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DÉPARTEMENT DE FORESTERIE
DEPARTMENT OF FORESTRY
LABORATOIRE DE FAUNE, AIRES PROTEGÉES, SYLVICULTURE ET
TECHNOLOGIE DU BOIS (LAFAPSYTEB)
Par :
TCHIDEME BATMAÏ
Ingénieur des Travaux des Eaux et Forêts
Matricule : CM-UDS-17ASA0888
Option : Foresterie
Promotion : 24ème
FACULTÉ D’AGRONOMIE ET DES
SCIENCES AGRICOLES
**************
FACULTY OF AGRONOMY AND
AGRICULTURAL SCIENCES
***************
DSCHANG SCHOOL OF AGRONOMY
AND ENVIRONMENTAL SCIENCES
****************
BP 222, Dschang (Cameroun)
Tél. /Fax (237)33 45 1566
E-mail: fasa@univ-dschang.org
CONFLITS HOMME –FAUNE SAUVAGE DANS ET
AUTOUR DU PARC NATIONAL DE MA MBED
MBED, EXTRÊME-NORD CAMEROUN : ÉTAT DES
LIEUX ET PERSPECTIVES D’ATTÉNUATION
Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’Ingénieur de Conception des Eaux, Forêts
et Chasses
Mémoire présenté en vue de l’obtention du Diplôme d’Ingénieur de Conception des Eaux,
Forêts et Chasses
SUPERVISEUR
Pr BOBO KADIRI Serge
Maître de Conférences, Département de
Foresterie FASA/Université de Dschang
ENCADREUR
TAGUH Alain
Conservateur du Parc
National de MA MBED MBED
Juillet 2021
RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN
REPUBLIC OF CAMEROUN
Peace-Work-Fatherland
*********
UNIVERSITÉ DE DSCHANG
UNIVERSITY OF DSCHANG
************
Scholae Thessaurus DschangensisIbiCordum
************
B.P 96, Dschang (Cameroun)-Tél./Fax 233 45 13 81
Webside: http:/WWW.univ-dschang.org
ii
DÉPARTEMENT DE FORESTERIE
DEPARTMENT OF FORESTRY
LABORATOIRE DE FAUNE, AIRES PROTEGÉES, SYLVICULTURE ET
TECHNOLOGIE DU BOIS (LAFAPSYTEB)
Par :
TCHIDEME BATMAÏ
Ingénieur des Travaux des Eaux et Forêts
Matricule : CM-UDS-17ASA0888
Option : Foresterie
Promotion : 24
CONFLITS HOMME –FAUNE SAUVAGE DANS ET
AUTOUR DU PARC NATIONAL DE MA MBED
MBED, EXTRÊME-NORD CAMEROUN : ÉTAT DES
LIEUX ET PERSPECTIVES D’ATTÉNUATION
Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’Ingénieur de Conception des Eaux, Forêts
et Chasses
Mémoire présenté en vue de l’obtention du Diplôme d’Ingénieur de Conception des Eaux,
Forêts et Chasses
SUPERVISEUR
Pr BOBO KADIRI Serge
Maître de Conférences, Département de
Foresterie FASA/Université de Dschang
ENCADREUR
TAGUH Alain
Conservateur du Parc
National de MA MBED MBED Juillet 2021
RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN
REPUBLIC OF CAMEROUN
Peace-Work-Fatherland
*********
UNIVERSITÉ DE DSCHANG
UNIVERSITY OF DSCHANG
Scholae Thessaurus DschangensisIbiCordum
**********
B.P 96, Dschang (Cameroun)-Tél./Fax 233 45 13 81
Webside: http:/WWW.univ-dschang.org
FACULTÉ D’AGRONOMIE ET DES
SCIENCES AGRICOLES
**************
FACULTY OF AGRONOMY AND
AGRICULTURAL SCIENCES
**************
DSCHANG SCHOOL OF AGRONOMY
AND ENVIRONMENTAL SCIENCES
*************
BP 222, Dschang (Cameroun)
Tél. /Fax (237)33 45 1566
E-mail: fasa@univ-dschang.org
i
Je, soussigné TCHIDEME BATMAÏ, atteste que le présent mémoire sous le thème
« Conflits Homme-Faune sauvage dans et autour du parc national de Ma Mbed Mbed,
Extrême-Nord Cameroun : état des lieux et perspectives d’atténuation » est le fruit de mes
propres travaux effectués dans les villages Going, Kourbi, Maberwé, Ngarmassé, Pakana, Pitoa et
Torock, Département du Mayo-Kani, Arrondissements de Kaélé, Guidiguis et Taïbong, sous
l’encadrement de Pr BOBO Kadiri Serge, Maître de Conférences au Département de Foresterie de
la Faculté d’Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA) de l’Université de Dschang .
Ce mémoire est authentique et n’a pas été antérieurement présenté pour l’acquisition de
quelques grades universitaires que ce soit.
Noms et signature de l’auteur
TCHIDEME BATMAÏ
Date ………/…….. /…….
Noms et signature du superviseur
Pr BOBO Kadiri Serge
Date ……../……. /…….
Noms et visa du Chef de Département
Pr TCHAMBA Martin N.
Date ………/……… /…….
i
DÉDICACE
Je dédie le présent mémoire à mon feu père BATMAÏ K’DA appelé précocement par l’Éternel
ii
REMERCIEMENTS
Dans le cadre de la formation des Ingénieurs Agronomes et Forestiers à la Faculté d’Agronomie
et des Sciences Agricoles (FASA) de l’Université de Dschang, le stage conduisant à la rédaction du
mémoire, d’une durée de six mois, est effectué par les étudiants de 5ème
année de cette institution.
Ce stage induit l’obtention du diplôme d’Ingénieur de Conception/ Master II professionnel pour toutes
les différentes filières. Ce stage marque la fin de formation des Ingénieurs dans cette prestigieuse
institution. Le thème du stage est : « Conflits Homme-Faune sauvage dans et autour du
PNMMM Extrême-Nord Cameroun : état des lieux et perspectives d’atténuation». Celui-ci s’est
déroulé dans les villages de Torock, Going, Maberwé, Ngarmassé, Kourbi, Pitoa et Pakana, qui sont
situés autour du Parc National de Ma Mbed Mbed (PNMMM). Cependant, malgré les difficultés
rencontrées dans le processus d’élaboration du présent mémoire, tant d’ordre matériel (documentation)
que financier, l’aide d’un encadreur et d’un superviseur a été d’un grand apport pour guider et soutenir
lesdits travaux.
Je tiens à remercier :
- le Professeur BOBO KADIRI Serge, pour son encadrement rigoureux, ses conseils, son sens
critique et ses observations pertinentes dont j'ai bénéficié tout au long de la réalisation de ce
travail de mémoire. Malgré ses multiples occupations académiques et extra académiques, il n'a
ménagé aucun effort pour me guider dans cette recherche, faisant montre d'une disponibilité
exceptionnelle. Qu'il trouve en ces mots l'expression de ma profonde reconnaissance pour son
dévouement et qu'il sache que c'est un privilège de travailler avec lui, car ce mémoire n'aurait pas pu
aboutir sans son soutien et sa confiance ;
- M. TAGUH Alain, Conservateur du PNMMM, pour son accompagnement, son suivi, ses conseils, son
sens du travail et du perfectionnisme scientifique et pour l’attention minutieuse qu’il porte au bien-être
des étudiants qu’il encadre ;
- l'ensemble du corps enseignants de l'Université de Dschang, tout particulièrement celles et ceux
qui m'ont encadré durant ma formation. Tout spécialement, je remercie sincèrement :
- Pr. TCHAMBA Martin, Chef du département de foresterie, pour l’attention spéciale qu’il porte à la
formation des jeunes Ingénieurs Forestiers que nous sommes ;
- Mon grand cousin GUIBAÏ GATAMA, Directeur de publication trihebdomadaire du Journal « L’œil
du Sahel » et son épouse MBALLA Blanche, pour leur soutien moral et financier ;
- Tous les écogardes du PNMMM, en particulier NKANZA Reymond et ses collègues, pour leur
disponibilité et leur convivialité ;
- Tous mes promotionnaires en particulier, pour leur apport intellectuel et leur grande solidarité.
iii
TABLE DES MATIERES
DÉDICACE.............................................................................................................................................I
REMERCIEMENTS ............................................................................................................................. II
TABLE DES MATIERES ...................................................................................................................III
LISTE DES TABLEAUX.................................................................................................................. VII
LISTE DES FIGURES.........................................................................................................................IX
LISTE DES PLANCHES...................................................................................................................... X
LISTE DES ANNEXES.......................................................................................................................XI
LISTE DES ACRONYMES ........................................................................................................ …..XII
RÉSUMÉ...........................................................................................................................…………XIV
ABSTRACT....................................................................................................................................... XV
INTRODUCTION..................................................................................................................................1
CONTEXTE ET JUSTIFICATIF .................................................................................................................2
PROBLEMATIQUE .................................................................................................................................3
OBJECTIFS DE L’ETUDE ........................................................................................................................4
IMPORTANCE DE L’ETUDE....................................................................................................................5
LIMITE DE L’ETUDE..............................................................................................................................5
CHAPITRE 1. REVUE DE LA LITTÉRATURE .................................................................................6
1.1. DEFINITIONS DES CONCEPTS .........................................................................................................7
1.1.1. Activités anthropiques ..........................................................................................................7
1.1.2. Activités socio-économique..................................................................................................7
1.1.3. Aires protégée .......................................................................................................................7
1.1.4. Animaux sauvages ................................................................................................................7
1.1.5. Conflit ...................................................................................................................................7
1.1.6. Conflits Homme-Faune sauvage...........................................................................................7
1.1.7. Conservation .........................................................................................................................8
1.1.8. Développement socio-économique.......................................................................................8
1.1.9. Droit d’usage.........................................................................................................................8
1.1.10. Faune sauvage.....................................................................................................................8
1.1.11. Gestion des conflits.............................................................................................................8
1.1.12. Gestion durable ...................................................................................................................8
1.1.13. Gestion participative ...........................................................................................................9
1.1.14. Gouvernance .......................................................................................................................9
1.1.16. Parc National.......................................................................................................................9
1.1.17. Plan d'affaires....................................................................................................................10
1.1.18. Plan d’aménagement.........................................................................................................10
1.1.19. Plan de gestion ..................................................................................................................10
1.1.20. Population .........................................................................................................................10
1.1.21. Stratégie ............................................................................................................................11
1.1.22. Suivi écologique................................................................................................................11
iv
1.2. REVUE DE LA LITTERATURE ........................................................................................................11
1.2.1. Statut des aires protégées au Cameroun..............................................................................11
1.2.2. Statut des aires protégées de l’Extrême-Nord Cameroun...................................................14
1.2.3. Conflits Homme-Faune sauvage en quelques clichés au Cameroun ..................................16
1.2.4. Typologies des conflits Homme-Faune sauvage au Cameroun..........................................19
1.2.4.1. Destruction des cultures ...............................................................................................19
1.2.4.2. Attaques sur les animaux domestiques.........................................................................20
1.2.4.3. Blessures et morts d’homme, endommagement de biens ............................................20
1.2.5. Mécanisme de gestion des conflits Homme-Faune sauvage au Cameroun ........................21
1.2.5.1. Cadre politique et institutionnel pour la gestion des conflits Homme-Faune sauvage au
niveau de l’État du Cameroun...................................................................................................21
1.2.5.2. Instruments réglementaires et institutions en charge de la gestion des conflits Homme-
Faune sauvage au Cameroun.....................................................................................................22
1.2.5.2.1 Protection des personnes et des biens contre les animaux.....................................22
1.2.5.2.2. Indemnisation pour les cultures endommagées par des animaux sauvages ..........24
1.2.5.2.3. Institutions impliquées dans la gestion des conflits Homme-Faune.....................24
1.2.6. Spécificité d’approche de la gestion officielle des conflits Homme-Faune sauvage..........28
1.2.6.1. Gestion politique et ponctuelle des conflits Homme-Faune sauvage ..........................28
1.2.6.2. Faiblesses du cadre juridique et réglementaire existant...............................................30
1.2.6.3. Inertie bureaucratique, apathie institutionnelle et manque d’efficacité .......................31
CHAPITRE 2 : MATÉRIEL ET MÉTHODES....................................................................................33
2.1. PRESENTATION DU PARC NATIONAL DE MA MBED MBED..........................................................34
2.1.1. Parc National de Ma Mbed Mbed.......................................................................................34
2.1.2. Milieu physique ..................................................................................................................36
2.1.2.1. Climat...........................................................................................................................36
2.1.2.2. Topographie .................................................................................................................36
2.1.2.3. Sols...............................................................................................................................36
2.1.2.4. Hydrographie................................................................................................................37
2.1.2.5. Flore de Parc National de Ma Mbed Mbed..................................................................37
2.1.2.6. Faune du Parc National de Ma Mbed Mbed ................................................................38
2.1.3. Milieu Humain....................................................................................................................39
2.1.3.1. Démographie et organisation sociale ...........................................................................39
2.1.3.2. Principales activités économiques................................................................................40
2.1.3.2.1. Agriculture.............................................................................................................40
2.1.3.2.2. Elevage ..................................................................................................................40
2.1.3.2.3. Commerce..............................................................................................................40
2.1.3.2.4. Chasse....................................................................................................................41
2.1.3.2.5. Exploitation et utilisation des ressources naturelles..............................................41
2.1.3.2.6. Pêche......................................................................................................................42
2.1.4. Tourisme et loisirs...............................................................................................................42
2.1.5. Artisanat..............................................................................................................................42
2.1.6. Activités d’exploitation pétrolière et autres chantiers ........................................................42
2.1.7. Infrastructures sociales........................................................................................................43
2.1.7.1. Infrastructures sanitaires ..............................................................................................43
2.1.7.2. Hydraulique villageoise et énergie...............................................................................43
2.1.8. Infrastructures scolaires ......................................................................................................44
v
2.1.8.1. Education de base.........................................................................................................44
2.1.8.2. Enseignement secondaire .............................................................................................44
2.1.8.3. Infrastructures routières, communication et transport..................................................44
2.2. METHODOLOGIE DES COLLECTES DES DONNEES .........................................................................45
2.2.1. Données secondaires...........................................................................................................45
2.2.2. Données primaires ..............................................................................................................45
2.2.2.1. Choix du site.................................................................................................................45
2.2.2.2. Etat des lieux des conflits Homme-Faune sauvage dans et autour du Parc National Ma
Mbed Mbed ...............................................................................................................................45
2.3. ANALYSES DES DONNEES............................................................................................................47
2.3.1. Analyses des données sur l’état des lieux des conflits Homme-Faune sauvage dans et
autour du Parc National de Ma Mbed Mbed.................................................................................47
2.3.2. Proposition des stratégies de gestion durable des conflits Homme-Faune sauvage dans et
autour du Parc National Ma Mbed Mbed .....................................................................................48
CHAPITRE 3: RÉSULTATS ET DISCUSSION ................................................................................49
3.1. RESULTATS.................................................................................................................................50
3.1.1. État des lieux des conflits Homme-Faune sauvage.............................................................50
3.1.1.1. Identification des personnes impliquées dans le conflit Homme-Faune sauvage........50
3.1.1.2. Typologie des conflits Homme-Faune sauvage dans et autour du parc national de Ma
Mbed Mbed ...............................................................................................................................52
3.1.1.3. Espèces de faune impliquées dans les conflits Homme-Faune sauvage ......................54
3.1.1.4. Dégâts causés par la faune sur les activités humaines dans et autour du parc national
de Ma Mbed Mbed ....................................................................................................................56
3.1.1.5. Période pendant laquelle les manifestations des conflits Homme-Faune sauvage sont
perceptibles au niveau du parc national de Ma Mbed Mbed.....................................................59
3.1.1.6. Dégâts causés sur la faune par les hommes..................................................................61
3.1.1.7. Techniques mises en place par la population pour atténuer les conflits Homme-Faune
sauvage......................................................................................................................................61
3.1.1.8. Techniques mises en place par l’administration camerounaise pour atténuer les
conflits Homme –Faune sauvage .............................................................................................62
3.1.1.9. Niveau de sensibilisation..............................................................................................63
3.1.1.10. Qualité de la surveillance du Parc National de Ma Mbed Mbed ...............................64
3.1.1.11. Niveau d’indemnisation. ............................................................................................65
3.1.2. Propositions des stratégies de gestion durable des conflits Homme-Faune sauvage dans et
autour du Parc National de Ma Mbed Mbed.................................................................................65
3.1.2.1. Analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces du parc national de Ma Mbed
Mbed..........................................................................................................................................65
3.1.2.2. Niveau d’application des principaux ingrédients des méthodes modernes de gestion
des conflits Homme-Faune sauvage dans et autour du parc national de Ma Mbed Mbed........66
3.1.2.3. Niveau de participation de la population dans la gestion du parc national..................66
3.1.2.4. Clarification de la limite du parc national....................................................................67
3.2. DISCUSSION ................................................................................................................................68
3.2.1. Etat des lieux des conflits Homme-Faune sauvage.............................................................68
3.2.2. Propositions des stratégies de gestion durable des conflits Homme-Faune sauvage dans et
autour du Parc National de Ma Mbed Mbed.................................................................................71
CONCLUSION ....................................................................................................................................73
vi
BIBLIOGRAPHIE ...............................................................................................................................76
ANNEXES ...........................................................................................................................................83
vii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Réseau d'aires protégées au Cameroun ..............................................................................11
Tableau 2: Liste des aires protégées en cours de création au Cameroun .............................................13
Tableau 3: Réseau d'aires protégées de l'Extrême-Nord......................................................................14
Tableau 4 : Exemple d’incursions dans les cultures de la faune sauvage au Cameroun......................17
Tableau 5 : Nombre des espèces de la classe A tuées au cours de cinq dernières années ...................18
Tableau 6 : Perte annuelle de têtes de bétail déclarées par les bergers autour du parc national de Waza
entre 2009 et 2011................................................................................................................................20
Tableau 7: Implication des institutions gouvernementales dans la gestion des conflits Homme-Faune
sauvage au Cameroun...........................................................................................................................25
Tableau 8: Coordonnées géographiques délimitant le parc national de Ma Mbed Mbed....................34
Tableau 9: Coordonnées géographiques de l'enclave de Gourney.......................................................34
Tableau 10: Coordonnées géographiques de l'enclave de Torock .......................................................34
Tableau 11: Personnels du service de la Conservation du parc national de Ma Mbed Mbed par grade et
leur fonction .........................................................................................................................................35
Tableau 12: Types de sol de la zone d'étude et leurs caractéristiques..................................................37
Tableau 13: Populations réparties par sexe et par arrondissement de la zone d'étude.........................39
Tableau 14: Infrastructure de santé publique dans l'espace de la zone d'étude....................................43
Tableau 15: Répartition des ménages enquêtés par village..................................................................47
Tableau 16: Identités ethniques des ménages enquêtés .......................................................................47
Tableau 17: Profil sociodémographique des enquêtés dans la zone d'étude........................................50
Tableau 18: Niveau de connaissance des ménages enquêtés et impliqués dans les conflits Homme-
Faune sauvage au niveau de la zone d’étude........................................................................................51
Tableau 19: Types des conflits Homme-Faune sauvage identifiés......................................................53
Tableau 20: Niveau de connaissance des espèces incriminées dans les conflits Homme-Faune sauvage
au niveau de la zone d'étude.................................................................................................................55
Tableau 21: Nombre des ménages estimant les superficies de cultures détruites................................56
Tableau 22: Connaissance du niveau de superficies des cultures détruites .........................................57
Tableau 23: Niveau de connaissance des espèces de cultures détruites par la faune sauvage.............58
Tableau 24: Référence des années d'endommagement des cultures au niveau de la zone d'étude ......59
Tableau 25: Connaissance des mois de l'année au cours desquels les conflits Homme-Faune sauvage
sont observés ........................................................................................................................................60
Tableau 26: Matériels de refoulement utilisés par les ménages...........................................................61
Tableau 27: Niveau de sensibilisation des ménages ............................................................................63
viii
Tableau 29: Analyses des forces, faiblesses, opportunités et menaces du parc national de Ma Mbed
Mbed.....................................................................................................................................................65
Tableau 30: Niveau de connaissance de la limite du parc....................................................................67
ix
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Réseau d'Aires protégées du Cameroun ...............................................................................13
Figure 2: Réseau d'Aires protégées de l'Extrême-Nord .......................................................................15
Figure 3: Synthèse des migrations saisonnières des éléphants dans la Région de l'Extrême-Nord.....16
Figure 4: Localisation du parc national de Ma Mbed Mbed................................................................35
Figure 5: Connaissance du niveau d'implication des ménages enquêtés dans les conflits Homme-Faune
sauvage.................................................................................................................................................52
Figure 6: Typologie des conflits Homme-Faune sauvage identifiés dans les ménages enquêtés et
impliqués dans lesdits conflits..............................................................................................................54
Figure 7: Connaissance des espèces de la faune sauvage citées par les ménages enquêtés et impliqués
dans les conflits ....................................................................................................................................56
Figure 8: Connaissance du niveau des superficies des cultures détruites par la faune sauvage ..........58
Figure 11: Evolution du parc national de Ma Mbed Mbed entre 2004 à 2008 et 2021 .......................63
Figure 13: Séance de sensibilisation dans le village Torock................................................................64
Figure 15: Niveau de connaissance de la limite du parc par les ménages enquêtés.............................68
x
LISTE DES PLANCHES
Planche 1: Quelques espèces d'arbres qu'on rencontre dans le parc national de Ma Mbed Mbed.......38
Planche 2: Quelques activités socio-économiques des villages de la zone d'étude .............................40
Planche 3: Quelques images des ménaces pesant sur le parc national de Ma Mbed Mbed .................42
Planche 4: Illustration des difficultés pour s'approvisionner en eau au niveau de la zone d'étude......44
Planche 5: Opération d'échantillonnage des quartiers dans quelques villages de la zone d'étude .......46
xi
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1: Trame d'enquêt sur les conflits Homme-Faune sauvage dans et autour du Parc Pational de
Ma Mbed Mbed....................................................................................................................................83
Annexe 2: Fiche des relevées des coordonnées GPS ...........................................................................85
Annexe 3: Quelques images caractérisant le stage et le parc national de Ma Mbed Mbed .................86
xii
LISTE DES ACRONYMES
AP : Aires Protégées
APA : Accès et Partage des Avantages
APT : Aires Protégées Transfrontalières
CCM : Comité Conjoint de Mise en Œuvre
CED : Centre pour le Développement et l’Environnement
CEE: Commission Economique Européenne
CIEDD : Centre pour l’Information Environnementale et le Développement Durable
CLPE : Consentement Libre, Préalable et Eclairé
COMIFAC : Commission des Forêts d’Afrique Centrale
COVAREF : Comité de Valorisation des Ressources Fauniques
CSI : Centre de Santé Intégré
DAI : Droit à l’Information
EIES : Étude d’Impact Environnement et Social
FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
GIZ : Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammen Arbeit (Agence de
Coopération Internationale Allemande)
IPC : Indice de Perception de la Corruption
KFW : Banque Allemande de Développement
LAB : Lutte Anti-Braconnage
LDI : Liberté d’Information
MARP : Méthode Accélérée pour la Recherche Participative
MINFOF : Ministère des Forêts et de la Faune
OCFSA : Organisation pour la Conservation de la Faune Sauvage en Afrique
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OSC : Organisation de la Société Civile
PCD : Plan Communal de Développement
PFNL : Produits Forestiers Non Ligneux
PGT : Partenariat pour un Gouvernement Transparent
PNMMM : Parc National de Ma Mbed Mbed
SDI : Sustainable Development Institute
SWOT: Strength, Weakness, Opportunity and Threat
xiii
TI : Transparency International
TIC : Technologies de l’Information et de la Communication
RAPAC : Réseau des Aires Protégées d’Afrique Centrale
REDD+ : Réduction des Emissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des forêts
UE: Union Européenne
UICN: Union Internationale pour la Conservation de la Nature
WCS : Wildlife Conservation Society
WRI: World Resources Institute
WWF: Fonds Mondial pour la Nature
xiv
RÉSUMÉ
La présente étude a été réalisée dans et autour du Parc National de Ma Mbed Mbed (PNMMM)
sur le thème: « Conflits Homme-Faune sauvage dans et autour du PNMMM, Extrême-Nord
Cameroun : état des lieux et perspectives d’atténuation ». Effectuée du 15 mars au 29 mai 2021
dans sept villages de la zone, l’étude s’est donnée l’objectif principal de contribuer à la prise en compte
des conflits Homme-Faune sauvage dans l’aménagement du PNMMM. Plus spécifiquement, il s’agit
de faire l’état des lieux des conflits Homme-Faune sauvage dans et autour du PNMMM et proposer
des perspectives de gestion durable des conflits Homme-Faune sauvage dans et autour du PNMMM.
