1. PROJET DE GESTION
Au niveau DSAA, il devient important de relier nos projets réalisés en laboratoire
de création à l’économie gestion afin de penser de manière plus concrète notre
avenir professionnel.
La gestion est indissociable de la création. C’est elle qui permet de concrétiser un
projet et de lui donner un sens dans la réalité, une utilité pour la société.
Complémentaire au laboratoire de création, la gestion permet de mieux comprendre les
équilibres à trouver entre créativité et exigence commerciale.
Le designer doit être au courant de tout ce que sa création va engendrer d’un point
de vue économique qu’il soit en freelance ou salarié.
Le projet de gestion vise à réfléchir à une thématique qui serait l’activité de
l’entreprise, définir notre champ d’intervention. C’est un travail argumentaire, une
réflexion sur l’équipement de notre atelier, une analyse technique et financière
d’une entreprise ‘fictive’.
Cette synthèse en 10 diapos a pour but de présenter l’état d’avancement de ce projet
en 10 diapos depuis son commencement en octobre 2010.
2. DESIGN ET TEXTILE
Aujourd’hui, le designer est un acteur de la société qui se doit d’être polyvalent.
Le DSAA créateur-concepteur Textile forme des créateurs plus spécialisés dans le
domaine du textile mais capables de collaborer avec des designers produit, des ar-
chitectes, des scénographes ainsi que des sociologues ou des philosophes, des tech-
niciens et des commerciaux.
L’avantage de la création textile est qu’elle peut s’appliquer à différents champs
du design, je cherche dans ce DSAA à penser un design plus global. Une ancienne étu-
diante de DSAA, Marion Chatel-Chaix l’a très bien défini en parlant de design à sen-
sibilité textile.
Le DSAA est surtout un temps en deux ans offert à l’étudiant pour développer un uni-
vers créatif personnel et une réflexion sur des réalités sociales.
En développant une pensée, des idées, le designer doit être en capacité de répondre
à des besoins et de donner une forme à ses concepts, des réponses formelles à des
problématiques qu’il pose.
En tant qu’étudiant en design, nous apprenons à développer une curiosité vis-à-vis
des objets et évènements qui nous entourent : le designer a le droit et même le
devoir de s’émouvoir et de se laisser surprendre, de s’émerveiller ou de se dégoû-
ter. Il puise et « s’abreuve » de la culture.
Cette capacité nous permet d’améliorer nos compétences créatives en les associant à
d’autres compétences qui sont techniques, numériques, linguistiques, commerciales,
relationnels.
Le créateur/concepteur textile exerce son métier en tant que salarié ou en indépen-
dant dans les secteurs de la mode et du design tel que les bureaux de style pour la
recherche des tendances, la recherche et le développement, le stylisme couleur et
matériaux, l’identité de la marque, la stratégie de création et d'innovation, le
consulting…
De la création à la conception et à la communication de son projet, le designer tex-
tile exerce son activité en liaison avec tous les services concernés : la concep-
tion, la production et la diffusion. Avoir des notions de marketing est indispensa-
ble pour la concrétisation de nos projets et fait aussi partie de la réflexion de
l’étudiant en design et par la suite du designer.
Des stages et des workshops (rencontre lors d’ateliers avec des designers, des ar-
tistes) permettent de concrétiser cette recherche, durant lesquels, nous apprenons à
travailler en équipe, à dialoguer et nouer des contacts avec le milieu profession-
nel.
3. CHAMP D'INTERVENTION
'Être non-voyant, ce n’est pas une infirmité, c’est
seulement une autre façon de voir'Gilbert Siboun
Comment palier au déficit de la vue ?
Je souhaite avant tout travailler pour les personnes non-voyantes, n’excluant pas
les personnes à la vue normale qui pourront aussi faire l’expérience du projet.
On estime aujourd'hui que la déficience visuelle en France touche près de deux mil-
lions de personnes, parmi lesquels 50 000 sont aveugles, soit un ratio de 35 pour
mille. La déficience visuelle se situe au second plan en termes de handicap physi-
que, après la déficience motrice.
Notons que, d’après l’organisation mondiale de la santé, il y aurait environ 40
millions d’aveugles dans le monde, dont 90 % dans les pays en voie de développement.
Nos sens ne sont pas isolés mais interdépendants car ils se complètent. Un déficit
visuel est compensé par une augmentation des performances auditives. Une personne
non-voyante va développer une capacité à réinventer des images, à construire son
propre monde. Ses sens valides seront plus développés et les sensations qui en dé-
coulent, intensifiées.
On s’accorde à dire qu’environ 80% de la perception du monde se fait par la vision.
Pour compenser le manque d’informations résultant d’une déficience visuelle, une
personne non-voyante va mettre à profit les sens qui lui restent pour accéder à une
représentation mentale de l’espace environnant, et s’y déplacer de façon autonome.
