilssontnécessaires,sontloin d'être suffisants.Lacomparaisonraisonnée estpratiquée enanthropologie comme enhistoire etensociologie,voire plus.Il n'estpas de science sociale sanscomparaisons.Toutle problème estde savoirlesquelles! 4) Epistémologie morale? Il faut évoquerquelquesconnotationsmoralesparrapportà ce qu'il vientd'être ditprécédemment.Onpeutcertes frauder,enanthropologie,comme dansd'autressciencessociales,et,souvent,comme pourtouteslesfraudes,àson corps défendantetentoute bonne conscience.Celane signifiepasqu'elle doitêtre acceptée,tolérée.Le problème estdouble:d'une part,il estdifficile de détecterle manque de vigilance(danslaproductionetl'interprétationde donnéesparexemple),voire lafraude caractérisée,etceci entre autresparce que,d'autre part,il n'y a pas de normesprécises,clairesetreconnuesde larigueuranthropologique.Onestbienobligéle plussouventde croire l'anthropologue surparole,ce qui n'estjamaissain.L'anthropologie ne disposepasd'une méthodologie standardisée donton pourraitexaminersi lamise enœuvre estounonconforme.Le métierd'anthropologuerelèvesurtoutdu« métier» de l'anthropologue lui-même,autrementditd'unsavoir-faire apprissurle tas,qui faitsans doute de l'anthropologielaplusartisanale etlaplusbricoléedessciencessociales.Cependant,celane signifie paspuret simple renoncementàtout contrôle,àtoute évaluationméthodologique,àtoute vigilance épistémologique.D'autre part, etc'est là que nousenvenonsà lanotiond' « épistémologie morale»,descontre-feux éthiquesfonctionnent« quandmême ».Certes,chaque chercheurasesbiaismaispeu« biaisent» systématiquementetdélibérément.Il fauten toutcas reconnaitre que laplausibilité enanthropologierepose pourune partnonnégligeablesurune étrange alchimie entre le regardcritiqueaveclequel il convientd'accueillirtoute œuvre anthropologiqueetla confiance que l'onaccorde cependantàl'anthropologue quantaurespectd'uncontrat moral latentpassé parlui avecses pairsetseslecteurs.Le « pacte ethnographique » estaussi unpacte éthique. 5) Le pacte ethnographique 3
  • 5. Dans leurstextes,lesanthropologuesutilisenttousetsanscesse,pourlégitimerleurdiscours,un« effetde réalité» qui estau principe même de toute entreprise ethnographique:lesautresexistent,je lesai rencontrés, etje vous demande de croire à ce que j'en dis.Le « réel desautres» existe indépendammentde l'anthropologue,etc'estla référence àce réel « extérieur» qui fonde toute l'écritureanthropologique.Autrementdit,si le texte anthropologique ne peutjamais« refléter» laréalité,etne peutdoncpas« parlerenson nom», il « parle de la réalité » ets'efforce de ladécrire etde la comprendre de lamanière lamoinsinfidèlepossible.D'une certainefaçon, l'anthropologue scelleavecsonlecteurce qu'onpourraitappelerun« pacte ethnographique » qui assure de notre sérieux etde notre professionnalisme(« ce que je vousdécrisestréellementarrivé »).Ce pacte estune conséquence dufaitque lesdonnéesethnographiquessontpourune grande partie produitesparlesinteractionsdu chercheuraveclessujetsde sonenquête:seul sontémoignagepersonnelengarantitlavéracité.Onpeutmieux comprendre ce qu'estle pacte ethnographiquesi l'onconsidère ce genre particulierde produitethnographique qu'estle filmethnographique/filmdocumentaire:chacunsaitque lesimagesontété construites,que chaque cadrage estun découpage subjectif de laréalité parmi touslesautresplanspossibles,...etpourtantle réalisateur affirme implicitementetnécessairementque touslesartefactsettouscesartificesdonnentauboutducompte de la réalité une image néanmoins« vraie » (leschosesse passentbienainsi).Lesdeux opérationscentralesoùs'exprime