Voix off, le magazine du pôle Ciné de GEM, Novembre 2014
1. Voix OFF
La technologie
Joaquin Phoenix dans Her (2014)
2. 1| Partenaires
Ce Voix OFF est imprimé grâce au soutien de:
L’Edito|2
Le mot de la rédac’ chef
B onjour à toi cher-e gémien-ne !
Depuis la pénible période des oraux (même si notre équipe ESCapade t’a sûrement bien ambiancé), tu connais par coeur les trois piliers de Grenoble Ecole de Management :
Management
Innovation
Technologie
Quel rapport avec le cinéma me dis-tu ? Le 7ème art a été un des ter- rains d’expression privilégié du genre qu’on appelle la « science- fiction », la SF pour les intimes. La technologie et l’intelligence hu- maine ou extraterrestre ont été prétextes à des oeuvres qui titillent notre imagination.
La science est liée à de grands débats sociétaux. Le cinéma, qui questionne nos représentations collectives, s’est donc saisi de la technologie pour décrire des mondes parallèles, ou futurs, pourtant proches de notre réalité. Bienvenue dans le cinéma d’anticipation et les contre-utopies, qui dénoncent et font réfléchir sur des tendances sociales actuelles.
Mais la SF peut également être un voyage interstellaire dans un univers construit de toutes pièces. Pourtant, ce monde futuriste peut bien se trouver à des années lumières de notre Terre, on ne peut s’empêcher de le sentir résonner.
Bonne lecture, petit Padawan, et que la force soit avec toi !
Flora Goldgran
Rédactrice en chef du Voix OFF
3. Novembre 2014
5
Projection à la Nef
La Haine, de Mathieu Kassovitz
6
Le court métrage du mois
L3.0 (Léo) réalisé par des étudiants de l’ISART
7
On a vu au cinéma
13
Le thème du mois
La technologie au cinéma
Notre sélection de films
La série
Le film coup de coeur
L’affiche du mois
27
Jeux
29
Quand tu ne sais pas quoi regarder...
6
Le court métrage du mois
5
La Haine en projection à la NEF
15
Le thème du mois: La technologie au cinéma
9
On a vu au cinéma
4. 5| Projection à la Nef
La Haine
le 17 novembre, 20h30 à la Nef !
D ans la cité des Muguets, Abdel Icha- ha est gravement blessé par un poli- cier. Une émeute éclate. Un policier perd son pistolet, récupéré par Vinz (Vincent Cassel), qui veut venger son pote.
On suit la journée de trois jeunes (Vinz, Saïd et Hubert) qui vivent dans une ban- lieue vide de repères. On rit, on attend, on parle, on désespère avec eux, dans un mi- lieu qui laisse peu de chances.
La Haine est un film pessimiste sur l’urbain, la jeunesse et ses rapports avec la police. Il s’inspire de nombreuses bavures policières.
Pourtant, Kassovitz cherche l’anti- documentaire pour faire du pur cinéma, loin des images véhiculées par les médias. La caméra, virtuose lors de plans- séquences, le noir et blanc universel, des effets visuels enflammés font de ce film un cocktail Molotov lancé au cinéma français.
Le film détonne aussi par ses dialogues, avec certaines expressions qu’on utilise encore aujourd’hui: « une pure retournade de keuf live in direct ».
Réalisé par Mathieu Kassovitz
Avec Vincent Cassel
Année 1995 Genre Drame
« Jusqu’ici tout va bien,
l’important c’est pas la chute, c’est l’atterrissage. »
Court métrage|6
Le court-métrage du mois :
L3.0 (Léo)
L 3.0 (alias Léo) est un robot attendrissant, aux pupilles de Chat-Potté et à la solitude touchante. Léo erre dans un Paris désert aux allures de Pompéi abandonnée et déam- bule dans son appartement tout aussi défraichi. Alors que le Sacré- Coeur se recouvre de mousse, Léo envoie des avions en papier du haut de la Butte- Montmartre, telles des bouteilles à la mer. Jusqu’au jour où le frétillement de la vie se matérialise dans un papillon. Est-ce le dé- but de l’espoir ?
Toujours est-il qu’en 4 minutes, ce court-métrage nous transporte avec une certaine douceur amère d’un début inno- cent à une fin déconcertante. La chute trou- blante du court-métrage révèle toute la cruauté cachée derrière la poésie grise et fanée des images. Bref, L3.0 est un sans- faute graphique où la science-fiction a rare- ment été aussi émouvante. Une animation sans accroc, sauf dans nos coeurs.
