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Études économiques et financières




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                   PERSPECTIVES DE
               L’ÉCONOMIE MONDIALE
                              Octobre 2009

                          Soutenir la reprise




                  Fonds monétaire international
©2009 International Monetary Fund
             Édition française ©2009 Fonds monétaire international

                                  Édition anglaise
               Production : Division des services multimédias, TGS
               Couverture et conception artistique : Luisa Menjivar
                                  et Jorge Salazar
                            Composition : Julio Prego

                                 Édition française
                  Division française, Services linguistiques, TGS
                             Traduction : Marc Servais
                 Correction & PAO : Anne Rousseau et Van Tran



 EN UTILISANT LE CONTENU INTITULÉ «PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES
       MONDIALES : SOUTENIR LA REPRISE (OCTOBRE 2009)»,
             VOUS ACCEPTEZ LES RÈGLES CI-DESSOUS
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  Le présent contenu ne peut être republié, dans son ensemble ou en partie,
 sous aucune des formes suivantes : tableaux, applications analytiques, bases
  de données numériques, séries de profils économiques ou géographiques,
                   ou services de recherche et de conseil.

    Tout autre usage non autorisé ici exigera d’obtenir une licence du FMI.

                 Citation bibliographique recommandée :
    Fonds monétaire international, 2009, Perspectives de l’économie mondiale :
                 soutenir la reprise (Washington, octobre).




                      Les commandes doivent être adressées à :
                 International Monetary Fund, Publication Services
               700 19th Street, N.W., Washington, DC 20431 (U.S.A.)
             Téléphone : (202) 623-7430      Télécopie : (202) 623-7201
                  Messagerie électronique : publications@imf.org
                              www. imfbookstore.org
TABLE DES MATIÈRES



Hypothèses et conventions                                                                             v


Préface                                                                                             vii


Avant-propos conjoint pour les Perspectives de l’économie mondiale et le Rapport sur la stabilité
  financière dans le monde                                                                           viii


Résumé analytique                                                                                   xii


Chapitre 1. Perspectives et enjeux mondiaux                                                           1
     Fin de la récession mondiale                                                                    1
     Désendettement et faible croissance de l’emploi                                                 3
     La situation financière s’améliore, mais reste difficile                                          4
     Un secteur réel peu dynamique                                                                   7
     Le soutien des pouvoirs publics persiste, mais s’affaiblit                                     19
     Reprise en demi-teinte et vulnérabilité à une déflation modérée                                 31
     Au-delà de 2010 : comment l’économie mondiale va-t-elle se rééquilibrer?                       34
     Risques pesant sur la reprise                                                                  36
     Concilier les objectifs à court et à moyen terme                                               47
     Appendice 1.1. Marchés des produits de base : évolution et perspectives                        54
     Bibliographie                                                                                  69

Chapitre 2. Perspectives nationales et régionales                                                   71
     L’économie des États-Unis se stabilise avec l’accalmie de la crise                             71
     Asie : du rebond à la reprise?                                                                 75
     Europe : une reprise timide en perspective                                                     80
     Communauté des États indépendants : reprise difficile pour certains pays,
       gestion de crise pour d’autres                                                               85
     Autres pays avancés : sur la voie de la reprise                                                88
     Amérique latine et Caraïbes : politiques propices à la résilience                              89
     Renforcement des perspectives de croissance au Moyen-Orient                                    92
     Un regain d’élan en Afrique                                                                    95

Tableaux supplémentaires : principales projections macroéconomiques, par région                     99


Chapitre 3. Les enseignements à tirer des fluctuations des prix des actifs
  pour la politique monétaire
  Disponible sur le site Internet www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2009/02
     Les phases de contraction des prix des actifs à l’ère moderne


                                                                                                           iii
TABLE DES MATIÈRES




          Les schémas macroéconomiques ayant précédé la crise actuelle
          Le rôle de la politique monétaire
          Les pouvoirs publics doivent-ils réagir aux fluctuations des marchés d’actifs?
          Conclusions
          Appendice 3.1 Méthodes économétriques
          Appendice 3.2 Données de base
          Bibliographie

     Chapitre 4. Quel est l’ampleur des dégâts? La dynamique de la production à moyen terme
       après les crises financières
       Disponible sur le site Internet www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2009/02
          La production reprend-elle à moyen terme?
          Décompositions : pourquoi la production globale ne reprend pas après les crises bancaires?
          Quels sont les facteurs liés aux pertes de production à moyen terme?
          La situation qui précède les crises aide-t-elle à prévoir les pertes de production à moyen terme?
          Appendice 4.1 Sources de données et méthodologies
          Bibliographie

     Annexe : Examen des perspectives par le Conseil d’administration, septembre 2009
       Disponible sur le site Internet www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2009/02


     Appendice statistique
       Disponible sur le site Internet www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2009/02
          Hypothèses
          Modifications récentes
          Données et conventions
          Classification des pays
          Caractéristiques générales et composition des différents groupes de pays
          Liste des tableaux
            Production (tableaux A1–A4)
            Inflation (tableaux A5–A7)
            Politique financière (tableau A8)
            Commerce extérieur (tableau A9)
            Transactions courantes (tableaux A10–A12)
            Balance des paiements et financement extérieur (tableaux A13–A15)
            Flux de ressources (tableau A16)
            Scénario de référence à moyen terme (tableau A17)




iv
HYPOTHÈSES ET CONVENTIONS



   Les projections de la présente édition des Perspectives de l’économie mondiale reposent sur un certain
nombre d’hypothèses. On suppose que les taux de change effectifs réels resteront constants aux
niveaux moyens observés entre le 30 juillet et le 27 août 2009, et que les taux bilatéraux des monnaies
faisant partie du mécanisme de change européen II (MCE II) resteront constants en valeur nominale
par rapport à l’euro; que les politiques économiques nationales actuelles seront maintenues (en ce
qui concerne les hypothèses relatives aux politiques budgétaires et monétaires de certains pays, voir
l’encadré A1); que le cours moyen du baril de pétrole sera de 61,53 dollars le baril en 2009 et de
76,50 dollars le baril en 2010, et qu’il restera constant en valeur réelle à moyen terme; que le LIBOR
(taux offert à Londres sur les dépôts interbancaires à six mois en dollars) s’établira en moyenne à
1,2 % en 2009 et à 1,4 % en 2010; que le taux des dépôts interbancaires à trois mois en euros sera en
moyenne de 1,2 % en 2009 et de 1,6 % en 2010; que le taux des certificats de dépôt à six mois au Japon
se chiffrera en moyenne à 0,7 % en 2009 et à 0,6 % en 2010. Il s’agit évidemment d’hypothèses de
travail plutôt que de prévisions, et l’incertitude qui les entoure s’ajoute aux marges d’erreur inhérentes
à toute projection. Les estimations et projections sont fondées sur les statistiques disponibles pour la
période se terminant mi-septembre 2009.

  Les conventions suivantes sont utilisées dans la présente étude :
  ...   indique que les données ne sont pas disponibles ou pas pertinentes;
  –     entre des années ou des mois (par exemple, 2006–07 ou janvier–juin) indique la période cou-
        verte, de la première à la dernière année ou du premier au dernier mois indiqué inclusivement;
  /     entre les deux années (par exemple, 2006/07) indique un exercice budgétaire (financier).
  Par «billion», il faut entendre mille milliards.
  Par «points de base», on entend un centième de point (de pourcentage). Ainsi, 25 points de base
équivalent à ¼ de point (de pourcentage).
  Dans les graphiques et les tableaux, les zones mises en relief dénotent les projections des services du FMI.
  Si aucune source n’est indiquée dans les tableaux et graphiques, les données sont tirées de la base de
données des Perspectives de l’économie mondiale.
  Lorsque les pays ne sont pas classés par ordre alphabétique, ils le sont sur la base de la taille de
leur économie.
  Les chiffres ayant été arrondis, il se peut que les totaux ne correspondent pas exactement à la somme
de leurs composantes.
   Dans la présente étude, le terme «pays» ne se rapporte pas nécessairement à une entité territoriale
constituant un État au sens où l’entendent le droit et les usages internationaux. Il s’applique également
à un certain nombre d’entités territoriales qui ne sont pas des États, mais qui peuvent être considérées
comme des économies distinctes aux fins de l’analyse économique et de l’établissement des statistiques.




                                                                                                                 v
INFORMATIONS ET DONNÉES SUPPLÉMENTAIRES



        Le présent rapport sur les perspectives de l’économie mondiale peut être consulté en version inté-
     grale sur le site Internet du FMI, www.imf.org. On trouvera à la même adresse un ensemble d’infor-
     mations (extraites de la base de données) plus étoffé que celui contenu dans le rapport, sous forme
     de fichiers renfermant les séries le plus souvent demandées par les lecteurs. Ces fichiers peuvent être
     téléchargés et sont utilisables avec divers logiciels.
        Les demandes de renseignements sur le contenu des Perspectives de l’économie mondiale et de la base
     de données y afférentes doivent être adressées par courrier classique ou électronique ou par télécopie
     (le service ne peut répondre aux demandes de renseignements par téléphone) à :

                                         World Economic Studies Division
                                               Research Department
                                           International Monetary Fund
                                               700 19th Street, N.W.
                                          Washington, DC 20431, U.S.A.
                        Internet : www.imf.org/weoforum          Télécopie : (202) 623-6343




vi
PRÉFACE



   Les projections et l’analyse présentées dans les Perspectives de l’économie mondiale font partie intégrante
de la surveillance que le FMI exerce sur l’évolution et les politiques économiques des pays membres, les
marchés financiers internationaux et le système économique mondial. Le rapport sur les perspectives
et politiques économiques mondiales est l’aboutissement d’une étude interdépartementale exhaustive,
fondée pour l’essentiel sur les renseignements recueillis par les services du FMI dans le cadre de leurs
consultations avec les pays membres. Ces consultations sont menées en particulier par les départements
géographiques (le Département Afrique, le Département Asie et Pacifique, le Département Europe, le
Département Moyen-Orient et Asie centrale et le Département Hémisphère occidental)et divers dépar-
tements de soutien : le Département de la stratégie, des politiques et de l’évaluation, le Département
des marchés monétaires et de capitaux et le Département des finances publiques.
   L’analyse que présente le rapport sur les perspectives de l’économie mondiale est coordonnée par
le Département des études sous la direction générale d’Olivier Blanchard, Conseiller économique et
Directeur du Département des études. Les travaux sont dirigés par Jörg Decressin, Chef de division du
Département des études.
   Les principaux collaborateurs de la présente édition sont Abdul Abiad, Ravi Balakrishnan, Petya Koeva
Brooks, Stephan Danninger, Antonio Fatás, Prakash Kannan, Daniel Leigh, Pau Rabanal, Alasdair Scott,
Marco Terrones et Irina Tytell. Toh Kuan, Gavin Asdorian, Stephanie Denis, Angela Espiritu, Murad
Omoev, Andy Salazar, Min Kyu Song, Ercument Tulun et Jessie Yang étaient assistants à la recherche.
La base de données et les systèmes informatiques ont été gérés par Mahnaz Hemmati et Emory Oakes.
Jemille Colon, Tita Gunio, Shanti Karunaratne, Patricia Medina, and Sheila Tomilloso Igcasenza se sont
chargés du traitement de texte. Julio Prego s’est chargé de la partie graphisme. Ont également contribué
à cette édition Irena Asmundson, Kevin Cheng, Nese Erbil, Deniz Igan, Thomas Helbling, Armine
Khachatryan, Heejin Kim, Prakash Loungani, Shaun Roache, Jair Rodriguez, Marina Rousset et Mika
Saito. Charles Collyns et David Romer (du Département des études) ont fourni des conseils et des en-
couragements. Parmi les consultants extérieurs figuraient Jordi Galí. Linda Griffin Kean (du Département
des relations extérieures) a corrigé le manuscript anglais et coordonné la production de la publication.
Marc Servais (des Services linguistiques) a coordonné la production de l’édition française.
   Le présent rapport a bénéficié des commentaires et suggestions d’autres départements et des admi-
nistrateurs, qui l’ont examiné le 16 septembre 2009. Cependant, les projections et les évaluations sont
celles des services du FMI et ne doivent être attribuées ni aux administrateurs, ni aux autorités natio-
nales qu’ils représentent.




                                                                                                                 vii
2
                   AVANT-PROPOS CONJOINT POUR LES PERSPECTIVES
       CHAPTER
                   DE L’ÉCONOMIE MONDIALE ET LE RAPPORT
                   SUR LA STABILITÉ FINANCIÈRE DANS LE MONDE
                   FOREWORD



                 La reprise est amorcée : l’enjeu                     de leurs banques, auxquelles ils ont apporté une
                 consiste à la pérenniser                             aide sous forme de garanties et d’injections de
                                                                      liquidités. Le FMI a pour sa part fait appel à sa
                    L’économie mondiale a renoué avec la crois-
                                                                      capacité de prêt renforcée et à des programmes
                 sance, et la situation financière s’est sensible-
                                                                      plus souples pour aider les pays émergents et en
                 ment améliorée. Il faudra néanmoins quelque
                                                                      développement à affronter les risques associés à
                 temps avant que les perspectives de l’emploi ne
                                                                      la crise. Toutes ces mesures ont réduit l’incerti-
                 connaissent une véritable embellie.
                                                                      tude et accru la confiance.
                    Le redressement est généralement plus
                                                                         L’autosatisfaction n’est cependant pas de mise.
                 marqué dans les pays émergents et les pays en
                                                                      Malgré ces progrès, la reprise devrait être lente
                 développement, grâce à un regain d’activité en
                                                                      et, pendant quelque temps, ne sera probable-
                 Asie; de manière générale, les pays émergents
                                                                      ment pas assez forte pour résorber le chômage.
                 ont nettement mieux résisté aux turbulences
                                                                      La pauvreté pourrait en outre augmenter
                 financières que les crises antérieures ne le lais-
                                                                      sensiblement dans plusieurs pays en développe-
                 saient prévoir, ce qui résulte de l’amélioration     ment où, pour la première fois en dix ans, le PIB
                 des politiques économiques. Il n’en demeure          réel par habitant recule en 2009. Il se peut que
                 pas moins qu’un redémarrage plus général de          l’activité redémarre rapidement à court terme.
                 l’activité est maintenant observable, dans les       Néanmoins, les facteurs qui alimentent le re-
                 grands pays avancés notamment. La confiance           bond actuel sont en partie de nature provisoire,
                 des marchés financiers et l’appétit pour le risque    notamment les vastes plans de relance budgé-
                 ont rebondi, les banques ont levé des capitaux et    taire, l’aide des banques centrales aux marchés
                 les marchés du financement de gros ont rouvert,       du crédit et la reconstitution des stocks après la
                 et les risques se sont atténués sur les marchés      baisse considérable de la production et le dé-
                 émergents.                                           stockage. Tous vont perdre en intensité en 2010.
                    Ce redressement s’explique par l’action vigou-       La disponibilité limitée du crédit sera égale-
                 reuse des pouvoirs publics dans les pays avancés     ment un frein majeur à la reprise. Le désendet-
                 et émergents qui, associée aux mesures prises        tement des banques va peser sur l’offre de crédit
                 par le FMI à l’échelon international, a apaisé       bancaire pendant tout le reste de l’année 2009
                 les inquiétudes concernant un effondrement           et jusqu’en 2010 aux États-Unis et en Europe,
                 financier systémique, soutenu la demande, et          où cette offre est encore plus tributaire des
                 pour ainsi dire balayé les craintes d’une dépres-    banques. Grâce à des bénéfices plus élevés que
                 sion mondiale. Ces craintes avaient contribué à      prévu et à des opérations d’augmentation de
                 la plus forte baisse de l’activité et du commerce    capital, les bilans des banques se sont redressés,
                 mondiaux depuis la Seconde Guerre mondiale.          mais la dégradation persistante du crédit conti-
                 Les banques centrales ont rapidement riposté         nuera de peser sur eux. Selon notre analyse,
                 en opérant des réductions exceptionnellement         les banques américaines ont comptabilisé un
                 fortes de leurs taux d’intérêt et en prenant des     peu plus de la moitié des pertes liées à leurs
                 mesures non conventionnelles pour injecter           actifs douteux prévues jusqu’à la fin de 2010.
                 des liquidités et soutenir le crédit. Les pouvoirs   En Europe, la comptabilisation des pertes est
                 publics ont lancé des programmes de relance          moins avancée, en raison du décalage des cycles
                 budgétaire de grande envergure; ils ont procédé      économiques. Si les profits accrus des banques
                 à des tests de résistance pour évaluer la solidité   renforcent leurs fonds propres, ils ne devraient