Je travaille sur une approche sensorielle de l’espace dans un lieu public. J’ai
choisi de travailler à la valorisation de la qualité sonore d’un lieu public. En
abordant l’espace d’un point de vue sonore, je cherche à trouver une alternative au
tactile, souvent utilisé comme moyen communicatif (ex : affichette en braille) qui
selon moi, est inadapté dans un espace public où la mobilité est primordiale (il
faut pouvoir trouver les informations à toucher).
Les personnes ayant une déficience visuelle profonde ne s’attachent donc pas à
l’apparence que constitue l’image puisqu’elle leur est invisible, et peuvent discer-
ner le réel par la voix, le son.
Pour cela je cherche à mettre en valeur les sonorités, les « signes », les « matiè-
res » sonores qui sont des repères pour aider la personne non-voyante à mieux se
déplacer dans un espace mais qui doivent être optimisé davantage pour ces personnes.
Je pense à l’espace de la gare par exemple dans lequel le va et vient quotidien peut
vite devenir oppressant si on n’a pas à disposition de bonnes informations visuelles
pour nous guider.
«On est généralement peu conscient de notre environnement sonore… sauf quand ça nous
gêne», commente Xavier Collet, designer sonore et rédacteur du blog Le chant du
signe.
Ce projet vise à favoriser la qualité de vie des personnes non-voyantes dans les
espaces publics, faciliter la vie en communauté, les rendre plus indépendantes.
4. DESIGN SONORE ET IDENTITE DES VILLES
Dans le cadre de mon projet libre et de mon projet de gestion, je me suis intéressée
plus particulièrement au design sonore et plus particulièrement à son exploitation
dans l’espace urbain.
Le souci de mieux maitriser les sons a introduit une nouvelle discipline: le design
sonore est l'art et le processus de manipuler des éléments sonores afin d'obtenir un
effet désiré. Il est employé dans une variété de disciplines comme le cinéma, le
théâtre, l'enregistrement et le mixage de musique, le concert, et le développement
de logiciels de jeux informatiques ou la publicité. Le design sonore implique géné-
ralement la manipulation d'objets musicaux ou sonores. Un designer sonore (en an-
glais, sound designer) est une personne qui pratique l'art de la conception sonore.
Selon Henri Torgue, directeur de l’UMR au 1563 CNRS, le sonore, plus que la vue nous
offre la signature de l’espace et nous rappelle notre corps dans l’environnement.
Car le son nous submerge, il a une ubiquité et est sans paupières. Son territoire
dépasse le territoire délimité par la vue (on entend aussi ce qu’on ne voit pas).
Par ailleurs, facteur de captation et d’émission des émotions, le sonore est la part
intime de notre être.
Aujourd’hui, il faut s’inquiéter du fait que les personnes non-voyantes ne peuvent
plus se diriger au bruit de leur canne dans des quartiers où les détails sonores
disparaissent sous le bruit ambiant. Il faut rendre au son sa place primordiale de
vecteur de communication.
De même qu’on établit des plans lumière pour une ville, on pourrait imaginer des
plans sonores et intégrer de cette manière le sonore dans une éthique d’organisation
de la vie en commun.
Au delà des diverses applications du design sonore – cinéma, jeu vidéo, produits
industriels, transports, etc. -, son ambition réside, selon Xavier Collet, dans «la
conception d’un son fonctionnel, qui communique un message sans le langage». Exemple
dans une voiture : «Les concepteurs travaillent sur les matériaux pour obtenir un
type de résonance, un son mate quand on ferme sa boîte à gant… Le bruit du moteur
aussi peut être soit feutré, soit sportif, selon l’image du véhicule», explique le
designer sonore.
“J’entends, et je pose le regard”, nous rappelle avec foi Christian Hugonnet, acous-
ticien et président de la semaine du son. Selon lui, “On nous a menti, on nous a
trompé quand on nous a dit que tout dépendait du visuel. Pensez son, vous verrez,
l’image vient de suite derrière”. Et d’ajouter: “Les gens qui pensent son sont des
amoureux de l’image”.
5. L'OBJET ACOUSTIQUE
développer un design sensoriel par l'acoustique
Notre perception des sons diffère en fonction de la nature physique de
notre environnement, cependant l’acoustique est souvent un aspect mis de
côté dans la conception des matériaux qui nous entourent.
Si l’on veut développer une signalétique sonore dans un lieu public, il
semble essentiel de s’interroger sur les matériaux acoustiques nécessai-
res à la mise en valeur de ces sonorités afin d’éviter que cet espace
devienne un brouhaha complet. La maitrise des phénomènes acoustiques
joue un rôle essentiel pour faire des ces espaces des endroits agréa-
bles, il va aider les designers sonores à parfaire le son et à le rendre
plus plaisant, à l’orienter, lui donner un sens.
