SlideShare une entreprise Scribd logo
1  sur  22
Le point sur Ébola
au lundi 19 janvier 2015
Drs Jan-Cédric* et Øivind** Hansen
* Médecin Coordonnateur Hôpital Asselin-Hédelin – Consultant Senior StratAdviser Ltd agence spécialisée en
communication stratégique de crise dans le domaine de la santé ; ** Médecin Anesthésiste-Réanimateur
L’épidémie de fièvre hémorragique virale (FHV) liée au virus Ébola, souche
"Zaïre"
1,2
qui sévit actuellement depuis le 22 mars 2014 s’est déclarée en
Guinée puis s’est presque immédiatement propagée au Liberia et en Sierra
Leone, pays voisins puis au Sénégal, au Nigeria et plus récemment au Mali.
www.sfmc.eu
Inscrivez-vous au colloque SFMC sur Ébola qui se tiendra à Paris au Val de Grâce
le 23 janvier 2015
Programme : http://www.sfmc.eu/upload/Progr__Session_Ebola_SFMC_V1.pdf
inscription : http://www.sfmc.eu/upload/BInscription_Ebola.pdf
Synthèse par pays
Pour l’instant 3 pays seulement, sur les 15 de la zone CEDEAO,
connaissent une épidémie évolutive : la Guinée, le Libéria, la
Sierra-Leone.
Le Nigeria et le Sénégal ne sont plus concernés depuis
respectivement le 19 et le 17 octobre 2014, le Mali a rejoind ce
1
Dixon MG, Schafer IJ; Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Ebola viral
disease outbreak--West Africa, 2014. MMWR Morb Mortal Wkly Rep. 2014 Jun
27;63(25):548-51.
2
Sylvain Baize, Delphine Pannetier, Lisa Oestereich, Toni Rieger et al. Emergence of Zaire
Ebola Virus Disease in Guinea — Preliminary report. NEJM, 2014, April 16, 2014DOI:
10.1056/NEJMoa1404505
28/12/2014 1
groupe.
En Guinée 2 825/1 829 cas/décès soit une létalité de 64,7 % . La
Guinée compte toujours 13 % des cas d’Ébola (chiffre stable par rapport
aux précédents points épidémiologiques). Selon le mode de calcul proposé
par StratAdviser Ltd, le nombre de cas actifs serait de 163 soit en
diminution depuis le dernier point épidémiologique. L’épicentre de l’épidémie
était initialement situé en zone forestière, au sud-est du pays Guekedou
(frontalier avec la guinée), Macenta, Kissidougou (zone la plus active en
nombre de cas déclarés) et Nzérékoré (frontalier avec la Côte d’Ivoire) où se
trouve la 2ème plus grande ville du pays, mais d’autres districts sont touchés :
trois districts du Haut-Guinée Diabola, Dinguiraye et Kouroussa, Conakry
(zone de contamination aussi active), capitale du pays, en Guinée maritime et
les préfectures de Télimélé et Boffa, enfin, Fria et Pita au nord-ouest du pays,
Siguiri au nord-est (frontalier avec le Mali).
Guinea # cases % of total
ECOWAS
Death toll Lethality # active
cases
Previous
data
2,597 13 % 1,607 61.9 % 341
Update 2,825 13 % 1,829 64,7 % 163
Au Libéria 8 362/3 556 cas/décès soit une létalité de 42,5 % . Le
Libéria compte désormais 39 % des cas d’Ébola (deux points de moins
que le précèdent point épidémiologique). Selon le mode de calcul proposé par
StratAdviser Ltd, le nombre de cas actifs serait de 687 soit une
augmentation de 39 cas. La quasi totalité des 15 Comtés du pays ont
signalés des cas : Grand Cape Mount, Bomi, Bong, Lofa (frontalier avec la
28/12/2014 2
Guinée), Margibi, Montserrado incluant la capitale Monrovia (zone la plus
active en terme de contamination), Nimba, Grand Bassa et River Cess.
Liberia # cases % of total
ECOWAS
Death toll Lethality # active
cases
Previous
data
7,862 41 % 3,384 43.0 % 648
Update 8,362 39 % 3,556 42.5 % 687
En Sierra Leone 10 186/3 083 cas/décès soit une létalité de 30,3
%. La Sierra Leone compte désormais 48 % des cas d’Ébola (deux points
de plus que le précèdent point épidémiologique). Selon le mode de calcul
proposé par StratAdviser Ltd, le nombre de cas actifs serait de 2 180.
Ces constatations placent ce pays en tête des cas actifs et des
cas cumulés. Depuis l’arrivée de l’épidémie par le district de Kailahun,
frontalier avec celui de Guekedou en Guinée via un voyageur ayant séjourné
à Guekedou, ce sont tous les districts qui sont touchés, y compris la capitale
Freetown qui génère à elle seule 1/3 des cas de contamination.
Sierra
Leone
# cases % of total
ECOWAS
Death toll Lethality # active
cases
Previous
data
9,004 46 % 2,582 28.7 % 2,594
Update 10,186 48 % 3,083 30.3 % 2,180
28/12/2014 3
Le Mali a déclaré 8/7 cas/décès soit une létalité de 87,5 %. Le cas
initial a été importé de Guinée et hospitalisé à Kayes le jeudi 22 octobre 2014.
Ce cas importé a voyagé plusieurs heures en transport en commun et
fréquenté des lieux publics de grande promiscuité en étant symptomatique
(fièvre et hémorragie) avant d’être hospitalisé et finalement diagnostiqué.
Environ 600 contacts ont été placés sous surveillance. Dans ce
pays, seul un centre de traitement de MSF à Bamako est opérationnel ; il en
existe un second à Kayes. Par contre les nouveaux cas déclarés à Bamako
ne sont pas liés au cas initial.
Mali # cases % of total
ECOWAS
Death toll Lethality # active
cases
Previous
data
8 - 7 87.5 % 1
Update 8 - 7 87.5 % 1
Cette épidémie est atypique
• Par le nombre de cas dans la zone de l’OOAS : 21 403 à ce jour.
• Par la zone géographique touchée (Afrique de l’Ouest vs Afrique Centrale)
et de son étendue (plusieurs districts de plusieurs pays limitrophes).
• Par la transmission avérée en zone urbaine (vs zone forestières ou rurales
exclusives des épisodes précédents) en suivant apparemment les axes
commerciaux de la zone (terrestres, maritimes et aériens). Les cas
exportés du Nigeria, du Sénégal et du Mali en sont la démonstration.
• Par l’existence de cas importés (2 cas aux États-Unis) et de cas rapatriés (2
cas aux États-Unis, 2 cas en Espagne, 1 cas au Royaume Uni, 2 cas
en France)
• Par l’existence du premier cas de contamination intra Européenne d’une
28/12/2014 4
Infirmière ayant traité les deux patients rapatriés en Espagne
28/12/2014 5
Synthèse globale au dimanche 28 décembre 2014
Au total, au dimanche 7 décembre 2014, 19 493 cas et 7 588 décès ont
été rapportés à l’OOAS pour la CEDEAO. Le temps de doublement jusqu’à
présent de l’ordre de 27-28 jours semble s’allonger vers 100 jours.
L’infléchissement est plus marqué pour le nombre de décès (Fig 1).
Infographie : Dr Jan-Cedric Hansen
Fig1. Dynamique desnouveauxcas- Trend of new cases
19/01/2015
0
5000
10000
15000
20000
25000
22-Mar 22-Apr 22-May 22-Jun 22-Jul 22-Aug 22-Sep 22-Oct 22-Nov 22-Dec
Cumul cas
cumul deces
L’épaulement amorcé lors d’un précédent point épidémiologique semble bien
se confirmer. Par conséquent, le cap des 25 000 cas qui devait être franchi
vers le 24 – 25 novembre selon nos projections n’a pas été franchi. Il le sera
peut être vers la mi-février dans la mesure ou le temps de doublement semble
s’étirer vers les 100 jours. Ce ralentissement, s’il devait se confirmer, pourrait
s’expliquer par l’immunisation de la population par les cas pauci ou
asymptomatiques que nous avons évoqués et qui est développée dans le
chapitre suivant.
28/12/2014 6
La létalité globale observée semble se stabiliser depuis plusieurs points
épidémiologiques. Elle est de 39,6 %. Ce comportement, n’est pas
classique et est contradictoire avec les observations antérieures sur Ébola qui
montraient une tendance à l’amplification de la létalité au fur et à mesure du
repiquage
3
. La valeur actuelle dans les 3 pays affectés peut s’expliquer par
les différents ajustements itératifs des statistiques internationales, cependant
la tendance est forte (Fig 2).
19/01/2015 Infographie : Dr Jan-Cedric Hansen
Fig2. Evolu on de la létalité – Lethalitytrend
00%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
26-Mar 26-Apr 26-May 26-Jun 26-Jul 26-Aug 26-Sep 26-Oct 26-Nov 26-Dec
létalité
Linear (létalité)
On notera que cette létalité basse permet paradoxalement une plus grande
diffusion de l’épidémie puisque
1. Deux tiers des malades ne décédant pas, ils sont potentiellement
contaminant plus longtemps pour un plus grand nombre de contacts
3
Ansari AA. Clinical features and pathobiology of Ebolavirus infection. J Autoimmun. 2014
Sep 23. pii: S0896-8411(14)00130-9. doi: 10.1016/j.jaut.2014.09.001.
28/12/2014 7
2. ces malades, une fois convalescents ou guéris viennent grossir la part
de la population immunisée
On notera aussi que le nombre de cas pauci-symptomatiques est toujours
inconnu à ce jour. Ce paramètre est pourtant essentiel car il permettrait de
savoir si une partie de la population des pays touchés développe à bas bruit
une immunisation qui aboutirait in fine à « l’endémisation » de l’épidémie dans
la région. L’OOAS tente de recueillir des informations et des statistiques
fiables sur ce point mais la tâche est toujours aussi ardue.
Pour autant, il existe de grandes disparités entre les pays en
matière de létalité (Tableau 1).
Tableau 1
Pays notifiant Cas Décès Taux
de
létalité
Δ/point
précéde
nt
Sierra-Leone 10 186 3 083 28,7 % + 1,6
Liberia 8 362 3 556 42,5 % - 0,5
Guinée 2 825 1 829 61,9 % + 2,8
CEDEAO 21 403 8 483 39,6 % + 0,7
La Sierra-Leone se distingue toujours mais désormais avec une mortalité 2
fois plus faible que la Guinée dans un contexte de cinétique exponentielle (Fig
3). On note d’ailleurs que la Sierra-Leone est toujours en tête
pour le nombre de cas cumulés et de cas actifs. Son taux de
létalité semble se stabiliser.
La comparaison des stratégies de contrôle de l’épidémie de ces trois pays n’a
toujours pas été réalisée. Elle est pourtant essentielle pour tenter de
comprendre pourquoi la Guinée connaît une dissémination modérée associée
à une très forte mortalité, le Liberia une dissémination explosive avec une
mortalité médiane et la Sierra-Leone une dissémination intermédiaire mais
une mortalité remarquablement basse.
28/12/2014 8
Pour mémoire, les autres maladies à potentiels épidémiques sévissant
actuellement en Afrique de l’Ouest (choléra, Méningite, Rougeole, Fièvre
Jaune et Fièvre de Lassa) avaient cumulé 67 307 cas déclarés (dont 29 777
pour le seul choléra) et 1 338 décès (dont 606 pour la seule méningite) au 17
août 2014 dernière mise à jour disponible de ces données. En 7 mois
l’épidémie d’Ébola a donc tué 3 fois plus que les 6 autres en 8 mois. Pour les
4 pays directement concernés le nombre de décès documentés pour les 6
maladies surveillées à potentiel épidémique est de seulement 767. L’épidémie
d’Ébola a donc quadruplé le nombre de décès d’origine épidémique pour ces
4 pays.
28/12/2014 9
Cinétique des nouveaux cas
On constate une modification significative des comportements :
• Le Libéria connaît un épaulement qui casse la dynamique
exponentielle
• La Sierra-Léone maintien son comportement exponentiel et passe
devant le Libéria
• La courbe Guinéenne reste affine pour sa part mais sa pente s’est
augmentée
Le comportement des deux pays touchés par un cas source voyageur en
provenance de l’épicentre suggère toujours une contamination interhumaine
autonomisée que rien ne vient contredire à ce jour (Fig 3).
La cinétique affine Guinéenne évoque l’existence d’un réservoir urbain par les
rongeurs (rats) par exemple qui contaminerait à bas bruit la population. On
peut aussi tenter d’expliquer cette différence par une capacité de contention
de l’épidémie différente pour la Guinée.
Pour ce qui concerne le Nigeria et le Sénégal l’épidémie est pour
l’instant contrôlée. Le Mali semble ne pas, non plus, développer
d’épidémie.
28/12/2014 10
Infographie : Dr Jan-Cedric Hansen
Fig3. Ciné que descasEbola - Ebola caseskine c
19/01/2015
0
2,000
4,000
6,000
8,000
10,000
12,000
22-Mar 22-Apr 22-May 22-Jun 22-Jul 22-Aug 22-Sep 22-Oct 22-Nov 22-Dec
numberofcases
cas Guinée
cas Libéria
cas Sierra-Leone
L'OMS estime que les cas réels de contamination sont bien plus nombreux
que ceux effectivement recensés. Le facteur multiplicateur serait de 1,5 en
Guinée, 2 en Sierra Leone et 2,5 au Liberia
Comme mis en exergue lors des points épidémiologiques précédents, il
conviendrait d’avoir des éléments cliniques prédictifs de l’évolution des cas
d’Ébola.
Par exemple, la durée de la période de latence ou la température à J4 de
l’irruption des premiers signes sont-ils prédictifs de l’issue ? Il semble qu’une
période de latence courte soit corrélée à une expression clinique plus sévère
par exemple. Il conviendrait de repérer de tels facteurs prédictifs, s’ils
