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28/03/2015 1
Le	
  point	
  sur	
  Ébola	
  	
  
au	
  samedi	
  28	
  mars	
  2015	
  	
  
Drs	
  Jan-­‐Cédric*	
  et	
  Øivind**	
  Hansen	
  
* Médecin Coordonnateur Hôpital Asselin-Hédelin – Consultant Senior StratAdviser Ltd agence spécialisée en
communication stratégique de crise dans le domaine de la santé ; ** Médecin Anesthésiste-Réanimateur
L’épidémie de fièvre hémorragique virale (FHV) liée au virus Ébola, souche
"Zaïre"1,2
qui sévit actuellement depuis le 22 mars 2014 s’est déclarée en
Guinée puis s’est presque immédiatement propagée au Liberia et en Sierra
Leone, pays voisins puis au Sénégal, au Nigeria, enfin au Mali.
www.sfmc.eu	
  	
  
Synthèse	
  par	
  pays	
  
Au terme d’1 an d’évolution, 3 pays, sur les 15 de la zone CEDEAO,
connaissent toujours une épidémie évolutive même si son ampleur
tend à s’amender significativement : la Guinée, le Libéria, la Sierra-
Leone.
En Guinée 3 429/2 263 cas/décès soit une létalité de 66,0 %. La
Guinée compte désormais 14 % des cas d’Ébola (chiffre relativement
stable par rapport aux précédents points épidémiologiques). Selon le mode de
calcul proposé par StratAdviser Ltd, le nombre de cas actifs serait de 135
soit de nouveau en diminution après un rebond à la mi-mars.
L’épicentre de l’épidémie était initialement situé en zone forestière, au sud-est
du pays Guekedou (frontalier avec la guinée), Macenta, Kissidougou (zone la
plus active en nombre de cas déclarés) et Nzérékoré (frontalier avec la Côte
d’Ivoire) où se trouve la 2ème plus grande ville du pays, mais d’autres
1
Dixon MG, Schafer IJ; Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Ebola viral disease
outbreak--West Africa, 2014. MMWR Morb Mortal Wkly Rep. 2014 Jun 27;63(25):548-51.
2
Sylvain Baize, Delphine Pannetier, Lisa Oestereich, Toni Rieger et al. Emergence of Zaire
Ebola Virus Disease in Guinea — Preliminary report. NEJM, 2014, April 16, 2014DOI:
10.1056/NEJMoa1404505
28/03/2015 2
districts sont touchés : trois districts du Haut-Guinée Diabola, Dinguiraye et
Kouroussa, Conakry (zone de contamination aussi active), capitale du pays,
en Guinée maritime et les préfectures de Télimélé et Boffa, enfin, Fria et Pita
au nord-ouest du pays, Siguiri au nord-est (frontalier avec le Mali).
Guinea # Cases % Of total
ECOWAS
Death toll Lethality # Active
cases
Previous
data
2,825 13 % 1,829 64,7 % 163
Update 3,429 14 % 2,263 66,0 % 135
Au Libéria 9 602/4 301 cas/décès soit une létalité de 44,8 %. Le
Libéria compte désormais 38 % des cas d’Ébola (un point de moins que le
précèdent point épidémiologique). Selon le mode de calcul proposé par
StratAdviser Ltd, le nombre de cas actifs serait de 302 (deux fois moins
que le précédent point épidémiologique).
La quasi totalité des 15 Comtés du pays ont signalés des cas : Grand Cape
Mount, Bomi, Bong, Lofa (frontalier avec la Guinée), Margibi, Montserrado
incluant la capitale Monrovia (zone la plus active en terme de contamination),
Nimba, Grand Bassa et River Cess.
Liberia # Cases % Of total
ECOWAS
Death toll Lethality # Active
cases
Previous
data
8,362 39 % 3,556 42.5 % 687
Update 9,602 38 % 4,301 44.8 % 302
En Sierra Leone 11 841/3 747 cas/décès soit une létalité de 31,6 %.
La Sierra Leone compte toujours 48 % des cas d’Ébola (stable par rapport
au précèdent point épidémiologique). Selon le mode de calcul proposé par
StratAdviser Ltd, le nombre de cas actifs serait de 630 (trois fois moins
28/03/2015 3
que le précèdent point épidémiologique). Ces constatations placent
toujours ce pays en tête des cas actifs et des cas cumulés.
Depuis l’arrivée de l’épidémie par le district de Kailahun, frontalier avec celui
de Guekedou en Guinée via un voyageur ayant séjourné à Guekedou, ce sont
tous les districts qui sont touchés, y compris la capitale Freetown qui génère à
elle seule 1/3 des cas de contamination.
Sierra
Leone
# Cases % Of total
ECOWAS
Death toll Lethality # Active
cases
Previous
data
10,186 48 % 3,083 30.3 % 2,180
Update 11,841 48 % 3,747 31.6 % 630
Cette	
  épidémie	
  est	
  atypique	
  
• Par le nombre de cas dans la zone de l’OOAS : 24 902 à ce jour.
• Par la zone géographique touchée (Afrique de l’Ouest vs Afrique Centrale)
et de son étendue (plusieurs districts de plusieurs pays limitrophes).
• Par la transmission avérée en zone urbaine (vs zone forestières ou rurales
exclusives des épisodes précédents) en suivant apparemment les axes
commerciaux de la zone (terrestres, maritimes et aériens). Les cas
exportés du Nigeria, du Sénégal et du Mali en sont la démonstration.
• Par la cinétique atypique de diffusion qui diffère selon les pays
(discuté ci-dessous)
• Par l’évolution de la létalité spécifique à chaque pays (discuté ci-
dessous)
• Par l’existence de cas importés (2 cas aux États-Unis) et de cas rapatriés (2
cas aux États-Unis, 2 cas en Espagne, 1 cas au Royaume Uni, 2 cas en
France)
• Par l’existence du premier cas de contamination intra Européenne d’une
Infirmière ayant traité les deux patients rapatriés en Espagne
28/03/2015 4
Synthèse	
  globale	
  au	
  samedi	
  28	
  mars	
  2015	
  