Parce qu’on parle malheureusement aujourd’hui davantage de bruits que de
sonorités urbaines, ne peut-on pas envisager l’objet acoustique non pas
comme un moyen d’absorption et de réduction des bruits mais comme un
nouveau moyen de mettre en avant certaines qualités sonores de la ville
à l’attention des personnes malvoyantes ?
Si on imagine intégrer cet objet dans la ville, comment faire en sorte
que cette intégration soit esthétique et qu’elle ne surcharge pas les
autres informations visuelles nécessaires à la circulation des personnes
à la vue normale ?
6. MON ACTIVITE
Le designer textile ne possède pas les mêmes compétences que le designer sonore.
Comment pourrais-je utiliser mes compétences en textile pour ce projet qui relève du
domaine du son et de l'acoustique?
Mes lieux d'intervention sont les lieux publics urbains tels que la gare, les carre-
fours routiers et piétons, les bouches de métro, les arrêts de bus, l'aéroport...)
et souhaitant adapter leurs espaces à la mobilité des personnes déficientes visuel-
les. Le son aura donc une fonction d'orientation.
Dans un premier temps, je propose d'intervenir au sein d'une entreprise déjà exis-
tante de design sonore. à temps partiel. Cette entreprise pourrait être par exemple,
Le Sixième Son, agence spécialiste de l'identité sonore, du design musical et de
la sonorisation des espaces de ventes, au service des marques et des entreprises.
Pour cette entreprise, mon travail consisterait à :
-cibler les zones d'intervention dans le lieu concerné, faire un repérage sur place
par rapport à l'existant et au besoin des aveugles.
-définir l'information à faire passer à l'usager à travers le son (par exemple, en
gare, pour lui indiquer les points stratégiques où il peut composter ses billets,
les passerelles, couloirs à emprunter pour se rendre aux quais). Dans ce domaine,
Julien Tardieu a déjà expérimenté une signalétique sonore à la gare de Montparnasse
à Paris. Des emetteurs de sons sont implantés à différents points stratégiques de la
gare. Il a collaboré avec Iroshi Kawakami, compositeur japonais, ayant déjà fait
cette expérience dans des gares japonaises.
-mettre mes compétences 'sensibles' et créatives au service de la définition de la
nature du son ( effet, ambiance procuré); pour cela je pourrais avoir recours à des
planches 'tendances' et illustrer mes idées par des images, couleurs, etc. puisque
c'est un moyen de communication que je maitrise.
Mon activité serait donc une activité de consulting.
Dans un deuxième temps et en parallèle à mon autre intervention, j'exerce en plus
une activité au sein d'une entreprise spécialisée dans les matériaux acoustiques,
ceux-ci étant nécessaires à la bonne compréhension du son. Cette entreprise pourrait
être l'entreprise Marmonier qui s'engage à apporter des réponses complètes de maî-
trise des bruits et des sons, de l’identification des enjeux, de l’expression des
besoins à la fourniture de solutions viables, sans a priori ni limite technologique.
Comment intégrer esthétiquement ces matériaux au paysage urbain?
Mon objectif sera d'apporter des réponses formelles en les pensant dans un disposi-
tif architectural (panneaux, façades...).
Pour présenter mes expérimentations au client, j'utiliserai des dessins, maquettes,
mises en situation à l'aide de Photoshop.
7. EQUIPEMENTS
Voici une liste succinte et pour le moment, superficielle, du matériel néces-
saire pour mener à bien mes projets. Je détaillerai prochainement davantage
cette partie.
.En ce qui concerne mon activité avec l'entreprise de design sonore:
-un enregistreur pour capter les sons existants lors de l'étude du lieu d'in-
tervention
-un PC, une imprimante, un relieur de dossier
-des magazines pour se tenir au courant de l'actualité
-du mobilier (bureau, chaise)
-un espace de travail (à la maison?)
-du papier et des carnets pour écrire et dessiner, présenter au client les
projets
.En ce qui concerne mon activité avec l'entreprise spécialisée dans l'acous-
tique:
-des magazines pour se tenir au courant de l'actualité dans ce domaine (Echo
Bruit, Acoustiques et Techniques)
-des logiciels de création (Photoshop, Illustrator, In Design)
-une palette graphique
-des fournitures pour le dessin à la main, les croquis; différentes qualités
de papier
8. CONCLUSION
Ce projet de gestion me permet de penser un projet de design dans une réalité
professionnelle et d'entrevoir toutes les difficultés du métier, à savoir,
adapter ses compétences à une demande réèlle et à ses besoins. Je me rend
mieux compte qu'au-delà de la création d'un produit et de concepts, le desi-
gner doit aussi avoir des compétences commerciales, relationnelles pour mener
à bien son entreprise et se faire une place dans sa profession.
J'ajouterai d'ici la semaine prochaine deux nouvelles pages, une expliquant
les enjeux du projet libre, l'autre proposant un tableau détaillé des frais
relatifs à l'équipement et au matériel de mon entreprise.