Amandine Claude
Réalisé par Alexis Decelle, Cyril Declercq, Vincent Defour et Pierre Jury de l’école d’animation ISART (2014)
5. 7| On a vu au cinéma
The Tribe
Réalisé par Myroslav Slaboshpytskiy
Avec Grigoriy Fesenko, Yana Novikova
Durée 2h12 Genre Drame
SYNOPSIS : Un nouveau pensionnaire arrive dans un établissement pour sourds-muets à Kiev. Com- mence alors une immersion totale (langue des signes sans sous titres) dans un monde régit par la loi du plus fort, où ce dernier essaie tant bien que mal de se faire une place.
T he « Tribe » c’est l’histoire d’une véri- table tribu, une tribu au sens primitif du terme, où les hommes se regroupent pour faire face à l’insécurité d’un environnement froid et délabré.
Mais alors qu’on pourrait le croire sal- vateur, ce regroupement devient l’illustration même d’une civilisation qui pervertit. Une véritable meute de loups sanguinaires opèrent pendant 2h12 sous les yeux ébahis d’un specta- teur partagé entre l’incompréhension, parfois l’ennui mais surtout la répulsion face à un dé- chaînement de violence gratuite. Au pro- gramme : passage à tabac, viol, prostitution, avortement clandestin et meurtre. Alors pour- quoi tant de haine ? Peut-être est-ce choisir la facilité pour Myroslav Slaboshpytskiy, qui est sûr, par ce biais, de percuter de plein fouet son public. Mais c’est surtout choisir l’art pour dénoncer et, paradoxalement, faire parler une société ukrainienne malade de la violence, sexiste notamment, et de la corruption qui y sévit.
Ainsi, The Tribe, via son « over- réalisme », relève davantage de l’expérience cinématographique novatrice que du film
On a vu au cinéma|8
Samba
Réalisé par E. Toeldano & O. Nakache
Avec Omar Sy, Charlotte Gainsbourg
Durée 1h58 Genre Comédie, Drame
SYNOPSIS : Samba est un sénégalais en France depuis 10 ans. Alice est une cadre supérieure en burn out. Lui tente d’obtenir des papiers quand elle essaye de se reconstruire par le bénévolat.
Q u’on se le dise, je suis en règle générale assez bon public, ou plutôt je ne descends pas facilement les films que je vois. Certes, ce genre cinématographique est loin d’être mon préféré, mais Intouchables (mêmes réalisateurs) s’était avéré être une très bonne surprise, un film abordable, juste, bien pensé voire même rafraichissant. Et oui je sais, il s’agit d’un film différent mais éviter la «comparaison» est vain, on y pense forcément ! J’ai été déçue, voilà c’est dit. Déçue par le scénario qui, par moments, semble exagéré, déçue par l’interprétation de Charlotte Gainsbourg (qui fait niaise), et, tant qu’à faire, aussi par celle d’Omar Sy qui rappe- lait plus le temps révolu des SAV que la délica- tesse d’Intouchables.
Quasiment dès le début du film, je me suis demandé comment l’histoire pouvait se terminer : on perçoit rapidement certaines affi- nités naître entre les personnages, mais la ques- tion était de savoir s’ils allaient oser une happy end.
Autrement dit, la façon dont on ap- proche un sujet comme celui de l’immigration est primordiale, ose-t-on l’affronter en se jetant à l’eau ou préfère-t-on simplement l’aborder en restant à la surface?
6. 9| On a vu au cinéma
Le Labyrinthe
Réalisé par Wes Ball
Avec Dylan O’Brien, Aml Ameen
Durée 1h54 Genre Action, SF
SYNOPSIS : Quand Thomas reprend connaissance, il est pris au piège avec un groupe d’autres garçons dans un labyrinthe géant dont le plan est modifié chaque nuit. Parviendra-t-il à s’échapper?
A ttention spectateur prend garde ! Ce film est THE blockbuster. Tous les clichés les plus incroyables sont réunis dans ce chef d’oeuvre américain. Par exemple, l’entrée en scène de la fille super canon, seule touche fémi- nine dans un univers masculin qui se veut ultra viril, qui ne brille à aucun moment par son intelligence et ne sert concrètement à rien. Rôle de la femme : sois belle et tais-toi.
L’histoire pourrait en elle-même faire passer ce film de navet international à film sympa sans grand intérêt, mais en réalité aucun personnage n’est approfondi, le labyrinthe se veut très dangereux : le résultat n’est pas bril- lant. Ce blockbuster a même échoué là où au- cun blockbuster n’a jamais échoué : aucun désir pour les personnages du film ne se réveille en moi, parce qu’une bande de pré-pubères sur grand écran, c’est très loin d’être sexy.