existent, pour identifier les morituri et concentrer les efforts de prise en charge
sur ceux qui ont une bonne probabilité de survie.
28/12/2014 11
Symétriquement, il conviendrait de repérer les formes bénignes ou pauci-
symptomatiques pour limiter, là aussi, un investissement disproportionné en
soignants ou en moyens, compte tenu d’un pronostic favorable d’emblé,
même si cela allonge la durée de la maladie ou de la convalescence.
Il convient de colliger les données cliniques disponibles et de les analyser
pour identifier les facteurs pronostics pertinents. MSF qui est le mieux placé
pour fournir de telles données a été sollicité à la suite d’un précédent point
épidémiologique mais n’a pas répondu à ce jour.
28/12/2014 12
Dynamique des nouveaux cas
Pour ce qui est du cumul de cas depuis 1976. On constate l’explosion
que constitue l’episode actuel (Fig 4).
Infographie : Dr Jan-Cedric Hansen
Fig4. Nombre cumulé de caset de décès
Cumula ve number of cases& deaths
19/01/2015
19 096 : seuil de x8
du nombre de cas
cumulés en 2013
12 720 : seuil de x8
du nombre de décès
cumulés en 2013
0
5,000
10,000
15,000
20,000
25,000
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
#ofcase
Cas
Décés
Le seuil de l’octuplement du nombre de cas déclarés depuis 1976 est
largement franchi : 2 387 cas cumulés entre 1976 et 2013, 19 493 cas
cumulés à ce jour en 2014.
La fiabilité des données, notamment les difficultés opérationnelles du
reporting peuvent expliquer, à elles seules, les variations du nombres de
nouveaux cas constatées à ce jour.
Pour ce qui est de la file active de patients. La proposition de calculer
une estimation du nombre de patients actifs afin de pouvoir guider l’allocation
de ressources entre les différents pays touchées n’a pas fait l’objet de critique
28/12/2014 13
à ce jour. Cette estimation porte sur les cas déclarés cumulés auxquels on
retranche les cas décédés et les cas non décédés de plus de cinquante jours.
Cette limite est proposée sur la base des publications révèlant une excretion
asymptomatique et des revues de litterature abordant ce sujet
4,5
. Sur la base
de cette estimation on constate qu’il existe à ce jour environ 3 030 cas, soit
malade, soit convalescents, potentiellement excreteurs (Fig 5).
Infographie : Dr Jan-Cedric Hansen
Fig5. es ma on casEbola ac fs– Es ma on of Ac ve Ebola cases
19/01/2015
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
8000
22-Mar 22-Apr 22-May 22-Jun 22-Jul 22-Aug 22-Sep 22-Oct 22-Nov 22-Dec
nombre de cas ac fs global
On avait constaté qu’indépendamment des variations dues aux correctifs
épidémiologiques, le nombre de cas actifs semblait atteindre un palier ou une
asymptote autour de 7 000 cas. Ce comportement est cohérent avec
4
Rodriguez LL, De Roo A, Guimard Y, Trappier SG, Sanchez A, Bressler D, Williams AJ,
Rowe AK, Bertolli J, Khan AS, Ksiazek TG, Peters CJ, Nichol ST. Persistence and genetic
stability of Ebola virus during the outbreak in Kikwit, Democratic Republic of the Congo, 1995.
J Infect Dis. 1999 Feb;179 Suppl 1:S170-6.
5
Kuhn JH. Filoviruses. A compendium of 40 years of epidemiological, clinical, and laboratory
studies. Arch Virol Suppl. 2008;20:13-360.
28/12/2014 14
l’hypothèse d’une immunisation à bas bruit des populations concernées et de
l’endémisation exposée plus haut. Cependant, on constate une baisse
significative du nombre de cas actif qui interpelle. Cette baisse significative
est tout à fait compatible avec l’hypothèse de l’endémisation. Cette baissse
globale ne doit pas faire passer au second plan le cas de la Sierra-Leone qui
reste franchement preoccupant.
28/12/2014 15
La répartition des cas estimés par pays permet d’avoir une estimation plus
précise des moyens necessaires en lits, personnels et consommables pour
chaque pays (Fig 6).
19/01/2015 Infographie : Dr Jan-Cedric Hansen
Fig6. casEbola ac fspar pays– split of Ac ve Ebola casesper country
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
8000
11-May 11-Jun 11-Jul 11-Aug 11-Sep 11-Oct 11-Nov 11-Dec 11-Jan
Cas ac fs Sierra-Leone
Cas ac fs Libéria
cas ac fs Guinée
On constate, pour la Guinée, une tendance à une baisse progressive du
nombre de cas avec 163 cas actifs, pour le Libéria, depuis le net
infléchissement de mi décembre on note une relative stabilité avec 687 cas
actifs ainsi que pour la Sierra-Leone avec 2 180 cas actifs.
Ces données sont à rapprocher des capacités en lits dédiés à la prise en
charge des cas d’Ébola qui sont de 160 en Guinée, 672 au Libéria et
356 en Sierra-Léone soit 1 188 lits opérationnels au total aboutissant à
une couverture largement insuffisante des besoins (tableau 2).
28/12/2014 16
Tableau 2
Cas
actifs
Nombre
de lits
Couverture
des
besoins
Sierra-Léone 2 180 356 16,3 %
Libéria 687 672 97,8 %
Guinée 163 160 98,1 %
Au niveau du rapprochement entre les corridors de
communication (voies routières, ferrées, maritimes et aériennes) avec les
zones des districts touchés on constate toujours une corrélation assez forte
(figure 7).
Infographie : Dr Jan-Cedric Hansen
Fig7. PrincipauxCorridorset CentresUrbains– Main Corridors& Urban Area
07/12/2014
3 0 0 k m
2 0 0 m i
© D a n ie l D a le t
Libéria
Guinée
Côte d’Ivoire
Nigéria
Togo
Mali
Mauritanie
Sénégal
Gambie
Guinée-
Bissau
Burkina Faso
Bénin
Niger
Ghana
Sierra-
Leone
28/12/2014 17
L’observation de la carte laisse entrevoir des cas non déclarés en Guinée-
Bissau et en Côte d’Ivoire. Ils sont à ce stade probablement classés en cas
de Paludisme ou d’autres fièvres tropicales si ce sont des formmes cliniques
pauci-symptomatiques non mortelles.
On note que les cas au Mali semblent particulierement bien
respecter la logique des corridors que nous avons été parmi les
premiers à signaler puisque le trajet reconstitué (Kissidougou –
Kankan – Siguiri – Kouramale – Bamako – Kayes) suis
exactement le corridor Guinée/Mali
Une réflexion est en cours au sein de l’OOAS pour délimiter et sécuriser des
corridors aux portes desquelles les cas suspects d’Ebola seraient filtrés à fin
de limiter les risques de contamination tout en favorisant la libre circulation
des personnes et des biens à l’interieur de ceux-ci.
Un nouveau corridor de transit entre Bamako – Gao – Tillaberi –
Niamey a été ajouté à la demande de l’OOAS.
Les enjeux auxquels les services de santé des pays touchés doivent faire
face sont :
• le nombre de cas contacts à suivre (plus de 16 000 pour la seule
Guinée par exemple)
• la réaction de la population qui choisit le repli, préférant mourir au sein
de la famille que dans des centres de traitement en l’absence de
traitement spécifique (ignorant l’intérêt du traitement symptomatique)
• La confusion souvent faite entre Ébola et paludisme retardant la mise
en œuvre des soins adaptés compromettant sérieusement la lutte
contre le paludisme
6
.
6
http://reliefweb.int/report/guinea/ebola-sabotages-guinea-s-anti-malaria-fight
28/12/2014 18
Cas particulier des soignants
Le nombre de soignants contaminés interpelle conjointement l’OOAS, la
SFMC et StratAdviser Ltd (tableau 3). La contamination des soignants peut
etre le fait d’une contamination sur le lieux d’exercice au contact des patients
ou en dehors du travail.
Tableau 3
Pays notifiant Cas Décès
Taux de
létalité
Liberia 361 174 48,2 %
Guinée 106 59 55,6 %
Sierra-Léone 138 106 76,8 %
CEDEAO 605 339 56,0 %
On remarque que a létalité est superieure à celle de la population générale
avec des disparités parallèles.
En ce qui concerne la contamination sur le lieu de travail elle peut survenir
pendant le soin, à la fin du soin et en dehors du soin.
En ce qui concerne l’analyse des images montrant des soignants en train de
s’équiper et de se deséquiper, des échanges avec des soignants en mission
ou en retour de mission et avec Mme Deschouvert du CHU de Rouen qui
travaille sur une procédure pour l’EPRUS, nous avons remarqué :
• que l’usage de masques chirurgicaux semble très répandu ce qui ne
procure pas une protection suffisante
• que le temps de séjour en zone contaminée est trop long car de l’ordre
de 2 à 3 heures ce qui majore la probabilité d’une contamination par le
temps d’exposition et le risque d’erreur lors du deshabillage par le
stress thermique induit par l’équipement et le contexte tropical.
• que les procédures de deséquipement telles qu’on les voit comportent
de nombreuses erreurs au regard des standards et recommendations
28/12/2014 19
de la SFMC en la matière
• que les zones contaminées sont contigues aux zones de repos et de
travail
Il conviendrait de recommander :
• l’usage systematique de masques FFP2/FFP3 pour pénetrer en zone
contaminée
• un temps d’exposition de 40 minutes maximum renouvelable toutes les
2 heures pour les soignants (autorise une réhydratation et une
récuperation du choc thermique)
• établir une zone d’exclusion plus large séparant la zone contaminée de
la zone de vie
• repenser le sas de décontamination et la procédure de deséquipement
en reprenant les bonnes pratiques de la SFMC en matière NRBC
notamment le déshabillage en binôme avec miroir et superviseur, dans
une zone dédiée exclusive, en respectant la logique de la marche en
avant.
Au niveau des groupes de discussions de la SFMC
Les discussions au sein du groupe francophone
https://www.linkedin.com/groups/Groupe-Expert-Ebola-SFMC-8156465/about
et au sein du groupe anglophone https://www.linkedin.com/groups/Ebola-
outbreak-management-Group-8150382/about regroupant plus de 500
spécialistes en médecine de catastrophe, en prévention de pandémie, en
conception de vaccin, en réponse sanitaire opérationnelle, … issus de
gouvernements, d’agences ou de services publics, d’entreprises spécialisées
publiques ou privées européens, africains de l’ouest et Nord-Americains,
portent essentiellement sur :
28/12/2014 20
1. le risque de contamination aéroportée – à ce jour non formellement
documenté – mais théoriquement possible, ne serait-ce que par les
goutelettes de Pflügge, et pouvant rendre compte du nombre important
de cas parmi les soignants : il a été décidé de recommander le port de
masque FFP2 pour les soignants sur place et de limiter le temps de
prise en charge à 20 min d’affilée pour chaque patient afin de limiter
les risques. Les masques chirurgicaux que l’on voit dans les
reportages sont notoirement insuffisants pour protéger des gouttelettes
de Pflügge émises par les patients. Or l’exposition répétée à un risque
faible conduit asymptotiquement à une probabilité de 1. En l’état c’est
l’explication la plus plausible du nombre anormalement élevé de
soignants contaminés. Pour la prise en charge des cas importés en
Europe et tant qu’ils restent sporadiques, c’est le port de combinaison
filtrantes qui est recommandé.
2. la cinétique inhomogène des 5 pays concernés avec une cinétique
affine pour la Guinée et le Nigeria et une cinétique exponentielle pour
la Sierra-Leone et le Libéria peut s’expliquer par des problèmes de
retard de diagnostic et de recueil des cas et ne pas reflèter fidèlement
leur propagation. Cependant une explication épidémiologique plus
satisfaisante serait la bienvenue.
3. la sous déclaration multifactorielle des cas (diagnostics différentiels
nombreux, frein économique et social de l’accès au soin, non respect
des rites sociaux et funéraires “sacrés” pour les individus déclarés
contaminés et donc “bénéfice/risque” peu ou pas acceptable pour
l’interessé et son entourage, …). Une estimation de la part immergée
de l’iceberg fait cruellement défaut.
4. l’illusion des mesures de confinement qui sont contournées par les
impératifs socioéconomiques locaux et par la pratique
“institutionalisée” du contournement des régles contre rétribution.
28/12/2014 21
5. le risque de cas importés en Europe via l’immigration clandestine et les
passeurs des autres trafics illicites qui, par nature, contournent tous les
systèmes de contrôle. Ce point semble toujours sous-estimé par les
autorités des pays concernés, probablement parce qu’il est
politiquement difficile à aborder en raison de la stigmatisation possible
d’une population déjà largement précarisée et fragile.
28/12/2014 22