Au total, au samedi 28 mars 2015, 24 902 cas et 10 326 décès cumulés
ont été rapportés à l’OOAS pour la CEDEAO. Le temps de doublement de
l’ordre de 27-28 jours jusqu’à septembre 2014 s’allonge manifestement vers
160 jours ce qui confirme l’infléchissement détecté par nos soins au début de
l’année 2015. L’infléchissement est plus marqué pour le nombre de décès
(Fig. 1).
Infographie,:,Dr,Jan0Cedric,Hansen,
Fig$1.$Dynamique$des$nouveaux$cas$5$Trend$of$new$cases$
28/03/2015,
0,
5000,
10000,
15000,
20000,
25000,
30000,
220Mar, 220Apr, 220May, 220Jun, 220Jul, 220Aug, 220Sep, 220Oct, 220Nov, 220Dec, 220Jan, 220Feb, 220Mar,
Cumul,cas,
cumul,deces,
L’épaulement amorcé début décembre semble bien se confirmer.
Cependant, la courbe des cas cumulés, comme celle des décès
cumulés, garde une pente d’environ 0,5 pour les cas et 0,33 pour les
décès. Ce qui n’annonce pas une asymptote pour l’instant et
démontre que l’épidémie courre toujours. Par conséquent, le cap des 25
000 cas, qui devait être franchi vers la fin novembre 2014 selon nos
projections initiales, n’a toujours pas été franchi. Il le sera peut être vers la fin
avril dans la mesure où le temps de doublement semble s’étirer vers les 160
jours. Ce ralentissement, qui semble s’installer durablement, pourrait
s’expliquer par l’immunisation de la population par les cas pauci ou
28/03/2015 5
asymptomatiques que nous avons évoqués et qui ont été confirmés
lors du colloque Ébola SFMC/SFMA qui s’est tenu à l’ENSOSP en
janvier 2015.
La létalité globale observée qui semblait se stabiliser à la fin de
l’année 2014 connaît une lente progression (Fig. 2A). Après avoir
frôlé les 35 % fin novembre 2014, elle est actuellement remontée à
41,5 %. Ce comportement, en « U » n’est pas classique. La
décroissance constante initialement constatée jusqu’à novembre 2014 était
contradictoire avec les observations antérieures sur Ébola qui montraient une
tendance à l’amplification de la létalité au fur et à mesure du repiquage3
.
C’est cette tendance à l’amplification de la létalité, classique, que
l’on observe désormais.
28/03/2015( Infographie(:(Dr(Jan7Cedric(Hansen(
Fig$2A.$Evolu-on$de$la$létalité$–$Lethality$trend$
00%(
10%(
20%(
30%(
40%(
50%(
60%(
70%(
80%(
267Mar( 267Apr( 267May( 267Jun( 267Jul( 267Aug( 267Sep( 267Oct( 267Nov( 267Dec( 267Jan( 267Feb( 267Mar(
létalité(
Linear((létalité)(
3
Ansari AA. Clinical features and pathobiology of Ebolavirus infection. J Autoimmun. 2014
Sep 23. pii: S0896-8411(14)00130-9. doi: 10.1016/j.jaut.2014.09.001.
28/03/2015 6
Néanmoins, la létalité actuelle reste largement inferieure à celle
classiquement retenue pour Ébola autour de 80-90 %. On notera que cette
létalité basse permet paradoxalement une plus grande diffusion de l’épidémie
puisque
1. Deux tiers des malades ne décédant pas, ils sont potentiellement
contaminant plus longtemps pour un plus grand nombre de contacts
2. ces malades, une fois convalescents ou guéris viennent grossir la part
de la population immunisée
On notera aussi que le nombre de cas pauci-symptomatiques est toujours
inconnu à ce jour, même s’ils ont été reconnus. Ce paramètre est pourtant
essentiel car il permettrait de savoir si une partie de la population des pays
touchés développe à bas bruit une immunisation qui aboutirait in fine à
« l’endémisation » de l’épidémie dans la région. L’OOAS tente de recueillir des
informations et des statistiques fiables sur ce point mais la tâche est toujours
aussi ardue.
Pour autant, il existe de grandes disparités entre les pays en matière de
létalité (Fig. 2B).
28/03/2015 7
28/03/2015( Infographie(:(Dr(Jan7Cedric(Hansen(
Fig$2B.$Evolu-on$de$la$létalité/pays$–$Lethality$trend$by$country$
0(
500(
1000(
1500(
2000(
2500(
3000(
3500(
4000(
4500(
5000(
227M
ar(
227Apr(
227M
ay(
227Jun(
227Jul(
227Aug(
227Sep(
227Oct(
227Nov(
227Dec(
227Jan(
227Feb(
227M
ar(
deces(Guinée(
deces(Libéria(
deces(Sierra7Leone(
Si durant le deuxième semestre 2014 chaque pays a connu une
cinétique de cumul de décès qui lui était propre (affine pour la
Guinée, épaulement pour le Libéria, exponentiel pour la Sierra-
Leone), depuis le début 2015, le Libéria et la Sierra-Leone
connaissent des cinétiques strictement parallèles qui, comme la
Guinée sont affines.
Ce comportement signe la stabilisation des taux de létalité
respectivement de 66,0 %, 44,8 % et 31,6 % pour la Guinée, le
Libéria et la Sierra-Leone.
28/03/2015 8
28/03/2015( Infographie(:(Dr(Jan7Cedric(Hansen(
0(
100(
200(
300(
400(
500(
600(
700(
800(
900(
1000(
227M
ar(
227Apr(
227M
ay(
227Jun(
227Jul(
227Aug(
227Sep(
227Oct(
227Nov(
227Dec(
227Jan(
227Feb(
227M
ar(
Nouveaux(Décès(Sierra7Leone(
Nouveaux(Décès(Libéria(
Nouveaux(Décès(Guinée(
Fig$2C.$Evolu-on$du$delta$de$décès/pays$–$Death$delta$trend$by$country$
En ce qui concerne le nombre de cas de décès supplémentaire
constaté à chaque nouveau point épidémiologique (Fig. 2C), on
constate l’apparition d’un strict parallélisme à partir de janvier 2015
dans un contexte ou avant cette date on ne retrouve que deux
évènements synchrones :
1. le pic de mortalité de aout/septembre 2014
2. la vallée de fin novembre 2014
On notera avec intérêt que juste avant le pic de mortalité de janvier
qui marque le début de la synchronisation des 3 pays, la Guinée et le
Liberia connaissaient une baisse significative de la mortalité au
contraire de la Sierra-Leone. Il serait pertinent de savoir si Ébola a
connu, ou non, une mutation ou une pression de sélection à cette
époque et si une souche avec une mortalité plus élevée n’a pas fait
son apparition en Sierra-Leone fin novembre puis s’est répandue
dans les deux autres pays fin janvier.
28/03/2015 9
Pour mémoire, les autres maladies à potentiels épidémiques sévissant
actuellement en Afrique de l’Ouest (choléra, Méningite, Rougeole, Fièvre
Jaune et Fièvre de Lassa) avaient cumulé 67 307 cas déclarés (dont 29 777
pour le seul choléra) et 1 338 décès (dont 606 pour la seule méningite) au 17
août 2014 dernière mise à jour disponible de ces données. En 7 mois
l’épidémie d’Ébola a donc tué 3 fois plus que les 6 autres en 8 mois. Pour les
4 pays directement concernés le nombre de décès documentés pour les 6
maladies surveillées à potentiel épidémique est de seulement 767. L’épidémie
d’Ébola a donc quadruplé le nombre de décès d’origine épidémique pour ces 4
pays.
28/03/2015 10
Cinétique	
  des	
  cas	
  (Fig.	
  3A)	
  
Infographie,:,Dr,Jan0Cedric,Hansen,
Fig$3A.$Ciné+que$des$cas$Ebola$7$Ebola$cases$kine+c$
28/03/2015,
0,
2,000,
4,000,
6,000,
8,000,
10,000,
12,000,
14,000,
220M
ar,
220Apr,
220M
ay,
220Jun,
220Jul,
220Aug,
220Sep,
220Oct,
220Nov,
220Dec,
220Jan,
220Feb,
220M
ar,
number$of$cases$
cas,Guinée,
cas,Libéria,
cas,Sierra0Leone,
On constate une modification significative des comportements :
• Le Libéria a connu un épaulement qui a cassé sa dynamique
exponentielle et a finalement adopté une cinétique affine
depuis octobre 2014 avec une pente de l’ordre de 0,5
• La Sierra-Léone a perdu son comportement exponentiel depuis
fin janvier 2015 pour adopter une cinétique affine avec une
pente de l’ordre de 0,5
• La courbe Guinéenne reste affine sans avoir augmenté
significativement sa pente de l’ordre de 0,3
La cinétique affine Guinéenne évoque l’existence d’un réservoir urbain par les
rongeurs (rats) par exemple qui contaminerait à bas bruit la population.
28/03/2015 11
28/03/2015( Infographie(:(Dr(Jan7Cedric(Hansen(
Fig$3B.$Nouveaux$cas$Ebola/pays$–$New$Ebola$cases/country$
7500(
0(
500(
1,000(
1,500(
2,000(
2,500(
227M
ar(
227Apr(
227M
ay(
227Jun(
227Jul(
227Aug(
227Sep(
227Oct(
227Nov(
227Dec(
227Jan(
227Feb(
227M
ar(
Nouveaux(cas(Guinée(
Nouveaux(Cas(Libéria(
Nouveaux(Cas(Sierra7Leone(
En ce qui concerne le nombre de nouveaux cas supplémentaires
constatés à chaque nouveau point épidémiologique (Fig. 3B), on ne
retrouve pas l’apparition d’un strict parallélisme à partir de janvier
2015 comme avec les nouveaux cas de décès (Fig. 2C).
Par contre, on constate un parallélisme remarquable entre la courbe
du Libéria et celle de la Sierra-Leone de fin octobre 2014 à fin
janvier 2015 alors que la courbe de la Guinée semble avoir,
paradoxalement, un comportement symétrique pendant cette même
période. A partir de janvier chaque pays possède un comportement
qui lui est propre.
Les autres faits remarquables sont :
1. le pic de nouveaux cas de fin octobre à mi-novembre 2014 au
Libéria et en Sierra-Leone
2. le pic de nouveaux cas de fin novembre à mi-décembre 2014
au Libéria et en Sierra-Leone
3. le pic de nouveaux cas de janvier 2015 au Libéria et en Sierra-
Leone
28/03/2015 12
Il semble bien que la phase de contamination interhumaine soit
terminée et que l’on entre dans une aire d’endémisation sur
l’ensemble des 3 pays touchés avec constitution d’un réservoir mixte
Urbain et Rural que les rongeurs constituent parfaitement …
L'OMS estime que les cas réels de contamination sont bien plus nombreux
que ceux effectivement recensés. Le facteur multiplicateur serait de 1,5 en
Guinée, 2 en Sierra Leone et 2,5 au Liberia
La comparaison des stratégies de contrôle de l’épidémie de ces trois
pays n’a toujours pas été réalisée. Elle est pourtant essentielle pour
tenter de comprendre pourquoi la Guinée connaît une dissémination
modérée associée à une très forte mortalité, le Liberia une
dissémination explosive avec une mortalité médiane et la Sierra-
Leone une dissémination intermédiaire mais une mortalité
remarquablement basse inferieure de moitié à celle de la Guinée.
Comme mis en exergue lors des points épidémiologiques précédents, il
conviendrait d’avoir des éléments cliniques prédictifs de l’évolution des cas
d’Ébola.
Par exemple, la durée de la période de latence ou la température à J4 de
l’irruption des premiers signes sont-ils prédictifs de l’issue ? Il semble qu’une
période de latence courte soit corrélée à une expression clinique plus sévère
par exemple. Il conviendrait de repérer de tels facteurs prédictifs, s’ils
existent, pour identifier les morituri et concentrer les efforts de prise en
charge sur ceux qui ont une bonne probabilité de survie.
Symétriquement, il conviendrait de repérer les formes bénignes ou pauci-
symptomatiques pour limiter, là aussi, un investissement disproportionné en
soignants ou en moyens, compte tenu d’un pronostic favorable d’emblé,
même si cela allonge la durée de la maladie ou de la convalescence. C’est
bien ces hypothèses qui semblent se confirmer au vue des présentations
faites lors du colloque Ébola SFMC/SFMA qui s’est tenu à l’ENSOSP en janvier
2015.
Il convient de colliger les données cliniques disponibles et de les analyser
pour identifier les facteurs pronostics pertinents. MSF qui est le mieux placé
pour fournir de telles données a été sollicité à la suite d’un précédent point
épidémiologique mais n’a pas répondu à ce jour.
28/03/2015 13
Dynamique	
  des	
  nouveaux	
  cas	
  	
