1. Les avis des commentateurs :
Si vous aimez les histoires d'amour, si vous aimez les intrigues à rebondissements, n'hésitez
pas, ce petit livre qu'on dévore en une fois est fait pour vous. Une histoire si improbable qui
nous emporte dans un monde qui nous échappe. Où est la réalité? Où est la fiction?
(Marielle)
Une belle émotion se dégage à travers cette histoire intemporelle (poisson de lune)
Une histoire d’amour bien écrite sur fond de fantastique (itsjustme)
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Résumé
Sarah, quadra éternellement angoissée, laisse mari et enfants s'échapper durant quelques jours.
Restée seule dans sa grande maison, une violente tempête la coupe de tout contact avec l'extérieur ;
elle fera alors la connaissance d'Henri, de façon totalement surnaturelle. Faits l'un pour l'autre, ils ne
bénéficieront cependant que de quelques heures pour s'aimer. Ils vivront alors pleinement l'Instant,
avant qu'il ne soit trop tard...
Cette relation est-elle condamnée par avance ou pourront-ils un jour se retrouver ?
2. Extrait
1
Samedi
Le réveil digital affichait sept heures quinze. Sarah était réveillée depuis
plusieurs minutes, l’espoir de se rendormir l’avait définitivement abandonnée.
Elle s’assit sur le bord du lit, massa ses lombaires douloureuses. Jamais elle ne
s’habituerait à ce matelas acheté un mois auparavant, bien trop dur à son
goût. Elle se dirigea vers la salle de bains, retira sa nuisette satinée et se glissa
sous la douche. Elle resta un long moment sous le jet d’eau chaude, savourant
le calme qui régnait dans la maison.
Alain, son mari et ses deux fils, âgés de vingt et vingt-quatre ans, l’avaient
abandonnée trois jours, afin de partager leur passion : la bande dessinée. Une
foire aux livres se tenait à plusieurs centaines de kilomètres. Partis de bonne
heure, les trois hommes devaient à présent se trouver à mi-chemin.
J’attends une demi-heure et je leur téléphone, se dit Sarah, soucieuse de les
savoir sur les routes.
Souvent, des scénarios catastrophiques s’imposaient à elle, son angoisse du
futur l’empêchant de vivre le présent. De retour dans sa chambre, elle enfila
un peignoir, en écarta les pans et se scruta dans le miroir. Ses grossesses et les
années passant avaient marqué son corps. Ses seins avaient perdu de leur
fermeté et retombaient légèrement. Ses larges hanches et son ventre strié de
vergetures lui firent détourner le regard.
Suis-je encore désirable ? Un inconnu pourrait-il tomber amoureux de moi ?
-Mais que t’arrive-t-il ? s’interrogea-t-elle en se fixant droit dans les yeux.
D’accord, tu as quarante-quatre ans aujourd’hui, mais ce n’est pas une raison
pour te laisser abattre !
3. Elle se réajusta, ouvrit les volets, une bourrasque de vent glacial s’engouffra à
l’intérieur.
Etonnant, pour un mois de juin ! Les scientifiques ont raison : la planète
devient folle, il n’y a plus de saisons. Qu’adviendra-t-il de nos enfants, de nos
petits-enfants ? Pourront-ils encore se baigner dans la mer ? Les aliments
génétiquement modifiés n’affecteront-ils pas leur santé ? Et voilà : je
recommence à ruminer. Autant passer mon coup de fil tout de suite, cela me
rassurera.
Le combiné serré entre ses doigts pâles, elle patienta plusieurs sonneries avant
de raccrocher.
Bon Dieu, que font-ils ? Pourquoi ne répondent-ils pas ?
L’estomac noué, les paumes moites, elle recomposa le numéro.
-Allô ?
-Dieu soit loué, vous êtes vivants ! Pourquoi ne m’avez-vous pas répondu, juste
avant ?
-Maman, t’exagères quand même ! J’avais fait tomber le portable de papa sous
mon siège ! Faut arrêter de te faire du souci, profite de ta liberté, éclate-toi !
se moqua Quentin, son cadet.
