1. Une publication des sections professionnelles de l’Association canadienne du diabète
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Canadian Journal
of Diabetes
Septembre 2008 | Volume 32 | Supplément 1
Lignes directrices de pratique
clinique 2008 de l’Association
canadienne du diabète pour
la prévention et le traitement
du diabète au Canada
2.
3. Une publication des sections professionnelles de l’Association canadienne du diabète
Canadian Journal
of Diabetes
Septembre 2008 | Volume 32 | Supplément 1
Lignes directrices de pratique
clinique 2008 de l’Association
canadienne du diabète pour
la prévention et le traitement
du diabète au Canada
6. iv | Lignes directrices de pratique clinique 2008
AVIS AU LECTEUR
Aperçu
Les Lignes directrices de pratique clinique 2008 de l’Association canadienne du diabète pour la prévention et le traitement du
diabète au Canada ont pour objet de guider la pratique et non de donner tous les détails possibles sur le traitement
du diabète ni d’établir les critères des protocoles de recherche. Elles présentent les grandes lignes de la prise en
charge du diabète. Elles ont aussi pour objet d’améliorer la prévention du diabète au Canada et de réduire le fardeau
des complications du diabète chez les personnes diabétiques.
Selon le Manuel sur les guides de pratique clinique de l’Association médicale canadienne (Davis D. et al., Ottawa [ON] :
Association médicale canadienne, 2007), les lignes directrices ne doivent pas servir de ressource légale dans les cas
de négligence professionnelle, car « leur nature plus générale les rend insensibles aux circonstances particulières
de chaque cas ». Les professionnels de la santé doivent tenir compte des besoins, valeurs et préférences de chaque
patient, s’appuyer sur leur jugement clinique et tirer parti des ressources humaines et des services de santé offerts
dans leur milieu. Les présentes lignes directrices ont été préparées à partir des meilleures données disponibles.
Il incombe aux professionnels de la santé de demeurer au fait des derniers développements, car le domaine du
diabète évolue rapidement.
Sauf indication contraire, les lignes directrices portent sur le traitement du diabète chez les adultes. Deux des
chapitres – Le diabète de type 1 chez les enfants et les adolescents et Le diabète de type 2 chez les enfants et les adolescents
– font ressortir les aspects des soins qui doivent être adaptés aux enfants.
Citation suggérée
Comité d’experts des Lignes directrices de pratique clinique de l’Association canadienne du diabète. Lignes directrices
de pratique clinique 2008 de l’Association canadienne du diabète pour la prévention et le traitement du diabète au Canada.
Can J Diabetes. 2008; 32 (suppl. 2) : S1 à S225.
Reproduction des lignes directrices
La reproduction intégrale ou partielle des Lignes directrices de pratique clinique 2008 de l’Association canadienne du
diabète pour la prévention et le traitement du diabète au Canada est interdite sans le consentement écrit de l’éditeur.
Exemplaires supplémentaires
Pour obtenir des exemplaires des lignes directrices à peu de frais, s’adresser à l’Association canadienne du diabète en
composant de 1 800 BANTING ou en visitant le site diabetes.ca.
Site Web
Les lignes directrices peuvent être consultées en ligne au http://www.diabetes.ca.
7. | v
Lori D. Berard, infirmière, éducatrice agréée en diabète
Conseillère
Infirmière gestionnaire, Centre des sciences
de la santé, Groupe de recherche sur le diabète,
Winnipeg (Manitoba)
Gillian Booth, MD, MSc, FRCPC
Présidente du sous-groupe des méthodes
Division d’endocrinologie et de métabolisme
et Institut Li Ka Shing, Hôpital St. Michael’s
et Université de Toronto, Toronto (Ontario)
Alice Y.Y. Cheng, MD, FRCPC
Conseiller
Division d’endocrinologie et de métabolisme, Hôpital St.
Michael’s et Hôpital Credit Valley, Université de Toronto,
Toronto (Ontario)
Maureen Clement, MD, CCFP
Conseillère
Directrice médicale, éducation diabétologique, Hôpital
Vernon Jubilee; professeure clinicienne adjointe,
Université de la Colombie-Britannique, Vernon
(Colombie-Britannique)
Keith Dawson, MD, PhD, FRCPC
Conseiller
Professeur émérite de médecine, Université de la Colombie-
Britannique, Vancouver (Colombie-Britannique)
Amir Hanna, MB, BCh, FRCPC
Président du sous-groupe du traitement
Professeur émérite, Département de médecine, Université
de Toronto et Hôpital St. Michael’s, Toronto (Ontario)
William Harper, MD, FRCPC
Conseiller
Professeur agrégé de médecine,
Université McMaster, Hamilton (Ontario)
Comités des lignes directrices de pratique clinique de 2008
Les Lignes directrices de pratique clinique 2008 de l’Association canadienne du diabète pour la prévention et le traitement
du diabète au Canada ont été élaborées sous les auspices de la Section clinique et scientifique de l’Association
canadienne du diabète. Les membres des comités dont le nom figure ci-dessous ont contribué à la préparation
des lignes directrices. Ils ont travaillé à titre de bénévoles et n’ont reçu ni rémunération ni honoraires.
Sarah Capes, MD MSc FRCPC
Membre du personnel, Vancouver Island Health Authority,
Victoria (Colombie-Britannique)
Karie Quinn, diététiste, éducatrice agréée en diabète
Grande Prairie (Alberta)
Vincent Woo, MD, FRCPC (président)
Centre des sciences de la santé, Université du Manitoba,
Winnipeg (Manitoba)
Comité exécutif
Comité directeur
Stewart B. Harris, MD, MPH, FCFP, FACPM
Conseiller
Professeur de médecine, Département de médecine fami-
liale, Université de Western Ontario, London (Ontario)
Robyn Houlden, MD, FRCPC
Présidente du sous-groupe du traitement
Professeure, Division d’endocrinologie,
Université Queen’s, Kingston (Ontario)
Dereck Hunt, MD, MSc, FRCPC
Méthodes
Professeur agrégé, Université McMaster,
Hamilton (Ontario)
Helen Jones, infirmière, MSN, éducatrice agréée en diabète
Conseillère
Infirmière clinicienne spécialisée/chef, Leadership Sinai
Centre for Diabetes, Hôpital Mount Sinai et Université
de Toronto, Toronto (Ontario)
Margaret L. Lawson, MSc, MD, FRCPC
Présidente du sous-groupe du diabète chez les enfants
et les adolescents
Professeure agrégée de pédiatrie, Université d’Ottawa;
Division d’endocrinologie et de métabolisme, Hôpital
pour enfants de l’est de l’Ontario, Ottawa (Ontario)
8. vi | Lignes directrices de pratique clinique 2008
Lawrence A. Leiter, MD, FRCPC, FACP
Président du sous-groupe des complications macrovasculaires
Professeur de médecine et des sciences de la nutrition,
Université de Toronto; chef, Division d’endocrinologie et
de métabolisme, Hôpital St. Michael’s, Toronto (Ontario)
David M. Thompson, MD, FRCPC
Président du sous-groupe du diabète et de la grossesse
Clinique du diabète pendant la grossesse, BC Women’s
Hospital, Vancouver (Colombie-Britannique)
Filiberto Altomare, MD, FRCSC
Département d’ophtalmologie et des sciences de la vision,
Hôpital St. Michael’s, Université de Toronto,
Toronto (Ontario)
J. Malcolm O. Arnold, MD, FRCPC, FRCP, FACC
Professeur de médecine, physiologie et pharmacologie,
Université de Western Ontario, London Health Sciences
Centre, London (Ontario)
Nicole Aylward, diététiste, éducatrice agréée en diabète
Winnipeg (Manitoba)
Richard Bebb, MD, ABIM, FRCPC
Professeur adjoint d’enseignement clinique, Université
de la Colombie-Britannique, Vancouver (Colombie-
Britannique)
Ian Blumer, MD, FRCPC
Président du sous-groupe de la diffusion
Charles H. Best Diabetes Centre, Ajax (Ontario)
Keith Bowering, MD, FRCPC, FACP
Professeur de médecine clinique, Division
d’endocrinologie, Université de l’Alberta, Edmonton
(Alberta)
Shelley R. Boyd, MD, FRCSC, DABO
Scientifique clinicien, professeur adjoint, Département
d’ophtalmologie et des sciences de la vision, Hôpital St.
