2. Mission de groupe (binômes)
1- Choisir 1 tableau parmi ceux qui vous
sont proposés dans la sélection
suivante (Palazzo Pitti, Florence)
2- Produire sur ce tableau (ou sur un autre
tableau inspirant du musée) un article
réalisant les 3 objectifs proposés :
Informer
Analyser
Créer
3. Informer
Nom de l'artiste :
Titre de l'œuvre :
Date de la composition :
Nature, support, matière = Toile, bois, roche, mur … Huile, gouache,
aquarelle …
Dimensions :
Genre = religieux, mythologique, historique, allégorique, portrait, nature
morte, paysage, non figuratif …
Sujet (avec informations sur le personnage, le lieu, l’épisode … représenté) :
Artiste (quelques éléments biographiques et caractéristiques de son œuvre) :
4. Analyser
1- DESCRIPTION :
- Description objective : décrire avec le maximum de précision ce qui
est représenté + observer les particularités formelles (choix et jeu
des couleurs, lignes, organisation des plans … )
- Description subjective : impressions, effets, sentiments,
significations, réflexions …
2- QUESTION :
= en quoi ce tableau vous semble-t-il caractéristique de la
Renaissance dans son contenu et/ou dans sa forme ?
5. Lorenzaccio, ACTE II, SCENE 2
Devant le portail d’une église de Florence, Lorenzo de
Medicis (accompagné du cardinal Valori) rencontre le
jeune peintre Tebaldeo Freccia. S’engage un dialogue
entre Lorenzo, cynique et provocateur, et Tebaldeo,
artiste idéaliste. Tebaldeo montre aux deux hommes
une toile représentant le « portrait de ses rêves ».
Lorenzo le met face à ses contradictions et finalement
lui propose un travail : « Viens demain à mon palais,
je veux te faire un tableau d’importance pour le jour
de mes noces ».
3- Créer
6. ACTE II, SCÈNE 2
(…)
VALORI — N'êtes-vous pas le petit Freccia ?
TEBALDEO — Mes ouvrages ont peu de mérite ; je sais mieux aimer les arts que je ne sais les exercer. Mais
ma jeunesse tout entière s'est passée dans les églises. Il me semble que je ne puis admirer ailleurs Raphaël et
notre divin Buonarotti. Je demeure alors durant des journées devant leurs ouvrages, dans une extase sans
égale. Le chant de l'orgue me révèle leur pensée, et me fait pénétrer dans leur âme ; je regarde les personnages
de leurs tableaux si saintement agenouillés, et j'écoute, comme si les cantiques du chœur sortaient de leurs
bouches entrouvertes. Des bouffées d'encens aromatiques passent entre eux et moi dans une vapeur légère. Je
crois y voir la gloire de l'artiste ; c'est aussi une triste et douce fumée, et qui ne serait qu'un parfum stérile, si
elle ne montait à Dieu.
VALORI — Vous êtes un vrai cœur d'artiste ; venez à mon palais, et ayez quelque chose sous votre manteau
quand vous y viendrez. Je veux que vous travailliez pour moi.
TEBALDEO — C'est trop d'honneur que me fait Votre Eminence. Je suis un desservant bien humble de la
sainte religion de la peinture.
LORENZO — Pourquoi remettre vos offres de service ? Vous avez, il me semble, un cadre dans les mains.
TEBALDEO — Il est vrai ; mais je n'ose le montrer à de si grands connaisseurs. C'est une esquisse bien pauvre
d'un rêve magnifique.
LORENZO - Vous faites le portrait de vos rêves ? Je ferai poser pour vous quelques-uns des miens.
TEBALDEO — Réaliser des rêves, voilà la vie du peintre. Les plus grands ont représenté les leurs dans toute
leur force, et sans y rien changer. Leur imagination était un arbre plein de sève ; les bourgeons s'y
métamorphosaient sans peine en fleurs, et les fleurs en fruits ; bientôt ces fruits mûrissaient à un soleil
bienfaisant, et quand ils étaient mûrs, ils se détachaient d'eux-mêmes et tombaient sur la terre sans perdre un
seul grain de leur poussière virginale. Hélas ! les rêves des artistes médiocres sont des plantes difficiles à
nourrir, et qu'on arrose de larmes bien amères pour les faire bien peu prospérer. (Il montre son tableau.)