Un échantillonnage aléatoire simple avec les bouts des papiers dans une corbeille a permis de choisir
sept villages riverains sur 16 et 120 ménages sur un total 317, pour enquêter sur les torts que peuvent
causer la faune du PNMMM sur les ménages. Chef de famille, si celui-ci absent, l’épouse, si les deux
absents, enfant aîné de plus de 15 ans a été interrogé. Un questionnaire a été utilisé pour la collecte des
données dans les ménages choisis des villages visités. Il en ressort que sur 120 ménages enquêtés, 81
sont impliqués dans les conflits Homme-Faune sauvage contre 39 qui ne les vivent pas. Les éléphants,
hyènes et oiseaux ont été identifiés comme principaux perturbateurs. Les éléphants ont été plus indexés
(95,06% des ménages). Les céréales ont été les principales cultures détruites avec environ 103 tonnes
pour la période 2017 à 2021. Plusieurs matériels, quoi que rudimentaires, ont été adoptés pour le
refoulement des animaux nuisibles. La méthode appliquée pour atténuer les conflits Homme-Faune
sauvage dans et autour du PNMMM est la battue administrative. Les conflits Homme-Faune sauvage
ont lieu pendant la saison des récoltes (octobre à mars). Le niveau de sensibilisation est à 29,17% contre
70,83% des ménages enquêtés qui n’ont pas encore été sensibilisés. Aussi, avec neuf personnels
affectés au niveau du service de la conservation, le niveau de surveillance du PNMMM selon l’UICN
(5000 ha par écogarde en zone de savane) est largement atteint. Le niveau d’indemnisation reste encore
nul. Le niveau de la connaissance de la limite du parc est de 32,5% contre 67,5% des ménages qui
peinent encore à connaitre les limites dudit parc. Des menaces dues à la proximité du parc avec la
république du Tchad qui occasionne le braconnage transfrontalier, les faibles revenus et la forte
dépendance des populations aux ressources naturelles qui entrainent la pratique de l’agriculture et le
prélèvement des bois de chauffe dans le parc, inquiètent sur l’avenir radieux de ce parc. Mais, il existe
des opportunités dues à la présence du PNMMM, dont la création d’emplois à travers la promotion du
tourisme, le fond vert climat et le développement de la recherche. L’étude recommande d’élaborer au
plus vite le plan d’aménagement de ce parc et de baguer la femelle dominante du troupeau d’éléphants
qui visite le parc pour mieux contrôler leur déplacement en saison des cultures.
Mots clés : Conflits Homme-Faune sauvage ; Extrême-Nord du Cameroun ; Parc National de
Ma Mbed Mbed ; Stratégie de gestion.
xv
ABSTRACT
The present study has been realized in and around the National Park of Ma Mbed Mbed
(NPMM) on the topic: “Human and Wildlife conflicts in and around of national NPMMM, Far
North Cameroon: inventory and statement and perspective of mitigation”. Conducted of March,
15 to May, 29, 2021 in seven villages of the area. The study gives herself the mean objective to
contribute at the taken into account of Human and Wildlife conflicts in the development of NPMMM.
More specifically, it is : to do inventory and statement of Human and Wildlife conflicts in and around
the NPMMM; to propose the strategies of sustainable management of Human and Wildlife conflicts
in and around of NPMMM. A sampling unpredictable with pieces of paper in the basket has permitted
to choose these seven villages on sixteen and 120 households on a 317 total to carry out an invest on
the wrong that the fauna of NPMMM can to cause. Chief of family, if it’s absent, her wife, if the both
absent, child over 15 years has been questioned. A questionnaire has been used to collect information’s
in the chosen household. It emerges that, into 120 households investigated, 81 are implicated in the
Human and Wildlife conflicts against 39 who don’t live them. The elephants, hyena, and birds have
been identified as troublemaker mean. The elephants have been more indexed (95.06% of household).
The cereals have been the principal destroyed cultures with about 103 tons during the period 2017 to
2021. Several materials, although rudimentary have been adopted for the pushing back dangerous
animals. The method applied for ease the Human and Wildlife conflicts in and around of NPMMM is
the administrative beat. The Human and Wildlife conflicts are taken place during the crop season, of
October to March. The level of the sensitization is 29.17% against 70.83% of household investigated
have been not yet sensitized. Thus, with nine ecogardes affected in conservation service, level control
of NPMMM according to UICN (5000 ha per ecogarde in savannah area) is widely achieve. Level of
indemnification stay yet hopeless. Level of the known border of park is 32.5 against 67.5 of household
who upset to know the borders of this park. Threats (nearness with the republic of Tchad who can to
occasion the cross-border poaching, weak income and strong dependence of populations in naturals
resources who lead to the practical agriculture and the sampling fire wood in the park) worry the
dazzling feature of this park. But, it exist the opportunity (employment creation through the promotion
of tourism, green climate fond, development of research) relative to this park to seize. The study advise
to work out most quick development plan of this park and to ring the dominated female of elephant
herd for best to control them movement in crop season.
Keywords: Human and wildlife conflicts, National Park of Ma Mbed Mbed, Far Nord of
Cameroon; Management strategy.
1
INTRODUCTION
2
Contexte et justificatif
Avec une population mondiale qui croît au rythme d'environ 75 millions de personnes par an,
l'homme et la faune sauvage se disputent de plus en plus l'espace vital, augmentant d'autant les risques de
conflits, les menaces aux vies humaines et aux moyens d'existence, explique la FAO (2008). La
compétition entre l'homme et la faune sauvage remonte à la nuit des temps, "mais aujourd'hui, les choses
se compliquent, en particulier en Afrique", explique l'expert de foresterie et de faune sauvage de la FAO
(Czudek, 2010). La population du continent, qui renferme les plus vastes réserves de faune sauvage de la
planète, passera d'un à deux milliards d'habitants au cours des 40 prochaines années. Les africains
s'entasseront dans les villes, mais leurs cultures exerceront une pression croissante sur le territoire peuplé
par la faune sauvage. Selon le Comité technique sur la faune sauvage de la Communauté de
développement de l'Afrique Australe, les animaux sauvages représentent le problème numéro un pour les
populations rurales, tant pour leur sécurité personnelle que pour les dégâts économiques qu'ils
occasionnent (FAO, 2010). Au Cameroun par exemple, les conflits Homme-Faune sauvage ont écrit une
page sombre de son histoire entre 2010 et 2021, car on a enregistré plus d’une centaine d’hectares de
cultures détruites et une cinquantaine de personnes tuées, provoquées pour la plus part des éléphants,
hippopotames et oiseaux, dans les régions de l’Extrême-Nord, Nord, et du Sud. Le phénomène a
occasionné l’abattage de plus d’une trentaine de ces pachydermes (Batongué, 2021 ; Zogo, 2020 ; Tourna,
2020 ; Nyemeck, 2020 ; Eyebé et al., 2012). Pendant ces temps, les paysans et leurs familles devront
surveiller leurs cultures et leurs biens, ce qui occasionne une perte de sommeil et d’énergie, des
opportunités d’emploi réduites, une vulnérabilité accrue au paludisme, au stress psychologique et autres
maladies tropicales (FAO, 2008). Des colorations de ce genre à travers le pays ne peuvent pas laisser la
communauté scientifique insensible pour confirmer à suffisance la réalité des conflits Homme-Faune
sauvage au Cameroun en général et dans l’Extrême-Nord en particulier.
Toutefois, les causes de ces conflits Homme-Faune sauvage à travers l’Extrême-Nord peuvent
généralement être résumées en trois points principaux. Le premier point, est l’accroissement de la
population. Cette croissance de la population augmente les chances d’interactions négatives entre les
hommes et les animaux. Les hommes ont empiété sur les zones qui étaient autrefois occupées par les
animaux. La seconde cause, est la demande en ressources naturelles; les hommes ont transformé la savane
et les autres écosystèmes en terres agricoles et en zones urbaines laissant peu de ressources pour la faune.
Troisièmement, en raison des autres activités humaines, les habitats pour la faune ont disparu ou ont été
gravement dégradés, poussant les animaux à s’aventurer dans les villages. Egalement l’accroissement des
populations animales dans les zones protégées, les grandes migrations d’herbivores et de leurs prédateurs,
et le besoin d’accéder aux maigres ressources comme l’eau durant la saison sèche ou la sécheresse, font
que le plus souvent on ne peut maintenir les animaux à l’intérieur des zones de conservation et qu’ils
3
finissent toujours par envahir les villages ( FAO, 2008). D’autres situations peuvent entraîner des conflits
par exemple dans le cas où des animaux ont été blessés par des braconniers et deviennent agressifs ou
‘brutaux’ envers les humains, ou lorsque des animaux sauvages ont été dérangés par les activités humaines
à l’intérieur de la réserve et sortent des réserves (Bene Bene, 1997).
Cependant, ces conflits inévitables entre les hommes et la faune sauvage dans la région de
l’Extrême –Nord sont souvent gérés par les services des forêts et de la faune par des mécanismes où, une
fois informés, ils organisent généralement des battues administratives pour soit disant éliminer les
pachydermes incriminés dans les dégâts. Les carcasses sont laissées à la population et les trophées
emportées. Au bout du compte, avec l’avènement du paradigme écologiste dans les années 1970, certains
des nuisibles d’autrefois devinrent dignes de protection, obligeant les populations qui avaient l’habitude
de les pourchasser plus ou moins librement à une nouvelle forme de cohabitation forcée en dépit de leur
relation conflictuelle (Tchamba et Hatungimana, 1996). Nonobstant, vers les années 1990, la biologie de
la conservation a sérieusement commencé à s’intéresser aux problèmes posés par ce voisinage, partant du
principe que si des populations amenées à cohabiter avec des animaux sauvages développaient une
certaine hostilité à leur encontre, il y avait peu de chance que les efforts mis en œuvre pour leur protection
ou celle de leurs écosystèmes soient couronnés de succès. Ils furent à partir de ce moment désignés sous
l’expression human-wildlife conflicts, le but étant d’analyser leurs causes, leurs mécanismes et leurs
conséquences afin de trouver des solutions qui puissent faciliter une coexistence pacifiée entre les deux
parties (Woodroffe et al., 2005). Dès lors, ces conflits n’ont eu de cesse de susciter un nombre croissant
d’études, contenant pour certaines d’entre elles des appels à des multiples sciences afin d’apporter des
éclairages nouveaux à leur compréhension (Dickman, 2010). Pour la présente étude, il sera question de
proposer l’analyse perceptible des conflits Homme-Faune sauvage dans et autour d’une aire protégée à
partir de l’exemple du Parc National de Ma Mbed Mbed (PNMMM) situé dans l’Extrême-Nord
Cameroun.
Problématique
A ce jour, l’approche gouvernementale en matière de sensibilisation, d’actualisation et de
gestion des conflits Homme-Faune sauvage est plus réactive que proactive. Les réactions officielles
sont uniquement provoquées par les affaires spectaculaires qui font craindre des risques de
perturbation de l’ordre social. Puisque la majorité des affaires de conflits Homme-Faune sauvage à
travers l’ensemble du pays n’atteignent pas ce niveau, les voix des populations locales ne sont
pas toujours entendues. Delà et partant, les conflits Homme-Faune sauvage sont presque ignorés par les
pouvoirs publics et la communauté scientifique au Cameroun (Eyebé et al., 2012). Par ailleurs, les
conflits Homme-Faune sauvage qui naissent s’accompagnent d’un certain nombre de théâtralisation qui
n’ont rien à voir avec la gestion de phénomène. Cela explique pourquoi la stratégie communautaire pour
4
tenter de résoudre ces problèmes constitue l’approche des grèves ou de se rendre justice eux-mêmes en
réprimant les animaux commettant des crimes (Tchamba, 1995). Au final, aucun canevas ne saurait
garantir la résolution des conflits Homme-Faune sauvage au Cameroun aujourd’hui. Et de ce fait, le sujet
mérite une attention toute particulière pour le diagnostic de phénomène, afin d’envisager des pistes de
résolution durable des conflits Homme-Faune sauvage au profit de la conservation et de la sécurisation
des aires protégées camerounaises (Eyebé et al., 2012).
Par contre, des répertoires des conflits Hommes-Faune sauvage existent et sont diffusés presque
tous les ans pour plusieurs pays d’Afrique (FAO, 2010). Mais, au Cameroun, peu d’études sont effectuées
pour actualiser ou chiffrer les dégâts résultant des cendres des conflits Homme-Faune sauvage au niveau
de toutes les aires protégées camerounaises (Tumenta et al., 2013). En revanche, c’est le cas par exemple
du PNMMM qui est créé en janvier 2020. Et comme le prévoit la législation encadrant les unités de
conservation, les habitants de Guidiguis, de Kaélé et de Taïbong doivent changer de comportement soit
par une interdiction ou règlementation sur certaines pratiques envers la flore et la faune. En outre, le plan
de gestion et d’affaires est inexistant et les conflits Homme-Faune sauvage ne sont pas évaluer.
Certainement, aujourd’hui, les plaintes formulées par les populations locales au sujet des conflits Homme-
Faune sauvage depuis sa création sont nombreuses. Cependant, rien n’est dit sur la manière de gérer ce
problème au sein de la réserve. Cette lacune est tout à fait illustrative de la situation camerounaise, dans
le sens où les pouvoirs publics et les ONG environnementales méconnaissent ou ignorent cette question
de conflits Homme-Faune sauvage. C’est en raison de ce manque d’informations, que le présent travail
se propose de développer une recherche sur les conflits Homme-Faune sauvage dans le PNMMM. Pour y
parvenir, la présente étude s’appuiera sur la question principale de recherche suivante : Comment
intégrer les aspects des conflits Homme-Faune sauvage dans l’aménagement du PNMMM ?
La réponse à cette question passe par la clarification des questions spécifiques suivantes :
 quel est l’état des lieux des conflits Homme- Faune sauvage dans et autour du PNMMM?
 quelles perspectives de gestion durable seront utilisées pour répondre aux exigences des conflits Homme-
Faune sauvage dans et autour du PNMMM ?
Objectifs de l’étude
L’objectif global de la présente étude est de contribuer à la prise en compte des conflits Homme-
Faune sauvage dans l’aménagement du PNMMM.
Plus spécifiquement, il s’agit de:
 faire l’état des lieux des conflits Homme –Faune sauvage dans et autour du PNMMM;
 proposer des perspectives de gestion durable des conflits Homme-Faune sauvage dans et autour du
PNMMM.
5
Importance de l’étude
La présente étude permettra, en raison du statut d’aire protégée nouvellement créée du PNMMM,
et ne possèdent pas de plan de gestion, de recenser les conflits Homme-Faune sauvage. Par ailleurs, cette
étude constituera une base de données qui pourrait être utilisée comme référence dans l’élaboration des
plans d’aménagement et plans d’affaires de ce parc.
Limite de l’étude
Basées sur l’expérience menée sur le terrain, les limites de la présente étude sont résumées en
trois points :
 D’abord le dédain avec lequel les populations de la zone d’étude accueillent toutes les personnes
qui arrivent au sujet du PNMMM, car celles-ci ont accepté difficilement la création de ce parc et
continues de l’être jusqu’à présent ;
 L’analphabétisation de la population de la zone d’étude qui n’a aucun intérêt à répondre aux
questions de la présente étude alourdi la tâche pour l’enquête;
 Le moment choisi pour l’étude ne permet pas de vivre la réalité des informations recueillies sur le
terrain ;
6
CHAPITRE 1. REVUE DE LA LITTÉRATURE
7
1.1. Définitions des concepts
1.1.1. ACTIVITES ANTHROPIQUES
Les activités anthropiques sont des modifications que les hommes infligent à la structure biotique
et abiotique des écosystèmes entrainant une altération du fonctionnement de ces derniers (Pansu, 2014).
1.1.2. ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUE
Les activités socio-économiques concourent à la transformation d'un produit, d'une prestation ou
d'un service. Dans les domaines de l'analyse du travail, de l'ergonomie, de l'ingénierie de la formation et
des ressources humaines, le terme « activité » est également utilisé dans un sens plus précis : il désigne
alors un ensemble distinct d'actions identifiées, organisé selon un processus logique, observable en tant
que tel. Il peut désigner aussi une ou plusieurs tâches exécutées par un ou plusieurs employés à l'intérieur
d'un processus (Wikipidia, 2018).
1.1.3. AIRES PROTEGEE
L’UICN (1992) définit l’aire protégée comme : «Un espace géographique clairement défini,
reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autres, afin d’assurer à long terme la
conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont
associés » (Borrini- Feyerabend et al., 2014).
D’après la loi camerounaise n° 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et
de la pêche, une aire protégée s’entend comme une zone géographiquement délimitée et gérée en vue
d'atteindre des objectifs spécifiques de conservation et de développement durable d'une ou de plusieurs
ressources données.
1.1.4. ANIMAUX SAUVAGES
Les animaux sauvages sont des animaux « sans maître », donc qui n'appartiennent à personne et
vivent « à l'état de liberté naturelle »(Wekipédia).
1.1.5. CONFLIT
Le conflit naît d’une transgression spatiale : soit lorsque les animaux sauvages sortent de la place
réelle ou symbolique qu’une société leur a assignée, soit lorsque l’homme envahit ou s’aventure dans les
espaces occupés par les animaux sauvages. Outre l’idée de transgression, ce phénomène s’apparente à une
compétition pour l’espace (une portion de terrain) ou pour différents objets localisés en son sein (sources
d’eau, bancs de poissons, arbres fruitiers…) (Marchand, 2016).
1.1.6. CONFLITS HOMME-FAUNE SAUVAGE
Les conflits Homme-Faune sauvage correspondent à une situation où les activités des groupes
humains et de la faune sauvage entrent en compétition, perturbant de différentes manières et selon
différents degrés d’intensité les conditions d’existence des deux parties (Marchand, 2016).
8
1.1.7. CONSERVATION
La conservation fait référence au maintien in situ d’écosystèmes et d’habitats naturels et semi-
naturels, de populations viables d’espèces dans leurs environnements naturels et, dans le cas d’espèces
domestiquées ou cultivées, dans l’environnement où elles ont développé leurs propriétés distinctives
(Borrini- Feyerabend et al., 2014).
1.1.8. DEVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE
Le développement socio-économique désigne l’ensemble des évolutions positives dans les
changements structurels d'une zone géographique ou d'une population sur les plans démographique,
technologique, technique, industriel, sanitaire, culturel, social, etc. De tels changements engendrent plus
souvent l'enrichissement de la population et ipso facto l'amélioration de leurs conditions de vie. Cela se
traduit par l'amélioration du bien-être social (au sens économique), des conditions de vie matérielle
(revenu, consommation et richesse), de la qualité de santé, de l’éducation, des activités personnelles dont
le travail, la participation à la vie politique, etc (Eléazar, 2019).