Contenu connexe

Tendances

Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au jeudi 23 octobre 2014
Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au jeudi 23 octobre 2014Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au jeudi 23 octobre 2014
Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au jeudi 23 octobre 2014Jan-Cedric Hansen
 
Le point OOAS/WAHO-SFMC-StratAdviser sur ébola au vendredi 26 septembre 2014
Le point OOAS/WAHO-SFMC-StratAdviser sur ébola au vendredi 26 septembre 2014Le point OOAS/WAHO-SFMC-StratAdviser sur ébola au vendredi 26 septembre 2014
Le point OOAS/WAHO-SFMC-StratAdviser sur ébola au vendredi 26 septembre 2014Jan-Cedric Hansen
 
Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au dimanche 2 novembre 2014
Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au dimanche 2 novembre 2014Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au dimanche 2 novembre 2014
Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au dimanche 2 novembre 2014Jan-Cedric Hansen
 
Conférence Ebola du 10 février 2015 à TBS
Conférence Ebola du 10 février 2015 à TBSConférence Ebola du 10 février 2015 à TBS
Conférence Ebola du 10 février 2015 à TBSLaurenceMSF
 
Estimation du-risque-de-contamination-d-un-don-de-sang-par-chikungunya
Estimation du-risque-de-contamination-d-un-don-de-sang-par-chikungunyaEstimation du-risque-de-contamination-d-un-don-de-sang-par-chikungunya
Estimation du-risque-de-contamination-d-un-don-de-sang-par-chikungunyaRaphael Bastide
 
Il n'y a pas de pause à espérer avec le coronavirus
Il n'y a pas de pause à espérer avec le coronavirusIl n'y a pas de pause à espérer avec le coronavirus
Il n'y a pas de pause à espérer avec le coronavirusKhadija Moussayer
 
Zika : situation épidémiologique à mi janvier 2016
Zika : situation épidémiologique à mi janvier 2016Zika : situation épidémiologique à mi janvier 2016
Zika : situation épidémiologique à mi janvier 2016Marianne Bliman
 
Bvs 2014 06 vih sida erratum
Bvs 2014 06 vih sida erratumBvs 2014 06 vih sida erratum
Bvs 2014 06 vih sida erratumJoseph Nodin
 
Facteurs de survenue et prise en charge d'une épidémie du paludisme
Facteurs de survenue et prise en charge d'une épidémie du paludismeFacteurs de survenue et prise en charge d'une épidémie du paludisme
Facteurs de survenue et prise en charge d'une épidémie du paludismeInstitut Pasteur de Madagascar
 
Hautes Terres Centrales de Madagascar : pour qu'il n'y ait plus d'épidémies d...
Hautes Terres Centrales de Madagascar : pour qu'il n'y ait plus d'épidémies d...Hautes Terres Centrales de Madagascar : pour qu'il n'y ait plus d'épidémies d...
Hautes Terres Centrales de Madagascar : pour qu'il n'y ait plus d'épidémies d...Institut Pasteur de Madagascar
 
epidemie de la maladie a virus ebola
epidemie de la maladie a virus ebolaepidemie de la maladie a virus ebola
epidemie de la maladie a virus ebolaaujourlejour1
 

Tendances (12)

Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au jeudi 23 octobre 2014
Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au jeudi 23 octobre 2014Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au jeudi 23 octobre 2014
Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au jeudi 23 octobre 2014
 
Le point OOAS/WAHO-SFMC-StratAdviser sur ébola au vendredi 26 septembre 2014
Le point OOAS/WAHO-SFMC-StratAdviser sur ébola au vendredi 26 septembre 2014Le point OOAS/WAHO-SFMC-StratAdviser sur ébola au vendredi 26 septembre 2014
Le point OOAS/WAHO-SFMC-StratAdviser sur ébola au vendredi 26 septembre 2014
 
Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au dimanche 2 novembre 2014
Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au dimanche 2 novembre 2014Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au dimanche 2 novembre 2014
Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au dimanche 2 novembre 2014
 
Conférence Ebola du 10 février 2015 à TBS
Conférence Ebola du 10 février 2015 à TBSConférence Ebola du 10 février 2015 à TBS
Conférence Ebola du 10 février 2015 à TBS
 
Estimation du-risque-de-contamination-d-un-don-de-sang-par-chikungunya
Estimation du-risque-de-contamination-d-un-don-de-sang-par-chikungunyaEstimation du-risque-de-contamination-d-un-don-de-sang-par-chikungunya
Estimation du-risque-de-contamination-d-un-don-de-sang-par-chikungunya
 
Il n'y a pas de pause à espérer avec le coronavirus
Il n'y a pas de pause à espérer avec le coronavirusIl n'y a pas de pause à espérer avec le coronavirus
Il n'y a pas de pause à espérer avec le coronavirus
 
Zika : situation épidémiologique à mi janvier 2016
Zika : situation épidémiologique à mi janvier 2016Zika : situation épidémiologique à mi janvier 2016
Zika : situation épidémiologique à mi janvier 2016
 
Bvs 2014 06 vih sida erratum
Bvs 2014 06 vih sida erratumBvs 2014 06 vih sida erratum
Bvs 2014 06 vih sida erratum
 
