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© 2011 Fonds monétaire international                                                   Novembre 2011
                                                                            Rapport du FMI No. 11/341


   July 8, 2011                                      July 25, 2011      July xx, 2011
   June 14, 2011                                     2011          July xx, 2011
Maroc : Consultations de 2011 au titre de l’article IV — Rapport des services du FMI;
note d’information au public sur les délibérations du Conseil d’administration; et
déclaration de l’Administrateur pour le Maroc

Conformément aux dispositions de l'article IV de ses statuts, le FMI procède, habituellement chaque
année, à des consultations bilatérales avec ses pays membres. Dans le cadre des consultations de 2011
au titre de l’article IV avec le Maroc, les documents suivants ont été publiés et inclus dans le présent
dossier :

        Le rapport des services du FMI sur les consultations de 2011 au titre de l'article IV, établi par
        une équipe des services du FMI à l’issue d'entretiens avec les autorités marocaines sur les
        politiques et la situation économiques, qui ont pris fin le 28 juillet 2011. La rédaction du
        rapport des services du FMI, qui repose sur les informations disponibles au moment de ces
        entretiens, a été achevée le 19 septembre 2011. Les vues exprimées dans ce rapport sont
        celles de l'équipe des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à celles du
        Conseil d’administration du FMI.

        Une note d'information au public (NIP) résumant les vues du Conseil d'administration tel
        qu'exprimées le 5 octobre 2011 lors de l'examen du rapport des services du FMI qui a mis fin
        aux consultations au titre de l'article IV.

        Une déclaration de l’Administrateur pour le Maroc.

Le document ci-après a été ou sera diffusé séparément :

           Document sur les questions générales (Selected Issues Paper)

La politique de publication concernant les rapports des services du FMI et d’autres documents autorise la
suppression d’informations délicates.

                   Ce document peut être obtenu sur demande à l’adresse suivante :

                         International Monetary Fund Publication Services
                           700 19th Street, N.W. Washington, D.C. 20431
                      Téléphone: (202) 623-7430 Télécopieur: (202) 623-7201
               Adresse électronique : publications@imf.org Internet: http://www.imf.org

                                           Prix unitaire : 18 dollars

                                     Fonds monétaire international
                                            Washington
P




                       MAROC
                       RAPPORT DES SERVICES DU FMI POUR LES
                       CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV
Le 19 septembre 2011
                       PRINCIPAUX POINTS
                       Toile de fond : Après plusieurs années de politiques macroéconomiques et de réformes
                       politiques avisées, le Maroc était bien équipé pour affronter la crise internationale de 2008
                       et répondre aux demandes sociales pressantes. Dans cette conjoncture difficile, le Maroc a
                       obtenu de bons résultats économiques et a vu ses indicateurs sociaux s’améliorer.
                       Perspectives de croissance : Malgré la lenteur de la reprise dans la zone euro, principal
                       partenaire commercial du Maroc, le PIB global devrait enregistrer une croissance de l’ordre
                       de 4½ à 5 % grâce à une bonne production agricole et aux résultats solides des autres
                       secteurs, en particulier les services et la consommation intérieure. Le chômage se chiffre à
                       environ 9 %, mais il reste élevé dans les villes et parmi les jeunes. Le principal enjeu à
                       moyen terme consiste à assurer une croissance élevée du PIB réel de manière à réduire le
                       chômage et à améliorer le niveau de vie. Une croissance lente en Europe pourrait peser sur
                       l’activité économique et assombrir les perspectives du pays.
                       Reprise du rééquilibrage des finances publiques : La conduite de politiques prudentes
                       pendant les années antérieures ont permis au pays de dégager une marge de manœuvre
                       financière pour faire face à la crise internationale et à ses conséquences. En 2011, les
                       autorités ont répondu aux demandes sociales en relevant les salaires du secteur public et
                       en recourant massivement aux subventions pour maintenir les prix de l’énergie et de
                       certaines denrées alimentaires à un niveau stable. S’il existe bien un espace budgétaire à
                       court terme pour soutenir le processus de réforme politique et assurer la cohésion sociale,
                       à partir de 2012 le Maroc devra adopter d’importantes mesures budgétaires, dont en
                       particulier une réforme du système de subventions généralisées, pour assurer la viabilité à
                       moyen terme des finances publiques. La réforme des subventions sera politiquement
                       difficile à mettre en œuvre, mais les autorités sont déterminées à faire en sorte que les
                       subventions soient mieux ciblées, à en ramener le coût à 3 % du PIB et à réduire la masse
                       salariale du secteur public à 10 % du PIB à moyen terme.
                       Poursuite du développement du secteur financier : Le secteur financier a atteint une
                       taille importante, mais davantage de ressources intérieures doivent être mobilisées pour
                       soutenir la croissance du crédit. Le budget étant financé sur ressources intérieures, il
                       pourrait y avoir un risque d’éviction des investisseurs privés. Les autorités ont pris des
                       mesures importantes pour encourager l’intermédiation financière, l’épargne et les nouveaux
                       produits financiers. Le financement des banques marocaines, qui comprend le financement
                       des filiales étrangères, repose essentiellement sur les dépôts marocains en dirhams, ce qui
                       pourrait contribuer à limiter les risques liés au resserrement de l’offre de liquidités sur le
                       marché monétaire de la zone euro.
                       Amélioration de la productivité : Il est indispensable d’approfondir les réformes
                       structurelles pour rehausser la productivité du Maroc. Le gouvernement a lancé des
                       réformes pour améliorer le climat des affaires et les indicateurs sociaux de manière à
                       accroître le potentiel de croissance tout en réduisant le chômage.
RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV   MAROC




Approuvé par                Les entretiens ont eu lieu à Rabat du 7 au 18 juillet 2011. L’équipe du
Ratna Sahay et              FMI était composée de Mme Alonso-Gamo (chef), Mme Sab et
Thomas Dorsey               MM. Furceri, Gijon, Veyrune (tous du Département Moyen-Orient et
                            Asie centrale) et de Mme Funke (Département des finances publiques).


    TABLES DES MATIÈRES
INTRODUCTION __________________________________________________________________________________ 4

ÉVOLUTION RÉCENTE ET PERSPECTIVES _______________________________________________________ 4

PERSPECTIVES À MOYEN TERME _______________________________________________________________ 6

ENTRETIENS SUR LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE _______________________________________________ 7
A. Maintien de la viabilité budgétaire dans le contexte des défis sociaux et politiques ____________7
B. Cadre de politique monétaire en transition____________________________________________________ 10
C. Mobilisation de ressources et amélioration de la gestion des actifs et passifs — les défis
auxquels sont confrontées les banques après une période de surabondance de liquidités ______ 11
D. Réformes sociales et structurelles _____________________________________________________________ 12

ÉVALUATION PAR LES SERVICES DU FMI______________________________________________________ 13


TABLEAUX
1. Principaux indicateurs économiques, 2009-16 _________________________________________________ 30
2. Finances de l'administration centrale, 2009–16_______________________________________________ 31
3. Finances de l'administration centrale (en pourcentage du PIB), 2009–16_____________________ 32
4. Balance des paiements, 2009–16 ______________________________________________________________ 33
5. Situation monétaire, 2006–12________________________________________________________________ 34
6. Indicateurs de solidité financière du secteur bancaire, 2005–mars 2011 ______________________ 35
7. Principaux indicateurs sociaux, 2000–09 _______________________________________________________ 36
8. Cadre de viabilité de la dette extérieure, 2006–16 _____________________________________________ 37
9. Cadre de viabilité de la dette du secteur public, 2006–16 _____________________________________ 38


GRAPHIQUES
 1. Évolution réelle et extérieure__________________________________________________________________22
 2. Évolution du budget et des marchés financiers_______________________________________________ 23
3. Évolution monétaire et du secteur financier ___________________________________________________ 24
4. Facteurs autonomes, liquidité systémique et taux d'intérêt de référence______________________ 25
5. Indices du taux de change effectif réel et compétitivité _______________________________________ 26



2    FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
MAROC    RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV



6. Comparaisons des indicateurs sociaux entre pays _____________________________________________ 27
7. Viabilité de la dette extérieure – tests paramétrés _____________________________________________ 28
8. Viabilité de la dette publique – tests paramétrés ______________________________________________ 29

ENCADRÉS
1. L'investissement pourrait-il stimuler davantage la croissance? ________________________________ 16
2. La contribution de l’OCP à l’économie marocaine _____________________________________________ 17
3. Scénario de dégradation des finances publiques : principaux indicateurs macroéconomiques 18
4. Gestion des actifs et des passifs des banques et défis de la mobilisation de ressources ______ 19
5. Attractivité pour l’IDE et climat des affaires ____________________________________________________ 20
6. Subventions____________________________________________________________________________________ 21

ANNEXE
I. Adaptation de la présentation du budget au GFS2001 _________________________________________ 39




                                                                    FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL       3
RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV    MAROC




INTRODUCTION
1.      Le Maroc a fait face avec succès aux                croissance du PIB qui aidera à réduire le
grands défis engendrés par la crise                         chômage et à rehausser le niveau de vie
mondiale. Après plusieurs années de                         tout en assurant la viabilité à moyen terme
politiques macroéconomiques et de réformes                  des finances publiques. Depuis le début
politiques avisées, le Maroc était bien équipé              de 2011, le repli de la croissance chez les
pour affronter la crise internationale de 2008              principaux partenaires commerciaux du Maroc
et répondre aux demandes sociales qui se sont               a compliqué l’action des autorités. En 2011, le
exprimées lors du Printemps arabe. Dans cette               gouvernement marocain a commencé à mettre
conjoncture difficile, le Maroc a obtenu de                 en œuvre des politiques de court terme visant
bons résultats économiques et a vu ses                      à répondre aux demandes sociales, mais
indicateurs sociaux s’améliorer.                            en 2012 il a l’intention de commencer à
                                                            redéployer et réduire les dépenses publiques
2.     Les perspectives économiques à                       de manière à assurer la viabilité budgétaire
moyen terme demeurent en général                            tout en promouvant une croissance solidaire et
favorables, mais le principal défi pour le                  durable à moyen terme (encadré 1).
Maroc reste de parvenir à un taux de


ÉVOLUTION RÉCENTE ET PERSPECTIVES
3.        Pour répondre aux demandes                        consultation avec le secteur privé — à
sociales, le gouvernement marocain entend                   améliorer le climat des affaires. Ces actions
procéder à de profondes réformes                            devraient rehausser le niveau de vie tout en
constitutionnelles et politiques, et il a accru             renforçant la croissance potentielle. Des
en 2011 les dépenses consacrées aux                         élections parlementaires sont prévues en
subventions, aux salaires et aux retraites. Il              novembre 2011.
s’agit de faire en sorte que le système
politique évolue vers une monarchie                         4.    Les résultats économiques récents
constitutionnelle, de mettre en place le cadre              du Maroc sont globalement favorables :
institutionnel nécessaire pour permettre une
                                                                  Forte progression du PIB non agricole :
plus grande participation de la population à la
                                                                  le PIB non agricole a progressé de 4,5 %
vie politique, de promouvoir l’égalité sur le
                                                                  en 2010, contre 1 % environ en 2009, sous
plan social, entre les femmes et les hommes, et
                                                                  l’effet de la reprise dans certains pays de la
entre les régions, et d’accroître la transparence
                                                                  zone euro, principaux partenaires
et la responsabilisation. Ces réformes ont reçu
                                                                  commerciaux du Maroc, et de la hausse de
un soutien massif lors d’un référendum tenu le
                                                                  la demande de phosphates émanant de
1er juillet 2011. Le gouvernement prévoit
                                                                  pays en dehors de l’Union européenne.
l’adoption de lois additionnelles pour asseoir
                                                                  Cependant, en raison d’une contraction de
les nouvelles dispositions constitutionnelles,
                                                                  la production agricole, qui compte pour
notamment des mesures visant à assurer la
                                                                  13 % à 17 % du PIB, le PIB réel global n’a
viabilité des finances publiques et — en


4    FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
MAROC   RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV



augmenté que de 3,7 % en 2010. La                      L’évolution défavorable des termes de
croissance du PIB devrait être bien plus               l’échange a causé une légère dégradation
forte en 2011 et s’établir autour de 4½-               des comptes extérieurs. Le déficit extérieur
5 %, soit un des taux les plus élevés de la            courant pourrait atteindre environ 5 % du
région, grâce à la croissance soutenue des             PIB fin 2011. Bien que les exportations
secteurs autres que l’agriculture, en                  marocaines, notamment le phosphate et
particulier celui des services — y compris             ses dérivés, aient affiché de bons résultats
le tourisme — ainsi que de la                          et que les envois de fonds des Marocains
consommation intérieure privée et                      vivant à l’étranger ainsi que les recettes du
publique, et à un rebond de la production              tourisme — malgré l’attentat terroriste de
agricole (tableau 1, graphique 1). Les                 Marrakech le 28 avril — aient augmenté,
projections des autorités font état d’une              cela ne suffira peut-être pas à compenser
croissance de 4,8 % du PIB en 2011.                    entièrement l’accroissement des
                                                       importations consécutif à la hausse des
L’inflation demeure faible et bien maîtrisée.          prix internationaux de l’alimentation et du
En 2010, l’inflation moyenne pour la                   pétrole. En outre, les effets négatifs de la
période est restée à 1 %. En 2011, la baisse           détérioration des termes de l’échange ont
des prix alimentaires intérieurs —                     été amplifiés par le maintien des prix du
consécutive à l’augmentation de l’offre                pétrole et de certaines denrées
locale de denrées alimentaires — et les                alimentaires à un niveau stable au moyen
subventions en place, qui ont empêché                  de subventions massives, qui ont empêché
que la hausse des prix internationaux et les           le jeu normal des effets de substitution
effets secondaires de la revalorisation des            dans les décisions des consommateurs. Les
salaires publics ne suscitent des tensions             réserves internationales brutes devraient
inflationnistes, devraient aider à limiter la          avoir légèrement diminué fin 2011, tout en
montée de l’inflation moyenne à environ                restant à un niveau confortable, à savoir
1½ % (tableau 1).                                      cinq mois d’importations de biens et de
                                                       services (tableau 4).
La forte augmentation des dépenses a
pour effet de creuser le déficit budgétaire.           Le crédit a continué de croître tandis que
Celui-ci pourrait atteindre 5½ % à 6 % du              les liquidités diminuaient. Le crédit à
PIB en raison d’une hausse des dépenses                l’économie s’est accru de 7,4 % en 2010,
équivalente à 3 % du PIB par rapport au                après une progression de 10,9 % en 2009.
budget 2011, qui est due surtout à                     Pendant les cinq premiers mois de 2011, la
l’accroissement des dépenses engagées                  croissance du crédit a ralenti et les dépôts
pour compenser la hausse des prix des                  ont légèrement diminué, tandis que les
produits pétroliers et de certaines denrées            ressources des banques s’appuyaient sur la
alimentaires (tableaux 2 et 3, graphique 2,            mobilisation des certificats de dépôt. Les
encadré 6), et ce en dépit des mesures                 liquidités systémiques se sont contractées
vigoureuses qui ont été prises en                      du fait que les avoirs étrangers ont baissé
contrepartie pour limiter les dépenses                 et que la monnaie en circulation a
dans d’autres domaines.                                augmenté plus que d’habitude. Les
                                                       services du FMI s’attendent à une



                                                                  FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL       5
RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV    MAROC



    progression de 6,2 % du crédit en 2011,                       diminuer les recettes du tourisme,
    alors que, d’après les projections des                        l’investissement direct étranger (IDE) et les
    autorités, la hausse serait de 8 % pour                       échanges commerciaux. Les réformes
    l’année (tableau 5, graphique 3).                             politiques en cours, notamment les
                                                                  changements apportés récemment à la
    Les risques de décélération à court terme                     constitution et les élections prochaines,
    de l’activité économique sont liés aux                        devraient contribuer à atténuer les risques
    résultats économiques des pays européens                      politiques. Le gouvernement pourrait aussi
    partenaires, à l’évolution des prix de                        opter pour de nouvelles dépenses sociales,
    l’alimentation et de l’énergie, et à                          en plus de celles qui sont déjà en place, ce
    l’évolution de la situation politique au                      qui pourrait avoir un effet défavorable sur
    niveau régional. Les retombées d’une                          les finances publiques, la dynamique de la
    croissance léthargique dans les pays                          dette et les liquidités. Quant aux influences
    européens partenaires et/ou une                               positives, le Maroc bénéficierait de la
    aggravation de l’instabilité régionale                        hausse des prix des phosphates
    pourraient influer sur l’activité économique                  (encadré 2).
    et la balance des paiements en faisant


PERSPECTIVES À MOYEN TERME
5.        La reprise économique mondiale                    la stabilité macroéconomique se maintienne et
en 2010 a, dans une certaine mesure,                        que les réformes structurelles prévues soient
soutenu la croissance du Maroc, mais de                     mises en œuvre. À cette fin, les autorités
nouveaux risques sont apparus en 2011. Le                   entendent ramener le déficit budgétaire à
ralentissement de la croissance dans plusieurs              moyen terme à environ 3 % du PIB, ce qui
pays de la zone euro, principal partenaire                  devrait faire baisser la dette publique à environ
commercial du Maroc, pourrait peser sur                     50 % du PIB à moyen terme. Cela devrait
l’activité économique et assombrir les                      ralentir le rythme des importations, en
perspectives à moyen terme du pays. En outre,               particulier de produits énergétiques et de
la persistance des cours élevés des produits                biens de consommation, ce qui pourrait aider
primaires, le contexte régional et l’instabilité            à ramener le déficit extérieur courant à environ
financière mondiale font planer des                         2½ % du PIB et à dette extérieure en dessous
incertitudes sur les perspectives économiques               de 23 % du PIB à l’horizon 2016.
du pays.

