1. Colloque international du ROCARE sur « éducation et formation pour
l’intégration, la paix, et le développement socioéconomique en Afrique »
Du 2 au 3 mars 2015 au Centre International de Conférence de Bamako (Mali)
Titre de la communication :
LUTTE CONTRE LE TRAVAIL DES ENFANTS ET EDUCATION POUR TOUS AU
TOGO : QUELLES CONTRIBUTIONS DES ONG ?
Présenté par :
Halourou MAMAN,
Doctorant en histoire contemporaine,
Université de Lomé (Togo)
e-mail : alarou@live.fr
2. Plan du travail
Introduction
1- Problématique de l’étude
2-Approche méthodologique du travail
3-Résultats et interprétation
Conclusion et recommandations
3. Introduction
Dans la perspective des OMD, les pays africains sont
confronté à un double défi : lutter contre le travail
des enfants et promouvoir l’EPT.
Pour y arrivé, ces Etats africains prennent des
engagements à l’échelle internationale, en
ratifiant des conventions.
Mais dans l’application ces Etats sont aidés ou
accompagnés par les organismes non
gouvernementaux.
Dans cette étude, nous analyserons la
contribution des ONG à l’atteinte de l’EPT à travers
la lutte contre le travail des enfants au Togo.
4. 1-Problématique de l’étude
Signature des conventions de défense des droits de l’enfant.
29 de l’ONU interdit le travail forcé des enfants.
138 de l’OIT fixer l’âge minimum d’admission à l’emploi au-delà de 15 ans,
182 de l’OIT éliminer les pires formes du travail des enfants.
Parallèlement, le Togo a ratifié toutes les conventions internationales visant à
promouvoir l’EPT.
Plan d’action de l’EPT de Jomtien en 1990.
Cadre d’action de Dakar en 2000
Mais sur le terrain, un grand nombre d’enfants sont économique ment occupés au
lieu d’être sur les bancs de l’école.
Exemple, en 2010, 58,1 des enfants étaient économiquement occupés, alors que 53,1% des
enfants âgés de 5 à 17 ans exercent des travaux dangereux
Pour pallier ces insuffisances, ONG militant en faveur de l’éducation universelle
ont fait de la lutte contre le travail des enfants, leur cheval de bataille.
Quelle est la contribution réelle des ONG à l’atteinte de l’EPT à travers la
lutte contre le travail des enfants au Togo ?
5. 2- Approche méthodologique du travail
Démarche de recherche qualitative
Observation directe
Recherche documentaire
Enquête orale (entretien individuel et focus group) à l’aide d’un
guide d’entretien
Échantillonnage
Les responsables de deux ONG (IPEC et du FODDET)
installée à Lomé, et qui militent en faveur du droit de
l’enfant tout en promouvant son éduction.
Les responsables des Service publics chargés de la défense
des droits de l’enfant et de la promotion de l’EPT.
Justificatif du choix de Lomé
Justificatif du choix de IPEC et du FODDET
6. 3-Résultats et interprétation
La première partie présente le lien entre l’occupation économique des
enfants et la fréquentation scolaire, tandis que la
seconde explique comment les ONG contribuent à l’EPT à travers la
lutte contre le travail des enfants.
3.1. Occupation économique des enfants et fréquentation scolaire
7. 3-Résultats et interprétation
3.1. Occupation économique des enfants et fréquentation scolaire (suite)
Les raisons principales qui poussent les enfants à travailler restent
le souci de compléter le revenu familial (41,1%) et
le souci d'aider l'entreprise familiale à fonctionner (16,6%).
Ceci dit, nous remarquons que la pauvreté est le premier facteur du
travail des enfants au Togo, comme partout ailleurs en Afrique où les
progénitures sont considérées comme des sources de revenus, et donc
il faut en faire autant.
La conséquence immédiate de ce phénomène est la réduction du
capital humain de ces enfants qui, une fois adultes ne contribuent pas
au meilleur développement économique du pays.
Par ailleurs, on note aussi que les parents qui laissent leurs enfants
aller sur le marché de travail méconnaissent d’une part, les risques et
les dangers que courent ces jeunes, et d’autre part, ils n’ont pas
d’informations sur les textes réglementaires en la matière et les peines
qu’ils encourent.
8. 3-Résultats et interprétation
3.2. Lutte contre le travail des enfants : vers une éducation pour
tous ?
La plupart des ONG de défense de droits de l’enfant
orientent leurs activités vers :
la prévention et la protection des enfants souvent tentés
de s’aventurer vers le terrain du travail.
retrait et réinsertion scolaire ou socioprofessionnelle.
campagnes de sensibilisation (cf. photo),
plaidoirie,
renforcement de capacités des acteurs chargés de
l’exécution des lois et projets.
l’établissement des jugements supplétifs tenant lieu d’actes
de naissance aux enfants nécessiteux,
le développement des activités génératrices de revenus
chez les parents vulnérables.