Michael’s, Université de Toronto, Toronto (Ontario)
Sharon Brez, infirmière, BScInf, MA(Ed), éducatrice
agréée en diabète
Infirmière en pratique avancée, Endocrinologie et métabo-
lisme, L’Hôpital d’Ottawa, Ottawa (Ontario)
Vera Bril, MD, FRCPC
Professeure de médecine, chef, Division de neurologie,
Health Network/Hôpital Mount Sinai, University Health
Network, Université de Toronto, Toronto (Ontario)
Comité d’experts
Ehud Ur, MB, FRCP
Sous-groupe de la définition, de la classification et du diag-
nostic du diabète et d’autres catégories de dysglycémies
Professeur de médecine, Université de la Colombie-
Britannique, Vancouver (Colombie-Britannique)
Jean-François Yale, MD, CSPQ
Président du sous-groupe des complications microvasculaires
Professeur de médecine, Université McGill,
Montréal (Québec)
Gerald Brock, MD, FRCPC
Professeur de chirurgie, Université de Western Ontario,
London (Ontario)
Jean-Louis Chiasson, MD
Professeur de médecine, Université de Montréal,
Montréal (Québec)
Bruce Culleton, MD, FRCPC
Professeur agrégé d’enseignement clinique,
Hôpital Foothills, Calgary (Alberta)
David Dannenbaum, MD, CCFP
Conseiller médical, Prévention des maladies chroniques,
Conseil cri de la santé et des services sociaux de la
Baie-James, Montréal (Québec)
Jean-Pierre Després, PhD
Directeur de la recherche, Cardiologie,
Centre de recherche de l’Hôpital Laval, Québec (Québec)
Denis Drouin, MD
Consultant en santé publique, professeur clinicien en
médecine familiale, Faculté de médecine de l’Université
Laval, directeur adjoint du Centre de développement
professionnel continu, Québec (Québec)
Peggy Dunbar, MÉd, PDt, éducatrice agréée en diabète
Coordonnatrice, Diabetes Care Program of Nova Scotia,
Halifax (Nouvelle-Écosse)
Alun Edwards, MB, MRCP(UK), FRCPC
Professeur agrégé et chef, Division d’endocrinologie
et de métabolisme, Université de Calgary et
Calgary Health Region, Calgary (Alberta)
Jean-Marie Ekoé, MD, CSPQ
Professeur de médecine, d’endocrinologie, de métabolisme
et de nutrition, CHUM, Hôpital Hôtel-Dieu,
Montréal (Québec)
9. | vii
Denice Feig, MD, MSc, FRCPC
Professeure agrégée, Université de Toronto,
Endocrinologue, Hôpital Mount Sinai, Toronto (Ontario)
David Fitchett, MD, FRCPC
Professeur agrégé de médecine,
Université de Toronto, Toronto (Ontario)
Jacques Genest, MD, FRCPC
Montréal (Québec)
Jeannette Goguen, MD, FRCPC
Professeure adjointe, Université de Toronto,
Hôpital St. Michael’s, Toronto (Ontario)
Réjeanne Gougeon, PhD
Professeure agrégée, McGill Nutrition
and Food Science Centre, Montréal (Québec)
Peter Hall, PhD
Professeur adjoint, Université de Waterloo,
Waterloo (Ontario)
Elisabeth Harvey, infirmière (cat. spéc.), MScN
London (Ontario)
Michael D. Hill, MD
Université de Calgary, Calgary (Alberta)
Maryann Hopkins, BSP, éducatrice agréée en diabète
Pharmacienne clinicienne, L’Hôpital d’Ottawa,
Ottawa (Ontario)
S. Ali Imran, MBBS, FRCP(Edin), FRCPC
Halifax (Nouvelle-Écosse)
Jacqueline James, MD, MÉd, FRCPC
Professeure adjointe de médecine, Division
d’endocrinologie et de métabolisme,
Hôpital St. Michael’s, Toronto (Ontario)
Jeffrey A. Johnson, PhD
Département des sciences de la santé publique,
École de santé publique, Université de l’Alberta,
Edmonton (Alberta)
Tina Kader, MD, FRCPC, éducatrice agréée en diabète
Professeure adjointe d’endocrinologie et de médecine
interne, Hôpital général juif, Montréal (Québec)
Timothy P. Kalla, BSc, DPM, FACFAS
Enseignant clinique, Université de la Colombie-
Britannique; BC’s Foot & Ankle Clinic, Providence
Health Care, Vancouver (Colombie-Britannique)
Erin Keely, MD, FRCPC
Chef, Division d’endocrinologie et de métabolisme,
L’Hôpital d’Ottawa; professeure, Université d’Ottawa,
Département de médecine/obstétrique et gynécologie,
Ottawa (Ontario)
Glen Kenny, PhD
Professeur titulaire et chaire de recherche de l’Université,
Université d’Ottawa, École des sciences de l’activité phy-
sique de la Faculté des sciences de la santé; chercheur
affilié, Institut de recherche en santé d’Ottawa; chercheur
associé, Institut de recherche sur la santé des popula-
tions, Ottawa (Ontario)
Sharon E. Kozak, BSN
Vancouver (Colombie-Britannique)
Maria Kraw, MD, MHSc, FRCPC
Professeure adjointe, Hôpital St. Michael’s,
Toronto (Ontario)
Pierre LaRochelle, MD, PhD, FRCPC
Directeur, Recherche clinique, Institut de recherches
cliniques de Montréal; professeur, Département de
pharmacologie, Université de Montréal; chef, Service
de médecine interne, Centre hospitalier de l’Université
de Montréal, Montréal (Québec)
David Lau, MD, PhD, FRCPC
Départements de médecine, biochimie et biologie molécu-
laire et Julia McFarlane Diabetes Research Centre,
Université de Calgary, Calgary (Alberta)
Gary Lewis, MD, FRCPC
Professeur, Départements de médecine et de physiologie,
Université de Toronto, Hôpital Toronto General,
Toronto (Ontario)
Sora Ludwig, MD, FRCPC
Professeure agrégée, Section d’endocrinologie et de méta-
bolisme, Département de médecine interne, Université
du Manitoba; conseillère médicale, Unité du diabète
et des maladies chroniques, Santé Manitoba,
Winnipeg (Manitoba)
10. viii | Lignes directrices de pratique clinique 2008
Lori MacCallum, BScPhm, PharmD
Professeure adjointe, Faculté de pharmacie Leslie Dan,
Université de Toronto; spécialiste de la pharmacie cli-
nique, Diabetes Comprehensive Care Program,
Hôpital St. Michael’s, Toronto (Ontario)
Charlotte McDonald, MD, FRCPC
Professeure adjointe, Université de Western Ontario,
London (Ontario)
Philip McFarlane, MD, PhD, FRCPC
Directeur médical, Dialyse à domicile, Division de né-
phrologie, Hôpital St. Michael’s, Université de Toronto,
Toronto (Ontario)
Ruth McPherson, MD, PhD, FRCPC
Professeure, Département de médecine, Institut de cardio-
logie de l’Université d’Ottawa, Ottawa (Ontario)
Graydon Meneilly, MD, FRCPC, FACP
Professeur et chef, Département de médecine,
Université de la Colombie-Britannique,
Vancouver (Colombie-Britannique)
Beth Mitchell, PhD
Directrice, Programme de santé mentale,
London Health Sciences Centre, London (Ontario)
Heather Nichol, infirmière, MScN, éducatrice agréée
en diabète
Infirmière clinicienne spécialisée, Hôpital pour enfants
de la Colombie-Britannique, Vancouver (Colombie-
Britannique)
Paul Oh, MD, MSc, FRCPC
Toronto Rehabilitation Institute, Toronto (Ontario)
Danièle Pacaud, MD, FRCPC
Endocrinologue pédiatrique, professeure agrégée,
Département de pédiatrie, Université de Calgary,
Calgary (Alberta)
Constadina Panagiotopoulos, MD, FRCPC
Professeure adjointe, Université de la Colombie-
Britannique, Vancouver (Colombie-Britannique)
Breay W. Paty, MD, FRCPC
Professeur agrégé d’enseignement clinique,
Université de la Colombie-Britannique,
Vancouver (Colombie-Britannique)
Bruce A. Perkins, MD, MPH, FRCPC
Professeur adjoint, Département de médecine (Division
d’endocrinologie), University Health Network et Hôpital
Mount Sinai, Université de Toronto, Toronto (Ontario)
Ronald C. Plotnikoff, PhD
Edmonton (Alberta)
Paul Poirier, MD, PhD, FRCPC, FACC, FAHA
Directeur du programme de prévention/réadaptation car-
diaque, Institut de cardiologie et de pneumologie de
l’Hôpital Laval, Québec (Québec)
Denis Prud’homme, MD, MSc
Ottawa (Ontario)
Simon Rabkin, MD, FRCPC, FACC
Professeur de médecine, Université de la Colombie-
Britannique, Vancouver (Colombie-Britannique)
Tom Ransom, MD, MSc, FRCPC
Halifax (Nouvelle-Écosse)
Cindy Jo Richardson, MD, FRCPC
Professeure adjointe, Section d’endocrinologie et de méta-
bolisme, Université du Manitoba, Winnipeg (Manitoba)
Michael C. Riddell, PhD
Professeur agrégé, École de kinésiologie et des sciences
de la santé, Faculté des sciences et du génie,
Université York, Toronto (Ontario)
Stuart Ross, MB, ChB, FRCPC, FRACP
Professeur de médecine clinique,
Université de Calgary, Calgary (Alberta)
Richard Rowe, MBBS MAEd FRCPC
Professeur de médecine, Section d’endocrinologie
et de métabolisme, Université du Manitoba,
Winnipeg (Manitoba)
Edmond A. Ryan, MD FRCPC
Professeur, Université de l’Alberta, Edmonton (Alberta)
Elizabeth Sellers, MD MSc FRCPC
Professeure agrégée, Pédiatrie et santé de l’enfant,
Université du Manitoba, Winnipeg (Manitoba)
Ronald Sigal, MD, MPH, FRCPC
Professeur agrégé de médecine, Sciences cardiaques,
kinésiologie et sciences de la santé communautaire,
Université de Calgary, Calgary (Alberta)
11. | ix
Barry Simon, MD, FRCP
Professeur adjoint de psychiatrie, Université de Toronto,
Hôpital Mount Sinai, Toronto (Ontario)
Scot Simpson, BSP PharmD MSc
Professeur adjoint, Faculté de pharmacie et des sciences
pharmaceutiques, Université de l’Alberta,
Edmonton (Alberta)
Parmjit Sohal, MD, PhD, CCFP
Surrey (Colombie-Britannique)
George Steiner, MD, FRCPC
Hôpital Toronto General, Université de Toronto,
Toronto (Ontario)
Daniel Tessier, MD, MSc
Professeur de gériatrie, Département de médecine,
Faculté de médecine, Université de Sherbrooke,
Sherbrooke (Québec)
Sheldon Tobe, MD, FRCPC
Division de néphrologie, Centre des sciences de la santé
Sunnybrook, Université de Toronto, Toronto (Ontario)
Guy Tremblay, MD, FRCPC
Professeur de médecine clinique, Université Laval,
Québec (Québec)
Diane Wherrett, MD, FRCPC
Professeure adjointe, Hôpital pour enfants et
Université de Toronto, Toronto (Ontario)
Dana Whitham, MSc, infirmière, éducatrice agréée
en diabète
Diététiste clinique, Hôpital St. Michael’s, Toronto (Ontario)
Jay Wortman, MD
Conseiller médical principal, Santé des Premières
nations et des Inuits, Santé Canada,
Vancouver (Colombie-Britannique)
Cindy Campbell, BA
Directrice de la rédaction
Toronto (Ontario)
Cynthia N. Lank, BSc
Rédactrice-conseil
Halifax (Nouvelle-Écosse)
Angela Eady, MBSI
Bibliothécaire médicale
Hamilton (Ontario)
Claude Filteau, BA Sp, trad. a.