6.      Le Maroc devrait continuer à
afficher de solides résultats économiques.
Malgré les progrès sur le plan de la
productivité, la croissance devrait rester autour
de 4½-5 % en 2012 en raison des effets du
rééquilibrage budgétaire sur la demande
intérieure. À moyen terme, la croissance
pourrait atteindre 6 %. Il faudra pour cela que



6    FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
MAROC   RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV




ENTRETIENS SUR LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE
A. Maintien de la viabilité budgétaire dans le contexte des défis sociaux et
politiques
7.       Au cours de l’exercice 2011 et à la           8.       En même temps, les autorités ont
suite de troubles à l’intérieur du pays, les           pris d’importantes mesures compensatoires
autorités ont accru les dépenses publiques             qui aideront à contenir le déficit budgétaire
dans certains domaines. Pour maintenir au              autour de 5,7 % du PIB. Les efforts ont été
même niveau les prix de certains produits              intensifiés du côté des recettes et la
alimentaires et de l’énergie alors que les cours       perception de recettes plus élevées que prévu
internationaux des produits primaires sont en          au budget pendant le premier semestre
hausse, les autorités devront avoir recours à          de 2011 — essentiellement sous forme
des subventions représentant environ 5½ %              d’impôts indirects — devrait se poursuivre au
du PIB en 2011, taux très supérieur au taux            second semestre. Cela devrait se traduire par
estimatif de 2,1 % du PIB sur lequel se fonde le       une amélioration de 1 % du PIB des recettes
budget 2011. De plus, tous les salaires de la          par rapport au budget 2011. Malgré la mise en
fonction publique ont été relevés du montant           œuvre de la troisième phase de la réforme de
modique d’environ 75 dollars EU, ce qui                l’impôt sur le revenu, notamment en ce qui
devrait accroître la masse salariale de 0,2 % du       concerne le relèvement du seuil d’imposition,
PIB et la porter à 10,7 % du PIB en 2011.              les tranches d’imposition et la baisse des taux
L’augmentation salariale avait été                     d’imposition, on s’attend maintenant à ce que
partiellement intégrée dans le budget 2011, ce         les efforts accrus du côté des recettes laissent
qui explique que cette mesure n’ait qu’un              pratiquement inchangé, à 25 % du PIB, le
impact additionnel limité sur les résultats            niveau des recettes totales par rapport à 2010.
de 2011. D’autres mesures décidées par les             En ce qui concerne les dépenses, toutes les
autorités, telles que l’accélération des               entités budgétaires ont été invitées à
promotions dans la fonction publique et une            économiser 10 % des enveloppes allouées
revalorisation du salaire minimum, ne                  pour plusieurs postes de dépenses courantes
devraient pas influer négativement sur les             non essentielles. En outre, les transferts prévus
résultats budgétaires de 2011. Le relèvement           au budget en faveur de plusieurs entités
général de la prestation de retraite minimum           publiques qui ont un excédent de trésorerie
pèsera sur le système de retraite obligatoire,         seront réduits sans que cela ne nuise à leur
qui pourrait à son tour avoir besoin de                capacité de dépense. Ces deux mesures
transferts publics non encore quantifiés au            devraient permettre de réaliser des économies
cours des années à venir. Globalement, ces             d’un peu plus de 1 % du PIB par rapport au
mesures devraient, d’après les projections,            budget 2011. Le coût des élections prévues en
accroître les dépenses de 2½ % du PIB par              novembre sera absorbé par l’enveloppe
rapport au budget 2011.                                budgétaire existante. Les services du FMI ont
                                                       souligné qu’il n’existerait aucune marge pour
                                                       accroître les dépenses au titre de


                                                                      FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL       7
RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV    MAROC



l’exercice 2011. Globalement, les mesures                         bénéficieront de la reprise économique et
compensatoires du côté des recettes et des                        augmenteront leur contribution au budget.
dépenses équivaudraient à 2 % du PIB, ce qui                      La mission a suggéré aux autorités de
limite l’aggravation attendue du déficit                          revenir sur la réforme envisagée de la TVA
budgétaire à 1½ % du PIB par rapport au                           — en ramenant le nombre de taux de
budget 2011.                                                      quatre à deux — afin de maintenir les
                                                                  recettes à leur niveau actuel ou de les faire
9.       Les autorités sont convenues que,                        augmenter. Ces réformes, entre autres,
après avoir contenu l'expansion budgétaire                        permettraient de maintenir les recettes à
en 2011, un plan solide de rééquilibrage des                      leur niveau actuel, voire de les accroître,
finances publiques s'imposait pour 2012 et                        malgré la perte de recettes douanières
à moyen terme pour garantir la viabilité                          engendrée par la poursuite de la
budgétaire. Pour rééquilibrer les finances                        libéralisation des échanges commerciaux.
publiques — c’est-à-dire réduire le déficit
budgétaire de manière à maintenir la dette                        Contenir les dépenses. La réforme de la
publique à un niveau viable — il conviendrait à                   fonction publique améliorerait l'efficacité
la fois d’accroître les recettes et de contenir les               des dépenses et aiderait aussi à ramener la
dépenses. Conformément à l'article 77 de la                       masse salariale en dessous de 10 % du PIB,
nouvelle constitution et du projet de loi                         conformément à l'objectif des autorités. En
organique sur le budget, qui pose le principe                     outre, une réforme des subventions
de la préservation de la stabilité budgétaire,                    énergétiques — visant à remplacer les
les autorités ont l'intention de ramener le                       subventions universelles par des transferts
déficit à environ 3 % du PIB à moyen terme.                       ciblés — est envisagée. Une réforme de
Cela serait compatible avec l'évolution                           cette nature pourrait grandement réduire
progressive du ratio dette/PIB vers un niveau                     la charge que ces subventions font peser
d'environ 50 % (tableau 9). En l'absence                          sur le budget et éliminer la vulnérabilité
d'actions correctrices, le déficit budgétaire                     des finances publiques à l'égard des
pourrait atteindre 6½–7½ % du PIB, auquel                         marchés mondiaux tout en rationalisant la
cas la dette publique continuera de s'accroître                   consommation. Les autorités ont insisté sur
(encadré 3).                                                      le fait que toute réforme des subventions
                                                                  serait politiquement difficile. La mission a
10.    Pour opérer cet ajustement                                 souligné que pour mener à bien la réforme
budgétaire, les autorités ont l'intention de                      des subventions, il faudra vaincre la
reprendre en l’accélérant la mise en œuvre                        résistance du public et de la classe
des réformes suivantes :                                          politique grâce à un ciblage adéquat ainsi
                                                                  qu’à une stratégie de communication bien
    Accroître les recettes. Les autorités ont
                                                                  conçue et bien appliquée. Étant donné que
    l’intention d'intensifier leurs efforts de
                                                                  les réformes prennent du temps, un
    mobilisation des recettes : (i) en élargissant
                                                                  mécanisme permettant l’ajustement
    la base d'imposition et (ii) en améliorant
                                                                  progressif des prix pourrait être institué à
    l'administration des recettes. Les recettes
                                                                  titre temporaire pendant la mise en place
    non fiscales devraient aussi s'améliorer
                                                                  d'une réforme plus globale.
    dans la mesure où les entreprises d'État



8    FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
MAROC     RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV



    Rehausser l'efficacité des dépenses. Les                       réserves en 2014. Les deux autres
    autorités ont aussi l'intention de rendre                      principaux régimes de retraites
    l'investissement public plus efficace en                       obligatoires auront un peu plus de temps
    améliorant le processus de sélection des                       devant eux, mais ils finiront par se
    projets et en laissant davantage de place à                    retrouver dans une situation où les
    l'investissement privé, notamment dans les                     prestations dépasseront les cotisations.
    infrastructures. Ajouté à la réforme des                       Une commission technique a proposé une
    subventions, cela dégagerait de quoi                           réforme en deux temps : premièrement,
    réaliser des dépenses sociales qui                             une réforme des paramètres, notamment
    porteraient sur l’accès universel aux                          une augmentation progressive de l’âge de
    services de santé et à l’éducation1. La                        la retraite et des cotisations, avec une
    mission a fait observer que la participation                   révision du salaire de base utilisé pour
    du secteur privé aux investissements                           calculer la retraite, donnerait aux fonds de
    publics — par exemple dans le cadre de                         pensions quelques années
    partenariats public-privé (PPP) — nécessite                    supplémentaires de viabilité financière.
    un cadre juridique et institutionnel solide                    Deuxièmement, une réforme globale visant
    de manière à permettre une gestion                             à élargir la couverture du système de
    adéquate des risques budgétaires que                           retraite2 et à mettre en place un système à
    comportent les arrangements de cette                           plusieurs piliers, avec une retraite de base
    nature. Les autorités ont l’intention de                       reposant sur un régime par répartition, un
    mettre en place un cadre en se fondant sur                     régime obligatoire et un régime facultatif
    l’expérience des premiers projets à venir.                     par capitalisation intégrale2. La mission a
    Compte tenu du manque d’expérience des                         souligné que, hormis la retraite de base,
    PPP dans l’administration publique, cette                      tous les régimes devaient être conçus de
    approche pourrait être risquée si les                          manière à être entièrement capitalisés
    premiers projets ont de lourdes                                pour en assurer la viabilité future.
    implications budgétaires, comme cela
    pourrait être le cas s’ils comportent des
    engagements conditionnels.

    Garantir la viabilité du système public de
    retraite obligatoire. D’après les dernières
    projections actuarielles, les régimes publics
    de retraite obligatoires devront bientôt
    entamer leur capital pour financer les
    prestations de retraite. La Caisse
    marocaine des retraites, qui gère les
    retraites des fonctionnaires et des
    militaires, commencera à entamer ses

1                                                              2
  Des statistiques descriptives des indicateurs sociaux         Selon l’OIT, 26 % seulement de la population active
figurent au graphique 6 et au tableau 7.                       sont actuellement couverts par le régime de retraite.




                                                                              FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL            9
RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV   MAROC




B. Cadre de politique monétaire en transition
11.      La politique monétaire a maintenu                  pour contrer les risques de liquidité dans le
l’inflation à des niveaux conformes aux                     contexte actuel de resserrement des liquidités.
objectifs fixés par la Bank Al-Maghrib
(BAM). La BAM évalue les risques d’inflation                13.      Les autorités envisagent d’adopter à
en se fondant sur de multiples critères et                  terme un système de ciblage plus formel de
cherche à influer sur le taux d’intérêt à un jour           l’inflation et, en parallèle, un taux de
(cible opérationnelle) pour contrer les risques             change plus souple. Les services du FMI
inflationnistes tout en maintenant le taux de               considèrent que la BAM possède
change fixe et un contrôle partiel des                      l’indépendance, les compétences, les
mouvements de capitaux. L’inflation sous-                   ressources techniques, la panoplie
jacente est restée inférieure à 2 % depuis le               d’instruments et le niveau de réserves de
début de 2009 et la hausse des prix                         change dont elle a besoin pour passer à un
internationaux de certains produits n’a pas été             système de ciblage de l’inflation et à un taux
répercutée, ce qui a aussi contribué à                      de change plus souple. La gestion des risques
maintenir basse l’inflation globale.                        par le biais de la supervision bancaire est
                                                            efficace et les engagements en devises sont
12.      La gestion efficiente des liquidités               peu élevés. Les services du FMI estiment qu’un
par la BAM a aidé à maintenir le taux                       taux de change plus souple réduirait le besoin
d’intérêt à un jour proche de son niveau de                 de modifier fréquemment le coefficient de
référence. La BAM a ciblé assez précisément                 réserves obligatoires et éliminerait l’obligation
les besoins de liquidités des banques pour                  de compenser les flux de capitaux auxquels
maintenir le taux d’intérêt à un jour proche de             peut donner lieu, dans un régime de change
son niveau de référence, qui est fixé à 3,25 %              fixe, une modification de la politique de taux
depuis mars 2009. Face à la baisse prononcée                d’intérêt. Les autorités ont toutefois souligné
des liquidités systémiques consécutive à la                 — et les services du FMI partagent leur point
diminution des réserves officielles, la BAM a               de vue — que le moment pour agir dans ce
abaissé en cinq étapes le coefficient de                    sens doit être bien choisi, car le passage à un
réserves de 16½ % à 6 % et retiré le 21                     taux de change souple suppose que des
avril 2011 les comptes d'épargne sur livret de              mesures soient adoptées pour assurer la
l’assiette des réserves afin d’alléger les                  viabilité budgétaire, en particulier la réforme
pressions sur le marché interbancaire.                      du système de subventions universelles, et
Cependant, la position de liquidité structurelle            pour éviter de compromettre la stabilité
des banques s’étant fortement dégradée, la                  financière. À court terme, il serait possible de
BAM a aussi dû porter ses refinancements à                  développer davantage le marché des changes
5 % des dépôts bancaires fin juillet 2011. Les              en faisant passer la marge de la banque
services du FMI considèrent que les possibilités            centrale de 0,6 % à au moins 2 % (la norme du
sont désormais limitées de réduire encore le                FMI pour les régimes classiques de change
coefficient de réserves, car les autorités                  fixe) afin d’encourager le développement des
doivent veiller à ce que les banques gardent                transactions de change entre banques.
suffisamment de réserves à la banque centrale




10   FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
MAROC   RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV



14.     Un taux de change plus souple                  réel s’est déprécié d’environ 4 % en 2010 — les
rehausserait aussi la compétitivité. D’après           services du FMI pensent que l’évolution
l’analyse par les services du FMI du taux de           tendancielle du compte extérieur courant
change réel du Maroc, qui est fondée sur les           depuis 2007 pourrait indiquer une certaine
trois méthodologies du Groupe consultatif sur          érosion de la compétitivité extérieure de
les taux de change (CGER), l’écart par rapport         l’économie marocaine (graphique 5). Les
au taux d’équilibre varie considérablement             services du FMI estiment que l’amélioration de
selon la méthodologie employée, puisqu’il va           la compétitivité, moyennant d’ambitieuses
de –8 % à 23 %. Il convient donc d’interpréter         réformes structurelles et le passage à terme à
les résultats avec prudence. Cependant — et            un régime de change plus souple, demeure
malgré le fait que le taux de change effectif          une priorité importante.