viii
PRÉFACE




pas entièrement compenser leurs moins-values         risque de créer des interactions négatives entre
au cours des 18 prochains mois. Les bénéfices         l’activité réelle, la santé du secteur financier et
constants devraient en outre être inférieurs         la situation budgétaire. Il existe toutefois des
après la crise; la réforme des réglementations       raisons d’être optimistes. En particulier, suite
bancaires en cours devrait réduire les recettes      à la dissipation des craintes d’un effondrement
nettes et, en imposant aux banques des ratios de     de l’activité similaire à celui des années 30 et
fonds propres et de liquidité plus élevés, rehaus-   à la nette amélioration concomitante de l’état
ser le coût de l’auto-assurance. Les projections     d’esprit des opérateurs des marchés financiers,
pour les pays émergents supposent que les flux        une hausse plus forte que prévu de la consom-
de capitaux, qui ont considérablement diminué        mation et de l’investissement pourrait intervenir
au cours de l’année écoulée, se stabiliseront        prochainement.
ou progresseront modérément. La croissance
du crédit continuera de ralentir ou restera très
faible, ce qui freinera l’investissement, sauf en    Enjeux
Chine. Une contraction sensible du crédit est            Il est encore trop tôt pour que les pouvoirs
globalement improbable, sauf dans certains pays      publics assouplissent les mesures destinées à
émergents d’Europe et dans la Communauté des         assainir le secteur financier et à soutenir la
États indépendants.                                  demande par des politiques macroéconomiques
   En parallèle, la consommation et l’investisse-    expansionnistes. La difficulté consiste à mainte-
ment n’augmentent que lentement, freinés par         nir une aide à court terme sans fausser les inci-
le nécessaire redressement des bilans, l’excé-       tations et sans compromettre les bilans publics,
dent élevé des capacités et les contraintes de       ce qui aurait des conséquences dommageables
financement, et par la hausse du chômage, qui         à moyen terme. Les autorités doivent en outre
devrait atteindre plus de 10 % de la population      prendre des dispositions en vue de résoudre
active dans les pays avancés. La consommation        les principaux problèmes à moyen terme,
sera particulièrement anémique dans ces pays,        notamment procéder à la nécessaire réforme
surtout ceux qui ont connu une forte expansion       des systèmes financiers, stimuler la croissance
du crédit, une bulle immobilière et un déficit        potentielle et rééquilibrer la structure de la
courant important, comme les États-Unis et le        demande mondiale.
Royaume-Uni, et plusieurs autres pays euro-              Malgré des déficits déjà substantiels et une
péens (émergents surtout). Les consommateurs         dette publique croissante dans de nombreux
américains, en particulier, devraient porter leur    pays, il convient de maintenir la relance bud-
taux d’épargne à un niveau nettement supérieur       gétaire jusqu’à ce que la reprise s’affermisse,
à ce qu’il était avant la crise.                     voire l’amplifier ou la prolonger au-delà de la
   En conséquence, les Perspectives de l’économie    date prévue si les risques de révision à la baisse
mondiale prévoient qu’après s’être contractée        des perspectives de croissance se concrétisent.
d’environ 1 % en 2009, l’activité mondiale           L’efficacité de la politique budgétaire pour sou-
devrait progresser de quelque 3 % en 2010, soit      tenir la demande devrait néanmoins s’émousser
bien en deçà des taux enregistrés avant la crise.    si les investisseurs et contribuables ne se voient
   Les risques pesant sur la reprise demeurent       pas garantir une baisse des déficits et de l’endet-
préoccupants. Le plus grave est que la demande       tement à terme. Les pouvoirs publics devront
privée demeure atone dans les pays avancés.          probablement adopter des mesures vigoureuses
Dans ce cas, les pouvoirs publics seraient           pour limiter les dépenses; il leur faudra notam-
confrontés à un choix délicat : maintenir les        ment conduire des réformes des prestations
programmes de relance budgétaire, ce qui             sociales et s’engager à diminuer sensiblement les
engendrera un problème de viabilité de la            déficits lorsque la reprise sera bien ancrée. Des
dette, ou les supprimer progressivement, ce qui      cadres budgétaires plus solides, notamment des


                                                                                                          ix
PRÉFACE




    règles budgétaires adaptées et des mécanismes            velles opérations de recapitalisation et d’assai-
    d’application efficaces permettant de maîtriser           nissement des bilans des banques. À ce stade, les
    les pressions sur les dépenses lorsque la situation      progrès enregistrés dans ce domaine sont très
    sera rétablie, viendraient utilement renforcer la        fragmentaires. Les tests de résistance officiels
    crédibilité de ces promesses.                            sont des instruments utiles qui permettent de
       Pour les autorités monétaires, il s’agit essentiel-   mesurer la solidité des banques afin d’élaborer
    lement de définir à quel moment durcir leur poli-         des stratégies appropriées pour la recapitalisa-
    tique et comment alléger les bilans des grandes          tion et la restructuration des banques viables, et
    banques centrales. Les pays avancés et émergents         pour l’assainissement méthodique des établis-
    sont confrontés à des problèmes différents. Dans         sements non viables. Il convient en outre de
    les pays avancés, les banques centrales, à de            formuler clairement des stratégies de retrait
    rares exceptions près, peuvent se permettre de           des interventions publiques afin de guider les
    poursuivre une politique souple pendant une              marchés. Il faut mettre progressivement terme
    période prolongée parce qu’il est probable que           aux programmes, en faisant appel à des incita-
    l’inflation demeurera faible aussi longtemps que          tions de marché pour encourager un moindre
    les écarts de production resteront larges. Par           recours aux aides publiques. Il est par ailleurs
    ailleurs, les autorités monétaires devront tenir         indispensable que les nouvelles réglementations
    compte des répercussions du retrait progressif de        des fonds propres, les obligations de liquidité,
    l’impulsion budgétaire. Le cas échéant, il existe        les normes de provisionnement et de comp-
    des instruments qui permettent de commencer              tabilité soient clairement énoncées et, le cas
    à durcir la politique monétaire même quand les           échéant, qu’un accord soit conclu concernant les
    bilans gardent des proportions inhabituelles. Le         stratégies d’assainissement pour permettre aux
    rythme de l’allégement des bilans des banques            banques de décider du déploiement de leurs res-
    centrales dépend des progrès réalisés dans la            sources et de déterminer les segments d’activité
    normalisation des marchés et des types d’inter-          susceptibles d’être rentables à l’avenir.
    vention en place. Conjuguées à une politique                Le deuxième enjeu consiste à procéder à des
    de prix appropriée, les injections de liquidités à       réformes financières qui empêcheront le déclen-
    court terme prennent déjà fin naturellement à             chement d’une crise similaire par la suite. Pour
    mesure que s’améliore la situation du marché.            cela, une refonte des politiques prudentielles
    Néanmoins, il faudra peut-être bien plus de              s’impose, que ne doivent pas compromettre l’im-
    temps pour inverser l’accumulation d’actifs illi-        pression grandissante que le plus gros de la crise
    quides au bilan de certaines banques centrales.          est passé, la peur de perdre des avantages concur-
       La situation est plus diverse parmi les pays          rentiels nationaux et la crainte que les solutions
    émergents, mais le moment de mettre fin à l’ac-           optimales ne puissent être appliquées pour des
    compagnement monétaire viendra probablement              raisons techniques. Quatre points méritent une
    plus vite que dans les pays avancés. Dans certains       attention particulière. Il faut d’abord élargir
    pays, il sera peut-être nécessaire d’assouplir les       et assouplir le périmètre de réglementation de
    taux de change pour se prémunir contre les               manière à ce qu’il couvre toutes les institutions
    risques de nouvelles bulles des prix des actifs;         d’importance systémique, et définir en parallèle
    ainsi, le durcissement de la politique monétaire         des incitations visant à prévenir le renforcement
    pourra éviter d’importer des pays avancés une            ultérieur d’institutions actuellement jugées «trop
    politique d’aisance monétaire excessive.                 grandes ou trop connectées pour faire faillite».
       Dans le secteur financier, les autorités sont          Il convient ensuite d’amener les institutions
    confrontées à deux problèmes essentiels. Elles           financières à rehausser leur transparence, à
    doivent d’abord veiller à ce que les marchés et          diffuser davantage d’informations et à procéder
    les banques soient en mesure de soutenir la              à des réformes de leur gouvernance de manière à
    reprise économique, ce qui passe par de nou-             encourager l’exercice efficace d’une discipline de


x
PRÉFACE




marché. Troisièmement, les cadres macropruden-        ont généralement dégagé des déficits courants
tiels doivent inciter les banques à accroître leurs   et enregistré un effondrement des prix des
réserves, en procédant quand la conjoncture est       actifs (boursiers ou immobiliers). Pareillement,
bonne à des levées de capitaux et à des provision-    bon nombre des pays qui affichent des déficits
nements qui leur seront utiles dans les périodes      extérieurs devront s’appuyer davantage sur la
difficiles. Enfin, il faut renforcer la collabora-      demande extérieure, et moins sur la demande
tion et la coordination internationales afin de        intérieure. Pour cela, des réformes substantielles
remédier aux problèmes posés par les institutions     s’imposeront, dont beaucoup sont également
transnationales. À terme, il ne suffira pas, pour      nécessaires pour stimuler la production poten-
éviter les crises de cette nature, d’améliorer les    tielle, qui a fort souffert de la crise. Il s’agit pour
règles via le renforcement des réglementations; il    l’essentiel de remettre en état les systèmes finan-
conviendra également d’en assurer le respect par      ciers, d’améliorer le gouvernement d’entreprise
le biais d’une surveillance efficace; il faudra en     et l’intermédiation financière, de favoriser l’in-
outre que les institutions financières adoptent un     vestissement public et de réformer les dispositifs
comportement prudent, grâce à des procédures          de protection sociale.
adaptées de gestion interne des risques.                 S’agissant des politiques sociales, la montée
                                                      du chômage va poser dans de nombreux pays
                                                      avancés un problème crucial auquel il faudra
Rééquilibrage de la demande mondiale                  remédier par des programmes de soutien au
   Pour maintenir une reprise vigoureuse à            revenu et de reconversion des chômeurs, et par
moyen terme, un rééquilibrage de la structure         des mesures qui facilitent les ajustements sala-
de la demande mondiale s’impose également.            riaux face aux chocs. La crise a également porté
En particulier, de nombreux pays qui ont adopté       un coup dur aux programmes de lutte contre la
des stratégies de croissance tirée par les expor-     pauvreté de nombreux pays à faible revenu. Une
tations et ont dégagé des excédents courants          aide importante et soutenue des bailleurs de
devront compter davantage sur la demande inté-        fonds sera nécessaire pour préserver les progrès
rieure pour compenser une demande intérieure          cruciaux accomplis par ces pays pour stabiliser
probablement languissante dans les pays qui           leurs économies.


                               Olivier Blanchard      José Viñals
                              Conseiller économique   Conseiller financier




                                                                                                                xi
2
      CHAPTER

                     RÉSUMÉ ANALYTIQUE



                    Après une profonde récession mondiale, la crois-          retrouvent la confiance et les marchés du loge-
                sance économique s’est redressée : des interventions de       ment s’affermissent. Alors que les perspectives
                grande envergure des pouvoirs publics ont soutenu la          se sont améliorées, les cours des produits de
                demande et réduit l’incertitude et le risque systémique       base se sont redressés après les creux enregistrés
                sur les marchés financiers. La reprise devrait être lente,     plus tôt dans l’année, et le commerce mondial
                car les systèmes financiers restent déficients, il faudra       redémarre.
                s’affranchir progressivement de l’appui des pouvoirs             Ce redressement s’explique par l’action vigou-
                publics et, dans les pays où les prix des actifs se sont      reuse des pouvoirs publics dans les pays avancés
                effondrés, les ménages continueront de reconstituer leur      et de nombreux pays émergents, qui a soutenu la
                épargne tout en étant confrontés à un chômage élevé.          demande et presque éliminé les craintes d’une
                Il reste essentiel de remettre sur pied le secteur financier   dépression mondiale. Ces craintes ont contribué
                tout en poursuivant une politique macroéconomique             à la plus forte baisse de l’activité et du commerce
                de soutien jusqu’à ce que la reprise soit solidement          mondiaux depuis la Seconde Guerre mondiale.
                installée. Cependant, il faut se préparer à s’affranchir      Les banques centrales ont réagi rapidement
                de façon ordonnée des interventions extraordinaires.          en opérant des réductions exceptionnellement
                                                                              fortes de leurs taux d’intérêt et en prenant des
                                                                              mesures non conventionnelles pour injecter
                La récession mondiale prend fin, mais                          des liquidités et soutenir le crédit. Les pou-
                une reprise en demi-teinte s’annonce                          voirs publics ont engagé des programmes de
                   L’économie mondiale semble de nouveau en                   relance budgétaire de grande envergure, tout
                phase ascendante, portée par la bonne tenue                   en apportant leur soutien aux banques à l’aide
                des économies asiatiques et une stabilisation ou              de garanties et d’injections de capitaux. Toutes
                un redressement modeste ailleurs. Dans les pays               ces mesures ont réduit l’incertitude et accru la
                avancés, des interventions sans précédent des                 confiance, et la situation financière s’est ainsi
                pouvoirs publics ont stabilisé l’activité et même             améliorée, comme en témoignent de fortes re-
                conduit à une croissance modeste dans plusieurs               montées des cours sur de nombreux marchés
                pays. Le redressement est généralement plus                   et un redressement des flux de capitaux inter-
                marqué dans les pays émergents et les pays en                 nationaux. Cependant, la situation reste très
                développement, grâce à un regain d’activité en                difficile pour les emprunteurs de rang inférieur.
                Asie. Le rebond récent des cours des produits                 De manière plus générale, comme indiqué dans
                de base et les politiques économiques de soutien              l’édition d’octobre 2009 du Global Financial Sta-
                aident bon nombre de ces pays. Beaucoup de                    bility Report (GFSR), le risque d’un retournement
                pays émergents d’Europe et la Communauté des                  constitue une préoccupation importante sur les
                États indépendants ont été particulièrement tou-              marchés, et plusieurs indicateurs des tensions
                chés par la crise et sont généralement à la traîne            financières restent élevés.
                des autres pays.                                                 L’action des pouvoirs publics à l’origine du
                   La reprise est lente et l’activité reste large-            rebond actuel perdra progressivement de sa
                ment en deçà de son niveau d’avant la crise. La               vigueur, et les forces réelles et financières, bien
                croissance est tirée par une rebond de l’activité             qu’elles s’affermissent progressivement, demeu-
                manufacturière et une inversion du cycle des                  rent faibles. En particulier, l’impulsion budgé-
                stocks, et il semble que, progressivement, les ven-           taire s’atténuera et la reconstitution des stocks
                tes de détail se stabilisent, les consommateurs               perdra progressivement de son influence. La