Traduction
Toronto (Ontario)
Consultants
Jeanne McKane, BA
Révision et correction d’épreuves (version anglaise)
Toronto (Ontario)
Joanne Auchinachie, BA
Correction d’épreuves (version anglaise)
Brantford (Ontario)
Ruth Hanley, BA
Correction d’épreuves (version anglaise)
Toronto (Ontario)
Comet art + design
Direction artistique
Toronto (Ontario)
Donna Lillie, BA
Première vice-présidente, Service de la recherche, de la for-
mation professionnelle et des affaires gouvernementales,
Association canadienne du diabète, Toronto (Ontario)
Fiona Hendry, BA
Directrice, Publications et documentation, Service de la
recherche, de la formation professionnelle et des affaires
gouvernementales, Association canadienne du diabète,
Toronto (Ontario)
Patti Sayle, BA
Coordonnatrice aux publications, Service de la recherche, de
la formation professionnelle et des affaires gouvernemen-
tales, Association canadienne du diabète, Toronto (Ontario)
Personnel
Elizabeth Neilly, BA
Coordonnatrice, Services administratifs, Service de la
recherche, de la formation professionnelle et des affaires
gouvernementales, Association canadienne du diabète,
Toronto (Ontario)
Karen Philp Dphil (Oxon)
Vice-présidente, Politique publique et relations gouverne-
mentales, Association canadienne du diabète, Toronto
(Ontario)
12. x | Lignes directrices de pratique clinique 2008
Principaux commanditaires
GlaxoSmithKline Inc.
Novo Nordisk Canada Inc.
sanofi-aventis Canada Inc.
Servier Canada Inc.
Commanditaires secondaires
AstraZeneca Canada Inc.
Bayer Inc.
Eli Lilly Canada Inc.
Merck Frosst Canada Ltd
Pfizer Canada Inc.
Hoffmann-La Roche Ltd
Remerciements
Les commanditaires ci-dessous ont généreusement offert leur aide financière pour la publication des
Lignes directrices de pratique clinique 2008 de l’Association canadienne du diabète pour la prévention et le
traitement du diabète au Canada, sous forme de subventions à l’éducation sans restrictions.
Les commanditaires n’ont pas participé à l’interprétation de la documentation, à la décision de publier,
ni à quelque autre aspect de l’élaboration et de la publication des lignes directrices.
La traduction française des lignes directrices de pratique clinique de 2008 a été rendue possible par une
subvention à l’éducation sans restrictions de GlaxoSmithKline Inc.
13. Canadian Journal of Diabetes
Revue officielle des sections professionnelles de l’Association canadienne du diabète
Rédactrice en chef
Heather J. Dean MD FRCPC
Corédacteurs
Robyn Houlden MD
Alexandra Jenkins PhD RD
Timothy J. Kieffer PhD
David Lau MD PhD
Margaret Lawson MD MSc FRCPC
Sora Ludwig MD FRCPC
Beth Mitchell PhD CPsych
Breay Paty MD
Comité de rédaction national
Geoff Ball PhD RD
Jean-Pierre Chanoine MD PhD
John Dupré MD BM BCH FRCPC
FACP
Alun Edwards MB BChir MRCP FRCPC
George Fantus MD FRCPC
Hertzel Gerstein MD FRCPC
Sabrina Gill MD MPH FRCPC
Linda McCargar PhD RD
K.M. Venkat Narayan MD MSc MBA
FRCP
Teik Chye Ooi MD
Michael Riddell PhD
Baiju Shah MD PhD FRCPC
C. Bruce Verchere PhD
Comité de rédaction international
Stephanie Amiel MD FRCP
Barbara J. Anderson PhD
Alan Baron MD
Stuart J. Brink MD
Suad Efendic MD PhD
George Eisenbarth MD PhD
Martha Funnell RN MS CDE
Diana Guthrie PhD RN CDE
Phillipe Halban PhD
Len Harrison MD DSc FRACP FRCPA
Robert Henry MD
Cheri Ann Hernandez RN PhD CDE
Ryuzo Kawamori MD PhD
Karmeen Kulkarni RD MS CDE
Willy Malaisse MD PhD
Kathy Mulcahy RN MSN CDE
Stephen O’Rahilly MD FRCOI FRCF
Daniel Porte, Jr. MD
Paul Robertson MD
Alicia Schiffrin MD
Meng Tan MD FACP FRCPC
Virginia Valentine RN MS CDE
Paul Zimmett AM
Directrice, Publications
Fiona Hendry
Courriel : fiona.hendry@diabetes.ca
Rédactrice adjointe
Patti Sayle
Courriel : patti.sayle@diabetes.ca
Conception graphique/production
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Téléphone : (905) 278-6700
Les membres des associations professionnelles de l’Association canadienne du diabète reçoivent gratuitement le Canadian
Journal of Diabetes. Abonnement annuel : 40 $ au Canada, 60 $ aux États-Unis et 90 $ ailleurs qu’en Amérique du Nord
(les prix comprennent la TPS).
Le Canadian Journal of Diabetes est publié tous les trois mois, soit en mars, en juin, en septembre et en décembre, par les
sections professionnelles de l’Association canadienne du diabète, 1400-522, avenue University, Toronto (ON) M5G 2R5.
La reproduction totale ou partielle de la revue est interdite sans le consentement écrit de l’éditeur. ISSN 1499-2671
Le Canadian Journal of Diabetes est indexé dans les bases de données CINAHL®
et EMBASE.
Les opinions exprimées dans les articles publiés dans le Canadian Journal of Diabetes sont celles des auteurs et, sauf indica-
tion contraire, ne reflètent pas les politiques de l’Association canadienne du diabète ni des sections professionnelles. Les
annonces ne constituent pas une recommandation de l’Association canadienne du diabète ni des sections professionnelles.
L’Association canadienne du diabète est un organisme sans but lucratif. Numéro de don de charité : 11883 0744 RR0001.
Les personnes qui font un don reçoivent un crédit d’impôt pour don de charité.
Mission
La mission du Canadian Journal of Diabetes est de faire progresser les soins du diabète en favorisant la dissémination des
résultats de la recherche multidisciplinaire et des connaissances factuelles dans les domaines des sciences cliniques, de la
santé publique et de l’éducation du public.
Téléphone : (416) 363-3373
Télécopieur : (416) 363-7465
Site Web : http://www.diabetes.ca
| xi
14.
15. INTRODUCTION
| S1
Depuis la publication des Lignes directrices de pratique clini-
que 1998 pour le traitement du diabète au Canada, la Section
clinique et scientifique de l’Association canadienne du
diabète a publié des recommandations exhaustives et fac-
tuelles pour aider les professionnels de la santé à prendre
en charge leurs patients diabétiques. Les Lignes directrices de
pratique clinique 2003 de l’Association canadienne du diabète
pour la prévention et le traitement du diabète au Canada
avaient été élaborées après un examen de toutes les don-
nées tirées des recommandations de 1998 et comportaient
davantage de recommandations sur la prévention du diabète
de type 2. Pour élaborer les Lignes directrices de pratique
clinique 2008 de l’Association canadienne du diabète pour la
prévention et le traitement du diabète au Canada, des volon-
taires du Comité d’experts des Lignes directrices de pratique
clinique ont évalué les données sur la prévention et la prise
en charge du diabète parues depuis 2003 dans des publica-
tions jugées par les pairs, puis en ont tenu compte pour
réviser les recommandations sur le diagnostic et le pronostic
du diabète et le traitement des Canadiennes et Canadiens
atteints de diabète, et énoncer des recommandations quant
aux mesures préventives à prendre chez les personnes à
haut risque de diabète de type 2.
D’importants changements ont été apportés pendant la
préparation des lignes directrices de pratique clinique de
2008. Le Comité d’experts a été élargi, étant maintenant
composé de 76 volontaires qui représentent une plus vaste
gamme de professionnels de la santé de toutes les régions
du Canada et ont des compétences particulières dans divers
milieux d’exercice. Ce comité est composé de nombreux
spécialistes, médecins de famille, infirmières, diététistes,
pharmaciens et autres professionnels de la santé.
Certains chapitres des lignes directrices de 2008 sont une
mise à jour des chapitres des lignes directrices antérieures,
tandis que d’autres sont nouveaux, portant sur des aspects
différents des soins et des complications du diabète. Nous
espérons que les médecins de premier recours et autres pro-
fessionnels de la santé qui s’occupent de personnes atteintes
de diabète ou exposées au diabète de type 2 continueront de
trouver que les données présentées dans ces lignes directri-
ces sont une ressource de toute première importance pour
leur travail. Nous espérons aussi qu’en fin de compte, ces
lignes directrices mèneront à une amélioration de la qualité
des soins, à une réduction de la morbidité et de la mortalité
liées au diabète et à ses complications, ainsi qu’à une amé-
lioration de la qualité de vie des personnes atteintes de cette
maladie chronique.
MISES À JOUR
L’ensemble des lignes directrices a jusqu’ici été mis à jour
tous les cinq ans. Toutefois, les chapitres sont mis à jour et
des énoncés de position sont préparés au besoin. Ces mises à
jour et énoncés de position sont affichés dans le site Web de
l’Association canadienne du diabète (http://www.diabetes.
ca) et publiés dans la revue Canadian Journal of Diabetes.
QUESTIONS TOUCHANT LES PATIENTS
Comme les personnes atteintes de diabète forment un
groupe hétérogène, il faut bien souligner que les décisions
thérapeutiques doivent être individualisées. Les lignes
directrices ont pour objet de faciliter la prise de décisions
thérapeutiques, mais celles-ci doivent être prises conjointe-
ment par le patient et le médecin. Les lignes directrices
factuelles mettent en balance les avantages et inconvénients
des divers traitements, mais les études cliniques ne tiennent
pas toujours compte des préférences des patients, bien que
les évaluations de la qualité de vie soient en passe de devenir
la norme. Il est important de rappeler aux professionnels de
la santé que leurs décisions doivent tenir compte des valeurs
et préférences des patients1
.
LE DÉFI DU DIABÈTE
Le diabète est une maladie grave, dont les complications
peuvent être dévastatrices et qui frappe à tout âge partout
dans le monde. En 1985, on estimait qu’un diagnostic de
diabète avait été posé chez environ 30 millions de personnes
dans le monde; en 2000, ce chiffre était passé à plus de 150
millions et d’ici 2025, on prévoit qu’il sera de 380 millions2
.