C. Mobilisation de ressources et amélioration de la gestion des actifs et
passifs — les défis auxquels sont confrontées les banques après une période
de surabondance de liquidités
15.       Le secteur financier du Maroc s'est          étrangères, repose essentiellement sur les
considérablement développé, mais il aurait             dépôts en dirhams des Marocains, tandis que
besoin de ressources additionnelles pour               le financement de gros en devises et les
soutenir le développement financier et une             besoins de refinancement extérieurs sont
croissance adéquate du crédit. Le secteur              limités, ce qui réduit le risque lié aux difficultés
bancaire a aujourd’hui une taille importante,          que connaît le marché monétaire de la zone
puisqu'il représente plus de 110 % du PIB, et il       euro.
est soutenu par les dépôts de Marocains
résidant à l'étranger et la constitution de            16.      La politique de renforcement des
réseaux bancaires en Afrique par les banques           fonds propres de base a généralement
marocaines. La bourse de Casablanca est l'une          porté ses fruits, mais les efforts doivent être
des plus capitalisées et diversifiées, en termes       poursuivis pour accroître encore le capital
de secteurs, en Afrique. Les autorités ont             de certains établissements. Le ratio de
publié le statut de «Casablanca Finance City»          solvabilité du système a atteint 12,3 %
en décembre 2010 et nommé le «Moroccan                 fins 2010, contre 11,8 % en 2009, et les
Financial Board», entité chargée de piloter la         créances douteuses ont diminué régulièrement
promotion de Casablanca en tant que place              pour s'établir à 4,8 % du total des crédits
financière internationale (et régionale). Les          en 2010, contre 6,1 % en 2008 (tableau 6). Cela
autorités ont pris des mesures pour                    dit, la qualité du crédit semble s’être quelque
encourager la bancarisation et l’épargne afin          peu détériorée depuis 2009, comme le
de soutenir la mobilisation des dépôts                 suggère l'augmentation du coût du risque
bancaires, qui a ralenti, et de développer les         en 2009–10 et la légère hausse de la
marchés de manière à faciliter la gestion des          proportion de créances douteuses pendant les
actifs et passifs des banques, dont les taux           cinq premiers mois de 2011. Le renforcement
d’emploi dépassent 100% en moyenne                     des fonds propres de base sera poursuivi, en
(encadré 4). Le financement des banques                particulier pour les établissements qui n’ont
marocaines, y compris pour leurs filiales              pas atteint le seuil de 9% des risques fixé


                                                                      FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL      11
RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV   MAROC



comme cible par la BAM. Bien que la                         liés à leurs engagements relativement élevés
solvabilité des banques semble solide au                    par rapport aux fonds propres de base
regard des normes internationales, les services             (tableau 6) et aux filiales des banques
du FMI estiment que la BAM devrait continuer                marocaines à l’étranger.
à encourager les banques à renforcer leurs
fonds propres de base (fonds propres
ordinaires et réserves) en raison des risques
D. Réformes sociales et structurelles
17.      Les autorités poursuivent leurs                    essentielle. La réforme du Code du travail
efforts pour mettre en œuvre un                             en 2004 a introduit davantage de flexibilité à
programme ambitieux de réformes                             cet égard ainsi qu'une meilleure
structurelles afin de rehausser la                          réglementation, notamment en ce qui
compétitivité de l'économie. Les résultats                  concerne le temps de travail, le droit de grève
économiques favorables de ces dix dernières                 ainsi que la représentation syndicale et les
années sont largement attribuables aux                      négociations collectives. Cependant, de
réformes menées dans les secteurs                           nouvelles réformes visant à réduire les salaires
économiques clé (comme le secteur financier                 minimums et les coûts d'embauche sont
et les entreprises publiques), et aux efforts               indispensables pour faire baisser le chômage
déployés pour améliorer le climat des affaires,             des jeunes (cf. document sur les questions
lequel nécessite encore des améliorations.                  générales — Selected Issues Paper — consacré
Dans ce contexte, les autorités ont institué un             à l’emploi).
comité chargé d’accroître la capacité du climat
des affaires à attirer durablement l’IDE                    19.       Malgré l'amélioration sensible du
(encadré 5).                                                niveau de vie, plusieurs défis demeurent sur
                                                            le plan social. Les autorités ont poursuivi les
18.       Le chômage a considérablement                     politiques sociales qui ont aidé à faire reculer
diminué ces dernières années, mais il reste                 le taux de pauvreté de 7½ % entre 1994
élevé, surtout parmi les jeunes. Le chômage                 et 2008, tout en améliorant les indicateurs
est passé de 13,4 % en 2000 à 9,1 % en 2009                 sociaux (tableau 7). Pourtant, certaines
(tableau 7), mais cette tendance s'est                      couches de la population demeurent
interrompue en 2009 sous l'effet de la crise                socialement et économiquement défavorisées.
mondiale. Le chômage demeure un                             Les indicateurs de santé — surtout pour les
phénomène urbain. Le niveau d'éducation                     femmes et les enfants — sont inférieurs à la
moyen des chômeurs est plus élevé que pour                  normale, l’incidence de la mortalité étant
l'ensemble de la population active, signe des               particulièrement élevée. Le taux
difficultés que les diplômés de l'enseignement              d'alphabétisation demeure faible par rapport à
secondaire et supérieur éprouvent à trouver un              d'autres pays à revenus comparables. En outre,
emploi. En outre, le chômage des jeunes reste               bien que l'accès à l'éducation primaire soit
particulièrement élevé et s'est révélé plus                 universel, deux tiers seulement des enfants de
difficile à résorber. Dans ce contexte, les                 six à onze ans achèvent le cycle primaire.
réformes visant à accroître la flexibilité du               L’Initiative nationale pour le développement
marché du travail revêtent une importance                   humain couvrant la période 2011–15,



12   FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
MAROC   RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV



l’extension récente de la couverture médicale           rendre le pays plus attrayant pour l’IDE.
aux populations défavorisées et le processus            Cependant, la libéralisation du commerce dans
de régionalisation sont autant d’initiatives qui        le cadre des accords euro-méditerranéens
ont été mises en place pour lutter contre ces           d'association doit encore être renforcée dans
problèmes.                                              la mesure où elle est encore incomplète
                                                        puisque de nombreux obstacles continuent
20.     À moyen terme, le Maroc pourrait                d’entraver l’accès au marché européen, en
aussi bénéficier politiquement et                       particulier dans le secteur agricole et celui des
économiquement du «statut avancé» qu'il a               services.
obtenu de l'UE et qui pourrait faciliter
l'accès au marché du travail européen et


ÉVALUATION PAR LES SERVICES DU FMI
21.     Le Maroc affiche de très bons                   au système de subventions en place, qui est
résultats économiques, mais il doit encore              coûteux, très inefficace et inéquitable puisqu'il
affronter d’importants défis. Au cours de la            ne permet pas d'aider efficacement les
décennie écoulée, le Maroc a connu une                  couches les plus défavorisées de la population.
croissance soutenue, grâce à sa politique               Un système de subventions bien ciblé serait
macroéconomique prudente et aux réformes                moins coûteux et aiderait davantage les
structurelles qu’il a menées à bien. Ces                populations pauvres. Étant donné que, compte
résultats l’ont aidé à parvenir à une situation         tenu de la hausse des prix des produits de
budgétaire solide tout en réduisant la dette            base et des demandes sociales croissantes, les
publique. Cependant, la productivité et le              pressions à la hausse des dépenses vont
climat des affaires doivent encore être                 probablement perdurer, il est essentiel de
améliorés de manière à renforcer le rôle du             redéployer les dépenses pour assurer la
secteur privé en tant que moteur d'une                  viabilité à moyen terme des finances
croissance durable à long terme. Le chômage             publiques. Les augmentations de salaires
demeure élevé, en particulier parmi les jeunes,         devraient suivre l'évolution de la productivité
d'où la nécessité d'accélérer les réformes              et les subventions universelles devraient être
structurelles.                                          remplacées par des transferts ciblés, ce qui
                                                        permettrait d'accroître l'efficacité des
22.      Pour assurer la viabilité des finances         dépenses sociales et de libérer ainsi davantage
publiques à moyen terme, il sera                        de ressources pour la protection sociale et les
indispensable de contenir les dépenses                  dépenses de santé et d'éducation. Ces
publiques, au moyen en particulier d’une                réformes pourraient être politiquement
réforme du système de subventions                       difficiles à mettre en œuvre, mais les services
généralisées. L'augmentation des subventions            du FMI encouragent vivement les autorités à
et des salaires de la fonction publique en              poursuivre leurs efforts pour mener à bien les
réponse aux demandes sociales mettra à mal              réformes prévues, y compris, en cas de retards,
l'équilibre des finances publiques à moyen              la mise en place d'un mécanisme provisoire
terme. La détérioration de la situation                 d'ajustement progressif des prix en attendant
budgétaire sera imputable pour une large part           une réforme plus globale. En outre, les



                                                                       FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL      13
RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV   MAROC



autorités devraient continuer à intensifier la              publiques et la stabilité financière à moyen
mobilisation des recettes en élargissant la base            terme, d’où la nécessité d’adopter sans tarder
d'imposition et en améliorant l'administration              ces mesures d’accompagnement.
des impôts. La mobilisation de recettes
additionnelles pourrait permettre d’adopter un              25.      Le secteur financier s'est
profil d’assainissement plus ambitieux pour                 considérablement développé, mais son
ramener la dette en dessous de 50 % du PIB                  expansion future dépendra de sa capacité à
ou, le cas échéant, compenser la mise en                    mobiliser l'épargne intérieure. Compte tenu
œuvre plus lente que prévu des réformes en                  de la baisse des flux extérieurs et de
matière de dépenses. À cet égard, il                        l’augmentation des besoins de financement de
conviendrait que la réforme prévue de la TVA                l'État, une mobilisation efficace des ressources
soit conçue de manière à assurer la stabilité,              intérieures sera indispensable pour assurer le
voire une augmentation, des recettes.                       développement du secteur financier et une
                                                            croissance appropriée du crédit. Les services
23.      Les autorités devraient améliorer                  du FMI appuient les efforts que déploient les
l'efficacité et la qualité des dépenses de                  autorités pour améliorer l'intermédiation
manière à ce que les dépenses sociales                      financière et mobiliser une plus grande
soient suffisantes et bien ciblées. Pour                    proportion de l'épargne en vue
assurer la viabilité à moyen terme, les autorités           d’approvisionner le secteur financier en
visent à améliorer l'efficacité des projets                 ressources. Dans un contexte de resserrement
d'investissements publics en mettant au point               des liquidités, les autorités devraient veiller à
de meilleures procédures de sélection des                   ce que le financement intérieur du déficit
projets et en permettant une plus large                     public n’ait pas un effet d’éviction et ne
participation du secteur privé. En outre, elles             réduise pas encore le crédit au secteur privé.
envisagent aussi de réformer le système de                  En outre, les autorités pourraient encourager
retraites public pour en assurer la viabilité               davantage les banques à renforcer leurs fonds
financière à long terme. Les services du FMI                propres de base afin d’être mieux en mesure
estiment que ces mesures aideraient à                       de résister aux chocs.
redéployer les dépenses au profit de secteurs
prioritaires, tels que l'éducation et la santé.             26.       Il est nécessaire d'accélérer les
                                                            réformes structurelles pour stimuler la
24.     L'adoption à terme d'un taux de                     croissance potentielle et améliorer les
change souple renforcerait le cadre de la                   indicateurs sociaux. Le Maroc a accompli des
politique monétaire de la BAM. Les services                 progrès sensibles en ce qui concerne la
du FMI estiment aussi qu’un taux de change                  gouvernance et son attractivité pour les
souple faciliterait la conduite d'une politique             investissements directs étrangers. Cependant,
de taux d’intérêt plus active conforme au cadre             des efforts supplémentaires s'imposent pour
de la politique monétaire de la BAM. Comme                  renforcer la gouvernance, le climat des affaires
les autorités, les services du FMI pensent que              et l'intégration commerciale avec les
le moment doit être bien choisi et coordonné                partenaires européens afin de continuer à
avec d'autres politiques macroéconomiques et                attirer l'IDE et de rehausser le capital humain.
les mesures préparatoires nécessaires, de                   À cet égard, les services du FMI estiment que
manière à préserver la viabilité des finances               la réforme constitutionnelle récente et la



14   FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
MAROC   RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV



création du Comité national sur                       sont indispensables pour faire baisser le
l’environnement des affaires devraient                chômage des jeunes.
promouvoir une croissance solidaire. En outre,
de nouvelles réformes visant à réduire les            27.    Il est proposé que les prochaines
salaires minimums et les coûts d'embauche             consultations au titre de l'article IV se
                                                      déroulent selon le cycle habituel de 12 mois.




                                                                     FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL      15
RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV                                       MAROC




              Encadré 1. L'investissement pourrait-il stimuler davantage la croissance?
 Bien que, en proportion du PIB, l'investissement ait
 nettement progressé au Maroc ces dix dernières
                                                                                          6,0
 années, cela ne s'est pas traduit par une croissance                                                              Croissance du PIB réel et investissement réel/PIB réel
                                                                                                                       (en pourcentage, moyenne pour 1999-2010)
 économique plus forte. En effet, alors que,                                              5,5                                                                                                           Corée


 entre 1999 et 2010 le taux d'investissement du
                                                                                                                                     Égypte
 Maroc se soit classé deuxième parmi les pays de                                                                                       Philippines




                                                                 Croissance du PIB réel
                                                                                          5,0                                                          Thaïlande



 l’échantillon considéré ici, le taux de croissance du                                                                                                             Tunisie
                                                                                                                                                                         Roumanie
                                                                                          4,5
 pays est relativement plus faible1. Ce décalage tient                                                                                               Turquie
                                                                                                                                                                                                      Maroc

 peut-être en partie à la qualité et à l'efficacité des                                   4,0
                                                                                                                   Af rique du Sud                                 Chili

 projets d'investissement.
                                                                                          3,5


 Bien que l'efficacité de l'investissement, mesurée par
                                                                                          3,0
 le coefficient marginal de capital (ICOR)2 ait diminué                                         15          17             19              21             23               25        27          29             31
                                                                                                                                         Investissement réel/PIB réel
 au Maroc entre 2005 et 2010, elle reste relativement
                                                                                                 Sources : Perspectives de l'économie mondiale; et calculs des services du FMI.
 élevée par rapport aux autres pays de l’échantillon,
 ce qui révèle l’existence de facteurs d’inefficacité           16

 dans le processus de production. Si l'analyse de               14
                                                                                                                                       Coefficient marginal de capital de certains pays
                                                                                                                                                        (Moyennes)

 l’ICOR est utile pour mettre en lumière les facteurs           12

 d'inefficacité économique qui freinent la croissance           10
                                                                                                                                                                                    1999-2004   2005-2010
 effective, elle ne renseigne guère sur le potentiel de          8

 croissance du Maroc. En particulier, la théorie                 6


 moderne de la croissance met l'accent sur les                   4


 «avantages du retard de développement»3.                        2


 Autrement dit, plus un pays est éloigné des                     0


 dernières avancées technologiques mondiales, plus il           -2


 se développera rapidement, mais à condition qu’il se           -4


 soit d’abord doté des institutions et des politiques           -6


 de nature à faciliter le rattrapage. À cet égard, le
 Maroc n’a pas utilisé à plein son avantage potentiel,
 car il doit encore mettre en œuvre des réformes
 structurelles indispensables. L'ouverture
 économique, l'amélioration de la qualité
 institutionnelle et le renforcement du capital humain
 sont autant de facteurs essentiels pour permettre
 cette adaptation ou ce rattrapage technologique.