Facteurs de survenue et prise en charge d'une épidémie du paludisme
Facteurs de survenue et prise en charge d'une épidémie du paludismeFacteurs de survenue et prise en charge d'une épidémie du paludisme
Facteurs de survenue et prise en charge d'une épidémie du paludisme
 
Epidémie de choléra secteur sanitaire_béjaia_octobre_1990
Epidémie de choléra secteur sanitaire_béjaia_octobre_1990Epidémie de choléra secteur sanitaire_béjaia_octobre_1990
Epidémie de choléra secteur sanitaire_béjaia_octobre_1990
 
Hautes Terres Centrales de Madagascar : pour qu'il n'y ait plus d'épidémies d...
Hautes Terres Centrales de Madagascar : pour qu'il n'y ait plus d'épidémies d...Hautes Terres Centrales de Madagascar : pour qu'il n'y ait plus d'épidémies d...
Hautes Terres Centrales de Madagascar : pour qu'il n'y ait plus d'épidémies d...
 
epidemie de la maladie a virus ebola
epidemie de la maladie a virus ebolaepidemie de la maladie a virus ebola
epidemie de la maladie a virus ebola
 

En vedette

Diagnostic alimentation lgb v2
Diagnostic alimentation lgb v2Diagnostic alimentation lgb v2
Diagnostic alimentation lgb v2yopla
 
Communication : Enjeux pour les entreprises algériennes, Mr Mahrez HADJSEYD,...
Communication  : Enjeux pour les entreprises algériennes, Mr Mahrez HADJSEYD,...Communication  : Enjeux pour les entreprises algériennes, Mr Mahrez HADJSEYD,...
Communication : Enjeux pour les entreprises algériennes, Mr Mahrez HADJSEYD,...OUADA Yazid
 
Commerce cross canal: pratiques et performances - Etude Dia-mart
Commerce cross canal: pratiques et performances - Etude Dia-martCommerce cross canal: pratiques et performances - Etude Dia-mart
Commerce cross canal: pratiques et performances - Etude Dia-martArthur Megnin
 
Présentation Destination Changemakers - Finale du Prix Moovjee
Présentation Destination Changemakers  - Finale du Prix MoovjeePrésentation Destination Changemakers  - Finale du Prix Moovjee
Présentation Destination Changemakers - Finale du Prix Moovjeedestinationchangemakers
 
Trois articles sur l'emploi
Trois articles sur l'emploiTrois articles sur l'emploi
Trois articles sur l'emploijtp2626
 
Atelier Interconnexion des données dans l'entreprise
Atelier Interconnexion des données dans l'entrepriseAtelier Interconnexion des données dans l'entreprise
Atelier Interconnexion des données dans l'entrepriseVaisonet
 
Photos prises dans le lagon
Photos prises dans le lagonPhotos prises dans le lagon
Photos prises dans le lagonPUGLISI
 
Yunpeng Cailliang
Yunpeng CailliangYunpeng Cailliang
Yunpeng CailliangChinois
 
Atelier 4 : Bien imprimer sur le bon papier
Atelier 4 : Bien imprimer sur le bon papierAtelier 4 : Bien imprimer sur le bon papier
Atelier 4 : Bien imprimer sur le bon papierCap'Com
 

En vedette (20)

Diagnostic alimentation lgb v2
Diagnostic alimentation lgb v2Diagnostic alimentation lgb v2
Diagnostic alimentation lgb v2
 
Murmure 022 30mars
Murmure 022 30marsMurmure 022 30mars
Murmure 022 30mars
 
Uso de redes sociales en v.4
Uso de redes sociales en v.4Uso de redes sociales en v.4
Uso de redes sociales en v.4
 
Tuto sauvegardes sur supports externes
Tuto sauvegardes sur supports externesTuto sauvegardes sur supports externes
Tuto sauvegardes sur supports externes
 
Communication : Enjeux pour les entreprises algériennes, Mr Mahrez HADJSEYD,...
Communication  : Enjeux pour les entreprises algériennes, Mr Mahrez HADJSEYD,...Communication  : Enjeux pour les entreprises algériennes, Mr Mahrez HADJSEYD,...
Communication : Enjeux pour les entreprises algériennes, Mr Mahrez HADJSEYD,...
 
Commerce cross canal: pratiques et performances - Etude Dia-mart
Commerce cross canal: pratiques et performances - Etude Dia-martCommerce cross canal: pratiques et performances - Etude Dia-mart
Commerce cross canal: pratiques et performances - Etude Dia-mart
 
Béatrice GISLARD LES INVENTEURS, Des Idées pour mieux vivre : Tendance Social...
Béatrice GISLARD LES INVENTEURS, Des Idées pour mieux vivre : Tendance Social...Béatrice GISLARD LES INVENTEURS, Des Idées pour mieux vivre : Tendance Social...
Béatrice GISLARD LES INVENTEURS, Des Idées pour mieux vivre : Tendance Social...
 
Regulacion EAB
Regulacion  EABRegulacion  EAB
Regulacion EAB
 
Travail de session 3101
Travail de session 3101Travail de session 3101
Travail de session 3101
 
Le Grand Prix des Idees Durables
Le Grand Prix des Idees DurablesLe Grand Prix des Idees Durables
Le Grand Prix des Idees Durables
 
Présentation Destination Changemakers - Finale du Prix Moovjee
Présentation Destination Changemakers  - Finale du Prix MoovjeePrésentation Destination Changemakers  - Finale du Prix Moovjee
Présentation Destination Changemakers - Finale du Prix Moovjee
 
La grande conversation mediatique : Partie 2
La grande conversation mediatique : Partie 2La grande conversation mediatique : Partie 2
La grande conversation mediatique : Partie 2
 
Trois articles sur l'emploi
Trois articles sur l'emploiTrois articles sur l'emploi
Trois articles sur l'emploi
 
Mireia informaitaica
Mireia informaitaicaMireia informaitaica
Mireia informaitaica
 
Communautes 2.0 - Partie 4 : Creation 2.0
Communautes 2.0 - Partie 4 : Creation 2.0Communautes 2.0 - Partie 4 : Creation 2.0
Communautes 2.0 - Partie 4 : Creation 2.0
 
Eméric ERNOULT de AFFINITIZ, L'Innovation Collaborative (PARIS 2.0, Sept 2009)
Eméric ERNOULT de AFFINITIZ, L'Innovation Collaborative (PARIS 2.0, Sept 2009)Eméric ERNOULT de AFFINITIZ, L'Innovation Collaborative (PARIS 2.0, Sept 2009)
Eméric ERNOULT de AFFINITIZ, L'Innovation Collaborative (PARIS 2.0, Sept 2009)
 
Atelier Interconnexion des données dans l'entreprise
Atelier Interconnexion des données dans l'entrepriseAtelier Interconnexion des données dans l'entreprise
Atelier Interconnexion des données dans l'entreprise
 
Photos prises dans le lagon
Photos prises dans le lagonPhotos prises dans le lagon
Photos prises dans le lagon
 
Yunpeng Cailliang
Yunpeng CailliangYunpeng Cailliang
Yunpeng Cailliang
 
Atelier 4 : Bien imprimer sur le bon papier
Atelier 4 : Bien imprimer sur le bon papierAtelier 4 : Bien imprimer sur le bon papier
Atelier 4 : Bien imprimer sur le bon papier
 

Similaire à Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au lundi 19 janvier 2015

Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au vendredi 26 septembre 2014
Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au vendredi 26 septembre 2014Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au vendredi 26 septembre 2014
Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au vendredi 26 septembre 2014Jan-Cedric Hansen
 
Note conseil scientifique 4[4971]
Note conseil scientifique 4[4971]Note conseil scientifique 4[4971]
Note conseil scientifique 4[4971]Laurent Sailly
 
Vol 11 No 6 - FlashVigie Juin 2016
Vol 11 No 6 - FlashVigie Juin 2016Vol 11 No 6 - FlashVigie Juin 2016
Vol 11 No 6 - FlashVigie Juin 2016Marie Munoz-Bertrand
 
Epidémie Chikungunya : pas de répit en Martinique!
Epidémie Chikungunya : pas de répit en Martinique!Epidémie Chikungunya : pas de répit en Martinique!
Epidémie Chikungunya : pas de répit en Martinique!Raphael Bastide
 
Point epidemio ebola_13-1-014
Point epidemio ebola_13-1-014Point epidemio ebola_13-1-014
Point epidemio ebola_13-1-014Francis Mené
 
Avis du conseil scientifique covid 19 du 5 octobre 2021
Avis du conseil scientifique covid 19 du 5 octobre 2021Avis du conseil scientifique covid 19 du 5 octobre 2021
Avis du conseil scientifique covid 19 du 5 octobre 2021Laurent Sailly
 
Avis conseil scientifique_5_octobre_2021 (1)
Avis conseil scientifique_5_octobre_2021 (1)Avis conseil scientifique_5_octobre_2021 (1)
Avis conseil scientifique_5_octobre_2021 (1)Société Tripalio
 
déclaration conjointe OMS PAM UNICEF
déclaration conjointe OMS PAM UNICEFdéclaration conjointe OMS PAM UNICEF
déclaration conjointe OMS PAM UNICEFaujourlejour1
 
Données Statistiques EBOLA du 28 Mai 2015
Données Statistiques EBOLA du 28 Mai 2015Données Statistiques EBOLA du 28 Mai 2015
Données Statistiques EBOLA du 28 Mai 2015Fatoumata Chérif
 
Opinions & Editorial: Ebola: quand la panique rime avec un désastre économique
Opinions & Editorial: Ebola: quand la panique rime avec un désastre économiqueOpinions & Editorial: Ebola: quand la panique rime avec un désastre économique
Opinions & Editorial: Ebola: quand la panique rime avec un désastre économiqueAfrica Cheetah Run
 

Similaire à Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au lundi 19 janvier 2015 (20)

Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au vendredi 26 septembre 2014
Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au vendredi 26 septembre 2014Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au vendredi 26 septembre 2014
Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au vendredi 26 septembre 2014
 
Chikvendredi
ChikvendrediChikvendredi
Chikvendredi
 
Pe dfa 2014 12 chik
Pe dfa 2014 12 chikPe dfa 2014 12 chik
Pe dfa 2014 12 chik
 
Bulletin grippe INVS
Bulletin grippe INVSBulletin grippe INVS
Bulletin grippe INVS
 
Pe dfa 2014 13 chik
Pe dfa 2014 13 chikPe dfa 2014 13 chik
Pe dfa 2014 13 chik
 
Pe dfa 2014 17 chik
Pe dfa 2014 17 chikPe dfa 2014 17 chik
Pe dfa 2014 17 chik
 
Point cikungunya
Point cikungunyaPoint cikungunya
Point cikungunya
 
Pe dfa 2014 23 chik
Pe dfa 2014 23 chikPe dfa 2014 23 chik
Pe dfa 2014 23 chik
 
Note conseil scientifique 4[4971]
Note conseil scientifique 4[4971]Note conseil scientifique 4[4971]
Note conseil scientifique 4[4971]
 
Vol 11 No 6 - FlashVigie Juin 2016
Vol 11 No 6 - FlashVigie Juin 2016Vol 11 No 6 - FlashVigie Juin 2016
Vol 11 No 6 - FlashVigie Juin 2016
 
rapport ebola OMS
rapport ebola OMSrapport ebola OMS
rapport ebola OMS
 
Epidémie Chikungunya : pas de répit en Martinique!
Epidémie Chikungunya : pas de répit en Martinique!Epidémie Chikungunya : pas de répit en Martinique!
Epidémie Chikungunya : pas de répit en Martinique!
 
