1. Université Ibn Tofail
Département de Langue et
de Littérature Françaises
Facultés et des Lettres et
des Sciences Humaines
Kénitra
Master Langue Française et Diversité Linguistique
La période entre XIVe et XVe siècles
Préparé par :
BAYACHOU Khadija
Encadré par :
Mme.AMRANI
BOUTAHAR Soumia
MIR Imane
Année Universitaire : 2010/2011
3. Introduction
Le moyen âge est une longue période de l’histoire qui se situe
entre l’Antiquité et la Renaissance.
Le moyen âge: une période d'instabilité politique, sociale et
économique qui a favorisé un mouvement de «relâchement
linguistique».
Nous ne connaissons le français médiéval que par les textes. À
partir des années 1200, leur nombre ne cesse de croître, si bien
qu’aux XIVe et XVe siècles, la masse de livres et des
documents écrits en français devient incommensurable.
Les études révèlent deux caractères importants de la langue
écrite à savoir:
4.
Premièrement, on constate que persistent des variations
notables entre les régions dans la façons d’écrire le français.
Deuxièmement, on voit qu’entre le XIIIe et le XIVe siècle,
l’ancien français évolue vers ce qu’il est convenu d’appeler le
moyen français.
5. I.
Langues et dialectes du moyen âge
Langue d’oïl / langue d’oc:
L'usage du terme « langue d'oïl » est attesté dès la fin du
XIIIe siècle, il vient de Dante qui avait nommé trois
langues romanes selon la manière de dire « oui » : la
« langue d'oïl » (français), la « langue d'oc » (lenga d'òc,
occitan) et la « langue de si » (italien). Oïl vient du Latin:
hoc ille (celui-ci), oc de hoc (ceci), et si de sic (ainsi).
7. En vert: les langues d’oïl
En rouge: les langues d’oc
En jaune: le franco provençal
8. 1. Langue d’oïl
Le terme langue d'oïl désigne globalement la branche des
langues gallo-romanes qui se sont développées dans la partie
Nord de la Gaule, puis dans la partie Nord de la France, dans
le sud de la Belgique (Belgique romane) et dans les îles
Anglo-Normandes.
On rencontre ce terme au singulier ainsi qu’au pluriel :
-au singulier (français au sens large), variété du domaine d’oïl
sont des dialectes de la langue française.
-au pluriel : il y a des langues distinctes dans le domaine d’oïl (le
berrichon, le champenois, le français, le picard, le lorrain, le
gallo, le wallon, …).
NB : l’une des formes locales de la langue d’oïl est devenue la
langue française, qui s’est développée en l’Île-de-France et
dans l’Orléanais et qui, au cours des siècles, s’est imposée
comme langue officielle à l’ensemble du territoire français.
9. 2. Langue d’oc
L’occitan ou langue d’oc (en occitan : occitan, lenga d’òc ou
óucitan, lengo d’o) est une langue romane parlée dans le tiers
sud de la France, les Vallées occitanes et Guardia Piemontese
(en Italie), le Val d’Aran (en Espagne) et à Monaco.
L’Occitanie est l’espace linguistique et culturel de l’occitan.
L’occitan présente une grande variabilité (six dialectes,
plusieurs normes littéraires, plusieurs normes graphiques), une
importante production culturelle et une littérature prestigieuse
qui font sa richesse.
Un locuteur de cette langue parle un des dialectes d’oc car il
n’existe pas de standard oral unifié. Les dialectes de l’occitan
sont l’auvergnat, le gascon, le languedocien, le limousin, le
provençal et le vivaro-alpin.
10.
L’occitan est à la fois une langue orale, parlée par des
millions de personnes jusqu’à aujourd’hui; une langue
littéraire, qu’à partir du XIIe siècle les troubadours vont
véhiculer dans toutes les cours d’Europe; et aussi une
langue administrative encore utilisée en Catalogne.
En France et en Italie, elle fut aussi une langue
administrative et juridique en concurrence avec le latin
pendant le Moyen Âge.
Cet usage se poursuivra parfois jusqu’à l’époque
contemporaine, puis elle fut remplacée progressivement
par le français ou l’italien.
11. II.
Aperçu historique sur la période
XIVe – XVe siècles
Avec les XIVe et XVe siècles, s'ouvrit une période
sombre pour la France, qui sombra dans un état d'anarchie
et de misère.
C'est l'une des époques les plus agitées de l'histoire de ce
pays au point de vue sociopolitique: guerre de Cent Ans
avec l'Angleterre, guerres civiles, pestes, famines, etc.
Hors de France, l'Église était compromise par des abus de
toutes sortes et des désordres scandaleux, qui lui firent
perdre son crédit, pendant que l'Empire ottoman mettait
fin à l'Empire romain d'Orient.
12.
Évidemment, la langue française - ainsi que le latin- allait
subir les contrecoups de ces bouleversements. La période
du moyen français sera avant tout une période de
transition, c'est celle qui allait permettre le passage de
l'ancienne langue au français moderne.