1.1.9. DROIT D’USAGE
Le droit d’usage est l’exploitation par les riverains des produits forestiers, fauniques, halieutiques,
en vue d’une utilisation personnelle. Toutefois, à l’exception de réserves de faune, des sanctuaires et des
zones tampon où ils peuvent être autorisés, les droits d’usage ne s’applique ni aux réserves écologiques,
ni aux parcs nationaux, ni aux jardins zoologiques ou aux game-ranches (Décret n°95/466/PM du 20 juillet
1995)
1.1.10. FAUNE SAUVAGE
La faune sauvage est l’ensemble des espèces faisant partie de tout écosystème naturel ainsi que
toutes les espèces animales ayant été prélevées du milieu naturel à des fins de domestication (Loi n° 94/01
du 20 janvier 1994).
1.1.11. GESTION DES CONFLITS
La gestion des conflits est une démarche caractérisée par la mise à contribution des moyens et
actions qui permettent aux gens de trouver ensemble les meilleures solutions aux problèmes difficiles ou
litigieux qui les opposent. Comprendre et résoudre un conflit demande en premier lieu d’en définir
l’origine, le contexte, le type, les formes de manifestation, les acteurs et les intérêts en jeu (Kamga et al.,
2011).
1.1.12. GESTION DURABLE
Une gestion durable est un mode de gestion qui vise à satisfaire les besoins des générations
présentes sans toutefois compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs (Buttoud
et al., 2005).
9
1.1.13. GESTION PARTICIPATIVE
La gestion participative est une situation dans laquelle aux moins deux acteurs sociaux négocient,
définissent et garantissent le partage entre eux, d’une façon équitable, des fonctions, droits et
responsabilités de gestion (Borrini-Feyerabend, 2000).
1.1.14. GOUVERNANCE
La notion de gouvernance peut être définie comme un processus de coordination d’acteurs, de groupes
sociaux et d’institutions, en vue d’atteindre des objectifs définis et discutés collectivement (Sabrina et
al., 2019).
Par ailleurs, Graham(2002), définit la bonne gouvernance comme un mode ou un modèle de
gouvernance qui mène aux résultats sociaux et économiques recherchés par les citoyens.
Aussi, Borrini-Feyerabend et al. (2014) mentionnent que la qualité de la gouvernance d’une aire
protégée ou d’un système d’aire protégée, peut être évaluée au regard d’un certain nombre de grands
principes de bonne gouvernance qui ont été développés par diverses personnes, nations, ou agences de
l’ONU. La formulation la plus simple et la plus concise de ces principes, celle que nous nommons «
principes UICN de bonne gouvernance pour les aires protégées » et que nous recommandons dans ces
lignes directrices, comprend:
 légitimité et parole
 direction
 performance
 responsabilité et devoir de rendre des comptes
 justice et droits
1.1.15. Habitat
D’après Rosenberg et al. (1997), un habitat est un ensemble d’éléments de l’écologie du paysage
qui constituent le milieu et offre les ressources naturelles suffisantes pour permettre à une population
d’une espèce de vivre et se reproduire normalement sur ce territoire.
1.1.16. PARC NATIONAL
La loi n°94/01 du 20 janvier 1994 définit un Parc National comme étant un périmètre d'un seul
tenant, dont la conservation de la faune, de la flore, du sol, du sous-sol, de l'atmosphère, des eaux, et en
général, du milieu naturel, présentant un intérêt spécial, et qu'il importe de préserver contre tout effort de
dégradation naturelle et de soustraire à toute intervention susceptible d'en altérer l'aspect, la composition
et l'évolution.
10
 Sont prises en considération à ce titre :
- la préservation d’espèces animales et végétales et d’habitats en voie de disparition sur tout ou partie du
territoire national ;
- la préservation ou la constitution d’étapes sur les grandes voies de migrations de la faune ;
- les études scientifiques ou techniques indispensables au développement des connaissances humaines.
 Y sont interdits :
- la chasse et la pêche, sauf dans le cadre d’un aménagement ;
- les activités industrielles ;
- l’extraction des matériaux ;
- les pollutions de toute nature ;
- les activités agricoles, pastorales et forestières ;
- la divagation des animaux domestiques ;
- le survol par aéronefs à une altitude inférieure à 200 m ;
- l’introduction d’espèces zoologiques ou botaniques indigènes ou importées, sauf dans un but scientifique
ou dans le cadre d’opérations d’aménagement autorisées par le ministre chargé de la faune.
1.1.17. PLAN D'AFFAIRES
Un plan d’affaires est un dispositif destiné à aider l’aire protégée à être plus indépendante
financièrement. Il examine la ‘’ clientèle’’, les biens et services, une stratégie de marketing et de mise en
œuvre pour l’aire protégée (Kamga et al., 2011).
1.1.18. PLAN D’AMENAGEMENT
Un plan d’aménagement est un document technique élaboré par l’Administration chargée de la
faune ou de toute personne physique ou morale commise par elle, qui fixe dans le temps et dans l’espace
la nature et le programme des travaux et études à réaliser dans une aire protégée et auquel cette dernière
est assujettie (Décret n°95/466/PM du 20 juillet 1995).
1.1.19. PLAN DE GESTION
Un plan de gestion est un document qui établit l’approche de la gestion et ses objectifs et qui
comprend aussi un cadre pour prendre des décisions, à appliquer dans l’aire protégée pendant une
période donnée (Lee et Middleton, 2011).
1.1.20. POPULATION
Une population est un ensemble d’individus de la même espèce vivant dans un espace déterminé
et à un moment donné (MINFOF, 2018). Boucher (2008) définit une population comme étant un ensemble
d’individus de la même espèce vivant dans un espace déterminé à un moment donné.
11
1.1.21. STRATEGIE
La stratégie peut être définie comme œuvrer pour dégager l’usufruit pour la génération actuelle et
transmettre à la génération future un patrimoine amélioré (Foteu, 2006).
1.1.22. SUIVI ECOLOGIQUE
Etoga et al. (2006) notent que le suivi écologique consiste à collecter et à générer les données qui
permettent de définir le statut et les tendances spatio-temporelles dans la structure et le fonctionnement
des populations et communautés d’êtres vivants, en relation avec leurs habitats, dans le but ultime
d’orienter leurs décisions de gestion. Il est un important outil permettant aux gestionnaires de suivre et
d’évaluer de manière efficace et continuelle l’impact des actions d’aménagement et des efforts de
conservation engagés.
1.2. Revue de la littérature
1.2.1. STATUT DES AIRES PROTEGEES AU CAMEROUN
Les aires protégées sont une composante essentielle des stratégies de conservation. La vision de la
conservation à l’échelle paysagère ou à l’échelle de ses sites doit inclure : des zones tampons, des corridors
naturels comme zone d’interconnexion entre les noyaux de sites critiques, et des régions ou des activités
sont développées mais compatibles avec les objectifs fondamentaux de conservation de la biodiversité.
Ainsi, au Cameroun on distingue six catégories d’aires protégées qui sont représentées en image par la
figure 1 et répertoriées dans les tableaux 1 et 2. Ces six aires protégées se composent de (Doumenge et
al., 2015):
 21 Parcs Nationaux (PN) ;
 03 Jardins Zoologiques (JN) ;
 05 Réserves de Faune (RF) ;
 05 Sanctuaires de Faune (SF) ;
 45 Zones d’Intérêt Cynégétique (ZIC) ;
 26 Zones d’Intérêts Cynégétiques à Gestion Communautaire (ZIGC).
De ce qui précède, ces aires protégées couvrent une superficie d’environ 9 574 668 ha soit 20,12%
du territoire national.
Tableau 1: Réseau d'aires protégées au Cameroun
N° Nom Catégorie
Superficie
(ha)
Date de
création
Végétation
1 JZ de Mvog beti VI 4,07 1951 Savane humide
2 JZ de Garoua VI 1,5 1966 Savane sèche
3 JZ de Limbé VI 0,5 1885 Forêt de montagne
Total 6,07
Parc Nationaux
12
1 PN Mbam et Djérem I 416 512 2000
Savane humide (transition
savane-forêt)
2 PN Faro I 330 000 1980 Savane humide
3 PN Nki I 309 362 2005 Forêt dense sempervirente
4 PN Campo-Ma’an I 264 064 2000 Forêt littorale
5 PN Douala Edéa I 262000 2018 Forêt littorale et de mangrove
6 PN Boumba Bek I 238 255 2005 Forêt congolaise
7 PN Bouba-Ndjidda I 220 000 1968 Savane humide
8 PN Lobéké I 217 854 2001 Forêt congolaise
9 PN Bénoué I 180 000 1968 Savane humide
10 PN Waza I 170 000 1968 Savane sèche
11 PN Korup I 125 900 1986 Forêt de montagne
12 PN Mpem et Djim II 97 480 2004 Savane humide (transition
savane –forêt)
13 PN Kimbi-Fugon II 95 380 2015 Forêt de montagne
14 PN Vallée de Mbéré II 77 760 2004 Savane humide (transition
savane –forêt)
15 PN Mont Cameroun II 70 000 2008 Forêt de montagne
16 PN Takamanda II 69 599 2009 Forêt de montagne
17 PN deng Deng II 68 264 2010 Forêt congolaise
18 PN Bakossi II 29 320 2007 Forêt littorale et de mangrove
19 PN Ma Mbed Mbed III 12 708 2020 Savane sèche
20 PN Kalamaloué III 4500 1968 Savane sèche
21 PN Mozogo Gokoro III 1400 1968 Savane sèche
Total 3 024 558
Réserve de faune
1 RF du Dja I 526 000 1950 Forêt dense sempervirente
2 RF de Ngoyla I 156 672 2014 Forêt congolaise
3 RF de Santchou III 7000 1964 Savane humide
4 RF de Lac Ossa III 4000 1968 Forêt de montagne
5 RF de Mbi Crater III 370 1964 Forêt de montagne
Total 592 042
Sanctuaire de Faune
1 SF de Banyang-Mbo III 66000 1996 Forêt semi décidue
2
SF à gorille de
Mengamé
III 26 711 2008 Forêts dense
3 SF de Tofala-hill III 8087 2014 Forêt de montagne
4 SF de Kagwene III 1100 2008 Forêt de montagne
5 SF de Mont Oku IIII 1000 2005 Forêt de montagne
Total 102 898
Total 3 955 298
.
Source : MINFOF (2020).
NB : JZ : Jardin Zoologique ; PN : Parc National ; RF : Réserve de faune ; SF : Sanctuaire de Faune
13
Figure 1: Réseau d'Aires protégées du Cameroun
Le réseau tel que présenté est complété par 45 Zones d’intérêt Cynégétique (ZIC) et 26 Zones
d’Intérêt Cynégétique à Gestion Communautaire (ZICGC) dont la superficie est de 5 660 955 ha. En
ajoutant à cette dernière celle de 11 aires protégées présenté au tableau 2, on trouve une surface totale
d’aires protégées de près de 9 574 668 ha, soit environ 20,12% du territoire national (Roulet et al., 2008)
D’autres initiatives de classement d’aires protégées sont en cours. Ces aires protégées en cours de
création couvrent au total une superficie de plus de 836 405 ha et représentent 1,8% du territoire National.
A terme, la superficie totale d’aires protégées de la faune avoisinera 10 452 658 ha, soit environ 22% du
territoire National.
Tableau 2: Liste des aires protégées en cours de création au Cameroun
14
Nom Superficie
(ha)
Niveau d’avancement
Parc Marin de Bayangue Ilombé Campo 126 053 Commission départementale tenue
Parc National de Tchabal Mbabo 150 000 Cartographie de base
Parc National de Ndongore 230 000 Cartographie de base
Parc National de Kom 68 905 Dossier bouclé et transmis à la
primature
Réserve écologique Intégrale de Koupé 4676 Concertation bouclée et dossier
technique en montagne
Réserve de Mt Bamboutos 2500 Cartographie de base
Sanctuaire herpétologique des Monts
Manengoumba
5252 Avis au public
Sanctuaire de Rumpi Hills 45 675 Avis au public signé et affiché
Sanctuaire de Sanaga Nyong 14 Avis au public signé et affiché
Réserve de Mont Nlonako 2500 Avis au public signé et affiché
Parc National d’Ebo 100 000 Dossier bouclé et transmis à la
primature
Total 836 405
Source : MINFOF(2020).
1.2.2. STATUT DES AIRES PROTEGEES DE L’EXTREME-NORD CAMEROUN
La région de l’Extrême-Nord Cameroun est située entre 9°40’ et 13°05’ de latitude Nord, et entre
12°15’ et 16°45’ de longitude Est. Elle se caractérise par l’étagement de son relief essentiellement
constitué de hautes terres granitiques qui domine de vastes plaines alluviales. Représentant la diversité
qui lui est unique, la région de l’Extrême- Nord compte actuellement treize aires protégées et quelques
périmètres de reboisement repartis comme indiquées dans le tableau 3, et représentées sur la carte de
l’Extrême-Nord par la figure 2 et la carte de synthèse de migration des animaux dans tous ces parcs est
illustrée par la figure 3.
Tableau 3: Réseau d'aires protégées de l'Extrême-Nord
N° Nom Catégorie Superficie (ha) Date de création
1 PN de Waza I 1968
170 000
1968
2 PN de Ma
Mbed Mbed
III 12 708 2020
3 PN de Mozogo
Gokoro
III 4500 1932
4 PN de
Kalamaloué
III 1400 1968
Réserves Forestières
1 RF de Laf-
Madjam
5000 1948
2 RF de Kalfou 4000 1933
3 RF de Mayo-
Louti
3500 1947
4 RF de Zamay 1000 1947
5 RF Mogodé 285 1947
15
6 RF d’Amchidé 1000 1956
7 RF Bois de
Boulogne
20 1947
8 RF de Zébé 151 1949
Source : MINFOF (2020).
NB : PN : Parc National ; RF : Réserve Forestière
Figure 2: Réseau d'Aires protégées de l'Extrême-Nord
16
Figure 3: Synthèse des migrations saisonnières des éléphants dans la Région de l'Extrême-Nord
1.2.3. CONFLITS HOMME-FAUNE SAUVAGE EN QUELQUES CLICHES AU CAMEROUN
Le Cameroun abrite un réseau d’aires protégées où les conflits Homme-Faune sauvage surviennent
souvent ; toutefois, ce constat n’est pas l’apanage des aires de conservation car il est prouvé que
les conflits Homme-Faune sauvage se produisent également en dehors des aires protégées. On
s’attend même à ce que les conflits augmentent dans les aires non protégées au cours de la
prochaine décennie en raison de l’essor des plantations industrielles (Foguekem, 2005). A titre
d’exemple, citons le conflit associé au parc national de Campo Ma’an ; Celui-ci est un site riche en
biodiversité, incluant des espèces animales menacées comme les éléphants, les buffles et les grands
singes. Au fil des ans, on a constaté que dans le parc national de Campo Ma’an, les animaux ont décalé
leurs couloirs migratoires du nord vers le sud du parc en raison de l’essor des plantations
commerciales d’hévéas et de palmiers à huile. Toutefois, cela s’est traduit par un accroissement des
conflits Homme-Faune sauvage dans le sud. Ainsi, en juillet 2010, la bananeraie du village Akak a
été détruite par des éléphants. En conséquence, les communautés étaient furieuses après le gérant de
l’aire protégée, considéré comme le « propriétaire de la Faune ». Elles ont essayé d’abattre certains
des éléphants destructeurs mais ont seulement réussi à blesser l’un d’entre eux gravement. Suite à
cela, elles ont déposé une plainte auprès du tribunal compétent à l’encontre du conservateur du
17
parc (gouvernement). En réponse à cette plainte, des enquêtes ont été entreprises, notamment par
le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER) et par le Ministère des Forêts
et de la Faune (MINFOF), dont les équipes se sont rendues sur place pour évaluer les dégâts subis par
les champs des agriculteurs. Néanmoins, la plainte auprès du tribunal est toujours en instance. Il convient
toutefois de noter qu’il y a un risque latent pour la population vivant à proximité de cette zone car l’animal
blessé reste une menace potentielle pour la communauté tout entière (Moumbock et al., 2020) Dans la
savane camerounaise, des conflit homme faune sauvage sont régulièrement constatés à l’intérieur et
à proximité des aires protégées et, notamment, dans les villes de Moulvoudaye, Yoldéo et Mindif
dans la Région de l’Extrême-Nord. Les espèces impliquées sont les grands mammifères, en
particulier les éléphants qui détruisent les champs de mil, les greniers des paysans et parfois même
leurs embarcations. On rapporte aussi que des hippopotames ont attaqué des barques. L’étendue du
problème est considérable. En octobre 2006, dans la ville d’Ouro Massara, arrondissement de Touboro
dans la région du Nord, des éléphants ont détruit 65% des cultures de maïs, d’arachides, de niébé
et de coton (Tchamba, 1995). Aussi, en 2020, 532 hectares de cultures ont été dévastés par les
éléphants et hippopotames, sept personnes tuées occasionnant une perte financière d’une valeur de 332
millions de Frs CFA dans le Département de Mayo-Kani, Région de l’Extrême-Nord (DDFOF, 2021).
Dans le même temps dans le Mayo Danay en 2018 par exemple, il y ait eu 2000 hectares de cultures de
céréales et de légumes détruites et six décès d’hommes causés par les hippopotames. Et en 2020, il y ait
eu sept décès causés toujours par les hippopotames (Tourna, 2021). Par ailleurs, dans l’arrondissement de
Waza, département du Logone et Chari, des milliers d’oiseaux granivores s’étaient abattus sur les sorghos,
mil de contre saison pratiqué dans région de décembre 2020 à janvier 2021 et ont détruit plus de 68 ha,
occasionnant une perte financière d’environ 43 millions de franc CFA (Abah Abdou, 2021). Du fait de la
densité démographique dans les zones des aires protégées, on signale souvent des incursions dans les
terres agricoles par les éléphants. Une étude a documenté de nombreuses épisodes de conflits
communautés-éléphants en 2004 dans le Parc National de Campo-Ma’an et il est estimé que les
cinq villages concernés ont perdu plus 28,4 ha de cultures, ce qui représente 6,644 USD en terme
monétaires (Foguekem, 2005). Les registres de l’administration forestière montrent que la plupart
des conflits Homme-Faune sauvage au Cameroun incriminent les éléphants, les hippopotames, les
gorilles, les singes, les oiseaux, et les lions (Tableau 4). Bien que la littérature mette en évidence des
difficultés concernant l’estimation des dommages, l’impact sur les moyens de subsistance des
communautés est important, entre autres, en terme de sécurité alimentaire. Par ailleurs, les conflits
communautés faune sauvage se produisent tout au long de l’année au Cameroun en raison de la
diversité des paysages écologiques et des saisons (Koulagna et Weladji, 1996).
Tableau 4 : Exemple d’incursions dans les cultures de la faune sauvage au Cameroun
18
Aires
protégées
Villages touchés
Cultures
endommagées
Superficies
estimées (ha)
Epoque de
l’année
Sanctuaire
à gorilles de
Mengame
Ebomane,
Amuom,
Mimbosso, Akam,
Mengame,
Nkolenyeng,
Ngoudjeng
Avocats, bananes,
manioc, cacao, okro
11,87
Janvier-juillet
2006
Parc National
de Bouba
Ndjidda
Ouro Massara
(arrondissement de
Touboro)
Maïs, arachides,
niébé, coton 154,1 Octobre 2006
Parc National
de la Vallée du
Mbéré
Mbondo,
Iyafounou
Gbawar
(Arrondissement
de Djohong)
Manioc et autres
3 Décembre 2007
Parc National
de Waza
Arrondissement de
Bogo : 19 villages
Maïs, pastèques,
arachides, pommes
de terre,
manioc,millet,fonio
209,5
Octobre 2007
District de
Dargala :
6 villages
Sorgho, niébé,
coton
17,5 Novembre 2007
Parc
National de
Boumba Bek
Landjoué PK 27,
PK 18 et PK 23
Bananes, manioc 0,4
Décembre
2005
Parc National
de Ma Mbed
Mbed
Département de
Mayo Kani
Céréales 1717 2016- 2020
Waza
Arrondissement de
Waza
Sorgho 68 Janvier 2021
Aussi, au cours de ces altercations les conflits Homme-Faune sauvage ont engendré l’abattage de
plusieurs espèces de la classe A au cours de cinq dernières années (Tableau 5).
Tableau 5 : Nombre des espèces de la classe A tuées au cours de cinq dernières années
Source : Eyébé et al., (2012). et DDFOF Mayo-Kani (2021).
19
Aires protégées Villes concernées Espèces tuées Nombre Date d’abatage
Campo ma’an Meyomessi Panthère (panthera
pardus)
01 Août 2020
Waza Makary Lion (panthera leo) 01 Février 2021
Ma Mbed Mbed Going Eléphant (Loxodonta
africana africana)
01 2017
Ma Mbed Mbed Going Eléphant (Loxodonta
africana africana)
01 Janvier 2019
Source: DAFOF Makary (2021), DRFOF Sud (2020), DDFOF Mayo-Kani(2021).
1.2.4. TYPOLOGIES DES CONFLITS HOMME-FAUNE SAUVAGE AU CAMEROUN
Les incidents signalés des conflits Homme-Faune sauvage mettent en évidence trois formes de
conflits comme étant les plus fréquents dans toutes les zones écologiques : il s’agit de la destruction des
cultures, des pertes d’animaux domestiques et de la mort ou la blessure d’êtres humains. Les facteurs à
l’origine de ces conflits et les espèces sauvages en cause sont multiples et variés (De Longh et al., 2004).