10. Principales actions menées
Nb. de personnes
cibles touchées
Portée Suivi
Sensibilisation 14 571 personnes
touchées
Prise de conscience des méfaits de l’exploitation des enfants sur leur
éducation
Pas de suivi en fin de
projet
Retrait d’enfants
23 152 enfants de
moins de 17-18 ans
Prise de conscience des méfaits de l’exploitation des enfants sur leur
éducation
Pas de suivi en fin de
projet
Réinsertion scolaire ou
socioprofessionnelle
3 055enfants âgés
de 3 à 17-18
réinsérés,
13,19%.
Rescolarisation pour les moins de 14 ans et réinsertion socio
professionnelle pour les plus de 15 ans
Pas de suivi en fin de
projet
Renforcement de capacité
696 enseignants,
responsables de
syndicats et d’ONG…
Etre bien outillé pour une meilleure protection des droits des enfants. Pas de suivi en fin de
projet
Jugement supplétifs
752 jugements
supplétifs tenant lieux
d’acte de naissances
Permet aux enfants nécessiteux de pouvoir s’inscrire à l’école Pas de suivi en fin de
projet
Répression
6 trafiquants
d’enfants jugés
12 mois de détention Suivi jusqu’à
épuisement de la peine
3-Résultats et interprétation
3.2. Lutte contre le travail des enfants : vers une éducation pour tous ? (suite)
Tableau 1: Diagnostique des principales actions de IPEC et FODDET sur une décennie (2000-2010)
11. En dépit de tout ceci l’on ne pourrait pas remettre en cause
tous les efforts qui sont déployés sur le terrain de la lutte contre
l’occupation économique des enfants.
Car selon les enquêtes MICS-3 en 2006 et MICS-4 en 2010, le
taux de fréquentation des enfants en âge d’aller à l’école
primaire a évolué de 52% 2006, à 89% en 2010, soit une
progression de 37% en 4 ans.
Au secondaire, ces taux ont variés positivement de 39% en
2006 à 46% en 2010, soit une progression de 7% en 4 ans.
Cette performance montre que les activités de sensibilisation
menées auprès des familles ont amené une certaine prise de
conscience sur l’importance de la scolarisation de leurs enfants.
3-Résultats et interprétation
3.2. Lutte contre le travail des enfants : vers une éducation pour
tous ? (suite)
12. Cette étude révèle que les ONG de défense du droit de
l’enfant au Togo contribuent un tant soit peu à la EPT à
travers la lutte contre le travail des enfants. Mais, leurs
principales activités sont dépendantes des financements
extérieurs, et qu’une fois que ceux-ci s’arrêtent, leurs
actions aussi prennent fin.
On retient aussi que l’occupation économique des enfants
provient de l’état de paupérisation de leurs familles, et
qu’il y a une faiblesse dans la mise en œuvre de la
législation portant sur le droit de l’enfant au Togo.
C’est ainsi que l’étude formule les recommandations
suivantes :
Conclusion et recommandations
13. Renforcer les capacités des enseignants identifiés comme les acteurs clés de lutte contre l'exploitation des
enfants.
Il faut que l’Etat améliore le niveau de vie des populations grâce à une réduction de la pauvreté identifiée
comme la cause principale de l'exploitation des enfants.
L’Etat doit former et mettre sur le terrain des inspecteurs de travail en nombre suffisants. Ensuite, renforcer
leur capacité et les mettre en collaboration étroite avec les forces de l’ordre et les tribunaux pour une
meilleure exécution des textes de défense des droits de l’enfant.
Il est impératif que l’Etat appuie les ONG financièrement, particulièrement lorsque celles-ci sont en fin
d’exécution d’un projet, afin de pérenniser les acquis de celui-ci.
A l’endroit de l’Etat togolais:
Conclusion et recommandations
14. A l’endroit des ONG :
Renforcer le partenariat avec l’Etat, pour que celui-ci soit impliqué
dans l’exécution des projets, dans le souci de les pérenniser.
Etant donné que la plupart des ONG sont spécialisées dans des
domaines bien précis, il est opportun qu’elles renforcent leur
partenariat pour pouvoir saisir le phénomène dans sa globalité et
dans sa complexité, car les champs d’exploitation des enfants sont
très diversifiés.
Faire davantage de plaidoyers auprès de l’Etat pour une meilleure
traduction des conventions de défense de droit de l’enfant dans les faits
concrets sur le terrain.
Conclusion et recommandations