 _________________________
 1
   Toutes les données relatives à 2009, qui faussaient les
 résultats en raison de la crise, ont été exclues de la
 moyenne.
 2
   Le coefficient marginal de capital (ICOR, ou incremental
 capital-output ratio) est l’investissement annuel divisé par
 l’augmentation annuel du PIB.
 3
   Aghion, Philippe et Peter Howitt, «Appropriate Growth
 Policy: A Unifying Framework», Journal of the European
 Economic Association 4 (Avril-mai 2006) : 269-314.




16   FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
MAROC           RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV




                                Encadré 2. La contribution de l’OCP à l’économie marocaine
L’Office chérifien des phosphates (Groupe OCP) est                                  Le secteur des phosphates est un des principaux
la plus grande entreprise marocaine et ses activités                                moteurs de l'économie du pays, employant plus de
recouvrent l'ensemble de la chaîne de valeur, de                                    18 000 personnes et représentant, en valeur, près
l'extraction de la roche de phosphate à la                                          d’un quart des exportations totales et environ 3,5 %
transformation chimique en acide phosphorique et                                    du PIB.
en engrais. Disposant des plus grandes réserves de
phosphate du monde, qui sont situées                                                Ces dernières années, l'OCP a créé plusieurs
essentiellement dans le bassin de Khouribga au                                      coentreprises de transformation au Maroc et à
centre du pays, l’OCP est le premier exportateur de                                 l'étranger, dans le cadre de partenariats avec le
roche de phosphate et d'acide phosphorique au                                       Brésil, la Belgique, l'Allemagne, l'Inde et le Pakistan.
monde et l'un des principaux exportateurs d'engrais                                 À moyen terme, l’OCP envisage de porter sa capacité
à base de phosphate.                                                                de production de roche de phosphate à 50 millions
                                                                                    de tonnes et de développer en aval ses activités de
                                                                                    production d'engrais au moyen de partenariats
                                                                                    stratégiques ciblés.

                                                   Répartition des exportations (2009)

           Phospate sous toutes ses formes                           Roche de phospate
                                                                                                                       Acide phosphorique

                                   USA                                                                          Asie de
                                                                          Autres                                              Autres
                                   18%                                                Asie de                   l'Ouest
                Autres                                  Égypte             15%                                                 9%       Autres
                                                                                      l'Ouest                     9%
                 33%                                      9%                                                                            Afrique
                                                                                        33%                         USA                  30%
                                                                 Russie                                             9%
                                           Maroc
                                            25%                   12%
                   Chine
                    11% Europe                                                  Maroc                                          Maroc
                         13%                                                     31%                                            43%

 Total mondial = 19,4 millions de tonnes              Total mondial = 1,84 millions de tonnes          Total mondial = 4,3 millions de tonnes




                                                                                                     FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL                17
RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV   MAROC



       Encadré 3. Scénario de dégradation des finances publiques : principaux indicateurs
                                     macroéconomiques
 L'autre scénario présente les perspectives à moyen      De plus, si rien n'est fait pour élargir la base de
 terme dans le cas où les réformes prévues des           recettes, les recettes publiques devraient rester à
 dépenses publiques ne seraient pas mises en œuvre       leur niveau actuel, c'est-à-dire autour de 25 % du
 et où aucun effort supplémentaire ne serait consenti    PIB. Dans ces conditions, le déficit budgétaire
 du côté des recettes. En pareil cas, le rééquilibrage   pourrait atteindre entre 6,5 % et 7,3 % du PIB à
 des finances publiques n'aurait pas lieu et les         moyen terme. Dans ce scénario, la dette publique
 résultats économiques globaux seraient moins            grimperait, à la fin de la période de projection, à plus
 favorables ; plus précisément, la croissance et la      de 65 % du PIB, c'est-à-dire un niveau
 productivité seraient freinées à moyen terme et la      considérablement plus élevé que le taux de 50 % du
 balance courante se dégraderait.                        PIB généralement considéré comme souhaitable
                                                         pour un pays émergent.
 Dans ce scénario, la viabilité des finances publiques
 serait compromise puisque les déficits pourraient
 atteindre 7½ % du PIB. Si la masse salariale et les
 dépenses consacrées aux subventions alimentaires
 et énergétiques ne sont pas réduites au moyen des
 réformes envisagées, les dépenses publiques
 pourraient se maintenir autour de 32 % du PIB.

            Principaux indicateurs macroéconomiques : scénario de référence et autre scénario

                                                          2011    2012     2013    2014    2015    2016

                                                                    Scénario de référence

         Croissance de la production (pourcentage)          4,6     4,6      4,9     5,2     5,5     5,9
         Inflation (fin de période, pourcentage)            2,0     2,7      2,6     2,6     2,6     2,6
         Solde budgétaire (pourcentage du PIB)             -5,7    -5,3     -4,7    -4,0    -3,5    -3,0
           Recettes (pourcentage du PIB) 1/                25,6    25,2     25,5    25,5    25,6    25,6
           Dépenses (pourcentage du PIB)                   31,3    30,5     30,2    29,6    29,1    28,6
         Dette publique totale (pourcentage du PIB)        54,2    55,5     56,0    55,8    54,9    53,5
         Solde extérieur courant (pourcentage du PIB)      -5,2    -4,0     -3,5    -3,1    -2,7    -2,3
         Réserves brutes (milliards de dollars EU) 2/      23,4    23,6     23,9    24,8    26,3    28,6

                                                                          Autre scénario

         Croissance de la production (pourcentage)          4,6     4,6      5,0     5,0     5,0     5,0
         Inflation (fin de période, pourcentage)            2,0     2,5      2,5     2,5     2,5     2,5
         Solde budgétaire (pourcentage du PIB)             -5,7    -7,0     -7,3    -7,1    -6,8    -6,5
           Recettes (pourcentage du PIB) 1/                25,6    25,0     25,0    25,0    25,0    25,0
           Dépenses (pourcentage du PIB)                   31,3    32,0     32,3    32,1    31,8    31,5
         Dette publique totale (pourcentage du PIB)        54,2    57,1     60,1    62,8    65,0    66,7
         Solde extérieur courant (pourcentage du PIB)      -5,2    -4,9     -4,6    -3,9    -3,6    -3,1
         Réserves brutes (milliards de dollars EU) 2/      23,4    22,8     21,7    21,3    21,5    22,5
           Sources : estimations des services du FMI.
           1/ Comprend les variations des soldes des autres comptes spéciaux du Trésor.
           2/ A partir de 2009, les réserves incluent la nouvelle allocation de DTS.




18   FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
MAROC    RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV



                      Encadré 4. Gestion des actifs et des passifs des banques
                             et défis de la mobilisation de ressources
Après avoir pu facilement se procurer des ressources
                                                                  Accroissement de l’épargne. Le Ministère
pendant des années, grâce à l'abondance de
                                                             des finances a relevé le plafond des comptes
liquidités générées par une balance des paiements
                                                             d'épargne et, pour stimuler l'épargne, créé de
solide et une croissance rapide du crédit, les
                                                             nouveaux produits liés à l'achat de biens
banques vont devoir adapter la manière dont elles
                                                             immobiliers et d'actions et au financement de
mobilisent des ressources et revoir leur stratégie de
                                                             l'éducation.
gestion des actifs et passifs pour éviter que le
resserrement actuel des liquidités et le recours accru
                                                         La gestion des actifs et passifs
aux dépôts ne pèse sur leurs activités.
                                                                  Utilisation des ressources du marché. La
Une meilleure mobilisation des ressources                    création d'un marché pour les certificats de
                                                             dépôt (CD) aiderait les banques à diversifier
         Développement de l’intermédiation
                                                             leurs ressources et à moins recourir aux dépôts.
    financière. Sous la supervision de la BAM, la
                                                             Les grands déposants, tels que les entreprises,
    Banque postale, agréée en 2009, a commencé à
                                                             ont converti une partie de leurs dépôts à terme
    déployer progressivement son plan d'entreprise
                                                             en certificats de dépôt, ce qui présente
    en 2010 pour faire en sorte que les risques
                                                             l'avantage pour les banques de stabiliser les
    soient pris en compte de façon adéquate. La
                                                             échéances des dettes dans la mesure où les
    création de la Banque postale s'inscrivait dans le
                                                             grands détenteurs de dépôts à terme ont
    cadre d'un prêt de la Banque mondiale à l’appui
                                                             tendance à retirer leurs fonds avant l'échéance.
    des politiques de développement et sa
                                                             La BAM a aussi inclus les CD dans les garanties
    conception s'inspire d'expériences
                                                             pouvant être prises en compte pour ses
    internationales réussies. La Banque postale a
                                                             opérations de refinancement, ce qui favorise la
    modernisé les services assurés auparavant par la
                                                             liquidité du marché des CD et allonge les
    poste et offre maintenant une gamme plus large
                                                             échéances de ces titres.
    de services de dépôt et de paiement qui devrait
    attirer de nouveaux clients encore délaissés par
                                                                  Titrisation des actifs des banques. Les
    les banques commerciales. D'autres mesures ont
                                                             autorités ont permis aux banques d'émettre des
    été prises pour encourager le recours aux
                                                             obligations hypothécaires pour remédier au
    services bancaires plutôt que les paiements en
                                                             problème du décalage des échéances dans le
    espèces. De plus, la BAM a fait savoir aux
                                                             bilan. Bien que n’importe quel type de créance
    banques commerciales qu’elles ne devraient pas
                                                             puisse être titrisé, ce sont surtout les prêts
    compter excessivement sur ses facilités de
                                                             hypothécaires qui le plus de chances de l’être.
    refinancement, mais plutôt redoubler d'efforts
    pour élargir leur base de dépôts. Globalement,                Établir une courbe de rendement. Le Trésor
    les autorités visent un taux d'accès aux services        a commencé à étalonner certaines échéances et
    financiers de 66 % d'ici à fin 2013.                     la BAM publie les taux de prise en pension pour
                                                             différentes échéances afin de soutenir
                                                             l’établissement d’une courbe de rendement.




                                                                         FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL        19
RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV                                                                                                                        MAROC



                                                                                  Encadré 5. Attractivité pour l’IDE et climat des affaires

Avant la crise mondiale, le Maroc attirait de plus en plus                                                                       continuer à améliorer le climat des affaires, en particulier
d'investissement direct étranger (IDE) : de 2003 à 2008, la                                                                      pour les entrepreneurs locaux, afin de ramener le taux de
croissance annuelle moyenne de l’IDE a été de 5,1 %,                                                                             croissance de l'IDE à son niveau d'avant la crise. Le
contre environ 3 % de 1999 à 2002. Le fait que l'IDE ait                                                                         Rapport Doing Business 2001 plaçait le Maroc en 114ème
été en augmentation jusqu'à une date récente s'explique                                                                          position sur 183 pays pour le critère «Facilité de faire des
par les nets progrès que le Maroc a accomplis dans                                                                               affaires».
l'amélioration des conditions d'investissement,
notamment en renforçant la transparence et la                                                                                    Dans ce contexte, les autorités ont créé fin 2009 le
prévisibilité des politiques et de la réglementation                                                                             Comité national sur l’environnement des affaires, chargé
régissant l'investissement, ainsi qu'en réduisant les délais                                                                     de mener des réformes dans ce domaine, en partenariat
et les frais administratifs. D’après l’indice OCDE des                                                                           avec le secteur privé. En 2010, le plan d'action de ce
restrictions réglementaires à l’IDE, le niveau moyen des                                                                         comité comportait douze activités prioritaires visant à
restrictions au Maroc est comparable à la médiane pour                                                                           faciliter la réalisation des quatre objectifs suivants :
les pays, membres de l'OCDE ou non, signataires de la                                                                            i) rationaliser et renforcer la transparence des procédures
Déclaration de l'OCDE sur l'investissement international                                                                         administratives, ii) moderniser le droit commercial,
et les entreprises multinationales.                                                                                              iii) améliorer le règlement des litiges commerciaux, et iv)
                                                                                                                                 améliorer la collaboration et la communication
Comme l'indique la forte corrélation négative entre                                                                              concernant les réformes. Le plan d'action 2011 fixe deux
l'indice des restrictions réglementaires à l'IDE et la part                                                                      grandes priorités : i) faciliter l'accès à la propriété
de l'IDE par rapport au PIB, le niveau relativement faible                                                                       foncière, et ii) dans le contexte du processus de
des restrictions au Maroc a joué un rôle important                                                                               régionalisation, harmoniser et réglementer les
comme facteur d’attraction de l’IDE vers le pays.                                                                                procédures administratives au niveau régional. Ces
Cependant, il conviendrait de                                                                                                    réformes devraient faciliter une plus grande
                                                                                                                                 diversification de l'économie, la création d'emplois et la
                                                                                                                                 réduction du chômage.

                                                                                                        Indice 2010 de restriction de l'IDE
                                                                                                (o = moins de restrictions; 1 = plus de restrictions)

     0,5

     0,4

     0,3

     0,2

     0,1

      0
                                                            Nouvelle-…
                                                          République …




                                                                  Brésil
                                                            Argentine




                                                                 Suède




                                                                  Pérou

                                                             Mexique
                                                              Slovénie




                                                                  Grèce




                                                              Norvège
                                                               Turquie




                                                              Pologne



                                                                  Corée




                                                                     Inde
                                                              Pays-Bas




                                                              Finlande




                                                                Irlande




                                                             Médiane




                                                             Autriche



                                                             Australie
                                                                   Israël
                                                                     Chili
                                                                France




                                                                 Russie
                                                            Slovaquie




                                                        Royaume-Uni




                                                               Canada




                                                                  Chine
                                                                Islande
                                                              Portugal




                                                             Belgique




                                                              Hongrie
                                                                    Italie
                                                            Roumanie



                                                              Espagne




                                                              Lettonie




                                                                 Égypte
                                                            Danemark




                                                                  Japon

                                                            Indonésie
                                                                 Maroc
                                                              Lituanie




                                                                 Suisse




                                                      Arabie saoudite
                                                           Allemagne




                                                       Afrique du Sud
                                                            États-Unis
                                                               Estonie




                                                      source: OECD




                                                       8                                                                                                                       8
                                                                                                                                    Entrées nettes moyennes d'IDE (% du PIB)
           Entrées nettes moyennes d'IDE (% du PIB)




                                                       7                                                                                                                       7

                                                       6                                                                                                                       6

                                                       5                                                                                                                       5

                                                       4                                                                                                                       4

                                                       3                                                                                                                       3

                                                       2                                                                                                                       2                                         y = -0,0122x + 3,8194
                                                                                                 y = -5,4089x + 3,8648
                                                       1                                                                                                                       1

                                                       0                                                                                                                       0
                                                           0         0,1          0,2            0,3              0,4     0,5                                                      0                    50                    100                   150
                                                                      Indice de restriction de l'IDE (de 0 à 1)                                                                        Classement selon indicateur facilité de faire des affaires




20    FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
MAROC     RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV




                                           Encadré 6. Subventions
Des subventions sont accordées pour les produits
                                                                    La consommation de sucre par personne est
énergétiques, à savoir le pétrole et le gaz butane,
                                                               très élevée. Le prix du sucre est maintenu
ainsi que pour le sucre et certaines variétés de farine.
                                                               constant depuis 2006. La subvention à la farine
                                                               de base est ciblée sur les populations pauvres.
         En 2011, plus de 85 % du total des
                                                               Le volume subventionné est fixe et les produits
    dépenses de subventions devraient être
                                                               subventionnés sont répartis selon des critères
    consacrés aux produits énergétiques. Les
                                                               visant à orienter le produit essentiellement vers
    subventions au pétrole et aux gaz butane sont
                                                               les plus pauvres. Depuis 2007, après un vaste
    calculées selon une formule fondée sur la
                                                               mouvement de protestation, la farine servant à
    différence entre le prix de marché ajusté et le
                                                               la production du pain ordinaire est aussi
    prix à la consommation fixé par décision
                                                               subventionnée.
    politique. Les prix à la consommation ont été
    ajustés pour la dernière fois en 2008.
                                                               Les subventions alimentaires sont moins
                                                               coûteuses et mieux ciblées que les subventions
        Les subventions alimentaires ont été mises
                                                               au pétrole et au gaz butane. Il est donc plus
    en place pour soutenir la consommation de
                                                               urgent de réformer les secondes que les
    denrées alimentaires de base.
                                                               premières.