En conclusion, le film ne brille sur au- cun point : réalisation, jeu des acteurs, ou scé- nario. Et le cinéma américain en veut à notre argent, nous aurons le plaisir de voir dès 2015, Labyrinthe 2.
Fanny Goncalves
On a vu au cinéma|10
The Giver
Réalisé par Phillip Noyce
Avec Brenton Thwaites, Jeff Bridges et Meryl Streep Durée 1h37 Genre Science Fiction
SYNOPSIS : Dans le monde où vit Jonas, la guerre, la pauvreté, le chômage, le divorce n'existent pas. Les inégalités n'existent pas, la désobéissance et la révolte n'existent pas.
V ous êtes-vous déjà demandé ce que serait le monde sans émotions ? The Giver nous plonge dans une société quasi militaire, sans personnification, sans Art, sans Histoire. Pour une « vraie égalité », la communauté est homo- généisée artificiellement. C’est dans ce contexte que Jonas est choisi pour devenir Dépositaire de la Mémoire. Lui et son mentor, le Passeur, seront les seuls à connaître ce dont leur monde est privé : « memories are not just about the past, they determine our future. ».
Le film est truffé de références : d’Equili- brium (Kurt Wimmer) à la Genèse en passant par Le meilleur des mondes (Aldous Huxley). Mais le réalisateur Phillip Noyce, en partena- riat avec Jeff Bridges, producteur et acteur du film, s’inspire avant tout du Passeur de Lois Lowry, vendu à 10 millions d’exemplaires et qui a valu à son auteure la médaille Newbery (1994). Ce fut la première dystopie ouverte- ment adressée à des adolescents.
Comme toute adaptation, le film opère parfois des raccourcis, mais l’essence même de l’oeuvre de Lowry est bien là, soutenue par une réalisation et une photographie étonnantes où les couleurs sont la personnification des émo- tions.
Flora Goldgran
7. On a vu au cinéma|14
Gone Girl
Réalisé par David Fincher Avec Ben Affleck, Rosamund Pike Durée 2h29 Genre Thriller
11| On a vu au cinéma
Papa was not a rolling stone
Réalisé par Sylvie Ohayon Avec Doria Achour, Aure Atika Durée 1h39 Genre Comédie dramatique
SYNOPSIS : Née d’une mère juive et d’un père marocain qu’elle n’a jamais connu, Fifi, jeune fille bril- lante, vit à la Courneuve. Installée avec un beau-père violent, elle veut s’en sortir.
D éjà peu aidé par le casting, Papa was not a rolling stone réunit toutes les caractéris- tiques du navet. Outre le scénario en papier mâché et l’inutilité de la plupart des scènes, ce film n’est pas drôle. En tentant de dépeindre le quotidien de Fifi, le film s’embourbe dans tous les clichés possibles et imaginables sur la ban- lieue.
Booba n’a qu’à bien se tenir, les punchlines de qualité concurrencent les siennes ; la meil- leure probablement: « T’ouvres ta gueule, t’as pas d’cartable ! ». Tout ça, prononcé avec un accent surexagéré pour contenter un spectateur avide de découvrir cette Courneuve si célèbre. Ce film qui se veut complaisant est en réalité très dégradant pour ces jeunes qui sont mon- trés soit comme des dealers, soit comme des débiles profonds. L’alibi demeure Fifi, la seule fille « normale » de la cité.
Evidement comme il n’y a pas de mauvais film sans une love story ratée, Fifi (juive) tombe follement amoureuse de Raba (musulman), ce qui permet le développement de deux théma- tiques inévitables : le conflit des religions et la grossesse à l’adolescence.
Bref, arrêtons la stigmatisation des banlieues, croyons en eux.
Ophélia Delsol
SYNOPSIS : Nick Dunne signale la disparition de sa femme, Amy. Avec la pression des médias et de la police, l’enquête et l’opinion se tournent vers Nick et son étrange comportement : aurait-il tué sa femme?
U ne banlieue résidentielle aux pelouses verdoyantes du Missouri, un couple à la dérive, et un drame simple, tel est le décor du nouveau thriller de David Fincher. Amy, ma- riée à Nick Dunne, disparaît soudainement le jour de leur cinquième anniversaire de ma- riage, laissant derrière elle un mari, et un sus- pect idéal.
Très vite, la question est de savoir qui se cachent derrière ces banlieusards aux sourires trop bright et à l’apparence irréprochable ? Peu à peu, les masques tombent et nous montrent toute l’horreur de ce couple faussement heu- reux.
Alors que Rosamund Pike joue à mer- veille une Amy disparue et pourtant si pré- sente, Ben Affleck est tout simplement in- croyable dans le rôle du mari que tout accuse. Privilégiant une alternance de points de vue, Fincher joue avec nos nerfs, on ne sait plus où se trouve la vérité, et surtout où commence le mensonge. Que ce soit la satire du mariage ou la dénonciation d’une Amérique obnubilée par les médias et l’opinion publique, rien n’échappe à la critique acerbe de cette société. Adapté du best-seller de Gillian Flynn Les Ap- parences, ce film nous rappelle encore une fois que tout n’est qu’apparence.
Laurie Genthon
8. Le thème du mois
La Technologie
Par Flora Goldgran
Bienvenue à Gattaca (1997), Andrew Niccol
E n 1902, George Méliès réa- lise le premier long métrage de science-fiction du cinéma: Le voyage dans la Lune.
Le développement du genre est marqué par 14-18 et 39-45: la réalité dépasse la fiction. La science n’est plus triomphaliste, mais dangereuse car la technolo- gie est meurtrière. La SF se fait moins naïve (Metropolis de Fritz Lang, 1927).
Dans le contexte de la Guerre Froide, les films de science- fiction sont très politisés :
« Americans go home ! » fait comprendre Godzilla (1954).
Le nucléaire (Le dernier rivage, Stanley Kramer, 1959), les totali- tarismes et la liberté de pensée (Farenheit 451 de Truffaut, 1966) sont des thèmes récurrents.
Mais la science-fiction reste un genre mineur jusqu’à ce qu’en 1968, Kubrick réalise 2001, l’odys- sée de l’espace : le premier chef d’oeuvre du cinéma de science- fiction.
En 1977 se rencontrent deux ti- tans du genre : George Lucas (Star Wars) et Steven Spielberg (Rencontres du 3ème type).
Les classiques s’enchaînent avec Alien (Ridley Scott) en 1979, Dune (David Lynch) et Terminator (James Cameron) en 1984…
Le cinéma est la rencontre entre la subjectivité d’un auteur, la société dans laquelle il évolue et un public. Il est ancré dans la réalité mais propose des points de vue réinterprétés. Il résonne.
Ce n’est donc pas surprenant que les progrès technologiques aient influencé la production cinéma- tographique contemporaine.
A l’heure de la virtualité, c’est Her (Spike Jonze, 2014) qui mène la danse. Pour autant, des dysto- pies pour adolescents comme Hunger Games (Gary Ross, 2012) sont encore sur le devant de la scène, réminiscences de 1984.
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Notre sélection de films
La série
Le film coup de coeur
L’affiche du mois
9. 15| La technologie au cinéma
Minority Report
Réalisé par Steven Spielberg Avec Tom Cruise, Elizabeth Payne Durée 2h25 Année 2002
« Imaginez un monde sans meurtre ». Nous voilà en 2054, où l’on arrête des gens qui n’ont encore rien fait, des innocents promis à un futur coupable. Spielberg adapte en 2002 la nouvelle éponyme de l’écrivain Philip K. Dick et signe un excellent film de science fiction réflexif, qui a su bien vieillir.
L’histoire s’articule autour de John Ander- ton, Tom Cruise, un membre de pré-crime ayant recours à un trio de médiums, capables de prévoir les crimes avant même qu’ils ne se produisent. Au fur et à mesure, le doute s’installe quant à la fiabilité du système, il semblerait que le monde sans crime soit loin du monde parfait. Si le scénario est bien ficelé, et les personnages complets, le film s’impose surtout par la vision réaliste qu’il propose de la so- ciété de demain, ultra-surveillée à l’image du chef d’oeuvre d’Orson Wells.
Malgré quelques longueurs, Spielberg, une fois de plus, signe un film brillant qui nous propose une réflexion actuelle dans l’air du temps. En effet, où se situe la frontière entre l’intention et l’action, entre la volonté et le passage à l’acte, entre l’inno- cent et le criminel ? Qui n’a jamais eu des envies de meurtre ? Il semblerait alors que pour Pré-crime nous soyons tous coupables.
Laurie Genthon
La technologie au cinéma|16
Bienvenue à Gattaca
Réalisé par Andrew Niccol Avec Ethan Hawke, Uma Thurman, et Jude Law Durée 1h46 Année 1998
B ienvenue à Gattaca est sorti en 1998, mais il ne pourrait pas être plus actuel. Entre les pro- grès étonnants, inspirants, mais aussi inquiétants de la science, et des tensions sociales importantes vis-à- vis des minorités, nous sommes dans un contexte où il fait bon de prendre du recul.
Avec son premier long métrage, Andrew Niccol nous en offre l’opportunité. Dans un monde sans violence apparente où un entretien d’em- bauche se résume à une analyse de sang, il met en scène l’horreur paisible de la discrimination géné- tique. « On a maintenant fait de la discrimination une science. » La méthode naturelle de procréation est celle qui passe par un généticien : « cet enfant est toujours vous, simplement le meilleur de vous. »
La photographie en clair-obscur, à la fois futuriste et rétro, nous immerge dans une atmos- phère clinique glaçante, soulignée par une bande son envoûtante. Le film est porté par le duo parfait de Jérôme (Jude Law) qui porte le fardeau de sa perfection, et Vincent (Ethan Hawke) qui poursuit son rêve envers et contre tout. De nombreuses ques- tions sont soulevées par Bienvenue à Gattaca, comme l’identité ou le déterminisme. Et vous ? Seriez-vous prêt à braver la société pour toucher les étoiles ?
Flora Goldgran
10. 17| La technologie au cinéma
Her
Réalisé par Spike Jonze Avec Joaquin Phoenix, Scarlett Johansson Durée 2h06 Année 2014
Q ue dire de ce film mélancolique parfaitement réalisé ? Partant d’un scénario pas si original, il développe des personnages d’une grande profon- deur, évoluant dans un univers futuriste pas si loin- tain, nous mettant face à une histoire d’amour diffé- rente. Théodore vit seul depuis le départ de la femme de sa vie, qui s’est finalement lassée de son mélancolisme. Il rencontre alors Samantha, qui de- vient rapidement sa meilleure amie et son amante, sauf que Samantha est un système d’exploitation intelligent. Reprenant un concept qui n’est pas si nouveau, Spike Jonze arrive à développer un uni- vers autour de ces deux personnages qui nous trim- ballent l’âme dans notre propre histoire. Qui n’a jamais eu un amour impossible ? Qui ne s’est jamais senti brisé après le départ de la personne aimée ? Isolé dans ce monde, personne ne pouvant com- prendre notre tristesse ?
La performance des acteurs est incroyable : Joaquin Phoenix incarne à la perfection l’amoureux tourmenté et solitaire reprenant goût à la vie, et Scarlett Johansson signe une de ses meilleures per- formances en N’APPARAISSANT PAS à l’écran, et nous berce de sa voix suave, riante et sensuelle. Un chef d’oeuvre de poésie est né, sans doute l’un des meilleurs films de ces derniers temps. Oubliez Tita- nic, regardez Her.
Romain Garbati
La technologie au cinéma|18
2001 : L’odyssée de l’espace
Réalisé par Stanley Kubrick Avec Keir Dullea, Gary Lockwood Durée 2h21 Année 1968
Q u’on le considère comme un chef d’oeuvre ou que l’on se soit endormi devant, une chose est sûre ce film ne vous laissera pas indifférent. Esthéti- quement irréprochable, philosophiquement casse- tête et très long (pour certains trop long), l’odyssée kubrickienne est un voyage qui, loin de plaire à tout le monde, a le mérite de ses ambitions, et nous offre un moment rare et onirique.
Kubrick nous propose aussi bien un retour aux sources, avec une scène dans le désert africain aux origines de l’humanité, qu’une avancée dans le temps, avec le vaisseau spatial Discovery, allant vers Jupiter. Ainsi, le passé se mêle au futur, le com- mencement à la fin, et le tribal à la technologie, le tout relié par un mystérieux monolithe noir. Le film s’interroge sur la puissance et l’avenir de la techno- logie, ainsi HAL 9000, robot doué de parole et d’intelligence, présente le visage effrayant de notre propre création. Kubrick laisse place à la réflexion, et surtout au silence qui fait du bruit. Reste aux spectateurs la lourde tâche de l’interprétation, alors que certains y verront un simple plaisir visuel d’autres y trouveront peut-être une réponse méta- physique enivrante. C’est là tout le charme de Ku- brick, il nous rend libre, libre de voir ce que nous voulons voir.
Laurie Genthon
11. 19| La technologie au cinéma
Repo Men
Réalisé par Miguel Sapochnik Avec Jude Law et Forest Whitaker Durée 1h15 Année 2010
L e principe est simple : vous ne pouvez plus payer votre voiture, la banque la récupère ; vous ne pouvez plus payer votre organe, les Repo Men le récupèrent. Ils sont de véritables assassins légaux travaillant pour l’Union, cette entreprise qui vous sauve la vie avant de venir vous la reprendre (et vos économies avec).
Rémy (Jude Law, plus sexy que jamais) et Jake (Forest Whitaker, en formidable sadique) for- ment un duo de Repo totalement déjanté. Leur de- vise ? « Le boulot, c’est le boulot » (et s’il y a de la bagarre, c’est encore mieux).
Mais lorsque Rémy se retrouve avec un coeur artificiel et ses comptes en banque dans le rouge, la donne change. Le boulot est-il juste le boulot ? Repo Men soulève des questions éthiques et critique les systèmes médical et économique américains.
Miguel Sapochnik, s’inspirant du roman Repossession Mambo (Eric Garcia), nous offre une fiction futuriste parfaitement maîtrisée qui alterne les genres avec brio. L’atmosphère est à la fois noire et esthétique, drôle et pessimiste, grisante et alar- miste. Certaines scènes sont percutantes et rythmées par une bande son joyeusement décalée. Violent, subversif, drôle et impertinent, Repo Men est une réussite.
Flora Goldgran
La technologie au cinéma|20
The Island
Réalisé par Michael Bay Avec Ewan McGregor, Scarlett Johansson Durée 2h12 Année 2004
A vis à tous les amateurs d’effets spéciaux en tous genres, de courses poursuites rythmées, de science-fiction bien sûr, de films qui donnent à réfléchir sur les travers de notre société, et puis sur- tout avis à tous les fans de Scarlett Johansson : The Island est un film pour vous !
On y découvre un monde confiné de clones à qui l’on ment afin de les maintenir à l’écart du reste de la société, qui d’ailleurs ignore leur existence. Mais la curiosité est plus forte que le conditionne- ment pour Lincoln Six Echo (Ewan McGregor) qui s’enfuit avec Jordan Two Delta (Scarlett Johansson).
L’intérêt du film est certes, si on aime ça, l’effort certain qui a été fourni du côté des décors et des scènes d’action. Cependant, il faut aussi souli- gner la justesse de la dérive plausible qu’expose le scénario : ces clones sont élevés afin que leurs riches propriétaires puissent un jour se servir d’eux en cas de problème de santé.
Ainsi le film nous mène vers des questionne- ments existentiels qui convergent souvent vers cette éternelle question : l’Homme est-il foncièrement bon ou mauvais ? Un film de science-fiction qui n’est pas dénué de sens, en voilà une bonne nou- velle ! Vérène Gutfreund
12. 21| La technologie au cinéma
Le 5ème élément
Réalisé par Luc Besson Avec Bruce Willis, Gary Oldman Durée 2h06 Année 1997
E n 1914, des extras terrestres arrivent sur terre, récupèrent quatre pierres, équivalentes aux forces du bien, promettent de revenir 300 ans plus tard. Seulement 300 ans après, alors qu’ils achemi- nent ces pierres, ils sont exterminés par les forces du mal. Plus précisément, par la planète du mal, qui se dirige elle-même tout droit sur la terre. Bon prétexte pour Luc Besson d’écrire et de mettre en scène une top-model-sauveuse-de-la-terre. L’ambition de Luc était grande avec ce film et il n’a pas lésiné sur les moyens : casting impressionnant, effets spéciaux spectaculaires…
Il cherche ici à nous montrer que le film « (très) grand public » ou le blockbuster peut aussi s’accompagner d’une réelle réflexion. Cette ré- flexion est malheureusement à l’image de sa réalisa- tion originale : exagérée, éparpillée et peu poussée : religion, pouvoir, valeur de la vie, bien ou mal, même la pollution et la société de consommation y passent.
Cependant, enfant des années 90, ce film fait peut être parti de tes films cultes, de la féerie et de l’imaginaire. Car oui, c’est surtout un bon délire, des acteurs qu’on adore, de la bagarre, une sublime créature très peu habillée avec un « multi-pass » qu’on lui cède volontiers.
Sarah Houmeau
La série|22
Orphan
Black
Créée par
Graeme Manson & John Fawcett
Avec Tatiana Maslany, Dylan Bruce
Format 2 saisons, 42 minutes
SYNOPSIS : Sarah, une marginale orpheline éduquée dans la rue, est témoin du suicide d'une femme qui lui ressemble, et décide de prendre son identité. Elle va alors découvrir qu’elles sont toutes deux des clones, qu'il en existe d'autres, et qu'un assassin essaie de les tuer, une à une, pendant qu'une organisation essaie de surveiller ces clones.
L e thème du clonage a été visité de nom- breuses fois durant l’histoire du cinéma, mais cette série réussit à le renouveler d’une manière originale sans tomber dans le cliché. Le spectateur suit et comprend chaque rebon- dissement sans difficulté.
L’intrigue tourne beaucoup autour de Sarah Manning, le personnage principal, sa vie et ses relations compliquées avec sa fille de 4 ans. Le côté scientifique des clones est mis au second plan, contrairement à ce que laisse pen- ser le générique (rappelant celui de Fringe). Il s’agit plutôt d’une quête de la vérité : tous ces clones dont le moindre geste est enregistré et analysé, veulent comprendre qui elles sont et pourquoi elles ont été créées.
Tatiana Maslany est une actrice in- croyable : magnifique et captivante, elle cu- mule jusqu’à six rôles distincts en un seul épi- sode et reste crédible dans tous. Le suspense est maintenu tout au long de la saison et le spectateur est tenu en haleine, tenté d’enchaî- ner tous les épisodes en deux jours, pour obte- nir plus de réponses.
13. 25| Le film coup de coeur
La saga
Star Wars
Réalisé par
G. Lucas, I. Kershner et R. Marquand Trilogie 4, 5, 6 : 1977-1983 Trilogie 1, 2, 3 : 1999-2005
" Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...." Comment résu- mer la saga Star Wars sans évoquer cette phrase my- thique, qui dès le début de chaque épisode propulse tout de suite le fanboy que je suis dans un des univers les plus riches et connus d’Holly- wood. Je ne vais pas vous faire l’affront ici de vous ra- conter le scénario de Star Wars car vous le connaissez tous (enfin je l’espère, sortez de votre grotte si ce n’est pas le cas). Tout commence, au mi- lieu des années 70, dans l’es- prit d’un jeune réalisateur visionnaire: Georges Lucas, fort de son premier succès American Graffiti. Grand fan de vieilles séries de science- fiction, mais aussi influencé par un essai de mythologie comparée de Joseph Camp- bell Le Héros aux mille et un visage, George Lucas met plu- sieurs années à mettre en place un scénario cohérent, et, surtout, acceptable aux yeux des producteurs car la science-fiction est un genre encore marginal. Le tournage mena George Lucas, écoeuré du métier de réalisateur, à l’hôpi- tal pour surmenage. Le film ne sort que dans quelques salles seulement aux USA en
Tous les effets spé- ciaux que nous connaissons n’auraient jamais vu le jour sans Star Wars.
Mais Star Wars, c’est avant tout une histoire et des thèmes intemporels et inter- générationnels : la confronta- tion père/fils, un amour im- possible, la chute d’une dé- mocratie corrompue et l’avè- nement d’une dictature, la révolte… C’est aussi des influences par d’autres genres cinématographiques : wes- terns Spaghettis, films de Cape et d’épée, de samouraï (La forteresse Cachée de Akira Kurosawa a fortement in- fluencé Lucas).
La saga montre un futur différent de tout ce qu’on avait vu avant : un futur usé. En effet, dans Star Wars on ne vole pas dans des vaisseaux flambant neufs mais dans de vieux tacots qui perdent leurs pièces. Tout ce que l’on voit à l’écran donne l’impression d’avoir eu une vie avant.
Après toutes ces louanges de la saga, nous ne pouvons que souhaiter bon courage à JJ Abrams qui va réaliser Star Wars épisode 7 (il parait que les acteurs de la trilogie originale reviennent). Rendez-vous le 18 décembre 2015 pour voir le résultat !
Et d’ici là, que la Force soit avec lui …
Jonathan Oreja
14. 25| L’affiche du mois
Real
Réalisé par Kiyoshi Kurosawa Avec Takeru Sato, Haruka Ayase Durée 2h07 Année 2014
Un joli fond bleu pastel qui dissimule bien toute la noir- ceur fantastique du film. La couleur de l’arrière-plan rap- pelle celle d’une mer délavée, omniprésente dans le film.
Les arabesques sont le seul élément venant rompre avec la rigueur clinique et symétrique de l’affiche. Elles relient ces deux visages aux expressions si impénétrables. En s’appro- chant un peu, on remarque d’ailleurs que ce sont en fait des câbles électriques… la science-fiction pointe le bout de son nez.
Par Amandine Claude
Une robe rose pâle, pour s’en- foncer dans le cliché poético- romantique, sans être tout à fait niais.
Des visages d’une froideur her- métique, proches de poupées de cires, à l’image de la photo- graphie impeccable du film.
Décidément, les affiches de duos sont à la mode, malheu- reusement Real n’atteint pas l’intensité graphique de La Vie d’Adèle.
15. 27| Jeux
Quel méchant de science-fiction êtes-vous?
1) Si vous aviez un super pouvoir ce serait :
★Un foie hors du commun
Un organe surdimensionné
Lire dans les pensées
Etre un génie en MQAD
2) Votre asso de coeur …
Enjeu
Zone art
★Impact
Altigliss
3) Votre dernière choppe de soirée elle ressemblait à :
Jabba dans Star Wars
★Catwoman dans Batman
Je sais plus trou noir
Je choppe pas
4) Votre plus grand défaut :
Vous avez adoré « sex tape » (film avec Cameron Diaz)
Vous êtes au BDS
5)Vous avez déjà rêvé de tuer …
Votre ex
★La meuf/le mec de votre ex
La voisine du dessous
La girafe du voisin
6) Si vous étiez une chanson
Black M - Sur ma route
Kyo - Dernière danse
★B2o – Caramel
Céline Dion – Pour que tu m’aimes encore
7) Votre look au quotidien
Salopette
Vieux sweat star wars
En kilt
★Nu comme un vers
8) Votre réplique favorite
« Je suis ton père »
« Pas de bras pas de chocolat »
★« Comment est votre blanquette ? »
« L’important c’est pas la chute c’est l’atterrissage »
Jeux|28
Dark Vador dans Star Wars
Comme Dark Vador, toi aussi tu as rejoint depuis peu le côté obscur de la force. Même si tu maîtrises le sabre à merveille, fais gaffe à ne pas trop t’isoler et puis prends du sirop pour la toux on a l’impres- sion que t’es enroué.
Alien dans Alien vs. Predator
Tu as toujours senti en toi un pouvoir paranormal ? Pas facile tous les jours de s’adapter en SAT quand on vient d’une autre planète, on est sûrs qu’une fois le décalage horaire passé tout rentrera dans l’ordre. Un conseil : redescend sur terre.
T-1000 dans Terminator 2
Androïde et fier(e) de l’être, tu déambules dans l’école depuis la rentrée dans l’espoir de trouver quel- qu’un avec autant de matière grise. On t’arrête tout de suite, la tâche semble difficile, alors bois pour oublier.
Godzilla dans Godzilla ★
Un énorme reptile assoiffé de sang et de chair fraîche ? C’est tout toi ! Destructeur et sûr de toi, atten- tion quand même à ne pas prendre la grosse tête. Surtout reste cool, il y a pas de lézard.
Qui a dit quoi?
A) « Certaines personnes disent qu’il y a des millions de façon de filmer une scène. Je ne pense pas, peut-être deux ou trois façons. Toutes les autres sont fausses. »
B) « Le public a un appétit pour tout ce qui touche à l’imaginaire, tout ce qui est éloigné de la réalité et que la création vous permet. »
C) « La question est de savoir si l’on donne quelque chose au public qui vise à le rendre plus heureux ou quelque chose qui corresponde à la vérité du sujet. »
D) « Un film adoré par la critique fait 10 lignes tandis qu’un film détesté a droit à 6 pages et à la couverture »
16. 29| Quand tu ne sais pas quoi regarder
A voir quand...
Le Pôle Ciné pense au gémien indécis qui a envie de cinéma mais qui ne sait absolument pas quoi regarder. Voici quelques idées
… tu sors de 4h de MQAD
… tu veux te fendre la poire
… tu veux séduire ton ou ta choppe de SAT
...t u veux enfin faire une nuit de 8h
… tu veux pleurer toutes les larmes de ton corps
… tu veux bé-flam dans les dîners mondains
Bad teacher
Une prof qui n’en a rien à foutre des jeunes, parle mal, boit, fume (pas que des clopes). Une bonne revanche sur la MQAD.
Les aventures de Rabbi Jacob
Louis de Funès, toujours aussi hilarant dans son irascibilité, se déguise en rabbin pour échapper à un règlement de compte. Culte!
Garden State
Une rencontre du passé et du futur, de la joie et de la douleur, de deux personnalités opposées… ou complémentaires.
A la merveille
Je n’ai pas compris le synopsis. Allez vous endormir devant le film, votre oreiller vous attend.
La vie est belle
Ou comment faire une comédie pleine de tendresse dans un contexte où l’horreur domine.
Barry Lyndon
Un des meilleurs éléments de la filmogra- phie de Kubrick. A découvrir absolument!
Evènements|30
Lundi 17 novembre
La Haine,
de Mathieu Kassovitz
Projection au cinéma La Nef (18, boulevard Edouard Rey) à 20h30. Gagne un fan-art du film made by ARTAGEM!
En prévente, la place est à seulement 5€.!
Jeudi 20 novembre
NTC cuisine pour toi
De 8h à 12h sur la mezz de GEM.
Viens te régaler !
Vendredi 28 novembre
La Nuit Trop Chaude
De 23h à 6h, à l’Ampérage, le Pôle Ciné et Nymphony t’organisent une soirée sur le thème de la sensualité.
3 artistes de Nymphony seront présents et les courts métrages du Pôle Ciné aussi !
Décembre
OFF de Noël d’Une Nuit Trop Courte
Projection gratuite dans l’école de courts mé- trage d’animation.
Date à venir : garde les yeux ouverts tel un hibou!