Conférence présentée par Christophe Alcantara, maître de conférences à l'Université Toulouse 1 Capitole, et Martine Corral-Regourd, professeure des universités à l'Université Toulouse 1 Capitole, lors du Webinaire 2016.
2. Objet de la communication
Cette communication cherche à investir les apports de
la notion d’identité pour cadrer et enrichir le concept
d’e-réputation. L’éclairage de la sociologie des identités
va permettre d’appréhender ce concept émergent en
fonction de régimes d’action différents selon l’échelle
d’observation. Nous proposerons un cadre d’analyse
microsocial, centré sur l’individu et un cadre d’analyse
macro social, centré sur l’organisation.
« E-réputation: Cadrage théorique d’un concept complexe et polymorphe »
3. Plan de l’intervention:
1.De l’identité à l’e-réputation: un point de vue microsocial
11.Le nécessaire cadrage de la notion d’identité
12. La réputation: Une expression de l'identité sociale d’un individu
13. De la réputation à l’e-réputation: Entre traces numériques et visibilité en
ligne.
2. Approche méso-sociale de l’e-réputation
21. L’e-réputation d’une organisation
22. E-réputation, influenceurs et recommandations
Conclusion
« E-réputation: Cadrage théorique d’un concept complexe et polymorphe »
4. 1.De l’identité à l’e-réputation: Un point de vue microsocial
« L’identité est l’une des évidences les mieux partagées et les moins
interrogées du côté des acteurs mais aussi des univers savants »
(Corcuff, 2003).
11. Le nécessaire cadrage de la notion d’identité:
-Le point de départ est G.H. Mead (1963): « Le soi est moins une substance
qu’ un processus »
-Apport de la sociologie interactionniste de E. Goffman (1974).
-L’unicité du soi est un mythe
-L’apport de la notion d’acteur pluriel, proposée par B. Lahire (2001)
-Capital social (Bourdieu, 1980)= expression de la réputation.
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6. 1.3 De la réputation à l’e-réputation: Entre traces numériques et visibilité en
ligne
-CONSTAT: Nos pratiques numériques génèrent des traces qui s’imposent à nous!
-Le concept de « l’Homme trace » (Galinon-Mélenec,2011) trouve une expression
chez Ertzcheid (2009) pour qui « l’homme est un document comme les autres ».
-La redocumentarisation des traces numériques (Salaün 2007) rend celles-ci
constitutives de notre identité sociale en ligne.
-Concentration des avantages sur les réseaux socionumériques qui pousse
l’internaute à s’ouvrir de proche en proche à un public de plus en plus large.
-L’acteur social est pluriel, son identité numérique n’est pas unique, elle se
décline en autant de formes que d’expositions sur les différents réseaux sociaux.
-L’e-réputation, c’est à la fois sa réputation, son capital social c’est-à-dire cette
construction faite des interactions de l’individu avec son milieu, la représentation
qu’il s’en fait, la reconnaissance éventuelle qu’en ont les autres et c’est également
un ensemble d’indices identitaires qui sont produits par les traces numériques
volontaires ou induites et qu’une démarche de redocumentarisation va doter
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7. 2.Approche méso-sociale de l’e-réputation:
21. L’e-réputation d’une organisation
-La production informationnelle et documentaire des internautes interfère avec la
démarche documentaire en ligne de l’organisation .
-La réputation est « une méta-opinion issue d’actions communicatives intentionnelles
d’évaluation de l’être et de l’agir d’une organisation au sein d’un groupe d’individus »
Alloing (2013)
-Contexte d’une économie de la réputation et de la recommandation, déclinaison digitale
du two step flow of communication du modèle de Lazarsfeld et Katz.
-Les informations sont filtrées, classées, hiérarchisées, organisées et diffusées pour générer
cette économie singulière.
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8. 22. E-réputation, influenceurs et recommandations:
-Les logiques de flux et de stock d’informations (Merzeau,2009) produisent une
surabondance d’informations, elle-même génératrice d’une asymétrie de
l’information.
-Les entreprises et les internautes doivent faire confiance à d’autres, des tiers
extérieurs.
-Tendance de fond à l’évaluation permanente par des pairs, des experts, des
semblables…
-Emergence de la figure de l’influenceur
-L’entreprise souhaite agir sur l’échelle de valeur qui va de la visibilité à la
confiance (Merzeau, 2015)
-Existence de filtres informationnels automatisés, algorithmiques.
-La fabrique de la réputation (Cardon, 2015) se déploie avec « l’action d’une
minorité active ».
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9. Pour conclure:
-L’E-réputation est aussi un enjeu de société qui s’analyse à un niveau
macrosocial
-Enjeu de marchandisation des traces numériques dans un cadre juridique
international encore à définir
-Colonisation numérique des individus sous couvert d’une gratuité à
l’œuvre sur les écosystèmes web les plus utilisés
-Situation de quasi-monopole de certains ( Google en Europe et plus
particulièrement en France) alors que se développe de plus en plus cette
économie de l’e-réputation et de la recommandation.
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10. Pour conclure:
-L’E-réputation est aussi un enjeu de société qui s’analyse à un niveau
macrosocial
-Enjeu de marchandisation des traces numériques dans un cadre juridique
international encore à définir
-Colonisation numérique des individus sous couvert d’une gratuité à
l’œuvre sur les écosystèmes web les plus utilisés
-Situation de quasi-monopole de certains ( Google en Europe et plus
particulièrement en France) alors que se développe de plus en plus cette
économie de l’e-réputation et de la recommandation.
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