Renaître, agiles. Nous sommes tous des êtres de chair et de rêve. La chair – cette chair justement – est triste, hélas, car nous avons lu tous les livres. Nous avons suivi les formations, les certifications, les conférences, patiemment assemblé sur la table du laboratoire des quartiers de valeurs, tronçons de manifeste, rogatons de principes que nous avons cousus au fil platiné des méthodes et des années de pratique méticuleuse. Mais que reste-t-il de l’enchantement ? Comment retrouver le sens initial de notre démarche ? Que diriez-vous de raviver l’éclair d’envie, littéralement mise en vie, qui de ces fragments épars a fait de nous des contributeurs pleins et motivés ? En suivant la trame du Frankenstein de Mary Shelley le temps d’un conte, une aventure fantastique à mi-chemin entre la présentation et le monologue théâtral, je voudrais invoquer le savant fou, l’inventeur génial, qui sommeille dans le cœur de tout participant. Ensemble et non sans humour, nous retournerons à l’alpha de l’agilité jusqu’à revivre cet instant primordial où la matière – notre matière – s’est animée. En retrouvant le sens nous redeviendrons des créatures passionnées, des êtres agiles. Mon intervention, quoique j’opère en chair plutôt qu’en chaire, vise à rappeler qu’aux sources de l’agilité jaillit une magie puissante, une force fabuleuse capable de changer le monde. Ce mana – c’est la conviction que je souhaite partager – n’est autre que l’Humain.