le pacte ethnographique danslaproductionécrite de l'anthropologiesontla« description» de scènesobservéespar l'anthropologue etla« transcription» de proposd' « informateurs» que l'anthropologue aenregistrés,voire traduits.Ellessonttoutesdeux auplusprèsdupôle empirique dutravail ethnographique,etveulentse garder d'effetsinterprétatifsinopportuns.Bienévidemmenttoute descriptionethnographique incorporeuncertainnombre de posturesinterprétatives,avecleursinévitablesrisquesde biaisinterprétatifs.Latraductionpose le même problème que ladescription:c'estuncompromiscomplexe etinstable entre une viséeempirique impérative etdes projectionsinterprétativesinéluctables.Même entre langues« proches»,associéesàdesculturesvoisinesou similaires,une « traduction» ne peutjamaisêtre complètement« fidèle» ou« vraie »,car leschampssémantiques ne se recouvrentjamaisexactement.Néanmoins,l'entreprisetraductrice enanthropologiese fonde aussi surle pacte ethnographique:le traducteurs'engage « pardéfinition » àrestituerle mieux possible aulecteurle « ditdes autres». Onpeutaussi prendre l'entreprise traductrice dansune acceptationpluslarge,etestimerque l'essentieldu travail de l'anthropologieconsisteà« traduire une culture » (celle desgroupessociaux étudiés) dansune autre (celle de la communauté savante).Salégitimité esttoujoursd'avoirpourobjectif de se rapprocherauplusprèsdu« réel desautres», sansjamaisavoirlesmoyensd'yarrivertotalement.Toutefois,danslamétaphore de latraduction d'une culture versune autre,le problème estmoinsducôté de ce qu'on entendpar« traduction» que du côté de ce qu'onentendpar « culture ». 6) Une socio-anthropologie nonculturaliste Le culturalisme comme idéologie scientifiqueestdirectementettypiquementassocié à
  • 6. l'anthropologie.Maisle culturalisme est,selonnous,devenudésormaisune desprincipalesmenacesdanslaquête de rigueuranthropologique.Nonpasque le conceptde « culture » soit à jeteravecl'eaudu bainculturaliste.Son usage n'estévidemmentpasàproscrire.Dans une définitionminimaliste etmesurée,pourdécrire unensemblede représentationset/oude comportementssignificativementpartagésparunensemble défini d'acteurssociaux dans un contexte donné,il resteirremplaçable.Maislaprudence impose,selonnous,de recouriràdesmodulations nettementcirconscritesetempiriquementvalidéesde ce terme (cultureslocales,professionnelles,logiques culturellesparticulières,sub-cultures),enévitantrésolumentlesformulationstropgénérales(culture nationale, ethnique,identité culturelle).Eneffet,si ons'éloignede cetusage pragmatique etinévitable de « culture »,on dérive vite versunusage idéologique,qui le charge de malentendus,de facilitésetde sur-interprétations,etprojette une série de préconceptionssurl'objetétudié.Avecle culturalisme:−touteslesreprésentations/comportements importants(pertinents)d'ungroupe social deviendraientnécessairementpartagés:c'estpourtantunproblème de recherche empirique que de savoirquelsreprésentations/comportementssontpartagésetlesquelsne le sontpas. lesreprésentations/comportementspartagésle seraiententoutescirconstancesetnonenfonctiondescontextes: c'est pourtantun problème de recherche empiriqueque de savoirquelsreprésentations/comportementssont partagésdans untel contexte,etlesquelsne le sontpasdansuntel autre.lesreprésentations/comportements partagésrelèveraientde « valeurs» communes:ce sontlàdesassertionsqu'aucune recherche empiriquene peut actuellementgarantirouvalider,tantl'universconceptuel des« valeurs» estflou,ambivalentetsaturé d'idéologie. Mais le culturalisme règne encore,une partie dessociologuesetanthropologuesysuccombe encore.