Selon la Fédération internationale du diabète, «le diabète est
diagnostiqué chez deux personnes toutes les dix secondes
quelque part dans le monde» et, si la tendance actuelle se
maintient, le nombre de personnes atteintes de diabète en
2025 sera supérieur aux populations réunies des États-Unis,
du Canada et de l’Australie3
.
Introduction
Comité d’experts des Lignes directrices de pratique clinique de l’Association canadienne du diabète
La version préliminaire de ce chapitre a été rédigée par Vincent Woo, MD, FRCPC.
16. S2 | Lignes directrices de pratique clinique 2008
L’impact du diabète se fait sentir tant dans les pays déve-
loppés que dans ceux en développement. C’est pourquoi
la 61e
session de l’Assemblée générale des Nations Unies a
adopté une résolution en 2007 désignant le 14 novembre
«Journée internationale du diabète» et a encouragé tous les
États membres à élaborer des stratégies et politiques en ma-
tière de prévention, de traitement et de soin des personnes
atteintes de diabète.
L’impact du diabète se fait aussi sentir au Canada où,
en 2005, le diabète avait été diagnostiqué chez 1,8 million
d’adultes, ce qui représentait 5,5 % de la population4
. En
1998, la prévalence du diabète au Canada selon les diag-
nostics posés par les médecins était de 4,8 % (1 054 000
d’adultes). Le nombre de cas de diabète diagnostiqués a
augmenté de 70 % depuis la publication des lignes directri-
ces de 1998 de l’Association canadienne du diabète. Compte
tenu des tendances démographiques canadiennes, ce chiffre
ira croissant. En effet, au cours des dix prochaines années,
le fardeau du diabète augmentera en raison du vieillissement
de la population, de l’augmentation de l’immigration de per-
sonnes provenant de populations à haut risque et de la crois-
sance de la population autochtone. Les chercheurs projettent
que d’ici 2016, le nombre de cas de diabète diagnostiqués au
Canada passera à 2,4 millions5
.
La fréquence des diagnostics de diabète contribue beau-
coup à celle des troubles comorbides et des complications
du diabète. Le diabète est la principale cause de cécité,
d’insuffisance rénale terminale et d’amputation non trauma-
tique chez les adultes canadiens. La maladie cardiovasculai-
re, principale cause de décès chez les personnes atteintes de
diabète, est de deux à quatre fois plus fréquente en présence
qu’en l’absence de diabète. Au Canada, environ un quart
des personnes atteintes de diabète souffrent aussi de dépres-
sion, et l’association diabète-dépression est liée à une piètre
fidélité au traitement et à une hausse des coûts des soins
de santé6,7
. En outre, 11 % des Canadiennes et Canadiens
atteints de diabète présentent au moins trois troubles de
santé chronique et, par rapport à la population générale, ils
sont quatre fois plus susceptibles d’être admis à l’hôpital ou
dans un centre d’accueil pour personnes âgées, sept fois plus
susceptibles d’avoir besoin de soins à domicile et trois à cinq
fois plus susceptibles de consulter un pourvoyeur de soins8
.
Le diabète et ses complications augmentent les pressions
qui s’exercent sur les coûts et les services du système de
santé publique canadien. En raison du manque de fidélité
aux recommandations factuelles sur la prise en charge, le
diabète et ses complications contribuent de façon significa-
tive aux coûts des soins de santé primaires et allongent les
délais d’attente dans les services des urgences et pour les
chirurgies. Les recherches indiquent qu’en 2006, 280 330
des admissions dans les hôpitaux canadiens de soins de
courte durée – soit 10 % de toutes ces admissions – étaient
liées au diabète ou à ses complications9,10
.
On doit faire preuve de prudence pour déterminer les
coûts directs, indirects et secondaires du traitement du
diabète, car les estimations des chercheurs diffèrent11-15
.
Quoi qu’il en soit, en 2005, le traitement du diabète et de ses
complications dans les hôpitaux canadiens de soins de courte
durée aurait coûté aux gouvernements fédéral, provinciaux et
territoriaux environ 5,6 milliards de dollars5
. Cette somme,
qui représente 10 % du coût annuel du système de soins de
santé canadien, comprend le coût des hospitalisations pour
une chirurgie ou des soins urgents, des médicaments, dis-
positifs et fournitures utilisés pendant l’hospitalisation, ainsi
que des consultations de médecins et spécialistes. Elle ne
comprend pas les coûts de la réadaptation après une chirur-
gie lourde ou une amputation, ni les conséquences pour le
patient et sa famille (p. ex. impossibilité pour un parent de
payer les études supérieures de son enfant).
Par ailleurs, la fréquence des hospitalisations n’a pas cessé
d’augmenter au cours des cinq dernières années. En Ontario,
par exemple, les recherches montrent que la fréquence des
complications du diabète est demeurée sensiblement la
même. Selon une analyse des données, environ 4 % des
patients chez qui le diabète vient d’être diagnostiqué doivent
se rendre au service des urgences ou être hospitalisés en
raison de complications aiguës du diabète16
. L’absence de
baisse de la fréquence des complications laisse croire que
malgré les données de plus en plus nombreuses qui démon-
trent l’importance de la prise en charge efficace du diabète,
très peu de progrès ont été faits au chapitre du respect des
recommandations relatives aux soins, à l’éducation et à la
prise en charge qui sont nécessaires à la réduction du risque
de complications.
PRÉVENTION DU DIABÈTE DE TYPE 2
On n’est pas encore parvenu à prévenir le diabète de type
1, mais les données indiquent que les mesures prises pour
prévenir le diabète de type 2 ou en retarder l’apparition
ont d’importants bienfaits pour la santé, dont une réduc-
tion de la fréquence des maladies cardiovasculaires et de
l’insuffisance rénale. On peut prévenir environ 30 à 60 %
des cas de diabète de type 2 par des interventions précoces
axées sur le mode de vie ou médicamenteuses3
.
Les facteurs de risque modifiables du diabète de type 2
sont bien connus. D’ici 2011, plus de 50 % des Canadiennes
et Canadiens auront plus de 40 ans et seront exposés au
diabète de type 2. En raison de leur mode de vie actuel, les
gens mangent mal et sont sédentaires. En 2005, au Canada,
deux adultes sur trois et près d’un enfant de 12 à 17 ans sur
trois avaient un excès de poids ou étaient obèses17
, et étaient
donc à haut risque de diabète de type 2.
Au cours de l’étude DPP (Diabetes Prevention Program),
chez les personnes exposées au diabète de type 2, un niveau
17. INTRODUCTION
| S3
prise en charge efficace de la maladie, et s’ils ne disposent
pas des outils et stratégies nécessaires, les Canadiennes et
Canadiens atteints de diabète n’obtiendront pas des résul-
tats optimaux.
Tous les ordres de gouvernement doivent s’engager à
mettre en application une stratégie qui fasse que le coût
pour le patient de la prise en charge du diabète et de ses
complications ne soit pas un obstacle à la prise en charge
efficace de cette maladie chronique. Le Canada se doit
comme jamais auparavant d’adopter un modèle factuel de
prise en charge du diabète. Comme la viabilité des soins de
santé demeure en tête des enjeux politiques canadiens, tous
les ordres de gouvernement doivent pouvoir justifier les
sommes affectées aux soins de santé, et les lignes directrices
factuelles peuvent être utilisées pour la prise de décisions de
financement qui réduisent les coûts et améliorent l’efficience
de la prestation des soins de santé.
RECHERCHE
Le Canada continue d’être un leader mondial en ma-
tière de recherche sur le diabète, laquelle est essentielle à
l’amélioration continue de la vie des personnes atteintes de
diabète. Les organismes de réglementation ne doivent pas
appliquer rigoureusement les présentes lignes directrices
pour ce qui est de la recherche clinique sur le diabète.
Les sujets des essais cliniques sont déjà protégés, notam-
ment par les comités d’éthique et l’intégrité des chercheurs
canadiens. Le protocole des études peut tenir compte des
recommandations des lignes directrices, mais les déci-
sions particulières doivent être prises conjointement par le
patient et le médecin. Le bien-fondé de chaque étude doit
être évalué au cas par cas afin de ne pas entraver la quête
de nouvelles données. L’Association canadienne du diabète
est disposée à travailler avec les organismes de réglementa-
tion pour perfectionner la recherche au Canada et, en fin de
compte, améliorer les soins offerts aux personnes atteintes
de diabète.
DIFFUSION ET MISE EN ŒUVRE
Les défis de la diffusion et de la mise en œuvre efficace
des deux ensembles précédents de lignes directrices de
pratique clinique ont été évalués avant la publication des
Lignes directrices de pratique clinique 2008 de l’Association
canadienne du diabète pour la prévention et le traitement du
diabète au Canada. Pour relever ces défis, des stratégies ont
été élaborées pour favoriser la mise en œuvre des lignes
directrices par les praticiens et améliorer les soins et le
devenir des patients. Le Comité d’experts a mis en place
un Comité de diffusion dont le mandat était d’élaborer un
plan stratégique à mettre en application au moment de la
publication des lignes directrices. Plus de 80 volontaires de
toutes les régions du Canada ont participé à la création d’un
modéré d’activité physique (30 minutes par jour) et la perte
de poids (de 5 à 7 %, ou environ 15 livres) ont réduit le
risque de 58 %. Chez les personnes de plus de 60 ans, la
réduction du risque a été de près de 71 %18
.
Les investissements dans la recherche visant l’élaboration
de stratégies et programmes efficaces pour prévenir et traiter
l’obésité et encourager les gens à faire de l’activité physique
constituent un besoin pressant et croissant. Les stratégies
de promotion de la santé et de prévention de la maladie
doivent être adaptées aux populations visées et comprendre
des politiques visant l’élimination des obstacles systémiques
à la santé, entre autres la pauvreté.
DÉFENSE DES INTÉRÊTS DES PERSONNES
DIABÉTIQUES ET SOINS OPTIMAUX
La prise en charge efficace du diabète s’appuie sur des lignes
directrices de pratique clinique factuelles qui préconisent
une surveillance régulière de la glycémie, de la tension
artérielle et du taux de cholestérol et des échanges continus
entre tous les membres de l’équipe de soins diabétologiques
en vue de réduire le risque de complications graves du
diabète ainsi que l’impact possible de ces complications.