xii
RÉSUMÉ ANALYTIQUE




consommation et l’investissement n’augmentent              Cependant, il existe aussi des raisons d’être
que lentement, la situation financière restant           optimiste à court terme, comme en témoigne
tendue dans de nombreux pays. Donc, après               l’amélioration récente et plus rapide que prévu
s’être contractée d’environ 1 % en 2009, l’acti-        de la situation financière. En particulier, le fait
vité mondiale devrait progresser d’environ 3 %          que l’action des pouvoirs publics ait dissipé les
en 2010, soit bien en deçà des taux d’avant la          craintes d’un effondrement de l’activité pareil
crise. Ces projections constituent une légère ré-       à celui des années 30 et la nette amélioration
vision à la hausse par rapport à la mise à jour de      concomitante de l’état d’esprit des opérateurs
juillet 2009 des Perspectives de l’économie mondiale.   des marchés financiers pourraient entraîner une
   • Dans les pays avancés, une expansion lan-          hausse plus forte que prévu de la consommation
      guissante est prévue pendant une bonne            et de l’investissement dans plusieurs pays avan-
      partie de 2010, le chômage continuant de          cés et pays émergents.
      monter jusque plus tard dans l’année. La             À moyen terme, d’autres risques importants
      croissance annuelle en 2010 devrait avoisi-       pèsent sur la reprise, principalement dans les
      ner 1¼ %, après une contraction de 3½ %           pays avancés. Sur le front financier, le scepti-
      en 2009. Le rebond de l’activité est plus         cisme persistant du grand public envers ce qui
      manifeste du quatrième trimestre de 2009          est considéré comme un sauvetage des établis-
      au quatrième trimestre de 2010 : la crois-        sements mêmes qui sont jugées responsables
      sance du PIB réel devrait être voisine de         de la crise met à mal le soutien du public à la
      1¾ %, contre une expansion d’environ ½ %          restructuration du secteur financier, ce qui
      (taux annualisé) au deuxième semestre de          pourrait conduire à une période prolongée de
      2009 et une contraction de 2 % au premier         stagnation. Sur le plan macroéconomique, le
      semestre.                                         risque le plus important a trait à la détériora-
   • Dans les pays émergents, la croissance du          tion des positions budgétaires, notamment à la
      PIB réel devrait atteindre près de 5 % en         suite des mesures prises pour soutenir le sec-
      2010, contre 1¾ % en 2009. Le rebond              teur financier.
      est porté par la Chine, l’Inde et plusieurs
      autres pays émergents d’Asie. D’autres pays
      émergents se redressent légèrement, grâce à       Au-delà de 2010 : rééquilibrer
      la relance engagée par les pouvoirs publics       l’économie mondiale
      et à l’amélioration du commerce et de la          Pour promouvoir une croissance saine et
      situation financière à l’échelle mondiale.         soutenue à moyen terme, il sera crucial de
   Les risques pesant sur la croissance diminuent       s’attaquer aux perturbations de l’offre causées par
progressivement, mais restent préoccupants.             la crise et de rééquilibrer la demande mondiale.
À court terme, le risque principal est que la
reprise s’enlise. Un abandon prématuré des
politiques monétaires et budgétaires de soutien         Baisse de la croissance potentielle
semble être un risque important, parce que le              Il faudra restructurer les institutions finan-
rebond résultant de l’action des pouvoirs publics       cières et remettre en état les marchés pour four-
pourrait être considéré à tort comme le début           nir le crédit nécessaire afin d’accroître durable-
d’une reprise vigoureuse de la demande privée.          ment l’investissement et la productivité, ainsi
De manière générale, l’économie mondiale                que redéployer la main-d’œuvre entre les sec-
reste fragile et semble encore vulnérable à une         teurs. Selon les données historiques présentées
série de chocs, parmi lesquels une hausse des           au chapitre 4, on observe des pertes de produc-
cours du pétrole, un retour virulent de la grippe       tion généralement importantes et permanentes
H1N1, des événements géopolitiques ou un ré-            après des crises financières, même s’il est diffi-
veil du protectionnisme.                                cile de déterminer leur ampleur et si cette der-


                                                                                                              xiii
RÉSUMÉ ANALYTIQUE




      nière a varié largement d’un cas à l’autre. Les        Enjeux
      projections actuelles de la production à moyen
                                                                Il reste prioritaire pour les pouvoirs publics
      terme sont effectivement bien inférieures à cel-
                                                             de rétablir le secteur financier et de poursuivre
      les d’avant la crise, ce qui s’inscrit dans la suite
                                                             une politique macroéconomique de soutien
      logique d’une perte permanente de production
                                                             jusqu’à ce que la reprise soit solidement instal-
      potentielle. L’investissement a déjà reculé nette-
                                                             lée, même s’ils doivent aussi commencer à se
      ment, surtout dans les pays touchés par les cri-
                                                             préparer à s’affranchir de leurs interventions
      ses financières et immobilières. Conjugué à la
                                                             extraordinaires. Le retrait prématuré de leur
      hausse des taux de mise au rebut, alors que les
                                                             impulsion semble être le risque le plus impor-
      entreprises font faillite ou se restructurent, cela
                                                             tant à court terme, mais il est essentiel d’établir
      réduit les stocks de capitaux effectifs. En outre,
                                                             la stratégie macroéconomique à moyen terme
      le chômage devrait rester élevé à moyen terme
                                                             au-delà de la crise pour maintenir la confiance
      dans plusieurs pays avancés.
                                                             dans la solvabilité des finances publiques et assu-
                                                             rer la stabilité des prix et du système financier.
      Rééquilibrage de la demande                            Il s’agit d’établir un juste milieu entre le retrait
                                                             prématuré des interventions publiques, qui com-
         Pour compléter le rétablissement de l’offre,
                                                             promettrait les progrès accomplis dans la stabi-
      il convient aussi d’ajuster la structure de la de-
                                                             lisation financière et le redressement économi-
      mande mondiale afin d’entretenir une reprise
                                                             que, et le maintien de ces mesures pendant une
      vigoureuse. En particulier, de nombreux pays
                                                             période trop longue, qui risque de fausser les
      qui ont adopté des stratégies de croissance
                                                             incitations et de mettre à mal les bilans publics.
      tirée par les exportations et ont dégagé des
      excédents courants devront compter davan-
      tage sur la demande intérieure et les importa-         Quand durcir les conditions monétaires
      tions. Cela aidera à compenser une demande                 Pour les autorités monétaires, il s’agit principa-
      intérieure languissante dans les pays qui ont          lement de savoir quand durcir leur politique et
      généralement dégagé des déficits courants et            comment alléger leurs bilans. Ces deux objectifs
      enregistré un effondrement des prix des actifs         ne sont pas nécessairement incompatibles, car il
      (boursiers ou immobiliers), parmi lesquels les         existe des instruments qui permettent de com-
      États-Unis, le Royaume-Uni, certains pays de           mencer à durcir la politique monétaire même
      la zone euro et de nombreux pays émergents             quand les bilans gardent des proportions inhabi-
      d’Europe. Il faudra apporter des changements           tuelles. Le rythme de l’allégement des bilans des
      du côté de l’offre pour tenir compte de l’évolu-       banques centrales dépend des progrès réalisés
      tion de la demande. À cet effet, il conviendra         dans la normalisation des marchés et des types
      d’agir sur plusieurs fronts, notamment pour            d’intervention en place.
      remettre en état les systèmes financiers, amé-              Pour ce qui est de savoir quand durcir la po-
      liorer le gouvernement d’entreprise et l’inter-        litique monétaire, les pays avancés et les pays
      médiation fi nancière, soutenir l’investissement        émergents sont confrontés à des problèmes diffé-
      public et réformer les dispositifs de protection       rents. Dans les pays avancés, les banques centrales
      sociale de manière à réduire l’épargne de              peuvent, à quelques exceptions près, se permettre
      précaution. Cependant, même si tous les pays           de poursuivre une politique de soutien pendant
      s’engagent résolument à opérer des réformes            une période prolongée parce qu’il est probable
      dans ce sens, entre autres, le rééquilibrage de        que l’inflation restera faible aussi longtemps que
      la demande mondiale sera un long processus et          les écarts de production resteront larges. Par
      devra être appuyé par un assouplissement des           ailleurs, les autorités monétaires devront tenir
      taux de change.                                        compte des répercussions du retrait progressif




xiv
RÉSUMÉ ANALYTIQUE




de l’impulsion budgétaire. La situation est plus        pléter utilement l’action des taux d’intérêt dans la
diverse parmi les pays émergents : dans plusieurs       stabilisation économique. Cependant, les attentes
d’entre eux, il sera probablement opportun de           doivent être réalistes.
mettre fin à l’accompagnement monétaire plus
rapidement que dans les pays avancés. Dans cer-
tains pays, il faudra peut-être assouplir les taux      Poursuivre la relance budgétaire sans
de change pour se prémunir contre les risques           compromettre la viabilité des budgets
de nouvelles bulles des prix des actifs; ainsi, le         Même si les déficits sont déjà élevés et si la dette
durcissement de la politique monétaire pourra           publique augmente dans de nombreux pays, il
éviter d’importer des pays avancés une politique        faut persister sur la voie de la relance budgétaire
d’aisance monétaire excessive.                          jusqu’à ce que la reprise soit bien réelle, voire in-
   Comme noté dans l’édition d’octobre 2009 du          tensifier ou prolonger les mesures de relance plus
GFSR, les banques centrales devront probable-           que prévu si les risques de révision à la baisse de la
ment continuer d’apporter leur soutien à l’activité     croissance devaient se concrétiser. Si besoin était,
jusqu’à la fin de l’année prochaine au moins dans        les gouvernements devraient donc être prêts à lan-
de nombreux pays, et il faudra peut-être beau-          cer de nouvelles initiatives. Mais ils doivent aussi
coup plus de temps pour inverser l’accumulation         s’engager à réduire de manière substantielle les
d’actifs illiquides au bilan de certaines banques       déficits à moyen terme lorsque la reprise sera bien
centrales. En attendant, les banques centrales          installée et commencer à s’attaquer aux problèmes
disposent d’instruments pour absorber les réser-        budgétaires à plus long terme, en faisant avancer
ves, si besoin est, afin de durcir les conditions mo-    des réformes qui remettront leurs finances publi-
nétaires. Au delà du court terme, quels sont les        ques sur une trajectoire plus tenable. Pour opérer
enseignements à tirer de la crise pour la conduite      ces réductions, il pourrait être utile de s’appuyer
de la politique monétaire? Les données histo-           sur des cadres budgétaires plus solides, reposant
riques indiquent qu’une stabilité relative de l’in-     notamment sur des règles budgétaires adaptées
flation et de la croissance de la production n’offre     et des mécanismes d’application stricts. De tels
guère de protection contre des chocs économi-           cadres et de telles règles peuvent utilement contri-
ques majeurs résultant de l’éclatement de bulles        buer à freiner la poussée des dépenses quand la
des prix des actifs : la production et l’inflation       conjoncture redeviendra plus favorable, ce qui
ne sont pas de bonnes variables explicatives des        rassurera quelque peu les investisseurs sur la ré-
effondrements des prix des actifs. Selon le cha-        duction ultérieure des déficits et de la dette. C’est
pitre 3, d’autres variables, telles que la croissance   essentiel afin de recréer une marge de manœuvre
du crédit et le solde des transactions courantes,       suffisante pour mener une politique anticyclique
constituent de meilleurs déterminants et méritent       et de redégager un soutien du public aux marchés
peut-être plus d’attention de la part des autorités     financiers, deux conditions nécessaires pour faire
monétaires. Donc, si la demande intérieure et les       face à de futurs chocs.
prix des actifs deviennent plus préoccupants, les
autorités monétaires devraient envisager de dur-
cir leur politique plus que ne l’exige la seule maî-    Rétablir les secteurs financiers tout en réformant
trise de l’inflation pendant une année ou deux.          les cadres prudentiels
Il est noté aussi dans ce chapitre que les autorités       Il est indispensable d’achever la remise sur
devraient envisager de compléter le ciblage de          pied des secteurs financiers et de réformer les
l’inflation par la mise en place d’outils macropru-      cadres prudentiels pour assurer le retour à une
dentiels qui aident à stabiliser l’économie. Ces        croissance soutenue. La restructuration des activi-
outils présentent pour avantage d’influer directe-       tés des établissements financiers est un préalable
ment sur le cycle du crédit et peuvent donc com-        essentiel à tout retour à la normale de l’activité de




                                                                                                                 xv
RÉSUMÉ ANALYTIQUE




      prêt. Comme indiqué plus en détail dans l’édition     la transparence et l’information, et en réformant
      d’octobre 2009 du GFSR, il faudra passer par un       la gouvernance dans les institutions financières.
      assainissement des bilans, des recapitalisations et   Troisièmement, les cadres macroprudentiels
      de nouveaux plans stratégiques compatibles avec       doivent encourager les banques à établir des tam-
      les nouveaux modèles de financement et cadres          pons supplémentaires, en levant des capitaux et
      prudentiels. Jusqu’à présent, les efforts d’élimi-    en constituant, pendant leur phase d’expansion,
      nation des actifs compromis ont été très limités.     des provisions qui peuvent être utilisées en phase
      Pour l’heure, le principal problème réside dans la    de récession. Quatrièmement, il faut améliorer la
      détérioration des actifs. À cet égard, les tests de   collaboration et la coordination internationales
      résistance officiels sont des instruments capitaux,    pour faire face aux problèmes posés par les insti-
      permettant d’évaluer l’état de santé des banques      tutions transfrontières.
      en vue de concevoir des stratégies appropriées de
      recapitalisation et de restructuration des banques
      viables et d’assainissement rigoureux des banques     Problèmes structurels et sociaux
      non viables. Sur ce plan, les progrès ont été iné-       La montée du chômage représentera un pro-
      gaux d’un pays à l’autre, et l’on peut craindre que   blème de taille pour nombre de pays avancés, et
      le financement des recapitalisations ne suscite        la pauvreté continuera de poser des difficultés à
      une opposition politique. Les stratégies de sortie    beaucoup de pays en développement. Le chapitre
      doivent être clairement formulées pour guider les     4 indique que les taux de chômage augmentent
      marchés. Au cours des deux prochaines années,         en général fortement après un choc financier et
      les banques feront face à un «mur d’échéances»,       restent élevés pendant de nombreuses années.
      ce qui augmentera les risques de refinancement.        Pour limiter l’ampleur des destructions d’emplois,
      Dans ce contexte, les programmes doivent être         un ralentissement de la progression salariale,
      éliminés très progressivement, à l’aide d’inci-       voire une baisse de salaire, s’imposera à de nom-
      tations de marché qui encouragent un recours          breux travailleurs. L’effet des ajustements néces-
      moindre au soutien des pouvoirs publics.              saires sur les travailleurs les plus pauvres devrait
         En ce qui concerne la réforme de fond, le          être amorti par des crédits d’impôts ou des
      projet d’ensemble ne doit pas être mis en péril       dispositifs comparables qui atténueront les réper-
      par le sentiment croissant que le pire de la crise    cussions sociales de la modération salariale. En
      est derrière nous ou par la peur d’avoir perdu        outre, une amélioration de la mise en correspon-
      les avantages concurrentiels nationaux, ou en-        dance des offres et des demandes d’emploi, ainsi
      core par la crainte que les meilleures solutions      que de la formation de base et professionnelle,
      soient techniquement irréalisables. Comme noté        pourrait limiter les pertes d’emplois et de salaires.
      dans l’édition d’octobre 2009 du GFSR, quatre         La pauvreté risque de progresser de manière
      questions méritent une attention particulière.        significative dans un certain nombre de pays en
      Premièrement, le périmètre de réglementation          développement, notamment d’Afrique subsaha-
      doit être élargi et assoupli afin d’englober toutes    rienne, où le PIB réel par habitant va baisser en
      les institutions d’importance systémique et des       2009, pour la première fois depuis dix ans. Il est
      incitations permettant d’éviter une nouvelle aug-     crucial que les pays avancés continuent d’appor-
      mentation du nombre d’institutions «trop grosses      ter leur aide afin que ces pays en développement
      ou trop connectées pour qu’on les laisse faire        conservent le bénéfice des progrès accomplis,
      faillite». Deuxièmement, il convient d’encourager     au prix de durs efforts, sur le plan de la stabilité
      une discipline de marché efficace en améliorant        macroéconomique.