1.2.4.1. DESTRUCTION DES CULTURES
L’endommagement des cultures est l’une des formes les plus fréquentes des conflits Homme-
Faune sauvage au Cameroun et il se révèle particulièrement grave autour des aires protégées. Il a pour
causes premières : des politiques inefficaces d’aménagement du territoire –y compris la création et la
gestion d’aires protégées –conjuguées à la croissance démographique autour de ces zones. Bien que les
éléphants soient les principales espèces sauvages impliquées dans la destruction des cultures au
Cameroun, il se produit aussi beaucoup d’incursions par d’autres animaux : rongeurs comme les
aulacodes, (Thryonomys sp.), oiseaux, buffles, babouins (Papio anubis), phacochères (Phacochoerus
aethiopicus) et antilopes. Une étude a révélé que les espèces les plus responsables de la destruction des
cultures aux alentours du Parc National de la Bénoué dans le nord du Cameroun sont les singes (44%), les
oiseaux (44%) et les éléphants (13%) (Endamana et al., 2006). En outre, une autre cause importante est
que les couloirs de migration des mammifères comme les éléphants sont utilisés pour l’exploitation
agricole. Le développement d’infrastructures, comme la construction de barrages, constitue un autre
facteur. De Longh et al.(2004) ont démontré combien la construction du barrage de Maga dans les
environs du Parc National de Waza (région de l’Extrême-Nord) et du barrage de Lagdo (région du Nord)
en 1979 a conduit à une augmentation des incursions des éléphants dans les cultures des Districts de Kaélé
et de Lagdo/Rey Bouba. Les éléphants se sont redistribués en se rapprochant des terres agricoles sous
l’effet conjugué d’une raréfaction des ressources en eau et de la perturbation du paysage.
20
1.2.4.2. ATTAQUES SUR LES ANIMAUX DOMESTIQUES
Les conflits Hommes-Carnivores figurent parmi les schémas de conflits Homme-Faune sauvage
au Cameroun. Ils sont plus fréquents dans la savane et les prairies où le pastoralisme reste la source
principale de moyens de subsistance pour beaucoup de personnes. Les lions et les hyènes figurent parmi
les espèces les plus citées par les bergers, mais des carnivores plus petits, comme les civettes, sont aussi
responsables d’attaques sur le bétail (Weladji et Tchamba, 2003). Comme le constate l’étude de Kenzong
(2012), les données relatives aux attaques sur le bétail ne sont pas toujours très précises. Toutefois, grâce
aux techniques MARP autour du parc national de Waza, on a pu enregistrer les pertes triennales de têtes
de bétail déclarées par les bergers entre 2009 et 2011 (Tableau 6).
Tableau 6 : Perte annuelle de têtes de bétail déclarées par les bergers autour du parc national de Waza
entre 2009 et 2011
Villages Nombre d’animaux présents
par espèce et par Villages
Perte d’animaux par espèces et par village
Bovins Caprins
et ovins
Anins et
équins
Bovins % Caprins
et
ovins
% Asins
et
équins
%
Waza 1396 730 0 66 4,73 23 3,15 0 0
Lougouma 1399 560 18 78 5,57 138 9,86 3 16,67
Diéguéré 240 305 30 4 1,67 55 18,03 3 10
Mbele 126 288 0 86 68,25 120 29,86 0 0
Mahé 216 335 6 41 18,98 154 45,97 4 66,67
Tchédé 0 359 19 0 0 50 13,93 0 0
Tagawa 308 320 36 24 7,79 68 21,25 24 66,67
Total 3685 2897 109 299 8,11 598 20,64 34 31,19
Source : Kenzong, (2012).
Pour les petits éleveurs concernés, les pertes de cheptel dues à la faune sauvage ont un
impact considérable sur leurs moyens de subsistance . Les causes premières à l’origine de ces
conflits Homme-Carnivore sont presque les mêmes que celles de la destruction des cultures
mentionnées plus haut : accroissement de la pression démographique ; perte d’habitat ; nombre
réduit de proies ; proximité des bovins et des ovins des aires protégées et interactions entre les
communautés et les aires protégées (Bauer, 2003).
1.2.4.3. BLESSURES ET MORTS D’HOMME, ENDOMMAGEMENT DE BIENS
Bien qu’elles ne soient pas aussi fréquentes que les deux principaux types des conflits
Homme-Faune sauvage (destruction des cultures et attaques sur le bétail), il arrive que des blessures
et morts d’homme soient signalés au Cameroun. Certains de ces cas sont attribués à des éléphants. Le
MINFOF, 2020 révèle que huit personnes ont été tuées par les éléphants dans la région de l’Extrême-
21
Nord dont sept dans le Mayo-Danay et un dans le Mayo Kani. Deux décès sont déjà enregistrés dans le
Mayo-Danay depuis janvier 2021 (Areguema, 2021). Aussi, en février 2021, une lionne avait blessé onze
personnes dans l’arrondissement de Darack, département de Logone et Chari, Région de l’Extrême-Nord.
Parmi les autres espèces sauvages responsables de la mort ou de blessures d’êtres humains figurent les
buffles, les lions et les hippopotames. Les autres types de conflits Homme-Faune sauvage signalés
au Cameroun comprennent la destruction des cuves de stockage, la destruction des biens comme
des points d’eau où les communautés s’approvisionnent en eau potable.
1.2.5. MECANISME DE GESTION DES CONFLITS HOMME-FAUNE SAUVAGE AU CAMEROUN
1.2.5.1. CADRE POLITIQUE ET INSTITUTIONNEL POUR LA GESTION DES CONFLITS HOMME-
FAUNE SAUVAGE AU NIVEAU DE L’ÉTAT DU CAMEROUN
Il n’existe pas de politique nationale claire sur les conflits Homme-Faune au Cameroun et il n’y
a pas non plus de cadre juridique efficace. Cela tend à rendre très difficile la gestion performante
des incidents des conflits Homme –Faune sauvage. La procédure administrative pour obtenir
l’autorisation de tuer des animaux destructeurs auprès des autorités compétentes prend généralement
assez de temps si bien que le problème atteint souvent des proportions telles que les populations
touchées n’ont pas d’autre option que d’abattre l’animal illégalement , avant que l’autorisation n’ait
été délivrée. Dans certains cas, l’animal aura disparu de la scène avant que l’autorisation n’ait été
donnée (Weladji et al., 2003).
L’approche générale pour résoudre les conflits Homme-Faune sauvage au Cameroun s’est
concentrée sur la prévention et l’atténuation plutôt que sur la compensation. Lorsqu’une
indemnisation est accordée, elle n’est pas appliquée de façon cohérente. De plus, les problèmes liés aux
conflits Homme-Faune ne sont pas seulement économiques, ils comprennent aussi des dommages
culturels et sociaux pour lesquels il est difficile de fixer une compensation (Weladji et al., 2003)
De ce qui précède, la gestion des conflits Homme-Faune sauvage au Cameroun actuellement ne
s’est pas restée statique à l’observation de Weladji et al.(2003). Selon le MINFOF (2012), des avancées
ont été observées par la mise en place de 26 Zones d’Intérêts Cynégétique à Gestion Communautaire
(ZICGC), et autres territoires de chasses communautaires ou encore les zones d’intérêts cynégétiques à
cogestion à travers le triangle national. Et l’exploitation de ces territoires de chasses communautaires
génèrent des retombées financières non négligeables pour les populations riveraines et contribue
substantiellement à l’amélioration de leurs conditions de vie. Malgré toutes ces promesses, cette filière
reste à la fois sous-explorée et sous-exploitée. Cela pose donc un défi majeur à l’administration faunique
nationale, toujours préoccupée à susciter davantage l’intérêt des communautés locales dans la gestion
durable des ressources fauniques. Ces territoires de chasses communautaires sont coiffés dans la plus part
22
des cas par les COVAREFs. En termes de retombées, les 4 COVAREFs pilotes du Sud-Est du Cameroun
ont gérés entre 2007 et 2008 la somme totale de 65.168.672 FCFA repartie comme suit (MINFOF, 2012)
COVAREF N° 1 = 19.472.000 FCFA;
COVAREF N° 2 = 27.158.425 FCFA;
COVAREF N° 3 = 11.887.747;
COVAREF N° 10 = 6.650.500 FCFA.
Et le rapport de mission de suivi de l’utilisation des revenus COVAREF, N°1 , Salapoumbé, a
constaté que :
Montant du 1er décaissement: 12 140 000 FCFA effectué le 24 juillet 2010 à Bertoua ;
Reliquat estimé en caisse : 1 230 000 FCF. Taux d’utilisation du fonds : 90% ;
Une presse à brique est achetée à Momboué à 180 000 FCFA et 20 000 FCFA de transport ;
Les fournitures scolaires (cahiers, panoplie, bics, crayons gommes et taille crayons) remises à 30 élèves
baka et 20 Orphelins de Lokomo SEBC à hauteur de 499 000 FCFA ;
Une source d’eau potable a été aménagée à Salapoumbé Tékélé à 800 000 FCFA ;
Un mini cité est en construction à Salapoumbe pour les élèves de Koumela. Coût de l’ouvrage 3 000 000
FCFA ;
Le Comité villageois de lutte anti-braconnage (COVILAB) a reçu 450 000 pour 2 patrouilles LAB qui ont
permis de saisir deux armes à feu, 500 câbles d’acier et une vingtaine de braconniers interpellés. Il resterait
150 000 FCFA en caisse pour ces patrouilles ;
Un million de FCFA ont été versés au fonds LAB (MINFOF, 2012).
1.2.5.2. INSTRUMENTS REGLEMENTAIRES ET INSTITUTIONS EN CHARGE DE LA GESTION DES
CONFLITS HOMME-FAUNE SAUVAGE AU CAMEROUN
Les dispositions juridiques et réglementaires régissant les conflits Homme-Faune sauvage au
Cameroun se penchent sur les deux questions suivantes : la protection des personnes et des biens contre
les animaux et l’indemnisation pour les cultures et autres endommagées par les animaux sauvages
(Endamana et al., 2006).
1.2.5.2.1 Protection des personnes et des biens contre les animaux
Deux instruments principaux constituent le fondement de la législation en matière de conflits
Homme-Faune au Cameroun. Il s’agit de la loi n°94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de
la faune et de la pêche et son instrument d’application , le décret n° 466/PM du 20 juillet 1995
fixant les modalités d’application du régime de la Faune. Les dispositions pertinentes pour la protection
des personnes et des biens contre les animaux se rapportent au moins à quatre questions (Kuenbou, 2013) :
23
 Situations où les animaux constituent un danger ou causent un dommage aux personnes et/ou à des
biens. Nous pouvons interpréter l’article 82 de la loi n° 94/01 du 20 janvier 1994 comme le déclencheur
de toute action préventive ou réactive soit par les populations concernées (légitime défense) soit
par l’administration de la faune. Dans les cas identifiés comme un « danger »ou un risque de «
dommage », l’administration chargée de la faune « peut faire procéder à des battues contrôlées des
animaux suivant des modalités fixées par arrêté du ministre chargé de la faune » ;
 Légitime défense. Il est légal admis d’abattre un animal protégé, si cet acte est dicté par le besoin urgent
de défendre une personne, du bétail ou des cultures, à condition que la preuve de légitime défense soit
fournie dans un délai de 72 heures au responsable de l’administration chargé de la faune le plus proche
présenté par l’Article 83 (1) et (2) de la loi 94 et l’article 13 (1) du décret 95 ;
 Animaux blessés. Le décret prévoit deux dispositions : si jamais la légitime défense conduit à des
blessures. Il enjoint toute personne ayant blessé un animal de « tout mettre en œuvre pour l’achever
» ; article 13 (2) du décret 95. Si cela s’avère impossible, « une déclaration doit être faite à l’autorité
administrative la plus proche qui, en liaison avec le responsable local de l’administration chargée
de la faune , prend toutes les mesures pour achever cet animal » ; article 13 (3) du décret 95. Le
délai légal pour cette déclaration est de 24 heures ;
 Organisation des battues. Il est prévu des dispositions réglementaires pour organiser des battues, afin de
poursuivre, de refouler ou d’abattre les animaux. La procédure qui permet d’organiser des battues par
l’administration chargée de la faune peut se résumer en trois points présentés par le décret n°95/466/PM
du 20 juillet 1995 fixant les modalités d’application du régime de la faune en son article 12 (1), (2), (3),
(4) :
 lorsque des animaux ont provoqué ou risquent de provoquer des dommages à des personnes et/ou des
biens et que la situation a été identifiée ou portée à l’attention de l’administration locale chargée de la
faune ;
 l’administration locale soumet la demande de battue à sa hiérarchie , l’agent régional, qui donne
son autorisation à l’issue d’une enquête. Toutefois, le pouvoir des agents régionaux est limité aux
espèces d’animaux de classe B et C. Pour les animaux de la classe A (totalement protégés), seul le
ministre chargé de la faune a le pouvoir de délivrer un permis de battue ;
 les battues sont entreprises par le service chargé de la faune ou faites avec l’aide de chasseurs bénévoles
détenteurs d’un permis réglementaire. Les trophées découlant de cas de légitime défense ou de battues.
La loi prévoit aussi que « les trophées seront remis à l’administration chargée de la faune qui procède
à leur vente aux enchères publiques ou de gré à gré en l’absence d’adjudicataire et reverse le
24
produit au Trésor Public ». Certes, il s’agit là d’une approche qui incite à ne pas tuer d’animaux à
des fins commerciales (Kuenbou, 2013).
1.2.5.2.2. Indemnisation pour les cultures endommagées par des animaux sauvages
Les autorités chargées de l’agriculture ont toujours publié des mesures d’indemnisation en cas de
destruction de cultures du fait de projets de développement comme les infrastructures. On appelle
cette situation une destruction pour cause d’utilité publique (Koulagna et Weladji, 1996).
Deux instruments réglementaires visant à fixer les indemnités à verser en cas de destruction
d’arbres et de cultures sont actuellement en vigueur. Il s’agit de l’arrêté n° 58 du 13 août 1981 portant
modification des tarifs des indemnités à verser au propriétaire pour toute destruction d’arbres
cultivés et cultures vivrières et le décret n°2003/418/PM du 25 février 2003 fixant les tarifs des
indemnités à allouer au propriétaire victime de destruction pour cause d’utilité publique de cultures et
d’arbres cultivés. Aux fins de la protection des espèces animales, la loi sur la faune du Cameroun répartit
les animaux en trois classes : les espèces de la classe A sont intégralement protégées et ne peuvent en
aucun cas être abattues sauf lorsqu’elles constituent une « menace » ou lorsqu’elles endommagent un bien
; les espèces de la classe B sont protégées, mais la loi prévoit «qu’elles peuvent être chassées, capturées
ou abattues après obtention d’un permis de chasse » ; les espèces de la classe C sont partiellement
protégées et leur capture ou abattage semble plus souple, mais ils sont réglementés suivant les modalités
fixées par arrêté du Ministre chargé de la faune faisant référence à la loi n° 94-01 du 20 janvier 1994,
article 78 (1), (2), (3), et (4) (Tchamba et Hatungimana, 1996).
Bien que les dégâts causés par la faune ne semblent pas compatibles avec une « destruction pour
cause d’utilité publique », les mêmes textes sont utilisés pour résoudre cette situation. Les deux
instruments prévoient des taux qui s’appliquent à différentes cultures annuelles (comme les
légumineuses, les bananes, etc.) et pérennes (comme les arbres fruitiers, les cultures de rente, les
plantes médicinales, etc.) (Foguekem, 2005).
1.2.5.2.3. Institutions impliquées dans la gestion des conflits Homme-Faune
Afin de comprendre l’approche adoptée par le gouvernement pour la gestion des conflits
Homme-Faune sauvage au Cameroun, il est utile de brosser un tableau de sa structure institutionnelle
pluri-étagée. Il existe quatre niveaux de représentation des ministères publics : le niveau national,
la délégation régionale, la délégation départementale et le niveau local. La logique de ce système
veut que les préoccupations relevant du niveau local sont traitées par les agents les plus proches ou soumis
par les voies hiérarchiques au niveau décisionnel approprié, à savoir le niveau intermédiaire ou le niveau
25
macro de l’administration. En ce qui concerne les conflits Homme-Faune sauvage, en théorie on pourrait
faire appel à au moins à dix ministères pour la gestion présentée par le tableau 7 (Dickman, 2010).
Tableau 7: Implication des institutions gouvernementales dans la gestion des conflits Homme-Faune
sauvage au Cameroun
Ministères Rôle réel Rôle potentiel
Ministère des Forêts
et de la Faune
(MINFOF)
- Le MINFOF a le pouvoir de
faire appliquer les dispositions ayant
trait aux situations où les animaux
constituent une menace ou risquent de
porter atteinte à des personnes et/ou
des biens
-Les membres du personnel local du
MINFOF sont les premières
personnes à être consultées en cas de
conflits Homme-Faune sauvage
- Il fait aussi partie de la Commission
d’expertise des dégâts
Le MINFOF a l’expertise
d’évaluer, de quantifier et proposer
des compensations en matière des
dégâts causés par les animaux des
aires protégées. Mais la loi de 1994
reste muette en ce qui concerne les
réparations des conflits Homme-
Faune sauvage enregistrés autour
et l’intérieur des aires protégées.
Ministère de
l’Administration
Territoriale
(MINAT)
- Le MINAT dirige et met en place la
Commission d’expertise des dégâts
- Il prend aussi des mesures pour
maintenir la paix au sein des
communautés touchées
Le plan de Contingence 2011 ne
clarifie pas comment les conflits
Homme –Faune sauvage sont
considérés comme catastrophe
naturelle.
Ministère de
l’Agriculture et du
Développement
Rural (MINADER)
- Le MINADER fixe les taux
d’indemnisation en cas de destruction
d’arbres et de cultures
- Compte tenu de ses capacités
techniques, il joue un rôle crucial dans
l’évaluation des dommages à
l’agriculture
- Le MINADER occupe le rôle
de secrétaire de la Commission
d’expertise des dégâts
L’expertise du MINADER dans
l’évaluation des destructions
d’arbres et des cultures est
officiellement reconnue dans le
cadre des destructions liées aux
causes d’utilité publique et non
aux conflits Homme-Faune
sauvage. Des blessures et morts
d’homme et même attaquent des
animaux domestiques causés par
les animaux sauvages sont classés
dans quel registre?
Ministère de
l’Élevage,
des Pêches et des
Industries Animales
(MINEPIA)
-Le MINEPIA est parfois
membre de la Commission
d’expertise des dégâts
- Il n’existe aucune disposition
concernant l’évaluation du cheptel
endommagé et les taux
d’indemnisation éventuels
- Le MINEPIA n’est guère visible
dans la gestion des conflits
Homme-Faune sauvage, bien que
les dégâts au bétail soient l’une des
questions primordiales
- Le MINEPIA est chargé de la
gestion des pâturages mais une
politique de gestion claire lui fait
défaut. Cette politique pourrait
jouer un rôle décisif dans les
actions de prévention par le biais
d’une meilleure
26
Source : Eyébé et al.(2012)
planification des pâturages
-Il devrait aussi mettre en place
une politique d’indemnisation
claire en cas de perte de bétail
Ministère de
l’Environnement, de
la Protection de la
Nature et du
Développement
Durable
(MINEPDED)
- Le MINEPDED est absent de la
Commission d’expertise des
dégâts
- Les conflits Homme-Faune
sauvage devraient figurer parmi
ses critères pour le suivi et la
gestion de l’environnement ainsi
que dans le document EIES publié
par les opérateurs économiques.
- Certaines dispositions de la Loi
N° 96 d’août 1996 ayant trait à la
gestion de l’environnement, si
elles étaient appliquées, pourraient
réellement contribuer à résoudre
les conflits Homme-Faune
sauvage.
Ministère de la
Justice
(MINJUSTICE)
- Le MINJUSTICE ne fait pas
partie de la Commission
d’évaluation des dégâts mais
certains conflits Homme-Faune
sauvage, comme les affaires illégales
d’abattage et de ventes d’espèces
protégées, sont portés devant les
tribunaux.
Toutes les résolutions liées aux
conflits Homme-Faune sauvage
doivent être menées sous l’égide
d’un auxiliaire de justice.
Ministère de la
Défense (MINDEF)
- Un gendarme fait partie de
la Commission d’expertise des
dégâts. L’escalade de certains cas de
conflits Homme-Faune sauvage
nécessite de maintenir l’ordre.
La loi de 1994 précise leur rôle
dans l’intervention des forces de
défense dans le cadre d’une
opération du MINFOF
Ministère de
l’Économie, de la
Planification et de
l’Aménagement du
Territoire
(MINEPAT)
Il n’y a pas de preuve de la
présence de MINEPAT et
MINDAF au sein de la
commission d’expertise des
dégâts
- Les deux ministères jouent un
rôle important dans
l’aménagement du territoire et
l’intégration des conflits homme-
faune dans leurs attributions
permettrait d’améliorer les
mesures préventives
Ministère du Domaine
du Cadastre et des Affaires
Foncières
Ministère du
Domaine du
Cadastre et des
Affaires Foncières
(MINDAF)
Ministère des
Affaires Sociales
(MINAS)
- Il n’y a aucune preuve de la
présence du MINAS au sein
de la Commission d’expertise
des dégâts
- Les impacts socio-économiques
des conflits Homme-Faune sont
reconnus et le MINAS devrait faire
pression pour que ces questions
soient résolues
27
En réalité, la pierre angulaire de l’approche gouvernementale en matière des conflits Homme
–Faune sauvage est la Commission d’expertise. La composition de cette Commission semble varier
d’un dossier à l’autre mais les principaux ministères impliqués sont ceux en charge des Forêts et
de la Faune (MINFOF), de l’Administration Territoriale (MINAT), de l’Agriculture et du
Développement Rural (MINADER) et parfois le Ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries
Animales (MINEPIA). Le MINAT dirige et coordonne la Commission tandis que le MINADER joue le
rôle de secrétaire. La Commission d’expertise est un organe ad hoc créé sous l’égide du MINAT pour
évaluer les dégâts provoqués par les animaux et procéder au processus d’indemnisation. Sachant que
les conflits homme-faune sauvage surviennent au niveau local, parmi les membres de la Commission
figurent l’agent sous-préfectoral (MINAT), un représentant du MINADER, un représentant du
MINFOF, un représentant du MINEPIA, selon le cas, un gendarme, un maire local ou une autorité
traditionnelle (Décret n° 96/054 du 12 mars 1996).