13. III.
Caractéristiques du moyen français:
Si le français varie dans l’espace, il change aussi
beaucoup dans le temps.
On situe habituellement l’apparition du moyen français
avec l’arrivée du premier Valois, Philippe VI, en 1326 et
le début de la guerre de Cent Ans (1337/1339).
Mais des traits du moyen français étaient déjà présents au
XIII e siècle et des caractères de l’ancien langue ont pu
persister ou réapparaître durant le XIVe siècle.
Cela dit, les changements touchent tous les niveaux de la
langue, phonétique, morphologique, syntaxique et lexical.
14. 1. Au niveau phonétique
Plusieurs transformations touchent la phonétique:
Un trait distinctif du moyen français est la réduction des
hiatus. L’ancienne langue comptait un grand nombre de
rencontres de voyelles qui se prononçaient séparément,
un phénomène devenu rare en français moderne et
souvent marquée par un tréma sur la seconde voyelle
comme dans le mot « Noël ».beaucoup d’ hiatus se
résorbent à un son unique dans la langue XIV et XV e
siècles « raençon » devient « rençon » ou « cooin » se
change en « coing» .
15.
Les nombreuses diphtongues et triphtongues disparurent,
se réduisant à des voyelles simples dans la langue parlée;
par exemple: le « i » de « vengier » ou de « aidier » tend à
ne plus se prononcer.
Seule la langue écrite conserva les traces les traces de la
prononciation de l’époque précédente dans les mots
comme: « oiseau », « peau », « fou », « fleur », « cœur »
et « saoul ».
16. 2. Au niveau graphique
L’une des transformation les plus importantes, souvent
retenue comme le principal trait distinctif du moyen
français, est la disparition des marques de flexion.
Le phénomène concerne l’ensemble du groupe nominal:
déterminant, substantif et adjectif, qui tous perdent les
traits qui auparavant pouvaient les distinguer selon qu’ils
se trouvent en position de sujet ou de complément dans la
phrase.
Le moyen français généralise la marque du féminin des
adjectifs par l’ajout d’un « e » final. Il demeure une
exception notoire: « grande » ne s’impose que lentement
et « grant » peut déterminer un nom féminin encore au
XVe siècle.
17.
La résistance est particulièrement forte lorsqu’il est
antéposé au nom: ainsi écrit-on encore « grand-mère » ou
à « grand-peine ».
La disparition de la flexion se répercute sur la structure
même de la proposition, la construction complémentverbe-sujet devient très rare en moyen français où domine
très nettement la forme sujet-verbe-complément.
Pour marquer le rang
deuxiesme ,troisiesme,
quatrièsme et cinquièsme .
18.
Aussi on a tendance à restituer des consonnes doubles
disparues en ancien français par exemple: «belle» d’après
le latin «bella», «flamme» pour «flame» d’après
«flamma», etc
Pour lutter contre les confusions dues, à l’initiale des
mots, à l’alternance entre la lettre [u] et [v] dans la
graphie. On ajouta un [h] initial, ce qui permit de
distinguer des mots tels « huis » de « vis », « huître » de
«vitre »,etc
19. 3. Au niveau lexical
Le moyen français pouvait compter sur ses propres
ressources pour la création de nouveaux mots par
exemple des mots anciens acquièrent un sens nouveau :
ymaginer
différents actes de la pensée
Des mots voient leur sens se modifier par un
ressourcement à leur origine latine comme louer qui perd
son sens de conseiller ou errer qui retrouve le sens de
errare (se tromper)
20. Le vocabulaire du moyen français s’enrichit par des
procédés habituels de :
Suffixation : crapaudaille ,pietaille , chevaucherie,
deablerie .
Préfixation : promener ,produire , superexellent ,
superabondance .
Juxtaposition : saige femme .
21.
Toutefois, le procédé d’enrichissement lexical de loin le plus
utilisé demeure la création de néologismes par voie d’emprunt
ou de calque du latin.
Un grand nombre de verbe latin deviennent français par la
substitution de la terminaison (-er) au latin (-are) qui en fait
des verbes de premier groupe.
Il y a aussi tous ces substantifs latins abstraits et savants qui
sont francisés par la simple modification de leur terminaison:
22.
Par exemple: les substantifs latins abstraits en (-as), (-atis) ou
les noms d’agent en (-or) donnent respectivement en français
des noms en (-é) ; ex: « absurdité » ou en (-eur); ex: «preteur»
Quant aux mots latins formés de suffixe (-alis), ils trouvent
leur place en français en prenant soit la forme (-al); ex: «
legal», soit celle en (-el); ex: «rationnel »
23. Conclusion
Le français s'est développé librement entre les IXe et XIVe
siècles, mais le XVe siècle annonce déjà l'époque du
«dirigisme linguistique», caractéristique du français qui
va suivre .
Les différentes transformations de la langue que nous
venons de présenter enrichissent le français comme
langue d’écriture et d’argumentation. Cette évolution
avait considérablement éloigné le français de la fin du
Moyen Age de l’ancien français.