  
Pour ce qui est du cumul de cas depuis 1976. On constate l’explosion
que constitue l’episode actuel (Fig. 4A).
0"
5,000"
10,000"
15,000"
20,000"
25,000"
30,000"
1976"
1977"
1978"
1979"
1980"
1981"
1982"
1983"
1984"
1985"
1986"
1987"
1988"
1989"
1990"
1991"
1992"
1993"
1994"
1995"
1996"
1997"
1998"
1999"
2000"
2001"
2002"
2003"
2004"
2005"
2006"
2007"
2008"
2009"
2010"
2011"
2012"
2013"
2014"
2015"
#"of"case"
Cas"
Décés"
Infographie":"Dr"Jan?Cedric"Hansen"
Fig"4A."Nombre"cumulé"de"cas"et"de"décès""
Cumula:ve"number"of"cases"&"deaths"
28/03/2015"
19 096 : seuil de x8
du nombre de cas
cumulés en 2013
12 720 : seuil de x8
du nombre de décès
cumulés en 2013
Le seuil de l’octuplement du nombre de cas déclarés depuis 1976 est
largement franchi : 2 387 cas cumulés entre 1976 et 2013, 24 902 cas
cumulés à ce jour en 2015. L’octuplement du nombre des victimes
décédées vient lui d’être franchi.
28/03/2015 14
28/03/2015( Infographie(:(Dr(Jan7Cedric(Hansen(
Fig$4B.$Varia+on$des$cas$et$des$décès$entre$chaque$point$épidémiologique$
Cases$&$Deaths$trend$between$each$update$
7500(
0(
500(
1,000(
1,500(
2,000(
2,500(
3,000(
3,500(
4,000(
257Mar( 257Apr( 257May( 257Jun( 257Jul( 257Aug( 257Sep( 257Oct( 257Nov( 257Dec( 257Jan( 257Feb( 257Mar(
delta(cas(
delta(décès(
En ce qui concerne les variations globales (Fig. 4B) on retrouve le pic
explosif de fin aout mi-septembre 2014 et les deux pics de
novembre et de janvier avec le décalage attendu entre cas et décès.
On constate aussi la tendance à la baisse depuis fin janvier qui
pourtant se traduit par des disparités au niveau de chaque pays.
La fiabilité des données, notamment les difficultés opérationnelles du
reporting peuvent expliquer, à elles seules, certaines variations du nombre de
nouveaux cas constatées à ce jour. Cependant, le cumul et les tendances
constatées font sens et peuvent être prises comme fiables.
Pour ce qui est de la file active de patients. La proposition de calculer
une estimation du nombre de patients actifs afin de pouvoir guider l’allocation
de ressources entre les différents pays touchées n’a pas fait l’objet de critique
à ce jour. Cette estimation porte sur les cas déclarés cumulés auxquels on
retranche les cas décédés et les cas non décédés de plus de cinquante jours.
Cette limite est proposée sur la base des publications révèlant une excretion
28/03/2015 15
asymptomatique et des revues de litterature abordant ce sujet4,5
. Sur la base
de cette estimation on constate qu’il existe à ce jour environ 1 067 cas, soit
malade, soit convalescents, potentiellement excreteurs (Fig 5A).
Infographie,:,Dr,Jan0Cedric,Hansen,
Fig$5A.$es*ma*on$cas$Ebola$ac*fs$–$Es*ma*on$of$Ac*ve$Ebola$cases$
28/03/2015,
0,
1000,
2000,
3000,
4000,
5000,
6000,
7000,
8000,
220Mar, 220Apr, 220May, 220Jun, 220Jul, 220Aug, 220Sep, 220Oct, 220Nov, 220Dec, 220Jan, 220Feb, 220Mar,
nombre,de,cas,acMfs,global,
On avait constaté qu’indépendamment des variations dues aux correctifs
épidémiologiques, le nombre de cas actifs semblait atteindre un palier ou une
asymptote autour de 7 000 cas. Aujourd’hui, la tendance est à une
decorissance exponentielle du nombre de cas actifs. Ce comportement
est cohérent avec l’hypothèse d’une immunisation à bas bruit des populations
concernées et de l’endémisation exposée plus haut. Cependant, on constate
une baisse significative du nombre de cas actif qui interpelle. Cette baisse
4
Rodriguez LL, De Roo A, Guimard Y, Trappier SG, Sanchez A, Bressler D, Williams AJ, Rowe
AK, Bertolli J, Khan AS, Ksiazek TG, Peters CJ, Nichol ST. Persistence and genetic stability of
Ebola virus during the outbreak in Kikwit, Democratic Republic of the Congo, 1995. J Infect
Dis. 1999 Feb;179 Suppl 1:S170-6.
5
Kuhn JH. Filoviruses. A compendium of 40 years of epidemiological, clinical, and laboratory
studies. Arch Virol Suppl. 2008;20:13-360.
28/03/2015 16
significative est tout à fait compatible avec l’hypothèse de l’endémisation.
Cette baissse globale ne doit pas faire passer au second plan le cas de la
Sierra-Leone qui reste franchement preoccupant.
La répartition des cas estimés par pays permet d’avoir une estimation plus
précise des moyens necessaires en lits, personnels et consommables pour
chaque pays (Fig 5B).
28/03/2015( Infographie(:(Dr(Jan7Cedric(Hansen(
Fig$5B.$cas$Ebola$ac/fs$par$pays$–$split$of$Ac/ve$Ebola$cases$per$country$
0(
1000(
2000(
3000(
4000(
5000(
6000(
7000(
8000(
117May( 117Jun( 117Jul( 117Aug( 117Sep( 117Oct( 117Nov( 117Dec( 117Jan( 117Feb( 117Mar(
Cas(acLfs(Sierra7Leone(
Cas(acLfs(Libéria(
cas(acLfs(Guinée(
On constate, pour la Guinée, une tendance à une remontée du nombre de
cas avec 135 cas actifs, pour le Libéria, depuis le net infléchissement de mi
décembre on note une relative stabilité avec 302 cas actifs ainsi que pour la
Sierra-Leone avec 630 cas actifs. Entre ces deux derniers pays, la
proportion relative du nombre de cas reste relativement constante.
Ce point est en cohérence avec le rapport de proportionnalité de
leurs taux de létalité par exemple.
Ces données sont à rapprocher des capacités en lits dédiés à la prise en
charge des cas d’Ébola qui sont de 160 en Guinée, 672 au Libéria et 356
en Sierra-Léone soit 1 188 lits opérationnels au total aboutissant à une
couverture de plus en plus adaptée aux besoins (tableau 1).
28/03/2015 17
Tableau 1
Cas
actifs
Nombre
de lits
Couverture
des besoins
Sierra-Léone 630 356 56,5 %
Libéria 302 672 222,5 %
Guinée 135 160 118,5 %
Cependant, le taux de couverture des besoins ne semble pas
impacter la létalité constatée.
Au niveau du rapprochement entre les corridors de communication
(voies routières, ferrées, maritimes et aériennes) avec les zones des districts
touchés on constate toujours une corrélation assez forte (figure 6).
Infographie,:,Dr,Jan0Cedric,Hansen,
Fig$6.$Principaux$Corridors$et$Centres$Urbains$–$Main$Corridors$&$Urban$Area$
28/03/2015,
300 km
200 mi
© Daniel Dalet
Libéria$
Guinée$
Côte$d’Ivoire$
Nigéria$
Togo$
Mali$
Mauritanie$
Sénégal$
Gambie$
GuinéeG
Bissau$
Burkina$Faso$
Bénin$
Niger$
Ghana$
SierraG
Leone$
L’observation de la carte laisse entrevoir des cas non déclarés en Guinée-
Bissau et en Côte d’Ivoire. Ils sont à ce stade probablement classés en cas de
Paludisme ou d’autres fièvres tropicales si ce sont des formmes cliniques
pauci-symptomatiques non mortelles.
28/03/2015 18
On note que les cas au Mali semblent particulierement bien
respecter la logique des corridors que nous avons été parmi les
premiers à signaler puisque le trajet reconstitué (Kissidougou –
Kankan – Siguiri – Kouramale – Bamako – Kayes) suis exactement le
corridor Guinée/Mali
Une réflexion est en cours au sein de l’OOAS pour délimiter et sécuriser des
corridors aux portes desquelles les cas suspects d’Ebola seraient filtrés à fin
de limiter les risques de contamination tout en favorisant la libre circulation
des personnes et des biens à l’interieur de ceux-ci.
Un nouveau corridor de transit entre Bamako – Gao – Tillaberi –
Niamey a été ajouté à la demande de l’OOAS.
Les enjeux auxquels les services de santé des pays touchés doivent faire face
sont :
• le nombre de cas contacts à suivre (plus de 16 000 pour la seule
Guinée par exemple)
• la réaction de la population qui choisit le repli, préférant mourir au sein
de la famille que dans des centres de traitement en l’absence de
traitement spécifique (ignorant l’intérêt du traitement symptomatique)
• La confusion souvent faite entre Ébola et paludisme retardant la mise
en œuvre des soins adaptés compromettant sérieusement la lutte
contre le paludisme6
.
Cas	
  particulier	
  des	
  soignants	
  