Les investissements gouvernementaux dans les modes de
prise en charge des maladies chroniques ont montré que
pour que les soins du diabète soient efficaces, la démarche
doit être interdisciplinaire. On recommande la création
d’une équipe de professionnels de la santé – soit médecins,
infirmières, éducatrices spécialisées en diabète, pharmaciens
et autres experts des soins de santé travaillant de concert
avec la personne atteinte de diabète – pour que les soins
soient optimaux.
Un des principaux défis de la prise en charge d’une
maladie chronique comme le diabète est que son efficacité
exige une grande participation du patient à la prise en
charge. On demande en effet à la personne atteinte de
diabète d’avoir les aptitudes nécessaires pour réduire les
répercussions physiques et émotionnelles de la maladie,
avec ou sans l’aide de l’équipe soignante. Nul doute que
les aptitudes des patients en matière d’autogestion sont le
complément des compétences spécialisées des membres de
l’équipe soignante et des soins qu’ils offrent, mais le modèle
de prise en charge des maladies chroniques représente un
changement de paradigme par rapport au modèle tradition-
nel des soins primaires ou de courte durée. Les personnes
atteintes de diabète doivent recevoir la formation voulue en
matière de fixation d’objectifs, de résolution des problèmes
et de planification, qui sont toutes des aspects essentiels
de l’autogestion. Elles doivent aussi avoir accès à une vaste
gamme d’outils, dont médicaments, dispositifs et fourni-
tures, pour pouvoir atteindre les objectifs recommandés
pour ce qui est de la glycémie, du taux de cholestérol et de
la tension artérielle. Le devenir des patients dépend de la
18. S4 | Lignes directrices de pratique clinique 2008
plan triennal visant l’intégration à la médecine communau-
taire des données des lignes directrices. Les lignes directrices
demeureront disponibles sur le Web et des résumés seront
publiés dans des revues et des bulletins. De plus, au cours
des trois prochaines années, il y aura des campagnes de
sensibilisation ciblées sur les principaux messages et outils
relatifs à divers thèmes des lignes directrices. Ces campagnes
continueront de s’adresser aux médecins de premier recours,
aux pourvoyeurs de soins, aux administrateurs gouverne-
mentaux, aux Canadiennes et Canadiens atteints de diabète
et au grand public.
CONCLUSION
Le diabète est une maladie complexe. Le foisonnement des
données sur les nouvelles technologies et les nouveaux trai-
tements fait rapidement progresser nos connaissances sur
le diabète et ses complications ainsi que notre capacité de
les prendre en charge, mais pose des défis aux médecins et
autres professionnels de la santé qui traitent des personnes
atteintes de diabète.
Les lignes directrices de pratique de 2008 contiennent
des recommandations factuelles sur lesquelles les profes-
sionnels de la santé peuvent s’appuyer pour intégrer à leur
exercice les meilleures données disponibles. On n’a pas
effectué d’analyse coûts-avantages sur les recommandations
de 2008, les traitements les plus efficaces pouvant ne pas
être ceux ayant le rapport coût-efficacité le plus favorable.
Nous espérons que ces lignes directrices donneront aux
administrateurs gouvernementaux les données dont ils ont
besoin pour rationaliser l’accès aux soins de santé afin que
les personnes atteintes de diabète puissent profiter au maxi-
mum des bienfaits possibles pour la santé. De plus, la ques-
tion du choix entre les soins de santé factuels et ceux ayant
un rapport coût-efficacité favorable donne lieu à un débat
éthique auquel devraient participer tous les Canadiens et
Canadiennes, car en fin de compte, les résultats de ce débat
les concernent tous.
Les professionnels de la santé, dont les médecins, et
les autres personnes qui lisent les Lignes directrices de
pratique clinique 2008 de l’Association canadienne du diabète
pour la prévention et le traitement du diabète au Canada sont
encouragés à juger de façon indépendante de la valeur des
recommandations qui y sont données en matière de diag-
nostic, de pronostic et de traitement. Ainsi, ils demeureront
au fait des derniers développements dans ce domaine en
constante évolution.
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19. | S5
Méthodologie
PROCESSUS
Comme nous l’avions fait pour les versions antérieures des
lignes directrices de pratique clinique de l’Association cana-
dienne du diabète1,2
, nous avons formé un Comité exécutif,
un Comité directeur et un Comité d’experts composés de
personnes ayant de vastes compétences spécialisées et
venant de diverses régions. Au total, 99 médecins et pro-
fessionnels paramédicaux (endocrinologues, médecins de
famille, pédiatres, néphrologues, cardiologues, ophtalmo-
logues, neurologues, urologues, personnel infirmier spécia-
lisé en formation diabétologique, diététistes, pharmaciens,
podiatres, psychologues et autres professionnels, ainsi que
chercheurs de divers domaines) se sont proposés pour par-
ticiper au processus d’élaboration des lignes directrices.
Les principes de base ci-dessous ont été adoptés pour
que les valeurs et les données empiriques sous-tendant
chaque recommandation soient explicitement définies
et pour faciliter l’examen et l’analyse critiques de chaque
recommandation par d’autres organismes et individus.
• Chaque recommandation devait porter sur une ques-
tion importante du point de vue clinique et ayant trait
à au moins un des éléments suivants : détection, pro-
nostic, prévention ou prise en charge du diabète et de
ses séquelles. Pour formuler les recommandations, on
a tenu compte des bienfaits pour la santé, des risques
et des effets secondaires des interventions.
• Dans la mesure du possible, les recommandations
devaient s’appuyer sur les données empiriques per-
tinentes du point de vue clinique les plus solides que
l’on pouvait trouver; chaque recommandation devait
être suivie de la source de ces données3-8
.
• Une valeur devait être attribuée aux données probantes
selon des critères définis au préalable dans la littérature
épidémiologique et d’autres processus employés pour
l’élaboration des lignes directrices3-8
.
• Les données probantes devaient être incorporées dans
une recommandation à laquelle une catégorie était
attribuée d’après les données probantes disponibles,
ainsi que la valeur méthodologique et l’applicabilité à
la population canadienne de celles-ci.
• Chaque recommandation devait être approuvée par le
Comité directeur et le Comité exécutif, le consensus
devant être total.
• Les recommandations fondées sur un raisonnement
biologique ou mécaniste, l’opinion d’experts ou un
consensus devaient être désignées clairement et la caté-
gorie qui leur était assignée devait le refléter.
REPÉRAGE ET ÉVALUATION DES DONNÉES
Au début du processus, et afin que les recommandations
soient élaborées de façon uniforme, des membres des comi-
tés de chaque section des lignes directrices ont assisté à un
atelier sur la méthodologie factuelle et ont cerné les ques-
tions d’importance clinique relatives au diagnostic, au pro-
nostic, à la prévention et au traitement du diabète et de ses
complications.
Les auteurs devaient définir clairement : a) la population
à laquelle une recommandation donnée allait s’appliquer; b)
le test, le facteur de risque ou l’intervention visé; c) le test
ou l’intervention de référence auquel le test ou l’intervention
en question allait être comparé; et d) les résultats pertinents
sur le plan clinique visés. À partir de ces renseignements,
on formulait les questions spécifiques et pertinentes sur
le plan clinique utilisées pour la recherche documentaire.
Pour chaque question, des stratégies particulières ont été
élaborées en combinant des termes liés au diabète à des
termes méthodologiques. Une bibliothécaire ayant des com-
pétences spécialisées dans le domaine de l’analyse docu-
mentaire a effectué des recherches exhaustives, en utilisant
des stratégies validées, dans les publications pertinentes de
langue anglaise jugées par les pairs (http://hiru.mcmaster.ca/
hedges/indexHIRU.htm) figurant dans des bases de données
électroniques (MEDLINE, EMBASE, CINAHL, Cochrane
Central Register of Trials et PsycINFO [selon le cas]). Les
auteurs ont aussi fait des recherches manuelles et électro-
niques. Pour les sujets dont il avait été question dans les
lignes directrices de 2003, les recherches documentaires ont
mis l’accent sur les données publiées depuis ces lignes direc-
trices. Pour les nouveaux sujets, la recherche a porté sur les
publications parues depuis 1990, voire au besoin avant.
Les principales citations issues des recherches documen-
taires ont ensuite été examinées. À chaque citation utilisée
pour formuler ou réviser une recommandation, un niveau
des données probantes reflétant la qualité méthodologique
Méthodologie
Comité d’experts des Lignes directrices de pratique clinique de l’Association canadienne du diabète
La version préliminaire de ce chapitre a été rédigée par Gillian Booth, MD, MSc, FRCPC,
Sarah Capes, MD, MSc, FRCPC, et Vincent Woo, MD, FRCPC.
20. S6 | Lignes directrices de pratique clinique 2008
de l’article a été attribué selon les critères définis au préalable
(voir tableau 1). Pour évaluer les articles, les auteurs devaient
utiliser des listes de vérification standard où figuraient les
plus importants éléments d’une étude menée correctement.
Le niveau des données probantes était déterminé en fonc-
tion des objectifs, de la rigueur méthodologique, du risque
de biais et de la généralisabilité de l’article cité (tableau 1).