Point epidemio ebola_13-1-014
Point epidemio ebola_13-1-014Point epidemio ebola_13-1-014
Point epidemio ebola_13-1-014
 
Avis du conseil scientifique covid 19 du 5 octobre 2021
Avis du conseil scientifique covid 19 du 5 octobre 2021Avis du conseil scientifique covid 19 du 5 octobre 2021
Avis du conseil scientifique covid 19 du 5 octobre 2021
 
Avis conseil scientifique_5_octobre_2021 (1)
Avis conseil scientifique_5_octobre_2021 (1)Avis conseil scientifique_5_octobre_2021 (1)
Avis conseil scientifique_5_octobre_2021 (1)
 
déclaration conjointe OMS PAM UNICEF
déclaration conjointe OMS PAM UNICEFdéclaration conjointe OMS PAM UNICEF
déclaration conjointe OMS PAM UNICEF
 
Données Statistiques EBOLA du 28 Mai 2015
Données Statistiques EBOLA du 28 Mai 2015Données Statistiques EBOLA du 28 Mai 2015
Données Statistiques EBOLA du 28 Mai 2015
 
Opinions & Editorial: Ebola: quand la panique rime avec un désastre économique
Opinions & Editorial: Ebola: quand la panique rime avec un désastre économiqueOpinions & Editorial: Ebola: quand la panique rime avec un désastre économique
Opinions & Editorial: Ebola: quand la panique rime avec un désastre économique
 
Pe dfa 2014 16 chik
Pe dfa 2014 16 chikPe dfa 2014 16 chik
Pe dfa 2014 16 chik
 
corona.pdf
corona.pdfcorona.pdf
corona.pdf
 

Plus de Jan-Cedric Hansen

Plaquette présentation formation iCrisis
Plaquette présentation formation iCrisisPlaquette présentation formation iCrisis
Plaquette présentation formation iCrisisJan-Cedric Hansen
 
L’AVOCAT ET L’APPUI AUX VICTIMES ET LES ASSOCIATIONS DE VICTIMES
L’AVOCAT ET L’APPUI AUX VICTIMES ET LES ASSOCIATIONS DE VICTIMESL’AVOCAT ET L’APPUI AUX VICTIMES ET LES ASSOCIATIONS DE VICTIMES
L’AVOCAT ET L’APPUI AUX VICTIMES ET LES ASSOCIATIONS DE VICTIMESJan-Cedric Hansen
 
Fiche d'inscription formation iCrisis MTC CHU Rouen
Fiche d'inscription formation iCrisis MTC CHU RouenFiche d'inscription formation iCrisis MTC CHU Rouen
Fiche d'inscription formation iCrisis MTC CHU RouenJan-Cedric Hansen
 
Formation iCrisis au pilotage stratégique des crises/catastrophes
Formation iCrisis au pilotage stratégique des crises/catastrophesFormation iCrisis au pilotage stratégique des crises/catastrophes
Formation iCrisis au pilotage stratégique des crises/catastrophesJan-Cedric Hansen
 
Formation iCrisis au pilotage stratégique des crises/catastrophes
Formation iCrisis au pilotage stratégique des crises/catastrophesFormation iCrisis au pilotage stratégique des crises/catastrophes
Formation iCrisis au pilotage stratégique des crises/catastrophesJan-Cedric Hansen
 
Présentation iCrisis WADEM brisbane
Présentation iCrisis WADEM brisbanePrésentation iCrisis WADEM brisbane
Présentation iCrisis WADEM brisbaneJan-Cedric Hansen
 
SFMC-ICDM-Université Senghor lexicon collaborative project
SFMC-ICDM-Université Senghor lexicon collaborative project SFMC-ICDM-Université Senghor lexicon collaborative project
SFMC-ICDM-Université Senghor lexicon collaborative project Jan-Cedric Hansen
 
Programme Med Connect du 16 octobre 2018 à Evreux (27)
Programme Med Connect du 16 octobre 2018 à Evreux (27)Programme Med Connect du 16 octobre 2018 à Evreux (27)
Programme Med Connect du 16 octobre 2018 à Evreux (27)Jan-Cedric Hansen
 
Des catastrophes naturelles toujours plus nombreuses la recherche septembre ...
Des catastrophes naturelles toujours plus nombreuses  la recherche septembre ...Des catastrophes naturelles toujours plus nombreuses  la recherche septembre ...
Des catastrophes naturelles toujours plus nombreuses la recherche septembre ...Jan-Cedric Hansen
 
Programme NRBC-SFMC-ENSOPS-2018
Programme NRBC-SFMC-ENSOPS-2018Programme NRBC-SFMC-ENSOPS-2018
Programme NRBC-SFMC-ENSOPS-2018Jan-Cedric Hansen
 
Newsletter StratAdviser iCrisis
Newsletter StratAdviser iCrisisNewsletter StratAdviser iCrisis
Newsletter StratAdviser iCrisisJan-Cedric Hansen
 
StratAdviser facts sheet 2018
StratAdviser facts sheet 2018StratAdviser facts sheet 2018
StratAdviser facts sheet 2018Jan-Cedric Hansen
 
Programme Med Connect 16 octobre 2018 à Evreux (27)
Programme Med Connect 16 octobre 2018 à Evreux (27)Programme Med Connect 16 octobre 2018 à Evreux (27)
Programme Med Connect 16 octobre 2018 à Evreux (27)Jan-Cedric Hansen
 
International Marketing Trends Conference
International Marketing Trends Conference International Marketing Trends Conference
International Marketing Trends Conference Jan-Cedric Hansen
 
StratAdviser facts sheet 2018
StratAdviser facts sheet 2018StratAdviser facts sheet 2018
StratAdviser facts sheet 2018Jan-Cedric Hansen
 
Lecture georgetown university on disaster resilience
Lecture georgetown university on disaster resilienceLecture georgetown university on disaster resilience
Lecture georgetown university on disaster resilienceJan-Cedric Hansen
 

Plus de Jan-Cedric Hansen (20)

Plaquette présentation formation iCrisis
Plaquette présentation formation iCrisisPlaquette présentation formation iCrisis
Plaquette présentation formation iCrisis
 
L’AVOCAT ET L’APPUI AUX VICTIMES ET LES ASSOCIATIONS DE VICTIMES
L’AVOCAT ET L’APPUI AUX VICTIMES ET LES ASSOCIATIONS DE VICTIMESL’AVOCAT ET L’APPUI AUX VICTIMES ET LES ASSOCIATIONS DE VICTIMES
L’AVOCAT ET L’APPUI AUX VICTIMES ET LES ASSOCIATIONS DE VICTIMES
 
GloHSA release 01 2020
GloHSA release 01 2020GloHSA release 01 2020
GloHSA release 01 2020
 
Fiche d'inscription formation iCrisis MTC CHU Rouen
Fiche d'inscription formation iCrisis MTC CHU RouenFiche d'inscription formation iCrisis MTC CHU Rouen
Fiche d'inscription formation iCrisis MTC CHU Rouen
 
Formation iCrisis au pilotage stratégique des crises/catastrophes
Formation iCrisis au pilotage stratégique des crises/catastrophesFormation iCrisis au pilotage stratégique des crises/catastrophes
Formation iCrisis au pilotage stratégique des crises/catastrophes
 
Formation iCrisis au pilotage stratégique des crises/catastrophes
Formation iCrisis au pilotage stratégique des crises/catastrophesFormation iCrisis au pilotage stratégique des crises/catastrophes
Formation iCrisis au pilotage stratégique des crises/catastrophes
 
Présentation iCrisis WADEM brisbane
Présentation iCrisis WADEM brisbanePrésentation iCrisis WADEM brisbane
Présentation iCrisis WADEM brisbane
 
SFMC-ICDM-Université Senghor lexicon collaborative project
SFMC-ICDM-Université Senghor lexicon collaborative project SFMC-ICDM-Université Senghor lexicon collaborative project
SFMC-ICDM-Université Senghor lexicon collaborative project
 
Programme Med Connect du 16 octobre 2018 à Evreux (27)
Programme Med Connect du 16 octobre 2018 à Evreux (27)Programme Med Connect du 16 octobre 2018 à Evreux (27)
Programme Med Connect du 16 octobre 2018 à Evreux (27)
 
COMUN 2018
COMUN 2018COMUN 2018
COMUN 2018
 
Des catastrophes naturelles toujours plus nombreuses la recherche septembre ...
Des catastrophes naturelles toujours plus nombreuses  la recherche septembre ...Des catastrophes naturelles toujours plus nombreuses  la recherche septembre ...
Des catastrophes naturelles toujours plus nombreuses la recherche septembre ...
 
Programme NRBC-SFMC-ENSOPS-2018
Programme NRBC-SFMC-ENSOPS-2018Programme NRBC-SFMC-ENSOPS-2018
Programme NRBC-SFMC-ENSOPS-2018
 
Newsletter StratAdviser iCrisis
Newsletter StratAdviser iCrisisNewsletter StratAdviser iCrisis
Newsletter StratAdviser iCrisis
 
StratAdviser facts sheet 2018
StratAdviser facts sheet 2018StratAdviser facts sheet 2018
StratAdviser facts sheet 2018
 
Programme Med Connect 16 octobre 2018 à Evreux (27)
Programme Med Connect 16 octobre 2018 à Evreux (27)Programme Med Connect 16 octobre 2018 à Evreux (27)
Programme Med Connect 16 octobre 2018 à Evreux (27)
 
International Marketing Trends Conference
International Marketing Trends Conference International Marketing Trends Conference
International Marketing Trends Conference
 
Dossier de presse iCrisis
Dossier de presse iCrisis Dossier de presse iCrisis
Dossier de presse iCrisis
 
StratAdviser facts sheet 2018
StratAdviser facts sheet 2018StratAdviser facts sheet 2018
StratAdviser facts sheet 2018
 
Programme JIMS 5
Programme JIMS 5 Programme JIMS 5
Programme JIMS 5
 
Lecture georgetown university on disaster resilience
Lecture georgetown university on disaster resilienceLecture georgetown university on disaster resilience
Lecture georgetown university on disaster resilience
 

Dernier

Biologie moléculaire_S6_ première partie .pptx
Biologie moléculaire_S6_ première partie .pptxBiologie moléculaire_S6_ première partie .pptx
Biologie moléculaire_S6_ première partie .pptxrababouerdighi
 
《购买维多利亚大学学历本科学位证书》
《购买维多利亚大学学历本科学位证书》《购买维多利亚大学学历本科学位证书》
《购买维多利亚大学学历本科学位证书》rnrncn29
 
Dr MEHRI TURKI IMEN - Traitement du double menton : Une nouvelle technique tu...
Dr MEHRI TURKI IMEN - Traitement du double menton : Une nouvelle technique tu...Dr MEHRI TURKI IMEN - Traitement du double menton : Une nouvelle technique tu...
Dr MEHRI TURKI IMEN - Traitement du double menton : Une nouvelle technique tu...Aymen Masri
 
Résultats de la seconde vague du baromètre de la santé connectée 2024
Résultats de la seconde vague du baromètre de la santé connectée 2024Résultats de la seconde vague du baromètre de la santé connectée 2024
Résultats de la seconde vague du baromètre de la santé connectée 2024benj_2
 
Émile Nelligan - poète québécois, pris entre deux solitudes : la poèsie et la...
Émile Nelligan - poète québécois, pris entre deux solitudes : la poèsie et la...Émile Nelligan - poète québécois, pris entre deux solitudes : la poèsie et la...
Émile Nelligan - poète québécois, pris entre deux solitudes : la poèsie et la...Université de Montréal
 
LA POLYARTHRITE RHUMATOIDE, UNE AMELIORATION DE LA PRISE EN CHARGE AVEC NOTAM...
LA POLYARTHRITE RHUMATOIDE, UNE AMELIORATION DE LA PRISE EN CHARGE AVEC NOTAM...LA POLYARTHRITE RHUMATOIDE, UNE AMELIORATION DE LA PRISE EN CHARGE AVEC NOTAM...
LA POLYARTHRITE RHUMATOIDE, UNE AMELIORATION DE LA PRISE EN CHARGE AVEC NOTAM...Khadija Moussayer
 
Le rôle central de la médecine interne dans l’évolution des systèmes de santé...
Le rôle central de la médecine interne dans l’évolution des systèmes de santé...Le rôle central de la médecine interne dans l’évolution des systèmes de santé...
Le rôle central de la médecine interne dans l’évolution des systèmes de santé...Khadija Moussayer
 
Planification familiale en situations de crise et post-crise - AZ.ppt
Planification familiale en situations de crise et post-crise - AZ.pptPlanification familiale en situations de crise et post-crise - AZ.ppt
Planification familiale en situations de crise et post-crise - AZ.pptOuedraogoSoumaila3
 

Dernier (8)

Biologie moléculaire_S6_ première partie .pptx
Biologie moléculaire_S6_ première partie .pptxBiologie moléculaire_S6_ première partie .pptx
Biologie moléculaire_S6_ première partie .pptx
 
《购买维多利亚大学学历本科学位证书》
《购买维多利亚大学学历本科学位证书》《购买维多利亚大学学历本科学位证书》
《购买维多利亚大学学历本科学位证书》
 
Dr MEHRI TURKI IMEN - Traitement du double menton : Une nouvelle technique tu...
Dr MEHRI TURKI IMEN - Traitement du double menton : Une nouvelle technique tu...Dr MEHRI TURKI IMEN - Traitement du double menton : Une nouvelle technique tu...
Dr MEHRI TURKI IMEN - Traitement du double menton : Une nouvelle technique tu...
 
Résultats de la seconde vague du baromètre de la santé connectée 2024
Résultats de la seconde vague du baromètre de la santé connectée 2024Résultats de la seconde vague du baromètre de la santé connectée 2024
Résultats de la seconde vague du baromètre de la santé connectée 2024
 
Émile Nelligan - poète québécois, pris entre deux solitudes : la poèsie et la...
Émile Nelligan - poète québécois, pris entre deux solitudes : la poèsie et la...Émile Nelligan - poète québécois, pris entre deux solitudes : la poèsie et la...
Émile Nelligan - poète québécois, pris entre deux solitudes : la poèsie et la...
 
LA POLYARTHRITE RHUMATOIDE, UNE AMELIORATION DE LA PRISE EN CHARGE AVEC NOTAM...
LA POLYARTHRITE RHUMATOIDE, UNE AMELIORATION DE LA PRISE EN CHARGE AVEC NOTAM...LA POLYARTHRITE RHUMATOIDE, UNE AMELIORATION DE LA PRISE EN CHARGE AVEC NOTAM...
LA POLYARTHRITE RHUMATOIDE, UNE AMELIORATION DE LA PRISE EN CHARGE AVEC NOTAM...
 
Le rôle central de la médecine interne dans l’évolution des systèmes de santé...
Le rôle central de la médecine interne dans l’évolution des systèmes de santé...Le rôle central de la médecine interne dans l’évolution des systèmes de santé...
Le rôle central de la médecine interne dans l’évolution des systèmes de santé...
 
Planification familiale en situations de crise et post-crise - AZ.ppt
Planification familiale en situations de crise et post-crise - AZ.pptPlanification familiale en situations de crise et post-crise - AZ.ppt
Planification familiale en situations de crise et post-crise - AZ.ppt
 

Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au lundi 19 janvier 2015

  • 1. Le point sur Ébola au lundi 19 janvier 2015 Drs Jan-Cédric* et Øivind** Hansen * Médecin Coordonnateur Hôpital Asselin-Hédelin – Consultant Senior StratAdviser Ltd agence spécialisée en communication stratégique de crise dans le domaine de la santé ; ** Médecin Anesthésiste-Réanimateur L’épidémie de fièvre hémorragique virale (FHV) liée au virus Ébola, souche "Zaïre" 1,2 qui sévit actuellement depuis le 22 mars 2014 s’est déclarée en Guinée puis s’est presque immédiatement propagée au Liberia et en Sierra Leone, pays voisins puis au Sénégal, au Nigeria et plus récemment au Mali. www.sfmc.eu Inscrivez-vous au colloque SFMC sur Ébola qui se tiendra à Paris au Val de Grâce le 23 janvier 2015 Programme : http://www.sfmc.eu/upload/Progr__Session_Ebola_SFMC_V1.pdf inscription : http://www.sfmc.eu/upload/BInscription_Ebola.pdf Synthèse par pays Pour l’instant 3 pays seulement, sur les 15 de la zone CEDEAO, connaissent une épidémie évolutive : la Guinée, le Libéria, la Sierra-Leone. Le Nigeria et le Sénégal ne sont plus concernés depuis respectivement le 19 et le 17 octobre 2014, le Mali a rejoind ce 1 Dixon MG, Schafer IJ; Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Ebola viral disease outbreak--West Africa, 2014. MMWR Morb Mortal Wkly Rep. 2014 Jun 27;63(25):548-51. 2 Sylvain Baize, Delphine Pannetier, Lisa Oestereich, Toni Rieger et al. Emergence of Zaire Ebola Virus Disease in Guinea — Preliminary report. NEJM, 2014, April 16, 2014DOI: 10.1056/NEJMoa1404505 28/12/2014 1
  • 2. groupe. En Guinée 2 825/1 829 cas/décès soit une létalité de 64,7 % . La Guinée compte toujours 13 % des cas d’Ébola (chiffre stable par rapport aux précédents points épidémiologiques). Selon le mode de calcul proposé par StratAdviser Ltd, le nombre de cas actifs serait de 163 soit en diminution depuis le dernier point épidémiologique. L’épicentre de l’épidémie était initialement situé en zone forestière, au sud-est du pays Guekedou (frontalier avec la guinée), Macenta, Kissidougou (zone la plus active en nombre de cas déclarés) et Nzérékoré (frontalier avec la Côte d’Ivoire) où se trouve la 2ème plus grande ville du pays, mais d’autres districts sont touchés : trois districts du Haut-Guinée Diabola, Dinguiraye et Kouroussa, Conakry (zone de contamination aussi active), capitale du pays, en Guinée maritime et les préfectures de Télimélé et Boffa, enfin, Fria et Pita au nord-ouest du pays, Siguiri au nord-est (frontalier avec le Mali). Guinea # cases % of total ECOWAS Death toll Lethality # active cases Previous data 2,597 13 % 1,607 61.9 % 341 Update 2,825 13 % 1,829 64,7 % 163 Au Libéria 8 362/3 556 cas/décès soit une létalité de 42,5 % . Le Libéria compte désormais 39 % des cas d’Ébola (deux points de moins que le précèdent point épidémiologique). Selon le mode de calcul proposé par StratAdviser Ltd, le nombre de cas actifs serait de 687 soit une augmentation de 39 cas. La quasi totalité des 15 Comtés du pays ont signalés des cas : Grand Cape Mount, Bomi, Bong, Lofa (frontalier avec la 28/12/2014 2
  • 3. Guinée), Margibi, Montserrado incluant la capitale Monrovia (zone la plus active en terme de contamination), Nimba, Grand Bassa et River Cess. Liberia # cases % of total ECOWAS Death toll Lethality # active cases Previous data 7,862 41 % 3,384 43.0 % 648 Update 8,362 39 % 3,556 42.5 % 687 En Sierra Leone 10 186/3 083 cas/décès soit une létalité de 30,3 %. La Sierra Leone compte désormais 48 % des cas d’Ébola (deux points de plus que le précèdent point épidémiologique). Selon le mode de calcul proposé par StratAdviser Ltd, le nombre de cas actifs serait de 2 180. Ces constatations placent ce pays en tête des cas actifs et des cas cumulés. Depuis l’arrivée de l’épidémie par le district de Kailahun, frontalier avec celui de Guekedou en Guinée via un voyageur ayant séjourné à Guekedou, ce sont tous les districts qui sont touchés, y compris la capitale Freetown qui génère à elle seule 1/3 des cas de contamination. Sierra Leone # cases % of total ECOWAS Death toll Lethality # active cases Previous data 9,004 46 % 2,582 28.7 % 2,594 Update 10,186 48 % 3,083 30.3 % 2,180 28/12/2014 3
  • 4. Le Mali a déclaré 8/7 cas/décès soit une létalité de 87,5 %. Le cas initial a été importé de Guinée et hospitalisé à Kayes le jeudi 22 octobre 2014. Ce cas importé a voyagé plusieurs heures en transport en commun et fréquenté des lieux publics de grande promiscuité en étant symptomatique (fièvre et hémorragie) avant d’être hospitalisé et finalement diagnostiqué. Environ 600 contacts ont été placés sous surveillance. Dans ce pays, seul un centre de traitement de MSF à Bamako est opérationnel ; il en existe un second à Kayes. Par contre les nouveaux cas déclarés à Bamako ne sont pas liés au cas initial. Mali # cases % of total ECOWAS Death toll Lethality # active cases Previous data 8 - 7 87.5 % 1 Update 8 - 7 87.5 % 1 Cette épidémie est atypique • Par le nombre de cas dans la zone de l’OOAS : 21 403 à ce jour. • Par la zone géographique touchée (Afrique de l’Ouest vs Afrique Centrale) et de son étendue (plusieurs districts de plusieurs pays limitrophes). • Par la transmission avérée en zone urbaine (vs zone forestières ou rurales exclusives des épisodes précédents) en suivant apparemment les axes commerciaux de la zone (terrestres, maritimes et aériens). Les cas exportés du Nigeria, du Sénégal et du Mali en sont la démonstration. • Par l’existence de cas importés (2 cas aux États-Unis) et de cas rapatriés (2 cas aux États-Unis, 2 cas en Espagne, 1 cas au Royaume Uni, 2 cas en France) • Par l’existence du premier cas de contamination intra Européenne d’une 28/12/2014 4
  • 5. Infirmière ayant traité les deux patients rapatriés en Espagne 28/12/2014 5
  • 6. Synthèse globale au dimanche 28 décembre 2014 Au total, au dimanche 7 décembre 2014, 19 493 cas et 7 588 décès ont été rapportés à l’OOAS pour la CEDEAO. Le temps de doublement jusqu’à présent de l’ordre de 27-28 jours semble s’allonger vers 100 jours. L’infléchissement est plus marqué pour le nombre de décès (Fig 1). Infographie : Dr Jan-Cedric Hansen Fig1. Dynamique desnouveauxcas- Trend of new cases 19/01/2015 0 5000 10000 15000 20000 25000 22-Mar 22-Apr 22-May 22-Jun 22-Jul 22-Aug 22-Sep 22-Oct 22-Nov 22-Dec Cumul cas cumul deces L’épaulement amorcé lors d’un précédent point épidémiologique semble bien se confirmer. Par conséquent, le cap des 25 000 cas qui devait être franchi vers le 24 – 25 novembre selon nos projections n’a pas été franchi. Il le sera peut être vers la mi-février dans la mesure ou le temps de doublement semble s’étirer vers les 100 jours. Ce ralentissement, s’il devait se confirmer, pourrait s’expliquer par l’immunisation de la population par les cas pauci ou asymptomatiques que nous avons évoqués et qui est développée dans le chapitre suivant. 28/12/2014 6
  • 7. La létalité globale observée semble se stabiliser depuis plusieurs points épidémiologiques. Elle est de 39,6 %. Ce comportement, n’est pas classique et est contradictoire avec les observations antérieures sur Ébola qui montraient une tendance à l’amplification de la létalité au fur et à mesure du repiquage 3 . La valeur actuelle dans les 3 pays affectés peut s’expliquer par les différents ajustements itératifs des statistiques internationales, cependant la tendance est forte (Fig 2). 19/01/2015 Infographie : Dr Jan-Cedric Hansen Fig2. Evolu on de la létalité – Lethalitytrend 00% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 26-Mar 26-Apr 26-May 26-Jun 26-Jul 26-Aug 26-Sep 26-Oct 26-Nov 26-Dec létalité Linear (létalité) On notera que cette létalité basse permet paradoxalement une plus grande diffusion de l’épidémie puisque 1. Deux tiers des malades ne décédant pas, ils sont potentiellement contaminant plus longtemps pour un plus grand nombre de contacts 3 Ansari AA. Clinical features and pathobiology of Ebolavirus infection. J Autoimmun. 2014 Sep 23. pii: S0896-8411(14)00130-9. doi: 10.1016/j.jaut.2014.09.001. 28/12/2014 7
  • 8. 2. ces malades, une fois convalescents ou guéris viennent grossir la part de la population immunisée On notera aussi que le nombre de cas pauci-symptomatiques est toujours inconnu à ce jour. Ce paramètre est pourtant essentiel car il permettrait de savoir si une partie de la population des pays touchés développe à bas bruit une immunisation qui aboutirait in fine à « l’endémisation » de l’épidémie dans la région. L’OOAS tente de recueillir des informations et des statistiques fiables sur ce point mais la tâche est toujours aussi ardue. Pour autant, il existe de grandes disparités entre les pays en matière de létalité (Tableau 1). Tableau 1 Pays notifiant Cas Décès Taux de létalité Δ/point précéde nt Sierra-Leone 10 186 3 083 28,7 % + 1,6 Liberia 8 362 3 556 42,5 % - 0,5 Guinée 2 825 1 829 61,9 % + 2,8 CEDEAO 21 403 8 483 39,6 % + 0,7 La Sierra-Leone se distingue toujours mais désormais avec une mortalité 2 fois plus faible que la Guinée dans un contexte de cinétique exponentielle (Fig 3). On note d’ailleurs que la Sierra-Leone est toujours en tête pour le nombre de cas cumulés et de cas actifs. Son taux de létalité semble se stabiliser. La comparaison des stratégies de contrôle de l’épidémie de ces trois pays n’a toujours pas été réalisée. Elle est pourtant essentielle pour tenter de comprendre pourquoi la Guinée connaît une dissémination modérée associée à une très forte mortalité, le Liberia une dissémination explosive avec une mortalité médiane et la Sierra-Leone une dissémination intermédiaire mais une mortalité remarquablement basse. 28/12/2014 8
  • 9. Pour mémoire, les autres maladies à potentiels épidémiques sévissant actuellement en Afrique de l’Ouest (choléra, Méningite, Rougeole, Fièvre Jaune et Fièvre de Lassa) avaient cumulé 67 307 cas déclarés (dont 29 777 pour le seul choléra) et 1 338 décès (dont 606 pour la seule méningite) au 17 août 2014 dernière mise à jour disponible de ces données. En 7 mois l’épidémie d’Ébola a donc tué 3 fois plus que les 6 autres en 8 mois. Pour les 4 pays directement concernés le nombre de décès documentés pour les 6 maladies surveillées à potentiel épidémique est de seulement 767. L’épidémie d’Ébola a donc quadruplé le nombre de décès d’origine épidémique pour ces 4 pays. 28/12/2014 9
  • 10. Cinétique des nouveaux cas On constate une modification significative des comportements : • Le Libéria connaît un épaulement qui casse la dynamique exponentielle • La Sierra-Léone maintien son comportement exponentiel et passe devant le Libéria • La courbe Guinéenne reste affine pour sa part mais sa pente s’est augmentée Le comportement des deux pays touchés par un cas source voyageur en provenance de l’épicentre suggère toujours une contamination interhumaine autonomisée que rien ne vient contredire à ce jour (Fig 3). La cinétique affine Guinéenne évoque l’existence d’un réservoir urbain par les rongeurs (rats) par exemple qui contaminerait à bas bruit la population. On peut aussi tenter d’expliquer cette différence par une capacité de contention de l’épidémie différente pour la Guinée. Pour ce qui concerne le Nigeria et le Sénégal l’épidémie est pour l’instant contrôlée. Le Mali semble ne pas, non plus, développer d’épidémie. 28/12/2014 10
  • 11. Infographie : Dr Jan-Cedric Hansen Fig3. Ciné que descasEbola - Ebola caseskine c 19/01/2015 0 2,000 4,000 6,000 8,000 10,000 12,000 22-Mar 22-Apr 22-May 22-Jun 22-Jul 22-Aug 22-Sep 22-Oct 22-Nov 22-Dec numberofcases cas Guinée cas Libéria cas Sierra-Leone L'OMS estime que les cas réels de contamination sont bien plus nombreux que ceux effectivement recensés. Le facteur multiplicateur serait de 1,5 en Guinée, 2 en Sierra Leone et 2,5 au Liberia Comme mis en exergue lors des points épidémiologiques précédents, il conviendrait d’avoir des éléments cliniques prédictifs de l’évolution des cas d’Ébola. Par exemple, la durée de la période de latence ou la température à J4 de l’irruption des premiers signes sont-ils prédictifs de l’issue ? Il semble qu’une période de latence courte soit corrélée à une expression clinique plus sévère par exemple. Il conviendrait de repérer de tels facteurs prédictifs, s’ils existent, pour identifier les morituri et concentrer les efforts de prise en charge sur ceux qui ont une bonne probabilité de survie. 28/12/2014 11
  • 12. Symétriquement, il conviendrait de repérer les formes bénignes ou pauci- symptomatiques pour limiter, là aussi, un investissement disproportionné en soignants ou en moyens, compte tenu d’un pronostic favorable d’emblé, même si cela allonge la durée de la maladie ou de la convalescence. Il convient de colliger les données cliniques disponibles et de les analyser pour identifier les facteurs pronostics pertinents. MSF qui est le mieux placé pour fournir de telles données a été sollicité à la suite d’un précédent point épidémiologique mais n’a pas répondu à ce jour. 28/12/2014 12
  • 13. Dynamique des nouveaux cas Pour ce qui est du cumul de cas depuis 1976. On constate l’explosion que constitue l’episode actuel (Fig 4). Infographie : Dr Jan-Cedric Hansen Fig4. Nombre cumulé de caset de décès Cumula ve number of cases& deaths 19/01/2015 19 096 : seuil de x8 du nombre de cas cumulés en 2013 12 720 : seuil de x8 du nombre de décès cumulés en 2013 0 5,000 10,000 15,000 20,000 25,000 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 #ofcase Cas Décés Le seuil de l’octuplement du nombre de cas déclarés depuis 1976 est largement franchi : 2 387 cas cumulés entre 1976 et 2013, 19 493 cas cumulés à ce jour en 2014. La fiabilité des données, notamment les difficultés opérationnelles du reporting peuvent expliquer, à elles seules, les variations du nombres de nouveaux cas constatées à ce jour. Pour ce qui est de la file active de patients. La proposition de calculer une estimation du nombre de patients actifs afin de pouvoir guider l’allocation de ressources entre les différents pays touchées n’a pas fait l’objet de critique 28/12/2014 13
  • 14. à ce jour. Cette estimation porte sur les cas déclarés cumulés auxquels on retranche les cas décédés et les cas non décédés de plus de cinquante jours. Cette limite est proposée sur la base des publications révèlant une excretion asymptomatique et des revues de litterature abordant ce sujet 4,5 . Sur la base de cette estimation on constate qu’il existe à ce jour environ 3 030 cas, soit malade, soit convalescents, potentiellement excreteurs (Fig 5). Infographie : Dr Jan-Cedric Hansen Fig5. es ma on casEbola ac fs– Es ma on of Ac ve Ebola cases 19/01/2015 0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 22-Mar 22-Apr 22-May 22-Jun 22-Jul 22-Aug 22-Sep 22-Oct 22-Nov 22-Dec nombre de cas ac fs global On avait constaté qu’indépendamment des variations dues aux correctifs épidémiologiques, le nombre de cas actifs semblait atteindre un palier ou une asymptote autour de 7 000 cas. Ce comportement est cohérent avec 4 Rodriguez LL, De Roo A, Guimard Y, Trappier SG, Sanchez A, Bressler D, Williams AJ, Rowe AK, Bertolli J, Khan AS, Ksiazek TG, Peters CJ, Nichol ST. Persistence and genetic stability of Ebola virus during the outbreak in Kikwit, Democratic Republic of the Congo, 1995. J Infect Dis. 1999 Feb;179 Suppl 1:S170-6. 5 Kuhn JH. Filoviruses. A compendium of 40 years of epidemiological, clinical, and laboratory studies. Arch Virol Suppl. 2008;20:13-360. 28/12/2014 14
  • 15. l’hypothèse d’une immunisation à bas bruit des populations concernées et de l’endémisation exposée plus haut. Cependant, on constate une baisse significative du nombre de cas actif qui interpelle. Cette baisse significative est tout à fait compatible avec l’hypothèse de l’endémisation. Cette baissse globale ne doit pas faire passer au second plan le cas de la Sierra-Leone qui reste franchement preoccupant. 28/12/2014 15
  • 16. La répartition des cas estimés par pays permet d’avoir une estimation plus précise des moyens necessaires en lits, personnels et consommables pour chaque pays (Fig 6). 19/01/2015 Infographie : Dr Jan-Cedric Hansen Fig6. casEbola ac fspar pays– split of Ac ve Ebola casesper country 0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 11-May 11-Jun 11-Jul 11-Aug 11-Sep 11-Oct 11-Nov 11-Dec 11-Jan Cas ac fs Sierra-Leone Cas ac fs Libéria cas ac fs Guinée On constate, pour la Guinée, une tendance à une baisse progressive du nombre de cas avec 163 cas actifs, pour le Libéria, depuis le net infléchissement de mi décembre on note une relative stabilité avec 687 cas actifs ainsi que pour la Sierra-Leone avec 2 180 cas actifs. Ces données sont à rapprocher des capacités en lits dédiés à la prise en charge des cas d’Ébola qui sont de 160 en Guinée, 672 au Libéria et 356 en Sierra-Léone soit 1 188 lits opérationnels au total aboutissant à une couverture largement insuffisante des besoins (tableau 2). 28/12/2014 16
  • 17. Tableau 2 Cas actifs Nombre de lits Couverture des besoins Sierra-Léone 2 180 356 16,3 % Libéria 687 672 97,8 % Guinée 163 160 98,1 % Au niveau du rapprochement entre les corridors de communication (voies routières, ferrées, maritimes et aériennes) avec les zones des districts touchés on constate toujours une corrélation assez forte (figure 7). Infographie : Dr Jan-Cedric Hansen Fig7. PrincipauxCorridorset CentresUrbains– Main Corridors& Urban Area 07/12/2014 3 0 0 k m 2 0 0 m i © D a n ie l D a le t Libéria Guinée Côte d’Ivoire Nigéria Togo Mali Mauritanie Sénégal Gambie Guinée- Bissau Burkina Faso Bénin Niger Ghana Sierra- Leone 28/12/2014 17
  • 18. L’observation de la carte laisse entrevoir des cas non déclarés en Guinée- Bissau et en Côte d’Ivoire. Ils sont à ce stade probablement classés en cas de Paludisme ou d’autres fièvres tropicales si ce sont des formmes cliniques pauci-symptomatiques non mortelles. On note que les cas au Mali semblent particulierement bien respecter la logique des corridors que nous avons été parmi les premiers à signaler puisque le trajet reconstitué (Kissidougou – Kankan – Siguiri – Kouramale – Bamako – Kayes) suis exactement le corridor Guinée/Mali Une réflexion est en cours au sein de l’OOAS pour délimiter et sécuriser des corridors aux portes desquelles les cas suspects d’Ebola seraient filtrés à fin de limiter les risques de contamination tout en favorisant la libre circulation des personnes et des biens à l’interieur de ceux-ci. Un nouveau corridor de transit entre Bamako – Gao – Tillaberi – Niamey a été ajouté à la demande de l’OOAS. Les enjeux auxquels les services de santé des pays touchés doivent faire face sont : • le nombre de cas contacts à suivre (plus de 16 000 pour la seule Guinée par exemple) • la réaction de la population qui choisit le repli, préférant mourir au sein de la famille que dans des centres de traitement en l’absence de traitement spécifique (ignorant l’intérêt du traitement symptomatique) • La confusion souvent faite entre Ébola et paludisme retardant la mise en œuvre des soins adaptés compromettant sérieusement la lutte contre le paludisme 6 . 6 http://reliefweb.int/report/guinea/ebola-sabotages-guinea-s-anti-malaria-fight 28/12/2014 18
  • 19. Cas particulier des soignants Le nombre de soignants contaminés interpelle conjointement l’OOAS, la SFMC et StratAdviser Ltd (tableau 3). La contamination des soignants peut etre le fait d’une contamination sur le lieux d’exercice au contact des patients ou en dehors du travail. Tableau 3 Pays notifiant Cas Décès Taux de létalité Liberia 361 174 48,2 % Guinée 106 59 55,6 % Sierra-Léone 138 106 76,8 % CEDEAO 605 339 56,0 % On remarque que a létalité est superieure à celle de la population générale avec des disparités parallèles. En ce qui concerne la contamination sur le lieu de travail elle peut survenir pendant le soin, à la fin du soin et en dehors du soin. En ce qui concerne l’analyse des images montrant des soignants en train de s’équiper et de se deséquiper, des échanges avec des soignants en mission ou en retour de mission et avec Mme Deschouvert du CHU de Rouen qui travaille sur une procédure pour l’EPRUS, nous avons remarqué : • que l’usage de masques chirurgicaux semble très répandu ce qui ne procure pas une protection suffisante • que le temps de séjour en zone contaminée est trop long car de l’ordre de 2 à 3 heures ce qui majore la probabilité d’une contamination par le temps d’exposition et le risque d’erreur lors du deshabillage par le stress thermique induit par l’équipement et le contexte tropical. • que les procédures de deséquipement telles qu’on les voit comportent de nombreuses erreurs au regard des standards et recommendations 28/12/2014 19
  • 20. de la SFMC en la matière • que les zones contaminées sont contigues aux zones de repos et de travail Il conviendrait de recommander : • l’usage systematique de masques FFP2/FFP3 pour pénetrer en zone contaminée • un temps d’exposition de 40 minutes maximum renouvelable toutes les 2 heures pour les soignants (autorise une réhydratation et une récuperation du choc thermique) • établir une zone d’exclusion plus large séparant la zone contaminée de la zone de vie • repenser le sas de décontamination et la procédure de deséquipement en reprenant les bonnes pratiques de la SFMC en matière NRBC notamment le déshabillage en binôme avec miroir et superviseur, dans une zone dédiée exclusive, en respectant la logique de la marche en avant. Au niveau des groupes de discussions de la SFMC Les discussions au sein du groupe francophone https://www.linkedin.com/groups/Groupe-Expert-Ebola-SFMC-8156465/about et au sein du groupe anglophone https://www.linkedin.com/groups/Ebola- outbreak-management-Group-8150382/about regroupant plus de 500 spécialistes en médecine de catastrophe, en prévention de pandémie, en conception de vaccin, en réponse sanitaire opérationnelle, … issus de gouvernements, d’agences ou de services publics, d’entreprises spécialisées publiques ou privées européens, africains de l’ouest et Nord-Americains, portent essentiellement sur : 28/12/2014 20
  • 21. 1. le risque de contamination aéroportée – à ce jour non formellement documenté – mais théoriquement possible, ne serait-ce que par les goutelettes de Pflügge, et pouvant rendre compte du nombre important de cas parmi les soignants : il a été décidé de recommander le port de masque FFP2 pour les soignants sur place et de limiter le temps de prise en charge à 20 min d’affilée pour chaque patient afin de limiter les risques. Les masques chirurgicaux que l’on voit dans les reportages sont notoirement insuffisants pour protéger des gouttelettes de Pflügge émises par les patients. Or l’exposition répétée à un risque faible conduit asymptotiquement à une probabilité de 1. En l’état c’est l’explication la plus plausible du nombre anormalement élevé de soignants contaminés. Pour la prise en charge des cas importés en Europe et tant qu’ils restent sporadiques, c’est le port de combinaison filtrantes qui est recommandé. 2. la cinétique inhomogène des 5 pays concernés avec une cinétique affine pour la Guinée et le Nigeria et une cinétique exponentielle pour la Sierra-Leone et le Libéria peut s’expliquer par des problèmes de retard de diagnostic et de recueil des cas et ne pas reflèter fidèlement leur propagation. Cependant une explication épidémiologique plus satisfaisante serait la bienvenue. 3. la sous déclaration multifactorielle des cas (diagnostics différentiels nombreux, frein économique et social de l’accès au soin, non respect des rites sociaux et funéraires “sacrés” pour les individus déclarés contaminés et donc “bénéfice/risque” peu ou pas acceptable pour l’interessé et son entourage, …). Une estimation de la part immergée de l’iceberg fait cruellement défaut. 4. l’illusion des mesures de confinement qui sont contournées par les impératifs socioéconomiques locaux et par la pratique “institutionalisée” du contournement des régles contre rétribution. 28/12/2014 21
  • 22. 5. le risque de cas importés en Europe via l’immigration clandestine et les passeurs des autres trafics illicites qui, par nature, contournent tous les systèmes de contrôle. Ce point semble toujours sous-estimé par les autorités des pays concernés, probablement parce qu’il est politiquement difficile à aborder en raison de la stigmatisation possible d’une population déjà largement précarisée et fragile. 28/12/2014 22