La présente étude n’a pas été en mesure d’identifier un document de politique clair expliquant
la procédure qui mène à l’indemnisation mais, d’après les déclarations des informateurs, ce qui suit
semble correspondre au processus de prise de décisions suivantes :
 La commission d’expertise effectue d’abord une visite de terrain pour évaluer les dégâts et établir son
rapport ;
 Le rapport est transmis au MINFOF pour une analyse approfondie et la suite à donner. L’action attendue
du MINFOF est l’organisation d’une battue ;
 Le dernier élément de la procédure est l’indemnisation pour les cultures et les arbres détruits.
Mais, c’est la pièce manquante de l’énigme, puisqu’il n’existe aucun exemple de ce genre d’action.
Les autres acteurs qui interviennent dans le domaine des conflits Homme-Faune sauvage sont les
ONG de conservation comme le WWF, l’UICN et le Programme National pour le Développement
Participatif (PNDP). Ces acteurs appuient certaines des activités du MINFOF ayant trait aux conflits
Homme-Faune sauvage. Par exemple: suite aux attaques sur le bétail par des bêtes carnivores au
début de 2000 à proximité du Parc National de Waza, l’UICN a déployé certaines mesures
d’atténuation telles que la sensibilisation des éleveurs et un appui à la construction d’enclos pour le bétail
(2005-06). Par la suite, la Fondation Leo a financé la collecte de données sur les conflits Hommes-
Lions et le suivi des déplacements des lions sur leurs territoires (2010-12) ( Tumenta et al., 2013).
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  • 1. DÉPARTEMENT DE FORESTERIE DEPARTMENT OF FORESTRY LABORATOIRE DE FAUNE, AIRES PROTEGÉES, SYLVICULTURE ET TECHNOLOGIE DU BOIS (LAFAPSYTEB) Par : TCHIDEME BATMAÏ Ingénieur des Travaux des Eaux et Forêts Matricule : CM-UDS-17ASA0888 Option : Foresterie Promotion : 24ème FACULTÉ D’AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES ************** FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES *************** DSCHANG SCHOOL OF AGRONOMY AND ENVIRONMENTAL SCIENCES **************** BP 222, Dschang (Cameroun) Tél. /Fax (237)33 45 1566 E-mail: fasa@univ-dschang.org CONFLITS HOMME –FAUNE SAUVAGE DANS ET AUTOUR DU PARC NATIONAL DE MA MBED MBED, EXTRÊME-NORD CAMEROUN : ÉTAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES D’ATTÉNUATION Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’Ingénieur de Conception des Eaux, Forêts et Chasses Mémoire présenté en vue de l’obtention du Diplôme d’Ingénieur de Conception des Eaux, Forêts et Chasses SUPERVISEUR Pr BOBO KADIRI Serge Maître de Conférences, Département de Foresterie FASA/Université de Dschang ENCADREUR TAGUH Alain Conservateur du Parc National de MA MBED MBED Juillet 2021 RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROUN Peace-Work-Fatherland ********* UNIVERSITÉ DE DSCHANG UNIVERSITY OF DSCHANG ************ Scholae Thessaurus DschangensisIbiCordum ************ B.P 96, Dschang (Cameroun)-Tél./Fax 233 45 13 81 Webside: http:/WWW.univ-dschang.org
  • 2.
  • 3. ii DÉPARTEMENT DE FORESTERIE DEPARTMENT OF FORESTRY LABORATOIRE DE FAUNE, AIRES PROTEGÉES, SYLVICULTURE ET TECHNOLOGIE DU BOIS (LAFAPSYTEB) Par : TCHIDEME BATMAÏ Ingénieur des Travaux des Eaux et Forêts Matricule : CM-UDS-17ASA0888 Option : Foresterie Promotion : 24 CONFLITS HOMME –FAUNE SAUVAGE DANS ET AUTOUR DU PARC NATIONAL DE MA MBED MBED, EXTRÊME-NORD CAMEROUN : ÉTAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES D’ATTÉNUATION Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’Ingénieur de Conception des Eaux, Forêts et Chasses Mémoire présenté en vue de l’obtention du Diplôme d’Ingénieur de Conception des Eaux, Forêts et Chasses SUPERVISEUR Pr BOBO KADIRI Serge Maître de Conférences, Département de Foresterie FASA/Université de Dschang ENCADREUR TAGUH Alain Conservateur du Parc National de MA MBED MBED Juillet 2021 RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROUN Peace-Work-Fatherland ********* UNIVERSITÉ DE DSCHANG UNIVERSITY OF DSCHANG Scholae Thessaurus DschangensisIbiCordum ********** B.P 96, Dschang (Cameroun)-Tél./Fax 233 45 13 81 Webside: http:/WWW.univ-dschang.org FACULTÉ D’AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES ************** FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES ************** DSCHANG SCHOOL OF AGRONOMY AND ENVIRONMENTAL SCIENCES ************* BP 222, Dschang (Cameroun) Tél. /Fax (237)33 45 1566 E-mail: fasa@univ-dschang.org
  • 4. i Je, soussigné TCHIDEME BATMAÏ, atteste que le présent mémoire sous le thème « Conflits Homme-Faune sauvage dans et autour du parc national de Ma Mbed Mbed, Extrême-Nord Cameroun : état des lieux et perspectives d’atténuation » est le fruit de mes propres travaux effectués dans les villages Going, Kourbi, Maberwé, Ngarmassé, Pakana, Pitoa et Torock, Département du Mayo-Kani, Arrondissements de Kaélé, Guidiguis et Taïbong, sous l’encadrement de Pr BOBO Kadiri Serge, Maître de Conférences au Département de Foresterie de la Faculté d’Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA) de l’Université de Dschang . Ce mémoire est authentique et n’a pas été antérieurement présenté pour l’acquisition de quelques grades universitaires que ce soit. Noms et signature de l’auteur TCHIDEME BATMAÏ Date ………/…….. /……. Noms et signature du superviseur Pr BOBO Kadiri Serge Date ……../……. /……. Noms et visa du Chef de Département Pr TCHAMBA Martin N. Date ………/……… /…….
  • 5. i DÉDICACE Je dédie le présent mémoire à mon feu père BATMAÏ K’DA appelé précocement par l’Éternel
  • 6. ii REMERCIEMENTS Dans le cadre de la formation des Ingénieurs Agronomes et Forestiers à la Faculté d’Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA) de l’Université de Dschang, le stage conduisant à la rédaction du mémoire, d’une durée de six mois, est effectué par les étudiants de 5ème année de cette institution. Ce stage induit l’obtention du diplôme d’Ingénieur de Conception/ Master II professionnel pour toutes les différentes filières. Ce stage marque la fin de formation des Ingénieurs dans cette prestigieuse institution. Le thème du stage est : « Conflits Homme-Faune sauvage dans et autour du PNMMM Extrême-Nord Cameroun : état des lieux et perspectives d’atténuation». Celui-ci s’est déroulé dans les villages de Torock, Going, Maberwé, Ngarmassé, Kourbi, Pitoa et Pakana, qui sont situés autour du Parc National de Ma Mbed Mbed (PNMMM). Cependant, malgré les difficultés rencontrées dans le processus d’élaboration du présent mémoire, tant d’ordre matériel (documentation) que financier, l’aide d’un encadreur et d’un superviseur a été d’un grand apport pour guider et soutenir lesdits travaux. Je tiens à remercier : - le Professeur BOBO KADIRI Serge, pour son encadrement rigoureux, ses conseils, son sens critique et ses observations pertinentes dont j'ai bénéficié tout au long de la réalisation de ce travail de mémoire. Malgré ses multiples occupations académiques et extra académiques, il n'a ménagé aucun effort pour me guider dans cette recherche, faisant montre d'une disponibilité exceptionnelle. Qu'il trouve en ces mots l'expression de ma profonde reconnaissance pour son dévouement et qu'il sache que c'est un privilège de travailler avec lui, car ce mémoire n'aurait pas pu aboutir sans son soutien et sa confiance ; - M. TAGUH Alain, Conservateur du PNMMM, pour son accompagnement, son suivi, ses conseils, son sens du travail et du perfectionnisme scientifique et pour l’attention minutieuse qu’il porte au bien-être des étudiants qu’il encadre ; - l'ensemble du corps enseignants de l'Université de Dschang, tout particulièrement celles et ceux qui m'ont encadré durant ma formation. Tout spécialement, je remercie sincèrement : - Pr. TCHAMBA Martin, Chef du département de foresterie, pour l’attention spéciale qu’il porte à la formation des jeunes Ingénieurs Forestiers que nous sommes ; - Mon grand cousin GUIBAÏ GATAMA, Directeur de publication trihebdomadaire du Journal « L’œil du Sahel » et son épouse MBALLA Blanche, pour leur soutien moral et financier ; - Tous les écogardes du PNMMM, en particulier NKANZA Reymond et ses collègues, pour leur disponibilité et leur convivialité ; - Tous mes promotionnaires en particulier, pour leur apport intellectuel et leur grande solidarité.
  • 7. iii TABLE DES MATIERES DÉDICACE.............................................................................................................................................I REMERCIEMENTS ............................................................................................................................. II TABLE DES MATIERES ...................................................................................................................III LISTE DES TABLEAUX.................................................................................................................. VII LISTE DES FIGURES.........................................................................................................................IX LISTE DES PLANCHES...................................................................................................................... X LISTE DES ANNEXES.......................................................................................................................XI LISTE DES ACRONYMES ........................................................................................................ …..XII RÉSUMÉ...........................................................................................................................…………XIV ABSTRACT....................................................................................................................................... XV INTRODUCTION..................................................................................................................................1 CONTEXTE ET JUSTIFICATIF .................................................................................................................2 PROBLEMATIQUE .................................................................................................................................3 OBJECTIFS DE L’ETUDE ........................................................................................................................4 IMPORTANCE DE L’ETUDE....................................................................................................................5 LIMITE DE L’ETUDE..............................................................................................................................5 CHAPITRE 1. REVUE DE LA LITTÉRATURE .................................................................................6 1.1. DEFINITIONS DES CONCEPTS .........................................................................................................7 1.1.1. Activités anthropiques ..........................................................................................................7 1.1.2. Activités socio-économique..................................................................................................7 1.1.3. Aires protégée .......................................................................................................................7 1.1.4. Animaux sauvages ................................................................................................................7 1.1.5. Conflit ...................................................................................................................................7 1.1.6. Conflits Homme-Faune sauvage...........................................................................................7 1.1.7. Conservation .........................................................................................................................8 1.1.8. Développement socio-économique.......................................................................................8 1.1.9. Droit d’usage.........................................................................................................................8 1.1.10. Faune sauvage.....................................................................................................................8 1.1.11. Gestion des conflits.............................................................................................................8 1.1.12. Gestion durable ...................................................................................................................8 1.1.13. Gestion participative ...........................................................................................................9 1.1.14. Gouvernance .......................................................................................................................9 1.1.16. Parc National.......................................................................................................................9 1.1.17. Plan d'affaires....................................................................................................................10 1.1.18. Plan d’aménagement.........................................................................................................10 1.1.19. Plan de gestion ..................................................................................................................10 1.1.20. Population .........................................................................................................................10 1.1.21. Stratégie ............................................................................................................................11 1.1.22. Suivi écologique................................................................................................................11
  • 8. iv 1.2. REVUE DE LA LITTERATURE ........................................................................................................11 1.2.1. Statut des aires protégées au Cameroun..............................................................................11 1.2.2. Statut des aires protégées de l’Extrême-Nord Cameroun...................................................14 1.2.3. Conflits Homme-Faune sauvage en quelques clichés au Cameroun ..................................16 1.2.4. Typologies des conflits Homme-Faune sauvage au Cameroun..........................................19 1.2.4.1. Destruction des cultures ...............................................................................................19 1.2.4.2. Attaques sur les animaux domestiques.........................................................................20 1.2.4.3. Blessures et morts d’homme, endommagement de biens ............................................20 1.2.5. Mécanisme de gestion des conflits Homme-Faune sauvage au Cameroun ........................21 1.2.5.1. Cadre politique et institutionnel pour la gestion des conflits Homme-Faune sauvage au niveau de l’État du Cameroun...................................................................................................21 1.2.5.2. Instruments réglementaires et institutions en charge de la gestion des conflits Homme- Faune sauvage au Cameroun.....................................................................................................22 1.2.5.2.1 Protection des personnes et des biens contre les animaux.....................................22 1.2.5.2.2. Indemnisation pour les cultures endommagées par des animaux sauvages ..........24 1.2.5.2.3. Institutions impliquées dans la gestion des conflits Homme-Faune.....................24 1.2.6. Spécificité d’approche de la gestion officielle des conflits Homme-Faune sauvage..........28 1.2.6.1. Gestion politique et ponctuelle des conflits Homme-Faune sauvage ..........................28 1.2.6.2. Faiblesses du cadre juridique et réglementaire existant...............................................30 1.2.6.3. Inertie bureaucratique, apathie institutionnelle et manque d’efficacité .......................31 CHAPITRE 2 : MATÉRIEL ET MÉTHODES....................................................................................33 2.1. PRESENTATION DU PARC NATIONAL DE MA MBED MBED..........................................................34 2.1.1. Parc National de Ma Mbed Mbed.......................................................................................34 2.1.2. Milieu physique ..................................................................................................................36 2.1.2.1. Climat...........................................................................................................................36 2.1.2.2. Topographie .................................................................................................................36 2.1.2.3. Sols...............................................................................................................................36 2.1.2.4. Hydrographie................................................................................................................37 2.1.2.5. Flore de Parc National de Ma Mbed Mbed..................................................................37 2.1.2.6. Faune du Parc National de Ma Mbed Mbed ................................................................38 2.1.3. Milieu Humain....................................................................................................................39 2.1.3.1. Démographie et organisation sociale ...........................................................................39 2.1.3.2. Principales activités économiques................................................................................40 2.1.3.2.1. Agriculture.............................................................................................................40 2.1.3.2.2. Elevage ..................................................................................................................40 2.1.3.2.3. Commerce..............................................................................................................40 2.1.3.2.4. Chasse....................................................................................................................41 2.1.3.2.5. Exploitation et utilisation des ressources naturelles..............................................41 2.1.3.2.6. Pêche......................................................................................................................42 2.1.4. Tourisme et loisirs...............................................................................................................42 2.1.5. Artisanat..............................................................................................................................42 2.1.6. Activités d’exploitation pétrolière et autres chantiers ........................................................42 2.1.7. Infrastructures sociales........................................................................................................43 2.1.7.1. Infrastructures sanitaires ..............................................................................................43 2.1.7.2. Hydraulique villageoise et énergie...............................................................................43 2.1.8. Infrastructures scolaires ......................................................................................................44
  • 9. v 2.1.8.1. Education de base.........................................................................................................44 2.1.8.2. Enseignement secondaire .............................................................................................44 2.1.8.3. Infrastructures routières, communication et transport..................................................44 2.2. METHODOLOGIE DES COLLECTES DES DONNEES .........................................................................45 2.2.1. Données secondaires...........................................................................................................45 2.2.2. Données primaires ..............................................................................................................45 2.2.2.1. Choix du site.................................................................................................................45 2.2.2.2. Etat des lieux des conflits Homme-Faune sauvage dans et autour du Parc National Ma Mbed Mbed ...............................................................................................................................45 2.3. ANALYSES DES DONNEES............................................................................................................47 2.3.1. Analyses des données sur l’état des lieux des conflits Homme-Faune sauvage dans et autour du Parc National de Ma Mbed Mbed.................................................................................47 2.3.2. Proposition des stratégies de gestion durable des conflits Homme-Faune sauvage dans et autour du Parc National Ma Mbed Mbed .....................................................................................48 CHAPITRE 3: RÉSULTATS ET DISCUSSION ................................................................................49 3.1. RESULTATS.................................................................................................................................50 3.1.1. État des lieux des conflits Homme-Faune sauvage.............................................................50 3.1.1.1. Identification des personnes impliquées dans le conflit Homme-Faune sauvage........50 3.1.1.2. Typologie des conflits Homme-Faune sauvage dans et autour du parc national de Ma Mbed Mbed ...............................................................................................................................52 3.1.1.3. Espèces de faune impliquées dans les conflits Homme-Faune sauvage ......................54 3.1.1.4. Dégâts causés par la faune sur les activités humaines dans et autour du parc national de Ma Mbed Mbed ....................................................................................................................56 3.1.1.5. Période pendant laquelle les manifestations des conflits Homme-Faune sauvage sont perceptibles au niveau du parc national de Ma Mbed Mbed.....................................................59 3.1.1.6. Dégâts causés sur la faune par les hommes..................................................................61 3.1.1.7. Techniques mises en place par la population pour atténuer les conflits Homme-Faune sauvage......................................................................................................................................61 3.1.1.8. Techniques mises en place par l’administration camerounaise pour atténuer les conflits Homme –Faune sauvage .............................................................................................62 3.1.1.9. Niveau de sensibilisation..............................................................................................63 3.1.1.10. Qualité de la surveillance du Parc National de Ma Mbed Mbed ...............................64 3.1.1.11. Niveau d’indemnisation. ............................................................................................65 3.1.2. Propositions des stratégies de gestion durable des conflits Homme-Faune sauvage dans et autour du Parc National de Ma Mbed Mbed.................................................................................65 3.1.2.1. Analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces du parc national de Ma Mbed Mbed..........................................................................................................................................65 3.1.2.2. Niveau d’application des principaux ingrédients des méthodes modernes de gestion des conflits Homme-Faune sauvage dans et autour du parc national de Ma Mbed Mbed........66 3.1.2.3. Niveau de participation de la population dans la gestion du parc national..................66 3.1.2.4. Clarification de la limite du parc national....................................................................67 3.2. DISCUSSION ................................................................................................................................68 3.2.1. Etat des lieux des conflits Homme-Faune sauvage.............................................................68 3.2.2. Propositions des stratégies de gestion durable des conflits Homme-Faune sauvage dans et autour du Parc National de Ma Mbed Mbed.................................................................................71 CONCLUSION ....................................................................................................................................73
  • 11. vii LISTE DES TABLEAUX Tableau 1: Réseau d'aires protégées au Cameroun ..............................................................................11 Tableau 2: Liste des aires protégées en cours de création au Cameroun .............................................13 Tableau 3: Réseau d'aires protégées de l'Extrême-Nord......................................................................14 Tableau 4 : Exemple d’incursions dans les cultures de la faune sauvage au Cameroun......................17 Tableau 5 : Nombre des espèces de la classe A tuées au cours de cinq dernières années ...................18 Tableau 6 : Perte annuelle de têtes de bétail déclarées par les bergers autour du parc national de Waza entre 2009 et 2011................................................................................................................................20 Tableau 7: Implication des institutions gouvernementales dans la gestion des conflits Homme-Faune sauvage au Cameroun...........................................................................................................................25 Tableau 8: Coordonnées géographiques délimitant le parc national de Ma Mbed Mbed....................34 Tableau 9: Coordonnées géographiques de l'enclave de Gourney.......................................................34 Tableau 10: Coordonnées géographiques de l'enclave de Torock .......................................................34 Tableau 11: Personnels du service de la Conservation du parc national de Ma Mbed Mbed par grade et leur fonction .........................................................................................................................................35 Tableau 12: Types de sol de la zone d'étude et leurs caractéristiques..................................................37 Tableau 13: Populations réparties par sexe et par arrondissement de la zone d'étude.........................39 Tableau 14: Infrastructure de santé publique dans l'espace de la zone d'étude....................................43 Tableau 15: Répartition des ménages enquêtés par village..................................................................47 Tableau 16: Identités ethniques des ménages enquêtés .......................................................................47 Tableau 17: Profil sociodémographique des enquêtés dans la zone d'étude........................................50 Tableau 18: Niveau de connaissance des ménages enquêtés et impliqués dans les conflits Homme- Faune sauvage au niveau de la zone d’étude........................................................................................51 Tableau 19: Types des conflits Homme-Faune sauvage identifiés......................................................53 Tableau 20: Niveau de connaissance des espèces incriminées dans les conflits Homme-Faune sauvage au niveau de la zone d'étude.................................................................................................................55 Tableau 21: Nombre des ménages estimant les superficies de cultures détruites................................56 Tableau 22: Connaissance du niveau de superficies des cultures détruites .........................................57 Tableau 23: Niveau de connaissance des espèces de cultures détruites par la faune sauvage.............58 Tableau 24: Référence des années d'endommagement des cultures au niveau de la zone d'étude ......59 Tableau 25: Connaissance des mois de l'année au cours desquels les conflits Homme-Faune sauvage sont observés ........................................................................................................................................60 Tableau 26: Matériels de refoulement utilisés par les ménages...........................................................61 Tableau 27: Niveau de sensibilisation des ménages ............................................................................63
  • 12. viii Tableau 29: Analyses des forces, faiblesses, opportunités et menaces du parc national de Ma Mbed Mbed.....................................................................................................................................................65 Tableau 30: Niveau de connaissance de la limite du parc....................................................................67
  • 13. ix LISTE DES FIGURES Figure 1: Réseau d'Aires protégées du Cameroun ...............................................................................13 Figure 2: Réseau d'Aires protégées de l'Extrême-Nord .......................................................................15 Figure 3: Synthèse des migrations saisonnières des éléphants dans la Région de l'Extrême-Nord.....16 Figure 4: Localisation du parc national de Ma Mbed Mbed................................................................35 Figure 5: Connaissance du niveau d'implication des ménages enquêtés dans les conflits Homme-Faune sauvage.................................................................................................................................................52 Figure 6: Typologie des conflits Homme-Faune sauvage identifiés dans les ménages enquêtés et impliqués dans lesdits conflits..............................................................................................................54 Figure 7: Connaissance des espèces de la faune sauvage citées par les ménages enquêtés et impliqués dans les conflits ....................................................................................................................................56 Figure 8: Connaissance du niveau des superficies des cultures détruites par la faune sauvage ..........58 Figure 11: Evolution du parc national de Ma Mbed Mbed entre 2004 à 2008 et 2021 .......................63 Figure 13: Séance de sensibilisation dans le village Torock................................................................64 Figure 15: Niveau de connaissance de la limite du parc par les ménages enquêtés.............................68
  • 14. x LISTE DES PLANCHES Planche 1: Quelques espèces d'arbres qu'on rencontre dans le parc national de Ma Mbed Mbed.......38 Planche 2: Quelques activités socio-économiques des villages de la zone d'étude .............................40 Planche 3: Quelques images des ménaces pesant sur le parc national de Ma Mbed Mbed .................42 Planche 4: Illustration des difficultés pour s'approvisionner en eau au niveau de la zone d'étude......44 Planche 5: Opération d'échantillonnage des quartiers dans quelques villages de la zone d'étude .......46
  • 15. xi LISTE DES ANNEXES Annexe 1: Trame d'enquêt sur les conflits Homme-Faune sauvage dans et autour du Parc Pational de Ma Mbed Mbed....................................................................................................................................83 Annexe 2: Fiche des relevées des coordonnées GPS ...........................................................................85 Annexe 3: Quelques images caractérisant le stage et le parc national de Ma Mbed Mbed .................86
  • 16. xii LISTE DES ACRONYMES AP : Aires Protégées APA : Accès et Partage des Avantages APT : Aires Protégées Transfrontalières CCM : Comité Conjoint de Mise en Œuvre CED : Centre pour le Développement et l’Environnement CEE: Commission Economique Européenne CIEDD : Centre pour l’Information Environnementale et le Développement Durable CLPE : Consentement Libre, Préalable et Eclairé COMIFAC : Commission des Forêts d’Afrique Centrale COVAREF : Comité de Valorisation des Ressources Fauniques CSI : Centre de Santé Intégré DAI : Droit à l’Information EIES : Étude d’Impact Environnement et Social FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture GIZ : Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammen Arbeit (Agence de Coopération Internationale Allemande) IPC : Indice de Perception de la Corruption KFW : Banque Allemande de Développement LAB : Lutte Anti-Braconnage LDI : Liberté d’Information MARP : Méthode Accélérée pour la Recherche Participative MINFOF : Ministère des Forêts et de la Faune OCFSA : Organisation pour la Conservation de la Faune Sauvage en Afrique ONG : Organisation Non Gouvernementale OSC : Organisation de la Société Civile PCD : Plan Communal de Développement PFNL : Produits Forestiers Non Ligneux PGT : Partenariat pour un Gouvernement Transparent PNMMM : Parc National de Ma Mbed Mbed SDI : Sustainable Development Institute SWOT: Strength, Weakness, Opportunity and Threat
  • 17. xiii TI : Transparency International TIC : Technologies de l’Information et de la Communication RAPAC : Réseau des Aires Protégées d’Afrique Centrale REDD+ : Réduction des Emissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des forêts UE: Union Européenne UICN: Union Internationale pour la Conservation de la Nature WCS : Wildlife Conservation Society WRI: World Resources Institute WWF: Fonds Mondial pour la Nature
  • 18. xiv RÉSUMÉ La présente étude a été réalisée dans et autour du Parc National de Ma Mbed Mbed (PNMMM) sur le thème: « Conflits Homme-Faune sauvage dans et autour du PNMMM, Extrême-Nord Cameroun : état des lieux et perspectives d’atténuation ». Effectuée du 15 mars au 29 mai 2021 dans sept villages de la zone, l’étude s’est donnée l’objectif principal de contribuer à la prise en compte des conflits Homme-Faune sauvage dans l’aménagement du PNMMM. Plus spécifiquement, il s’agit de faire l’état des lieux des conflits Homme-Faune sauvage dans et autour du PNMMM et proposer des perspectives de gestion durable des conflits Homme-Faune sauvage dans et autour du PNMMM. Un échantillonnage aléatoire simple avec les bouts des papiers dans une corbeille a permis de choisir sept villages riverains sur 16 et 120 ménages sur un total 317, pour enquêter sur les torts que peuvent causer la faune du PNMMM sur les ménages. Chef de famille, si celui-ci absent, l’épouse, si les deux absents, enfant aîné de plus de 15 ans a été interrogé. Un questionnaire a été utilisé pour la collecte des données dans les ménages choisis des villages visités. Il en ressort que sur 120 ménages enquêtés, 81 sont impliqués dans les conflits Homme-Faune sauvage contre 39 qui ne les vivent pas. Les éléphants, hyènes et oiseaux ont été identifiés comme principaux perturbateurs. Les éléphants ont été plus indexés (95,06% des ménages). Les céréales ont été les principales cultures détruites avec environ 103 tonnes pour la période 2017 à 2021. Plusieurs matériels, quoi que rudimentaires, ont été adoptés pour le refoulement des animaux nuisibles. La méthode appliquée pour atténuer les conflits Homme-Faune sauvage dans et autour du PNMMM est la battue administrative. Les conflits Homme-Faune sauvage ont lieu pendant la saison des récoltes (octobre à mars). Le niveau de sensibilisation est à 29,17% contre 70,83% des ménages enquêtés qui n’ont pas encore été sensibilisés. Aussi, avec neuf personnels affectés au niveau du service de la conservation, le niveau de surveillance du PNMMM selon l’UICN (5000 ha par écogarde en zone de savane) est largement atteint. Le niveau d’indemnisation reste encore nul. Le niveau de la connaissance de la limite du parc est de 32,5% contre 67,5% des ménages qui peinent encore à connaitre les limites dudit parc. Des menaces dues à la proximité du parc avec la république du Tchad qui occasionne le braconnage transfrontalier, les faibles revenus et la forte dépendance des populations aux ressources naturelles qui entrainent la pratique de l’agriculture et le prélèvement des bois de chauffe dans le parc, inquiètent sur l’avenir radieux de ce parc. Mais, il existe des opportunités dues à la présence du PNMMM, dont la création d’emplois à travers la promotion du tourisme, le fond vert climat et le développement de la recherche. L’étude recommande d’élaborer au plus vite le plan d’aménagement de ce parc et de baguer la femelle dominante du troupeau d’éléphants qui visite le parc pour mieux contrôler leur déplacement en saison des cultures. Mots clés : Conflits Homme-Faune sauvage ; Extrême-Nord du Cameroun ; Parc National de Ma Mbed Mbed ; Stratégie de gestion.
