Quand il est question de tourisme et de l’industrie touristique, on parle plus souvent qu’autrement de tourisme d’agrément, parfois mieux reconnu sous son appellation anglophone leisure travel. Que ce soit à l’international, sur le marché canadien ou le marché domestique intra-Québec, le tourisme d’agrément est naturellement celui qui domine les stratégies et investissements des régions, provinces et principaux intervenants de l’industrie car il vise la population générale, un bassin au potentiel vaste dans la plupart des marchés géographiques de la planète.
2. Quand il est question de tourisme et
de l’industrie touristique, on parle plus
souvent qu’autrement de tourisme
d’agrément, parfois mieux reconnu
sous son appellation anglophone
leisure travel.
3. Que ce soit à l’international, sur le marché
canadien ou le marché domestique intra-
Québec, le tourisme d’agrément est
naturellement celui qui domine les stratégies
et investissements des régions, provinces et
principaux intervenants de l’industrie car il
vise la population générale, un bassin au
potentiel vaste dans la plupart des marchés
géographiques de la planète.
4. À un point tel que certains
estiment qu’on néglige un
segment prometteur et payant
mais trop souvent relégué au
second plan:
le tourisme d’affaires.
5. ÉNORME POTENTIEL
D’abord, que veut-on dire par
« tourisme d’affaires » ?
On réfère habituellement aux
catégories suivantes de
voyages :
6. Réunions d’affaires
Voyages de motivation (incentive)
Congrès, colloques, symposium ou événements
Marché associatif
Groupes, clubs sportifs, étudiants, culturels, etc.
Événements spéciaux: partys de Noël, mariages,
bals de finissants, etc…
7. En 2012, la US Travel
Association estimait que 30%
des revenus totaux générés
en tourisme provenaient du
tourisme d’affaires, ou ME&I
(Meetings, Events &
Incentives). Or, ce segment ne
représentait que 8% des
voyageurs!
8. En d’autres mots, le voyageur
d’affaire dépense beaucoup plus
que le voyageur d’agrément, dans
une proportion pouvant aller de
quatre à vingt fois plus, selon
qu’on compare les clientèles
domestiques ou internationales,
notamment.
9. On penserait donc que le tourisme d’affaires figure au sommet
des priorités dans le plan d’action de la Commission Canadienne
de Tourisme (CCT) ou de Tourisme Québec? Erreur. Allez jeter un
coup d’oeil dans le plan corporatif quinquennal 2013-2017 de la
CCT, un document de 38 pages disponible sur leur site web: pas
un mot sur le tourisme d’affaires! Dans le plan de
développement 2020 de Tourisme Québec? Sur les 59 pages que
comporte le document, on ne retrouve qu’une page et demie
dédié à ce segment (pages 53-54). Très peu, vous en
conviendrez.
10. LE TOURISME D’AFFAIRES
AU QUÉBEC
Le tourisme d’affaires et congrès au Québec,
c’est pourtant de la grosse business. En 2011, on
estime qu’il a généré des dépenses de plus de
972 millions de dollars.
Fait à noter, 68% des retombées économiques
proviennent de touristes étrangers, soit 661
millions de dollars en argent neuf.
11. D’ailleurs, le Palais des Congrès de
Montréal figurait au premier rang,
en 2012 et 2013, des villes nord-américaines
ayant accueilli des
événements internationaux, coiffant des
villes telles que Las Vegas, New York,
Toronto ou Chicago. Quand même!
12. D’ailleurs, le nouveau président directeur
général de Tourisme Montréal, Yves Lalumière a
clairement affiché ses couleurs lors de ses
premières sorties publiques à l’automne 2013:
Tourisme Montréal s’apprête à prendre un
virage « affaires » plus marqué. Même si les
nuitées générées par ce segment de marché
sont passées de 180,000 en 2009 à 300,000 en
2012, il y aurait encore place à amélioration.
13. Parmi les moyens envisagés: investissements
promotionnels accrus sur des marchés de
proximité (Toronto, Ottawa, New York,
Washington, Boston), agrandissement éventuel
du Palais des Congrès, solution permanente au
toit du stade olympique, etc. Montréal est
reconnue comme ville festive, on souhaite
maintenant dire « Montreal means business »
aussi.
14. Du côté de la ville de
Québec, l’union fera la
force alors que le Centre
des congrès de Québec
(CCQ), l’Association
hôtelière de la région de
Québec (AHRQ) et l’Office
du Tourisme de Québec
annonçaient il y a quelques
jours une offensive
commune afin de vendre la
ville comme destination de
congrès.