Comme on ne pouvait en faire une évaluation critique, les
comptes rendus de réunions, rapports de synthèse narratifs,
informations de presse et autres sources n’ont pas été utilisés
Tableau 1. Critères d’attribution du niveau des données probantes aux études publiées
Niveau Critères
Études sur le diagnostic
Niveau 1 a) Interprétation indépendante des résultats du test (sans connaissance du résultat du test diagnostique
de référence)
b) Interprétation indépendante du test diagnostique de référence (sans connaissance du résultat du test)
c) Sélection des personnes chez qui on soupçonne la présence du trouble (sans en être certain)
d) Description reproductible tant du test que du test diagnostique de référence
e) Au moins 50 sujets qui ont le trouble et 50 qui ne l’ont pas
Niveau 2 Satisfait à 4 des critères de niveau 1
Niveau 3 Satisfait à 3 des critères de niveau 1
Niveau 4 Satisfait à 1 ou 2 des critères de niveau 1
Études sur le traitement et la prévention
Niveau 1A Survol systématique ou méta-analyse d’études contrôlées et avec répartition aléatoire de qualité supérieure
a) Recherche exhaustive de données probantes
b) Les auteurs ont évité le biais dans le choix des articles retenus
c) Les auteurs ont évalué la validité de chaque article
d) Conclusions claires et corroborées par les données et des analyses convenables
OU
Étude contrôlée et avec répartition aléatoire, bien structurée et de puissance suffisante pour répondre à
la question posée par les chercheurs
a) Répartition aléatoire des patients entre les groupes de traitement
b) Suivi d’au moins 80 % des sujets
c) Ni les patients ni les investigateurs ne connaissaient la nature du traitement*
d) Les patients ont été analysés dans le groupe de traitement auquel ils avaient été assignés.
e) Échantillon de taille suffisante pour l’obtention de l’issue d’intérêt
Niveau 1B Étude clinique ou étude de cohortes sans répartition aléatoire dont les résultats sont incontestables
Niveau 2 Étude contrôlée avec répartition aléatoire ou survol systématique qui ne satisfait pas aux critères du
niveau 1
Niveau 3 Étude clinique ou étude de cohortes sans répartition aléatoire
Niveau 4 Autre
Études sur le pronostic
Niveau 1 a) Cohorte initiale de patients atteints du trouble à l’étude, mais chez qui l’événement d’intérêt n’est
pas survenu
b) Critères d’inclusion/d’exclusion reproductibles
c) Suivi d’au moins 80 % des sujets
d) Rajustement statistique pour les facteurs pronostiques sans rapport avec le trouble à l’étude
(facteurs confusionnels)
e) Description reproductible des mesures de l’issue
Niveau 2 Satisfait au critère a) ci-dessus ainsi qu’à 3 des 4 autres critères
Niveau 3 Satisfait au critère a) ci-dessus ainsi qu’à 2 des 4 autres critères
Niveau 4 Satisfait au critère a) ci-dessus ainsi qu’à 1 des 4 autres critères
*Quand l’aveugle était impossible ou difficile à réaliser (p. ex. comparaison de l’insulinothérapie intensive à l’insulinothérapie clas-
sique), on a jugé que l’aveugle des personnes ayant procédé à l’évaluation et à l’adjudication des résultats de l‘étude était suffisant.
21. | S7
Méthodologie
velles recommandations ou aux recommandations modifiées
en fonction de nouvelles données probantes. La catégorie la
plus élevée qu’on pouvait attribuer à une recommandation
était fondée sur le niveau des données probantes. Toutefois,
la catégorie attribuée a été abaissée dans certains cas, par
exemple si on constatait que les données ne pouvaient être
appliquées à la population canadienne ou si, de l’avis con-
sensuel des membres du Comité directeur et du Comité
exécutif, la recommandation soulevait d’autres doutes. Dans
certaines situations, la catégorie a aussi été abaissée pour
des sous-groupes mal représentés au cours de l’étude ou
chez qui l’effet bienfaisant d’une intervention était moins
manifeste. Ainsi, la catégorie A était attribuée à une recom-
mandation fondée sur des données probantes de niveau 1,
jugée très applicable à la population canadienne et reposant
sur un consensus solide. Si on jugeait qu’une recommanda-
tion n’était pas applicable à la population canadienne ou
devait être corroborée par d’autres données, on lui attribuait
une catégorie inférieure. Quand on connaissait le nombre
de patients à traiter pour prévenir un événement clinique
(number needed to treat, ou NNT) ou pour observer un effet
indésirable (number needed to harm, ou NNH), on en tenait
compte pour évaluer l’impact d’une intervention donnée.
La pertinence pour le diabète des données probantes obte-
nues dans d’autres populations était aussi reflétée dans le
libellé et la catégorie de la recommandation. Enfin, s’il n’y
avait pas de données probantes des niveaux 1, 2 ou 3 ou
si la recommandation était fondée sur l’avis consensuel du
Comité directeur et du Comité exécutif, on ne pouvait pas
attribuer une catégorie supérieure à D.
INTERPRÉTATION DES CATÉGORIES
ASSIGNÉES AUX RECOMMANDATIONS
La catégorie assignée à chaque recommandation est étroite-
ment liée à la rigueur méthodologique et à la robustesse
des recherches cliniques connexes. Par conséquent, comme
on l’explique ci-dessus, une catégorie élevée dénote un
degré de confiance élevé que la recommandation produi-
pour corroborer les recommandations. Les articles sur le
rapport coût-efficacité des traitements ou de tests diagnos-
tiques n’ont pas été retenus.
On a tenu compte d’un certain nombre d’éléments pour
évaluer les données probantes relatives à un domaine donné.
Par exemple, les personnes atteintes de diabète sont très
exposées à plusieurs séquelles qui ne sont pas exclusives
au diabète (p. ex. maladies cardiovasculaires, insuffisance
rénale et dysfonction érectile). Par conséquent, certaines des
données probantes repérées sur ces séquelles excluaient ou
ne mentionnaient pas les personnes atteintes de diabète, ou
ne mettaient pas l’accent sur ces personnes. Un niveau était
attribué à ces données selon la démarche décrite ci-dessus. Le
niveau était plus élevé si a) les personnes atteintes de diabète
constituaient un sous-groupe défini au préalable, b) les résul-
tats obtenus dans le sous-groupe des personnes atteintes de
diabète étaient peu susceptibles d’avoir été le fruit du hasard
et c) les données avaient été recueillies pour répondre à des
questions formulées avant l’analyse des résultats.
ÉLABORATION DES LIGNES DIRECTRICES
Les membres du Comité d’experts ont évalué la littérature
pertinente, puis élaboré et procédé à un examen initial des
lignes directrices. Si aucune nouvelle donnée n’avait été
obtenue depuis la publication des lignes directrices de pra-
tique clinique de 2003, les recommandations n’étaient pas
modifiées par rapport à celles de 2003.
La référence des études utilisées pour élaborer et cor-
roborer chaque recommandation suit le niveau des don-
nées probantes. Le niveau des données probantes attribué
à chacune des citations corroborant une recommandation
donnée n’était pas toujours le même. Le cas échéant, toutes
les études pertinentes étaient citées, indépendamment de la
catégorie de la recommandation. La catégorie finale dépen-
dait de l’ensemble des données disponibles, y compris la
rigueur méthodologique relative et les résultats des études.
D’autres détails sur l’assignation de la catégorie sont donnés
ci-dessous.
Enfin, plusieurs recommandations thérapeutiques sont
fondées sur des données probantes portant sur l’utilisation
d’un médicament d’une classe donnée (p. ex. une des sta-
tines). Quand on disposait de données probantes sur au
moins un médicament d’une classe reconnue, la recomman-
dation était formulée de façon à s’appliquer à la classe de
médicaments, mais les médicaments ayant fait l’objet d’études
étaient mentionnés dans la recommandation et/ou la ou les
références citées. Les recommandations ne font mention que
des médicaments pour lesquels Santé Canada avait délivré
un avis de conformité en date du 18 février 2008.
CATÉGORIE DES RECOMMANDATIONS
Une catégorie de A à D (tableau 2) a été attribuée aux nou-
Tableau 2. Critères d’attribution de la
catégorie aux recommandations pour
la pratique clinique
Catégorie Critère
Catégorie A Les meilleures données probantes
étaient de niveau 1.
Catégorie B Les meilleures données probantes
étaient de niveau 2.
Catégorie C Les meilleures données probantes
étaient de niveau 3.
Catégorie D Les meilleures données probantes
étaient de niveau 4, ou il y a eu
consensus.
22. S8 | Lignes directrices de pratique clinique 2008
ra le résultat souhaité. De la même façon, une catégorie
plus basse témoigne de données plus faibles et d’une plus
grande possibilité que la recommandation change une fois
que davantage de données seront disponibles. Il est à noter
que la catégorie assignée ne donne pas de renseignements
subjectifs sur l’importance de la recommandation ni sur ce
qu’en pensent les membres du comité; elle renseigne seule-
ment sur les données probantes formant l’assise de la recom-
mandation. Ainsi, on a assigné la catégorie D à beaucoup
de recommandations jugées très importantes pour la prise
en charge contemporaine du diabète – selon l’expérience
clinique, les séries de cas, les données physiologiques et les
concepts actuels de physiopathologie de la maladie – parce
qu’on n’avait pas assez de données cliniques sur le traite-
ment, la prévention, le diagnostic ou le pronostic pour leur
assigner une catégorie plus élevée.
De toute évidence, les cliniciens doivent fonder leurs
décisions sur les meilleures données disponibles sur une
situation clinique. Par contre, ils doivent souvent agir malgré
l’absence de données cliniques et, dans de nombreuses situa-
tions, il peut être impossible, trop difficile ou trop coûteux
de générer des données cliniques valables (ce qui signifie
qu’il serait impossible d’élaborer des recommandations de
catégorie A). Par exemple, il a fallu plus de 20 ans aux cher-
cheurs de l’étude UKPDS (United Kingdom Prospective Diabetes
Study) pour recueillir et publier des données probantes de
niveau 1 menant à une recommandation de catégorie A qui
corroboraient le rôle d’un contrôle rigoureux de la glycémie
dans la réduction du risque de microangiopathie chez les
personnes atteintes de diabète de type 2. Avant la publi-
cation des résultats de l’étude UKPDS, la recommandation
relative au contrôle de la glycémie pour la prévention des
complications microvasculaires était de catégorie B1
.
Les diverses catégories reflètent donc divers degrés de
certitude quant à la solidité des conclusions que l’on peut
tirer des données probantes qui corroborent les recom-
mandations. Ainsi, les présentes lignes directrices factuelles
et l’assignation d’une catégorie aux recommandations ont
pour but de répondre à deux besoins importants : 1) indi-
quer clairement les meilleures recherches sur lesquelles les
recommandations sont fondées et en évaluer la pertinence
clinique et la qualité (par l’assignation d’un niveau des don-
nées probantes à chaque citation); et 2) décrire de façon
explicite la solidité de la recommandation fondée sur ces
données probantes (par l’assignation d’une catégorie). Les
lignes directrices sont donc un résumé pratique des don-
nées probantes qui facilite la tâche des cliniciens devant
évaluer et incorporer à leurs décisions quotidiennes des
données toujours plus nombreuses. Elles permettent égale-
ment aux cliniciens, aux planificateurs de soins de santé, aux
pourvoyeurs de soins et à la société en général de faire un
examen critique de toute recommandation et de tirer leurs
propres conclusions quant à son bien-fondé. Bref, d’autres
personnes peuvent examiner minutieusement les présentes
lignes directrices en appliquant les mêmes principes qui ont
été utilisés pour l’examen minutieux de la littérature.