  • 19. xv ABSTRACT The present study has been realized in and around the National Park of Ma Mbed Mbed (NPMM) on the topic: “Human and Wildlife conflicts in and around of national NPMMM, Far North Cameroon: inventory and statement and perspective of mitigation”. Conducted of March, 15 to May, 29, 2021 in seven villages of the area. The study gives herself the mean objective to contribute at the taken into account of Human and Wildlife conflicts in the development of NPMMM. More specifically, it is : to do inventory and statement of Human and Wildlife conflicts in and around the NPMMM; to propose the strategies of sustainable management of Human and Wildlife conflicts in and around of NPMMM. A sampling unpredictable with pieces of paper in the basket has permitted to choose these seven villages on sixteen and 120 households on a 317 total to carry out an invest on the wrong that the fauna of NPMMM can to cause. Chief of family, if it’s absent, her wife, if the both absent, child over 15 years has been questioned. A questionnaire has been used to collect information’s in the chosen household. It emerges that, into 120 households investigated, 81 are implicated in the Human and Wildlife conflicts against 39 who don’t live them. The elephants, hyena, and birds have been identified as troublemaker mean. The elephants have been more indexed (95.06% of household). The cereals have been the principal destroyed cultures with about 103 tons during the period 2017 to 2021. Several materials, although rudimentary have been adopted for the pushing back dangerous animals. The method applied for ease the Human and Wildlife conflicts in and around of NPMMM is the administrative beat. The Human and Wildlife conflicts are taken place during the crop season, of October to March. The level of the sensitization is 29.17% against 70.83% of household investigated have been not yet sensitized. Thus, with nine ecogardes affected in conservation service, level control of NPMMM according to UICN (5000 ha per ecogarde in savannah area) is widely achieve. Level of indemnification stay yet hopeless. Level of the known border of park is 32.5 against 67.5 of household who upset to know the borders of this park. Threats (nearness with the republic of Tchad who can to occasion the cross-border poaching, weak income and strong dependence of populations in naturals resources who lead to the practical agriculture and the sampling fire wood in the park) worry the dazzling feature of this park. But, it exist the opportunity (employment creation through the promotion of tourism, green climate fond, development of research) relative to this park to seize. The study advise to work out most quick development plan of this park and to ring the dominated female of elephant herd for best to control them movement in crop season. Keywords: Human and wildlife conflicts, National Park of Ma Mbed Mbed, Far Nord of Cameroon; Management strategy.
  • 21. 2 Contexte et justificatif Avec une population mondiale qui croît au rythme d'environ 75 millions de personnes par an, l'homme et la faune sauvage se disputent de plus en plus l'espace vital, augmentant d'autant les risques de conflits, les menaces aux vies humaines et aux moyens d'existence, explique la FAO (2008). La compétition entre l'homme et la faune sauvage remonte à la nuit des temps, "mais aujourd'hui, les choses se compliquent, en particulier en Afrique", explique l'expert de foresterie et de faune sauvage de la FAO (Czudek, 2010). La population du continent, qui renferme les plus vastes réserves de faune sauvage de la planète, passera d'un à deux milliards d'habitants au cours des 40 prochaines années. Les africains s'entasseront dans les villes, mais leurs cultures exerceront une pression croissante sur le territoire peuplé par la faune sauvage. Selon le Comité technique sur la faune sauvage de la Communauté de développement de l'Afrique Australe, les animaux sauvages représentent le problème numéro un pour les populations rurales, tant pour leur sécurité personnelle que pour les dégâts économiques qu'ils occasionnent (FAO, 2010). Au Cameroun par exemple, les conflits Homme-Faune sauvage ont écrit une page sombre de son histoire entre 2010 et 2021, car on a enregistré plus d’une centaine d’hectares de cultures détruites et une cinquantaine de personnes tuées, provoquées pour la plus part des éléphants, hippopotames et oiseaux, dans les régions de l’Extrême-Nord, Nord, et du Sud. Le phénomène a occasionné l’abattage de plus d’une trentaine de ces pachydermes (Batongué, 2021 ; Zogo, 2020 ; Tourna, 2020 ; Nyemeck, 2020 ; Eyebé et al., 2012). Pendant ces temps, les paysans et leurs familles devront surveiller leurs cultures et leurs biens, ce qui occasionne une perte de sommeil et d’énergie, des opportunités d’emploi réduites, une vulnérabilité accrue au paludisme, au stress psychologique et autres maladies tropicales (FAO, 2008). Des colorations de ce genre à travers le pays ne peuvent pas laisser la communauté scientifique insensible pour confirmer à suffisance la réalité des conflits Homme-Faune sauvage au Cameroun en général et dans l’Extrême-Nord en particulier. Toutefois, les causes de ces conflits Homme-Faune sauvage à travers l’Extrême-Nord peuvent généralement être résumées en trois points principaux. Le premier point, est l’accroissement de la population. Cette croissance de la population augmente les chances d’interactions négatives entre les hommes et les animaux. Les hommes ont empiété sur les zones qui étaient autrefois occupées par les animaux. La seconde cause, est la demande en ressources naturelles; les hommes ont transformé la savane et les autres écosystèmes en terres agricoles et en zones urbaines laissant peu de ressources pour la faune. Troisièmement, en raison des autres activités humaines, les habitats pour la faune ont disparu ou ont été gravement dégradés, poussant les animaux à s’aventurer dans les villages. Egalement l’accroissement des populations animales dans les zones protégées, les grandes migrations d’herbivores et de leurs prédateurs, et le besoin d’accéder aux maigres ressources comme l’eau durant la saison sèche ou la sécheresse, font que le plus souvent on ne peut maintenir les animaux à l’intérieur des zones de conservation et qu’ils
  • 22. 3 finissent toujours par envahir les villages ( FAO, 2008). D’autres situations peuvent entraîner des conflits par exemple dans le cas où des animaux ont été blessés par des braconniers et deviennent agressifs ou ‘brutaux’ envers les humains, ou lorsque des animaux sauvages ont été dérangés par les activités humaines à l’intérieur de la réserve et sortent des réserves (Bene Bene, 1997). Cependant, ces conflits inévitables entre les hommes et la faune sauvage dans la région de l’Extrême –Nord sont souvent gérés par les services des forêts et de la faune par des mécanismes où, une fois informés, ils organisent généralement des battues administratives pour soit disant éliminer les pachydermes incriminés dans les dégâts. Les carcasses sont laissées à la population et les trophées emportées. Au bout du compte, avec l’avènement du paradigme écologiste dans les années 1970, certains des nuisibles d’autrefois devinrent dignes de protection, obligeant les populations qui avaient l’habitude de les pourchasser plus ou moins librement à une nouvelle forme de cohabitation forcée en dépit de leur relation conflictuelle (Tchamba et Hatungimana, 1996). Nonobstant, vers les années 1990, la biologie de la conservation a sérieusement commencé à s’intéresser aux problèmes posés par ce voisinage, partant du principe que si des populations amenées à cohabiter avec des animaux sauvages développaient une certaine hostilité à leur encontre, il y avait peu de chance que les efforts mis en œuvre pour leur protection ou celle de leurs écosystèmes soient couronnés de succès. Ils furent à partir de ce moment désignés sous l’expression human-wildlife conflicts, le but étant d’analyser leurs causes, leurs mécanismes et leurs conséquences afin de trouver des solutions qui puissent faciliter une coexistence pacifiée entre les deux parties (Woodroffe et al., 2005). Dès lors, ces conflits n’ont eu de cesse de susciter un nombre croissant d’études, contenant pour certaines d’entre elles des appels à des multiples sciences afin d’apporter des éclairages nouveaux à leur compréhension (Dickman, 2010). Pour la présente étude, il sera question de proposer l’analyse perceptible des conflits Homme-Faune sauvage dans et autour d’une aire protégée à partir de l’exemple du Parc National de Ma Mbed Mbed (PNMMM) situé dans l’Extrême-Nord Cameroun. Problématique A ce jour, l’approche gouvernementale en matière de sensibilisation, d’actualisation et de gestion des conflits Homme-Faune sauvage est plus réactive que proactive. Les réactions officielles sont uniquement provoquées par les affaires spectaculaires qui font craindre des risques de perturbation de l’ordre social. Puisque la majorité des affaires de conflits Homme-Faune sauvage à travers l’ensemble du pays n’atteignent pas ce niveau, les voix des populations locales ne sont pas toujours entendues. Delà et partant, les conflits Homme-Faune sauvage sont presque ignorés par les pouvoirs publics et la communauté scientifique au Cameroun (Eyebé et al., 2012). Par ailleurs, les conflits Homme-Faune sauvage qui naissent s’accompagnent d’un certain nombre de théâtralisation qui n’ont rien à voir avec la gestion de phénomène. Cela explique pourquoi la stratégie communautaire pour
  • 23. 4 tenter de résoudre ces problèmes constitue l’approche des grèves ou de se rendre justice eux-mêmes en réprimant les animaux commettant des crimes (Tchamba, 1995). Au final, aucun canevas ne saurait garantir la résolution des conflits Homme-Faune sauvage au Cameroun aujourd’hui. Et de ce fait, le sujet mérite une attention toute particulière pour le diagnostic de phénomène, afin d’envisager des pistes de résolution durable des conflits Homme-Faune sauvage au profit de la conservation et de la sécurisation des aires protégées camerounaises (Eyebé et al., 2012). Par contre, des répertoires des conflits Hommes-Faune sauvage existent et sont diffusés presque tous les ans pour plusieurs pays d’Afrique (FAO, 2010). Mais, au Cameroun, peu d’études sont effectuées pour actualiser ou chiffrer les dégâts résultant des cendres des conflits Homme-Faune sauvage au niveau de toutes les aires protégées camerounaises (Tumenta et al., 2013). En revanche, c’est le cas par exemple du PNMMM qui est créé en janvier 2020. Et comme le prévoit la législation encadrant les unités de conservation, les habitants de Guidiguis, de Kaélé et de Taïbong doivent changer de comportement soit par une interdiction ou règlementation sur certaines pratiques envers la flore et la faune. En outre, le plan de gestion et d’affaires est inexistant et les conflits Homme-Faune sauvage ne sont pas évaluer. Certainement, aujourd’hui, les plaintes formulées par les populations locales au sujet des conflits Homme- Faune sauvage depuis sa création sont nombreuses. Cependant, rien n’est dit sur la manière de gérer ce problème au sein de la réserve. Cette lacune est tout à fait illustrative de la situation camerounaise, dans le sens où les pouvoirs publics et les ONG environnementales méconnaissent ou ignorent cette question de conflits Homme-Faune sauvage. C’est en raison de ce manque d’informations, que le présent travail se propose de développer une recherche sur les conflits Homme-Faune sauvage dans le PNMMM. Pour y parvenir, la présente étude s’appuiera sur la question principale de recherche suivante : Comment intégrer les aspects des conflits Homme-Faune sauvage dans l’aménagement du PNMMM ? La réponse à cette question passe par la clarification des questions spécifiques suivantes :  quel est l’état des lieux des conflits Homme- Faune sauvage dans et autour du PNMMM?  quelles perspectives de gestion durable seront utilisées pour répondre aux exigences des conflits Homme- Faune sauvage dans et autour du PNMMM ? Objectifs de l’étude L’objectif global de la présente étude est de contribuer à la prise en compte des conflits Homme- Faune sauvage dans l’aménagement du PNMMM. Plus spécifiquement, il s’agit de:  faire l’état des lieux des conflits Homme –Faune sauvage dans et autour du PNMMM;  proposer des perspectives de gestion durable des conflits Homme-Faune sauvage dans et autour du PNMMM.
  • 24. 5 Importance de l’étude La présente étude permettra, en raison du statut d’aire protégée nouvellement créée du PNMMM, et ne possèdent pas de plan de gestion, de recenser les conflits Homme-Faune sauvage. Par ailleurs, cette étude constituera une base de données qui pourrait être utilisée comme référence dans l’élaboration des plans d’aménagement et plans d’affaires de ce parc. Limite de l’étude Basées sur l’expérience menée sur le terrain, les limites de la présente étude sont résumées en trois points :  D’abord le dédain avec lequel les populations de la zone d’étude accueillent toutes les personnes qui arrivent au sujet du PNMMM, car celles-ci ont accepté difficilement la création de ce parc et continues de l’être jusqu’à présent ;  L’analphabétisation de la population de la zone d’étude qui n’a aucun intérêt à répondre aux questions de la présente étude alourdi la tâche pour l’enquête;  Le moment choisi pour l’étude ne permet pas de vivre la réalité des informations recueillies sur le terrain ;
  • 25. 6 CHAPITRE 1. REVUE DE LA LITTÉRATURE
  • 26. 7 1.1. Définitions des concepts 1.1.1. ACTIVITES ANTHROPIQUES Les activités anthropiques sont des modifications que les hommes infligent à la structure biotique et abiotique des écosystèmes entrainant une altération du fonctionnement de ces derniers (Pansu, 2014). 1.1.2. ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUE Les activités socio-économiques concourent à la transformation d'un produit, d'une prestation ou d'un service. Dans les domaines de l'analyse du travail, de l'ergonomie, de l'ingénierie de la formation et des ressources humaines, le terme « activité » est également utilisé dans un sens plus précis : il désigne alors un ensemble distinct d'actions identifiées, organisé selon un processus logique, observable en tant que tel. Il peut désigner aussi une ou plusieurs tâches exécutées par un ou plusieurs employés à l'intérieur d'un processus (Wikipidia, 2018). 1.1.3. AIRES PROTEGEE L’UICN (1992) définit l’aire protégée comme : «Un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autres, afin d’assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associés » (Borrini- Feyerabend et al., 2014). D’après la loi camerounaise n° 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche, une aire protégée s’entend comme une zone géographiquement délimitée et gérée en vue d'atteindre des objectifs spécifiques de conservation et de développement durable d'une ou de plusieurs ressources données. 1.1.4. ANIMAUX SAUVAGES Les animaux sauvages sont des animaux « sans maître », donc qui n'appartiennent à personne et vivent « à l'état de liberté naturelle »(Wekipédia). 1.1.5. CONFLIT Le conflit naît d’une transgression spatiale : soit lorsque les animaux sauvages sortent de la place réelle ou symbolique qu’une société leur a assignée, soit lorsque l’homme envahit ou s’aventure dans les espaces occupés par les animaux sauvages. Outre l’idée de transgression, ce phénomène s’apparente à une compétition pour l’espace (une portion de terrain) ou pour différents objets localisés en son sein (sources d’eau, bancs de poissons, arbres fruitiers…) (Marchand, 2016). 1.1.6. CONFLITS HOMME-FAUNE SAUVAGE Les conflits Homme-Faune sauvage correspondent à une situation où les activités des groupes humains et de la faune sauvage entrent en compétition, perturbant de différentes manières et selon différents degrés d’intensité les conditions d’existence des deux parties (Marchand, 2016).