                   45 000

                   40 000                 Farine     Sucre     Énergie
                   35 000

                   30 000

                   25 000

                   20 000

                   15 000

                   10 000

                    5 000

                        0
                                 2008              2009             2010            2011




                                                                            FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL      21
RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV                                        MAROC




                                                  Graphique 1. Maroc : évolution réelle et extérieure

                            La croissance hors agriculture s'est                            … mais en raison du repli de la
                             accélérée sous l'ef f et de la reprise                        production agricole, la croissance
                                    dans la zone euro ...                                          globale a ralenti.
                 11                                                            35
                              Croissance hors agriculture du Maroc et                        Croissance du PIB réel (pourcentage)
                     9             croissance de la zone euro
                                         (pourcentage)                         25         Agricole

                     7
                           Maroc                                                                    Globale
                                                                               15
                     5

                     3     Zone                                                    5
                           euro
                     1
                                                                                   -5
                 -1
                                                                               -15
                 -3

                 -5                                                            -25
                          2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010                        2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010



                           Les importations augmentant plus                        ... et le tourisme et les envois de f onds des
                              vite que les exportations ...                           émigrés restant globalement stables, ...
                 50                                                     0      12
                                             Balance commerciale                                    Tourisme et envois de fonds
                 45               Exportations (% du PIB)                                             (pourcentage du PIB)
                                  Importations (% du PIB)
                                                                               10         Recettes du tourisme   Envois de fonds
                 40               Commerce (% du PIB - axe de dr.)      -5

                 35                                                                8
                 30                                                     -10

                 25                                                                6

                 20                                                     -15
                                                                                   4
                 15

                 10                                                     -20        2

                     5
                                                                                   0
                     0                                                  -25              2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
                          2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
                                                                                        … ce qui, avec le ralentissement de l'IDE
                          … le compte extérieur courant est                             net, a entraîné une baisse des réserves
                                 resté déf icitaire, ...                                 en mois d'importations de biens et de
                                                                                          services non f acteurs, même si elles
                                                                                                  restent conf ortables.
                4                                                             10
                                     Solde extérieur courant                                       Entrées de capitaux et réserves
                3                     (pourcentage du PIB)                    9
                2                                                             8
                1                                                             7
                                                                                                   IDE net (% du PIB)
                0                                                             6
                                                                                                   Décaissements (% du PIB)
                -1                                                            5
                                                                                                   Réserves, mois/BSNF
                -2                                                            4
                -3                                                            3
                -4                                                            2

                -5                                                            1

                -6                                                            0
                         2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010                        2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010




                         Sources : autorités marocaines; et estimations des services du FMI.