xvi
CHAPITRE


      1       PERSPECTIVES ET ENJEUX MONDIAUX



               Après une profonde récession mondiale, la croissance       améliorées, les cours des produits de base se sont
           économique s’est redressée : des interventions de grande       redressés après les plus bas enregistrés plus tôt
           envergure des pouvoirs publics ont soutenu la demande          dans l’année, et le commerce mondial redémarre.
           et réduit l’incertitude et le risque systémique sur les mar-       Ce redressement s’explique par l’action vigou-
           chés financiers. Néanmoins, la reprise devrait être lente,     reuse des pouvoirs publics dans les pays avan-
           car les systèmes financiers restent déficients, il faudra      cés et de nombreux pays émergents, qui a sou-
           s’affranchir progressivement de l’appui des pouvoirs           tenu la demande et presque éliminé les craintes
           publics et, dans les pays où les prix des actifs se sont ef-   d’une dépression mondiale. Ces craintes avaient
           fondrés, les ménages doivent encore reconstituer leur          contribué à la plus forte baisse de l’activité et du
           épargne. Les perspectives risquent encore d’être révisées      commerce mondiaux depuis la Seconde Guerre
           à la baisse. Un retrait prématuré des politiques moné-         mondiale (graphique 1.2, encadré 1.1). Les ban-
           taires et budgétaires accommodantes constitue particu-         ques centrales ont réagi rapidement en opérant
           lièrement un risque parce que l’on pourrait prendre le         des réductions exceptionnellement fortes de
           rebond résultant de l’action des pouvoirs publics pour         leurs taux d’intérêt et en prenant des mesures
           le début d’un redressement vigoureux. Il reste essentiel       non conventionnelles pour injecter des liquidi-
           de remettre sur pied le secteur financier tout en poursui-     tés et soutenir le crédit. Les pouvoirs publics ont
           vant une politique macroéconomique de soutien jusqu’à          engagé des programmes de relance budgétaire
           ce que la reprise soit solidement installée. Par ailleurs,     de grande envergure, tout en apportant leur sou-
           il faut se préparer à s’affranchir de façon ordonnée des       tien aux banques à l’aide de garanties et d’injec-
           interventions extraordinaires. Il convient aussi de faci-      tions de capitaux. Toutes ces mesures ont réduit
           liter un rééquilibrage de la demande mondiale, les pays        l’incertitude et accru la confiance, et la situation
           où les prix des actifs se sont effondrés devant accroître      financières s’est ainsi améliorée.
           leur taux d’épargne, et de rehausser la croissance po-             La grande question est de savoir jusqu’où ira
           tentielle dans les pays avancés, qui a été plombée par         ce rebond initial. Annonce-t-il une reprise vi-
           les grands chocs financiers. La montée du chômage et           goureuse? Ou faut-il prévoir une nouvelle réces-
           les revers essuyés dans la lutte contre la pauvreté posent     sion dans l’année qui vient, si les politiques mo-
           des problèmes sociaux auxquels il faut s’attaquer.             nétaires et budgétaires expansionnistes perdent
                                                                          de leur élan et la demande privée ne s’accélère
                                                                          pas face à un crédit limité? Les projections de la
           Fin de la récession mondiale                                   présente édition des Perspectives de l’économie mon-
              L’économie mondiale semble de nouveau en                    diale constituent une trajectoire intermédiaire :
           phase ascendante, portée par la bonne tenue des                il y bien une reprise, mais elle sera faible en réfé-
           économies asiatiques et une stabilisation ou un                rence au passé.
           redressement modeste ailleurs (graphique 1.1).                     Selon ces prévisions, le rebond actuel sera
           Néanmoins, la reprise est lente et l’activité reste            peu soutenu et limité par l’offre de crédit, et ne
           largement en deçà de son niveau d’avant la crise.              créera pas d’emplois pendant un certain temps.
           La croissance est tirée par un rebond de l’acti-               La croissance mondiale devrait avoisiner 3 % en
           vité manufacturière et une inversion du cycle des              2010, après une contraction de l’activité d’en-
           stocks, et il semble que, progressivement, les ven-            viron 1 % en 2009 (tableau 1.1). Pendant la pé-
           tes de détail se stabilisent, les consommateurs re-            riode 2010–14, la croissance mondiale devrait
           trouvent la confiance et les marchés du logement                s’établir en moyenne juste au-dessus de 4 %, soit
           s’affermissent. Alors que les perspectives se sont             bien moins que les 5 % observés les années qui


                                                                                                                                  1
CHAPITRE 1          PERSPECTIVES ET ENJEUX MONDIAUX




    Table 1.1. Overview of the World Economic Outlook Projections
    (Percent change unless otherwise noted)
                                                                            Year over Year
                                                                                               Difference from                 Q4 over Q4
                                                                                                  July 2009
                                                                             Projections       WEO projections     Estimates        Projections
                                                        2007      2008       2009     2010        2009     2010       2008          2009      2010

    World output1                                        5.2       3.0      –1.1       3.1        0.3       0.6        –0.1          0.8      3.2
    Advanced economies                                   2.7       0.6      –3.4       1.3        0.4       0.7        –2.2         –1.3      1.7
       United States                                     2.1       0.4      –2.7       1.5       –0.1       0.7        –1.9         –1.1      1.9
       Euro area                                         2.7       0.7      –4.2       0.3        0.6       0.6        –1.7         –2.5      0.9
         Germany                                         2.5       1.2      –5.3       0.3        0.9       0.9        –1.8         –2.9      0.8
         France                                          2.3       0.3      –2.4       0.9        0.6       0.5        –1.6         –0.9      1.4
         Italy                                           1.6      –1.0      –5.1       0.2        0.0       0.3        –2.9         –3.2      0.8
         Spain                                           3.6       0.9      –3.8      –0.7        0.2       0.1        –1.2         –3.5      0.5
       Japan                                             2.3      –0.7      –5.4       1.7        0.6       0.0        –4.5         –1.3      1.4
       United Kingdom                                    2.6       0.7      –4.4       0.9       –0.2       0.7        –1.8         –2.5      1.3
       Canada                                            2.5       0.4      –2.5       2.1       –0.2       0.5        –1.0         –1.5      3.0
       Other advanced economies                          4.7       1.6      –2.1       2.6        1.8       1.6        –2.7          1.8      2.6
         Newly industrialized Asian economies            5.7       1.5      –2.4       3.6        2.8       2.2        –4.7          3.9      2.8
    Emerging and developing economies2                   8.3       6.0       1.7       5.1        0.2       0.4         3.3          3.8      5.5
       Africa                                            6.3       5.2       1.7       4.0       –0.1      –0.1         ...          ...      ...
         Sub-Sahara                                      7.0       5.5       1.3       4.1       –0.2       0.0         ...          ...      ...
       Central and eastern Europe                        5.5       3.0      –5.0       1.8        0.0       0.8        –2.3         –1.4      2.4
       Commonwealth of Independent States                8.6       5.5      –6.7       2.1       –0.9       0.1         ...          ...      ...
         Russia                                          8.1       5.6      –7.5       1.5       –1.0       0.0         1.1         –2.7     –0.9
         Excluding Russia                                9.9       5.4      –4.7       3.6       –0.8       0.4         ...          ...      ...
       Developing Asia                                  10.6       7.6       6.2       7.3        0.7       0.3         5.5          7.7      7.8
         China                                          13.0       9.0       8.5       9.0        1.0       0.5         6.9         10.1      9.2
         India                                           9.4       7.3       5.4       6.4        0.0      –0.1         4.8          5.1      7.0
         ASEAN–53                                        6.3       4.8       0.7       4.0        1.0       0.3         1.9          2.8      3.8
       Middle East                                       6.2       5.4       2.0       4.2        0.0       0.5         ...          ...      ...
       Western Hemisphere                                5.7       4.2      –2.5       2.9        0.1       0.6         ...          ...      ...
         Brazil                                          5.7       5.1      –0.7       3.5        0.6       1.0         1.2          2.2      3.5
         Mexico                                          3.3       1.3      –7.3       3.3        0.0       0.3        –1.7         –4.1      3.4
    Memorandum
    European Union                                       3.1       1.0      –4.2       0.5        0.5       0.6        –1.6         –2.5      1.1
    World growth based on market exchange rates          3.8       1.8      –2.3       2.3        0.3       0.6         ...          ...      ...
    World trade volume (goods and services)              7.3       3.0     –11.9       2.5        0.3       1.5         ...          ...      ...
    Imports
       Advanced economies                                4.7       0.5     –13.7       1.2       –0.1       0.6         ...          ...      ...
       Emerging and developing economies                13.8       9.4      –9.5       4.6        0.1       3.8         ...          ...      ...
    Exports
       Advanced economies                                6.3       1.9     –13.6       2.0        1.4       0.7         ...          ...      ...
       Emerging and developing economies                 9.8       4.6      –7.2       3.6       –0.7       2.2         ...          ...      ...
    Commodity prices (U.S. dollars)
    Oil4                                                10.7      36.4     –36.6      24.3         1.0      1.2         ...          ...      ...
    Nonfuel (average based on world
       commodity export weights)                        14.1       7.5     –20.3       2.4         3.5      0.2         ...          ...      ...
    Consumer prices
    Advanced economies                                   2.2       3.4        0.1      1.1         0.0      0.2         2.1          0.6       0.9
    Emerging and developing economies2                   6.4       9.3        5.5      4.9         0.2      0.3         7.7          4.5       4.3
    London interbank offered rate (percent)5
    On U.S. dollar deposits                              5.3       3.0        1.2      1.4        0.0       0.0         ...          ...      ...
    On euro deposits                                     4.3       4.6        1.2      1.6       –0.2      –0.2         ...          ...      ...
    On Japanese yen deposits                             0.9       1.0        0.7      0.6       –0.2       0.2         ...          ...      ...

       Note: Real effective exchange rates are assumed to remain constant at the levels prevailing during July 30–August 27, 2009. Country weights
    used to construct aggregate growth rates for groups of countries were revised. When economies are not listed alphabetically, they are ordered on
    the basis of economic size.
       1The quarterly estimates and projections account for 90 percent of the world purchasing-power-parity weights.
       2The quarterly estimates and projections account for approximately 77 percent of the emerging and developing economies.
       3Indonesia, Malaysia, Philippines, Thailand, and Vietnam.
       4Simple average of prices of U.K. Brent, Dubai, and West Texas Intermediate crude oil. The average price of oil in U.S. dollars a barrel was

    $97.03 in 2008; the assumed price based on future markets is $61.53 in 2009 and $76.50 in 2010.
       5Six-month rate for the United States and Japan. Three-month rate for the euro area.




2
DÉSENDETTEMENT ET FAIBLE CROISSANCE DE L’EMPLOI




ont précédé la crise. La restructuration du sec-      Figure 1.1. Current and Forward-Looking Indicators
teur financier et des entreprises continuera de        (Annualized percent change of three-month moving average over
peser lourdement sur l’activité, et les écarts de     previous three-month moving average unless otherwise noted)

production considérables maintiendront l’infla-
                                                      Strong public policies have fostered a rebound of industrial production, world trade,
tion à un bas niveau. En outre, la demande pâ-        and retail sales, following steep falls at the turn of the year. The rebound in activity is
tira probablement de la nécessité de reconstituer     led by Asia.

l’épargne dans nombre de pays avancés. Les ris-
                                                       30 Industrial Production                                Retail Sales                                 32
ques de révision à la baisse des perspectives de                           Emerging Asia                                                Emerging Asia
croissance s’atténuent progressivement, mais ils       20                                                           Emerging                                24
                                                                                                                   economies1
restent préoccupants.
                                                       10                                                                                                   16
   Le reste du présent chapitre examine plus en                                                                                          World
détail l’évolution et les enjeux de l’économie          0                                                                                                   8
                                                                          Emerging
mondiale. La section suivante passe en revue les                   World economies1
                                                      -10                                                                                                   0
forces de contraction et d’expansion qui déter-                                Advanced                                        Advanced
                                                                               economies2                                      economies 2                  -8
                                                      -20
mineront le profil de la reprise à court terme.
Ensuite vient un examen des perspectives à            -30
                                                              2005        06        07        08      Jul.         2005    06           07        08
                                                                                                                                                             -16
                                                                                                                                                          Jul.
moyen terme de la croissance potentielle et du                                                         09                                                  09

rééquilibrage de la demande mondiale. Les sec-
                                                       6 Employment                                            World Trade                                  30
tions suivantes traitent les risques pesant sur la               Emerging
                                                                economies1                                                                                  20
reprise et les priorités macroéconomiques, finan-       4                                      World
                                                                                                                                                            10
cières et structurelles en vue de ramener l’écono-                                                                                                          0
                                                       2
mie mondiale sur une trajectoire de croissance                                                                                                              -10
                                                                                                                                     CPB trade
                                                       0                                                       Trade value 3                                -20
saine. Le chapitre 2 examine ces thèmes d’un                                                                                        volume index
                                                                                                                                                            -30
point de vue régional.                                -2
                                                                                    Advanced                                                                -40
                                                                                    economies2                                                              -50
                                                      -4
                                                                                                                                                            -60
Désendettement et faible                              -6                                                                                                    -70
                                                             2005      06           07        08      Jul.    2000        02       04        06        08 Jul.
croissance de l’emploi                                                                                 09                                                  09

   Selon les données récentes, l’économie mon-
                                                         Manufacturing Purchasing                                Consumer Confidence
diale est entrée dans la phase de redressement.       65 Managers’ Index                                     180 (index)                                    5
                                                         (index)            Emerging
L’activité mondiale a augmenté, selon les esti-       60                   economies1                        160                                            0
                                                                                                                                 Euro area
mations, d’environ 3 % au deuxième trimestre          55
                                                                                                             140                (right scale)               -5
de 2009, après une contraction de 6 ½ % au pre-                                                              120                                            -10
                                                      50
mier trimestre de 2009, et les indicateurs à haute                                                           100                                            -15
                                                      45
fréquence laissent entrevoir une croissance plus                                                             80                                             -20
                                                                    Advanced                                                       United States
vigoureuse au second semestre de l’année. Néan-       40            economies2                               60        Japan4       (left scale)            -25
                                                                                                                    (left scale)
moins, les faillites d’entreprises restent nombreu-   35                                                     40                                             -30
ses, l’emploi continue à baisser, et la consomma-     30                                                     20                                             -35
                                                            2000     02        04        06        08 Aug.         2000 02          04       06        08 Aug.
tion et l’investissement privés restent anémiques                                                      09                                                  09
alors que les ménages font face à des pertes de
revenu et de richesse, que les capacités excé-          Sources: CPB Netherlands Bureau for Economic Policy Analysis for CPB trade volume
                                                      index; for all others, NTC Economics and Haver Analytics.
dentaires des entreprises sont élevées et que les       1Argentina, Brazil, Bulgaria, Chile, China, Colombia, Estonia, Hungary, India, Indonesia,
                                                      Latvia, Lithuania, Malaysia, Mexico, Pakistan, Peru, Philippines, Poland, Romania, Russia,
conditions du crédit demeurent tendues. Le            Slovak Republic, South Africa, Thailand, Turkey, Ukraine, and Venezuela.
passé montre que la dynamique de ces forces est         2 Australia, Canada, Czech Republic, Denmark, euro area, Hong Kong SAR, Israel, Japan,
                                                      Korea, New Zealand, Norway, Singapore, Sweden, Switzerland, Taiwan Province of China,
généralement durable après des crises financiè-        United Kingdom, and United States.
                                                        3In SDR terms.
res, avec des reprises peu soutenues après des          4Japan’s consumer confidence data are based on a diffusion index, where values greater
périodes de forte contraction de l’activité. L’ac-    than 50 indicate improving confidence.




                                                                                                                                                                   3
CHAPITRE 1              PERSPECTIVES ET ENJEUX MONDIAUX




                                                                                                      tion des pouvoirs publics a atténué l’effet de ces
                                                                                                      forces sur la croissance, mais leur impulsion flé-
                                                                                                      chira à terme.
    Figure 1.2. Global Indicators1
    (Annual percent change unless otherwise noted)
                                                                                                      La situation financière s’améliore
    The financial crisis triggered the largest contraction in activity since World War II.            mais reste difficile
    The recovery is projected to be modest by past standards.
                                                                                                         La reprise qui émerge est la plus manifeste sur
     8 World Real GDP Growth                          Real GDP Growth                        10       les marchés financiers, bien que la situation de-
                                  Average                    Emerging and                             meure très difficile pour de nombreux emprun-
                          Average 2010–14                 developing economies               8
     6                                                                                                teurs. Les interventions des pouvoirs publics, le
                          2003–07
                                                                                             6
                                                                                                      bas niveau des taux d’intérêt directeurs et les an-
     4                                                                                       4
                                                                                                      ticipations de redressement ont conduit à de
     2                                                                                       2        fortes hausses sur de nombreux marchés et à
                                                                                             0        un rebond des flux de capitaux internationaux
     0
                                                                           Advanced          -2       (graphique 1.3). Initialement, la politique des
                                                                           economies
    -2
                                                                                                      pouvoirs publics était le facteur principal, avec
                                                                                             -4
      1970     80      90     2000      10         1970      80       90      2000     10             les garanties offertes aux institutions financières,
                                                                                                      les injections de capitaux, l’octroi de liquidités
    20 Consumer Prices                                Real Commodity Prices                  500
                     Emerging and                     (1995 = 100)                                    considérables et les interventions sur les marchés
                developing economies                                                                  du crédit. L’amélioration des perspectives de
    15                 (median)                                                              400
                                                                                                      croissance commence à se répercuter sur la situa-
    10                                                  Oil prices2                          300      tion financière, la baisse de l’aversion pour le ris-
                                                             Food
                                                                                                      que offrant une impulsion supplémentaire. Ce-
     5                                                                                       200
          Advanced                                                                                    pendant, la situation reste très difficile pour les
          economies
     0                                                                                       100      emprunteurs de rang inférieur, notamment les
                                                          Metals
                                                                                                      petites et moyennes entreprises et de nombreux
    -5                                                                                       0        ménages, comme noté dans l’édition d’octobre
      1970     80       90     2000      10        1980 85 90 95 2000 05 10
                                                                                                      2009 du Global Financial Stability Report (GFSR).
    16 World Trade Volume                             Contribution to Global GDP                 8    Les marchés de titrisation demeurent fort défi-
       (goods and services)                           Growth, PPP Basis (percent,
    12       Trend,                                   three-year moving averages)                     cients, ce qui limite considérablement la capacité
                                                                                                 6
           1970–20083                                                                                 des banques d’émettre (et de distribuer) du cré-
     8
                                                                                                 4    dit. De manière plus générale, comme indiqué
      4
      0                                                                                          2    dans l’édition d’octobre 2009 du GFSR, le risque
     -4                                                                                               d’un retournement constitue une préoccupation
                                                                                                 0
     -8                                                    Rest of the world                          importante sur les marchés et plusieurs indica-
                                                           China                                 -2
    -12                                                    United States                              teurs de tensions financières restent élevés.
                                                           Other advanced economies                      Depuis le premier trimestre de l’année, les
    -16                                                                                          -4
       1970     80      90     2000     10         1970      80       90      2000     10
                                                                                                      marchés d’actions affichent de fortes progres-
                                                                                                      sions; les primes de risque des entreprises ont
      Source: IMF staff estimates.
       1Shaded areas indicate IMF staff projections. Aggregates are computed on the basis of          baissé et les marges sur les marchés interbancai-
    purchasing-power-parity (PPP) weights unless otherwise noted.
      2Simple average of spot prices of U.K. Brent, Dubai Fateh, and West Texas Intermediate          res sont tombées à des niveaux assez proches de
    crude oil.                                                                                        ceux observés avant la faillite de Lehman Bro-
       3Average growth rates for individual countries, aggregated using PPP weights; the
    aggregates shift over time in favor of faster-growing economies, giving the line an upward        thers en septembre 2008. À la recherche d’un
    trend.                                                                                            rendement plus élevé, les investisseurs se dé-
                                                                                                      tournent de plus en plus des obligations d’État.
                                                                                                      La confiance dans le système bancaire des pays


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Perspectives de l'économie mondiale. Oct. 2009

  • 1. Études économiques et financières Version abrégée PERSPECTIVES DE L’ÉCONOMIE MONDIALE Octobre 2009 Soutenir la reprise Fonds monétaire international
  • 2. ©2009 International Monetary Fund Édition française ©2009 Fonds monétaire international Édition anglaise Production : Division des services multimédias, TGS Couverture et conception artistique : Luisa Menjivar et Jorge Salazar Composition : Julio Prego Édition française Division française, Services linguistiques, TGS Traduction : Marc Servais Correction & PAO : Anne Rousseau et Van Tran EN UTILISANT LE CONTENU INTITULÉ «PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES MONDIALES : SOUTENIR LA REPRISE (OCTOBRE 2009)», VOUS ACCEPTEZ LES RÈGLES CI-DESSOUS RÉGISSANT SON UTILISATION : L’utilisation du présent contenu vous est accordée en tant qu’individu aux fins d’un usage non commercial lors d’un événement promotionnel. Le contenu ne peut pas être reproduit, ni stocké, ni distribué, ni partagé pour usage généralisé par des groupes d’utilisateurs internes ou externes. Si vous êtes journaliste, le contenu peut être republié à des fins d’information, à condition que son utilisation complète soit accessoire à une information textuelle sur un événement, et que le contenu soit intégré au texte. Le contenu DOIT être attribué au FMI, à l’aide de la mention «Source : FMI». ” Le présent contenu ne peut être republié, dans son ensemble ou en partie, sous aucune des formes suivantes : tableaux, applications analytiques, bases de données numériques, séries de profils économiques ou géographiques, ou services de recherche et de conseil. Tout autre usage non autorisé ici exigera d’obtenir une licence du FMI. Citation bibliographique recommandée : Fonds monétaire international, 2009, Perspectives de l’économie mondiale : soutenir la reprise (Washington, octobre). Les commandes doivent être adressées à : International Monetary Fund, Publication Services 700 19th Street, N.W., Washington, DC 20431 (U.S.A.) Téléphone : (202) 623-7430 Télécopie : (202) 623-7201 Messagerie électronique : publications@imf.org www. imfbookstore.org
  • 3. TABLE DES MATIÈRES Hypothèses et conventions v Préface vii Avant-propos conjoint pour les Perspectives de l’économie mondiale et le Rapport sur la stabilité financière dans le monde viii Résumé analytique xii Chapitre 1. Perspectives et enjeux mondiaux 1 Fin de la récession mondiale 1 Désendettement et faible croissance de l’emploi 3 La situation financière s’améliore, mais reste difficile 4 Un secteur réel peu dynamique 7 Le soutien des pouvoirs publics persiste, mais s’affaiblit 19 Reprise en demi-teinte et vulnérabilité à une déflation modérée 31 Au-delà de 2010 : comment l’économie mondiale va-t-elle se rééquilibrer? 34 Risques pesant sur la reprise 36 Concilier les objectifs à court et à moyen terme 47 Appendice 1.1. Marchés des produits de base : évolution et perspectives 54 Bibliographie 69 Chapitre 2. Perspectives nationales et régionales 71 L’économie des États-Unis se stabilise avec l’accalmie de la crise 71 Asie : du rebond à la reprise? 75 Europe : une reprise timide en perspective 80 Communauté des États indépendants : reprise difficile pour certains pays, gestion de crise pour d’autres 85 Autres pays avancés : sur la voie de la reprise 88 Amérique latine et Caraïbes : politiques propices à la résilience 89 Renforcement des perspectives de croissance au Moyen-Orient 92 Un regain d’élan en Afrique 95 Tableaux supplémentaires : principales projections macroéconomiques, par région 99 Chapitre 3. Les enseignements à tirer des fluctuations des prix des actifs pour la politique monétaire Disponible sur le site Internet www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2009/02 Les phases de contraction des prix des actifs à l’ère moderne iii
  • 4. TABLE DES MATIÈRES Les schémas macroéconomiques ayant précédé la crise actuelle Le rôle de la politique monétaire Les pouvoirs publics doivent-ils réagir aux fluctuations des marchés d’actifs? Conclusions Appendice 3.1 Méthodes économétriques Appendice 3.2 Données de base Bibliographie Chapitre 4. Quel est l’ampleur des dégâts? La dynamique de la production à moyen terme après les crises financières Disponible sur le site Internet www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2009/02 La production reprend-elle à moyen terme? Décompositions : pourquoi la production globale ne reprend pas après les crises bancaires? Quels sont les facteurs liés aux pertes de production à moyen terme? La situation qui précède les crises aide-t-elle à prévoir les pertes de production à moyen terme? Appendice 4.1 Sources de données et méthodologies Bibliographie Annexe : Examen des perspectives par le Conseil d’administration, septembre 2009 Disponible sur le site Internet www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2009/02 Appendice statistique Disponible sur le site Internet www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2009/02 Hypothèses Modifications récentes Données et conventions Classification des pays Caractéristiques générales et composition des différents groupes de pays Liste des tableaux Production (tableaux A1–A4) Inflation (tableaux A5–A7) Politique financière (tableau A8) Commerce extérieur (tableau A9) Transactions courantes (tableaux A10–A12) Balance des paiements et financement extérieur (tableaux A13–A15) Flux de ressources (tableau A16) Scénario de référence à moyen terme (tableau A17) iv
  • 5. HYPOTHÈSES ET CONVENTIONS Les projections de la présente édition des Perspectives de l’économie mondiale reposent sur un certain nombre d’hypothèses. On suppose que les taux de change effectifs réels resteront constants aux niveaux moyens observés entre le 30 juillet et le 27 août 2009, et que les taux bilatéraux des monnaies faisant partie du mécanisme de change européen II (MCE II) resteront constants en valeur nominale par rapport à l’euro; que les politiques économiques nationales actuelles seront maintenues (en ce qui concerne les hypothèses relatives aux politiques budgétaires et monétaires de certains pays, voir l’encadré A1); que le cours moyen du baril de pétrole sera de 61,53 dollars le baril en 2009 et de 76,50 dollars le baril en 2010, et qu’il restera constant en valeur réelle à moyen terme; que le LIBOR (taux offert à Londres sur les dépôts interbancaires à six mois en dollars) s’établira en moyenne à 1,2 % en 2009 et à 1,4 % en 2010; que le taux des dépôts interbancaires à trois mois en euros sera en moyenne de 1,2 % en 2009 et de 1,6 % en 2010; que le taux des certificats de dépôt à six mois au Japon se chiffrera en moyenne à 0,7 % en 2009 et à 0,6 % en 2010. Il s’agit évidemment d’hypothèses de travail plutôt que de prévisions, et l’incertitude qui les entoure s’ajoute aux marges d’erreur inhérentes à toute projection. Les estimations et projections sont fondées sur les statistiques disponibles pour la période se terminant mi-septembre 2009. Les conventions suivantes sont utilisées dans la présente étude : ... indique que les données ne sont pas disponibles ou pas pertinentes; – entre des années ou des mois (par exemple, 2006–07 ou janvier–juin) indique la période cou- verte, de la première à la dernière année ou du premier au dernier mois indiqué inclusivement; / entre les deux années (par exemple, 2006/07) indique un exercice budgétaire (financier). Par «billion», il faut entendre mille milliards. Par «points de base», on entend un centième de point (de pourcentage). Ainsi, 25 points de base équivalent à ¼ de point (de pourcentage). Dans les graphiques et les tableaux, les zones mises en relief dénotent les projections des services du FMI. Si aucune source n’est indiquée dans les tableaux et graphiques, les données sont tirées de la base de données des Perspectives de l’économie mondiale. Lorsque les pays ne sont pas classés par ordre alphabétique, ils le sont sur la base de la taille de leur économie. Les chiffres ayant été arrondis, il se peut que les totaux ne correspondent pas exactement à la somme de leurs composantes. Dans la présente étude, le terme «pays» ne se rapporte pas nécessairement à une entité territoriale constituant un État au sens où l’entendent le droit et les usages internationaux. Il s’applique également à un certain nombre d’entités territoriales qui ne sont pas des États, mais qui peuvent être considérées comme des économies distinctes aux fins de l’analyse économique et de l’établissement des statistiques. v
  • 6. INFORMATIONS ET DONNÉES SUPPLÉMENTAIRES Le présent rapport sur les perspectives de l’économie mondiale peut être consulté en version inté- grale sur le site Internet du FMI, www.imf.org. On trouvera à la même adresse un ensemble d’infor- mations (extraites de la base de données) plus étoffé que celui contenu dans le rapport, sous forme de fichiers renfermant les séries le plus souvent demandées par les lecteurs. Ces fichiers peuvent être téléchargés et sont utilisables avec divers logiciels. Les demandes de renseignements sur le contenu des Perspectives de l’économie mondiale et de la base de données y afférentes doivent être adressées par courrier classique ou électronique ou par télécopie (le service ne peut répondre aux demandes de renseignements par téléphone) à : World Economic Studies Division Research Department International Monetary Fund 700 19th Street, N.W. Washington, DC 20431, U.S.A. Internet : www.imf.org/weoforum Télécopie : (202) 623-6343 vi
  • 7. PRÉFACE Les projections et l’analyse présentées dans les Perspectives de l’économie mondiale font partie intégrante de la surveillance que le FMI exerce sur l’évolution et les politiques économiques des pays membres, les marchés financiers internationaux et le système économique mondial. Le rapport sur les perspectives et politiques économiques mondiales est l’aboutissement d’une étude interdépartementale exhaustive, fondée pour l’essentiel sur les renseignements recueillis par les services du FMI dans le cadre de leurs consultations avec les pays membres. Ces consultations sont menées en particulier par les départements géographiques (le Département Afrique, le Département Asie et Pacifique, le Département Europe, le Département Moyen-Orient et Asie centrale et le Département Hémisphère occidental)et divers dépar- tements de soutien : le Département de la stratégie, des politiques et de l’évaluation, le Département des marchés monétaires et de capitaux et le Département des finances publiques. L’analyse que présente le rapport sur les perspectives de l’économie mondiale est coordonnée par le Département des études sous la direction générale d’Olivier Blanchard, Conseiller économique et Directeur du Département des études. Les travaux sont dirigés par Jörg Decressin, Chef de division du Département des études. Les principaux collaborateurs de la présente édition sont Abdul Abiad, Ravi Balakrishnan, Petya Koeva Brooks, Stephan Danninger, Antonio Fatás, Prakash Kannan, Daniel Leigh, Pau Rabanal, Alasdair Scott, Marco Terrones et Irina Tytell. Toh Kuan, Gavin Asdorian, Stephanie Denis, Angela Espiritu, Murad Omoev, Andy Salazar, Min Kyu Song, Ercument Tulun et Jessie Yang étaient assistants à la recherche. La base de données et les systèmes informatiques ont été gérés par Mahnaz Hemmati et Emory Oakes. Jemille Colon, Tita Gunio, Shanti Karunaratne, Patricia Medina, and Sheila Tomilloso Igcasenza se sont chargés du traitement de texte. Julio Prego s’est chargé de la partie graphisme. Ont également contribué à cette édition Irena Asmundson, Kevin Cheng, Nese Erbil, Deniz Igan, Thomas Helbling, Armine Khachatryan, Heejin Kim, Prakash Loungani, Shaun Roache, Jair Rodriguez, Marina Rousset et Mika Saito. Charles Collyns et David Romer (du Département des études) ont fourni des conseils et des en- couragements. Parmi les consultants extérieurs figuraient Jordi Galí. Linda Griffin Kean (du Département des relations extérieures) a corrigé le manuscript anglais et coordonné la production de la publication. Marc Servais (des Services linguistiques) a coordonné la production de l’édition française. Le présent rapport a bénéficié des commentaires et suggestions d’autres départements et des admi- nistrateurs, qui l’ont examiné le 16 septembre 2009. Cependant, les projections et les évaluations sont celles des services du FMI et ne doivent être attribuées ni aux administrateurs, ni aux autorités natio- nales qu’ils représentent. vii
  • 8. 2 AVANT-PROPOS CONJOINT POUR LES PERSPECTIVES CHAPTER DE L’ÉCONOMIE MONDIALE ET LE RAPPORT SUR LA STABILITÉ FINANCIÈRE DANS LE MONDE FOREWORD La reprise est amorcée : l’enjeu de leurs banques, auxquelles ils ont apporté une consiste à la pérenniser aide sous forme de garanties et d’injections de liquidités. Le FMI a pour sa part fait appel à sa L’économie mondiale a renoué avec la crois- capacité de prêt renforcée et à des programmes sance, et la situation financière s’est sensible- plus souples pour aider les pays émergents et en ment améliorée. Il faudra néanmoins quelque développement à affronter les risques associés à temps avant que les perspectives de l’emploi ne la crise. Toutes ces mesures ont réduit l’incerti- connaissent une véritable embellie. tude et accru la confiance. Le redressement est généralement plus L’autosatisfaction n’est cependant pas de mise. marqué dans les pays émergents et les pays en Malgré ces progrès, la reprise devrait être lente développement, grâce à un regain d’activité en et, pendant quelque temps, ne sera probable- Asie; de manière générale, les pays émergents ment pas assez forte pour résorber le chômage. ont nettement mieux résisté aux turbulences La pauvreté pourrait en outre augmenter financières que les crises antérieures ne le lais- sensiblement dans plusieurs pays en développe- saient prévoir, ce qui résulte de l’amélioration ment où, pour la première fois en dix ans, le PIB des politiques économiques. Il n’en demeure réel par habitant recule en 2009. Il se peut que pas moins qu’un redémarrage plus général de l’activité redémarre rapidement à court terme. l’activité est maintenant observable, dans les Néanmoins, les facteurs qui alimentent le re- grands pays avancés notamment. La confiance bond actuel sont en partie de nature provisoire, des marchés financiers et l’appétit pour le risque notamment les vastes plans de relance budgé- ont rebondi, les banques ont levé des capitaux et taire, l’aide des banques centrales aux marchés les marchés du financement de gros ont rouvert, du crédit et la reconstitution des stocks après la et les risques se sont atténués sur les marchés baisse considérable de la production et le dé- émergents. stockage. Tous vont perdre en intensité en 2010. Ce redressement s’explique par l’action vigou- La disponibilité limitée du crédit sera égale- reuse des pouvoirs publics dans les pays avancés ment un frein majeur à la reprise. Le désendet- et émergents qui, associée aux mesures prises tement des banques va peser sur l’offre de crédit par le FMI à l’échelon international, a apaisé bancaire pendant tout le reste de l’année 2009 les inquiétudes concernant un effondrement et jusqu’en 2010 aux États-Unis et en Europe, financier systémique, soutenu la demande, et où cette offre est encore plus tributaire des pour ainsi dire balayé les craintes d’une dépres- banques. Grâce à des bénéfices plus élevés que sion mondiale. Ces craintes avaient contribué à prévu et à des opérations d’augmentation de la plus forte baisse de l’activité et du commerce capital, les bilans des banques se sont redressés, mondiaux depuis la Seconde Guerre mondiale. mais la dégradation persistante du crédit conti- Les banques centrales ont rapidement riposté nuera de peser sur eux. Selon notre analyse, en opérant des réductions exceptionnellement les banques américaines ont comptabilisé un fortes de leurs taux d’intérêt et en prenant des peu plus de la moitié des pertes liées à leurs mesures non conventionnelles pour injecter actifs douteux prévues jusqu’à la fin de 2010. des liquidités et soutenir le crédit. Les pouvoirs En Europe, la comptabilisation des pertes est publics ont lancé des programmes de relance moins avancée, en raison du décalage des cycles budgétaire de grande envergure; ils ont procédé économiques. Si les profits accrus des banques à des tests de résistance pour évaluer la solidité renforcent leurs fonds propres, ils ne devraient viii
  • 9. PRÉFACE pas entièrement compenser leurs moins-values risque de créer des interactions négatives entre au cours des 18 prochains mois. Les bénéfices l’activité réelle, la santé du secteur financier et constants devraient en outre être inférieurs la situation budgétaire. Il existe toutefois des après la crise; la réforme des réglementations raisons d’être optimistes. En particulier, suite bancaires en cours devrait réduire les recettes à la dissipation des craintes d’un effondrement nettes et, en imposant aux banques des ratios de de l’activité similaire à celui des années 30 et fonds propres et de liquidité plus élevés, rehaus- à la nette amélioration concomitante de l’état ser le coût de l’auto-assurance. Les projections d’esprit des opérateurs des marchés financiers, pour les pays émergents supposent que les flux une hausse plus forte que prévu de la consom- de capitaux, qui ont considérablement diminué mation et de l’investissement pourrait intervenir au cours de l’année écoulée, se stabiliseront prochainement. ou progresseront modérément. La croissance du crédit continuera de ralentir ou restera très faible, ce qui freinera l’investissement, sauf en Enjeux Chine. Une contraction sensible du crédit est Il est encore trop tôt pour que les pouvoirs globalement improbable, sauf dans certains pays publics assouplissent les mesures destinées à émergents d’Europe et dans la Communauté des assainir le secteur financier et à soutenir la États indépendants. demande par des politiques macroéconomiques En parallèle, la consommation et l’investisse- expansionnistes. La difficulté consiste à mainte- ment n’augmentent que lentement, freinés par nir une aide à court terme sans fausser les inci- le nécessaire redressement des bilans, l’excé- tations et sans compromettre les bilans publics, dent élevé des capacités et les contraintes de ce qui aurait des conséquences dommageables financement, et par la hausse du chômage, qui à moyen terme. Les autorités doivent en outre devrait atteindre plus de 10 % de la population prendre des dispositions en vue de résoudre active dans les pays avancés. La consommation les principaux problèmes à moyen terme, sera particulièrement anémique dans ces pays, notamment procéder à la nécessaire réforme surtout ceux qui ont connu une forte expansion des systèmes financiers, stimuler la croissance du crédit, une bulle immobilière et un déficit potentielle et rééquilibrer la structure de la courant important, comme les États-Unis et le demande mondiale. Royaume-Uni, et plusieurs autres pays euro- Malgré des déficits déjà substantiels et une péens (émergents surtout). Les consommateurs dette publique croissante dans de nombreux américains, en particulier, devraient porter leur pays, il convient de maintenir la relance bud- taux d’épargne à un niveau nettement supérieur gétaire jusqu’à ce que la reprise s’affermisse, à ce qu’il était avant la crise. voire l’amplifier ou la prolonger au-delà de la En conséquence, les Perspectives de l’économie date prévue si les risques de révision à la baisse mondiale prévoient qu’après s’être contractée des perspectives de croissance se concrétisent. d’environ 1 % en 2009, l’activité mondiale L’efficacité de la politique budgétaire pour sou- devrait progresser de quelque 3 % en 2010, soit tenir la demande devrait néanmoins s’émousser bien en deçà des taux enregistrés avant la crise. si les investisseurs et contribuables ne se voient Les risques pesant sur la reprise demeurent pas garantir une baisse des déficits et de l’endet- préoccupants. Le plus grave est que la demande tement à terme. Les pouvoirs publics devront privée demeure atone dans les pays avancés. probablement adopter des mesures vigoureuses Dans ce cas, les pouvoirs publics seraient pour limiter les dépenses; il leur faudra notam- confrontés à un choix délicat : maintenir les ment conduire des réformes des prestations programmes de relance budgétaire, ce qui sociales et s’engager à diminuer sensiblement les engendrera un problème de viabilité de la déficits lorsque la reprise sera bien ancrée. Des dette, ou les supprimer progressivement, ce qui cadres budgétaires plus solides, notamment des ix
  • 10. PRÉFACE règles budgétaires adaptées et des mécanismes velles opérations de recapitalisation et d’assai- d’application efficaces permettant de maîtriser nissement des bilans des banques. À ce stade, les les pressions sur les dépenses lorsque la situation progrès enregistrés dans ce domaine sont très sera rétablie, viendraient utilement renforcer la fragmentaires. Les tests de résistance officiels crédibilité de ces promesses. sont des instruments utiles qui permettent de Pour les autorités monétaires, il s’agit essentiel- mesurer la solidité des banques afin d’élaborer lement de définir à quel moment durcir leur poli- des stratégies appropriées pour la recapitalisa- tique et comment alléger les bilans des grandes tion et la restructuration des banques viables, et banques centrales. Les pays avancés et émergents pour l’assainissement méthodique des établis- sont confrontés à des problèmes différents. Dans sements non viables. Il convient en outre de les pays avancés, les banques centrales, à de formuler clairement des stratégies de retrait rares exceptions près, peuvent se permettre de des interventions publiques afin de guider les poursuivre une politique souple pendant une marchés. Il faut mettre progressivement terme période prolongée parce qu’il est probable que aux programmes, en faisant appel à des incita- l’inflation demeurera faible aussi longtemps que tions de marché pour encourager un moindre les écarts de production resteront larges. Par recours aux aides publiques. Il est par ailleurs ailleurs, les autorités monétaires devront tenir indispensable que les nouvelles réglementations compte des répercussions du retrait progressif de des fonds propres, les obligations de liquidité, l’impulsion budgétaire. Le cas échéant, il existe les normes de provisionnement et de comp- des instruments qui permettent de commencer tabilité soient clairement énoncées et, le cas à durcir la politique monétaire même quand les échéant, qu’un accord soit conclu concernant les bilans gardent des proportions inhabituelles. Le stratégies d’assainissement pour permettre aux rythme de l’allégement des bilans des banques banques de décider du déploiement de leurs res- centrales dépend des progrès réalisés dans la sources et de déterminer les segments d’activité normalisation des marchés et des types d’inter- susceptibles d’être rentables à l’avenir. vention en place. Conjuguées à une politique Le deuxième enjeu consiste à procéder à des de prix appropriée, les injections de liquidités à réformes financières qui empêcheront le déclen- court terme prennent déjà fin naturellement à chement d’une crise similaire par la suite. Pour mesure que s’améliore la situation du marché. cela, une refonte des politiques prudentielles Néanmoins, il faudra peut-être bien plus de s’impose, que ne doivent pas compromettre l’im- temps pour inverser l’accumulation d’actifs illi- pression grandissante que le plus gros de la crise quides au bilan de certaines banques centrales. est passé, la peur de perdre des avantages concur- La situation est plus diverse parmi les pays rentiels nationaux et la crainte que les solutions émergents, mais le moment de mettre fin à l’ac- optimales ne puissent être appliquées pour des compagnement monétaire viendra probablement raisons techniques. Quatre points méritent une plus vite que dans les pays avancés. Dans certains attention particulière. Il faut d’abord élargir pays, il sera peut-être nécessaire d’assouplir les et assouplir le périmètre de réglementation de taux de change pour se prémunir contre les manière à ce qu’il couvre toutes les institutions risques de nouvelles bulles des prix des actifs; d’importance systémique, et définir en parallèle ainsi, le durcissement de la politique monétaire des incitations visant à prévenir le renforcement pourra éviter d’importer des pays avancés une ultérieur d’institutions actuellement jugées «trop politique d’aisance monétaire excessive. grandes ou trop connectées pour faire faillite». Dans le secteur financier, les autorités sont Il convient ensuite d’amener les institutions confrontées à deux problèmes essentiels. Elles financières à rehausser leur transparence, à doivent d’abord veiller à ce que les marchés et diffuser davantage d’informations et à procéder les banques soient en mesure de soutenir la à des réformes de leur gouvernance de manière à reprise économique, ce qui passe par de nou- encourager l’exercice efficace d’une discipline de x
  • 11. PRÉFACE marché. Troisièmement, les cadres macropruden- ont généralement dégagé des déficits courants tiels doivent inciter les banques à accroître leurs et enregistré un effondrement des prix des réserves, en procédant quand la conjoncture est actifs (boursiers ou immobiliers). Pareillement, bonne à des levées de capitaux et à des provision- bon nombre des pays qui affichent des déficits nements qui leur seront utiles dans les périodes extérieurs devront s’appuyer davantage sur la difficiles. Enfin, il faut renforcer la collabora- demande extérieure, et moins sur la demande tion et la coordination internationales afin de intérieure. Pour cela, des réformes substantielles remédier aux problèmes posés par les institutions s’imposeront, dont beaucoup sont également transnationales. À terme, il ne suffira pas, pour nécessaires pour stimuler la production poten- éviter les crises de cette nature, d’améliorer les tielle, qui a fort souffert de la crise. Il s’agit pour règles via le renforcement des réglementations; il l’essentiel de remettre en état les systèmes finan- conviendra également d’en assurer le respect par ciers, d’améliorer le gouvernement d’entreprise le biais d’une surveillance efficace; il faudra en et l’intermédiation financière, de favoriser l’in- outre que les institutions financières adoptent un vestissement public et de réformer les dispositifs comportement prudent, grâce à des procédures de protection sociale. adaptées de gestion interne des risques. S’agissant des politiques sociales, la montée du chômage va poser dans de nombreux pays avancés un problème crucial auquel il faudra Rééquilibrage de la demande mondiale remédier par des programmes de soutien au Pour maintenir une reprise vigoureuse à revenu et de reconversion des chômeurs, et par moyen terme, un rééquilibrage de la structure des mesures qui facilitent les ajustements sala- de la demande mondiale s’impose également. riaux face aux chocs. La crise a également porté En particulier, de nombreux pays qui ont adopté un coup dur aux programmes de lutte contre la des stratégies de croissance tirée par les expor- pauvreté de nombreux pays à faible revenu. Une tations et ont dégagé des excédents courants aide importante et soutenue des bailleurs de devront compter davantage sur la demande inté- fonds sera nécessaire pour préserver les progrès rieure pour compenser une demande intérieure cruciaux accomplis par ces pays pour stabiliser probablement languissante dans les pays qui leurs économies. Olivier Blanchard José Viñals Conseiller économique Conseiller financier xi
  • 12. 2 CHAPTER RÉSUMÉ ANALYTIQUE Après une profonde récession mondiale, la crois- retrouvent la confiance et les marchés du loge- sance économique s’est redressée : des interventions de ment s’affermissent. Alors que les perspectives grande envergure des pouvoirs publics ont soutenu la se sont améliorées, les cours des produits de demande et réduit l’incertitude et le risque systémique base se sont redressés après les creux enregistrés sur les marchés financiers. La reprise devrait être lente, plus tôt dans l’année, et le commerce mondial car les systèmes financiers restent déficients, il faudra redémarre. s’affranchir progressivement de l’appui des pouvoirs Ce redressement s’explique par l’action vigou- publics et, dans les pays où les prix des actifs se sont reuse des pouvoirs publics dans les pays avancés effondrés, les ménages continueront de reconstituer leur et de nombreux pays émergents, qui a soutenu la épargne tout en étant confrontés à un chômage élevé. demande et presque éliminé les craintes d’une Il reste essentiel de remettre sur pied le secteur financier dépression mondiale. Ces craintes ont contribué tout en poursuivant une politique macroéconomique à la plus forte baisse de l’activité et du commerce de soutien jusqu’à ce que la reprise soit solidement mondiaux depuis la Seconde Guerre mondiale. installée. Cependant, il faut se préparer à s’affranchir Les banques centrales ont réagi rapidement de façon ordonnée des interventions extraordinaires. en opérant des réductions exceptionnellement fortes de leurs taux d’intérêt et en prenant des mesures non conventionnelles pour injecter La récession mondiale prend fin, mais des liquidités et soutenir le crédit. Les pou- une reprise en demi-teinte s’annonce voirs publics ont engagé des programmes de L’économie mondiale semble de nouveau en relance budgétaire de grande envergure, tout phase ascendante, portée par la bonne tenue en apportant leur soutien aux banques à l’aide des économies asiatiques et une stabilisation ou de garanties et d’injections de capitaux. Toutes un redressement modeste ailleurs. Dans les pays ces mesures ont réduit l’incertitude et accru la avancés, des interventions sans précédent des confiance, et la situation financière s’est ainsi pouvoirs publics ont stabilisé l’activité et même améliorée, comme en témoignent de fortes re- conduit à une croissance modeste dans plusieurs montées des cours sur de nombreux marchés pays. Le redressement est généralement plus et un redressement des flux de capitaux inter- marqué dans les pays émergents et les pays en nationaux. Cependant, la situation reste très développement, grâce à un regain d’activité en difficile pour les emprunteurs de rang inférieur. Asie. Le rebond récent des cours des produits De manière plus générale, comme indiqué dans de base et les politiques économiques de soutien l’édition d’octobre 2009 du Global Financial Sta- aident bon nombre de ces pays. Beaucoup de bility Report (GFSR), le risque d’un retournement pays émergents d’Europe et la Communauté des constitue une préoccupation importante sur les États indépendants ont été particulièrement tou- marchés, et plusieurs indicateurs des tensions chés par la crise et sont généralement à la traîne financières restent élevés. des autres pays. L’action des pouvoirs publics à l’origine du La reprise est lente et l’activité reste large- rebond actuel perdra progressivement de sa ment en deçà de son niveau d’avant la crise. La vigueur, et les forces réelles et financières, bien croissance est tirée par une rebond de l’activité qu’elles s’affermissent progressivement, demeu- manufacturière et une inversion du cycle des rent faibles. En particulier, l’impulsion budgé- stocks, et il semble que, progressivement, les ven- taire s’atténuera et la reconstitution des stocks tes de détail se stabilisent, les consommateurs perdra progressivement de son influence. La xii
  • 13. RÉSUMÉ ANALYTIQUE consommation et l’investissement n’augmentent Cependant, il existe aussi des raisons d’être que lentement, la situation financière restant optimiste à court terme, comme en témoigne tendue dans de nombreux pays. Donc, après l’amélioration récente et plus rapide que prévu s’être contractée d’environ 1 % en 2009, l’acti- de la situation financière. En particulier, le fait vité mondiale devrait progresser d’environ 3 % que l’action des pouvoirs publics ait dissipé les en 2010, soit bien en deçà des taux d’avant la craintes d’un effondrement de l’activité pareil crise. Ces projections constituent une légère ré- à celui des années 30 et la nette amélioration vision à la hausse par rapport à la mise à jour de concomitante de l’état d’esprit des opérateurs juillet 2009 des Perspectives de l’économie mondiale. des marchés financiers pourraient entraîner une • Dans les pays avancés, une expansion lan- hausse plus forte que prévu de la consommation guissante est prévue pendant une bonne et de l’investissement dans plusieurs pays avan- partie de 2010, le chômage continuant de cés et pays émergents. monter jusque plus tard dans l’année. La À moyen terme, d’autres risques importants croissance annuelle en 2010 devrait avoisi- pèsent sur la reprise, principalement dans les ner 1¼ %, après une contraction de 3½ % pays avancés. Sur le front financier, le scepti- en 2009. Le rebond de l’activité est plus cisme persistant du grand public envers ce qui manifeste du quatrième trimestre de 2009 est considéré comme un sauvetage des établis- au quatrième trimestre de 2010 : la crois- sements mêmes qui sont jugées responsables sance du PIB réel devrait être voisine de de la crise met à mal le soutien du public à la 1¾ %, contre une expansion d’environ ½ % restructuration du secteur financier, ce qui (taux annualisé) au deuxième semestre de pourrait conduire à une période prolongée de 2009 et une contraction de 2 % au premier stagnation. Sur le plan macroéconomique, le semestre. risque le plus important a trait à la détériora- • Dans les pays émergents, la croissance du tion des positions budgétaires, notamment à la PIB réel devrait atteindre près de 5 % en suite des mesures prises pour soutenir le sec- 2010, contre 1¾ % en 2009. Le rebond teur financier. est porté par la Chine, l’Inde et plusieurs autres pays émergents d’Asie. D’autres pays émergents se redressent légèrement, grâce à Au-delà de 2010 : rééquilibrer la relance engagée par les pouvoirs publics l’économie mondiale et à l’amélioration du commerce et de la Pour promouvoir une croissance saine et situation financière à l’échelle mondiale. soutenue à moyen terme, il sera crucial de Les risques pesant sur la croissance diminuent s’attaquer aux perturbations de l’offre causées par progressivement, mais restent préoccupants. la crise et de rééquilibrer la demande mondiale. À court terme, le risque principal est que la reprise s’enlise. Un abandon prématuré des politiques monétaires et budgétaires de soutien Baisse de la croissance potentielle semble être un risque important, parce que le Il faudra restructurer les institutions finan- rebond résultant de l’action des pouvoirs publics cières et remettre en état les marchés pour four- pourrait être considéré à tort comme le début nir le crédit nécessaire afin d’accroître durable- d’une reprise vigoureuse de la demande privée. ment l’investissement et la productivité, ainsi De manière générale, l’économie mondiale que redéployer la main-d’œuvre entre les sec- reste fragile et semble encore vulnérable à une teurs. Selon les données historiques présentées série de chocs, parmi lesquels une hausse des au chapitre 4, on observe des pertes de produc- cours du pétrole, un retour virulent de la grippe tion généralement importantes et permanentes H1N1, des événements géopolitiques ou un ré- après des crises financières, même s’il est diffi- veil du protectionnisme. cile de déterminer leur ampleur et si cette der- xiii
  • 14. RÉSUMÉ ANALYTIQUE nière a varié largement d’un cas à l’autre. Les Enjeux projections actuelles de la production à moyen Il reste prioritaire pour les pouvoirs publics terme sont effectivement bien inférieures à cel- de rétablir le secteur financier et de poursuivre les d’avant la crise, ce qui s’inscrit dans la suite une politique macroéconomique de soutien logique d’une perte permanente de production jusqu’à ce que la reprise soit solidement instal- potentielle. L’investissement a déjà reculé nette- lée, même s’ils doivent aussi commencer à se ment, surtout dans les pays touchés par les cri- préparer à s’affranchir de leurs interventions ses financières et immobilières. Conjugué à la extraordinaires. Le retrait prématuré de leur hausse des taux de mise au rebut, alors que les impulsion semble être le risque le plus impor- entreprises font faillite ou se restructurent, cela tant à court terme, mais il est essentiel d’établir réduit les stocks de capitaux effectifs. En outre, la stratégie macroéconomique à moyen terme le chômage devrait rester élevé à moyen terme au-delà de la crise pour maintenir la confiance dans plusieurs pays avancés. dans la solvabilité des finances publiques et assu- rer la stabilité des prix et du système financier. Rééquilibrage de la demande Il s’agit d’établir un juste milieu entre le retrait prématuré des interventions publiques, qui com- Pour compléter le rétablissement de l’offre, promettrait les progrès accomplis dans la stabi- il convient aussi d’ajuster la structure de la de- lisation financière et le redressement économi- mande mondiale afin d’entretenir une reprise que, et le maintien de ces mesures pendant une vigoureuse. En particulier, de nombreux pays période trop longue, qui risque de fausser les qui ont adopté des stratégies de croissance incitations et de mettre à mal les bilans publics. tirée par les exportations et ont dégagé des excédents courants devront compter davan- tage sur la demande intérieure et les importa- Quand durcir les conditions monétaires tions. Cela aidera à compenser une demande Pour les autorités monétaires, il s’agit principa- intérieure languissante dans les pays qui ont lement de savoir quand durcir leur politique et généralement dégagé des déficits courants et comment alléger leurs bilans. Ces deux objectifs enregistré un effondrement des prix des actifs ne sont pas nécessairement incompatibles, car il (boursiers ou immobiliers), parmi lesquels les existe des instruments qui permettent de com- États-Unis, le Royaume-Uni, certains pays de mencer à durcir la politique monétaire même la zone euro et de nombreux pays émergents quand les bilans gardent des proportions inhabi- d’Europe. Il faudra apporter des changements tuelles. Le rythme de l’allégement des bilans des du côté de l’offre pour tenir compte de l’évolu- banques centrales dépend des progrès réalisés tion de la demande. À cet effet, il conviendra dans la normalisation des marchés et des types d’agir sur plusieurs fronts, notamment pour d’intervention en place. remettre en état les systèmes financiers, amé- Pour ce qui est de savoir quand durcir la po- liorer le gouvernement d’entreprise et l’inter- litique monétaire, les pays avancés et les pays médiation fi nancière, soutenir l’investissement émergents sont confrontés à des problèmes diffé- public et réformer les dispositifs de protection rents. Dans les pays avancés, les banques centrales sociale de manière à réduire l’épargne de peuvent, à quelques exceptions près, se permettre précaution. Cependant, même si tous les pays de poursuivre une politique de soutien pendant s’engagent résolument à opérer des réformes une période prolongée parce qu’il est probable dans ce sens, entre autres, le rééquilibrage de que l’inflation restera faible aussi longtemps que la demande mondiale sera un long processus et les écarts de production resteront larges. Par devra être appuyé par un assouplissement des ailleurs, les autorités monétaires devront tenir taux de change. compte des répercussions du retrait progressif xiv
  • 15. RÉSUMÉ ANALYTIQUE de l’impulsion budgétaire. La situation est plus pléter utilement l’action des taux d’intérêt dans la diverse parmi les pays émergents : dans plusieurs stabilisation économique. Cependant, les attentes d’entre eux, il sera probablement opportun de doivent être réalistes. mettre fin à l’accompagnement monétaire plus rapidement que dans les pays avancés. Dans cer- tains pays, il faudra peut-être assouplir les taux Poursuivre la relance budgétaire sans de change pour se prémunir contre les risques compromettre la viabilité des budgets de nouvelles bulles des prix des actifs; ainsi, le Même si les déficits sont déjà élevés et si la dette durcissement de la politique monétaire pourra publique augmente dans de nombreux pays, il éviter d’importer des pays avancés une politique faut persister sur la voie de la relance budgétaire d’aisance monétaire excessive. jusqu’à ce que la reprise soit bien réelle, voire in- Comme noté dans l’édition d’octobre 2009 du tensifier ou prolonger les mesures de relance plus GFSR, les banques centrales devront probable- que prévu si les risques de révision à la baisse de la ment continuer d’apporter leur soutien à l’activité croissance devaient se concrétiser. Si besoin était, jusqu’à la fin de l’année prochaine au moins dans les gouvernements devraient donc être prêts à lan- de nombreux pays, et il faudra peut-être beau- cer de nouvelles initiatives. Mais ils doivent aussi coup plus de temps pour inverser l’accumulation s’engager à réduire de manière substantielle les d’actifs illiquides au bilan de certaines banques déficits à moyen terme lorsque la reprise sera bien centrales. En attendant, les banques centrales installée et commencer à s’attaquer aux problèmes disposent d’instruments pour absorber les réser- budgétaires à plus long terme, en faisant avancer ves, si besoin est, afin de durcir les conditions mo- des réformes qui remettront leurs finances publi- nétaires. Au delà du court terme, quels sont les ques sur une trajectoire plus tenable. Pour opérer enseignements à tirer de la crise pour la conduite ces réductions, il pourrait être utile de s’appuyer de la politique monétaire? Les données histo- sur des cadres budgétaires plus solides, reposant riques indiquent qu’une stabilité relative de l’in- notamment sur des règles budgétaires adaptées flation et de la croissance de la production n’offre et des mécanismes d’application stricts. De tels guère de protection contre des chocs économi- cadres et de telles règles peuvent utilement contri- ques majeurs résultant de l’éclatement de bulles buer à freiner la poussée des dépenses quand la des prix des actifs : la production et l’inflation conjoncture redeviendra plus favorable, ce qui ne sont pas de bonnes variables explicatives des rassurera quelque peu les investisseurs sur la ré- effondrements des prix des actifs. Selon le cha- duction ultérieure des déficits et de la dette. C’est pitre 3, d’autres variables, telles que la croissance essentiel afin de recréer une marge de manœuvre du crédit et le solde des transactions courantes, suffisante pour mener une politique anticyclique constituent de meilleurs déterminants et méritent et de redégager un soutien du public aux marchés peut-être plus d’attention de la part des autorités financiers, deux conditions nécessaires pour faire monétaires. Donc, si la demande intérieure et les face à de futurs chocs. prix des actifs deviennent plus préoccupants, les autorités monétaires devraient envisager de dur- cir leur politique plus que ne l’exige la seule maî- Rétablir les secteurs financiers tout en réformant trise de l’inflation pendant une année ou deux. les cadres prudentiels Il est noté aussi dans ce chapitre que les autorités Il est indispensable d’achever la remise sur devraient envisager de compléter le ciblage de pied des secteurs financiers et de réformer les l’inflation par la mise en place d’outils macropru- cadres prudentiels pour assurer le retour à une dentiels qui aident à stabiliser l’économie. Ces croissance soutenue. La restructuration des activi- outils présentent pour avantage d’influer directe- tés des établissements financiers est un préalable ment sur le cycle du crédit et peuvent donc com- essentiel à tout retour à la normale de l’activité de xv
  • 16. RÉSUMÉ ANALYTIQUE prêt. Comme indiqué plus en détail dans l’édition la transparence et l’information, et en réformant d’octobre 2009 du GFSR, il faudra passer par un la gouvernance dans les institutions financières. assainissement des bilans, des recapitalisations et Troisièmement, les cadres macroprudentiels de nouveaux plans stratégiques compatibles avec doivent encourager les banques à établir des tam- les nouveaux modèles de financement et cadres pons supplémentaires, en levant des capitaux et prudentiels. Jusqu’à présent, les efforts d’élimi- en constituant, pendant leur phase d’expansion, nation des actifs compromis ont été très limités. des provisions qui peuvent être utilisées en phase Pour l’heure, le principal problème réside dans la de récession. Quatrièmement, il faut améliorer la détérioration des actifs. À cet égard, les tests de collaboration et la coordination internationales résistance officiels sont des instruments capitaux, pour faire face aux problèmes posés par les insti- permettant d’évaluer l’état de santé des banques tutions transfrontières. en vue de concevoir des stratégies appropriées de recapitalisation et de restructuration des banques viables et d’assainissement rigoureux des banques Problèmes structurels et sociaux non viables. Sur ce plan, les progrès ont été iné- La montée du chômage représentera un pro- gaux d’un pays à l’autre, et l’on peut craindre que blème de taille pour nombre de pays avancés, et le financement des recapitalisations ne suscite la pauvreté continuera de poser des difficultés à une opposition politique. Les stratégies de sortie beaucoup de pays en développement. Le chapitre doivent être clairement formulées pour guider les 4 indique que les taux de chômage augmentent marchés. Au cours des deux prochaines années, en général fortement après un choc financier et les banques feront face à un «mur d’échéances», restent élevés pendant de nombreuses années. ce qui augmentera les risques de refinancement. Pour limiter l’ampleur des destructions d’emplois, Dans ce contexte, les programmes doivent être un ralentissement de la progression salariale, éliminés très progressivement, à l’aide d’inci- voire une baisse de salaire, s’imposera à de nom- tations de marché qui encouragent un recours breux travailleurs. L’effet des ajustements néces- moindre au soutien des pouvoirs publics. saires sur les travailleurs les plus pauvres devrait En ce qui concerne la réforme de fond, le être amorti par des crédits d’impôts ou des projet d’ensemble ne doit pas être mis en péril dispositifs comparables qui atténueront les réper- par le sentiment croissant que le pire de la crise cussions sociales de la modération salariale. En est derrière nous ou par la peur d’avoir perdu outre, une amélioration de la mise en correspon- les avantages concurrentiels nationaux, ou en- dance des offres et des demandes d’emploi, ainsi core par la crainte que les meilleures solutions que de la formation de base et professionnelle, soient techniquement irréalisables. Comme noté pourrait limiter les pertes d’emplois et de salaires. dans l’édition d’octobre 2009 du GFSR, quatre La pauvreté risque de progresser de manière questions méritent une attention particulière. significative dans un certain nombre de pays en Premièrement, le périmètre de réglementation développement, notamment d’Afrique subsaha- doit être élargi et assoupli afin d’englober toutes rienne, où le PIB réel par habitant va baisser en les institutions d’importance systémique et des 2009, pour la première fois depuis dix ans. Il est incitations permettant d’éviter une nouvelle aug- crucial que les pays avancés continuent d’appor- mentation du nombre d’institutions «trop grosses ter leur aide afin que ces pays en développement ou trop connectées pour qu’on les laisse faire conservent le bénéfice des progrès accomplis, faillite». Deuxièmement, il convient d’encourager au prix de durs efforts, sur le plan de la stabilité une discipline de marché efficace en améliorant macroéconomique. xvi
  • 17. CHAPITRE 1 PERSPECTIVES ET ENJEUX MONDIAUX Après une profonde récession mondiale, la croissance améliorées, les cours des produits de base se sont économique s’est redressée : des interventions de grande redressés après les plus bas enregistrés plus tôt envergure des pouvoirs publics ont soutenu la demande dans l’année, et le commerce mondial redémarre. et réduit l’incertitude et le risque systémique sur les mar- Ce redressement s’explique par l’action vigou- chés financiers. Néanmoins, la reprise devrait être lente, reuse des pouvoirs publics dans les pays avan- car les systèmes financiers restent déficients, il faudra cés et de nombreux pays émergents, qui a sou- s’affranchir progressivement de l’appui des pouvoirs tenu la demande et presque éliminé les craintes publics et, dans les pays où les prix des actifs se sont ef- d’une dépression mondiale. Ces craintes avaient fondrés, les ménages doivent encore reconstituer leur contribué à la plus forte baisse de l’activité et du épargne. Les perspectives risquent encore d’être révisées commerce mondiaux depuis la Seconde Guerre à la baisse. Un retrait prématuré des politiques moné- mondiale (graphique 1.2, encadré 1.1). Les ban- taires et budgétaires accommodantes constitue particu- ques centrales ont réagi rapidement en opérant lièrement un risque parce que l’on pourrait prendre le des réductions exceptionnellement fortes de rebond résultant de l’action des pouvoirs publics pour leurs taux d’intérêt et en prenant des mesures le début d’un redressement vigoureux. Il reste essentiel non conventionnelles pour injecter des liquidi- de remettre sur pied le secteur financier tout en poursui- tés et soutenir le crédit. Les pouvoirs publics ont vant une politique macroéconomique de soutien jusqu’à engagé des programmes de relance budgétaire ce que la reprise soit solidement installée. Par ailleurs, de grande envergure, tout en apportant leur sou- il faut se préparer à s’affranchir de façon ordonnée des tien aux banques à l’aide de garanties et d’injec- interventions extraordinaires. Il convient aussi de faci- tions de capitaux. Toutes ces mesures ont réduit liter un rééquilibrage de la demande mondiale, les pays l’incertitude et accru la confiance, et la situation où les prix des actifs se sont effondrés devant accroître financières s’est ainsi améliorée. leur taux d’épargne, et de rehausser la croissance po- La grande question est de savoir jusqu’où ira tentielle dans les pays avancés, qui a été plombée par ce rebond initial. Annonce-t-il une reprise vi- les grands chocs financiers. La montée du chômage et goureuse? Ou faut-il prévoir une nouvelle réces- les revers essuyés dans la lutte contre la pauvreté posent sion dans l’année qui vient, si les politiques mo- des problèmes sociaux auxquels il faut s’attaquer. nétaires et budgétaires expansionnistes perdent de leur élan et la demande privée ne s’accélère pas face à un crédit limité? Les projections de la Fin de la récession mondiale présente édition des Perspectives de l’économie mon- L’économie mondiale semble de nouveau en diale constituent une trajectoire intermédiaire : phase ascendante, portée par la bonne tenue des il y bien une reprise, mais elle sera faible en réfé- économies asiatiques et une stabilisation ou un rence au passé. redressement modeste ailleurs (graphique 1.1). Selon ces prévisions, le rebond actuel sera Néanmoins, la reprise est lente et l’activité reste peu soutenu et limité par l’offre de crédit, et ne largement en deçà de son niveau d’avant la crise. créera pas d’emplois pendant un certain temps. La croissance est tirée par un rebond de l’acti- La croissance mondiale devrait avoisiner 3 % en vité manufacturière et une inversion du cycle des 2010, après une contraction de l’activité d’en- stocks, et il semble que, progressivement, les ven- viron 1 % en 2009 (tableau 1.1). Pendant la pé- tes de détail se stabilisent, les consommateurs re- riode 2010–14, la croissance mondiale devrait trouvent la confiance et les marchés du logement s’établir en moyenne juste au-dessus de 4 %, soit s’affermissent. Alors que les perspectives se sont bien moins que les 5 % observés les années qui 1
  • 18. CHAPITRE 1 PERSPECTIVES ET ENJEUX MONDIAUX Table 1.1. Overview of the World Economic Outlook Projections (Percent change unless otherwise noted) Year over Year Difference from Q4 over Q4 July 2009 Projections WEO projections Estimates Projections 2007 2008 2009 2010 2009 2010 2008 2009 2010 World output1 5.2 3.0 –1.1 3.1 0.3 0.6 –0.1 0.8 3.2 Advanced economies 2.7 0.6 –3.4 1.3 0.4 0.7 –2.2 –1.3 1.7 United States 2.1 0.4 –2.7 1.5 –0.1 0.7 –1.9 –1.1 1.9 Euro area 2.7 0.7 –4.2 0.3 0.6 0.6 –1.7 –2.5 0.9 Germany 2.5 1.2 –5.3 0.3 0.9 0.9 –1.8 –2.9 0.8 France 2.3 0.3 –2.4 0.9 0.6 0.5 –1.6 –0.9 1.4 Italy 1.6 –1.0 –5.1 0.2 0.0 0.3 –2.9 –3.2 0.8 Spain 3.6 0.9 –3.8 –0.7 0.2 0.1 –1.2 –3.5 0.5 Japan 2.3 –0.7 –5.4 1.7 0.6 0.0 –4.5 –1.3 1.4 United Kingdom 2.6 0.7 –4.4 0.9 –0.2 0.7 –1.8 –2.5 1.3 Canada 2.5 0.4 –2.5 2.1 –0.2 0.5 –1.0 –1.5 3.0 Other advanced economies 4.7 1.6 –2.1 2.6 1.8 1.6 –2.7 1.8 2.6 Newly industrialized Asian economies 5.7 1.5 –2.4 3.6 2.8 2.2 –4.7 3.9 2.8 Emerging and developing economies2 8.3 6.0 1.7 5.1 0.2 0.4 3.3 3.8 5.5 Africa 6.3 5.2 1.7 4.0 –0.1 –0.1 ... ... ... Sub-Sahara 7.0 5.5 1.3 4.1 –0.2 0.0 ... ... ... Central and eastern Europe 5.5 3.0 –5.0 1.8 0.0 0.8 –2.3 –1.4 2.4 Commonwealth of Independent States 8.6 5.5 –6.7 2.1 –0.9 0.1 ... ... ... Russia 8.1 5.6 –7.5 1.5 –1.0 0.0 1.1 –2.7 –0.9 Excluding Russia 9.9 5.4 –4.7 3.6 –0.8 0.4 ... ... ... Developing Asia 10.6 7.6 6.2 7.3 0.7 0.3 5.5 7.7 7.8 China 13.0 9.0 8.5 9.0 1.0 0.5 6.9 10.1 9.2 India 9.4 7.3 5.4 6.4 0.0 –0.1 4.8 5.1 7.0 ASEAN–53 6.3 4.8 0.7 4.0 1.0 0.3 1.9 2.8 3.8 Middle East 6.2 5.4 2.0 4.2 0.0 0.5 ... ... ... Western Hemisphere 5.7 4.2 –2.5 2.9 0.1 0.6 ... ... ... Brazil 5.7 5.1 –0.7 3.5 0.6 1.0 1.2 2.2 3.5 Mexico 3.3 1.3 –7.3 3.3 0.0 0.3 –1.7 –4.1 3.4 Memorandum European Union 3.1 1.0 –4.2 0.5 0.5 0.6 –1.6 –2.5 1.1 World growth based on market exchange rates 3.8 1.8 –2.3 2.3 0.3 0.6 ... ... ... World trade volume (goods and services) 7.3 3.0 –11.9 2.5 0.3 1.5 ... ... ... Imports Advanced economies 4.7 0.5 –13.7 1.2 –0.1 0.6 ... ... ... Emerging and developing economies 13.8 9.4 –9.5 4.6 0.1 3.8 ... ... ... Exports Advanced economies 6.3 1.9 –13.6 2.0 1.4 0.7 ... ... ... Emerging and developing economies 9.8 4.6 –7.2 3.6 –0.7 2.2 ... ... ... Commodity prices (U.S. dollars) Oil4 10.7 36.4 –36.6 24.3 1.0 1.2 ... ... ... Nonfuel (average based on world commodity export weights) 14.1 7.5 –20.3 2.4 3.5 0.2 ... ... ... Consumer prices Advanced economies 2.2 3.4 0.1 1.1 0.0 0.2 2.1 0.6 0.9 Emerging and developing economies2 6.4 9.3 5.5 4.9 0.2 0.3 7.7 4.5 4.3 London interbank offered rate (percent)5 On U.S. dollar deposits 5.3 3.0 1.2 1.4 0.0 0.0 ... ... ... On euro deposits 4.3 4.6 1.2 1.6 –0.2 –0.2 ... ... ... On Japanese yen deposits 0.9 1.0 0.7 0.6 –0.2 0.2 ... ... ... Note: Real effective exchange rates are assumed to remain constant at the levels prevailing during July 30–August 27, 2009. Country weights used to construct aggregate growth rates for groups of countries were revised. When economies are not listed alphabetically, they are ordered on the basis of economic size. 1The quarterly estimates and projections account for 90 percent of the world purchasing-power-parity weights. 2The quarterly estimates and projections account for approximately 77 percent of the emerging and developing economies. 3Indonesia, Malaysia, Philippines, Thailand, and Vietnam. 4Simple average of prices of U.K. Brent, Dubai, and West Texas Intermediate crude oil. The average price of oil in U.S. dollars a barrel was $97.03 in 2008; the assumed price based on future markets is $61.53 in 2009 and $76.50 in 2010. 5Six-month rate for the United States and Japan. Three-month rate for the euro area. 2
  • 19. DÉSENDETTEMENT ET FAIBLE CROISSANCE DE L’EMPLOI ont précédé la crise. La restructuration du sec- Figure 1.1. Current and Forward-Looking Indicators teur financier et des entreprises continuera de (Annualized percent change of three-month moving average over peser lourdement sur l’activité, et les écarts de previous three-month moving average unless otherwise noted) production considérables maintiendront l’infla- Strong public policies have fostered a rebound of industrial production, world trade, tion à un bas niveau. En outre, la demande pâ- and retail sales, following steep falls at the turn of the year. The rebound in activity is tira probablement de la nécessité de reconstituer led by Asia. l’épargne dans nombre de pays avancés. Les ris- 30 Industrial Production Retail Sales 32 ques de révision à la baisse des perspectives de Emerging Asia Emerging Asia croissance s’atténuent progressivement, mais ils 20 Emerging 24 economies1 restent préoccupants. 10 16 Le reste du présent chapitre examine plus en World détail l’évolution et les enjeux de l’économie 0 8 Emerging mondiale. La section suivante passe en revue les World economies1 -10 0 forces de contraction et d’expansion qui déter- Advanced Advanced economies2 economies 2 -8 -20 mineront le profil de la reprise à court terme. Ensuite vient un examen des perspectives à -30 2005 06 07 08 Jul. 2005 06 07 08 -16 Jul. moyen terme de la croissance potentielle et du 09 09 rééquilibrage de la demande mondiale. Les sec- 6 Employment World Trade 30 tions suivantes traitent les risques pesant sur la Emerging economies1 20 reprise et les priorités macroéconomiques, finan- 4 World 10 cières et structurelles en vue de ramener l’écono- 0 2 mie mondiale sur une trajectoire de croissance -10 CPB trade 0 Trade value 3 -20 saine. Le chapitre 2 examine ces thèmes d’un volume index -30 point de vue régional. -2 Advanced -40 economies2 -50 -4 -60 Désendettement et faible -6 -70 2005 06 07 08 Jul. 2000 02 04 06 08 Jul. croissance de l’emploi 09 09 Selon les données récentes, l’économie mon- Manufacturing Purchasing Consumer Confidence diale est entrée dans la phase de redressement. 65 Managers’ Index 180 (index) 5 (index) Emerging L’activité mondiale a augmenté, selon les esti- 60 economies1 160 0 Euro area mations, d’environ 3 % au deuxième trimestre 55 140 (right scale) -5 de 2009, après une contraction de 6 ½ % au pre- 120 -10 50 mier trimestre de 2009, et les indicateurs à haute 100 -15 45 fréquence laissent entrevoir une croissance plus 80 -20 Advanced United States vigoureuse au second semestre de l’année. Néan- 40 economies2 60 Japan4 (left scale) -25 (left scale) moins, les faillites d’entreprises restent nombreu- 35 40 -30 ses, l’emploi continue à baisser, et la consomma- 30 20 -35 2000 02 04 06 08 Aug. 2000 02 04 06 08 Aug. tion et l’investissement privés restent anémiques 09 09 alors que les ménages font face à des pertes de revenu et de richesse, que les capacités excé- Sources: CPB Netherlands Bureau for Economic Policy Analysis for CPB trade volume index; for all others, NTC Economics and Haver Analytics. dentaires des entreprises sont élevées et que les 1Argentina, Brazil, Bulgaria, Chile, China, Colombia, Estonia, Hungary, India, Indonesia, Latvia, Lithuania, Malaysia, Mexico, Pakistan, Peru, Philippines, Poland, Romania, Russia, conditions du crédit demeurent tendues. Le Slovak Republic, South Africa, Thailand, Turkey, Ukraine, and Venezuela. passé montre que la dynamique de ces forces est 2 Australia, Canada, Czech Republic, Denmark, euro area, Hong Kong SAR, Israel, Japan, Korea, New Zealand, Norway, Singapore, Sweden, Switzerland, Taiwan Province of China, généralement durable après des crises financiè- United Kingdom, and United States. 3In SDR terms. res, avec des reprises peu soutenues après des 4Japan’s consumer confidence data are based on a diffusion index, where values greater périodes de forte contraction de l’activité. L’ac- than 50 indicate improving confidence. 3
  • 20. CHAPITRE 1 PERSPECTIVES ET ENJEUX MONDIAUX tion des pouvoirs publics a atténué l’effet de ces forces sur la croissance, mais leur impulsion flé- chira à terme. Figure 1.2. Global Indicators1 (Annual percent change unless otherwise noted) La situation financière s’améliore The financial crisis triggered the largest contraction in activity since World War II. mais reste difficile The recovery is projected to be modest by past standards. La reprise qui émerge est la plus manifeste sur 8 World Real GDP Growth Real GDP Growth 10 les marchés financiers, bien que la situation de- Average Emerging and meure très difficile pour de nombreux emprun- Average 2010–14 developing economies 8 6 teurs. Les interventions des pouvoirs publics, le 2003–07 6 bas niveau des taux d’intérêt directeurs et les an- 4 4 ticipations de redressement ont conduit à de 2 2 fortes hausses sur de nombreux marchés et à 0 un rebond des flux de capitaux internationaux 0 Advanced -2 (graphique 1.3). Initialement, la politique des economies -2 pouvoirs publics était le facteur principal, avec -4 1970 80 90 2000 10 1970 80 90 2000 10 les garanties offertes aux institutions financières, les injections de capitaux, l’octroi de liquidités 20 Consumer Prices Real Commodity Prices 500 Emerging and (1995 = 100) considérables et les interventions sur les marchés developing economies du crédit. L’amélioration des perspectives de 15 (median) 400 croissance commence à se répercuter sur la situa- 10 Oil prices2 300 tion financière, la baisse de l’aversion pour le ris- Food que offrant une impulsion supplémentaire. Ce- 5 200 Advanced pendant, la situation reste très difficile pour les economies 0 100 emprunteurs de rang inférieur, notamment les Metals petites et moyennes entreprises et de nombreux -5 0 ménages, comme noté dans l’édition d’octobre 1970 80 90 2000 10 1980 85 90 95 2000 05 10 2009 du Global Financial Stability Report (GFSR). 16 World Trade Volume Contribution to Global GDP 8 Les marchés de titrisation demeurent fort défi- (goods and services) Growth, PPP Basis (percent, 12 Trend, three-year moving averages) cients, ce qui limite considérablement la capacité 6 1970–20083 des banques d’émettre (et de distribuer) du cré- 8 4 dit. De manière plus générale, comme indiqué 4 0 2 dans l’édition d’octobre 2009 du GFSR, le risque -4 d’un retournement constitue une préoccupation 0 -8 Rest of the world importante sur les marchés et plusieurs indica- China -2 -12 United States teurs de tensions financières restent élevés. Other advanced economies Depuis le premier trimestre de l’année, les -16 -4 1970 80 90 2000 10 1970 80 90 2000 10 marchés d’actions affichent de fortes progres- sions; les primes de risque des entreprises ont Source: IMF staff estimates. 1Shaded areas indicate IMF staff projections. Aggregates are computed on the basis of baissé et les marges sur les marchés interbancai- purchasing-power-parity (PPP) weights unless otherwise noted. 2Simple average of spot prices of U.K. Brent, Dubai Fateh, and West Texas Intermediate res sont tombées à des niveaux assez proches de crude oil. ceux observés avant la faillite de Lehman Bro- 3Average growth rates for individual countries, aggregated using PPP weights; the aggregates shift over time in favor of faster-growing economies, giving the line an upward thers en septembre 2008. À la recherche d’un trend. rendement plus élevé, les investisseurs se dé- tournent de plus en plus des obligations d’État. La confiance dans le système bancaire des pays 4