  • 27. 8 1.1.7. CONSERVATION La conservation fait référence au maintien in situ d’écosystèmes et d’habitats naturels et semi- naturels, de populations viables d’espèces dans leurs environnements naturels et, dans le cas d’espèces domestiquées ou cultivées, dans l’environnement où elles ont développé leurs propriétés distinctives (Borrini- Feyerabend et al., 2014). 1.1.8. DEVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE Le développement socio-économique désigne l’ensemble des évolutions positives dans les changements structurels d'une zone géographique ou d'une population sur les plans démographique, technologique, technique, industriel, sanitaire, culturel, social, etc. De tels changements engendrent plus souvent l'enrichissement de la population et ipso facto l'amélioration de leurs conditions de vie. Cela se traduit par l'amélioration du bien-être social (au sens économique), des conditions de vie matérielle (revenu, consommation et richesse), de la qualité de santé, de l’éducation, des activités personnelles dont le travail, la participation à la vie politique, etc (Eléazar, 2019). 1.1.9. DROIT D’USAGE Le droit d’usage est l’exploitation par les riverains des produits forestiers, fauniques, halieutiques, en vue d’une utilisation personnelle. Toutefois, à l’exception de réserves de faune, des sanctuaires et des zones tampon où ils peuvent être autorisés, les droits d’usage ne s’applique ni aux réserves écologiques, ni aux parcs nationaux, ni aux jardins zoologiques ou aux game-ranches (Décret n°95/466/PM du 20 juillet 1995) 1.1.10. FAUNE SAUVAGE La faune sauvage est l’ensemble des espèces faisant partie de tout écosystème naturel ainsi que toutes les espèces animales ayant été prélevées du milieu naturel à des fins de domestication (Loi n° 94/01 du 20 janvier 1994). 1.1.11. GESTION DES CONFLITS La gestion des conflits est une démarche caractérisée par la mise à contribution des moyens et actions qui permettent aux gens de trouver ensemble les meilleures solutions aux problèmes difficiles ou litigieux qui les opposent. Comprendre et résoudre un conflit demande en premier lieu d’en définir l’origine, le contexte, le type, les formes de manifestation, les acteurs et les intérêts en jeu (Kamga et al., 2011). 1.1.12. GESTION DURABLE Une gestion durable est un mode de gestion qui vise à satisfaire les besoins des générations présentes sans toutefois compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs (Buttoud et al., 2005).
  • 28. 9 1.1.13. GESTION PARTICIPATIVE La gestion participative est une situation dans laquelle aux moins deux acteurs sociaux négocient, définissent et garantissent le partage entre eux, d’une façon équitable, des fonctions, droits et responsabilités de gestion (Borrini-Feyerabend, 2000). 1.1.14. GOUVERNANCE La notion de gouvernance peut être définie comme un processus de coordination d’acteurs, de groupes sociaux et d’institutions, en vue d’atteindre des objectifs définis et discutés collectivement (Sabrina et al., 2019). Par ailleurs, Graham(2002), définit la bonne gouvernance comme un mode ou un modèle de gouvernance qui mène aux résultats sociaux et économiques recherchés par les citoyens. Aussi, Borrini-Feyerabend et al. (2014) mentionnent que la qualité de la gouvernance d’une aire protégée ou d’un système d’aire protégée, peut être évaluée au regard d’un certain nombre de grands principes de bonne gouvernance qui ont été développés par diverses personnes, nations, ou agences de l’ONU. La formulation la plus simple et la plus concise de ces principes, celle que nous nommons « principes UICN de bonne gouvernance pour les aires protégées » et que nous recommandons dans ces lignes directrices, comprend:  légitimité et parole  direction  performance  responsabilité et devoir de rendre des comptes  justice et droits 1.1.15. Habitat D’après Rosenberg et al. (1997), un habitat est un ensemble d’éléments de l’écologie du paysage qui constituent le milieu et offre les ressources naturelles suffisantes pour permettre à une population d’une espèce de vivre et se reproduire normalement sur ce territoire. 1.1.16. PARC NATIONAL La loi n°94/01 du 20 janvier 1994 définit un Parc National comme étant un périmètre d'un seul tenant, dont la conservation de la faune, de la flore, du sol, du sous-sol, de l'atmosphère, des eaux, et en général, du milieu naturel, présentant un intérêt spécial, et qu'il importe de préserver contre tout effort de dégradation naturelle et de soustraire à toute intervention susceptible d'en altérer l'aspect, la composition et l'évolution.
  • 29. 10  Sont prises en considération à ce titre : - la préservation d’espèces animales et végétales et d’habitats en voie de disparition sur tout ou partie du territoire national ; - la préservation ou la constitution d’étapes sur les grandes voies de migrations de la faune ; - les études scientifiques ou techniques indispensables au développement des connaissances humaines.  Y sont interdits : - la chasse et la pêche, sauf dans le cadre d’un aménagement ; - les activités industrielles ; - l’extraction des matériaux ; - les pollutions de toute nature ; - les activités agricoles, pastorales et forestières ; - la divagation des animaux domestiques ; - le survol par aéronefs à une altitude inférieure à 200 m ; - l’introduction d’espèces zoologiques ou botaniques indigènes ou importées, sauf dans un but scientifique ou dans le cadre d’opérations d’aménagement autorisées par le ministre chargé de la faune. 1.1.17. PLAN D'AFFAIRES Un plan d’affaires est un dispositif destiné à aider l’aire protégée à être plus indépendante financièrement. Il examine la ‘’ clientèle’’, les biens et services, une stratégie de marketing et de mise en œuvre pour l’aire protégée (Kamga et al., 2011). 1.1.18. PLAN D’AMENAGEMENT Un plan d’aménagement est un document technique élaboré par l’Administration chargée de la faune ou de toute personne physique ou morale commise par elle, qui fixe dans le temps et dans l’espace la nature et le programme des travaux et études à réaliser dans une aire protégée et auquel cette dernière est assujettie (Décret n°95/466/PM du 20 juillet 1995). 1.1.19. PLAN DE GESTION Un plan de gestion est un document qui établit l’approche de la gestion et ses objectifs et qui comprend aussi un cadre pour prendre des décisions, à appliquer dans l’aire protégée pendant une période donnée (Lee et Middleton, 2011). 1.1.20. POPULATION Une population est un ensemble d’individus de la même espèce vivant dans un espace déterminé et à un moment donné (MINFOF, 2018). Boucher (2008) définit une population comme étant un ensemble d’individus de la même espèce vivant dans un espace déterminé à un moment donné.
  • 30. 11 1.1.21. STRATEGIE La stratégie peut être définie comme œuvrer pour dégager l’usufruit pour la génération actuelle et transmettre à la génération future un patrimoine amélioré (Foteu, 2006). 1.1.22. SUIVI ECOLOGIQUE Etoga et al. (2006) notent que le suivi écologique consiste à collecter et à générer les données qui permettent de définir le statut et les tendances spatio-temporelles dans la structure et le fonctionnement des populations et communautés d’êtres vivants, en relation avec leurs habitats, dans le but ultime d’orienter leurs décisions de gestion. Il est un important outil permettant aux gestionnaires de suivre et d’évaluer de manière efficace et continuelle l’impact des actions d’aménagement et des efforts de conservation engagés. 1.2. Revue de la littérature 1.2.1. STATUT DES AIRES PROTEGEES AU CAMEROUN Les aires protégées sont une composante essentielle des stratégies de conservation. La vision de la conservation à l’échelle paysagère ou à l’échelle de ses sites doit inclure : des zones tampons, des corridors naturels comme zone d’interconnexion entre les noyaux de sites critiques, et des régions ou des activités sont développées mais compatibles avec les objectifs fondamentaux de conservation de la biodiversité. Ainsi, au Cameroun on distingue six catégories d’aires protégées qui sont représentées en image par la figure 1 et répertoriées dans les tableaux 1 et 2. Ces six aires protégées se composent de (Doumenge et al., 2015):  21 Parcs Nationaux (PN) ;  03 Jardins Zoologiques (JN) ;  05 Réserves de Faune (RF) ;  05 Sanctuaires de Faune (SF) ;  45 Zones d’Intérêt Cynégétique (ZIC) ;  26 Zones d’Intérêts Cynégétiques à Gestion Communautaire (ZIGC). De ce qui précède, ces aires protégées couvrent une superficie d’environ 9 574 668 ha soit 20,12% du territoire national. Tableau 1: Réseau d'aires protégées au Cameroun N° Nom Catégorie Superficie (ha) Date de création Végétation 1 JZ de Mvog beti VI 4,07 1951 Savane humide 2 JZ de Garoua VI 1,5 1966 Savane sèche 3 JZ de Limbé VI 0,5 1885 Forêt de montagne Total 6,07 Parc Nationaux
  • 31. 12 1 PN Mbam et Djérem I 416 512 2000 Savane humide (transition savane-forêt) 2 PN Faro I 330 000 1980 Savane humide 3 PN Nki I 309 362 2005 Forêt dense sempervirente 4 PN Campo-Ma’an I 264 064 2000 Forêt littorale 5 PN Douala Edéa I 262000 2018 Forêt littorale et de mangrove 6 PN Boumba Bek I 238 255 2005 Forêt congolaise 7 PN Bouba-Ndjidda I 220 000 1968 Savane humide 8 PN Lobéké I 217 854 2001 Forêt congolaise 9 PN Bénoué I 180 000 1968 Savane humide 10 PN Waza I 170 000 1968 Savane sèche 11 PN Korup I 125 900 1986 Forêt de montagne 12 PN Mpem et Djim II 97 480 2004 Savane humide (transition savane –forêt) 13 PN Kimbi-Fugon II 95 380 2015 Forêt de montagne 14 PN Vallée de Mbéré II 77 760 2004 Savane humide (transition savane –forêt) 15 PN Mont Cameroun II 70 000 2008 Forêt de montagne 16 PN Takamanda II 69 599 2009 Forêt de montagne 17 PN deng Deng II 68 264 2010 Forêt congolaise 18 PN Bakossi II 29 320 2007 Forêt littorale et de mangrove 19 PN Ma Mbed Mbed III 12 708 2020 Savane sèche 20 PN Kalamaloué III 4500 1968 Savane sèche 21 PN Mozogo Gokoro III 1400 1968 Savane sèche Total 3 024 558 Réserve de faune 1 RF du Dja I 526 000 1950 Forêt dense sempervirente 2 RF de Ngoyla I 156 672 2014 Forêt congolaise 3 RF de Santchou III 7000 1964 Savane humide 4 RF de Lac Ossa III 4000 1968 Forêt de montagne 5 RF de Mbi Crater III 370 1964 Forêt de montagne Total 592 042 Sanctuaire de Faune 1 SF de Banyang-Mbo III 66000 1996 Forêt semi décidue 2 SF à gorille de Mengamé III 26 711 2008 Forêts dense 3 SF de Tofala-hill III 8087 2014 Forêt de montagne 4 SF de Kagwene III 1100 2008 Forêt de montagne 5 SF de Mont Oku IIII 1000 2005 Forêt de montagne Total 102 898 Total 3 955 298 . Source : MINFOF (2020). NB : JZ : Jardin Zoologique ; PN : Parc National ; RF : Réserve de faune ; SF : Sanctuaire de Faune
  • 32. 13 Figure 1: Réseau d'Aires protégées du Cameroun Le réseau tel que présenté est complété par 45 Zones d’intérêt Cynégétique (ZIC) et 26 Zones d’Intérêt Cynégétique à Gestion Communautaire (ZICGC) dont la superficie est de 5 660 955 ha. En ajoutant à cette dernière celle de 11 aires protégées présenté au tableau 2, on trouve une surface totale d’aires protégées de près de 9 574 668 ha, soit environ 20,12% du territoire national (Roulet et al., 2008) D’autres initiatives de classement d’aires protégées sont en cours. Ces aires protégées en cours de création couvrent au total une superficie de plus de 836 405 ha et représentent 1,8% du territoire National. A terme, la superficie totale d’aires protégées de la faune avoisinera 10 452 658 ha, soit environ 22% du territoire National. Tableau 2: Liste des aires protégées en cours de création au Cameroun
  • 33. 14 Nom Superficie (ha) Niveau d’avancement Parc Marin de Bayangue Ilombé Campo 126 053 Commission départementale tenue Parc National de Tchabal Mbabo 150 000 Cartographie de base Parc National de Ndongore 230 000 Cartographie de base Parc National de Kom 68 905 Dossier bouclé et transmis à la primature Réserve écologique Intégrale de Koupé 4676 Concertation bouclée et dossier technique en montagne Réserve de Mt Bamboutos 2500 Cartographie de base Sanctuaire herpétologique des Monts Manengoumba 5252 Avis au public Sanctuaire de Rumpi Hills 45 675 Avis au public signé et affiché Sanctuaire de Sanaga Nyong 14 Avis au public signé et affiché Réserve de Mont Nlonako 2500 Avis au public signé et affiché Parc National d’Ebo 100 000 Dossier bouclé et transmis à la primature Total 836 405 Source : MINFOF(2020). 1.2.2. STATUT DES AIRES PROTEGEES DE L’EXTREME-NORD CAMEROUN La région de l’Extrême-Nord Cameroun est située entre 9°40’ et 13°05’ de latitude Nord, et entre 12°15’ et 16°45’ de longitude Est. Elle se caractérise par l’étagement de son relief essentiellement constitué de hautes terres granitiques qui domine de vastes plaines alluviales. Représentant la diversité qui lui est unique, la région de l’Extrême- Nord compte actuellement treize aires protégées et quelques périmètres de reboisement repartis comme indiquées dans le tableau 3, et représentées sur la carte de l’Extrême-Nord par la figure 2 et la carte de synthèse de migration des animaux dans tous ces parcs est illustrée par la figure 3. Tableau 3: Réseau d'aires protégées de l'Extrême-Nord N° Nom Catégorie Superficie (ha) Date de création 1 PN de Waza I 1968 170 000 1968 2 PN de Ma Mbed Mbed III 12 708 2020 3 PN de Mozogo Gokoro III 4500 1932 4 PN de Kalamaloué III 1400 1968 Réserves Forestières 1 RF de Laf- Madjam 5000 1948 2 RF de Kalfou 4000 1933 3 RF de Mayo- Louti 3500 1947 4 RF de Zamay 1000 1947 5 RF Mogodé 285 1947
  • 34. 15 6 RF d’Amchidé 1000 1956 7 RF Bois de Boulogne 20 1947 8 RF de Zébé 151 1949 Source : MINFOF (2020). NB : PN : Parc National ; RF : Réserve Forestière Figure 2: Réseau d'Aires protégées de l'Extrême-Nord
  • 35. 16 Figure 3: Synthèse des migrations saisonnières des éléphants dans la Région de l'Extrême-Nord 1.2.3. CONFLITS HOMME-FAUNE SAUVAGE EN QUELQUES CLICHES AU CAMEROUN Le Cameroun abrite un réseau d’aires protégées où les conflits Homme-Faune sauvage surviennent souvent ; toutefois, ce constat n’est pas l’apanage des aires de conservation car il est prouvé que les conflits Homme-Faune sauvage se produisent également en dehors des aires protégées. On s’attend même à ce que les conflits augmentent dans les aires non protégées au cours de la prochaine décennie en raison de l’essor des plantations industrielles (Foguekem, 2005). A titre d’exemple, citons le conflit associé au parc national de Campo Ma’an ; Celui-ci est un site riche en biodiversité, incluant des espèces animales menacées comme les éléphants, les buffles et les grands singes. Au fil des ans, on a constaté que dans le parc national de Campo Ma’an, les animaux ont décalé leurs couloirs migratoires du nord vers le sud du parc en raison de l’essor des plantations commerciales d’hévéas et de palmiers à huile. Toutefois, cela s’est traduit par un accroissement des conflits Homme-Faune sauvage dans le sud. Ainsi, en juillet 2010, la bananeraie du village Akak a été détruite par des éléphants. En conséquence, les communautés étaient furieuses après le gérant de l’aire protégée, considéré comme le « propriétaire de la Faune ». Elles ont essayé d’abattre certains des éléphants destructeurs mais ont seulement réussi à blesser l’un d’entre eux gravement. Suite à cela, elles ont déposé une plainte auprès du tribunal compétent à l’encontre du conservateur du
  • 36. 17 parc (gouvernement). En réponse à cette plainte, des enquêtes ont été entreprises, notamment par le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER) et par le Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF), dont les équipes se sont rendues sur place pour évaluer les dégâts subis par les champs des agriculteurs. Néanmoins, la plainte auprès du tribunal est toujours en instance. Il convient toutefois de noter qu’il y a un risque latent pour la population vivant à proximité de cette zone car l’animal blessé reste une menace potentielle pour la communauté tout entière (Moumbock et al., 2020) Dans la savane camerounaise, des conflit homme faune sauvage sont régulièrement constatés à l’intérieur et à proximité des aires protégées et, notamment, dans les villes de Moulvoudaye, Yoldéo et Mindif dans la Région de l’Extrême-Nord. Les espèces impliquées sont les grands mammifères, en particulier les éléphants qui détruisent les champs de mil, les greniers des paysans et parfois même leurs embarcations. On rapporte aussi que des hippopotames ont attaqué des barques. L’étendue du problème est considérable. En octobre 2006, dans la ville d’Ouro Massara, arrondissement de Touboro dans la région du Nord, des éléphants ont détruit 65% des cultures de maïs, d’arachides, de niébé et de coton (Tchamba, 1995). Aussi, en 2020, 532 hectares de cultures ont été dévastés par les éléphants et hippopotames, sept personnes tuées occasionnant une perte financière d’une valeur de 332 millions de Frs CFA dans le Département de Mayo-Kani, Région de l’Extrême-Nord (DDFOF, 2021). Dans le même temps dans le Mayo Danay en 2018 par exemple, il y ait eu 2000 hectares de cultures de céréales et de légumes détruites et six décès d’hommes causés par les hippopotames. Et en 2020, il y ait eu sept décès causés toujours par les hippopotames (Tourna, 2021). Par ailleurs, dans l’arrondissement de Waza, département du Logone et Chari, des milliers d’oiseaux granivores s’étaient abattus sur les sorghos, mil de contre saison pratiqué dans région de décembre 2020 à janvier 2021 et ont détruit plus de 68 ha, occasionnant une perte financière d’environ 43 millions de franc CFA (Abah Abdou, 2021). Du fait de la densité démographique dans les zones des aires protégées, on signale souvent des incursions dans les terres agricoles par les éléphants. Une étude a documenté de nombreuses épisodes de conflits communautés-éléphants en 2004 dans le Parc National de Campo-Ma’an et il est estimé que les cinq villages concernés ont perdu plus 28,4 ha de cultures, ce qui représente 6,644 USD en terme monétaires (Foguekem, 2005). Les registres de l’administration forestière montrent que la plupart des conflits Homme-Faune sauvage au Cameroun incriminent les éléphants, les hippopotames, les gorilles, les singes, les oiseaux, et les lions (Tableau 4). Bien que la littérature mette en évidence des difficultés concernant l’estimation des dommages, l’impact sur les moyens de subsistance des communautés est important, entre autres, en terme de sécurité alimentaire. Par ailleurs, les conflits communautés faune sauvage se produisent tout au long de l’année au Cameroun en raison de la diversité des paysages écologiques et des saisons (Koulagna et Weladji, 1996). Tableau 4 : Exemple d’incursions dans les cultures de la faune sauvage au Cameroun
  • 37. 18 Aires protégées Villages touchés Cultures endommagées Superficies estimées (ha) Epoque de l’année Sanctuaire à gorilles de Mengame Ebomane, Amuom, Mimbosso, Akam, Mengame, Nkolenyeng, Ngoudjeng Avocats, bananes, manioc, cacao, okro 11,87 Janvier-juillet 2006 Parc National de Bouba Ndjidda Ouro Massara (arrondissement de Touboro) Maïs, arachides, niébé, coton 154,1 Octobre 2006 Parc National de la Vallée du Mbéré Mbondo, Iyafounou Gbawar (Arrondissement de Djohong) Manioc et autres 3 Décembre 2007 Parc National de Waza Arrondissement de Bogo : 19 villages Maïs, pastèques, arachides, pommes de terre, manioc,millet,fonio 209,5 Octobre 2007 District de Dargala : 6 villages Sorgho, niébé, coton 17,5 Novembre 2007 Parc National de Boumba Bek Landjoué PK 27, PK 18 et PK 23 Bananes, manioc 0,4 Décembre 2005 Parc National de Ma Mbed Mbed Département de Mayo Kani Céréales 1717 2016- 2020 Waza Arrondissement de Waza Sorgho 68 Janvier 2021 Aussi, au cours de ces altercations les conflits Homme-Faune sauvage ont engendré l’abattage de plusieurs espèces de la classe A au cours de cinq dernières années (Tableau 5). Tableau 5 : Nombre des espèces de la classe A tuées au cours de cinq dernières années Source : Eyébé et al., (2012). et DDFOF Mayo-Kani (2021).
  • 38. 19 Aires protégées Villes concernées Espèces tuées Nombre Date d’abatage Campo ma’an Meyomessi Panthère (panthera pardus) 01 Août 2020 Waza Makary Lion (panthera leo) 01 Février 2021 Ma Mbed Mbed Going Eléphant (Loxodonta africana africana) 01 2017 Ma Mbed Mbed Going Eléphant (Loxodonta africana africana) 01 Janvier 2019 Source: DAFOF Makary (2021), DRFOF Sud (2020), DDFOF Mayo-Kani(2021). 1.2.4. TYPOLOGIES DES CONFLITS HOMME-FAUNE SAUVAGE AU CAMEROUN Les incidents signalés des conflits Homme-Faune sauvage mettent en évidence trois formes de conflits comme étant les plus fréquents dans toutes les zones écologiques : il s’agit de la destruction des cultures, des pertes d’animaux domestiques et de la mort ou la blessure d’êtres humains. Les facteurs à l’origine de ces conflits et les espèces sauvages en cause sont multiples et variés (De Longh et al., 2004). 1.2.4.1. DESTRUCTION DES CULTURES L’endommagement des cultures est l’une des formes les plus fréquentes des conflits Homme- Faune sauvage au Cameroun et il se révèle particulièrement grave autour des aires protégées. Il a pour causes premières : des politiques inefficaces d’aménagement du territoire –y compris la création et la gestion d’aires protégées –conjuguées à la croissance démographique autour de ces zones. Bien que les éléphants soient les principales espèces sauvages impliquées dans la destruction des cultures au Cameroun, il se produit aussi beaucoup d’incursions par d’autres animaux : rongeurs comme les aulacodes, (Thryonomys sp.), oiseaux, buffles, babouins (Papio anubis), phacochères (Phacochoerus aethiopicus) et antilopes. Une étude a révélé que les espèces les plus responsables de la destruction des cultures aux alentours du Parc National de la Bénoué dans le nord du Cameroun sont les singes (44%), les oiseaux (44%) et les éléphants (13%) (Endamana et al., 2006). En outre, une autre cause importante est que les couloirs de migration des mammifères comme les éléphants sont utilisés pour l’exploitation agricole. Le développement d’infrastructures, comme la construction de barrages, constitue un autre facteur. De Longh et al.(2004) ont démontré combien la construction du barrage de Maga dans les environs du Parc National de Waza (région de l’Extrême-Nord) et du barrage de Lagdo (région du Nord) en 1979 a conduit à une augmentation des incursions des éléphants dans les cultures des Districts de Kaélé et de Lagdo/Rey Bouba. Les éléphants se sont redistribués en se rapprochant des terres agricoles sous l’effet conjugué d’une raréfaction des ressources en eau et de la perturbation du paysage.