22   FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
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  • 1. © 2011 Fonds monétaire international Novembre 2011 Rapport du FMI No. 11/341 July 8, 2011 July 25, 2011 July xx, 2011 June 14, 2011 2011 July xx, 2011 Maroc : Consultations de 2011 au titre de l’article IV — Rapport des services du FMI; note d’information au public sur les délibérations du Conseil d’administration; et déclaration de l’Administrateur pour le Maroc Conformément aux dispositions de l'article IV de ses statuts, le FMI procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses pays membres. Dans le cadre des consultations de 2011 au titre de l’article IV avec le Maroc, les documents suivants ont été publiés et inclus dans le présent dossier : Le rapport des services du FMI sur les consultations de 2011 au titre de l'article IV, établi par une équipe des services du FMI à l’issue d'entretiens avec les autorités marocaines sur les politiques et la situation économiques, qui ont pris fin le 28 juillet 2011. La rédaction du rapport des services du FMI, qui repose sur les informations disponibles au moment de ces entretiens, a été achevée le 19 septembre 2011. Les vues exprimées dans ce rapport sont celles de l'équipe des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à celles du Conseil d’administration du FMI. Une note d'information au public (NIP) résumant les vues du Conseil d'administration tel qu'exprimées le 5 octobre 2011 lors de l'examen du rapport des services du FMI qui a mis fin aux consultations au titre de l'article IV. Une déclaration de l’Administrateur pour le Maroc. Le document ci-après a été ou sera diffusé séparément : Document sur les questions générales (Selected Issues Paper) La politique de publication concernant les rapports des services du FMI et d’autres documents autorise la suppression d’informations délicates. Ce document peut être obtenu sur demande à l’adresse suivante : International Monetary Fund Publication Services 700 19th Street, N.W. Washington, D.C. 20431 Téléphone: (202) 623-7430 Télécopieur: (202) 623-7201 Adresse électronique : publications@imf.org Internet: http://www.imf.org Prix unitaire : 18 dollars Fonds monétaire international Washington
  • 2. P MAROC RAPPORT DES SERVICES DU FMI POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV Le 19 septembre 2011 PRINCIPAUX POINTS Toile de fond : Après plusieurs années de politiques macroéconomiques et de réformes politiques avisées, le Maroc était bien équipé pour affronter la crise internationale de 2008 et répondre aux demandes sociales pressantes. Dans cette conjoncture difficile, le Maroc a obtenu de bons résultats économiques et a vu ses indicateurs sociaux s’améliorer. Perspectives de croissance : Malgré la lenteur de la reprise dans la zone euro, principal partenaire commercial du Maroc, le PIB global devrait enregistrer une croissance de l’ordre de 4½ à 5 % grâce à une bonne production agricole et aux résultats solides des autres secteurs, en particulier les services et la consommation intérieure. Le chômage se chiffre à environ 9 %, mais il reste élevé dans les villes et parmi les jeunes. Le principal enjeu à moyen terme consiste à assurer une croissance élevée du PIB réel de manière à réduire le chômage et à améliorer le niveau de vie. Une croissance lente en Europe pourrait peser sur l’activité économique et assombrir les perspectives du pays. Reprise du rééquilibrage des finances publiques : La conduite de politiques prudentes pendant les années antérieures ont permis au pays de dégager une marge de manœuvre financière pour faire face à la crise internationale et à ses conséquences. En 2011, les autorités ont répondu aux demandes sociales en relevant les salaires du secteur public et en recourant massivement aux subventions pour maintenir les prix de l’énergie et de certaines denrées alimentaires à un niveau stable. S’il existe bien un espace budgétaire à court terme pour soutenir le processus de réforme politique et assurer la cohésion sociale, à partir de 2012 le Maroc devra adopter d’importantes mesures budgétaires, dont en particulier une réforme du système de subventions généralisées, pour assurer la viabilité à moyen terme des finances publiques. La réforme des subventions sera politiquement difficile à mettre en œuvre, mais les autorités sont déterminées à faire en sorte que les subventions soient mieux ciblées, à en ramener le coût à 3 % du PIB et à réduire la masse salariale du secteur public à 10 % du PIB à moyen terme. Poursuite du développement du secteur financier : Le secteur financier a atteint une taille importante, mais davantage de ressources intérieures doivent être mobilisées pour soutenir la croissance du crédit. Le budget étant financé sur ressources intérieures, il pourrait y avoir un risque d’éviction des investisseurs privés. Les autorités ont pris des mesures importantes pour encourager l’intermédiation financière, l’épargne et les nouveaux produits financiers. Le financement des banques marocaines, qui comprend le financement des filiales étrangères, repose essentiellement sur les dépôts marocains en dirhams, ce qui pourrait contribuer à limiter les risques liés au resserrement de l’offre de liquidités sur le marché monétaire de la zone euro. Amélioration de la productivité : Il est indispensable d’approfondir les réformes structurelles pour rehausser la productivité du Maroc. Le gouvernement a lancé des réformes pour améliorer le climat des affaires et les indicateurs sociaux de manière à accroître le potentiel de croissance tout en réduisant le chômage.
  • 3. RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV MAROC Approuvé par Les entretiens ont eu lieu à Rabat du 7 au 18 juillet 2011. L’équipe du Ratna Sahay et FMI était composée de Mme Alonso-Gamo (chef), Mme Sab et Thomas Dorsey MM. Furceri, Gijon, Veyrune (tous du Département Moyen-Orient et Asie centrale) et de Mme Funke (Département des finances publiques). TABLES DES MATIÈRES INTRODUCTION __________________________________________________________________________________ 4 ÉVOLUTION RÉCENTE ET PERSPECTIVES _______________________________________________________ 4 PERSPECTIVES À MOYEN TERME _______________________________________________________________ 6 ENTRETIENS SUR LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE _______________________________________________ 7 A. Maintien de la viabilité budgétaire dans le contexte des défis sociaux et politiques ____________7 B. Cadre de politique monétaire en transition____________________________________________________ 10 C. Mobilisation de ressources et amélioration de la gestion des actifs et passifs — les défis auxquels sont confrontées les banques après une période de surabondance de liquidités ______ 11 D. Réformes sociales et structurelles _____________________________________________________________ 12 ÉVALUATION PAR LES SERVICES DU FMI______________________________________________________ 13 TABLEAUX 1. Principaux indicateurs économiques, 2009-16 _________________________________________________ 30 2. Finances de l'administration centrale, 2009–16_______________________________________________ 31 3. Finances de l'administration centrale (en pourcentage du PIB), 2009–16_____________________ 32 4. Balance des paiements, 2009–16 ______________________________________________________________ 33 5. Situation monétaire, 2006–12________________________________________________________________ 34 6. Indicateurs de solidité financière du secteur bancaire, 2005–mars 2011 ______________________ 35 7. Principaux indicateurs sociaux, 2000–09 _______________________________________________________ 36 8. Cadre de viabilité de la dette extérieure, 2006–16 _____________________________________________ 37 9. Cadre de viabilité de la dette du secteur public, 2006–16 _____________________________________ 38 GRAPHIQUES 1. Évolution réelle et extérieure__________________________________________________________________22 2. Évolution du budget et des marchés financiers_______________________________________________ 23 3. Évolution monétaire et du secteur financier ___________________________________________________ 24 4. Facteurs autonomes, liquidité systémique et taux d'intérêt de référence______________________ 25 5. Indices du taux de change effectif réel et compétitivité _______________________________________ 26 2 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
  • 4. MAROC RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV 6. Comparaisons des indicateurs sociaux entre pays _____________________________________________ 27 7. Viabilité de la dette extérieure – tests paramétrés _____________________________________________ 28 8. Viabilité de la dette publique – tests paramétrés ______________________________________________ 29 ENCADRÉS 1. L'investissement pourrait-il stimuler davantage la croissance? ________________________________ 16 2. La contribution de l’OCP à l’économie marocaine _____________________________________________ 17 3. Scénario de dégradation des finances publiques : principaux indicateurs macroéconomiques 18 4. Gestion des actifs et des passifs des banques et défis de la mobilisation de ressources ______ 19 5. Attractivité pour l’IDE et climat des affaires ____________________________________________________ 20 6. Subventions____________________________________________________________________________________ 21 ANNEXE I. Adaptation de la présentation du budget au GFS2001 _________________________________________ 39 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 3
  • 5. RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV MAROC INTRODUCTION 1. Le Maroc a fait face avec succès aux croissance du PIB qui aidera à réduire le grands défis engendrés par la crise chômage et à rehausser le niveau de vie mondiale. Après plusieurs années de tout en assurant la viabilité à moyen terme politiques macroéconomiques et de réformes des finances publiques. Depuis le début politiques avisées, le Maroc était bien équipé de 2011, le repli de la croissance chez les pour affronter la crise internationale de 2008 principaux partenaires commerciaux du Maroc et répondre aux demandes sociales qui se sont a compliqué l’action des autorités. En 2011, le exprimées lors du Printemps arabe. Dans cette gouvernement marocain a commencé à mettre conjoncture difficile, le Maroc a obtenu de en œuvre des politiques de court terme visant bons résultats économiques et a vu ses à répondre aux demandes sociales, mais indicateurs sociaux s’améliorer. en 2012 il a l’intention de commencer à redéployer et réduire les dépenses publiques 2. Les perspectives économiques à de manière à assurer la viabilité budgétaire moyen terme demeurent en général tout en promouvant une croissance solidaire et favorables, mais le principal défi pour le durable à moyen terme (encadré 1). Maroc reste de parvenir à un taux de ÉVOLUTION RÉCENTE ET PERSPECTIVES 3. Pour répondre aux demandes consultation avec le secteur privé — à sociales, le gouvernement marocain entend améliorer le climat des affaires. Ces actions procéder à de profondes réformes devraient rehausser le niveau de vie tout en constitutionnelles et politiques, et il a accru renforçant la croissance potentielle. Des en 2011 les dépenses consacrées aux élections parlementaires sont prévues en subventions, aux salaires et aux retraites. Il novembre 2011. s’agit de faire en sorte que le système politique évolue vers une monarchie 4. Les résultats économiques récents constitutionnelle, de mettre en place le cadre du Maroc sont globalement favorables : institutionnel nécessaire pour permettre une Forte progression du PIB non agricole : plus grande participation de la population à la le PIB non agricole a progressé de 4,5 % vie politique, de promouvoir l’égalité sur le en 2010, contre 1 % environ en 2009, sous plan social, entre les femmes et les hommes, et l’effet de la reprise dans certains pays de la entre les régions, et d’accroître la transparence zone euro, principaux partenaires et la responsabilisation. Ces réformes ont reçu commerciaux du Maroc, et de la hausse de un soutien massif lors d’un référendum tenu le la demande de phosphates émanant de 1er juillet 2011. Le gouvernement prévoit pays en dehors de l’Union européenne. l’adoption de lois additionnelles pour asseoir Cependant, en raison d’une contraction de les nouvelles dispositions constitutionnelles, la production agricole, qui compte pour notamment des mesures visant à assurer la 13 % à 17 % du PIB, le PIB réel global n’a viabilité des finances publiques et — en 4 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
  • 6. MAROC RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV augmenté que de 3,7 % en 2010. La L’évolution défavorable des termes de croissance du PIB devrait être bien plus l’échange a causé une légère dégradation forte en 2011 et s’établir autour de 4½- des comptes extérieurs. Le déficit extérieur 5 %, soit un des taux les plus élevés de la courant pourrait atteindre environ 5 % du région, grâce à la croissance soutenue des PIB fin 2011. Bien que les exportations secteurs autres que l’agriculture, en marocaines, notamment le phosphate et particulier celui des services — y compris ses dérivés, aient affiché de bons résultats le tourisme — ainsi que de la et que les envois de fonds des Marocains consommation intérieure privée et vivant à l’étranger ainsi que les recettes du publique, et à un rebond de la production tourisme — malgré l’attentat terroriste de agricole (tableau 1, graphique 1). Les Marrakech le 28 avril — aient augmenté, projections des autorités font état d’une cela ne suffira peut-être pas à compenser croissance de 4,8 % du PIB en 2011. entièrement l’accroissement des importations consécutif à la hausse des L’inflation demeure faible et bien maîtrisée. prix internationaux de l’alimentation et du En 2010, l’inflation moyenne pour la pétrole. En outre, les effets négatifs de la période est restée à 1 %. En 2011, la baisse détérioration des termes de l’échange ont des prix alimentaires intérieurs — été amplifiés par le maintien des prix du consécutive à l’augmentation de l’offre pétrole et de certaines denrées locale de denrées alimentaires — et les alimentaires à un niveau stable au moyen subventions en place, qui ont empêché de subventions massives, qui ont empêché que la hausse des prix internationaux et les le jeu normal des effets de substitution effets secondaires de la revalorisation des dans les décisions des consommateurs. Les salaires publics ne suscitent des tensions réserves internationales brutes devraient inflationnistes, devraient aider à limiter la avoir légèrement diminué fin 2011, tout en montée de l’inflation moyenne à environ restant à un niveau confortable, à savoir 1½ % (tableau 1). cinq mois d’importations de biens et de services (tableau 4). La forte augmentation des dépenses a pour effet de creuser le déficit budgétaire. Le crédit a continué de croître tandis que Celui-ci pourrait atteindre 5½ % à 6 % du les liquidités diminuaient. Le crédit à PIB en raison d’une hausse des dépenses l’économie s’est accru de 7,4 % en 2010, équivalente à 3 % du PIB par rapport au après une progression de 10,9 % en 2009. budget 2011, qui est due surtout à Pendant les cinq premiers mois de 2011, la l’accroissement des dépenses engagées croissance du crédit a ralenti et les dépôts pour compenser la hausse des prix des ont légèrement diminué, tandis que les produits pétroliers et de certaines denrées ressources des banques s’appuyaient sur la alimentaires (tableaux 2 et 3, graphique 2, mobilisation des certificats de dépôt. Les encadré 6), et ce en dépit des mesures liquidités systémiques se sont contractées vigoureuses qui ont été prises en du fait que les avoirs étrangers ont baissé contrepartie pour limiter les dépenses et que la monnaie en circulation a dans d’autres domaines. augmenté plus que d’habitude. Les services du FMI s’attendent à une FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 5
  • 7. RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV MAROC progression de 6,2 % du crédit en 2011, diminuer les recettes du tourisme, alors que, d’après les projections des l’investissement direct étranger (IDE) et les autorités, la hausse serait de 8 % pour échanges commerciaux. Les réformes l’année (tableau 5, graphique 3). politiques en cours, notamment les changements apportés récemment à la Les risques de décélération à court terme constitution et les élections prochaines, de l’activité économique sont liés aux devraient contribuer à atténuer les risques résultats économiques des pays européens politiques. Le gouvernement pourrait aussi partenaires, à l’évolution des prix de opter pour de nouvelles dépenses sociales, l’alimentation et de l’énergie, et à en plus de celles qui sont déjà en place, ce l’évolution de la situation politique au qui pourrait avoir un effet défavorable sur niveau régional. Les retombées d’une les finances publiques, la dynamique de la croissance léthargique dans les pays dette et les liquidités. Quant aux influences européens partenaires et/ou une positives, le Maroc bénéficierait de la aggravation de l’instabilité régionale hausse des prix des phosphates pourraient influer sur l’activité économique (encadré 2). et la balance des paiements en faisant PERSPECTIVES À MOYEN TERME 5. La reprise économique mondiale la stabilité macroéconomique se maintienne et en 2010 a, dans une certaine mesure, que les réformes structurelles prévues soient soutenu la croissance du Maroc, mais de mises en œuvre. À cette fin, les autorités nouveaux risques sont apparus en 2011. Le entendent ramener le déficit budgétaire à ralentissement de la croissance dans plusieurs moyen terme à environ 3 % du PIB, ce qui pays de la zone euro, principal partenaire devrait faire baisser la dette publique à environ commercial du Maroc, pourrait peser sur 50 % du PIB à moyen terme. Cela devrait l’activité économique et assombrir les ralentir le rythme des importations, en perspectives à moyen terme du pays. En outre, particulier de produits énergétiques et de la persistance des cours élevés des produits biens de consommation, ce qui pourrait aider primaires, le contexte régional et l’instabilité à ramener le déficit extérieur courant à environ financière mondiale font planer des 2½ % du PIB et à dette extérieure en dessous incertitudes sur les perspectives économiques de 23 % du PIB à l’horizon 2016. du pays. 6. Le Maroc devrait continuer à afficher de solides résultats économiques. Malgré les progrès sur le plan de la productivité, la croissance devrait rester autour de 4½-5 % en 2012 en raison des effets du rééquilibrage budgétaire sur la demande intérieure. À moyen terme, la croissance pourrait atteindre 6 %. Il faudra pour cela que 6 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
  • 8. MAROC RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV ENTRETIENS SUR LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE A. Maintien de la viabilité budgétaire dans le contexte des défis sociaux et politiques 7. Au cours de l’exercice 2011 et à la 8. En même temps, les autorités ont suite de troubles à l’intérieur du pays, les pris d’importantes mesures compensatoires autorités ont accru les dépenses publiques qui aideront à contenir le déficit budgétaire dans certains domaines. Pour maintenir au autour de 5,7 % du PIB. Les efforts ont été même niveau les prix de certains produits intensifiés du côté des recettes et la alimentaires et de l’énergie alors que les cours perception de recettes plus élevées que prévu internationaux des produits primaires sont en au budget pendant le premier semestre hausse, les autorités devront avoir recours à de 2011 — essentiellement sous forme des subventions représentant environ 5½ % d’impôts indirects — devrait se poursuivre au du PIB en 2011, taux très supérieur au taux second semestre. Cela devrait se traduire par estimatif de 2,1 % du PIB sur lequel se fonde le une amélioration de 1 % du PIB des recettes budget 2011. De plus, tous les salaires de la par rapport au budget 2011. Malgré la mise en fonction publique ont été relevés du montant œuvre de la troisième phase de la réforme de modique d’environ 75 dollars EU, ce qui l’impôt sur le revenu, notamment en ce qui devrait accroître la masse salariale de 0,2 % du concerne le relèvement du seuil d’imposition, PIB et la porter à 10,7 % du PIB en 2011. les tranches d’imposition et la baisse des taux L’augmentation salariale avait été d’imposition, on s’attend maintenant à ce que partiellement intégrée dans le budget 2011, ce les efforts accrus du côté des recettes laissent qui explique que cette mesure n’ait qu’un pratiquement inchangé, à 25 % du PIB, le impact additionnel limité sur les résultats niveau des recettes totales par rapport à 2010. de 2011. D’autres mesures décidées par les En ce qui concerne les dépenses, toutes les autorités, telles que l’accélération des entités budgétaires ont été invitées à promotions dans la fonction publique et une économiser 10 % des enveloppes allouées revalorisation du salaire minimum, ne pour plusieurs postes de dépenses courantes devraient pas influer négativement sur les non essentielles. En outre, les transferts prévus résultats budgétaires de 2011. Le relèvement au budget en faveur de plusieurs entités général de la prestation de retraite minimum publiques qui ont un excédent de trésorerie pèsera sur le système de retraite obligatoire, seront réduits sans que cela ne nuise à leur qui pourrait à son tour avoir besoin de capacité de dépense. Ces deux mesures transferts publics non encore quantifiés au devraient permettre de réaliser des économies cours des années à venir. Globalement, ces d’un peu plus de 1 % du PIB par rapport au mesures devraient, d’après les projections, budget 2011. Le coût des élections prévues en accroître les dépenses de 2½ % du PIB par novembre sera absorbé par l’enveloppe rapport au budget 2011. budgétaire existante. Les services du FMI ont souligné qu’il n’existerait aucune marge pour accroître les dépenses au titre de FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 7