Le nombre de soignants contaminés interpelle conjointement l’OOAS, la SFMC
et StratAdviser Ltd (tableau 3). La contamination des soignants peut etre le
fait d’une contamination sur le lieux d’exercice au contact des patients ou en
dehors du travail.
Tableau 3
Pays	
  notifiant Cas	
   Décès	
  
Taux	
  de	
  
létalité	
  
Liberia 361	
   174	
   48,2	
  %	
  
Guinée 106	
   59	
   55,6	
  %	
  
6
http://reliefweb.int/report/guinea/ebola-sabotages-guinea-s-anti-malaria-fight
28/03/2015 19
Sierra-Léone 138	
   106	
   76,8	
  %	
  
CEDEAO 605	
   339	
   56,0	
  %	
  
On remarque que a létalité est superieure à celle de la population générale
avec des disparités parallèles.
En ce qui concerne la contamination sur le lieu de travail elle peut survenir
pendant le soin, à la fin du soin et en dehors du soin.
En ce qui concerne l’analyse des images montrant des soignants en train de
s’équiper et de se deséquiper, des échanges avec des soignants en mission
ou en retour de mission et avec Mme Deschouvert du CHU de Rouen qui
travaille sur une procédure pour l’EPRUS, nous avons remarqué :
• que l’usage de masques chirurgicaux semble très répandu ce qui ne
procure pas une protection suffisante
• que le temps de séjour en zone contaminée est trop long car de l’ordre
de 2 à 3 heures ce qui majore la probabilité d’une contamination par le
temps d’exposition et le risque d’erreur lors du deshabillage par le
stress thermique induit par l’équipement et le contexte tropical.
• que les procédures de deséquipement telles qu’on les voit comportent
de nombreuses erreurs au regard des standards et recommendations
de la SFMC en la matière
• que les zones contaminées sont contigues aux zones de repos et de
travail
Il conviendrait de recommander :
• l’usage systematique de masques FFP2/FFP3 pour pénetrer en zone
contaminée
• un temps d’exposition de 40 minutes maximum renouvelable toutes les
2 heures pour les soignants (autorise une réhydratation et une
récuperation du choc thermique)
• établir une zone d’exclusion plus large séparant la zone contaminée de
la zone de vie
• repenser le sas de décontamination et la procédure de deséquipement
en reprenant les bonnes pratiques de la SFMC en matière NRBC
28/03/2015 20
notamment le déshabillage en binôme avec miroir et superviseur, dans
une zone dédiée exclusive, en respectant la logique de la marche en
avant.
Au	
  niveau	
  des	
  groupes	
  de	
  discussions	
  de	
  la	
  SFMC	
  
Les discussions au sein du groupe francophone
https://www.linkedin.com/groups/Groupe-Expert-Ebola-SFMC-
8156465/about et au sein du groupe anglophone
https://www.linkedin.com/groups/Ebola-outbreak-management-Group-
8150382/about regroupant plus de 500 spécialistes en médecine de
catastrophe, en prévention de pandémie, en conception de vaccin, en
réponse sanitaire opérationnelle, … issus de gouvernements, d’agences ou de
services publics, d’entreprises spécialisées publiques ou privées européens,
africains de l’ouest et Nord-Américains, portent essentiellement sur :
1. le risque de contamination aéroportée – à ce jour non formellement
documenté – mais théoriquement possible, ne serait-ce que par les
gouttelettes de Pflügge, et pouvant rendre compte du nombre
important de cas parmi les soignants : il a été décidé de recommander
le port de masque FFP2 pour les soignants sur place et de limiter le
temps de prise en charge à 20 min d’affilée pour chaque patient afin
de limiter les risques. Les masques chirurgicaux que l’on voit dans les
reportages sont notoirement insuffisants pour protéger des
gouttelettes de Pflügge émises par les patients. Or l’exposition répétée
à un risque faible conduit asymptotiquement à une probabilité de 1. En
l’état c’est l’explication la plus plausible du nombre anormalement
élevé de soignants contaminés. Pour la prise en charge des cas
importés en Europe et tant qu’ils restent sporadiques, c’est le port de
combinaisons filtrantes qui est recommandé.
2. la cinétique inhomogène des 5 pays concernés avec une cinétique
affine pour la Guinée et le Nigeria et une cinétique exponentielle pour
la Sierra-Leone et le Libéria peut s’expliquer par des problèmes de
retard de diagnostic et de recueil des cas et ne pas refléter fidèlement
leur propagation. Cependant une explication épidémiologique plus
satisfaisante serait la bienvenue.
3. la sous déclaration multifactorielle des cas (diagnostics différentiels
nombreux, frein économique et social de l’accès au soin, non respect
des rites sociaux et funéraires “sacrés” pour les individus déclarés
contaminés et donc “bénéfice/risque” peu ou pas acceptable pour
28/03/2015 21
l’intéressé et son entourage, …). Une estimation de la part immergée
de l’iceberg fait cruellement défaut.
4. l’illusion des mesures de confinement qui sont contournées par les
impératifs socioéconomiques locaux et par la pratique
“institutionnalisée” du contournement des règles contre rétribution.
5. le risque de cas importés en Europe via l’immigration clandestine et les
passeurs des autres trafics illicites qui, par nature, contournent tous les
systèmes de contrôle. Ce point semble toujours sous-estimé par les
autorités des pays concernés, probablement parce qu’il est
politiquement difficile à aborder en raison de la stigmatisation possible
d’une population déjà largement précarisée et fragile.	
  

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Le point ooas sfmc-strat adviser sur ébola au samedi 28 mars 2015

  • 1. 28/03/2015 1 Le  point  sur  Ébola     au  samedi  28  mars  2015     Drs  Jan-­‐Cédric*  et  Øivind**  Hansen   * Médecin Coordonnateur Hôpital Asselin-Hédelin – Consultant Senior StratAdviser Ltd agence spécialisée en communication stratégique de crise dans le domaine de la santé ; ** Médecin Anesthésiste-Réanimateur L’épidémie de fièvre hémorragique virale (FHV) liée au virus Ébola, souche "Zaïre"1,2 qui sévit actuellement depuis le 22 mars 2014 s’est déclarée en Guinée puis s’est presque immédiatement propagée au Liberia et en Sierra Leone, pays voisins puis au Sénégal, au Nigeria, enfin au Mali. www.sfmc.eu     Synthèse  par  pays   Au terme d’1 an d’évolution, 3 pays, sur les 15 de la zone CEDEAO, connaissent toujours une épidémie évolutive même si son ampleur tend à s’amender significativement : la Guinée, le Libéria, la Sierra- Leone. En Guinée 3 429/2 263 cas/décès soit une létalité de 66,0 %. La Guinée compte désormais 14 % des cas d’Ébola (chiffre relativement stable par rapport aux précédents points épidémiologiques). Selon le mode de calcul proposé par StratAdviser Ltd, le nombre de cas actifs serait de 135 soit de nouveau en diminution après un rebond à la mi-mars. L’épicentre de l’épidémie était initialement situé en zone forestière, au sud-est du pays Guekedou (frontalier avec la guinée), Macenta, Kissidougou (zone la plus active en nombre de cas déclarés) et Nzérékoré (frontalier avec la Côte d’Ivoire) où se trouve la 2ème plus grande ville du pays, mais d’autres 1 Dixon MG, Schafer IJ; Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Ebola viral disease outbreak--West Africa, 2014. MMWR Morb Mortal Wkly Rep. 2014 Jun 27;63(25):548-51. 2 Sylvain Baize, Delphine Pannetier, Lisa Oestereich, Toni Rieger et al. Emergence of Zaire Ebola Virus Disease in Guinea — Preliminary report. NEJM, 2014, April 16, 2014DOI: 10.1056/NEJMoa1404505
  • 2. 28/03/2015 2 districts sont touchés : trois districts du Haut-Guinée Diabola, Dinguiraye et Kouroussa, Conakry (zone de contamination aussi active), capitale du pays, en Guinée maritime et les préfectures de Télimélé et Boffa, enfin, Fria et Pita au nord-ouest du pays, Siguiri au nord-est (frontalier avec le Mali). Guinea # Cases % Of total ECOWAS Death toll Lethality # Active cases Previous data 2,825 13 % 1,829 64,7 % 163 Update 3,429 14 % 2,263 66,0 % 135 Au Libéria 9 602/4 301 cas/décès soit une létalité de 44,8 %. Le Libéria compte désormais 38 % des cas d’Ébola (un point de moins que le précèdent point épidémiologique). Selon le mode de calcul proposé par StratAdviser Ltd, le nombre de cas actifs serait de 302 (deux fois moins que le précédent point épidémiologique). La quasi totalité des 15 Comtés du pays ont signalés des cas : Grand Cape Mount, Bomi, Bong, Lofa (frontalier avec la Guinée), Margibi, Montserrado incluant la capitale Monrovia (zone la plus active en terme de contamination), Nimba, Grand Bassa et River Cess. Liberia # Cases % Of total ECOWAS Death toll Lethality # Active cases Previous data 8,362 39 % 3,556 42.5 % 687 Update 9,602 38 % 4,301 44.8 % 302 En Sierra Leone 11 841/3 747 cas/décès soit une létalité de 31,6 %. La Sierra Leone compte toujours 48 % des cas d’Ébola (stable par rapport au précèdent point épidémiologique). Selon le mode de calcul proposé par StratAdviser Ltd, le nombre de cas actifs serait de 630 (trois fois moins
  • 3. 28/03/2015 3 que le précèdent point épidémiologique). Ces constatations placent toujours ce pays en tête des cas actifs et des cas cumulés. Depuis l’arrivée de l’épidémie par le district de Kailahun, frontalier avec celui de Guekedou en Guinée via un voyageur ayant séjourné à Guekedou, ce sont tous les districts qui sont touchés, y compris la capitale Freetown qui génère à elle seule 1/3 des cas de contamination. Sierra Leone # Cases % Of total ECOWAS Death toll Lethality # Active cases Previous data 10,186 48 % 3,083 30.3 % 2,180 Update 11,841 48 % 3,747 31.6 % 630 Cette  épidémie  est  atypique   • Par le nombre de cas dans la zone de l’OOAS : 24 902 à ce jour. • Par la zone géographique touchée (Afrique de l’Ouest vs Afrique Centrale) et de son étendue (plusieurs districts de plusieurs pays limitrophes). • Par la transmission avérée en zone urbaine (vs zone forestières ou rurales exclusives des épisodes précédents) en suivant apparemment les axes commerciaux de la zone (terrestres, maritimes et aériens). Les cas exportés du Nigeria, du Sénégal et du Mali en sont la démonstration. • Par la cinétique atypique de diffusion qui diffère selon les pays (discuté ci-dessous) • Par l’évolution de la létalité spécifique à chaque pays (discuté ci- dessous) • Par l’existence de cas importés (2 cas aux États-Unis) et de cas rapatriés (2 cas aux États-Unis, 2 cas en Espagne, 1 cas au Royaume Uni, 2 cas en France) • Par l’existence du premier cas de contamination intra Européenne d’une Infirmière ayant traité les deux patients rapatriés en Espagne
  • 4. 28/03/2015 4 Synthèse  globale  au  samedi  28  mars  2015   Au total, au samedi 28 mars 2015, 24 902 cas et 10 326 décès cumulés ont été rapportés à l’OOAS pour la CEDEAO. Le temps de doublement de l’ordre de 27-28 jours jusqu’à septembre 2014 s’allonge manifestement vers 160 jours ce qui confirme l’infléchissement détecté par nos soins au début de l’année 2015. L’infléchissement est plus marqué pour le nombre de décès (Fig. 1). Infographie,:,Dr,Jan0Cedric,Hansen, Fig$1.$Dynamique$des$nouveaux$cas$5$Trend$of$new$cases$ 28/03/2015, 0, 5000, 10000, 15000, 20000, 25000, 30000, 220Mar, 220Apr, 220May, 220Jun, 220Jul, 220Aug, 220Sep, 220Oct, 220Nov, 220Dec, 220Jan, 220Feb, 220Mar, Cumul,cas, cumul,deces, L’épaulement amorcé début décembre semble bien se confirmer. Cependant, la courbe des cas cumulés, comme celle des décès cumulés, garde une pente d’environ 0,5 pour les cas et 0,33 pour les décès. Ce qui n’annonce pas une asymptote pour l’instant et démontre que l’épidémie courre toujours. Par conséquent, le cap des 25 000 cas, qui devait être franchi vers la fin novembre 2014 selon nos projections initiales, n’a toujours pas été franchi. Il le sera peut être vers la fin avril dans la mesure où le temps de doublement semble s’étirer vers les 160 jours. Ce ralentissement, qui semble s’installer durablement, pourrait s’expliquer par l’immunisation de la population par les cas pauci ou
  • 5. 28/03/2015 5 asymptomatiques que nous avons évoqués et qui ont été confirmés lors du colloque Ébola SFMC/SFMA qui s’est tenu à l’ENSOSP en janvier 2015. La létalité globale observée qui semblait se stabiliser à la fin de l’année 2014 connaît une lente progression (Fig. 2A). Après avoir frôlé les 35 % fin novembre 2014, elle est actuellement remontée à 41,5 %. Ce comportement, en « U » n’est pas classique. La décroissance constante initialement constatée jusqu’à novembre 2014 était contradictoire avec les observations antérieures sur Ébola qui montraient une tendance à l’amplification de la létalité au fur et à mesure du repiquage3 . C’est cette tendance à l’amplification de la létalité, classique, que l’on observe désormais. 28/03/2015( Infographie(:(Dr(Jan7Cedric(Hansen( Fig$2A.$Evolu-on$de$la$létalité$–$Lethality$trend$ 00%( 10%( 20%( 30%( 40%( 50%( 60%( 70%( 80%( 267Mar( 267Apr( 267May( 267Jun( 267Jul( 267Aug( 267Sep( 267Oct( 267Nov( 267Dec( 267Jan( 267Feb( 267Mar( létalité( Linear((létalité)( 3 Ansari AA. Clinical features and pathobiology of Ebolavirus infection. J Autoimmun. 2014 Sep 23. pii: S0896-8411(14)00130-9. doi: 10.1016/j.jaut.2014.09.001.
  • 6. 28/03/2015 6 Néanmoins, la létalité actuelle reste largement inferieure à celle classiquement retenue pour Ébola autour de 80-90 %. On notera que cette létalité basse permet paradoxalement une plus grande diffusion de l’épidémie puisque 1. Deux tiers des malades ne décédant pas, ils sont potentiellement contaminant plus longtemps pour un plus grand nombre de contacts 2. ces malades, une fois convalescents ou guéris viennent grossir la part de la population immunisée On notera aussi que le nombre de cas pauci-symptomatiques est toujours inconnu à ce jour, même s’ils ont été reconnus. Ce paramètre est pourtant essentiel car il permettrait de savoir si une partie de la population des pays touchés développe à bas bruit une immunisation qui aboutirait in fine à « l’endémisation » de l’épidémie dans la région. L’OOAS tente de recueillir des informations et des statistiques fiables sur ce point mais la tâche est toujours aussi ardue. Pour autant, il existe de grandes disparités entre les pays en matière de létalité (Fig. 2B).
  • 7. 28/03/2015 7 28/03/2015( Infographie(:(Dr(Jan7Cedric(Hansen( Fig$2B.$Evolu-on$de$la$létalité/pays$–$Lethality$trend$by$country$ 0( 500( 1000( 1500( 2000( 2500( 3000( 3500( 4000( 4500( 5000( 227M ar( 227Apr( 227M ay( 227Jun( 227Jul( 227Aug( 227Sep( 227Oct( 227Nov( 227Dec( 227Jan( 227Feb( 227M ar( deces(Guinée( deces(Libéria( deces(Sierra7Leone( Si durant le deuxième semestre 2014 chaque pays a connu une cinétique de cumul de décès qui lui était propre (affine pour la Guinée, épaulement pour le Libéria, exponentiel pour la Sierra- Leone), depuis le début 2015, le Libéria et la Sierra-Leone connaissent des cinétiques strictement parallèles qui, comme la Guinée sont affines. Ce comportement signe la stabilisation des taux de létalité respectivement de 66,0 %, 44,8 % et 31,6 % pour la Guinée, le Libéria et la Sierra-Leone.
  • 8. 28/03/2015 8 28/03/2015( Infographie(:(Dr(Jan7Cedric(Hansen( 0( 100( 200( 300( 400( 500( 600( 700( 800( 900( 1000( 227M ar( 227Apr( 227M ay( 227Jun( 227Jul( 227Aug( 227Sep( 227Oct( 227Nov( 227Dec( 227Jan( 227Feb( 227M ar( Nouveaux(Décès(Sierra7Leone( Nouveaux(Décès(Libéria( Nouveaux(Décès(Guinée( Fig$2C.$Evolu-on$du$delta$de$décès/pays$–$Death$delta$trend$by$country$ En ce qui concerne le nombre de cas de décès supplémentaire constaté à chaque nouveau point épidémiologique (Fig. 2C), on constate l’apparition d’un strict parallélisme à partir de janvier 2015 dans un contexte ou avant cette date on ne retrouve que deux évènements synchrones : 1. le pic de mortalité de aout/septembre 2014 2. la vallée de fin novembre 2014 On notera avec intérêt que juste avant le pic de mortalité de janvier qui marque le début de la synchronisation des 3 pays, la Guinée et le Liberia connaissaient une baisse significative de la mortalité au contraire de la Sierra-Leone. Il serait pertinent de savoir si Ébola a connu, ou non, une mutation ou une pression de sélection à cette époque et si une souche avec une mortalité plus élevée n’a pas fait son apparition en Sierra-Leone fin novembre puis s’est répandue dans les deux autres pays fin janvier.
  • 9. 28/03/2015 9 Pour mémoire, les autres maladies à potentiels épidémiques sévissant actuellement en Afrique de l’Ouest (choléra, Méningite, Rougeole, Fièvre Jaune et Fièvre de Lassa) avaient cumulé 67 307 cas déclarés (dont 29 777 pour le seul choléra) et 1 338 décès (dont 606 pour la seule méningite) au 17 août 2014 dernière mise à jour disponible de ces données. En 7 mois l’épidémie d’Ébola a donc tué 3 fois plus que les 6 autres en 8 mois. Pour les 4 pays directement concernés le nombre de décès documentés pour les 6 maladies surveillées à potentiel épidémique est de seulement 767. L’épidémie d’Ébola a donc quadruplé le nombre de décès d’origine épidémique pour ces 4 pays.
  • 10. 28/03/2015 10 Cinétique  des  cas  (Fig.  3A)   Infographie,:,Dr,Jan0Cedric,Hansen, Fig$3A.$Ciné+que$des$cas$Ebola$7$Ebola$cases$kine+c$ 28/03/2015, 0, 2,000, 4,000, 6,000, 8,000, 10,000, 12,000, 14,000, 220M ar, 220Apr, 220M ay, 220Jun, 220Jul, 220Aug, 220Sep, 220Oct, 220Nov, 220Dec, 220Jan, 220Feb, 220M ar, number$of$cases$ cas,Guinée, cas,Libéria, cas,Sierra0Leone, On constate une modification significative des comportements : • Le Libéria a connu un épaulement qui a cassé sa dynamique exponentielle et a finalement adopté une cinétique affine depuis octobre 2014 avec une pente de l’ordre de 0,5 • La Sierra-Léone a perdu son comportement exponentiel depuis fin janvier 2015 pour adopter une cinétique affine avec une pente de l’ordre de 0,5 • La courbe Guinéenne reste affine sans avoir augmenté significativement sa pente de l’ordre de 0,3 La cinétique affine Guinéenne évoque l’existence d’un réservoir urbain par les rongeurs (rats) par exemple qui contaminerait à bas bruit la population.
  • 11. 28/03/2015 11 28/03/2015( Infographie(:(Dr(Jan7Cedric(Hansen( Fig$3B.$Nouveaux$cas$Ebola/pays$–$New$Ebola$cases/country$ 7500( 0( 500( 1,000( 1,500( 2,000( 2,500( 227M ar( 227Apr( 227M ay( 227Jun( 227Jul( 227Aug( 227Sep( 227Oct( 227Nov( 227Dec( 227Jan( 227Feb( 227M ar( Nouveaux(cas(Guinée( Nouveaux(Cas(Libéria( Nouveaux(Cas(Sierra7Leone( En ce qui concerne le nombre de nouveaux cas supplémentaires constatés à chaque nouveau point épidémiologique (Fig. 3B), on ne retrouve pas l’apparition d’un strict parallélisme à partir de janvier 2015 comme avec les nouveaux cas de décès (Fig. 2C). Par contre, on constate un parallélisme remarquable entre la courbe du Libéria et celle de la Sierra-Leone de fin octobre 2014 à fin janvier 2015 alors que la courbe de la Guinée semble avoir, paradoxalement, un comportement symétrique pendant cette même période. A partir de janvier chaque pays possède un comportement qui lui est propre. Les autres faits remarquables sont : 1. le pic de nouveaux cas de fin octobre à mi-novembre 2014 au Libéria et en Sierra-Leone 2. le pic de nouveaux cas de fin novembre à mi-décembre 2014 au Libéria et en Sierra-Leone 3. le pic de nouveaux cas de janvier 2015 au Libéria et en Sierra- Leone
  • 12. 28/03/2015 12 Il semble bien que la phase de contamination interhumaine soit terminée et que l’on entre dans une aire d’endémisation sur l’ensemble des 3 pays touchés avec constitution d’un réservoir mixte Urbain et Rural que les rongeurs constituent parfaitement … L'OMS estime que les cas réels de contamination sont bien plus nombreux que ceux effectivement recensés. Le facteur multiplicateur serait de 1,5 en Guinée, 2 en Sierra Leone et 2,5 au Liberia La comparaison des stratégies de contrôle de l’épidémie de ces trois pays n’a toujours pas été réalisée. Elle est pourtant essentielle pour tenter de comprendre pourquoi la Guinée connaît une dissémination modérée associée à une très forte mortalité, le Liberia une dissémination explosive avec une mortalité médiane et la Sierra- Leone une dissémination intermédiaire mais une mortalité remarquablement basse inferieure de moitié à celle de la Guinée. Comme mis en exergue lors des points épidémiologiques précédents, il conviendrait d’avoir des éléments cliniques prédictifs de l’évolution des cas d’Ébola. Par exemple, la durée de la période de latence ou la température à J4 de l’irruption des premiers signes sont-ils prédictifs de l’issue ? Il semble qu’une période de latence courte soit corrélée à une expression clinique plus sévère par exemple. Il conviendrait de repérer de tels facteurs prédictifs, s’ils existent, pour identifier les morituri et concentrer les efforts de prise en charge sur ceux qui ont une bonne probabilité de survie. Symétriquement, il conviendrait de repérer les formes bénignes ou pauci- symptomatiques pour limiter, là aussi, un investissement disproportionné en soignants ou en moyens, compte tenu d’un pronostic favorable d’emblé, même si cela allonge la durée de la maladie ou de la convalescence. C’est bien ces hypothèses qui semblent se confirmer au vue des présentations faites lors du colloque Ébola SFMC/SFMA qui s’est tenu à l’ENSOSP en janvier 2015. Il convient de colliger les données cliniques disponibles et de les analyser pour identifier les facteurs pronostics pertinents. MSF qui est le mieux placé pour fournir de telles données a été sollicité à la suite d’un précédent point épidémiologique mais n’a pas répondu à ce jour.
  • 13. 28/03/2015 13 Dynamique  des  nouveaux  cas     Pour ce qui est du cumul de cas depuis 1976. On constate l’explosion que constitue l’episode actuel (Fig. 4A). 0" 5,000" 10,000" 15,000" 20,000" 25,000" 30,000" 1976" 1977" 1978" 1979" 1980" 1981" 1982" 1983" 1984" 1985" 1986" 1987" 1988" 1989" 1990" 1991" 1992" 1993" 1994" 1995" 1996" 1997" 1998" 1999" 2000" 2001" 2002" 2003" 2004" 2005" 2006" 2007" 2008" 2009" 2010" 2011" 2012" 2013" 2014" 2015" #"of"case" Cas" Décés" Infographie":"Dr"Jan?Cedric"Hansen" Fig"4A."Nombre"cumulé"de"cas"et"de"décès"" Cumula:ve"number"of"cases"&"deaths" 28/03/2015" 19 096 : seuil de x8 du nombre de cas cumulés en 2013 12 720 : seuil de x8 du nombre de décès cumulés en 2013 Le seuil de l’octuplement du nombre de cas déclarés depuis 1976 est largement franchi : 2 387 cas cumulés entre 1976 et 2013, 24 902 cas cumulés à ce jour en 2015. L’octuplement du nombre des victimes décédées vient lui d’être franchi.
  • 14. 28/03/2015 14 28/03/2015( Infographie(:(Dr(Jan7Cedric(Hansen( Fig$4B.$Varia+on$des$cas$et$des$décès$entre$chaque$point$épidémiologique$ Cases$&$Deaths$trend$between$each$update$ 7500( 0( 500( 1,000( 1,500( 2,000( 2,500( 3,000( 3,500( 4,000( 257Mar( 257Apr( 257May( 257Jun( 257Jul( 257Aug( 257Sep( 257Oct( 257Nov( 257Dec( 257Jan( 257Feb( 257Mar( delta(cas( delta(décès( En ce qui concerne les variations globales (Fig. 4B) on retrouve le pic explosif de fin aout mi-septembre 2014 et les deux pics de novembre et de janvier avec le décalage attendu entre cas et décès. On constate aussi la tendance à la baisse depuis fin janvier qui pourtant se traduit par des disparités au niveau de chaque pays. La fiabilité des données, notamment les difficultés opérationnelles du reporting peuvent expliquer, à elles seules, certaines variations du nombre de nouveaux cas constatées à ce jour. Cependant, le cumul et les tendances constatées font sens et peuvent être prises comme fiables. Pour ce qui est de la file active de patients. La proposition de calculer une estimation du nombre de patients actifs afin de pouvoir guider l’allocation de ressources entre les différents pays touchées n’a pas fait l’objet de critique à ce jour. Cette estimation porte sur les cas déclarés cumulés auxquels on retranche les cas décédés et les cas non décédés de plus de cinquante jours. Cette limite est proposée sur la base des publications révèlant une excretion
  • 15. 28/03/2015 15 asymptomatique et des revues de litterature abordant ce sujet4,5 . Sur la base de cette estimation on constate qu’il existe à ce jour environ 1 067 cas, soit malade, soit convalescents, potentiellement excreteurs (Fig 5A). Infographie,:,Dr,Jan0Cedric,Hansen, Fig$5A.$es*ma*on$cas$Ebola$ac*fs$–$Es*ma*on$of$Ac*ve$Ebola$cases$ 28/03/2015, 0, 1000, 2000, 3000, 4000, 5000, 6000, 7000, 8000, 220Mar, 220Apr, 220May, 220Jun, 220Jul, 220Aug, 220Sep, 220Oct, 220Nov, 220Dec, 220Jan, 220Feb, 220Mar, nombre,de,cas,acMfs,global, On avait constaté qu’indépendamment des variations dues aux correctifs épidémiologiques, le nombre de cas actifs semblait atteindre un palier ou une asymptote autour de 7 000 cas. Aujourd’hui, la tendance est à une decorissance exponentielle du nombre de cas actifs. Ce comportement est cohérent avec l’hypothèse d’une immunisation à bas bruit des populations concernées et de l’endémisation exposée plus haut. Cependant, on constate une baisse significative du nombre de cas actif qui interpelle. Cette baisse 4 Rodriguez LL, De Roo A, Guimard Y, Trappier SG, Sanchez A, Bressler D, Williams AJ, Rowe AK, Bertolli J, Khan AS, Ksiazek TG, Peters CJ, Nichol ST. Persistence and genetic stability of Ebola virus during the outbreak in Kikwit, Democratic Republic of the Congo, 1995. J Infect Dis. 1999 Feb;179 Suppl 1:S170-6. 5 Kuhn JH. Filoviruses. A compendium of 40 years of epidemiological, clinical, and laboratory studies. Arch Virol Suppl. 2008;20:13-360.
  • 16. 28/03/2015 16 significative est tout à fait compatible avec l’hypothèse de l’endémisation. Cette baissse globale ne doit pas faire passer au second plan le cas de la Sierra-Leone qui reste franchement preoccupant. La répartition des cas estimés par pays permet d’avoir une estimation plus précise des moyens necessaires en lits, personnels et consommables pour chaque pays (Fig 5B). 28/03/2015( Infographie(:(Dr(Jan7Cedric(Hansen( Fig$5B.$cas$Ebola$ac/fs$par$pays$–$split$of$Ac/ve$Ebola$cases$per$country$ 0( 1000( 2000( 3000( 4000( 5000( 6000( 7000( 8000( 117May( 117Jun( 117Jul( 117Aug( 117Sep( 117Oct( 117Nov( 117Dec( 117Jan( 117Feb( 117Mar( Cas(acLfs(Sierra7Leone( Cas(acLfs(Libéria( cas(acLfs(Guinée( On constate, pour la Guinée, une tendance à une remontée du nombre de cas avec 135 cas actifs, pour le Libéria, depuis le net infléchissement de mi décembre on note une relative stabilité avec 302 cas actifs ainsi que pour la Sierra-Leone avec 630 cas actifs. Entre ces deux derniers pays, la proportion relative du nombre de cas reste relativement constante. Ce point est en cohérence avec le rapport de proportionnalité de leurs taux de létalité par exemple. Ces données sont à rapprocher des capacités en lits dédiés à la prise en charge des cas d’Ébola qui sont de 160 en Guinée, 672 au Libéria et 356 en Sierra-Léone soit 1 188 lits opérationnels au total aboutissant à une couverture de plus en plus adaptée aux besoins (tableau 1).
  • 17. 28/03/2015 17 Tableau 1 Cas actifs Nombre de lits Couverture des besoins Sierra-Léone 630 356 56,5 % Libéria 302 672 222,5 % Guinée 135 160 118,5 % Cependant, le taux de couverture des besoins ne semble pas impacter la létalité constatée. Au niveau du rapprochement entre les corridors de communication (voies routières, ferrées, maritimes et aériennes) avec les zones des districts touchés on constate toujours une corrélation assez forte (figure 6). Infographie,:,Dr,Jan0Cedric,Hansen, Fig$6.$Principaux$Corridors$et$Centres$Urbains$–$Main$Corridors$&$Urban$Area$ 28/03/2015, 300 km 200 mi © Daniel Dalet Libéria$ Guinée$ Côte$d’Ivoire$ Nigéria$ Togo$ Mali$ Mauritanie$ Sénégal$ Gambie$ GuinéeG Bissau$ Burkina$Faso$ Bénin$ Niger$ Ghana$ SierraG Leone$ L’observation de la carte laisse entrevoir des cas non déclarés en Guinée- Bissau et en Côte d’Ivoire. Ils sont à ce stade probablement classés en cas de Paludisme ou d’autres fièvres tropicales si ce sont des formmes cliniques pauci-symptomatiques non mortelles.
  • 18. 28/03/2015 18 On note que les cas au Mali semblent particulierement bien respecter la logique des corridors que nous avons été parmi les premiers à signaler puisque le trajet reconstitué (Kissidougou – Kankan – Siguiri – Kouramale – Bamako – Kayes) suis exactement le corridor Guinée/Mali Une réflexion est en cours au sein de l’OOAS pour délimiter et sécuriser des corridors aux portes desquelles les cas suspects d’Ebola seraient filtrés à fin de limiter les risques de contamination tout en favorisant la libre circulation des personnes et des biens à l’interieur de ceux-ci. Un nouveau corridor de transit entre Bamako – Gao – Tillaberi – Niamey a été ajouté à la demande de l’OOAS. Les enjeux auxquels les services de santé des pays touchés doivent faire face sont : • le nombre de cas contacts à suivre (plus de 16 000 pour la seule Guinée par exemple) • la réaction de la population qui choisit le repli, préférant mourir au sein de la famille que dans des centres de traitement en l’absence de traitement spécifique (ignorant l’intérêt du traitement symptomatique) • La confusion souvent faite entre Ébola et paludisme retardant la mise en œuvre des soins adaptés compromettant sérieusement la lutte contre le paludisme6 . Cas  particulier  des  soignants   Le nombre de soignants contaminés interpelle conjointement l’OOAS, la SFMC et StratAdviser Ltd (tableau 3). La contamination des soignants peut etre le fait d’une contamination sur le lieux d’exercice au contact des patients ou en dehors du travail. Tableau 3 Pays  notifiant Cas   Décès   Taux  de   létalité   Liberia 361   174   48,2  %   Guinée 106   59   55,6  %   6 http://reliefweb.int/report/guinea/ebola-sabotages-guinea-s-anti-malaria-fight
  • 19. 28/03/2015 19 Sierra-Léone 138   106   76,8  %   CEDEAO 605   339   56,0  %   On remarque que a létalité est superieure à celle de la population générale avec des disparités parallèles. En ce qui concerne la contamination sur le lieu de travail elle peut survenir pendant le soin, à la fin du soin et en dehors du soin. En ce qui concerne l’analyse des images montrant des soignants en train de s’équiper et de se deséquiper, des échanges avec des soignants en mission ou en retour de mission et avec Mme Deschouvert du CHU de Rouen qui travaille sur une procédure pour l’EPRUS, nous avons remarqué : • que l’usage de masques chirurgicaux semble très répandu ce qui ne procure pas une protection suffisante • que le temps de séjour en zone contaminée est trop long car de l’ordre de 2 à 3 heures ce qui majore la probabilité d’une contamination par le temps d’exposition et le risque d’erreur lors du deshabillage par le stress thermique induit par l’équipement et le contexte tropical. • que les procédures de deséquipement telles qu’on les voit comportent de nombreuses erreurs au regard des standards et recommendations de la SFMC en la matière • que les zones contaminées sont contigues aux zones de repos et de travail Il conviendrait de recommander : • l’usage systematique de masques FFP2/FFP3 pour pénetrer en zone contaminée • un temps d’exposition de 40 minutes maximum renouvelable toutes les 2 heures pour les soignants (autorise une réhydratation et une récuperation du choc thermique) • établir une zone d’exclusion plus large séparant la zone contaminée de la zone de vie • repenser le sas de décontamination et la procédure de deséquipement en reprenant les bonnes pratiques de la SFMC en matière NRBC
  • 20. 28/03/2015 20 notamment le déshabillage en binôme avec miroir et superviseur, dans une zone dédiée exclusive, en respectant la logique de la marche en avant. Au  niveau  des  groupes  de  discussions  de  la  SFMC   Les discussions au sein du groupe francophone https://www.linkedin.com/groups/Groupe-Expert-Ebola-SFMC- 8156465/about et au sein du groupe anglophone https://www.linkedin.com/groups/Ebola-outbreak-management-Group- 8150382/about regroupant plus de 500 spécialistes en médecine de catastrophe, en prévention de pandémie, en conception de vaccin, en réponse sanitaire opérationnelle, … issus de gouvernements, d’agences ou de services publics, d’entreprises spécialisées publiques ou privées européens, africains de l’ouest et Nord-Américains, portent essentiellement sur : 1. le risque de contamination aéroportée – à ce jour non formellement documenté – mais théoriquement possible, ne serait-ce que par les gouttelettes de Pflügge, et pouvant rendre compte du nombre important de cas parmi les soignants : il a été décidé de recommander le port de masque FFP2 pour les soignants sur place et de limiter le temps de prise en charge à 20 min d’affilée pour chaque patient afin de limiter les risques. Les masques chirurgicaux que l’on voit dans les reportages sont notoirement insuffisants pour protéger des gouttelettes de Pflügge émises par les patients. Or l’exposition répétée à un risque faible conduit asymptotiquement à une probabilité de 1. En l’état c’est l’explication la plus plausible du nombre anormalement élevé de soignants contaminés. Pour la prise en charge des cas importés en Europe et tant qu’ils restent sporadiques, c’est le port de combinaisons filtrantes qui est recommandé. 2. la cinétique inhomogène des 5 pays concernés avec une cinétique affine pour la Guinée et le Nigeria et une cinétique exponentielle pour la Sierra-Leone et le Libéria peut s’expliquer par des problèmes de retard de diagnostic et de recueil des cas et ne pas refléter fidèlement leur propagation. Cependant une explication épidémiologique plus satisfaisante serait la bienvenue. 3. la sous déclaration multifactorielle des cas (diagnostics différentiels nombreux, frein économique et social de l’accès au soin, non respect des rites sociaux et funéraires “sacrés” pour les individus déclarés contaminés et donc “bénéfice/risque” peu ou pas acceptable pour
  • 21. 28/03/2015 21 l’intéressé et son entourage, …). Une estimation de la part immergée de l’iceberg fait cruellement défaut. 4. l’illusion des mesures de confinement qui sont contournées par les impératifs socioéconomiques locaux et par la pratique “institutionnalisée” du contournement des règles contre rétribution. 5. le risque de cas importés en Europe via l’immigration clandestine et les passeurs des autres trafics illicites qui, par nature, contournent tous les systèmes de contrôle. Ce point semble toujours sous-estimé par les autorités des pays concernés, probablement parce qu’il est politiquement difficile à aborder en raison de la stigmatisation possible d’une population déjà largement précarisée et fragile.