  • 39. 20 1.2.4.2. ATTAQUES SUR LES ANIMAUX DOMESTIQUES Les conflits Hommes-Carnivores figurent parmi les schémas de conflits Homme-Faune sauvage au Cameroun. Ils sont plus fréquents dans la savane et les prairies où le pastoralisme reste la source principale de moyens de subsistance pour beaucoup de personnes. Les lions et les hyènes figurent parmi les espèces les plus citées par les bergers, mais des carnivores plus petits, comme les civettes, sont aussi responsables d’attaques sur le bétail (Weladji et Tchamba, 2003). Comme le constate l’étude de Kenzong (2012), les données relatives aux attaques sur le bétail ne sont pas toujours très précises. Toutefois, grâce aux techniques MARP autour du parc national de Waza, on a pu enregistrer les pertes triennales de têtes de bétail déclarées par les bergers entre 2009 et 2011 (Tableau 6). Tableau 6 : Perte annuelle de têtes de bétail déclarées par les bergers autour du parc national de Waza entre 2009 et 2011 Villages Nombre d’animaux présents par espèce et par Villages Perte d’animaux par espèces et par village Bovins Caprins et ovins Anins et équins Bovins % Caprins et ovins % Asins et équins % Waza 1396 730 0 66 4,73 23 3,15 0 0 Lougouma 1399 560 18 78 5,57 138 9,86 3 16,67 Diéguéré 240 305 30 4 1,67 55 18,03 3 10 Mbele 126 288 0 86 68,25 120 29,86 0 0 Mahé 216 335 6 41 18,98 154 45,97 4 66,67 Tchédé 0 359 19 0 0 50 13,93 0 0 Tagawa 308 320 36 24 7,79 68 21,25 24 66,67 Total 3685 2897 109 299 8,11 598 20,64 34 31,19 Source : Kenzong, (2012). Pour les petits éleveurs concernés, les pertes de cheptel dues à la faune sauvage ont un impact considérable sur leurs moyens de subsistance . Les causes premières à l’origine de ces conflits Homme-Carnivore sont presque les mêmes que celles de la destruction des cultures mentionnées plus haut : accroissement de la pression démographique ; perte d’habitat ; nombre réduit de proies ; proximité des bovins et des ovins des aires protégées et interactions entre les communautés et les aires protégées (Bauer, 2003). 1.2.4.3. BLESSURES ET MORTS D’HOMME, ENDOMMAGEMENT DE BIENS Bien qu’elles ne soient pas aussi fréquentes que les deux principaux types des conflits Homme-Faune sauvage (destruction des cultures et attaques sur le bétail), il arrive que des blessures et morts d’homme soient signalés au Cameroun. Certains de ces cas sont attribués à des éléphants. Le MINFOF, 2020 révèle que huit personnes ont été tuées par les éléphants dans la région de l’Extrême-
  • 40. 21 Nord dont sept dans le Mayo-Danay et un dans le Mayo Kani. Deux décès sont déjà enregistrés dans le Mayo-Danay depuis janvier 2021 (Areguema, 2021). Aussi, en février 2021, une lionne avait blessé onze personnes dans l’arrondissement de Darack, département de Logone et Chari, Région de l’Extrême-Nord. Parmi les autres espèces sauvages responsables de la mort ou de blessures d’êtres humains figurent les buffles, les lions et les hippopotames. Les autres types de conflits Homme-Faune sauvage signalés au Cameroun comprennent la destruction des cuves de stockage, la destruction des biens comme des points d’eau où les communautés s’approvisionnent en eau potable. 1.2.5. MECANISME DE GESTION DES CONFLITS HOMME-FAUNE SAUVAGE AU CAMEROUN 1.2.5.1. CADRE POLITIQUE ET INSTITUTIONNEL POUR LA GESTION DES CONFLITS HOMME- FAUNE SAUVAGE AU NIVEAU DE L’ÉTAT DU CAMEROUN Il n’existe pas de politique nationale claire sur les conflits Homme-Faune au Cameroun et il n’y a pas non plus de cadre juridique efficace. Cela tend à rendre très difficile la gestion performante des incidents des conflits Homme –Faune sauvage. La procédure administrative pour obtenir l’autorisation de tuer des animaux destructeurs auprès des autorités compétentes prend généralement assez de temps si bien que le problème atteint souvent des proportions telles que les populations touchées n’ont pas d’autre option que d’abattre l’animal illégalement , avant que l’autorisation n’ait été délivrée. Dans certains cas, l’animal aura disparu de la scène avant que l’autorisation n’ait été donnée (Weladji et al., 2003). L’approche générale pour résoudre les conflits Homme-Faune sauvage au Cameroun s’est concentrée sur la prévention et l’atténuation plutôt que sur la compensation. Lorsqu’une indemnisation est accordée, elle n’est pas appliquée de façon cohérente. De plus, les problèmes liés aux conflits Homme-Faune ne sont pas seulement économiques, ils comprennent aussi des dommages culturels et sociaux pour lesquels il est difficile de fixer une compensation (Weladji et al., 2003) De ce qui précède, la gestion des conflits Homme-Faune sauvage au Cameroun actuellement ne s’est pas restée statique à l’observation de Weladji et al.(2003). Selon le MINFOF (2012), des avancées ont été observées par la mise en place de 26 Zones d’Intérêts Cynégétique à Gestion Communautaire (ZICGC), et autres territoires de chasses communautaires ou encore les zones d’intérêts cynégétiques à cogestion à travers le triangle national. Et l’exploitation de ces territoires de chasses communautaires génèrent des retombées financières non négligeables pour les populations riveraines et contribue substantiellement à l’amélioration de leurs conditions de vie. Malgré toutes ces promesses, cette filière reste à la fois sous-explorée et sous-exploitée. Cela pose donc un défi majeur à l’administration faunique nationale, toujours préoccupée à susciter davantage l’intérêt des communautés locales dans la gestion durable des ressources fauniques. Ces territoires de chasses communautaires sont coiffés dans la plus part
  • 41. 22 des cas par les COVAREFs. En termes de retombées, les 4 COVAREFs pilotes du Sud-Est du Cameroun ont gérés entre 2007 et 2008 la somme totale de 65.168.672 FCFA repartie comme suit (MINFOF, 2012) COVAREF N° 1 = 19.472.000 FCFA; COVAREF N° 2 = 27.158.425 FCFA; COVAREF N° 3 = 11.887.747; COVAREF N° 10 = 6.650.500 FCFA. Et le rapport de mission de suivi de l’utilisation des revenus COVAREF, N°1 , Salapoumbé, a constaté que : Montant du 1er décaissement: 12 140 000 FCFA effectué le 24 juillet 2010 à Bertoua ; Reliquat estimé en caisse : 1 230 000 FCF. Taux d’utilisation du fonds : 90% ; Une presse à brique est achetée à Momboué à 180 000 FCFA et 20 000 FCFA de transport ; Les fournitures scolaires (cahiers, panoplie, bics, crayons gommes et taille crayons) remises à 30 élèves baka et 20 Orphelins de Lokomo SEBC à hauteur de 499 000 FCFA ; Une source d’eau potable a été aménagée à Salapoumbé Tékélé à 800 000 FCFA ; Un mini cité est en construction à Salapoumbe pour les élèves de Koumela. Coût de l’ouvrage 3 000 000 FCFA ; Le Comité villageois de lutte anti-braconnage (COVILAB) a reçu 450 000 pour 2 patrouilles LAB qui ont permis de saisir deux armes à feu, 500 câbles d’acier et une vingtaine de braconniers interpellés. Il resterait 150 000 FCFA en caisse pour ces patrouilles ; Un million de FCFA ont été versés au fonds LAB (MINFOF, 2012). 1.2.5.2. INSTRUMENTS REGLEMENTAIRES ET INSTITUTIONS EN CHARGE DE LA GESTION DES CONFLITS HOMME-FAUNE SAUVAGE AU CAMEROUN Les dispositions juridiques et réglementaires régissant les conflits Homme-Faune sauvage au Cameroun se penchent sur les deux questions suivantes : la protection des personnes et des biens contre les animaux et l’indemnisation pour les cultures et autres endommagées par les animaux sauvages (Endamana et al., 2006). 1.2.5.2.1 Protection des personnes et des biens contre les animaux Deux instruments principaux constituent le fondement de la législation en matière de conflits Homme-Faune au Cameroun. Il s’agit de la loi n°94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche et son instrument d’application , le décret n° 466/PM du 20 juillet 1995 fixant les modalités d’application du régime de la Faune. Les dispositions pertinentes pour la protection des personnes et des biens contre les animaux se rapportent au moins à quatre questions (Kuenbou, 2013) :
  • 42. 23  Situations où les animaux constituent un danger ou causent un dommage aux personnes et/ou à des biens. Nous pouvons interpréter l’article 82 de la loi n° 94/01 du 20 janvier 1994 comme le déclencheur de toute action préventive ou réactive soit par les populations concernées (légitime défense) soit par l’administration de la faune. Dans les cas identifiés comme un « danger »ou un risque de « dommage », l’administration chargée de la faune « peut faire procéder à des battues contrôlées des animaux suivant des modalités fixées par arrêté du ministre chargé de la faune » ;  Légitime défense. Il est légal admis d’abattre un animal protégé, si cet acte est dicté par le besoin urgent de défendre une personne, du bétail ou des cultures, à condition que la preuve de légitime défense soit fournie dans un délai de 72 heures au responsable de l’administration chargé de la faune le plus proche présenté par l’Article 83 (1) et (2) de la loi 94 et l’article 13 (1) du décret 95 ;  Animaux blessés. Le décret prévoit deux dispositions : si jamais la légitime défense conduit à des blessures. Il enjoint toute personne ayant blessé un animal de « tout mettre en œuvre pour l’achever » ; article 13 (2) du décret 95. Si cela s’avère impossible, « une déclaration doit être faite à l’autorité administrative la plus proche qui, en liaison avec le responsable local de l’administration chargée de la faune , prend toutes les mesures pour achever cet animal » ; article 13 (3) du décret 95. Le délai légal pour cette déclaration est de 24 heures ;  Organisation des battues. Il est prévu des dispositions réglementaires pour organiser des battues, afin de poursuivre, de refouler ou d’abattre les animaux. La procédure qui permet d’organiser des battues par l’administration chargée de la faune peut se résumer en trois points présentés par le décret n°95/466/PM du 20 juillet 1995 fixant les modalités d’application du régime de la faune en son article 12 (1), (2), (3), (4) :  lorsque des animaux ont provoqué ou risquent de provoquer des dommages à des personnes et/ou des biens et que la situation a été identifiée ou portée à l’attention de l’administration locale chargée de la faune ;  l’administration locale soumet la demande de battue à sa hiérarchie , l’agent régional, qui donne son autorisation à l’issue d’une enquête. Toutefois, le pouvoir des agents régionaux est limité aux espèces d’animaux de classe B et C. Pour les animaux de la classe A (totalement protégés), seul le ministre chargé de la faune a le pouvoir de délivrer un permis de battue ;  les battues sont entreprises par le service chargé de la faune ou faites avec l’aide de chasseurs bénévoles détenteurs d’un permis réglementaire. Les trophées découlant de cas de légitime défense ou de battues. La loi prévoit aussi que « les trophées seront remis à l’administration chargée de la faune qui procède à leur vente aux enchères publiques ou de gré à gré en l’absence d’adjudicataire et reverse le
  • 43. 24 produit au Trésor Public ». Certes, il s’agit là d’une approche qui incite à ne pas tuer d’animaux à des fins commerciales (Kuenbou, 2013). 1.2.5.2.2. Indemnisation pour les cultures endommagées par des animaux sauvages Les autorités chargées de l’agriculture ont toujours publié des mesures d’indemnisation en cas de destruction de cultures du fait de projets de développement comme les infrastructures. On appelle cette situation une destruction pour cause d’utilité publique (Koulagna et Weladji, 1996). Deux instruments réglementaires visant à fixer les indemnités à verser en cas de destruction d’arbres et de cultures sont actuellement en vigueur. Il s’agit de l’arrêté n° 58 du 13 août 1981 portant modification des tarifs des indemnités à verser au propriétaire pour toute destruction d’arbres cultivés et cultures vivrières et le décret n°2003/418/PM du 25 février 2003 fixant les tarifs des indemnités à allouer au propriétaire victime de destruction pour cause d’utilité publique de cultures et d’arbres cultivés. Aux fins de la protection des espèces animales, la loi sur la faune du Cameroun répartit les animaux en trois classes : les espèces de la classe A sont intégralement protégées et ne peuvent en aucun cas être abattues sauf lorsqu’elles constituent une « menace » ou lorsqu’elles endommagent un bien ; les espèces de la classe B sont protégées, mais la loi prévoit «qu’elles peuvent être chassées, capturées ou abattues après obtention d’un permis de chasse » ; les espèces de la classe C sont partiellement protégées et leur capture ou abattage semble plus souple, mais ils sont réglementés suivant les modalités fixées par arrêté du Ministre chargé de la faune faisant référence à la loi n° 94-01 du 20 janvier 1994, article 78 (1), (2), (3), et (4) (Tchamba et Hatungimana, 1996). Bien que les dégâts causés par la faune ne semblent pas compatibles avec une « destruction pour cause d’utilité publique », les mêmes textes sont utilisés pour résoudre cette situation. Les deux instruments prévoient des taux qui s’appliquent à différentes cultures annuelles (comme les légumineuses, les bananes, etc.) et pérennes (comme les arbres fruitiers, les cultures de rente, les plantes médicinales, etc.) (Foguekem, 2005). 1.2.5.2.3. Institutions impliquées dans la gestion des conflits Homme-Faune Afin de comprendre l’approche adoptée par le gouvernement pour la gestion des conflits Homme-Faune sauvage au Cameroun, il est utile de brosser un tableau de sa structure institutionnelle pluri-étagée. Il existe quatre niveaux de représentation des ministères publics : le niveau national, la délégation régionale, la délégation départementale et le niveau local. La logique de ce système veut que les préoccupations relevant du niveau local sont traitées par les agents les plus proches ou soumis par les voies hiérarchiques au niveau décisionnel approprié, à savoir le niveau intermédiaire ou le niveau
  • 44. 25 macro de l’administration. En ce qui concerne les conflits Homme-Faune sauvage, en théorie on pourrait faire appel à au moins à dix ministères pour la gestion présentée par le tableau 7 (Dickman, 2010). Tableau 7: Implication des institutions gouvernementales dans la gestion des conflits Homme-Faune sauvage au Cameroun Ministères Rôle réel Rôle potentiel Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF) - Le MINFOF a le pouvoir de faire appliquer les dispositions ayant trait aux situations où les animaux constituent une menace ou risquent de porter atteinte à des personnes et/ou des biens -Les membres du personnel local du MINFOF sont les premières personnes à être consultées en cas de conflits Homme-Faune sauvage - Il fait aussi partie de la Commission d’expertise des dégâts Le MINFOF a l’expertise d’évaluer, de quantifier et proposer des compensations en matière des dégâts causés par les animaux des aires protégées. Mais la loi de 1994 reste muette en ce qui concerne les réparations des conflits Homme- Faune sauvage enregistrés autour et l’intérieur des aires protégées. Ministère de l’Administration Territoriale (MINAT) - Le MINAT dirige et met en place la Commission d’expertise des dégâts - Il prend aussi des mesures pour maintenir la paix au sein des communautés touchées Le plan de Contingence 2011 ne clarifie pas comment les conflits Homme –Faune sauvage sont considérés comme catastrophe naturelle. Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER) - Le MINADER fixe les taux d’indemnisation en cas de destruction d’arbres et de cultures - Compte tenu de ses capacités techniques, il joue un rôle crucial dans l’évaluation des dommages à l’agriculture - Le MINADER occupe le rôle de secrétaire de la Commission d’expertise des dégâts L’expertise du MINADER dans l’évaluation des destructions d’arbres et des cultures est officiellement reconnue dans le cadre des destructions liées aux causes d’utilité publique et non aux conflits Homme-Faune sauvage. Des blessures et morts d’homme et même attaquent des animaux domestiques causés par les animaux sauvages sont classés dans quel registre? Ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries Animales (MINEPIA) -Le MINEPIA est parfois membre de la Commission d’expertise des dégâts - Il n’existe aucune disposition concernant l’évaluation du cheptel endommagé et les taux d’indemnisation éventuels - Le MINEPIA n’est guère visible dans la gestion des conflits Homme-Faune sauvage, bien que les dégâts au bétail soient l’une des questions primordiales - Le MINEPIA est chargé de la gestion des pâturages mais une politique de gestion claire lui fait défaut. Cette politique pourrait jouer un rôle décisif dans les actions de prévention par le biais d’une meilleure
  • 45. 26 Source : Eyébé et al.(2012) planification des pâturages -Il devrait aussi mettre en place une politique d’indemnisation claire en cas de perte de bétail Ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable (MINEPDED) - Le MINEPDED est absent de la Commission d’expertise des dégâts - Les conflits Homme-Faune sauvage devraient figurer parmi ses critères pour le suivi et la gestion de l’environnement ainsi que dans le document EIES publié par les opérateurs économiques. - Certaines dispositions de la Loi N° 96 d’août 1996 ayant trait à la gestion de l’environnement, si elles étaient appliquées, pourraient réellement contribuer à résoudre les conflits Homme-Faune sauvage. Ministère de la Justice (MINJUSTICE) - Le MINJUSTICE ne fait pas partie de la Commission d’évaluation des dégâts mais certains conflits Homme-Faune sauvage, comme les affaires illégales d’abattage et de ventes d’espèces protégées, sont portés devant les tribunaux. Toutes les résolutions liées aux conflits Homme-Faune sauvage doivent être menées sous l’égide d’un auxiliaire de justice. Ministère de la Défense (MINDEF) - Un gendarme fait partie de la Commission d’expertise des dégâts. L’escalade de certains cas de conflits Homme-Faune sauvage nécessite de maintenir l’ordre. La loi de 1994 précise leur rôle dans l’intervention des forces de défense dans le cadre d’une opération du MINFOF Ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT) Il n’y a pas de preuve de la présence de MINEPAT et MINDAF au sein de la commission d’expertise des dégâts - Les deux ministères jouent un rôle important dans l’aménagement du territoire et l’intégration des conflits homme- faune dans leurs attributions permettrait d’améliorer les mesures préventives Ministère du Domaine du Cadastre et des Affaires Foncières Ministère du Domaine du Cadastre et des Affaires Foncières (MINDAF) Ministère des Affaires Sociales (MINAS) - Il n’y a aucune preuve de la présence du MINAS au sein de la Commission d’expertise des dégâts - Les impacts socio-économiques des conflits Homme-Faune sont reconnus et le MINAS devrait faire pression pour que ces questions soient résolues
  • 46. 27 En réalité, la pierre angulaire de l’approche gouvernementale en matière des conflits Homme –Faune sauvage est la Commission d’expertise. La composition de cette Commission semble varier d’un dossier à l’autre mais les principaux ministères impliqués sont ceux en charge des Forêts et de la Faune (MINFOF), de l’Administration Territoriale (MINAT), de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER) et parfois le Ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries Animales (MINEPIA). Le MINAT dirige et coordonne la Commission tandis que le MINADER joue le rôle de secrétaire. La Commission d’expertise est un organe ad hoc créé sous l’égide du MINAT pour évaluer les dégâts provoqués par les animaux et procéder au processus d’indemnisation. Sachant que les conflits homme-faune sauvage surviennent au niveau local, parmi les membres de la Commission figurent l’agent sous-préfectoral (MINAT), un représentant du MINADER, un représentant du MINFOF, un représentant du MINEPIA, selon le cas, un gendarme, un maire local ou une autorité traditionnelle (Décret n° 96/054 du 12 mars 1996). La présente étude n’a pas été en mesure d’identifier un document de politique clair expliquant la procédure qui mène à l’indemnisation mais, d’après les déclarations des informateurs, ce qui suit semble correspondre au processus de prise de décisions suivantes :  La commission d’expertise effectue d’abord une visite de terrain pour évaluer les dégâts et établir son rapport ;  Le rapport est transmis au MINFOF pour une analyse approfondie et la suite à donner. L’action attendue du MINFOF est l’organisation d’une battue ;  Le dernier élément de la procédure est l’indemnisation pour les cultures et les arbres détruits. Mais, c’est la pièce manquante de l’énigme, puisqu’il n’existe aucun exemple de ce genre d’action. Les autres acteurs qui interviennent dans le domaine des conflits Homme-Faune sauvage sont les ONG de conservation comme le WWF, l’UICN et le Programme National pour le Développement Participatif (PNDP). Ces acteurs appuient certaines des activités du MINFOF ayant trait aux conflits Homme-Faune sauvage. Par exemple: suite aux attaques sur le bétail par des bêtes carnivores au début de 2000 à proximité du Parc National de Waza, l’UICN a déployé certaines mesures d’atténuation telles que la sensibilisation des éleveurs et un appui à la construction d’enclos pour le bétail (2005-06). Par la suite, la Fondation Leo a financé la collecte de données sur les conflits Hommes- Lions et le suivi des déplacements des lions sur leurs territoires (2010-12) ( Tumenta et al., 2013).