15. Suite aux succès de 2008,
année record marquée par
les festivités du 400e de la
Vieille Capitale, les
performances sont à la
baisse mais semblent
revenir. Selon le rapport
annuel 2012-2103, le CCQ a
accueilli 144 événements,
pour 214 000 participants et
générant 168 000 nuitées
avec des retombées
économiques estimées à 104
millions de dollars.
16. Mais le tourisme d’affaires n’est pas qu’un enjeu
urbain, loin s’en faut. Selon l’Association des Bureaux
de Congrès du Québec (ABCQ), qui représente 27
destinations et régions à travers la province, la tenue
de plus de 2,000 congrès et événements a généré plus
de 150 millions de dollars dans l’économie des régions
en 2012 par l’entremise de la clientèle touristique liée
aux congrès et réunions d’affaires de 50 nuitées et
plus.
17. Pensons notamment à une destination comme Tremblant,
avec son offre éclatée d’hébergement, centre des congrès et
aéroport de la Macaza liant Toronto et le nord-est américain
avec le centre de villégiature. Le tourisme d’affaires offre
l’avantage de remplir les centres de villégiature en semaine et
durant les saisons creuses, à l’automne ou au printemps, alors
que le tourisme d’agrément est traditionnellement moins au
rendez-vous.
18. 3 TENDANCES À SURVEILLER
Comme toute industrie, on remarque
certains phénomènes marquant le
tourisme d’affaires. Voici donc trois
tendances lourdes qu’il sera bon de
surveiller, pour lesquelles les destinations
et prestataires touristiques feraient mieux
de s’adapter afin de ne pas perdre de leur
compétitivité:
19. 1. Démarcation moins évidente entre
tourisme d’affaires et d’agrément
Les anglos ont même inventé un
mot pour désigner ce
phénomène: bleisure!
(contraction des mots business
et leisure) De plus en plus de
voyageurs d’affaires en
profitent pour étirer un séjour
avec une composante
d’agrément, invitant conjoint ou
conjointe et même les enfants à
venir les rejoindre.
20. Lors d’un sondage
effectué en 2012 par la
firme Orbitz, 43% des
voyageurs d’affaires
sondés avouaient avoir
fait au moins un
voyage en compagnie
de conjoint ou
conjointe.
21. On le sait, particulièrement en Amérique du Nord,
les vacances payées sont une denrée rare. Plusieurs
en profitent ainsi pour greffer 1-2 journées
additionnelles lors d’un voyage d’affaires, soit dans
la ville hôte ou dans les provinces et états
avoisinants. Une opportunité à saisir, donc, pour les
régions et centres de villégiatures gravitant autour
de grandes villes…
Lire aussi: The Growing Trend of Bleisure Travel
22. 2. Cycles de réservations qui s’allongent
Même si les réservations de
consommateurs, en tourisme d’agrément,
tendent à se faire de plus en plus à la
dernière minute, on s’étonne peut-être
d’observer des cycles de planification plus
long dans le marché des réunions,
congrès et événements.
23. Grâce à des médias sociaux comme Linkedin ou des recherches
en ligne, il y a certes de la prospection qui se fait en ligne avant
les demandes de soumissions (request for proposals, ou RFP).
Néanmoins, les cycles demeurent long pour les grands
événements attirant des milliers de participants, surtout lorsque
ceux-ci effectuent des rotations dans le lieu de leur tenue. Pour
la plupart des planificateurs, le cycle de planification peut ainsi
prendre de 7 à 12 mois, parfois plus, avant de pouvoir trancher et
passer au stade des contrats et de l’exécution.
24. 3. La techno s’invite dans les réunions
Enfin, les nouvelles technologies font
maintenant partie de notre quotidien –
d’ailleurs, devrait-on encore parler de
« nouvelles » technologies? Ainsi, on
voudra s’assurer d’une connectivité
sans faille dans son établissement ou
destination, permettant un réseautage
dynamique, le partage de photos et de
la rétroaction en temps réel. Une
bande passante qui suffit et dépasse
les attentes des participants est plus
prisé qu’un bon café ou un choix
original de viennoiseries.
25. Et la techno, ce ne sont pas que les médias
sociaux et le wifi disponible sur place. Ce sont
aussi les bornes d’enregistrement, les cartes de
visites qu’on peut télécharger dans une base
centrale disponible en ligne, le paiement par
carte de crédit dans tous les points de contact
client, etc. Votre établissement ou destination a-t-
il ce qu’il faut pour combler cette tendance?
26. Inscrivez-vous au blogue
http://fredericgonzalo.com
Saisissez votre courriel pour souscrire à ce blogue et recevoir
les notifications de nouveaux billets par courriel.
Ebook à télécharger
5 règles d’or pour une stratégie de contenu efficace