-Facile à dire, je me ronge les sangs, toute seule ! Passe-moi papa, tu veux ?
-Je t’écoute, annonça son mari.
-Tout va bien ? Aucun incident ?
-Tout baigne, tu peux vaquer tranquillement à tes occupations. Ce que tu ne
feras pas, je te connais : tu vas rester plantée toute la journée à proximité du
téléphone. Tu aurais dû accepter le cellulaire que je t’offrais !
-Je ne me sens pas à l’aise avec ces technologies, tu le sais parfaitement !
-De toute manière, je ne t’appellerai que lors de notre retour. Tu comprends :
c’est notre moment entre mecs !
4. -Message reçu, je vous fiche la paix.
-Et surtout : relaxe-toi ! Chérie…
-Oui ?
-Bon anniversaire ! s’égosillèrent-ils en cœur.
Elle enfila un jean, un t-shirt bleu ciel, mettant en valeur ses yeux clairs. Elle
noua ses cheveux bruns à l’aide d’un élastique, puis se rendit au rez-dechaussée pour savourer son premier café de la journée.
Sarah avait convaincu mari et enfants, il y a 11 ans de cela, de quitter leur
appartement ultra moderne pour s’installer dans la vieille bâtisse ayant
appartenu à sa grand-mère. La demeure, construite sur de solides fondations,
lui donnait un sentiment de sécurité. De plus, très spacieuse, on aurait pu y
loger trois familles ! Autre chose que ces modèles de lotissements
préfabriqués, menaçant de s’effondrer au moindre coup de vent !
Petit cochon, petit cochon, laisse-moi entrer ou alors, je vais souffler, souffler
et ta maison va s’écrouler, pouffa Sarah.
*
A moins d’un kilomètre de là, un homme à l’allure sportive sortait d’un taxi. Il
déposa un sac militaire à ses pieds, remonta le col de son manteau.
- L’orage ne va pas tarder, marmonna-t-il tout en jetant un regard inquiet en
direction des nuages.
Il poussa un portail en fonte, remonta l’allée tout en admirant son jardin. Il
retournait la terre, semait, arrosait, animé d’une passion inextinguible pour
l’horticulture. Ces moments de communication avec la nature avaient le don
de le délasser, de renouveler ses batteries, le purifiant des différents décalages
horaires subis.
5. Henri White parlait couramment neuf langues. Traducteur au service de
l’armée, les voyages, rencontres diplomatiques ou encore, son rôle
d’interprète entre deux clans adverses constituaient ses principales fonctions.
Cette vie trépidante l’avait jusqu’alors comblé, mais dernièrement, il ressentait
un vide : l’envie de fonder sa propre famille devenait de plus en plus pressante.
Sa belle gueule et son physique d’athlète séduisaient les femmes, mais très
vite, ses absences répétées les rebutaient, étouffant tout espoir d’une relation
durable.
Arrivé devant la porte, il souleva une pierre creuse, y introduisit les doigts, en
extirpa une clef. A l’intérieur de la maisonnette régnait une odeur de
renfermé. Henri n’avait pas terminé de déballer tous les cartons, bien qu’il ait
emménagé une année plus tôt. Pas de décoration, un ameublement précaire, il
vivait dans l’attente. Il tourna le bouton d’une radio encombrante.
…ce brusque changement atmosphérique provoque une paralysie complète
des transports aériens. Prudence si vous prenez la route. Dans la mesure du
possible, restez chez vous. De violents orages
Au même instant, plusieurs éclairs strièrent le ciel, suivis presque
immédiatement d’une puissante détonation. La radio rendit l’âme dans un
grésillement plaintif. Les vitres, battues par la pluie, crissaient sous le
hurlement du vent. Le ciel s’assombrit, la maison fut plongée dans le noir.
Henri décrocha le téléphone, afin de vérifier s’il se retrouvait bel et bien coupé
du reste du monde.
*
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