  • 9. RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV MAROC l’exercice 2011. Globalement, les mesures bénéficieront de la reprise économique et compensatoires du côté des recettes et des augmenteront leur contribution au budget. dépenses équivaudraient à 2 % du PIB, ce qui La mission a suggéré aux autorités de limite l’aggravation attendue du déficit revenir sur la réforme envisagée de la TVA budgétaire à 1½ % du PIB par rapport au — en ramenant le nombre de taux de budget 2011. quatre à deux — afin de maintenir les recettes à leur niveau actuel ou de les faire 9. Les autorités sont convenues que, augmenter. Ces réformes, entre autres, après avoir contenu l'expansion budgétaire permettraient de maintenir les recettes à en 2011, un plan solide de rééquilibrage des leur niveau actuel, voire de les accroître, finances publiques s'imposait pour 2012 et malgré la perte de recettes douanières à moyen terme pour garantir la viabilité engendrée par la poursuite de la budgétaire. Pour rééquilibrer les finances libéralisation des échanges commerciaux. publiques — c’est-à-dire réduire le déficit budgétaire de manière à maintenir la dette Contenir les dépenses. La réforme de la publique à un niveau viable — il conviendrait à fonction publique améliorerait l'efficacité la fois d’accroître les recettes et de contenir les des dépenses et aiderait aussi à ramener la dépenses. Conformément à l'article 77 de la masse salariale en dessous de 10 % du PIB, nouvelle constitution et du projet de loi conformément à l'objectif des autorités. En organique sur le budget, qui pose le principe outre, une réforme des subventions de la préservation de la stabilité budgétaire, énergétiques — visant à remplacer les les autorités ont l'intention de ramener le subventions universelles par des transferts déficit à environ 3 % du PIB à moyen terme. ciblés — est envisagée. Une réforme de Cela serait compatible avec l'évolution cette nature pourrait grandement réduire progressive du ratio dette/PIB vers un niveau la charge que ces subventions font peser d'environ 50 % (tableau 9). En l'absence sur le budget et éliminer la vulnérabilité d'actions correctrices, le déficit budgétaire des finances publiques à l'égard des pourrait atteindre 6½–7½ % du PIB, auquel marchés mondiaux tout en rationalisant la cas la dette publique continuera de s'accroître consommation. Les autorités ont insisté sur (encadré 3). le fait que toute réforme des subventions serait politiquement difficile. La mission a 10. Pour opérer cet ajustement souligné que pour mener à bien la réforme budgétaire, les autorités ont l'intention de des subventions, il faudra vaincre la reprendre en l’accélérant la mise en œuvre résistance du public et de la classe des réformes suivantes : politique grâce à un ciblage adéquat ainsi qu’à une stratégie de communication bien Accroître les recettes. Les autorités ont conçue et bien appliquée. Étant donné que l’intention d'intensifier leurs efforts de les réformes prennent du temps, un mobilisation des recettes : (i) en élargissant mécanisme permettant l’ajustement la base d'imposition et (ii) en améliorant progressif des prix pourrait être institué à l'administration des recettes. Les recettes titre temporaire pendant la mise en place non fiscales devraient aussi s'améliorer d'une réforme plus globale. dans la mesure où les entreprises d'État 8 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
  • 10. MAROC RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV Rehausser l'efficacité des dépenses. Les réserves en 2014. Les deux autres autorités ont aussi l'intention de rendre principaux régimes de retraites l'investissement public plus efficace en obligatoires auront un peu plus de temps améliorant le processus de sélection des devant eux, mais ils finiront par se projets et en laissant davantage de place à retrouver dans une situation où les l'investissement privé, notamment dans les prestations dépasseront les cotisations. infrastructures. Ajouté à la réforme des Une commission technique a proposé une subventions, cela dégagerait de quoi réforme en deux temps : premièrement, réaliser des dépenses sociales qui une réforme des paramètres, notamment porteraient sur l’accès universel aux une augmentation progressive de l’âge de services de santé et à l’éducation1. La la retraite et des cotisations, avec une mission a fait observer que la participation révision du salaire de base utilisé pour du secteur privé aux investissements calculer la retraite, donnerait aux fonds de publics — par exemple dans le cadre de pensions quelques années partenariats public-privé (PPP) — nécessite supplémentaires de viabilité financière. un cadre juridique et institutionnel solide Deuxièmement, une réforme globale visant de manière à permettre une gestion à élargir la couverture du système de adéquate des risques budgétaires que retraite2 et à mettre en place un système à comportent les arrangements de cette plusieurs piliers, avec une retraite de base nature. Les autorités ont l’intention de reposant sur un régime par répartition, un mettre en place un cadre en se fondant sur régime obligatoire et un régime facultatif l’expérience des premiers projets à venir. par capitalisation intégrale2. La mission a Compte tenu du manque d’expérience des souligné que, hormis la retraite de base, PPP dans l’administration publique, cette tous les régimes devaient être conçus de approche pourrait être risquée si les manière à être entièrement capitalisés premiers projets ont de lourdes pour en assurer la viabilité future. implications budgétaires, comme cela pourrait être le cas s’ils comportent des engagements conditionnels. Garantir la viabilité du système public de retraite obligatoire. D’après les dernières projections actuarielles, les régimes publics de retraite obligatoires devront bientôt entamer leur capital pour financer les prestations de retraite. La Caisse marocaine des retraites, qui gère les retraites des fonctionnaires et des militaires, commencera à entamer ses 1 2 Des statistiques descriptives des indicateurs sociaux Selon l’OIT, 26 % seulement de la population active figurent au graphique 6 et au tableau 7. sont actuellement couverts par le régime de retraite. FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 9
  • 11. RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV MAROC B. Cadre de politique monétaire en transition 11. La politique monétaire a maintenu pour contrer les risques de liquidité dans le l’inflation à des niveaux conformes aux contexte actuel de resserrement des liquidités. objectifs fixés par la Bank Al-Maghrib (BAM). La BAM évalue les risques d’inflation 13. Les autorités envisagent d’adopter à en se fondant sur de multiples critères et terme un système de ciblage plus formel de cherche à influer sur le taux d’intérêt à un jour l’inflation et, en parallèle, un taux de (cible opérationnelle) pour contrer les risques change plus souple. Les services du FMI inflationnistes tout en maintenant le taux de considèrent que la BAM possède change fixe et un contrôle partiel des l’indépendance, les compétences, les mouvements de capitaux. L’inflation sous- ressources techniques, la panoplie jacente est restée inférieure à 2 % depuis le d’instruments et le niveau de réserves de début de 2009 et la hausse des prix change dont elle a besoin pour passer à un internationaux de certains produits n’a pas été système de ciblage de l’inflation et à un taux répercutée, ce qui a aussi contribué à de change plus souple. La gestion des risques maintenir basse l’inflation globale. par le biais de la supervision bancaire est efficace et les engagements en devises sont 12. La gestion efficiente des liquidités peu élevés. Les services du FMI estiment qu’un par la BAM a aidé à maintenir le taux taux de change plus souple réduirait le besoin d’intérêt à un jour proche de son niveau de de modifier fréquemment le coefficient de référence. La BAM a ciblé assez précisément réserves obligatoires et éliminerait l’obligation les besoins de liquidités des banques pour de compenser les flux de capitaux auxquels maintenir le taux d’intérêt à un jour proche de peut donner lieu, dans un régime de change son niveau de référence, qui est fixé à 3,25 % fixe, une modification de la politique de taux depuis mars 2009. Face à la baisse prononcée d’intérêt. Les autorités ont toutefois souligné des liquidités systémiques consécutive à la — et les services du FMI partagent leur point diminution des réserves officielles, la BAM a de vue — que le moment pour agir dans ce abaissé en cinq étapes le coefficient de sens doit être bien choisi, car le passage à un réserves de 16½ % à 6 % et retiré le 21 taux de change souple suppose que des avril 2011 les comptes d'épargne sur livret de mesures soient adoptées pour assurer la l’assiette des réserves afin d’alléger les viabilité budgétaire, en particulier la réforme pressions sur le marché interbancaire. du système de subventions universelles, et Cependant, la position de liquidité structurelle pour éviter de compromettre la stabilité des banques s’étant fortement dégradée, la financière. À court terme, il serait possible de BAM a aussi dû porter ses refinancements à développer davantage le marché des changes 5 % des dépôts bancaires fin juillet 2011. Les en faisant passer la marge de la banque services du FMI considèrent que les possibilités centrale de 0,6 % à au moins 2 % (la norme du sont désormais limitées de réduire encore le FMI pour les régimes classiques de change coefficient de réserves, car les autorités fixe) afin d’encourager le développement des doivent veiller à ce que les banques gardent transactions de change entre banques. suffisamment de réserves à la banque centrale 10 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
  • 12. MAROC RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV 14. Un taux de change plus souple réel s’est déprécié d’environ 4 % en 2010 — les rehausserait aussi la compétitivité. D’après services du FMI pensent que l’évolution l’analyse par les services du FMI du taux de tendancielle du compte extérieur courant change réel du Maroc, qui est fondée sur les depuis 2007 pourrait indiquer une certaine trois méthodologies du Groupe consultatif sur érosion de la compétitivité extérieure de les taux de change (CGER), l’écart par rapport l’économie marocaine (graphique 5). Les au taux d’équilibre varie considérablement services du FMI estiment que l’amélioration de selon la méthodologie employée, puisqu’il va la compétitivité, moyennant d’ambitieuses de –8 % à 23 %. Il convient donc d’interpréter réformes structurelles et le passage à terme à les résultats avec prudence. Cependant — et un régime de change plus souple, demeure malgré le fait que le taux de change effectif une priorité importante. C. Mobilisation de ressources et amélioration de la gestion des actifs et passifs — les défis auxquels sont confrontées les banques après une période de surabondance de liquidités 15. Le secteur financier du Maroc s'est étrangères, repose essentiellement sur les considérablement développé, mais il aurait dépôts en dirhams des Marocains, tandis que besoin de ressources additionnelles pour le financement de gros en devises et les soutenir le développement financier et une besoins de refinancement extérieurs sont croissance adéquate du crédit. Le secteur limités, ce qui réduit le risque lié aux difficultés bancaire a aujourd’hui une taille importante, que connaît le marché monétaire de la zone puisqu'il représente plus de 110 % du PIB, et il euro. est soutenu par les dépôts de Marocains résidant à l'étranger et la constitution de 16. La politique de renforcement des réseaux bancaires en Afrique par les banques fonds propres de base a généralement marocaines. La bourse de Casablanca est l'une porté ses fruits, mais les efforts doivent être des plus capitalisées et diversifiées, en termes poursuivis pour accroître encore le capital de secteurs, en Afrique. Les autorités ont de certains établissements. Le ratio de publié le statut de «Casablanca Finance City» solvabilité du système a atteint 12,3 % en décembre 2010 et nommé le «Moroccan fins 2010, contre 11,8 % en 2009, et les Financial Board», entité chargée de piloter la créances douteuses ont diminué régulièrement promotion de Casablanca en tant que place pour s'établir à 4,8 % du total des crédits financière internationale (et régionale). Les en 2010, contre 6,1 % en 2008 (tableau 6). Cela autorités ont pris des mesures pour dit, la qualité du crédit semble s’être quelque encourager la bancarisation et l’épargne afin peu détériorée depuis 2009, comme le de soutenir la mobilisation des dépôts suggère l'augmentation du coût du risque bancaires, qui a ralenti, et de développer les en 2009–10 et la légère hausse de la marchés de manière à faciliter la gestion des proportion de créances douteuses pendant les actifs et passifs des banques, dont les taux cinq premiers mois de 2011. Le renforcement d’emploi dépassent 100% en moyenne des fonds propres de base sera poursuivi, en (encadré 4). Le financement des banques particulier pour les établissements qui n’ont marocaines, y compris pour leurs filiales pas atteint le seuil de 9% des risques fixé FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 11
  • 13. RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV MAROC comme cible par la BAM. Bien que la liés à leurs engagements relativement élevés solvabilité des banques semble solide au par rapport aux fonds propres de base regard des normes internationales, les services (tableau 6) et aux filiales des banques du FMI estiment que la BAM devrait continuer marocaines à l’étranger. à encourager les banques à renforcer leurs fonds propres de base (fonds propres ordinaires et réserves) en raison des risques D. Réformes sociales et structurelles 17. Les autorités poursuivent leurs essentielle. La réforme du Code du travail efforts pour mettre en œuvre un en 2004 a introduit davantage de flexibilité à programme ambitieux de réformes cet égard ainsi qu'une meilleure structurelles afin de rehausser la réglementation, notamment en ce qui compétitivité de l'économie. Les résultats concerne le temps de travail, le droit de grève économiques favorables de ces dix dernières ainsi que la représentation syndicale et les années sont largement attribuables aux négociations collectives. Cependant, de réformes menées dans les secteurs nouvelles réformes visant à réduire les salaires économiques clé (comme le secteur financier minimums et les coûts d'embauche sont et les entreprises publiques), et aux efforts indispensables pour faire baisser le chômage déployés pour améliorer le climat des affaires, des jeunes (cf. document sur les questions lequel nécessite encore des améliorations. générales — Selected Issues Paper — consacré Dans ce contexte, les autorités ont institué un à l’emploi). comité chargé d’accroître la capacité du climat des affaires à attirer durablement l’IDE 19. Malgré l'amélioration sensible du (encadré 5). niveau de vie, plusieurs défis demeurent sur le plan social. Les autorités ont poursuivi les 18. Le chômage a considérablement politiques sociales qui ont aidé à faire reculer diminué ces dernières années, mais il reste le taux de pauvreté de 7½ % entre 1994 élevé, surtout parmi les jeunes. Le chômage et 2008, tout en améliorant les indicateurs est passé de 13,4 % en 2000 à 9,1 % en 2009 sociaux (tableau 7). Pourtant, certaines (tableau 7), mais cette tendance s'est couches de la population demeurent interrompue en 2009 sous l'effet de la crise socialement et économiquement défavorisées. mondiale. Le chômage demeure un Les indicateurs de santé — surtout pour les phénomène urbain. Le niveau d'éducation femmes et les enfants — sont inférieurs à la moyen des chômeurs est plus élevé que pour normale, l’incidence de la mortalité étant l'ensemble de la population active, signe des particulièrement élevée. Le taux difficultés que les diplômés de l'enseignement d'alphabétisation demeure faible par rapport à secondaire et supérieur éprouvent à trouver un d'autres pays à revenus comparables. En outre, emploi. En outre, le chômage des jeunes reste bien que l'accès à l'éducation primaire soit particulièrement élevé et s'est révélé plus universel, deux tiers seulement des enfants de difficile à résorber. Dans ce contexte, les six à onze ans achèvent le cycle primaire. réformes visant à accroître la flexibilité du L’Initiative nationale pour le développement marché du travail revêtent une importance humain couvrant la période 2011–15, 12 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
  • 14. MAROC RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV l’extension récente de la couverture médicale rendre le pays plus attrayant pour l’IDE. aux populations défavorisées et le processus Cependant, la libéralisation du commerce dans de régionalisation sont autant d’initiatives qui le cadre des accords euro-méditerranéens ont été mises en place pour lutter contre ces d'association doit encore être renforcée dans problèmes. la mesure où elle est encore incomplète puisque de nombreux obstacles continuent 20. À moyen terme, le Maroc pourrait d’entraver l’accès au marché européen, en aussi bénéficier politiquement et particulier dans le secteur agricole et celui des économiquement du «statut avancé» qu'il a services. obtenu de l'UE et qui pourrait faciliter l'accès au marché du travail européen et ÉVALUATION PAR LES SERVICES DU FMI 21. Le Maroc affiche de très bons au système de subventions en place, qui est résultats économiques, mais il doit encore coûteux, très inefficace et inéquitable puisqu'il affronter d’importants défis. Au cours de la ne permet pas d'aider efficacement les décennie écoulée, le Maroc a connu une couches les plus défavorisées de la population. croissance soutenue, grâce à sa politique Un système de subventions bien ciblé serait macroéconomique prudente et aux réformes moins coûteux et aiderait davantage les structurelles qu’il a menées à bien. Ces populations pauvres. Étant donné que, compte résultats l’ont aidé à parvenir à une situation tenu de la hausse des prix des produits de budgétaire solide tout en réduisant la dette base et des demandes sociales croissantes, les publique. Cependant, la productivité et le pressions à la hausse des dépenses vont climat des affaires doivent encore être probablement perdurer, il est essentiel de améliorés de manière à renforcer le rôle du redéployer les dépenses pour assurer la secteur privé en tant que moteur d'une viabilité à moyen terme des finances croissance durable à long terme. Le chômage publiques. Les augmentations de salaires demeure élevé, en particulier parmi les jeunes, devraient suivre l'évolution de la productivité d'où la nécessité d'accélérer les réformes et les subventions universelles devraient être structurelles. remplacées par des transferts ciblés, ce qui permettrait d'accroître l'efficacité des 22. Pour assurer la viabilité des finances dépenses sociales et de libérer ainsi davantage publiques à moyen terme, il sera de ressources pour la protection sociale et les indispensable de contenir les dépenses dépenses de santé et d'éducation. Ces publiques, au moyen en particulier d’une réformes pourraient être politiquement réforme du système de subventions difficiles à mettre en œuvre, mais les services généralisées. L'augmentation des subventions du FMI encouragent vivement les autorités à et des salaires de la fonction publique en poursuivre leurs efforts pour mener à bien les réponse aux demandes sociales mettra à mal réformes prévues, y compris, en cas de retards, l'équilibre des finances publiques à moyen la mise en place d'un mécanisme provisoire terme. La détérioration de la situation d'ajustement progressif des prix en attendant budgétaire sera imputable pour une large part une réforme plus globale. En outre, les FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 13