VALORI — Sans compliment, cela est beau — non pas du premier mérite, il est vrai — pourquoi flatterais-je
un homme qui ne se flatte pas lui-même ? Mais votre barbe n'est pas encore poussée, jeune homme.
LORENZO — Est-ce un paysage ou un portrait ? De quel côté faut-il le regarder, en long ou en large ?
TEBALDEO — Votre Seigneurie se rit de moi. C'est la vue du Campo-Santo.
7. .
LORENZO — Combien y a-t-il d'ici à l'immortalité ?
VALORI — Il est mal à vous de plaisanter cet enfant. Voyez comme ses grands yeux s'attristent à chacune de
vos paroles.
TEBALDEO — L'immortalité, c'est la foi. Ceux à qui Dieu a donné des ailes y arrivent en souriant.
VALORI — Tu parles comme un élève de Raphaël.
TEBALDEO — Seigneur, c'était mon maître. Ce que j'ai appris vient de lui.
LORENZO — Viens chez moi, je te ferai peindre la Mazzafirra toute nue.
TEBALDEO — Je ne respecte point mon pinceau, mais je respecte mon art ; je ne puis faire le portrait d'une
courtisane.
LORENZO — Ton Dieu s'est bien donné la peine de la faire ; tu peux bien te donner celle de la peindre. Veux-
tu me faire une vue de Florence ?
TEBALDEO — Oui, monseigneur.
LORENZO — Comment t'y prendrais-tu ?
TEBALDEO — Je me placerais à l'orient, sur la rive gauche de l'Arno. C'est de cet endroit que la perspective est
la plus large et la plus agréable.
LORENZO — Tu peindrais Florence, les places, les maisons et les rues ?
TEBALDEO — Oui, monseigneur.
LORENZO — Pourquoi donc ne peux-tu peindre une courtisane, si tu peux peindre un mauvais lieu ?
TEBALDEO — On ne m'a point encore appris à parler ainsi de ma mère.
LORENZO — Qu'appelles-tu ta mère ?
TEBALDEO — Florence, seigneur.
LORENZO — Alors tu n'es qu'un bâtard, car ta mère n'est qu'une catin.
(…)
8. SUJET :
Enjeux :
- témoigner de sa connaissance du personnage de Lorenzo
(caractère, motivations, valeurs, façon de parler …)
- témoigner de sa connaissance de l’artiste, du tableau qui sert de
support au dialogue (sujet général, détails précis, esthétique …), de
la Renaissance en général
- veiller à la théâtralité de l’écriture
Consigne : un dialogue d’au moins 20 lignes et un enregistrement
audio de 1 à 2 mn environ.
Créer
Ecrivez le dialogue théâtral entre Lorenzo et l’artiste de la Renaissance qui
a peint le tableau que vous avez choisi.
9. METHODE
1- Avant la visite : s’informer sur le tableau
et sur la Renaissance.
2- Pendant la visite : prendre soigneusement
des notes sur le tableau choisi
3- Après la visite : produire l’article et
l’enregistrement
11. Le palazzo Pitti est un immense palais de style Renaissance . Il a été érigé dans le quartier Oltrarno (rive
ouest du fleuve Arno), non loin du Ponte Vecchio. Le cœur du palais actuel date de 1458 et était, à
l’origine, la résidence de Luca Pitti, un ambitieux banquier florentin, ami de Cosme de Medicis.
Le palais est racheté en 1549 par la famille Médicis et devient la résidence principale des familles
régnantes du grand-duché de Toscane. L’architecte Vasari construit alors le « corridor de Vasari », un
passage protégé et couvert entre le palazzo Vecchio, siège du gouvernement, et le palazzo Pitti et qui
traverse l'Arno, au-dessus du Ponte Vecchio. Ce passage permet au grand-duc et à sa famille de se déplacer
aisément entre leur résidence officielle, le palazzo Vecchio, et le palazzo Pitti.
Le palais abritera alors la collection d'art des Médicis, et sera le théâtre de divertissements et de spectacles
somptueux, parmi lesquels les débuts de l'opéra.
Une parcelle est ensuite acquise sur la colline à l'arrière du palais pour y créer un grand parc et des jardins,
connus aujourd'hui sous le nom de Jardin de Boboli.
Le palais et son contenu sont cédés au peuple italien par le roi Victor-Emmanuel III d'Italie en 1919 et ses
portes ouvertes au public, dévoilant l’une des plus grandes galeries d’art de Florence.