Il importe de souligner que la démarche choisie pour
l’attribution des catégories aux recommandations diffère de
celle utilisée pour d’autres lignes directrices, par exemple
les lignes directrices sur l’examen médical périodique au
Canada, qui attribuent la catégorie D aux pratiques dange-
reuses8
. Dans les présentes lignes directrices de l’Association
canadienne du diabète, la catégorie assignée à toute recom-
mandation visant à éviter des pratiques dangereuses aurait
été déterminée de la même façon que celle de toutes les
autres recommandations, mais les auteurs ont mis l’accent
sur les pratiques cliniques jugées possiblement avantageuses
et n’ont pas cherché de données probantes sur les dangers
que posent les interventions.
EXAMEN PAR DES PAIRS EXTERNES ET
EXAMEN INDÉPENDANT DES MÉTHODES
En juillet 2007, on a fait circuler une ébauche des lignes
directrices à l’échelle nationale et internationale en vue
d’un examen par de nombreux intervenants et experts des
domaines pertinents. Les membres du Comité exécutif et
du Comité directeur ont tenu compte des commentaires
recueillis et apporté les révisions voulues. Par la suite, un
groupe de six spécialistes de la méthodologie qui n’avaient
pas directement contribué à l’examen initial et à l’évaluation
des données probantes a effectué un examen indépendant
de chaque recommandation, de la catégorie lui ayant été
assignée et des citations à l’appui. Sur la foi de cet examen,
le libellé, le niveau des données probantes et la catégorie
de chaque recommandation ont de nouveau été évalués
et modifiés au besoin. Les recommandations révisées ont
ensuite été examinées et approuvées par le Comité exécutif
et le Comité directeur. Certaines des recommandations ont
été présentées au cours d’une tribune publique dans le cadre
de la conférence professionnelle et des assemblées annuelles
de l’Association canadienne du diabète et de la Société cana-
dienne d’endocrinologie et métabolisme, qui ont eu lieu à
Vancouver (Colombie-Britannique) en octobre 2007.
DÉCLARATION DE LA DUALITÉ DES INTÉRÊTS
Les membres des comités étaient des volontaires et n’ont
reçu ni rémunération ni honoraires pour leur participation.
Les membres de tous les comités ont signé un formulaire
annuel de déclaration de la dualité des intérêts précisant
tous leurs intérêts financiers ou toutes leurs relations avec
un ou des fabricants de tout produit commercial et/ou un
ou des fournisseurs de services commerciaux. La liste de
toutes les déclarations des membres des comités figure en
ligne à l’adresse http://www.diabetes.ca. Au besoin, il a
23. | S9
Méthodologie
Joel Ray, MD, MSc, FRCPC
Professeur adjoint, Département de médecine, Divisions de
médecine interne générale, d’endocrinologie et de méta-
bolisme, Département d’obstétrique et de gynécologie et
Département de gestion et d’évaluation des politiques en
matière de santé, Hôpital St. Michael’s, Toronto (Ontario)
RÉFÉRENCES
1. Meltzer S, Leiter L, Daneman D, et al. 1998 clinical practice
guidelines for the management of diabetes in Canada. CMAJ.
1998;159(suppl 8):S1-S29.
2. Comité d’experts des lignes directrices de pratique clinique
de l’Association canadienne du diabète. Lignes directrices de
pratique clinique 2003 de l’Association canadienne du diabète
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Diabetes. 2003;27(suppl. 2):S1-S162.
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Chicago, IL: American Medical Association; 2001.
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Diabetes Care. Hamilton, ON: BC Decker Inc.;2001:13-23.
6. Holbrook AM, Clarke J-A, Raymond C, et al. How should
a particular problem be managed? Incorporating evidence
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Evidence-based Diabetes Care. Hamilton, ON: BC Decker Inc.;
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Diabetes Care. Hamilton, ON: BC Decker Inc.;2001:48-61.
8. Goldbloom R, Battista RN. The periodic health examination:
1. Introduction. CMAJ. 1986;134:721-723.
aussi été question de la dualité des intérêts au cours des
délibérations. En cas de dualité possible ou de net conflit
d’intérêts, les membres des comités se retiraient des discus-
sions. L’élaboration des lignes directrices a été financée par
l’Association canadienne du diabète et par l’entremise de
subventions éducatives sans restrictions des compagnies
énumérées à la rubrique Remerciements (p. x). Ces com-
pagnies n’ont participé à aucun des aspects de l’élaboration
des lignes directrices, de l’interprétation de la littérature,
de la décision de publier ces lignes directrices ni des autres
aspects de la publication de ces lignes directrices, n’ont pas
participé aux réunions relatives aux lignes directrices ni aux
délibérations des comités et n’ont pas consulté les ébauches
des lignes directrices.
MISE À JOUR DES LIGNES DIRECTRICES
Le processus de mise à jour de l’ensemble des lignes direc-
trices sera amorcé d’ici cinq ans. Des mises à jour de cer-
tains chapitres pourraient être publiées dans l’intervalle en
cas d’importants changements des données corroborant les
recommandations.
AUTRES LIGNES DIRECTRICES PERTINENTES
Introduction, p. S1
REMERCIEMENTS
Le Comité d’experts des lignes directrices de pratique clini-
que remercie les personnes ci-dessous, qui ont effectué une
analyse indépendante de la méthodologie.
Gillian Booth, MD, MSc, FRCPC
Professeure adjointe de médecine, Université de Toronto,
Division d’endocrinologie et de métabolisme et Institut Li
Ka Shing, Hôpital St. Michael’s, Toronto (Ontario)
Denise Feig, MD, MSc, FRCPS
Professeure agrégée de médecine, Université de Toronto, et
endocrinologue, Hôpital Mount Sinai, Toronto (Ontario)
Dereck Hunt, MD, MSc, FRCPS
Professeur agrégé, Médecine interne générale/endocrinolo-
gie, Université McMaster, Hamilton (Ontario)
Charlotte McDonald, MD, MSc, FRCPS
Professeure adjointe, Université de Western Ontario,
London (Ontario)
Zubin Punthakee, MD, MSc, FRCPS, ABIM
Professeur adjoint, Département de médecine et
Département de pédiatrie, Division d’endocrinologie et de
métabolisme, Université McMaster, Hamilton (Ontario)
24. S10 | Lignes directrices de pratique clinique 2008
DÉFINITION DE DIABÈTE ET DE DYSGLYCÉMIE
Le diabète sucré est un trouble métabolique caractérisé par
la présence d’une hyperglycémie attribuable à un défaut
de la sécrétion d’insuline et/ou de l’action de l’insuline.
L’hyperglycémie chronique liée au diabète est associée à
d’importantes séquelles à long terme, particulièrement à des
lésions, des anomalies et une insuffisance de divers organes,
surtout les reins, les yeux, les nerfs, le cœur et les vaisseaux
sanguins.
«Dysglycémie» est un terme qualitatif servant à décrire
une glycémie anormale sans en définir le seuil. Ce terme a
été adopté en raison de l’incertitude quant à ce qui constitue
une gamme de glycémies optimale et parce qu’on sait main-
tenant qu’une glycémie même légèrement élevée est associée
à un risque de maladie cardiovasculaire et de décès.
CLASSIFICATION DU DIABÈTE
Le tableau 1 est un résumé de la classification du diabète
de type 1, du diabète de type 2 et du diabète gestationnel.
L’annexe 1 porte sur la classification idéologique du diabète1,2
.
CRITÈRES DIAGNOSTIQUES
Les critères diagnostiques du diabète et les seuils gly-
cémiques d’autres catégories de diagnostics figurent aux
tableaux 2 et 31
. Ces critères sont fondés sur des épreuves
faites à partir de sang veineux et sur les méthodes utilisées
par les laboratoires.
Définition, classification et diagnostic du diabète
et d’autres catégories de dysglycémies
Comité d’experts des Lignes directrices de pratique clinique de l’Association canadienne du diabète
La version préliminaire de ce chapitre a été rédigée par Ehud Ur, MB, FRCP.
• L’hyperglycémie chronique liée au diabète est associée à
d’importantes séquelles à long terme, particulièrement à des
lésions, des anomalies et une insuffisance de divers organes.
• Une glycémie à jeun de 7,0 mmol/L correspond environ
à une glycémie deux heures après l’ingestion de 75 g de
glucose de 11,1 mmol/L ou plus et est le meilleur prédic-
teur d’une microangiopathie. Un diagnostic de diabète
peut être fondé sur l’épreuve de glycémie à jeun.
• Le terme «prédiabète» est pratique pour désigner une
anomalie de la glycémie à jeun et une intolérance au
glucose, lesquelles exposent les personnes au diabète
et à ses complications.
MESSAGES CLÉS Tableau 1. Classification du diabète1
• Le diabète de type 1* résulte surtout de la destruction
des cellules bêta du pancréas et prédispose à l’acidocétose.
Cette forme de diabète comprend les cas attribuables à
un processus auto-immun et les cas dont la cause de la
destruction des cellules bêta est inconnue.
• Le diabète de type 2 peut être surtout attribuable à une
insulinorésistance accompagnée d’une carence insulinique
relative ou à une anomalie de la sécrétion accompagnée
d’une insulinorésistance.
• Le diabète gestationnel est une intolérance au glucose qui
se manifeste ou qu’on dépiste pour la première fois pendant
la grossesse.
• Les autres types particuliers comprennent une grande
variété de troubles relativement peu courants, surtout des
formes de diabète définies génétiquement ou associées à
d’autres maladies ou à des médicaments (voir annexe 1).
*Y compris le diabète auto-immun latent chez l’adulte, terme
utilisé pour décrire le petit nombre de personnes qui présentent
un diabète de type 2 apparent et chez qui il semble y avoir une
perte de cellules bêta du pancréas à médiation immunitaire2
.
Tableau 2. Diagnostic de diabète
Glycémie à jeun ≥ 7,0 mmol/L
À jeun = aucun apport calorique depuis au moins 8 heures
ou
Glycémie aléatoire ≥ 11,1 mmol/L + symptômes de diabète
Aléatoire = à tout moment de la journée, sans égard
au moment du dernier repas
Symptômes de diabète classiques = polyurie, polydipsie
et perte de poids inexpliquée
ou
Glycémie deux heures après l’ingestion de 75 g
de glucose ≥ 11,1 mmol/L
Une autre épreuve de glycémie (glycémie à jeun, glycémie
aléatoire ou glycémie deux heures après l’ingestion de 75 g
de glucose) doit être faite au laboratoire un autre jour en
l’absence d’hyperglycémie non équivoque accompagnée
d’une décompensation métabolique aiguë. Toutefois, quand
il se peut qu’une personne soit atteinte de diabète de type 1
(personne jeune ou personne âgée mince), pour prévenir une
détérioration rapide, il ne faut pas attendre le résultat du test
de confirmation pour amorcer le traitement.
25. | S11
Définitionetdiagnostic
Diabète
Une glycémie à jeun de 7,0 mmol/L correspond environ
à une glycémie deux heures après l’ingestion de 75 g de
glucose de 11,1 mmol/L ou plus et est le meilleur prédic-
teur d’une microangiopathie1
. Un diagnostic de diabète
peut être fondé sur l’épreuve de glycémie à jeun. Même
si les distributions de fréquence des taux d’hémoglobine
glycosylée (HbA1c) au cours de certaines études ont des
caractéristiques semblables à celles obtenues à partir de
la glycémie à jeun et de la glycémie deux heures après
l’ingestion d’une charge en glucose, l’épreuve de l’HbA1c
ne peut être utilisée pour diagnostiquer le diabète parce
qu’elle n’est pas normalisée.
Prédiabète
Une glycémie élevée mais sous le seuil du diagnostic de
diabète a aussi des conséquences cliniques. Le terme «pré-
diabète» est pratique pour désigner une anomalie de la
glycémie à jeun (AGJ) et une intolérance au glucose (IG)
(tableau 3), lesquelles exposent les personnes au diabète
et à ses complications. Il est important de souligner que le
prédiabète n’évolue pas nécessairement vers le diabète. En
effet, la glycémie finit par se normaliser chez une importante
proportion des personnes présentant une AGJ ou une IG.
Les personnes qui présentent un prédiabète, surtout dans le
contexte du syndrome métabolique (voir ci-dessous), pour-
raient profiter d’une modification des facteurs de risque
cardiovasculaire.
Les personnes qui présentent une AGJ ou une IG ne sont
pas exposées aux microangiopathies associées au diabète,
mais sont davantage exposées au diabète et aux maladies
cardiovasculaires3
. L’IG est plus étroitement liée aux mala-
dies cardiovasculaires. Toutefois, les personnes qui présen-
tent à la fois une AGJ et une IG sont plus exposées au diabète
ainsi qu’aux maladies cardiovasculaires. On a démontré que
les modifications du mode de vie étaient très efficaces pour
repousser ou prévenir l’apparition du diabète chez les per-
sonnes présentant une IG4,5
. Aucune étude n’a encore été
menée pour examiner les maladies cardiovasculaires et la
mortalité totale.
Il n’y a pas de consensus international quant à la défini-
tion de l’AGJ6,7
. L’Association canadienne du diabète conti-
nue de définir l’AGJ comme une glycémie à jeun de 6,1 à 6,9
mmol/L7
, mais un certain nombre de réserves ont été expri-
mées sur la limite inférieure de cette gamme (6,1 mmol/L),
dont la sensibilité sous-optimale pour le diabète et l’IG non
diagnostiqués et l’instabilité possible quand l’épreuve est
refaite (parce que la gamme diagnostique est étroite). Si la
glycémie à jeun est d’entre 5,6 et 6,0 mmol/L et si au moins
un facteur de risque de diabète est présent, il faut envisager
une épreuve d’hyperglycémie provoquée (HGPO) après
l’ingestion de 75 g de glucose6-10
.
Syndrome métabolique
La dysglycémie et le diabète de type 2 sont souvent des mani-
festations d’un trouble sous-jacent beaucoup plus vaste11,12
,
y compris du syndrome métabolique, trouble très courant
et ayant de multiples facettes caractérisé par une constella-
tion distincte d’anomalies, dont obésité abdominale, hyper-
tension, dyslipidémie, insulinorésistance et dysglycémie. En
présence du syndrome métabolique, le risque de diabète et
de maladies cardiovasculaires est élevé. Il y a maintenant
des données qui justifient la prise de mesures énergiques
pour cerner le syndrome métabolique et traiter non seule-
ment l’hyperglycémie, mais aussi les facteurs de risque
cardiovasculaire qui y sont associés, telles l’hypertension,
la dyslipidémie et l’obésité abdominale, dans l’espoir de
réduire significativement la morbidité et la mortalité car-
diovasculaire.
Il n’y a pas de consensus sur les définitions opérationnelles
du syndrome métabolique. En 1998, l’Organisation mondiale
de la santé13
proposait une définition générale comprenant
la présence d’une insulinorésistance. Le Groupe d’experts
américains sur la détection, l’évaluation et le traitement de
l’hypercholestérolémie chez l’adulte (Adult Treatment Panel
III [ATP III]) a élaboré une définition opérationnelle fondée
sur au moins trois critères et n’exigeant pas de mesure de
l’insulinorésistance14-15
. Selon la définition de la Fédération
internationale du diabète (FID), une obésité abdominale doit
être présente. La définition de la FID donne aussi le seuil
du tour de taille selon le groupe ethnique16
. Le tableau 4
présente les définitions du syndrome métabolique données
par les trois organismes ci-dessus. Selon l’enquête NHANES
III (Third National Health and Nutrition Survey), fondée sur
les critères de l’ATP III15
, la prévalence globale du syndrome
métabolique est d’environ 20 à 25 % aux États-Unis17
.
Tableau 3. Glycémies servant au diagnostic
d’AGJ, d’IG et de diabète
GJ
(mmol/L)
2 h après
l’ingestion de 75 g
de glucose
(mmol/L)
AGJ 6,1 à 6,9 S/O
AGJ (isolée) 6,1 à 6,9 et 7,8
IG (isolée) 6,1 et 7,8 à 11,0
AGJ et IG 6,1 à 6,9 et 7,8 à 11,0
Diabète ≥ 7,0 ou ≥ 11,1
AGJ = anomalie de la glycémie à jeun
GJ = glycémie à jeun
IG = intolérance au glucose
S/O = sans objet
26. S12 | Lignes directrices de pratique clinique 2008
RÉFÉRENCES
1. American Diabetes Association. Report of the Expert Committee
on the Diagnosis and Classification of Diabetes Mellitus. Diabetes
Care. 2008;31(suppl 1):S55-S60.
2. Turner R, Stratton I, Horton V, et al. UKPDS 25: autoantibodies
to islet-cell cytoplasm and glutamic acid decarboxylase for pre-
diction of insulin requirement in type 2 diabetes. UK Prospective
Diabetes Study Group. Lancet. 1997;350:1288-1293.
3. Coutinho M, Gerstein HC, Wang Y, et al. The relation-
ship between glucose and incident cardiovascular events. A
AUTRES LIGNES DIRECTRICES PERTINENTES
Dépistage du diabète de type 1 et de type 2, p. S14
Prévention du diabète, p. S18
Le diabète de type 1 chez les enfants et les adolescents,
p. S167
Le diabète de type 2 chez les enfants et les adolescents,
p. S181
ANNEXE PERTINENTE
Annexe 1. Classification étiologique du diabète sucré
Tableau 4. Définitions du syndrome métabolique
OMS13
ATP III du NCEP
200114
200415
FID16
Critères
diagnos-
tiques
Diabète, AGJ, IG ou insuli-
no-résistance (évaluée au
moyen du glucose clamp)
plus au moins 2 autres fac-
teurs de risque
≥ 3 facteurs de risque Obésité centrale (selon des valeurs particu-
lières au groupe ethnique) plus au moins 2
autres facteurs de risque
(si l’IMC est 30 kg/m2
, on peut supposer
qu’une obésité centrale est présente et la
mesure du TT n’est pas nécessaire)
Glycémie Diabète, AGJ, IG ou
insulino-résistance
GJ ≥ 6,1 mmol/L GJ ≥ 5,6 mmol/L GJ ≥ 5,6 mmol/L (ou diagnostic antérieur
de diabète de type 2)
TA ≥ 140/90 mm Hg ≥ 130/85 mm Hg ≥ 130/85 mm Hg (ou recevant un traitement
pour une hypertension déjà diagnostiquée)
TG ≥ 1,7 mmol/L ≥ 1,7 mmol/L ≥ 1,7 mmol/L (ou recevant un traitement)
C-HDL 0,9 mmol/L (hommes)
1,0 mmol/L (femmes)
1,0 mmol/L (hommes)
1,3 mmol/L (femmes)
1,0 mmol/L (hommes)
1,3 mmol/L (femmes)
(ou recevant un traitement)
Obésité
abdominale
RTH :
0,90 (hommes)
0,85 (femmes)
TT :
102 cm (hommes)
88 cm (femmes)
Populations europides, de l’Afrique subsaha-
rienne et du Moyen-Orient (Arabes) :
TT ≥ 94 cm (hommes)
TT ≥ 80 cm (femmes)
Populations sud-asiatiques, malaisiennes,
asiatiques, indiennes, chinoises, japonaises et
ethniques de l’Amérique du Sud et centrale :
TT ≥ 90 cm (hommes)
TT ≥ 80 cm (femmes)
Fonction
rénale
Excrétion urinaire
d’albumine 20 µg/min
ou
RAC ≥ 30 mg/g
S/O S/O
AGJ = anomalie de la glycémie à jeun
ATP III du NCEP = Adult Treatment Panel III du National
Cholesterol Education Program
C-HDL = cholestérol des lipoprotéines de haute densité
FID = Fédération internationale du diabète
GJ = glycémie à jeun
IG = intolérance au glucose
IMC = indice de masse corporelle
OMS = Organisation mondiale de la santé
RAC = rapport albuminurie-créatininurie
RTH = rapport taille/hanches
S/O = sans objet
TA = tension artérielle
TG = triglycérides
TT = tour de taille
27. | S13
Définitionetdiagnostic
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95,783 individuals followed for 12.4 years. Diabetes Care.
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