  • 15. RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV MAROC autorités devraient continuer à intensifier la publiques et la stabilité financière à moyen mobilisation des recettes en élargissant la base terme, d’où la nécessité d’adopter sans tarder d'imposition et en améliorant l'administration ces mesures d’accompagnement. des impôts. La mobilisation de recettes additionnelles pourrait permettre d’adopter un 25. Le secteur financier s'est profil d’assainissement plus ambitieux pour considérablement développé, mais son ramener la dette en dessous de 50 % du PIB expansion future dépendra de sa capacité à ou, le cas échéant, compenser la mise en mobiliser l'épargne intérieure. Compte tenu œuvre plus lente que prévu des réformes en de la baisse des flux extérieurs et de matière de dépenses. À cet égard, il l’augmentation des besoins de financement de conviendrait que la réforme prévue de la TVA l'État, une mobilisation efficace des ressources soit conçue de manière à assurer la stabilité, intérieures sera indispensable pour assurer le voire une augmentation, des recettes. développement du secteur financier et une croissance appropriée du crédit. Les services 23. Les autorités devraient améliorer du FMI appuient les efforts que déploient les l'efficacité et la qualité des dépenses de autorités pour améliorer l'intermédiation manière à ce que les dépenses sociales financière et mobiliser une plus grande soient suffisantes et bien ciblées. Pour proportion de l'épargne en vue assurer la viabilité à moyen terme, les autorités d’approvisionner le secteur financier en visent à améliorer l'efficacité des projets ressources. Dans un contexte de resserrement d'investissements publics en mettant au point des liquidités, les autorités devraient veiller à de meilleures procédures de sélection des ce que le financement intérieur du déficit projets et en permettant une plus large public n’ait pas un effet d’éviction et ne participation du secteur privé. En outre, elles réduise pas encore le crédit au secteur privé. envisagent aussi de réformer le système de En outre, les autorités pourraient encourager retraites public pour en assurer la viabilité davantage les banques à renforcer leurs fonds financière à long terme. Les services du FMI propres de base afin d’être mieux en mesure estiment que ces mesures aideraient à de résister aux chocs. redéployer les dépenses au profit de secteurs prioritaires, tels que l'éducation et la santé. 26. Il est nécessaire d'accélérer les réformes structurelles pour stimuler la 24. L'adoption à terme d'un taux de croissance potentielle et améliorer les change souple renforcerait le cadre de la indicateurs sociaux. Le Maroc a accompli des politique monétaire de la BAM. Les services progrès sensibles en ce qui concerne la du FMI estiment aussi qu’un taux de change gouvernance et son attractivité pour les souple faciliterait la conduite d'une politique investissements directs étrangers. Cependant, de taux d’intérêt plus active conforme au cadre des efforts supplémentaires s'imposent pour de la politique monétaire de la BAM. Comme renforcer la gouvernance, le climat des affaires les autorités, les services du FMI pensent que et l'intégration commerciale avec les le moment doit être bien choisi et coordonné partenaires européens afin de continuer à avec d'autres politiques macroéconomiques et attirer l'IDE et de rehausser le capital humain. les mesures préparatoires nécessaires, de À cet égard, les services du FMI estiment que manière à préserver la viabilité des finances la réforme constitutionnelle récente et la 14 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
  • 16. MAROC RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV création du Comité national sur sont indispensables pour faire baisser le l’environnement des affaires devraient chômage des jeunes. promouvoir une croissance solidaire. En outre, de nouvelles réformes visant à réduire les 27. Il est proposé que les prochaines salaires minimums et les coûts d'embauche consultations au titre de l'article IV se déroulent selon le cycle habituel de 12 mois. FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 15
  • 17. RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV MAROC Encadré 1. L'investissement pourrait-il stimuler davantage la croissance? Bien que, en proportion du PIB, l'investissement ait nettement progressé au Maroc ces dix dernières 6,0 années, cela ne s'est pas traduit par une croissance Croissance du PIB réel et investissement réel/PIB réel (en pourcentage, moyenne pour 1999-2010) économique plus forte. En effet, alors que, 5,5 Corée entre 1999 et 2010 le taux d'investissement du Égypte Maroc se soit classé deuxième parmi les pays de Philippines Croissance du PIB réel 5,0 Thaïlande l’échantillon considéré ici, le taux de croissance du Tunisie Roumanie 4,5 pays est relativement plus faible1. Ce décalage tient Turquie Maroc peut-être en partie à la qualité et à l'efficacité des 4,0 Af rique du Sud Chili projets d'investissement. 3,5 Bien que l'efficacité de l'investissement, mesurée par 3,0 le coefficient marginal de capital (ICOR)2 ait diminué 15 17 19 21 23 25 27 29 31 Investissement réel/PIB réel au Maroc entre 2005 et 2010, elle reste relativement Sources : Perspectives de l'économie mondiale; et calculs des services du FMI. élevée par rapport aux autres pays de l’échantillon, ce qui révèle l’existence de facteurs d’inefficacité 16 dans le processus de production. Si l'analyse de 14 Coefficient marginal de capital de certains pays (Moyennes) l’ICOR est utile pour mettre en lumière les facteurs 12 d'inefficacité économique qui freinent la croissance 10 1999-2004 2005-2010 effective, elle ne renseigne guère sur le potentiel de 8 croissance du Maroc. En particulier, la théorie 6 moderne de la croissance met l'accent sur les 4 «avantages du retard de développement»3. 2 Autrement dit, plus un pays est éloigné des 0 dernières avancées technologiques mondiales, plus il -2 se développera rapidement, mais à condition qu’il se -4 soit d’abord doté des institutions et des politiques -6 de nature à faciliter le rattrapage. À cet égard, le Maroc n’a pas utilisé à plein son avantage potentiel, car il doit encore mettre en œuvre des réformes structurelles indispensables. L'ouverture économique, l'amélioration de la qualité institutionnelle et le renforcement du capital humain sont autant de facteurs essentiels pour permettre cette adaptation ou ce rattrapage technologique. _________________________ 1 Toutes les données relatives à 2009, qui faussaient les résultats en raison de la crise, ont été exclues de la moyenne. 2 Le coefficient marginal de capital (ICOR, ou incremental capital-output ratio) est l’investissement annuel divisé par l’augmentation annuel du PIB. 3 Aghion, Philippe et Peter Howitt, «Appropriate Growth Policy: A Unifying Framework», Journal of the European Economic Association 4 (Avril-mai 2006) : 269-314. 16 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
  • 18. MAROC RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV Encadré 2. La contribution de l’OCP à l’économie marocaine L’Office chérifien des phosphates (Groupe OCP) est Le secteur des phosphates est un des principaux la plus grande entreprise marocaine et ses activités moteurs de l'économie du pays, employant plus de recouvrent l'ensemble de la chaîne de valeur, de 18 000 personnes et représentant, en valeur, près l'extraction de la roche de phosphate à la d’un quart des exportations totales et environ 3,5 % transformation chimique en acide phosphorique et du PIB. en engrais. Disposant des plus grandes réserves de phosphate du monde, qui sont situées Ces dernières années, l'OCP a créé plusieurs essentiellement dans le bassin de Khouribga au coentreprises de transformation au Maroc et à centre du pays, l’OCP est le premier exportateur de l'étranger, dans le cadre de partenariats avec le roche de phosphate et d'acide phosphorique au Brésil, la Belgique, l'Allemagne, l'Inde et le Pakistan. monde et l'un des principaux exportateurs d'engrais À moyen terme, l’OCP envisage de porter sa capacité à base de phosphate. de production de roche de phosphate à 50 millions de tonnes et de développer en aval ses activités de production d'engrais au moyen de partenariats stratégiques ciblés. Répartition des exportations (2009) Phospate sous toutes ses formes Roche de phospate Acide phosphorique USA Asie de Autres Autres 18% Asie de l'Ouest Autres Égypte 15% 9% Autres l'Ouest 9% 33% 9% Afrique 33% USA 30% Russie 9% Maroc 25% 12% Chine 11% Europe Maroc Maroc 13% 31% 43% Total mondial = 19,4 millions de tonnes Total mondial = 1,84 millions de tonnes Total mondial = 4,3 millions de tonnes FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 17
  • 19. RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV MAROC Encadré 3. Scénario de dégradation des finances publiques : principaux indicateurs macroéconomiques L'autre scénario présente les perspectives à moyen De plus, si rien n'est fait pour élargir la base de terme dans le cas où les réformes prévues des recettes, les recettes publiques devraient rester à dépenses publiques ne seraient pas mises en œuvre leur niveau actuel, c'est-à-dire autour de 25 % du et où aucun effort supplémentaire ne serait consenti PIB. Dans ces conditions, le déficit budgétaire du côté des recettes. En pareil cas, le rééquilibrage pourrait atteindre entre 6,5 % et 7,3 % du PIB à des finances publiques n'aurait pas lieu et les moyen terme. Dans ce scénario, la dette publique résultats économiques globaux seraient moins grimperait, à la fin de la période de projection, à plus favorables ; plus précisément, la croissance et la de 65 % du PIB, c'est-à-dire un niveau productivité seraient freinées à moyen terme et la considérablement plus élevé que le taux de 50 % du balance courante se dégraderait. PIB généralement considéré comme souhaitable pour un pays émergent. Dans ce scénario, la viabilité des finances publiques serait compromise puisque les déficits pourraient atteindre 7½ % du PIB. Si la masse salariale et les dépenses consacrées aux subventions alimentaires et énergétiques ne sont pas réduites au moyen des réformes envisagées, les dépenses publiques pourraient se maintenir autour de 32 % du PIB. Principaux indicateurs macroéconomiques : scénario de référence et autre scénario 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Scénario de référence Croissance de la production (pourcentage) 4,6 4,6 4,9 5,2 5,5 5,9 Inflation (fin de période, pourcentage) 2,0 2,7 2,6 2,6 2,6 2,6 Solde budgétaire (pourcentage du PIB) -5,7 -5,3 -4,7 -4,0 -3,5 -3,0 Recettes (pourcentage du PIB) 1/ 25,6 25,2 25,5 25,5 25,6 25,6 Dépenses (pourcentage du PIB) 31,3 30,5 30,2 29,6 29,1 28,6 Dette publique totale (pourcentage du PIB) 54,2 55,5 56,0 55,8 54,9 53,5 Solde extérieur courant (pourcentage du PIB) -5,2 -4,0 -3,5 -3,1 -2,7 -2,3 Réserves brutes (milliards de dollars EU) 2/ 23,4 23,6 23,9 24,8 26,3 28,6 Autre scénario Croissance de la production (pourcentage) 4,6 4,6 5,0 5,0 5,0 5,0 Inflation (fin de période, pourcentage) 2,0 2,5 2,5 2,5 2,5 2,5 Solde budgétaire (pourcentage du PIB) -5,7 -7,0 -7,3 -7,1 -6,8 -6,5 Recettes (pourcentage du PIB) 1/ 25,6 25,0 25,0 25,0 25,0 25,0 Dépenses (pourcentage du PIB) 31,3 32,0 32,3 32,1 31,8 31,5 Dette publique totale (pourcentage du PIB) 54,2 57,1 60,1 62,8 65,0 66,7 Solde extérieur courant (pourcentage du PIB) -5,2 -4,9 -4,6 -3,9 -3,6 -3,1 Réserves brutes (milliards de dollars EU) 2/ 23,4 22,8 21,7 21,3 21,5 22,5 Sources : estimations des services du FMI. 1/ Comprend les variations des soldes des autres comptes spéciaux du Trésor. 2/ A partir de 2009, les réserves incluent la nouvelle allocation de DTS. 18 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
  • 20. MAROC RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV Encadré 4. Gestion des actifs et des passifs des banques et défis de la mobilisation de ressources Après avoir pu facilement se procurer des ressources Accroissement de l’épargne. Le Ministère pendant des années, grâce à l'abondance de des finances a relevé le plafond des comptes liquidités générées par une balance des paiements d'épargne et, pour stimuler l'épargne, créé de solide et une croissance rapide du crédit, les nouveaux produits liés à l'achat de biens banques vont devoir adapter la manière dont elles immobiliers et d'actions et au financement de mobilisent des ressources et revoir leur stratégie de l'éducation. gestion des actifs et passifs pour éviter que le resserrement actuel des liquidités et le recours accru La gestion des actifs et passifs aux dépôts ne pèse sur leurs activités. Utilisation des ressources du marché. La Une meilleure mobilisation des ressources création d'un marché pour les certificats de dépôt (CD) aiderait les banques à diversifier Développement de l’intermédiation leurs ressources et à moins recourir aux dépôts. financière. Sous la supervision de la BAM, la Les grands déposants, tels que les entreprises, Banque postale, agréée en 2009, a commencé à ont converti une partie de leurs dépôts à terme déployer progressivement son plan d'entreprise en certificats de dépôt, ce qui présente en 2010 pour faire en sorte que les risques l'avantage pour les banques de stabiliser les soient pris en compte de façon adéquate. La échéances des dettes dans la mesure où les création de la Banque postale s'inscrivait dans le grands détenteurs de dépôts à terme ont cadre d'un prêt de la Banque mondiale à l’appui tendance à retirer leurs fonds avant l'échéance. des politiques de développement et sa La BAM a aussi inclus les CD dans les garanties conception s'inspire d'expériences pouvant être prises en compte pour ses internationales réussies. La Banque postale a opérations de refinancement, ce qui favorise la modernisé les services assurés auparavant par la liquidité du marché des CD et allonge les poste et offre maintenant une gamme plus large échéances de ces titres. de services de dépôt et de paiement qui devrait attirer de nouveaux clients encore délaissés par Titrisation des actifs des banques. Les les banques commerciales. D'autres mesures ont autorités ont permis aux banques d'émettre des été prises pour encourager le recours aux obligations hypothécaires pour remédier au services bancaires plutôt que les paiements en problème du décalage des échéances dans le espèces. De plus, la BAM a fait savoir aux bilan. Bien que n’importe quel type de créance banques commerciales qu’elles ne devraient pas puisse être titrisé, ce sont surtout les prêts compter excessivement sur ses facilités de hypothécaires qui le plus de chances de l’être. refinancement, mais plutôt redoubler d'efforts pour élargir leur base de dépôts. Globalement, Établir une courbe de rendement. Le Trésor les autorités visent un taux d'accès aux services a commencé à étalonner certaines échéances et financiers de 66 % d'ici à fin 2013. la BAM publie les taux de prise en pension pour différentes échéances afin de soutenir l’établissement d’une courbe de rendement. FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 19
  • 21. RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV MAROC Encadré 5. Attractivité pour l’IDE et climat des affaires Avant la crise mondiale, le Maroc attirait de plus en plus continuer à améliorer le climat des affaires, en particulier d'investissement direct étranger (IDE) : de 2003 à 2008, la pour les entrepreneurs locaux, afin de ramener le taux de croissance annuelle moyenne de l’IDE a été de 5,1 %, croissance de l'IDE à son niveau d'avant la crise. Le contre environ 3 % de 1999 à 2002. Le fait que l'IDE ait Rapport Doing Business 2001 plaçait le Maroc en 114ème été en augmentation jusqu'à une date récente s'explique position sur 183 pays pour le critère «Facilité de faire des par les nets progrès que le Maroc a accomplis dans affaires». l'amélioration des conditions d'investissement, notamment en renforçant la transparence et la Dans ce contexte, les autorités ont créé fin 2009 le prévisibilité des politiques et de la réglementation Comité national sur l’environnement des affaires, chargé régissant l'investissement, ainsi qu'en réduisant les délais de mener des réformes dans ce domaine, en partenariat et les frais administratifs. D’après l’indice OCDE des avec le secteur privé. En 2010, le plan d'action de ce restrictions réglementaires à l’IDE, le niveau moyen des comité comportait douze activités prioritaires visant à restrictions au Maroc est comparable à la médiane pour faciliter la réalisation des quatre objectifs suivants : les pays, membres de l'OCDE ou non, signataires de la i) rationaliser et renforcer la transparence des procédures Déclaration de l'OCDE sur l'investissement international administratives, ii) moderniser le droit commercial, et les entreprises multinationales. iii) améliorer le règlement des litiges commerciaux, et iv) améliorer la collaboration et la communication Comme l'indique la forte corrélation négative entre concernant les réformes. Le plan d'action 2011 fixe deux l'indice des restrictions réglementaires à l'IDE et la part grandes priorités : i) faciliter l'accès à la propriété de l'IDE par rapport au PIB, le niveau relativement faible foncière, et ii) dans le contexte du processus de des restrictions au Maroc a joué un rôle important régionalisation, harmoniser et réglementer les comme facteur d’attraction de l’IDE vers le pays. procédures administratives au niveau régional. Ces Cependant, il conviendrait de réformes devraient faciliter une plus grande diversification de l'économie, la création d'emplois et la réduction du chômage. Indice 2010 de restriction de l'IDE (o = moins de restrictions; 1 = plus de restrictions) 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0 Nouvelle-… République … Brésil Argentine Suède Pérou Mexique Slovénie Grèce Norvège Turquie Pologne Corée Inde Pays-Bas Finlande Irlande Médiane Autriche Australie Israël Chili France Russie Slovaquie Royaume-Uni Canada Chine Islande Portugal Belgique Hongrie Italie Roumanie Espagne Lettonie Égypte Danemark Japon Indonésie Maroc Lituanie Suisse Arabie saoudite Allemagne Afrique du Sud États-Unis Estonie source: OECD 8 8 Entrées nettes moyennes d'IDE (% du PIB) Entrées nettes moyennes d'IDE (% du PIB) 7 7 6 6 5 5 4 4 3 3 2 2 y = -0,0122x + 3,8194 y = -5,4089x + 3,8648 1 1 0 0 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0 50 100 150 Indice de restriction de l'IDE (de 0 à 1) Classement selon indicateur facilité de faire des affaires 20 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
  • 22. MAROC RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV Encadré 6. Subventions Des subventions sont accordées pour les produits La consommation de sucre par personne est énergétiques, à savoir le pétrole et le gaz butane, très élevée. Le prix du sucre est maintenu ainsi que pour le sucre et certaines variétés de farine. constant depuis 2006. La subvention à la farine de base est ciblée sur les populations pauvres. En 2011, plus de 85 % du total des Le volume subventionné est fixe et les produits dépenses de subventions devraient être subventionnés sont répartis selon des critères consacrés aux produits énergétiques. Les visant à orienter le produit essentiellement vers subventions au pétrole et aux gaz butane sont les plus pauvres. Depuis 2007, après un vaste calculées selon une formule fondée sur la mouvement de protestation, la farine servant à différence entre le prix de marché ajusté et le la production du pain ordinaire est aussi prix à la consommation fixé par décision subventionnée. politique. Les prix à la consommation ont été ajustés pour la dernière fois en 2008. Les subventions alimentaires sont moins coûteuses et mieux ciblées que les subventions Les subventions alimentaires ont été mises au pétrole et au gaz butane. Il est donc plus en place pour soutenir la consommation de urgent de réformer les secondes que les denrées alimentaires de base. premières. 45 000 40 000 Farine Sucre Énergie 35 000 30 000 25 000 20 000 15 000 10 000 5 000 0 2008 2009 2010 2011 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 21
  • 23. RAPPORT POUR LES CONSULTATIONS DE 2011 AU TITRE DE L’ARTICLE IV MAROC Graphique 1. Maroc : évolution réelle et extérieure La croissance hors agriculture s'est … mais en raison du repli de la accélérée sous l'ef f et de la reprise production agricole, la croissance dans la zone euro ... globale a ralenti. 11 35 Croissance hors agriculture du Maroc et Croissance du PIB réel (pourcentage) 9 croissance de la zone euro (pourcentage) 25 Agricole 7 Maroc Globale 15 5 3 Zone 5 euro 1 -5 -1 -15 -3 -5 -25 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Les importations augmentant plus ... et le tourisme et les envois de f onds des vite que les exportations ... émigrés restant globalement stables, ... 50 0 12 Balance commerciale Tourisme et envois de fonds 45 Exportations (% du PIB) (pourcentage du PIB) Importations (% du PIB) 10 Recettes du tourisme Envois de fonds 40 Commerce (% du PIB - axe de dr.) -5 35 8 30 -10 25 6 20 -15 4 15 10 -20 2 5 0 0 -25 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 … ce qui, avec le ralentissement de l'IDE … le compte extérieur courant est net, a entraîné une baisse des réserves resté déf icitaire, ... en mois d'importations de biens et de services non f acteurs, même si elles restent conf ortables. 4 10 Solde extérieur courant Entrées de capitaux et réserves 3 (pourcentage du PIB) 9 2 8 1 7 IDE net (% du PIB) 0 6 Décaissements (% du PIB) -1 5 Réserves, mois/BSNF -2 4 -3 3 -4 2 -5 1 -6 0 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Sources : autorités marocaines; et estimations des services du FMI. 22 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL