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LA CONTROVERSE
                             DE



L' APOST()UCITI~ ilES f:GLlSrs BE FIL~CE
               AU XIX c SIl~CLE



         PAR     ALBERT             HOUTIN




           TROISIÈME ÉDITION


                HI:'"I:i: El' :l·/;.IE~Tf:T.





                 6~~


                       PARIS
      ALPHONSE PICARD &                           FILS
               ~'.!I RCE nO~.·r.HTt::f   8"1

                           1903
DU ~I1~:~IF A UTI~CR



Les Origines de l'Église d'Angers. - La Légende de saint
  René. - LaY;i1, :. (;oupil. 1l0YClllhl'cl!lOI. Ill-S'. ïG pp.
      l'I':x :   ~   II'.

  hUH:S n'1I1STOlllE ECCU::SI.STJ(~UE sun LE XIX"      sli':CLI:

Dom Couturier, abbé de Solesmes. - Angers, Cl~l'm;IiIl cl
  G. Grassin, l'UC du COl'llcl. In-1S, 3~1 pp., ;IYCC pOl'trail.
  - Prix: 3 fI'.
Le Petit Séminaire Mong<lzon. Essai puhlié dans la Se/llai/II'
  religieuse du diaci'se d'..ln(Jcrs ÙC janyicr il noycrnbre 1900.
Un demier Gallican. Henri Bernier, chanoine d'Angers.
  Essai pub1i) dan,; la lier·uc de l'Anja·u de Iloycmbrc '1~!)S
 il fl'Hier lPOl. - :lG4 pp. - Lc tirage :l part n'cst pa.,
  dctn,; le   Cùmmel'Cc.

Lettre il dom Chamard sur un dernier Gallican. - ::;;; aot'tt
 '1901. - Chcz l'auteur. In-S', 2G pp. - Prix: 1 fr.
La	 Question Biblique chez les catholiques de France au
  XIX· siècle. - Deuxièmc l'dition, rCYlie ct augmcnt0e.
  - Paris, Picard, noycmbrc 1802, in-S', ly-3ïS pp. ­
  Prix: 4. fr.




                                                                     o
LA CONTROVERSE
                              DE



L'APOST(}UCITI~ nE~ f:GLlSES BE FILCE
               AU XIX c SI~;CLE



         PAR     ALBERT                HOUTIN




           TROISd::ME ÉDITION


                Hl:'tï: 1:'1' ;l"I'.ll:."Ti:T:





                 6~j~~
                  ,.~~~...,




                        PAfiIS
      ALPHONSE prCARD                                 &   FILS
                ::;'~, rU;I~ nO:'AP.ITl::,   82

                             1903
Il (aut énergiquement s'effol'cel' de l'éfi/ter les
mensonges ct les faussetés, Cil reCOlll'ant aU.r:
SOli l'ces; ayant sUl'toat jJl'ésent (( l'esprit « qIle
la fJl'e/l/i(:l'e lo': de l'histoil'e est de ne pas oser
mcntll'; la seconde, de ne pas craindre de d':re
l'l'ai; Cil Oli/I'C, qlle l' histOl'ien Ile fJl'êle ail soupçon
IIi de flatterie ni d'animosùé )J.

                       Lcttl'e de   Ll~O:"
                                         XIII SUI' /'lI i:;/oil'c,
                                    18 août 1883.




                       INSTITUT
                     CATl-IOLtQUE
                       DE PARIS
LA CONTROVERSE

                          ilE



  L'APOSTOLICITÉ DES ÉGLISES DE FRANCE

                  ,U XI" srkCLE




   On grand progrès intellectuel, toujours lent, est
genàalemcnt nécessaire pOllr faire admettre aux
inll'~rcsses une vérite historique qui les dépouille de
légendes flalteuses. Ils ne sacrifient qu'avec peine
de glorieuses traditions, surtout quand elles les ont
Lercés. Ils n'aiment point à discutee les moLiles de
ceux fJui les leur transmirent ou de ceux fJui les
creèrent. Le Lesoin de tout expliquer, la crédulité
avec laquelle se répète lu version reçue, la facilité
de rendre vrai, en le croyant, l'objet de ses désirs,
font accepter naturellement les récits teuditionnels.
Les premiers critiques de toutes les nations passent
pOUl' des impies et des malfaiteurs; et même ceux
qui, dans le fond, leur donnent raison, l'estent sou-
vent sous le charme des croyances explifJuées et
Ô   L CO::TROVERSE DE L'.~ POSTOLICITÉ DES ÉGLISES


             démolies. On répète volontiers ce mot de Tite­
             Live: Datur haec veilla anliqui/ali, IItmiscendo
             Ill/mal/a divinis, pI'imol'dia Ill'billm allgllstiol'a
             faciat. ?liais si, pour imprimel' il la naissance des
             cités lin caractère plus auguste, les anciens y

    c
    .-.;
             mêlai en t des interventions sa.crées, le j)rocédé ne
           { s'est point perdu avec la ruine des royaumes et des
             divinités classiques. Ailleurs ct plu's tard, villes ct
             pays ont aimé il rattacher leurs commencements il
             fJuelque héros profane ou religieux. La passion
             lIes nobles origines il longtemps sévi. Quand l'ima­
             gination populaire n'était pas assez puissante
             pour dever un monument grandiose, le0ic~s
             des lettrés y suppléaient par la suite, il tel point
             que leuI' œuwe, commune ou purement person­
             nelle, édifia de véritables sanctuaires nationaux,
             vénérés longtemps encore après avoir été sapés
                "'C--l   ..    ~
             par a cl'l!Jque.
                 J u V siècle, on osa déclarer les Francs d'origine
                       C


             troyenne. L'idée fit fortune. Elle trouva de nom­
             breuses preuves et des lignées de partisans. Les
             caus.es qui accréditèrent en France cette préten­
             tion assurèrent dans d'autres pay~ le succès de
             semblables inventions. L'Espagne fit remonter son
             histoire jusqu'il Japhet, la Grande-Bretagnejusqu'à
             I3rutus, petit-fils d'Enée, l'Écosse jusqu'à Fergus,
             « le chevalier au bel escu ))~ Ce ne fut que peu il
             peu que l'on se détacha de ces fables. ~
                 Sous Louis XIV, en 1665, un magistrat éclairé
             des Grands-JoUl's d'Auvergne témoignait encore,



1
LES CO~DrE"CDlENTS DE LA CRITIQGE                        7

    dans une harangue solennelle, cc qu'il était bien à
    déplorer que les gentilshommes de la province,
    issus du sang des Troyens et des Romains, eussent
    dégénéré de l'ancienne vertu de leurs ancêtres. »
    Si l'orateur avait voulu se mettre en frais d'érudi-
    tion, il cùt sans doutc pu dire le nom des Troyens
    fJui devinrent AUYeI'gnats. A cette époque on pou-
    vait encore le savoir. La ville de Xanten, au duché
    de Clèves, garda longtemps la mémoire de son
    fondatcl1l', le prince Franeon, échappé ft la destruc-
    tion de la très noble cité « jadis fondée en Frige ».
    "u commencement llu XVIe siècle, Jean de Bour-
    digné, auteur des Chroniques d'Anjou et du
    Maine, raconte cc comment apl'ès la finale destruc-
    tionde 'l'l'oye la Grande, une bande de Troyans,
    pour' lors appelez Angions, arrivèrent au pays
    d'lnjou et édiffièrcnt de l/OW'erlU la ville d'An-
    gicys ». Il faut remarquer la précision de ce cc de
    noùveau ». 130urdigné ne doit aucunement exagérer
    l'antiquité profane de sa patrie, étar.t donné la
    modération dont il fait preuve en traitant de l'Ol'i-
    gine de son catholicisme. Au lieu d'identifier le
    fondateur de son église, saint Julien, avec Simon le
    lépl'eux, comme des Manceaux du moyen fige (1),
    le digne chroniquéur dit simplement: cc La foi de
    :otre-Seig'neur fut, pal' monsieur Sainct Jullian,
    évesque du Mans, appol'tée en Anjou et au j'lieine,
/

      (1) Simon le !l'preux a <"lé d'ailleurs dispulé au Mans par cert10ins
    auteurs qui en ont faille fondaleur du siège de 11aguelonne (établi
    seulemenl au 'l' siècle),                    .                 ,
1;
l'
I!
1



r    8   LA C01TROYEI1SE DE L'AI'OSTOLIClTt DES tGLISES


     du temps dc monsieur sain ct Clément,~e qua-
     trième. Lequel benoist Julian (comme l'on treuve
     ès vieux panehartes et enseignemens de l'Église
     du JI ans) institua premier évesque d'Angiers ung
     nommé Deffensor. » De toutes ces notions, Dounli-
     gné pouvait conclure avec joie que son pays n'était
     « en spiritualité ou temporalité à postposer à autrc
     région ». LU siècle suivant, un bénédictin d'Anjou,
     mort vers 1676, clom Barthélemy Roger, écrivait
     l'histoire de sa province. Il déclare trouver dans le
     liYI'e de Dourcligné bien des choses douteuses, hors
     d'apparence, et va même jusqu'à qualifier le voyage
     des Troyens de pure fable. Toutefois, adoptant
     l'opinion du chroniqueur qu'il critique silibrement,
     il lui parait assez vraisemblable qu'Angers « ait été
     bùti environ le temps de Sarron », troisième roi de
     Gaule ct second successeur de Samothès, sur-
     nommé Dys, !ils de Japhet. Le religieux s'empresse
     d'ajouter: « Mais je n'ose pas vous présenter cela
     comme une vérité historique». Cette scrupuleuse
     résene est un progrès. On trom'e également une
     nouvelle position dans la manière dont Barthélemy
     Roger recule la prédication de saint Julien jusque
     vers l'an 235, sous l'empire de Gordien. Que les
     traditionnistes n'accusent pas pour cela le moine
     d'avoir des tendances hypercritiques ou janSé-
     nistes. Si son opinion SUI' l'antiquité profane de
     sa ville ne le mettait pas complètement il l'abri
     de ce reproche, il suffil'ait pOUl' gal'antir ses prin-
     cipes de rapporte)' la façon dont il raconte, à propos

                     1   INSTITUT
                     .CATHOLIQU&
                       DE PARIS
LF:S CO:>DIE:CE:>IE:-iTS DE LA CRITIQUE                 9

   de saint René, une polemiq1le du sieur de Launoy,
   doctem de Sorbonne (1).
      Quelque pénible et lente que soit l'extirpation des
   legendcs profanes ou religieuses, les premières ont
   au moins cet anlntage SUI' les autres de pouvoir
   disp'araître complètement. La Suiss'e elle-même né
   croit plus il Guillaume Tell. Les peuples arrivent
   toujours il sentir le ridicule des prétentions fabuleu­
   ses ct, si le chauvinisme d'ccrivains d'imagination
   ou le conservatisme de certains orateurs s'obstine
  il les acceptel', ne sont dupes que ceux qui veulent
  bien l'ètre. Quand ~I. de :'ovion parlait aux
  Grands-Jours d'luYel'gne de l'origine hcroïque des
  gentilshommes de la province, l'historien de ces
  assises disait déjà sceptiquement : (( Cela n'est
  appuyé que sur l'autorité de Lucain. »
      Le? Icgendes' religieuses ont la vic Elus dUl.'e, ct
  Il1Ime illeural'l'ive cie ressusciter. Une renaissance
  de foi, un rcveil de pieux enthousiasme, une réac­
  tion dogmatir{lle, les font reviyre, quand on aurait
  pu les croire mortes il jamais ct depuis longtemps.
  ,:Iors il ne sert guère de dire le peu d'autorité de
  leur fondement, ou mème d'en expliquer parfaite­
  ment la genèse. Le récit légendaire, jadis mêlé
  indirectement à de saints enseignements ou à des

   ("1) Vo~·e7. DarltJ....~oger, Histoil'e d'Anjou, pp. ·H-/l5 ;,Houti~)
  Origines dêt'Eglise-d'..Inge,·s, p. 70. - Pour le fond cre lùOiilro­
  'erse à la nn du   X'll'     siecle, "oyez particulierement~biïw.e-'
1(ch~noine de Saint-Gaudence, au diocèse de Comminges, Nou­
l velle dissertation loucha/lt .le temps auquel la "eligion chrétienne
 a été établie dans les Gaules (Toulouse, 1703, in-16, 323 p.p.).
                                                            1.

                      ~ .~:::'
10   LA CO:'TTlOVrmSE DE L'APOSTOL1C:lTl~ DES I~GLlSES


        pratiques liturgiques'7 apparaît comme un préten­
?   C;  dant intéressant qui réclame contre un bannisse­
 "      ment révolutionnaire et proteste contre toute
    .   proscription.lllCette attitude ______ _ pour l'accoler
                                       suffit déjà   __.~_         f   t
        des partisans parmi les têtes extravagantes et les
        cœurs sensibles. Quand les pretentions s'appuient
        sur des titres apparents et colorés, res recrues
        peuvent devenir nombreuses. Elles affirment que,
        dans le défrichement historique, on a procédé de
        gaieté de cœur, coupant et tranchant à plaisir,
        devenant hypel'critique à force de critique. ~~s
        révisions de nombreux procès s'engagent forcé­
        ment, entrainant par l'obstination des partis d.~­
        menses gaspillages d'énergie. N'arriye-t-il pas que
      
        l'inadvertance et la passion solidarisent Lien des
        causes qu'une Lonne logiqué- devrait soigneusement
        et froidement distinguel' ? L'appel est-il toujours
') ~ { gagné? i'e prouve·t-on pas parfois que la cause
   )    fut LeI et bien réglée, mais encore que ces juges
   -    qu'on taxait d'exagération ont été non seulement
        modérés, mais trop indulgents et même faiLles?
.,..,   .It     ((' ~
                       ::-                                                  A.                      /   .)




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      1::1'A1' IJE 1.. QI·ESTlO.'i .1' CO.I.IE:'ir.DII·:.'i1' Ill' XIX' ~Ii·:c:u:.
         1.. I.I1TIlr.IE. -             LES 1::Tlï)I·:~ l·:CCLl::~L;;TI'!n:S. -                       u: ~I()U'
         'E~IE.'i1'          1l0.L:'iTI'!I'E.        -    I.E   ~U.I'H:IE:'i             F.1l.l.0:'i        ET      I.E
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                                                                     /'

             Au commencement du XIX C siècl;;: le sentiment
                                             -"                                      _./


 ? (cOmmunément admis sur l'établissement des pre­
 1        miers évêchés de France les faisait remonter, pour

          la plus grande partie':'- seulement au' I1I C siècle.

          Cette opinion s'appnyait SUI' les travaux des

   . '::	 grands - érudits des X'Y1I c et x "III" siècles. ~ On
          reconnaissait s-énéralement quïls avaient établi
          un solide système chronologique t;t dégagé l'his ­
          toire des légendes~du moyen ftge. Conformément
                                                                                 J




          à ces données, les :ngevins, par exemple, ne
          reportaient pas au deb du milieu du IV C siècle la
          mission de leur premier évêque Defensor. Ils
          n'avaient pas pIns l'idée d'antidater leurs origines
          chrétiennes que de remonter leur généalogie pro­
          fane au delà du temps de la Gaule celtique, quand
          les Andes occupaient à peu près leur territoire.
ru­
                         c



        12   LA COi'OTflOVEflSE Df.. L',POSTOLICITÉ DES ÉGLISES
       ~~                          ~


 rJ
 (Toutes les régions ....de la France avaient fait de
         même le sncrifice de leurs_ancicnnes prétentions. ""
             Il est facile de le constater dans les bréviaires
         diocésains alors en usag·e.           ~
             Ils anient été élahor6s.. .âï:i x~~~-Bn dévo ­
         tion, ~olTlme en morale, on allait 0. cette epofJue'1.u
         plus sùr 'et l'on croyait avoir assez de ,matières de
         gloire et d'édification pour se passel'-de miracles
  () JI apocryphes ou problémati(Iues.~On corrjge_~nc
       J rigoureusement les leçons litlll'gique~Le~­
Ù (siens+'sacrifièl'ent l'aréo agitisme de saint D~s,
.~, , dont on fixa la mission <Hl IJ1C si('c e. Les Prmn­
         çaux distinguèrent entre :'larie de Béthanie et la
         :'ladeleine, sans les rBvendiqllcl' comme apotres.
         Les :'lanceaux adopti~rent pleinement le système
         grégorien CIui les prive de l'honneur d'avoir été
         évangélises au lor siècle. L'n seul diocèse, peut-
     I~ètre, l'esta fidèle il ~a tradition: celui d~oges.
     1 ~ on b]'(~'inil'e de 1783 proclame encore saint
     1_ la l'liai disciple de saint Pierre, mais, chose
         l'emarfJuable, en repoussant l'apostolicilé de tou­
         tes les null'es églises. Traditionniste pom soi,
         critique pour les autres: la position n'est pas
         unifJue (1), ni surannée. Dans un grand pays, en
          (1) Le B"éviaire de Limoges (li83) qui affirme si forlement
       l'aposloli<2té de slint ~111:.lial. évile 50igncnsement, dans la courie
       leçon qu'il consacre à saint Julien, Ionie '1ueslion de date; mais,
       dans son calendrier, il le place au IJI' ou au JV' siècle. Le B"é­
       viai.·c d'Ange",' ('Ii3i), qni se montre Irès sage dans la légende de
       saint ?llartial et en refuse une il saint ,Julien - il le célèbre seule ­
       ment avec un sermon de saint Jean Chrysostome, - emploie une
       critique bien moins rigoureuse dans les leçons de son saint René.
-----               _       ....   _._-_.               -"-'"~----~-'-----'--"--~--~-




                                       LA UTl-nGll':                          1:1

          lIESr~ne, de nos joUl's même, chaque pI.'.oYince
t f!1

                ----
          J~ dé end encore srs fastes léfj'endah~In
                                                          --­
             entrain égal seulemcnt il celui [lYCC lequel elle
             combat les prétentions de tous les diocl~ses yoi­
             sins (1). Pour sayoir il quoi s'en tenir sur une
             question locale. il faut consulter non pas les él'll­
             dits de l'endroit, mais les dudes é'crites et publiées
             aux alentours, Sur la question de saint :Ii'irtiril,
             les Églises de Fr<lnce rendaient leurs procl~oés <lUX
             Limousins. Ceux-ci n'étaient pas d'ailleurs entl'e
             eux dans une entente complète. Cn des collabora­
             teurs de l'Histoirc littérairc fut l'abbé p~et,
             chanoine théologal de l'église collégiale de S<lint­
             ~Iarti<ll oe Limoges, ce 'lui n'empêche p<lS les
             bénédictins, ses amis, de mettre résolument le
             prètenou <lr)("re au III C siècle,
                Les liYl'es liturgiques dont, au commencement
             du XIX C siècle, se sen'ait le clergé· ne rOl~y~ient
             d~l~ contr~ll~l' qu'ale maintenil' dans les opinions
             scientifiq~s;-ll était à penser que, oesormais, les
             ecclésiastiques qui feraient profession d'érudition,
             tout en contrôlant soigneusement les assertions oe
             leurs deyanciers, ne s'écarteraient point de leur

             Les jlance3ux du moins n'eureilt pas deux poids et deux mesures
             et ne traitèrent pas leurs légendes différemment de celles des
             au t res égl ises.
                III Les Espagnols ont des « traditions» comparables à ccll~s.je
    Jrs
        JI   Fr~.!li.e:. il~ réclament particulièrement une. m~ssion de sellt~è-
             ques, dIscIples de salOt Jacques ct sacres a Home par sallll'
             I~e : Torquatus à Cadix, Eu.phrasius à Andujar, Tesifon à
             Berja, Indalecius il Almeria, Secundus à Bilches, Caecilius à Gre­
             nade, IIesicius à Tarifa,
{
                         14   LA CO:-lTIOYEHSE DE L'APOSTOLJCl'i'l~ DES '::GLISF:"

                                                 ",
                         ligne et rempliraient les cadres historiques qu'ils
                          ilvaient tracés.--
                             Daus l'assentiment général qui semblait rester
                         acquis aux conclusions 'des san~ts' ~e2_~C:~IX siè­
                         cles antérieurs, l'observation peut cependant noter
                         des points inquiétants. Le cleJ'gé ne se rend plus
                         compte de la quantité de travail que ces conclu­
                   1     sions on t coù té, ni de'la sùre té de la méthode qui
                         les garantit: ..près la Révolution, les prêtres, peu
                         nombreux et point ~'i~hes, ne possèdent ni les loi­
                         sirs ni les ressources nécessaires aux solides et
                         aux 'grandes études, Ils vont il ce quïls considè­
                         rent le plus pressé, il l'adminislration des sacre­
                         ments et à la reconstitution du temporel. Frottés
                         de latin et de théologie, ils jugent l'histoire comme
                         lin luxe. Ils revivent les souvenirs des éVI~nements
                         extraordinaires de l'Empire, ils regardent la lutte
                         des progressistes et des réactionnaires sous fa
                         nestauration commeSous la monarchie de Juillet,
                         s'efforçant d'être utiles il. leurs amis dans la mêlée.
                         Les siècles anciens leur apparaissent nguemellt
                         écoulés selon l'ordre providentiel. POUl' les ques­
                         tions subsidiaires comme pour les capitales, ils
                         ~n..!îelon les intérêts de caste, l'économie du
                        dogmatisme, et un criterium très délicat, « le sens
                        "c..al"b.Q]ique». l3ien plus, comme à tous ceux qu;-;;-i1t
                         souffel't, il leur est difficile d'être justes et impar­
     lif!, ,            tiaux. Ils s~spectent nombre des ~dées gui o~u  r              .
~   y...t.-,       If    c0J:1rs avant la Révolution. Ne-.-DLurai~nt-e.!ks           (/(3

-Ir            0        POInt préparée dans une certaine manière? 1Iême J
LE   ~:O[j'E~IE"T nO~L:T1QCE           15

   les décisions critiques comme les opinions philoso­
   phiques semblent à quelques. uns deyoir C:tre reyi ­
   sées. On ne songeait poin t encore il, réyol u tionner
~	 l'histoir~ ecclésiastiq~e pal' I~ re~.tJlU1:a1içw_~_tOU-))
   tes le.:>J(~gendes o'u 1 apologIe de 10u$ jçs papes;
   mais quelques-uns déjà prennent le chemin de la
   fl~action. En 1824, le Brùiaire d'Angers consa- 
   crait trois leço!!.s pleines de merveilleux à son 
   apocryphe c;;in_~~0 que les liturgistes du

(XïJlC sièc)e avaient réduit à une comte légende

I!-redigè-e a,-ec beaucoup de prudence. L~ditions
 -J
   du moyen tige de"Cnaien.!.-~ la mode en religion
   comme en littérature; ceux qui ne les aimaient
   pas les acceptaient pour faire comme tout le
   monde.
      En 1820, Baour-Lormian,"de l'Acar1l'mie fl'an­
   çaise,~ constatait ayec étonnement la faveur dont
   jouissaient les anciens récits:

        Le bon Yieux Lemps est le seul poéLique,

        S'il faut du moins en croire lin nomantique,

        Et sur cc point'il peut ,l'oir raison; .

        Le bon vieux Lemps nous fournit il foison

        Des souvenirs un tant soit peu burlesques;

        ~lais après tout, fiers et cheyaleresques ... (1)



     E:t comme les cc contes bleus» étaient c( à l'or ­
  dre du_ jour )), il lui prit aussi fantaisie cc de se
  tremper de cette poésie )).
     Lamennais, le prophète de l'avenir, s'inquiétait

    (1)	 Légendes, ballades et fabliaux, p. 3.
lf)   LA CO:TfOYEfSE DE L'APOSTOLlCITÉ DES ltGL1SES


         de ln singulière littérature qu'on mettait en fuycur
         auprl~s des catholiques. Il écriyait un jour:

             On camp le extr'èrnernenl, pOUl' l'animer la foi, sur un
         line in,"dit du P,2uri.N qu'on Yient d'imprimer ct de
         repandre partant: c'est une histoire extI'ayaganlc des
         1)o,','(~lIh,' de 1.011111111, qui e:,t !Jien tout ce qu'on pannait
         imaginer de mieux ponr rendre la religion ridicule, et en
         r1l'laclIel' tous le,", igllo'1lnts qni ontulle étincelle de raison;
         on y yoit cOlnmellt]e bon père donnait des soumets au dia­
         hIc :,ur la joue de la rnàc prieure, ct comment, ayant
         ordonne ::u léYi:lIlIan de sc donner des coups de fouet,
         celui-ci fut .. , ]liI111é nll tir. Qne Dieu yiennc-<'l_nolre aide,
         car tout cc qui sc fait, sc dit ou s'écrit, est Slll~lll}
         h~I~l (1).                                                  -_._­

          Quelques rares livres d'histoire ou d'hagiogra­
       phie ~~~osèrer~.~~.~~~~Ji.()ncontre l'opinion rer,ue
       tonchant la date de l'évangélisation Je la france
"

       et de la fonJation Je ses anciens éyèchés. L'auteur
       de la première de ces publications et de celle qui,
       aHC le temps, Jeyait devenir très célèbre, était un
       prè'tre de la société de Saint-Sulpice, ~r. Fuillon,
       compilateur Joué de plus de patience que de cri­
       tique. Originaire Je Tarascon (2), il croyait la
    1 gloi~'e cle sO,n pays intéressée. ft mainte~ir l'affir­
     i
     1 matlOn de 1 apostolat de :Iane-MaJelerne et de
       ses ., compagnons dans sa provinë8.'"If prit, du
       moins quant li la substance du fait, la défense de
       la légende qui figure _ a~ bré~iaire romainLJe

           (1) Lettre il la comtesse de Senfft, 15 juin 1829, publiée dans
         Fargue" (l'ut'I'es posthumes, t. II.
           (2) Cr. Fie de M, Fai/lon, p"él>'e de Saint-Stllpice, par l'auteur
         de la Vie de M. Mollevault (M. Gamon), Paris, in·12, 1877.
)1. DE FOHTlA                        17

   ?9 juillet. D'après cc récit, :Marthe, lIadeleine,
   Lawre et un grand nombre de chrétiens, furent
   entassés par les Juifs sur un vaisseau, sans voi·
   les, ni rames, ni provisions, et abandonnés à la
   mer. Dieu fit aborder le navire à ~Inrseille. Ils
   prêchèrent l'énngile lInns la région et y _finirent
   leUl's .iours~~ il la Sa.inte-Baum~,!-,azare)
   évêque de JInrseille, ~ à Tarascon, etc.
      L'étude où JI. Faillon s'elTorçait de remettre sur
   pied la mission de Béthanie parut en 1835, en trois
   éditions simultanées, la première à l'nsnge des
   habitants de Tarascon, la seconde pour la Provence,
   la troisième pom le commun des Franç'ais (1).
      Trois ans pIns tard, un membre de l'Académie
   des inscriptions ct belles·lettres, le marquis de
   Fortia d'Urban, sans faire aucune allusion au tl'a­
   vail du sulpicien, s'exprimait aussi avec une
   grande bienveillance sur les trnditions proven­
   çales. Il admettait, d'après Grégoire de Tours,
   que la Gaule fut princip[llement énngélis(:e par
   une mission lIe sept évêques, vers 250, parmi les·
   (luels sc trouvait Trophime d'.rles. « Il y a
   donc eu, remarquait lL d~ Fo!:Ji[l, un Trophime
   évêque d'Arles, l'an 250, mais rien n'empêche, si
   l'on veut, d'admettre ln tralIition reçue lIans cette
   ville, que dès l'an ~8 de notre ère, u_,!- autre l'ro­
I phin~e_l}is.0pJ.e_d.e_.:"_ain~
 (                            paul, ait le premier p!:,.è­
   ché la' foi __ dans ce diocèse. » « On connaît la
    (1) Pour lc~ ouvrages qui pr'ésentent un intérêt particulier,
  voyez; Appendice I.
18   LA CONTflOVEflSE DE L'APOSTOLlCITt DES ÉGLISES


     faiblesse des arguments négatifs. » N. de Portia,
     qui était d'l,yignon, n'oublia point de relater il ln
     gloire de sa ville natale la Il;gende de sainte
     ~Iarthe. « Sa vie, dit-il, est racontée fort au long
     pal' l'historien des év6ques et arcllenrplCs d'" vi­
     gnon, où l'on aSSUI'e qu'elle Jlorta l'Ii:v[l1gile. La
     cathédrale de cette ville l'honorait comme fonda­
     tricc, ct l'on veut qu'elle ait élevé un monastère
     sur le roche' où cette cathédrale est située (1). »
     Quant aux Hctions i.>eaucoup plus célèbrcs de
     sainte ~Iarthe il Tarascon, .1. de Fortia n'en
     soume mot. Et c'est ainsi que la première restau­
     ration des légendes provençales scmble procéder
     de préoccupations de clocher, pluteH que de zèle
     scientifique.
'1 :u fur et. il mesure que disparaît le ..dç':.gé qui
 . ' ~t:::tudié' av@JJ.~.Jl-~::.~~~tion, les al'gl~m~­
     tions du genre de celles de ~I. Paillon ct du mar­
     quis de Fortia rencontrent plus de faveUl', On
     s'éprend du style gothique et ceux qui entrent
     dans cc mouvement archéologique éprouvelü une
     si grande sympat1lie pOUl' les légendes de cette
     époque qu'ils semblen t en désil'cr 1'1Iis torici té,
     Leur sentimentalité goùtele moyen lige et le très

     (1) ..1 nua/es de I1hi los.Q121/iecln'diewle, j lIillet-aoùtI83S (l. XlI),
  p. 9. - Dans le n" fJ,g des Anna/es de phiiMophie ch ..ilienlle
  (ill juillet ·18il.) la thèse hislorifjue s'('tale encore: la mis~ion ùes
  scptél'èfjues est plr1C<'e vers 2!i5 et l'on dit qu'en 257, ~aint Sixte II
  enl'o:'a une noul'elle mis,ion. Les alllorÎII'5 Sil l' lesquelles on
  s'appuie sont LonG'lIcval et fléralllt-flercasleI."ün ignore encore
  une réaction,"                                                                 .
m~ACTlO;	 A:"T1CnITIQCE                   Hl

           nom'cau. L'espèce de catholicisme l'aisonnable ct
           sec qui s'appelait le gallicanisme leur répugne: ils
           sont ultramontains et Irurs chefs rêvent d'établir
        Il le genre de dé"otion qui règne en JLa~l
        1  Espagne. lis l'éclament aussi ce qu'ils appellent
           « la science catholique H, ct mc'~prisent, autant
           qu'ils s'en méfient, ceux. qlli croient ft la science
           tout court. Laquarantainc de yie de saints, la
           soixantaine de li,:res d'hi~'toire ~c_clési~-li~li
           se publient cbaquc alll~~e, trahit celte me~ialité
       )
          nouveÎle, aussi surprenante pour les derniers galli ­
           cans que pOUl' ceux qui sont indifférents il la reli­
           gion. Cn libre pensenr, Chades Louandre, se
           livrant en 1843, il un trayail de statistique biblio­
           graphique, observait qu'il pad un tl'ès petit nom ­
           hre d'œuvres, « on ne trol!'e guère dans cette sc':rie
           flue de pitoyables légendes, dignes, sous tous les
           rapports, de faire suite aux. histoires du prince
           Fortunatus et des quatre flls ;ymon. Telle est, du
           ~'este, ajoU~e-t-il,. ,la pr?pl'nsion de ~el'Lains espritS)
      , (	 a tout crOIl:e, (Ill on "lent d El puLber unC( truduc- )/
           tion de la Légcndc dorée, que''l'église 1 elle-mème LJ
          avait depuis longtemps-ï'eléguée parmi les contes
          les plus apocrypbes )). Comme il imprimait son
Il	       travail dans la Revuc dcs DCIl,;; Mondcs, 1..ou<1n­
          dre ne se gènait pas de conclure par une dure
          admonestation:

             ( La critiqne ~acrée, disait-il, la ~cience, l'hisloire, ont·
          elles des lumières nouvelles il, espérer de J'école ullra ­
          catholique ?'CeLLe école a 'pClju, 'dans la critique ecclésias­
20     LA CO:TROVERSE DE L'APOSTOLICITÉ DES ÉGLISES


       tique. les bonnes traditions de la science du passé. Pour les
       questions scientifiques. elle a ré'lréci ses horizons en s'en­
       fermant flaus la glose, cl elle est reslée complètement. en
       arrière dela pensée modeme. Dans l'hisloire. elle sc mon·
       tre'crédule ~c()mme les légendaires, empol'tée comme les
o    (ligueurs. Ce qu'clle sait"'de posilif,"de TaVde précis:' elle
c:     l'a appris de ceux môme qll'elle combat. Qu'elle sail donc
o '.   recorrnai.s:;aQlQ..à l'égal'Cl des libres re[ls~urs:' puisf)u'elle a
       reçu d'eux l'initiation. Pout' aHlil' le droit d'être sé'èrc,                    J0
       qu'elle s'lb'c au moins jusf)u'à leu!' nircClu. En allenclanl.                   Q

       qu'clic les respecte comme ses rnaill'es (1). ))

            Les éyêques refusent encore de suine cc mou­
         ycment légendaire, comme ils résistent au mouye­
         ment liturgi(]llC qui passionne les cur,)s. En 18.16,
         l'évè:fjue d'Ol'!éan::, ~rgr Fayet, n'éprouve aucun
         emharras ù ranger tout haut ct très lestel11er~t. la
         mission de Provence pm'mi ce qu'il appelle' IQ..'?
         - - - - - - - - dans le bréviaire --­
         fables contenues                    .-
                                                romain: L'éyê·
         que de Marseille, Charles-Joseph-Eugène de
         ~~d, proteste, il est Hai, mais il ne trOUye
         pour appuyer sa réclamation, comme il reùt
         désiré, aucun de ses collùgues (2). La yaleur des

          tl)         rlcs ])Cll,C .fondes, n û du ·t" janvicr ·18'J1.. p. '115-'118.
                IIClllle
          (~)  Cf. billon, .Hon. illéd., t. Il, col. 1063-1068, un cxtr;lit de
       la Jellrc de C.·J .-E. dc ~1"7.cnod. Ccltc JeUrc dalc'c du 28 f';l'i'icr
       186 fut pllbli,'~edans lcs ..Inn. cie lJhil. cll/";I., n û dc rn~i, t. XXXII
       dc la collcction. Bonnetty la fit pr{'cécler cie ces lignes 'lui mar­
       qucnt bien l'esprit dc sa revue - clic contrilJucl':I puissamment il
       ia réaction ~nli·critiquc - : « P'·ellve.~ rie la mission de ~aillt
     l La:al'e ci .llal·seille, ~ous reccvons de ~l~r l',~vèque de ~I:lrseille
     1 l'écl'it sni"ant que nous publions dans nos Annales avec u!)
     1 gr:md empressemcnt, d'abord parcc qu'il reycndi'lue ponr la Pro­
     1 vcnce un de ses plus beaux titres dc r;loi.,c, cclui d';,,'oir en pour
       fondalcur de son ]::glisc un disclplc de Ji'sus, clc., elc. Nous nous
       associons, du reste, de tout notre cœur ct dc toules nos sympa­
~1.   FAILLON	                         21

          observations de ce prélat est J'ailleurs diminuée
           par les faits de sa naissance provençale, Je sa
         'liaison avec ~l. Faillon ct de l'assUI'ance que
          M. Faillon lui avait donnée qu'il pourrait bientôt
          démontrer Phistoricité Jes chères légendes con­
          testées.
             Douze années de recherches complémentaires,
          après sa premièl'e puLlication, permirent en effet
          au bon sulpicien Jc proJuire en 18~8 deux énon~es
          volumes de. 1500 et 161)8 colonnes, sans compter
          la préface. 1;autcUl' ~cherclwit il"y établir, pre ­
           mi~t l'identité de ~Iudeleine, de :1arie de
           Béthanie ct de la pécheressc dont parle saint Luc;
          deuxiememclü l'apostolat de~ fondateurs tradition ­
           nels de la foi cn Provence. La manière Jont
          Jl.Failion cxpose tout J'abord soa sentiment fait
          craindre qu'il ne soit prévenu (1); on n'en Joute
          plus en le voyant déclarer que les premiers
          auteurs de l'opinion contraire à l'unité des trois

        I tbic5, au savant prélat, 'lui défend avec tant dc talent les ti'adi­
        J tions venérau/es de son antique E"lise,   »
             P) « Il (le lJèJ'e du mensonge) se servit, pour attaquer la
  ,     (d~'otion en'ers sainte ~Iadcleine, d~selt~ _~mi:scie~nce,.E.!:f;~Eljl­
  '3:   1 1~j;_c-_eLtjrrléraire qui dcvait aboutir enOn de nos jo!!~_à_la
        l	 n~~ation absolue de 10ute.-reli"ion ~e. A la faveur d'une
           fau!;.s.e érudition; les beaux esprits de la prétendue réforme com­
           mencerent par jeter des nuages sur l'identité de sainte Madeleine
           avec la Péchel'esse ct la sœur de ;"Iarthe, et finirent par relé~r
         i ~_E:!.I)iLdes faples les plus absurdes la tradition de son apostolat
        J	 jU~Jue-là si unh'erscllement respectée. Leur but ultérieur, qu'ils
           ne Isslmuiaient pas, était de faire retomber la honte de ces pré ­
IJ~        tendues erreurs sur l'Eglise catbolique, quïl leur importait de
         ( rendre ridicule autant qu'odieuse. » Monuments inédits, préface,
           p. IV (édition Migne).
22   LA CO:;TflOVEnSE DE L' ArOSTOLlCITI~ DES I~GLlSES


femmes se sont tl'ouves parmi les protestants ou
les catholi(FICS suspects de leU!' llé]'(~sie. Il tait que
des écrinlins très orthoJoxes l'ont soutenue, a ln
mèllle époque et depuis, en pOllvnnt invoquer l'au­
iOl'ité Je plusieurs Pères de l'Église. Surtout il
s'abstient de laisser voir, malgré ses intéressants
details sur le tr;I'ail litUl'gique, que si l'identifi­
cation a triomphé, c'est que les textes de saint
Grégoire le Grand (lui l'aflirmeot ont été admis
dans les bréviaires, « Le sentiment qui soutient
l'unité des ~laries, dit dom Calmct, est presque
le seul qui ait dé re~'u dans l'Eglise d'occident
depuis le VIle siècle: c'est-a-dire depuis saint
Grégoire le Grand. La possession dont on se fait
honneur aurait été souvent troublée, si l'on eùt
étudié la matière plus il fond et unc moins de pré­
ventions (1). )) Le savant bénédictin n'indique
point, lui non plus, comme une source de l'établis­
sement de cette créance, l'autorité liturgique du
hréviaire romain et des bréviaires gallicans usant
du texte de saint Grégoire. Il n'y a pourtant pas
il. s'y tromper, et Richard Simon l'avait remarqué
de sa manière piquante. « En 1535, raconte-t-il,
les docteurs de la faculté Je Paris censurèrent une
proposition du bréviaire du cardinal Quignon,

  (1) Dom Calmet (Dis~el'la(ion SUl' les /)'ois Jfal'ies) conclut
ainsi: « Ce n'cst pas tant le nombre des sufTl'a~es que j'on doit
complrr ici que la forcc des raisons; c'est dans rtl"angile qu'il
faut chercher la solution dc cette difficulté, üdl nous parait que
les textes des évangélistes sont bien plus favorables à l'opinion
qui en admet ùeux ou trois, qu'" celle qui les confond en une .... »
~1.   FAILLa;';                       23

      parce qu'il y disait que le sentiment de ceux qui
      distinguaient trois femmes était plus probable que
      celui qui n'en melUlit qu'une ..... Ces docteurs
      faisaient passel' pour une décision de l'Église cc
      (lU 'ils lisaient dans lcur bréviaire ..... Une auto­
      rité tirée du bréviaire ct même de ce qui sc prati·
      que plus communément dans nos églises, ne fait
      pas une décision. C'est un principe que llaldonat
      a établi judicieusement ..... qu'il faut prendre
      garde que l'Église a ses opinions aussi bien que
      les particuliers, et (lue tout ce qu'elle croit, elle
      ne le croit pas toujours comme étant de foi (1). »
         Le line de :I.(fai~ reçut de ln presse catho­
      lique"'les louanges qu elle aime il décerner aux
      membres des communautés régulières et puis­
      santes. Les critiques competents s'y associerent
      avec !'éserve en attendant un examen soigneux
      des deux énormes volumes. S'il ne sc présentait
      personne d'assez courageux pour l'entreprendre,
      l'ouvrage pouvait rester suspect. Peut-être même
      sombrait-il dans l'insuccès, si son apparition
      n'eù t été précédée de la formation d'une savun te                     J
      école capable, à elle seule, de remettre victol'ieu­
      seme nt su.r.-pied-.la. thèse .de l'.upostolicité des
      É~lises de France.                               ­
         ('1) Richard Simon, Lc/.ll'cs choisies, J, p. 2ï4. Cr. ibid., IV,
-;>   p. 5"1. - Les adversaires de ce r:dsonnement remarqueront que
      ;l-Ialdonat le faisait a propos de rrmmaculëe-Conceplion. SlIr la
      posJ!lôiî de ce célèbre jésuite par l'apport il ce dogme, cf. PI'at,
       S. J.. Maldonat et l'Unit'e)'sité de Pa)'is al~ XVII' siècle,
      p. 351-304.
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 '1                                                  CILPITIΠII
    !

    1

    .
    !
    ,1
                                                       (1S37-1S~9)


                             L'(:CUU:   nr·:   SOLES~IES. -   1.. TIII::OLOl;n: E: 1IIS'I"Olll E .

     
     {

                                               . I.XDIISTES ET   ~II:DIISTES.





    .                      Lc rcstaUl'ateur de l'ordrc bénédictin en fr:lIIcc,
     III

                          d~l~~Guéranger, a dit dans sa vicillcssc : « Si je
     Il!                 valais la pcinc d'ètrc résumé, mn vic n'a été autrc
     '1                 chosc qu'unc réaction contre ln tendance jansé ­
     Il              )
                      l  nicnnc. » On ne pcut s'exprimcr plus cxactement
                         sürSOi-m(~mc. Ccpcndant, d'après un autrc point
                         de YUC, on pourrai t encore a ppe1CI' l'abbé de Soles­
                         mes le doctcur de la liturgie romaine, et ce titre
                         lui parait, dès l'abord, assez incontestable pour qu'il
                         ne soit plus nécessaire d'insister. Liturgiste et
                         anti-jansénistc, il le fut au début de sa carrière
        '               quand, ùgé de vingt-cinq ans, il écrivait dans le
           li            Mémorial Catholique quatrc articles où il établis­


        i                sait pour la liturgie la néccssité de préscnter,
                         comme caractères distinctifs, l'antiqu~té, l'uniyer­
                         salité, l'autorité, l'onction.
                           Tous ce~ qui ~ent corrigé la liturgie du
                         moyen âge, tous ceux qui en avaient critiqué les
                         légendes, comm;t;us ~eux qui~'éta-ient mêlés dcs
                                                                                             2
~_     Il? 'Il -"=-f    ~~~ r::~
                  -----.--.	                      --­
              26 LA CONTTIOŒnSE           DE    L'APOSTOLIClTi, DES     J~GLJSES



     ~       c~rove_l'ses de la grÙce dans le sens a~~s!iui~n')1
                                                                                    J'3>
             devinrent ses ennemis personnels. Il chercha iJ les
             convaincre d'erreur sllr les terrains m0mes qui
             semblent étrangers il la liturgie ct au jansénisme.
             .-.ussi ne négligea-t-il aucune occasion de contre ­
           ' dire ct de désavouer Tillemont, Fleul'v, Ellies
         (
'~        ,	 Dupiu, I~~~noy. Ë_9-illet. Jl-~ta sa~-~cesse de
             professer des principes qu'il semble croire OppOSI:lS
             aux leurs. Dès 1834, il (~criYait :

         /1    « Le génie des Baillet cl des Lrrnno.· domine encore,
           nOlis ne dirons pas Irr ~cielll'c, mais les habitlldes relig-ieu­
            ses. Le 1re III iCI' sentimcnt qt!-ü fajJ. Ilailre chez un~r:llld


         J  nomhre le récit du Illii'arle l'st a (() lance; e Hal crr lali­
            quc, au contraire. ~e sent toull!'a1>()['(! iiiclinéÙ croire. l'our
            Inl, la critique, taule nécessaire Clu'cllc c,1, est/a /01 Od;C1W';
            pOlir les autres, ln loi odiclIsl' c'estl'o!Jligalion ,l'aùmettre
         "le prodige. Nous ledisons ùonc franchement, nous nous l'an·
         11 geons ouverlement du cûté ùes premiers (1). )

                 Dom Guéranger '"ppliqua ces tendallc(~s ù la
              queslion des origines des églises. Elle était il
              l'étude dans le petit monastère, puisqu'on y reeueil-
              Iait les mat!~riaux d'une histoire locale qui devait


         l    être intitulée: AI/I/ales ecclésiastiques du dio­
              cèse du lIfal/s, L'ounage fut publié bien plus tard,
              sous un autre titre, par dom Piolin, qui utilisa les
              l'echerehes de ses devanciers et entra dans le sys­
              tème de l'importante dissertation qu'ils avaient
              esquiSSée sur l'époque de l'établissement du chris ­
              tianisme dans le l'bine. Les cri0queSdu XYIIl e

               (1) Œuvres      complèl~s du   H. A .-J1. de Liguori, page xxxnll.
L'tCOLE DE SOLES)!ES                          27

   siècle se trouvaient malmenés dans ce travail, à
   tel point que dom Guéranger voulut le laisser
   mûrir et prit le temps d'en préparer la publication.
   On fit la manifestation de ses principes directifs
   dans Ull ounag? similaire, publié en 1837, sur les
 (
	 Ol'igillcs dc l'Eglisc Romaillc. On y avouait la
   rùaction contre les savants des deux derniers siè­
   cles, mais sans oser la justifier:
     « :'ious 1I'ons pClIl-êtrc fllil asscz pOlir nolrC conYiclion.
  'lais nonscxpliqllcrdcyanllc pnillic sm dcs qncslions anssi
  grosscs dc qncrcllcs nons cùlsClllillé par lrop prvsomplncnx.
  l'Cllt-~lre lin jonr l'o,crons-nolls. lorsqlle nons cn allrons
  acqllis Ic droil. JII~qne-Ul !lons dirons scnlcmcnl. cn LOlllc
  ~implici[v. CjIlC lorsqllc, pal' le passé, ccrlains écrivains
  cillholiCjul's paraissaicnL si forl. préoccnp{'5 dc la crainte de
  croirc [l'Op, ils s'cxpusaicnl ail dangcr hien autrcmcnt
  séricux dc nc "as croirc as,cz. f.c justc tit de la roi. : c'csl
  nnc parolc dc Dicn dans Ics Liï'es Sainls (1). ))

     Pourquoi donc un croyant, celui crui a la vraie foi,
  chercherait-il très loin les preuves d'un système
  historique crui peut alléguer en sa faveur la parole
  des saints Livres et l'autorité de la sainte liturgie?
  ~Iieux vaut affirmer sans perdre le temps il discu­
  ter. Aussi, en 184.1, en dédiant le tome premier de
  son Annéc lit li l'gigllc, il l'aryJlcyêqup de Paris, lIsr
  Affre, l'abbé de Solesmes l'appelait le plus natu­
  rellement du monde le successeur de saint De!2Ys

J « l.'1.réopagi te )).                            ­
     (1) Les O"igilles de rJ~'glise ROn/aine, par la commnnaulé de
  Solesmes. Paris. Deuécourl (Imprimé cn 1836 el parlant celle dale
  011 titre, ce 'olnme ne parut 'lu'au pl'intp.mps de l'année suivante,
  comme le dit dom Piolin dans D. P,-L.-P. Guéranflel', p. Vl).
1-1
1
, 1


~1
;       
                             28        LA COl'TROYERSE DE L'APOSTOLICITIt DES ÉGLISES
': 1
i     i
 i
                                Dans une publication suivante, les Institutions
:1
      l                      liturgiques, en indiquant le bréviaire parisien
Il
 1                           de Harlay, le pere abbé exprimait encore plus clai­
(
.!,
"                            rement un système historique opposé à celui
        i                    qu'avaient élaboré les patients travaux des éruç!its. "
        i
        1
                                  C(   Les traditions catholiques les plus vénérables. dit-il,


                        ~
                             fU~n[ ~es. l'our commcncer par l'Eglise mème de
'il,
 ,
            tir]
                    l  PariS, léSCOrrecUfurs du bréviaire la desMrrrèrent de sa'

        1
                       viëTI1e gloire d'ètre fille doC saint D.sgrs l'Aréopagite; ils            J
                       pOl"lerenl leur main audacieuse sllrI'efameux prodige èjûi
            1/'3       suint la décollatIOn du saint fondateur de lellr propre
                    ) Église. Ils distinguèrent sainte lIarie-~ladeleine de ~Iarie.
i')l                    II
                       sœur de Marthe: ils ôtèrent il cette dernière la qualité de
                       vierge ct il saint Lazare celle d'éYèque )) (1).
 (,                           C'était ainsi qu'il fallait parler pour conquérir le

    l'


,l
I
}
                            succès. La congrégation bénédictine de Solesmes

                            était bien du temps et du milieu décrits par Charles
 t                          Louandre. Au lieu de résister à l'entraînement
    j                       légendaire, elle se plaçait à la tête du mouvement.
                            Ceux qui étaient désireux de parvenir, de se mettre
    11                      en lumière, d'afficher une' savante orthodoxie fai­

                            saient écho. Un jeune prêtre de talent, l'abbé Dar­
                            boy; se distingua pnrmi eux. Il anit, lui aussi,




    ,
    1',,
    ..
                        I
  une- malheureuse -thèse fi r. éhabili ter, celle de l'au­ 

                            thenticité d_es œuvres deJ'Aréop!$ite, ct il essaya

                        
 de deconSlderer ses ndyersaires SUl' le terrain dog­
                            matique. Racontant les malheurs de l'histoire, si
i                       /  longtemps et si odieusement défig~.!:ée, il disait:
{
    f.-'r
                   /l             (1   L~ontd~buté; c'est ane le leyier d~ men­
    H                             (1) 1115t. lit., 18'>-1, t,lI, p, 4-2,2- t!dil.

    1
    
     Iii
LA THÉOLOGIE Di IIlSTOIlE                          2()


               songe qu'ils ont ébranlé la moitié de l'Europe ct, aujour·
              d'hui même, ils ne sont pas encore il boul d'impostures. Les
     L       ~~é~ sont ,CI1US ensuite; secte chère il ceux qui
               aIment l'ostentation cie la verlu, elle n;~il de la fourberie.
               ct, pour 'ine, clic n'l'ni pa~ assez du génie de Pascal, il
               lui fallut un calomnieux pamphle!. Les llIag-isl1'ats de Louis




                ~	                                                                                  ~.
               XIV ct de Louis XY continuant les conseillers de Philippe
               le Bel, elles philosophes du XYlU' siècle continuant tout ce
               qui a'ait été mau'ais a'ant eux, iultt~rent conlre ies'ëiroits
               de la hjér.ill'chie, con Ire les dognies de la foi al' la du' li-
               cTŒ: nlenlir. c'élal ellr ((''Ise. 'n ln certains gallicans, cc
               n'est pas moi qui !cnr choisis celle compagnir, certains gal-
                                                                                                     ,'-'-1

                                                                                                      p
               licans rt-digèrent l'histoire ct firenl (les recherches critiques                       <>
               rl'Wrès un s"sLi'nIQ préconçu, cl a'cc le parti pris que
            ( Icnrs ali versai l'es an r.1ien Ît;:;"1't. ct l'on sa i1 quelles (-normes               fi
                                                                                                       ('
               rt immcnses fanss('ll'S ces prl'occupalions accumulèrent                                rr

r
'0
               SOUS la plumc ri 1'('1'1"<11115 eccll,slasitques...... TouL n'esrpas
               (IiL sur les asserLIQns passionnees ct gra~ment part iales des
               ~'lenr}:, des Baillet. rl(.'s~fj Ilemon l ct .lïésL~OY; ?n ~crai 1
                                                                                                       r~,
               ctonne lie la longue liste des causes Indlgnemenl Jug-ees cl                             ~-,

            ( des proci's :'1 l'é,jser, que la justice de l'a'rnir appréciera                         J
               mieux sans rlollte Il (1).---                               .    ---

                Comment, au soir Je sa vie, l'auteur de ces
                                                                                                        1
                                                                                                         ri
            ~ arguments extra-scientifiques '1es aurait-il jugés                                         f'
                                                                                                             fT'
              quand, archevêque de Paris, il se trouvait lui-
              même rangé parmi ces gallicans qu'il avait déclarés                                            r
              en si mauvaise compagnie?                                                                ~



                  d~,
                      --
                La positio.n traditionniste devenait insensible-
                                                    .
                          D arbo)' O~'lIv"es de saillt Denys l'A"eopagilc (181-5), Ïlll.!:2.-
                                 . 1. - Il est il remarquer que J'abbé Darboy ne s~P'!:o-
                  nonce Eas entre les deux opinions qui identifient ou diSTlnguenl
                                                                                                /
                                                                                                      _:

                                                                                                       -
                                                                                                       +>
                                                                                                     '7t
                                                                                                    C'...s ;
                                                                                                               !'

                  I.'ït.réopagitc et le premier é'èque de Paris. « Deventl plus lard   :i.!!C-)      11"
                  cesseur de saint Denys sur le sjêie de Paris, il s~J:.!0$~.~i-                       V'
            ::r   "e~nf il l'0rinion qui donne trois siècles de plus. d'existenc2,. il
                  cetle illustre Eglise, en reculant l'époque de sa fondation Ju~u'au,x
                  t~p~_ ~Q9slQli'lu!s. » Foulon, Histoi/'c de la vie et des œlW"CS de
                  Mgr Darboy, p, 60.
                                                                       .......
         '" y        'LWv-~~                             r-C-"        0.....     2.
                                       k T"U7-~' ~r- .~
30   LA CONTROVERSE DE L'APOSTOLî.ITÉ DES I~GL!SES


           ment moins nouvelle et préparait une évolution,
           Aussitùt que parut la seconde défense des légendes
           provençales, om Guérann'e l'ap rouva ublique­
           ment, « Le be ouvrage de:1. 'abbé Faillon) dit-
     f il, SUI' sainté :Iarie~:Iaclelcine,·est un grand
     l
     1     exemple et un puissant encoul'a~ment pour les
           amis de la gioire ùes saints, et nous ne craign-;ns
           pas de dire qu'il y a urgence pour la science catho­
     1
          lique de diriO'er ùe plus en plus ses efforts de ce
       'J côté» (1)~ Pi.!!1i) le futur cardinal, écrivit dans
         
           le même sens un long article hi1JliQgra~ue que
           publia Lc COl'rcspondant (2).
              C'est ainsi qu'une affaire Je critiquc, composée
           J'éléments multiples et complexes, se trouvait

            O)'-!?om Guéranièl) Iiistoi,'e de sainte Cécile,l8!!!J (édilion
         princeps), p, XXIll. lJans cet ouvrage (p. 3Î5), Till~!t est appelé
         « l'un des plus savanls et des plus dangereux adeptes de 1'01'1­
l       Ropl )J; son (CuITe l'es ire « un ml' ris su erue et s 'sl('maliCjue
      l	 pour les monuments les lus chers à lu piété calho igue, )l ün histo­
         rien e nuance très conservatrice, mais sans passion, s'exprime
         d'une aulre mani0re : « Tillemont, si prudent, si sagace, si
9        éloigné de tout excès et dont l'admirable sincérité n'a d'égale que
         son immense ('rudition )l. (Allard, l1istoi)'e des pel'sécutions,
         introd., p. '1).
            (2) No du '0 octobre '18Ml, 1. XXV, pp. GO-64. Voici comment dom
         Pilra s'eIpriffië-surJePSeudo Raban-~Iaur : « Ces actes porlent
         bien le cachet de lenr époque ct le caractère particulier et distinctif
         des écrits de l'illustre h'ëque de Mayence, la sincérité; il Y révèle
         sa sincérité, une science peu commune, etce qui est plus fr.ppant
         encore, une grande habiletê â exposer quelques lignes évangéli­
         ques, sans sortir du texte s;)cré, sans rien perdre de la tradition,
         etc., etc. )J. Ailleurs dom Pitra souhaitait que les anges du mont
         Sinaï fissent arriver les acÎfslle sainte Catherine à quelques mains
        aussi pieuses el ausSi savantes que celles qui ont réhabilité les
       J traditions provençales. (Etu.des sw' la Collection des actes des
         saints, p. LXXXIIJ),
L'ÉCOLE DE SOLES1E5                         31

       englobée dans le bloc d'une réaction entraînée il. la
       résoudre d'enthousiasme et sans distinctions, au
       détriment peut-être de la cause elle-même. Pour
       savoir à quel point ce parti deyait réussir et com­
       bien ln question elle-même deyait faire corps ayec
       les autres reyendications, il sufTit de rappeler un
       éloquent panégyri ue      rononcé, en 1887, par
       l'éyèque d'Anger, :I~Fre ~
          « ,Je {l'ouve, disnl·il, dnns cc demi-siècle écoulé de
       grande,; lulles suivies de griwdes victoires. Oui, l'hérl'sic
       jansénisle détruite jusque dans ses ,'ncines, le gallicar:!.i~c
     ( v,liIïc'u' sans retour, J'infaillibilité doctrinale du~"ouycrain
       pontife .cJlosorlDnis hors de tout conteste, l'unité de la prière
       pnblique universellement rélablie comme le signe éclalnnl
       de l'unilé de la foi, la scimce ct l'irllâi/ion rarnenl'es aux
       Taies somces ct a!!i'anchies de (a (/1" ]Jljj/l,qis. la ?lo/ion de
       {'ordre sl/rlla/urel /Il iCI/:r comprise' en elle-mème cL. dans
       son a]llilica/iem à l'hi,,/oire comme il ln direction de la vic
       humaine, l'ordre monnstiqne relevé de ses ruines ct l'l'pre·
       nant sa place dans 'I~glise de France, "l,ili!, cerles, de
       lI1ag-nifiques résullats qni font de cc conrt espace de lemps
       une l'pOqUC ménlOrahle entre Ioules .... 01', qunlld je cherche
       dnns cc mouvement de renaissance catholique cn France
       les hommes ct les inslitulions qui lui ont imprimé la direc­
       tion la plus ferme ct              Sl'll'e, je n'hésite pas il placer
       au premier rang dom Guéranger ct J'abbaye de SQlcs­
       mes (1), 1)

         Des théologiens, ne peuvent aspirer il. un plus
,r
       magnifique • . c'est presque l'auréole des doc­
                  éloge :'
       teurs de l'Eglise," objet de l'admiration et de la

         (1) Les Fê/es jl/bilaires de l'abbaye de Saint-PielTC de Soles­
       mes, 9. -10 ct H juil/ct 1887. Gr, in·8 de 58 p., 1887, Imprimerie
       Sainl-Pierre de Solesmes,
:>'2   LA r.ONTIOY EnSI' DE L'. rOSTOLIC.IT~: nES ItGLISF:S


  pieuse Qmbiti~n' du grand abbé. Et cette couronne

  de titres d'honneur est d'autant plus glorieuse

  qu'elle corresponJ parfaitement il son programme,

. formulé peu il peu et de plus en plus netli'mellt

  de 183 / il 18!19. ~Iais la position que son illustre

           1

  autelil' y prenait était celle du tbëologienJevant

  1ui la thèse apostoliciste ~ traditionniste sc pré­ 

  sente en effet avec deux arguments, ou deux prèju ­ 

  gés, très forts: elle est plus conforme il la piètc),

  elle est appuyëe par la lit1ll'gie.
     Pour les catbolillues, au moins comme on trempe
  orJinairement leur foi ct lem tempérament, cette
  opinion est plus pieuse. Si on enseigne que la P(!che­
  l'esse, ~Ial'le-~IaJdeine ct ~Iarie de Béthanie sont
  probablement trois personnes dif1'{'rentes, mais
  1u'à conp sùr, il faut en distingller deux; que tout
  ce que l'on sait sur elles, outre le récit énngé ­
  li1ue, est la vénération dont jouissait le tombeau
  de JIadeleine à ]~phèse : on repousse durement et
  sèchement la personnification d'une grande repentie
  languissante J'amour ct cl'expiation dans une grotte
  sauvage, pendant 1ue sn. sœur, toujours active,
  prècbe l'é"<I1gile sur un Jes cbemins de la Gaule
  et que leut' frère Lazare, le ressuscité, crée la com ­
  munauté chrétienne de la cité Pbocéenne. Préten­
  dre quc telle province reçut la prédication de cc
  Joseph d'Arimathie qui donna son sépulcre au
  Sauycur, Je la Véroniqne qui essuya sa divine face,
  ou de Martial, un témoin de sa résurrection et de
  son ascension, est plus beau et plus touchant que
LA THÉOLOGIE E:'i: HISTOmE                   33

                                        à
      de reporter cette prédication un évêque ambutant "
      dont on ne sait que le nom, sans même avoir la
      possibilité de le dater. Et si ces origines pleines de
       charme et de gloire ont été adoptées par la foi de
      nos ancêtres, pourquoi se laisser déposséder de
   JI ces traditions? El1~_~~~_« reçu lasnnction_Q~s
      représentants de l'église, archenques et é'êques,
      lesquels, apparemment ont dù sm~rr ce qu'ils fai­
      saient en se portant garants du culte public: on
   1 peut bien supposer, jusqu'à preuve contraire, (pIe

   ~ les critiques ù'aujoUl'd'hui n'en savent pas ùavan­
      t.age, et même moins encore ) (1).
   ,     Bien que toutes les préten tions des apos tolicis Les
 .j ne soient pas sanctionnées par le Lréviaire romain,
 celui-ci en garantit un Lon -nombre et des princi­
J     pales. L'aéropa~iLisme de sainL Denys, la mission
      de sainte Marthe, n;taienL·ce pas des cro)'anccs
    ( autrefois) acceptées de tout l'Occident, cl s'il n'y
     'a cu qu'un Îéger nuage élevé par les entrepreneurs
      des bréviaires gallicans du x'"!U c siècle, la condam­
      nation du procédé et des tendances de leurs livres
      n'est-elle pas une nouvelle garantie?
         Un légendaire ajoute:

       « Quelqnes membres de l'école historique soutiennent que
    le christianisme avait à peine été prêché dans les différentes
    parties des Gaules avant l'érection des évêchés, placée par
    eux au m' siècle; que le centre des Gaules ne Cu t pas entamé
    avant le m', réservant pour le IV', le v', ct même le YI', la

     (Ip'emprunte ce raisonnement, souren! fait, i(~!gr Dellet. Les
    Orillines des l:i1lises, DOU'. édit., 1898, page 250.
34	 LA CO:TROVERSE DE L'APOSTOLICITb; DES ÉGLISES

            prédication dans les Belgiques, l'Armorique et la Novcmpo­
            pulanic. Ils concéderaicnt sans doute quo lcs nombrcux
            missionnaircs du 111' ct dl IV' siècle ont été prl'cé(1L's sur
            difTércnt" points par qlelqucs l'arcs apôlrcs dont lc passagc
            rapi(lc laissait il pcinc dc h!gèrcs traccs.
       '~       « Ainsi poséc, je ne crains pas de le dire, la thèscrlc l'écolc
f'l         historiqlc cst alssi contrairo il la scicn C_C_(ll 'il l:t.r!.~'ll;. car
      )	    ('Ilc contrcdit ln enscmble rlc tcxlcs, rlc documcnts ct do
            IralliLlOns. cicvallt ICS-Cjucls doit s'lIlchncr (ouf 'l'al sll1:lIlt;
            dc plls, ello supposc dans saint Pici:ré,ëTaï1s sainlî'!ïüïct




       ~
            dans tous les hon111lrs apostoliqucs unc apatbic qlC l'on ne
            saura,it acccP,tcr Il1ll1IC dans les prC/ll,ierS pro pa g atcurs,d'llJ1ll
            doctrine pmcmcnt hllllaine. La e.ro'j(lcnce ,Cllc-m.Q!lle
            scr!li.t cn ~alse, clic qui, pcndant si longtomps, aurnit
            l'C'fllSé il de grandes nnlions la connaissance de l'uniquc
            moycn de s.dul.
                « 1) que l'on ne dise pas: il cxistc encore aujomd'hui
            des peuplcs alxquols la bonne nouvclle n'n jamaiS' (:[é
            annoncée; cal' il scrail bien dimcile de démentir cclui (pli
            al1irmcrait positi'emcnt le contrairc cl souticndrait que
            loutes les contrécs ùe la tcrre ont rcçu, ct presque toutes"
            iL plusicurs rcpriscs, lc bicnfait de la prédicnlion é'ang-6­
            lirIue ») (1).

              Qu'une telle position de thèse, avec de sembla ­
            hIes arguments, soit fatalement suspecte aux ratio ­
            nalistes, on le co~prend aisément.::;: Ils écarte,nt

              (l)filOmbi0S, J., D. relig .. 1877 (l, II), p, 1):)6-87, - Il
            e~t pir]1mnt pourcl'"luer Je progrès de la critique de r;1,pprochel' cc
            tc,~le d'Ilnear;;lIrncnl"lion d'I1u;;ues de Saint-ïclor : « Si ql/i,~
            all/em pc/'tilla:c e~~c cclii ct atlflllc fllljl/slIloc!i alilJl/os, ill ignnti,~
            ,'cgionilms et rcmoUs taral'tnn scriibl/s c/cgcl'e contcndat, ql/i,
            rOl'tc mandatHm divinllnl dc lJrl'cipicndo baptismatissacramellto
            llon accepc)'i1l1, ego rclncminem lalem esse, t'cl si. (orte 1IIi'1l/i,~
            cs/" si ej/ls cllipa non obstitisset, al/di/'e ct scil'Il l)O/llissc ac
            de/missc, sille clmctatione arfil'lilO, ma,rimc Clon ScritJtw'a cvi­
            dcntc)' clamct : « ln omncm tel'l'am c:ririt smws conon; cl il'
            fincs ol'bis /el'rac l'Cl'ba conon. Il lIugues de Saint-ïclOl', Dc
            sacramcnlis, lib. Il, p, 6, c. '.
'l­
                        )[AXnIlSTES                   i);)




   dédaigneusement ln révision du procès des légen­
   des.' Certains catholiques la traiteront sans plus
   d'égard, et s'ils louent l'érudition de<:SfJ§njon)
1 ils se hùteront de r~ppeler so.~ entho~sia~~~. pe~'­
J petuel pour ~ les Peres, qu il a celebres
   avec les accents de la plus tendre piété, mais sans
   rien indiquer de cet esprit « rassis )) ou peilt-ôtre
   desséché avec lequel on se l' .présen te ordinaire­
   ment le savant. Quand onl- GUér~nO'er professe
   son inclination il croire beaucoup, on évoque le
   sOll'enir de son i~llr6pide glorification dil(Iaiie
   d'&ré<1!J ci ce qui fut appelé un besoin de créer
   Hne sorte d't':"angile supplémentaire, tiré de la con­
   cord a nce de celte franciscaine espagnole et d'une
   autre « visionnaire) allemande,@îcIjMJ~e­
   ~0~a lutte sc porte SUI' la gt"ande difliculté qui
    ait les alternatives de l'intelligence humaine: tout
   croire, ne rien croire, croire aycc poids et mesure.
   Les « minimistes ) tiennent un langage sévère et
   duquel, pour ne pas y revenir plus tard au milieu
   de l'exposé historique de la controverse elle-même
   il vaut mieux reproduire maintenant quelques con­
   sidérants.
      Pour être selon la science, la prudence et la
   charité, le catholique doit se préoccuper de ce que
   les incrédules peuvent croire ou penser. « Il n'est
   pas chrétien et il méconnaît tout ensemble le prix
   de la foi et la valeur des âmes, s'il n'est pas atten­
   tifà écarter, autant qu'il est en lui, tout ce qui sus­
   cite des préventions contre la sainte loi de Jésus­
,-----­


     36	 LA CO!TnOVEnS8 DE L'APOSTOLICITÉ DES ÉGLISES

,"    Christ et contre son Église (1). )) Il a tort quand il
~I    défend comm~pie_uses et autorisées des légendes
      pué!'iles et controllvées, en face de médiévistes et,.
 <::- d'lJisto;1eM de pr~fessior{qui saisissent ,l'énormes r

o	 fautes de cl'itiquc, de lamentables ,confusions, SUI'
      des terrains qu'ils connaissentJ2.ien.' Des laïques sc    ( 1
      trouvent ainsi fatalement amenés à craindre que
      ces intrépides apologistes ne commettent des l'qui­
      voques Lien autrement graves SUl' la BiLle ct les
      sacrements, dont eux':' sans études spéciales," ne
      peuvent juger. « D'aillems, si vous avez la témé ­
      rité de mettre en principe qu'il faut npprounr et
      propager tout cc qui peut soutenir et animer la fer­
      Yeur de bons chrétiens, entendez donc vos détrac­
      teurs, qui de là prennent texte pour vous reprocher
      d'exploiter la simplicité et la crédulité des peuples.
      Et, après tout, si vous n'ètes pas dans la vérité,
      ils ont le droit de vous l'ailler et de médire de vous,
      plus que vous n'avez celui de Lruver leurs sarcasmes
      et leur détraction. Souvenez-vous donc que, hors de
      la vérité, il n'y a point d'édification solide, et que
      toute dévotion qui n'amait pa~~érité pOJH:•.bilse
      serait une dévotion fausse et peu digne d'un chré ­
      tien; car Jésus-Christ lui-même ne serait ni la 1
      voie, ni la vie, s'il n'était pas lu (Jérité » (2). Ett    1
      quand vous vous appuyez sur de prétendus argu-        1
      ments liturgiques, sachez que, II dans l'espèce, la     '
      liturgie ne diffère pas de l'histoire. Les légendes
      ('1) Henri Bernier, Le Doute légitime, p. 98.
      (2) Ibid.
)l:DlSTES                          37

                    ùes bréviaires ne sont pas alltérielll'es aux p~ion­
                    nuires; le plus som'ent elles ùérivent ùe ces ùer­
                    niers. :>C'est ùonc s'abusel' ëtI'angemcnt:' qne ùe 1                  lJ}
                    table~ SUI' les traditions ~itul·Bi9.~.~s; celles-ci J
                    valel}t tout juste autant que les ùocuments 1Ji~i­
,                  q~s~dont elles sont tributaires (1). »

                      (1) SUI' celle dcrnièl'C cLjeclion, cf. Dellet, Les ()"igilles des
     ,(             tgli~e~, nOll', "dit., HmS, p. lU.
     t,
     i
     
     l
     )
     
          i


          1.
          1
          
           1



      f                           ::=:.
          1
               {
               f



                                                                             .,
                                                                             iJ
CHAPITRE III

                                   (1850·1857).

        PllOGllÈS	 OF. LA 1l1::ACTlO:'i A:'TICllITlQUE. -   DO~1 PIOLI:'i ET
.'.	      L'lf-istoire de 1'j~!llise du, .Jans. -   L'AIIBI~ AnnEI.LOT ET LA
          LlTUIIGIE DE LI~IOGES. -         L'AIIGU~IE:'T LITUIWIQUE 11111:;
          DU T~;~lOIG:'AGE sun LE Il.l'l'bIE DE CO:'iST.;'TI:'i.




            L'approbation donnée pal' dom Guéranger au
         livre de 11. Faillon entraîna l'adhésion de ses amis
         ct fit entrer l'afl'ail'e dans une phase 1I0uvelle.' A,
         c~te é~ue: les catholiques fl'ançais pensaiept
         par groupes. Ils étaient divisés en un gr,!n~_.!!QE1-
         bre- de'-partis qui s'appelaient respectÏ'ement :
         gallicans ct ultramontains, liturgistes autonomes
       ( ct romains, rigol'istes ct probabilistes, sc mi­
         rationalistes et traditionalistes. Des affinités
         secrètes faisaient· qu'ordinairement le membre
         d'une faction, par là-même qu'elle tenait pour telle
         doctrine, savait pertinemment à quoi s'en tenir sur
         toutes les autres. Désormais il y aura une nou­
         velle division, portant sur les matières d'érudi ­
         tion et formant l'école historique et l'école
         légendail·e. Chacune vel'I'a prendre p'art à la dis ­
         pute--;;:;-qualité d'auxiliaires et d'adversaires les




                                                                                .....   l.
40   LA CONTROVERSE DE L'APOSTOLlCITÉ DES ÉGLISES


         autres partis (1). La presse quotidienne et hebdo­
         madaire s'en mêlel'U. La Correspondance de
         Rome, parfaitement incompétente, déclal'e l'OU-]
     (	 nage de ~ le plus savant qui ait paru
         depuis deux siècles en matière de cI'itique et d'his ­
         toire ecclésiastique. L'Unive!'s en a déjà a~té 
         la thèse comme une vérité théologique. Les livres                        J
         se-pron"oneem-el1~nsëcfiîence .
             Rohrbacher, dans la première édition de son
,-)'1  Histoi,rc de l'ÉglL:~e,~n'~Yait rien ~i(: de l'~po:tolat
         de sUinte ~IadeleJne III cl une miSSIOn d éveques

         envoyés par saint PielTe et saint Clément. Il rap ­
        po:'Lait le martyre de saint D~s et de saint

         Satul'llin il la persécution de Varérien (2), ce qui

         « insultait les traditions catholiques les plus véné­ 

         raLles» comme celle (Je l'aréopagitisme. Dans la

         seconde edillOn, pal'ue en 1850, le bouillant ulll'a ­
         monTalll est asse~ sÙr des thèse~ }_I:9:~itionni0es

         ll-()ur en tirer une apolog'ie des livres liturgiques

   JI    d~e et une aceusation~E!~s ._~~_ntre.. le
           (1) ( Toutes les questions s'enchaînent par un lien plus ou moins
        apparent, mais réel. Aussi un ébranlement opéré dans·quchlu'une
        des branches de la science, la secousse ne tarde pas à se faire resso!­
        tir dans les autres rameaux, etc. » (Le P, ~lontrouzicr, S. J., sur
        l'Aposto/i.dté des É.'glises de Fl'ance, Revue des Sciences ecclés.,
        t. l, 3- série, p. 45),
           (2) Rohrbacher, His/oil'e, t. V, livre XXIX, p. /190'.-Eremière
        édition, 18i3, Voici comment dom Guéranger lui-mème Jugeait
        Cërte œuvre: «J'avoue ingénument que M. Rohrbacher n'a jamais

    l   été à mes yeux une autorité sérieuse en fait de science historique,
        et qu'il est plus d'une page dans son immense récit sur laquelle il
        serait à propos d'élever quelque réclamation; ce qui soit dit
        a,'ec tous les égards qui sont dus au pieux et laborieux écrivain, »
        Essai su,' le Natumlisme con/empot'aill, p. 244.
";"'."




                         PROGRÈS DE LA RÉACTIOl':
       ~~J

         sièele)Les résultats de la critique avaient été  '
          XVIIe
   admi-s, dit-il, «( parce que tel était l'avis de~u-' Il']
   ~ et de ses pareils, qui marchaient plus ou moms .
   SUI' les traces    .e~ et ~».                           -'
      Le baron      enrion fit, un peu plus tard, dans

   son Hist~- gel1erale de l'Église, la même évolu ­ 

   tion ue Rohrbacher (1).

      dO'' ;Iisli  abbé mitré de Sainte-:Iarie de Deg,

   en Hongrie, adopta de confiance (1851) les résul­ 

 1 tats du travail de Paillon. Comme il ne vit en

   Palestine aucune tradition ou aucun monument

   s'opposant au voyage de sainte :'ladeleine en Pro­ 

   vence, il écrivit entre al1tres beUes choses dans

 ( son célèbre récit de voyage: « Les traditions ct
 l les monuments qu'on trouve en Palestine sont tous
   favorables à cette opinion (2). »
        (1) L'extension des idées Îc'g-enclaires se fait sentir:i celle (:p0'lut'

     de diH'rs côtés. Il J' ent, par exemple, de 1850 â '185/~ unc conlro­ 

     verse sur la Cl'Ol'allce 3U ciJristianismt' de S(ni'qnc. Pour Je fond

     de la question, l'oye;: 'uùertin, Sdni''lile el saint l'aul, l:'tl((le 510'

     les mppo)'/s sllpposl!s-"êii/l'e le 11/ii/osol'fw et l'apùt"c (Pal'is,

     Didier,lSGD, in-S, v-4--.6 pp.),
                                                                                     1
        (2) Les Saillts Liellx, 3- édilion entièrement reVlle et considé­ 

     raùJeméîït~enlée,t, Il, p. 681. Yoici quelques autres citations

     curieuses:

        " Raban Maur, 3r~hel'éque de ~13yence, possédait les actes de

     L3;:are " (p. (76).

        « Des travaux anssi savants 'Ille consciencieux, fails ces derniêres



      ~
     années. ont établi de 13 manière la plus évidente 1'~!l_I,!Je!!D~té des
 J anciennes traditions quë'1lê""tém(r.iires écrivains s'é!<lli:~_e.!!'?r~_és
     de détruire ... Il est cc,·tain qne L3hr'e~~lartheel~bdelelne, ~[ar-
     eelle, les saintes femmes Salomé ct !llarie, Maximin. Parmenas,

  (
 et plusieurs autres chrétiens, furent jetés dans une barque sans

     gouvernail, etc. l) (p. 681), - Dans la premiè:re édition, ces pas­
     sages se trouvent aux pages -177-179. Le procédé a été relevé par

     M. d'Ozouville, Lettres du 15 aVI'il 1854, - !llgr Mislin, ancien




...
                                                                                     ,
                                                                                     ·1
'o'




         42   LA CONTROVERSE DE L'APOSTOLIClTÉ DES ÉGLISES


        Les conclusions de :M. Faillon allaient en se
     vulgarisant comme des données acquises de la
     science, quand parut en 1851 un livre qui devait
     jouir d'une grande importance dans la question.
     Dom Piolin, de l'abbaye de Solesmes, publia le




     ~
     premier volume de son Histoire de l'Église du
~    Mans. L'introduction établissait le système chro­
     nologique de l'ouvrage e~ononçaitneltem~,:t
   p~)'orig'ine apostolique. En rappelant le travail
     du sulpicien, le bénédictin, au lieu de l'examiner, ne


    I
     l
     fût-ce que dans une note et comme en passant, le
     déclarait « l'un des plus beaux oUYrages de criti­
  , que qui existent dans notré littérature (1). » A la
    "vérité toute la thèse de dom Piolin. consistant il
     soutenir que saint Julien a reçu sa mission de saint
     Pierre ou de saint Cléll1ent, ne repose que sur
     deux autorités: premièrement la vie de Marie­
     ~Iadeleine publiée par M. Faillon, et faussement
     attribuée il Raban-Maur, secondement les discus·
     sions du concile de Limoges, en 1031, où, il pro­
     pos de l'apostolicité de la mission de saint
     Martial, on parla aussi de celle du premier évêque
     du Mans. Malheureusement pour son argumenta­
         pr"éccpteur des empereurs Fr~nçois-Joseph ct Maximilien, était
         grand ami d       OUIS "<'uillol.          •
            (1) Intl'oduc Ion (e     lstoi,'e de l'Eglise dll .Hans, p. LIV. - La
         partie importante de l'introduction sc troul'e aux pages   xc-ex      où
         l'auleur cherche il proul'er que saint Julien a reçu sa mission de
         saint Pierre ou de saint Clém<'nt=:"Sur la fin de sa vie, dom Piolin';o
         n'admellait plus l'authenticité du pseudo-Raban-1Iaur. D'après
         M. Pau) ~Ieyer (Hist. litt., 1. XXXII, p. 96, note Il. c'est selon toute
         apparence au XII" siècle qu'il cOD'ient de placer celte compo­
         sition.
~ ;+'~';' -'
                                .   ..




                                          DO)! PIOLlN                            43

               tion, l'auteur oubliait di prou~; l'authenticité du                    î~
               premier doc:lment justement révoquée en doute;
               et d'examiner à fond sur quelles autorités le con­
               cile allégué établissait ses conclusions (1).
                  Par ailleurs, si l'on fait de sai~t Julien un disci­
               ple de Clément, le catalogue épiscopal du Mans se
               trouve fournir une trop comte liste de prélats
               pour gagner l'époque de la chronologie certaine.
               Voulant diminuer la difficulté, dom Piolin dédou­
               bla l'évêque Turibe. Tout ce qui dans une légende
               d'évêque vivant au ye siècle peut s'adapter à la
               thèse ti'àditionniste sert il créer un Turibe 1"r,
               missionnaire apostolique. La légende de l'évêque
               Victmius est encore plus exploitée. Elle sert il
               former un saint Victurills 1er , évêque pendant
               soixante-huit ans, un saint Victurius II, évêque
               pendant vingt-neuf ans, sans préjudice d'un saint
               Victor antérieur, dont l' « épiscopat fut de beau­
               coup d'années (2). » Comme cette multiplication
               d'évèques ne sulTit pas il rejoindre l'anneau fixé au
               premier siècle, le lecteur reste dans l'alternative
               ou d'incriminer l'ignorance des clercs qui n'ont
               pas su rédiger la liste épiscopale, ou d'admettre
               une suppression de l'évêché durant des persécu­                                   '.' J




               tions qui n'ont pas laissé de martyrs (3).                                         '.
                 (1) Le tranil se trouvc résumé par llof. l'abbé Duchesne, au t. II
               des Fastcs épiscopaux, pages 1'14-1-16. Voir aussi C. Chevalicr,
               Lcs Lé-{jcnrles au concile de Limoges.
                 (2) Histoi/'c rlc l'l;'glisc dl( Mans, t. l, p. 81.
                 (3) La cb--!:~()!9.gie_Jl~ l'Eglise du ?tIans a été très suffIsamment 1   0
               Mbrouillée au XVII' siècle, par Launoy pour suint Julien, et par .1




                                                                                               ',,1
4,1   LA CONTROVERSE DE L'APOSTOLICITÉ DES ÉGLISES


   L'énorme ouvrage de M. Faillorten avait plus
imposé qu'il n'avait convaincu.' La préfacehi-sto­
rique de dom Piolin, d'une centaine de pages seu­
lement, pour tous ceux qui ne remarquèrent pas
qu'elle reposait SUI' deux documents justement
suspects, et que l'auteur, par une singulière con­
fiance, oubliait de critiquer, était une démonstra­
tion plus accessible et plus probante. Aussi
servit-elle de guide et de modèle aux jeunes
prêtres studieux et, comme on disait alors, dans
les bonnes idées. Chacun en appliqua la méthode
à sa province ecclésiastique.
   Le plus empressé fut un limousin, ~I. l'abbé
.~ qui devait rester le vétéran et le plus
in atigable défenseur de l'école légendaire. Il
publia, en 1854, une Dissertation sur l'apostolat
de saint Martial. Le diocèse de Limoges adoptait
à ce moment la liturgie romaine. L'évèque, MgI'
Buissas, avait eu soin, dans la préparation du
nouveau propre des saints de ce diocèse, de don­
ner à saint ~Iartialle titre d'apôtre; mais, lorsqu'il
soumit son travail à l'approbation du Saint-Siège,
le secrétaire de la Sacrée-Congrégation des Rites,
Mgr Gigli, effaça le titre d'apôtre pour mettre celui
d'évêque et substitua au culte qu'on rend aux apô-

 Mabillon pour saint Turibe. L'histoire du premier é"èque pré­
 sente un épisode qui le rend facile il dater: celui du Defensor
 (Cr. Provillce du Maine, l. VIII, p. 390). Sur ce mag-islral on pelll
 "oir avec profit une élude écrile en dehors de Ioule préoccupation
 d'école: Emile Chénon, "Étude histol'ique su,' le Defenso,' cid­
 latis. Paris, Larose el Forcel, 1889.
LA LITURGIE Db: LDIOGES                    45       ..
                                                                           . ...:".~
                                                                               :

                                                                                 l'
    tl'es le culte inférieur qu'on rend aux con(esseul's­
   ponti/ès. En recevant ce propre ainsi modifié, ~Igl'

    13uissas s'empressa d'é'crire au SouYerain Pontife:

 «(    L'antique Église de Limoges se trouve dans une

    position particulière: fondée par saint ~Iartial, l'un

    des soixante-douze disciples, qui fut envoyé par

    saint Pierre, elle a toujours honoré son fondateur

    par le titre et l'office d'apôtre ... je me prosterne

    donc aux pieds de "otre Sainteté et je la conjure,

    Jans un moment où je suis si heureux de resserrer

    les liens qui m'unissent au Saint-Siège par le

   l'établissement de la liturgie romaine, de ne pas

 [ causer à mon cœur d'éyèque la peine la plus vive,

   en dépouillant mon siège d'une de ses plus

   grandes prérogatives, de ne pas répandre l'amer­ 

   tume dans le cœur de tant de saints prôtres et de

( pieux fidèles qui se réjouissent du retour à l'unité
   liturgique ».                                            
       Pie IX renvoya l'afraire à la Sacrée Congré­
   gation, tribunal suprême, chargé de porter un
( jugement sur toutes les r[uestions qui concernent
   la liturgi,e. Un ayocat de la Congrégation, ~Igr
   Francesco ~Iercurelli, fut chargé par l'évèque de
   Limoges de proposer l'afTuire aux cardinaux qui la
   composaient. Le promoteur de la foi (1), dont la
   fonction équivaut à ce que nous appelons en France
   le ministère public, soutint l'opinion des adver­
   saires du titre et du culte apostoliques .
     . A l'unanimité, le 8 avril 1854, la Sacrée
                          -                          '=--~""'''''''''-~

      (1)   ~Igr   Andrea Frattini.
                                                         3.
,lB   l"A CONTROVERSE DE L'APOSTOLICITÉ DES ÉGLISES


              Congrégation décida « ue l'Écrlise de Limorres
 ,J;	         devaIt être maintenue dans le privilège qu'e le
              possède, de temps immémorial et en vertu ~ de
              constitutions apostoliques, de donner le ~itre


        J~
           d'apôtre, et d'en ren 9- r g le culte, à saint ~Iar~i_~l,
          1   ~on premier évêque. )) Le 18 mai, Pie IX confirma
              Cette décision (1).
                 Comme la dissertation qui avait obtenu cette
              confirmation était l'œuvre de l'abbé Arbellot,
              celui-ci, très fier de l'approbation d'un tribunal de
              rites,  re c.h.erch a celle::--des savants~ Il fut moins
              heureux. En~'>l'Acad~mie~cartadu concours
              des antiquités nationales la Dissertation, dans
N9
         [ laquelle elle ne vit qu'un sujet de polémique reli­
              gieuseCe jugcme~t d~da_ign·eüx ~iscrédii;pasne
              la nouvelle opinion. L~ question des origines
               -
              chrétiennes de la Gaule prit une grande im~~-
                                     -
           If t~e. Elle intéressait d'ailleurs toute- - -
                              .

                                                             la Fra!!,ce.
              Si Grégoire de Tours ne parle qqe de sept
              évêques envoyés par le pontife romain, ceux-ci,
              d'après leurs légendes respectives, n'étaient pas
              venus seuls. C'est ainsi que }ulien"'aurait été
                 (1) VOIez la relation officielle de cette a!faire dans: Saaa
              "ituum congregatione Emo et Rn" domino ca':din.ali MO"ichini
              relatore, Lemovicen, Confi"mationis elogii et CIIltllS lit apos/vli
              quo S. Ma,'tialis, primus Lemot:icensiwlt episcnpiis hac/enus
              gavisus est ab immemorabili tempo,'e ... instante R. P. D. episco}Jo
              Lemot'icensi. Lemovici, excudebant llarbou fralres, ~IDCCCLV,
              in-ft·, 91 p.; et Romae, 185~, ex tIPographia Josephi llrancadoro.
              - Voyez aussi comment ArbeUot raconte l'affaire, Disse,·tation
              su,' l'apostolat, p. 1"18; et ~nt l'affaire se transforme chez'un
              légendaire de seconde main7 Charbonnel, Q"igine de l'E:glise de
              Mende, pp, 50-52,               --=-­
.,



                       LA	 LITURGIE DU   ~IA;-;S         47

        accompagné d'un prêtre. 'I.!!.!:iQe~ et d'un diacre,
        ravace,J qui lui succédèrent dans le gouvernement
        de l'église des Cénomans. En plusieurs cas, ses
        compagnons, .personnages secondaires, auraient
        quitté leurs maitres pour évangéliser des pays voi·
        sins, fondés de la sorte il revendiquer aussi pour
        leur foi des origines apostoliques. Presque tous
        les diocèses se trouvaient donc conviés à remonter
        la chronologie de leurs origines au Ile siècle.
           L'alTaire fut mise il l'ordre du jour dans les
        congrès archéologiques; elle figura au premier
        rang dans les discussions su).: la comp-osi~s
        o~es propres diocésn.ins pour la réforme litur­
        gique. Sur ce terrain, la victoire fut aussi prompte
        que décisive. Elle fut gagnée par les chanoines du
     (	 Mans; Leurs offices propres obtinrent, en 1855,
     	 l'approbation romaine avec un bref louangeur
        beaucoup plus remarqué que la décision en faveur
        de saint ~Im·tial, et qui, par son interprétation
        extrême, devait être un désastre pOul' la critique
        ecclésiastique. Dans cet important document, le
        c~ Pat1:!Jzi s'exprimait ainsi sur l'opinion de
     	 la Sacrée Congrégation des Rites: « Maturo c.ra­
        mini subjccit, singlllisque pcrpensis, opus vidit
        tanta elaboratum in dl/stria , tanta artis criticae
     (	 et rerum liturgicarum peritia concinnatum, ut
        dignllm censuerit quod unù'.ersim probaretur,
        pallcis dunta.rat levibusque illdllctis emenda­
        tionibus qllas in ipsillS exemplaris adnotatas
        reperitis. »




1·
'J8    LA COl'TTIOVEIISE DE r:APOSTOUr.lTt DES f:GLlSFS


          Comme le chapitre du ~Ians s'était appuyé sur
      l'olï'nge ùe dom Piolin pour la r~daction des
      leçons, l'auteul' prit sa part des fl',licitntiolls, 11 y vit
      sn mdhode sanclionn0e par la plus haute autorité,
      Il n'y a pas en elTet deux véritl~S critiques: l'une
      liturgique et l'autre liistol'ique,
         Le parti applaudit assez bruyamment pour cou­
      ni.' les protestations de quelques hommes qui
      dl;clal'<licnt lIn'on n'aYn,it p:1S raison de prendre
      ponr npprobation d'un travail pmemeut llistorique
      cc qui d'lit dit it IÎlOnneur d'un travail purement
      litllrgique. ~I. d'üzouville (;erivi! il dom Piolin :

        (1   Les mols de celle lellre que vous soulignez : Tallta
     arti,~ cri/icae   et   l'en/Ill lilllruicanl111 pcrilia cOllcimwlulIl,
      parlenl tle science cl de critique e}Lln.. Üi'resJilurgiU).les cl
                                               1

)     ne parlenl p<lS de science ou de crilique en hisloire.- De
      deux choses J'une: ou bien le 1r<l',lil <ldre>'sé â~lans il
      Horne ét<lil. puremenl liturgique, <llors la Congrég<llion
      des Hiles n'<lvafli)<ls d'c'loge ü donner il un lr<lv<lil hislo­
      rim!-e qui n'exisl.<lil pas; ou bien cc lranil allaquail-lès
      deux queslions, Iitur gigue cl historique, alors le silence
      g<lrdé sur la seconde, en presence des éloges donnés il la
      premiL-re. esl la meilleure de toutes les preuves qu'en
    , toules ces questions Home n'enlend régler que la seule
     queslion liturgique, laissanl ü chacun toule S<l liberlé
      d'apprécialion de la queslion historique (1). ))

         Les légendaires ne ,"oulurent ,"oir dans cette
    ,I argumentation que des subtili~és ~~eant nome
J   ijet d'unelJonne foi douteuse. Pour eux, les réfOr- )
      -                                       ---=------=­
      mateurs liturgiques des XVIl C et XYlIl e ' sièclès #'1


        (") Supplement aux Lettres au H. P. dom Pialin, p. 265.
r:,tc(ll.F. nr,; SOIYSIES                 ·1 )

            étnient condamnl~s, non seulement dnns leurs
            entreprises ritlÏalistes, mais aussi d<tns leur cri-
            tirl'lC historique, Leur j h0olog-ie d'ailleurs n'0t<til-
            elle pas errollée, ct toutes les erreurs ne sc
     1      tienn'ent-elles pns ? « :ous honorons la science
            profonde de Tillemont, (;crinit dom Guàar.ger;
            nous rcconn<tissons l'érudition vi1ric~e de D<tillet;
fI'l fIIfl mais nOJ.!2_n~ac('ertons Pi!2.-p)us leul' critiq~le_q!.1c
     J'.J nô~ ne voulons suiï'c leur théologie (l), ))
                Celte citation caractl~l'istiqlle est til'(~e d'un
            ouvrage d'édification:dans lequel on pellt voil' un
            spécimen des publications légendaires il p<tl,tir
            de 1855. Comme s'ils :lY<tient en leuI' fan'ur IInc
            définition dogrn<ttiquc inf<tillible, ils ne dOlllent


                                                                                l
            plus de l<t véritr'~ de leur systéme chrollologique, ct
            l'appliquent simplement. il leurs travaux s~ns
            jamais i.ndiC{ucr,C{II'il est s,'ujet ù cor~trovel.'se,; C.'est
./0 ' ainsi qll'unè':~.ï'e des Dj:n~. .<JjcJjns~ Lcs~Lc.!i...S,1.~s
         Jfal't!L~'S, pluce loul. ail commencement du Ile siè.:.
        . r cie les passions de ~1~t Sallll'n~!oulouse ~
              _ ---=--__ '1
        . de sQint Denvs Je Paris nui pi1raissent l,ien avoir
            cu lieu. la pl'emi('rc sous Déc'e (250). la seconde
            sous ~Iaximicn lIel'cule (286). On y malmène
            étrangement les auteurs de l'école historique. On
            ne respecte mème pas une gloirc de l'ordre: dom
            Thierry Duinart (2).
50    LA CO:-'-THOVEHSE DI': L'APOSTOLICrr8 DES l~GLlSES


            D'habitude, Ir.s traditionnistes ne disaient pas
        Cjue le fondement de lellr systè'me ttait l'autorité
        IitllrgiCjue, mais, de temps en temps, la pol(~miCjue
        faisait une nécessité de l'aYOller, Ce fut le cas
        dans la controyerse Cju'entreprit l'aLbé de So­
        Ir.smes contre le prince .-lli..ert de Broglie.
            L'auteur de L'j;'glise eL l'Empire Romain au
      ~tIV· siècle, au lieu d'accepter la légendc q~it
 A   }' Laptiser Constantin par le pnpe Silnstre, recon­
te f    nnît qu'il re<:ut le b~ptème in e.x:LremiLdc.'i? mains
        d'Eusèbe de ïcomr':die. :Iais telle est aussi la
      ( cànclùsîoriqu;~t -adoptée Tillemont et les cri­
        liCjlles des XVIIe et XYlll e siècles, « cédant, dit dom
     Il GU(:I'angel', il des préjuO'és ct il dcs anli wthies de
        s~ »), L abbé de olesmcs ne pouyait donc man­
        Cj~ler de combattre celte opinion ga,llicane ct jansé­
     JJ Il!.§iç. Sans apporter aucun clement nom'eau
        d'information, voici comment il s'cxprime :

            (1 On[re l'ancienneté ~lcJ~J)~ion. la tradition romaine

          sc recommande oneore il IIll antl'ü litre il la considéralion

          « Ces paroles sont injllslcs aulant 'lu'arni,res, » dit ~1. Le Clant,
          p, 2, Les ..tclcs des ,fa"ly"s, supplément aux ..tda sillcera de
          dom Ruinar!. (Extr"it des mémoires de Lcadc'/llÎe des inscriptions
          ct belles-lettres, l. XX, 2' partie, P"ris, Imprimerie n"liona!e,
          1882), - ~1. ,llard ju~e ainsi les Acla sincel'a: « ~lal8'ré l'absolue
          sincéril<~ crili'lue du sarant !J(;n(;diclin. quicon'lue youdrait refaire
          aujourd"hui ~on lil"re aurait beaucoup plus il en retrancher 'lu'à
          y ajouter)) (Introduction, p, XII. de l'Iiis/nire ries PerseCll/inlls
          l'elldall! les deux pre 111 ier, ,ii'des, d'a près les monumenls arch0o­
          IO:;Î'lues, Paris, -1885). - Un aull'e passa~c intèressant des Acles
          dcs .Ila"ly,'s (p, YJI) l1étrit « 1" criti'lue insultante d'un llaillet, la
          narration janséniste de ~lézengu)', l'anal)"se sèche ct rebutante
          ù'Alban Butler »,
LE	 BAPTf:.E DE CO~STA"T1N                       ::JI

            de~   calholi(J11e~. Celte tradition se trol1"e con~igl1l'e au
           hré'iaire romain. Dellx fois l'anllée, le () nOYemhl'e ct le
           :1 dé~emhre, elle sc rellcontre dans le line ofiieiel de la
           prii're; cl. quoiqlle les Ir;idition" de celle IIntnre Ile soient
            pns du g-eill'e de celles ~nr le~quelles l'(:g-lise exerce ~on [1ri·
           'ili'gc d'infailliiJililt-" il Ile duit. pas' être indifTérpnl aux:
             nf; Ils de ],]::~Iisc ge yoir sif;nOller COlnlne une raIde llli
           rt'cit,illli lell' est propo~e c 1~1(? certain 1!:l1' nDe autorité
      )f   <lUSSI respectable. Ils onl le droll ct 1 . . 'cie dCl11an.,rlcr
       IiI c.w.mplc ;tllxJrondellrs es raisons de leur M'diliÎÏ. cl C Ile
       !Ji cl"der qu'nprès n'oil' épuis(; (ou~ les llloyeriT de dNense.
           C'est ici unc qncslion rI'honncllr: cl r;'cst parce qUl', pOUl'


      ~l	
           ll1a pari. jc b con~idi're comme lelle. qlle je me permets rie
           dl'mander rai~on; ~1. rie Broglie du ton dégagé ayee lequel
           il s'('n expliqllc (1). Il

               Le respect de l'autorité liturgique apparaît donc
            comme le motif de cette polémiclue. ~lais, si les
            légendaires eux-mûmes reconnaissent que les tra­
            ditions de cette naturè' n'engagent en rien l'infail­
            libilité de l'Église; il n'est pas dilllcile de leur
            prouver - et ils l'ont avoué - qu'elles n'ont rien
            il voir avec l'honneur et la conscience des
            fidèles. On peut justement se servir pour cette
            démonstration des fameuses leçons du 9 novembre
            et du 31 décembre,
               En 1883,_ Lé~II~: a corriglla légend~_de

              (1) L'Unil'cl's du 5 avril 1857, nrlicle reproduit dnns les Essais
            SUI' I.e Nalw'alisme conlel1l}Jomin. p. :!()() et ~uiv. Naturellement
          ~ Guéran;:ci'>a ~lissé d~ns cet article un éloge de~FaiIlJlll~­
      . ( A propos de la question du baptême de Constnnlin, do!!!Ritra ne
'7   ')    craint point de qualifier le récit d'Eusèbe « d'audacieux men-
     o	 . songe », Pour lui, il propose il l'examen l'opinion que Constantin
           aurait été bapl.Ls.é (!~x19ls : il Rome, par saint Sl'l'~t.!:e; à :"ic9­
           mé.die, par..Jes ActE.~s, çr.   L'Ana de 1(1, Religion, numéro dll
           1er janvier '1850:
Albert houtin-la-controverse-de-l'apostolicité-des-eglises-de-france-paris-alphonse-picard-1903
Albert houtin-la-controverse-de-l'apostolicité-des-eglises-de-france-paris-alphonse-picard-1903
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Albert houtin-la-controverse-de-l'apostolicité-des-eglises-de-france-paris-alphonse-picard-1903

  • 1. LA CONTROVERSE DE L' APOST()UCITI~ ilES f:GLlSrs BE FIL~CE AU XIX c SIl~CLE PAR ALBERT HOUTIN TROISIÈME ÉDITION HI:'"I:i: El' :l·/;.IE~Tf:T. 6~~ PARIS ALPHONSE PICARD & FILS ~'.!I RCE nO~.·r.HTt::f 8"1 1903
  • 2.
  • 3. DU ~I1~:~IF A UTI~CR Les Origines de l'Église d'Angers. - La Légende de saint René. - LaY;i1, :. (;oupil. 1l0YClllhl'cl!lOI. Ill-S'. ïG pp. l'I':x : ~ II'. hUH:S n'1I1STOlllE ECCU::SI.STJ(~UE sun LE XIX" sli':CLI: Dom Couturier, abbé de Solesmes. - Angers, Cl~l'm;IiIl cl G. Grassin, l'UC du COl'llcl. In-1S, 3~1 pp., ;IYCC pOl'trail. - Prix: 3 fI'. Le Petit Séminaire Mong<lzon. Essai puhlié dans la Se/llai/II' religieuse du diaci'se d'..ln(Jcrs ÙC janyicr il noycrnbre 1900. Un demier Gallican. Henri Bernier, chanoine d'Angers. Essai pub1i) dan,; la lier·uc de l'Anja·u de Iloycmbrc '1~!)S il fl'Hier lPOl. - :lG4 pp. - Lc tirage :l part n'cst pa., dctn,; le Cùmmel'Cc. Lettre il dom Chamard sur un dernier Gallican. - ::;;; aot'tt '1901. - Chcz l'auteur. In-S', 2G pp. - Prix: 1 fr. La Question Biblique chez les catholiques de France au XIX· siècle. - Deuxièmc l'dition, rCYlie ct augmcnt0e. - Paris, Picard, noycmbrc 1802, in-S', ly-3ïS pp. ­ Prix: 4. fr. o
  • 4. LA CONTROVERSE DE L'APOST(}UCITI~ nE~ f:GLlSES BE FILCE AU XIX c SI~;CLE PAR ALBERT HOUTIN TROISd::ME ÉDITION Hl:'tï: 1:'1' ;l"I'.ll:."Ti:T: 6~j~~ ,.~~~..., PAfiIS ALPHONSE prCARD & FILS ::;'~, rU;I~ nO:'AP.ITl::, 82 1903
  • 5. Il (aut énergiquement s'effol'cel' de l'éfi/ter les mensonges ct les faussetés, Cil reCOlll'ant aU.r: SOli l'ces; ayant sUl'toat jJl'ésent (( l'esprit « qIle la fJl'e/l/i(:l'e lo': de l'histoil'e est de ne pas oser mcntll'; la seconde, de ne pas craindre de d':re l'l'ai; Cil Oli/I'C, qlle l' histOl'ien Ile fJl'êle ail soupçon IIi de flatterie ni d'animosùé )J. Lcttl'e de Ll~O:" XIII SUI' /'lI i:;/oil'c, 18 août 1883. INSTITUT CATl-IOLtQUE DE PARIS
  • 6. LA CONTROVERSE ilE L'APOSTOLICITÉ DES ÉGLISES DE FRANCE ,U XI" srkCLE On grand progrès intellectuel, toujours lent, est genàalemcnt nécessaire pOllr faire admettre aux inll'~rcsses une vérite historique qui les dépouille de légendes flalteuses. Ils ne sacrifient qu'avec peine de glorieuses traditions, surtout quand elles les ont Lercés. Ils n'aiment point à discutee les moLiles de ceux fJui les leur transmirent ou de ceux fJui les creèrent. Le Lesoin de tout expliquer, la crédulité avec laquelle se répète lu version reçue, la facilité de rendre vrai, en le croyant, l'objet de ses désirs, font accepter naturellement les récits teuditionnels. Les premiers critiques de toutes les nations passent pOUl' des impies et des malfaiteurs; et même ceux qui, dans le fond, leur donnent raison, l'estent sou- vent sous le charme des croyances explifJuées et
  • 7. Ô L CO::TROVERSE DE L'.~ POSTOLICITÉ DES ÉGLISES démolies. On répète volontiers ce mot de Tite­ Live: Datur haec veilla anliqui/ali, IItmiscendo Ill/mal/a divinis, pI'imol'dia Ill'billm allgllstiol'a faciat. ?liais si, pour imprimel' il la naissance des cités lin caractère plus auguste, les anciens y c .-.; mêlai en t des interventions sa.crées, le j)rocédé ne { s'est point perdu avec la ruine des royaumes et des divinités classiques. Ailleurs ct plu's tard, villes ct pays ont aimé il rattacher leurs commencements il fJuelque héros profane ou religieux. La passion lIes nobles origines il longtemps sévi. Quand l'ima­ gination populaire n'était pas assez puissante pour dever un monument grandiose, le0ic~s des lettrés y suppléaient par la suite, il tel point que leuI' œuwe, commune ou purement person­ nelle, édifia de véritables sanctuaires nationaux, vénérés longtemps encore après avoir été sapés "'C--l .. ~ par a cl'l!Jque. J u V siècle, on osa déclarer les Francs d'origine C troyenne. L'idée fit fortune. Elle trouva de nom­ breuses preuves et des lignées de partisans. Les caus.es qui accréditèrent en France cette préten­ tion assurèrent dans d'autres pay~ le succès de semblables inventions. L'Espagne fit remonter son histoire jusqu'il Japhet, la Grande-Bretagnejusqu'à I3rutus, petit-fils d'Enée, l'Écosse jusqu'à Fergus, « le chevalier au bel escu ))~ Ce ne fut que peu il peu que l'on se détacha de ces fables. ~ Sous Louis XIV, en 1665, un magistrat éclairé des Grands-JoUl's d'Auvergne témoignait encore, 1
  • 8. LES CO~DrE"CDlENTS DE LA CRITIQGE 7 dans une harangue solennelle, cc qu'il était bien à déplorer que les gentilshommes de la province, issus du sang des Troyens et des Romains, eussent dégénéré de l'ancienne vertu de leurs ancêtres. » Si l'orateur avait voulu se mettre en frais d'érudi- tion, il cùt sans doutc pu dire le nom des Troyens fJui devinrent AUYeI'gnats. A cette époque on pou- vait encore le savoir. La ville de Xanten, au duché de Clèves, garda longtemps la mémoire de son fondatcl1l', le prince Franeon, échappé ft la destruc- tion de la très noble cité « jadis fondée en Frige ». "u commencement llu XVIe siècle, Jean de Bour- digné, auteur des Chroniques d'Anjou et du Maine, raconte cc comment apl'ès la finale destruc- tionde 'l'l'oye la Grande, une bande de Troyans, pour' lors appelez Angions, arrivèrent au pays d'lnjou et édiffièrcnt de l/OW'erlU la ville d'An- gicys ». Il faut remarquer la précision de ce cc de noùveau ». 130urdigné ne doit aucunement exagérer l'antiquité profane de sa patrie, étar.t donné la modération dont il fait preuve en traitant de l'Ol'i- gine de son catholicisme. Au lieu d'identifier le fondateur de son église, saint Julien, avec Simon le lépl'eux, comme des Manceaux du moyen fige (1), le digne chroniquéur dit simplement: cc La foi de :otre-Seig'neur fut, pal' monsieur Sainct Jullian, évesque du Mans, appol'tée en Anjou et au j'lieine, / (1) Simon le !l'preux a <"lé d'ailleurs dispulé au Mans par cert10ins auteurs qui en ont faille fondaleur du siège de 11aguelonne (établi seulemenl au 'l' siècle), . ,
  • 9. 1; l' I! 1 r 8 LA C01TROYEI1SE DE L'AI'OSTOLIClTt DES tGLISES du temps dc monsieur sain ct Clément,~e qua- trième. Lequel benoist Julian (comme l'on treuve ès vieux panehartes et enseignemens de l'Église du JI ans) institua premier évesque d'Angiers ung nommé Deffensor. » De toutes ces notions, Dounli- gné pouvait conclure avec joie que son pays n'était « en spiritualité ou temporalité à postposer à autrc région ». LU siècle suivant, un bénédictin d'Anjou, mort vers 1676, clom Barthélemy Roger, écrivait l'histoire de sa province. Il déclare trouver dans le liYI'e de Dourcligné bien des choses douteuses, hors d'apparence, et va même jusqu'à qualifier le voyage des Troyens de pure fable. Toutefois, adoptant l'opinion du chroniqueur qu'il critique silibrement, il lui parait assez vraisemblable qu'Angers « ait été bùti environ le temps de Sarron », troisième roi de Gaule ct second successeur de Samothès, sur- nommé Dys, !ils de Japhet. Le religieux s'empresse d'ajouter: « Mais je n'ose pas vous présenter cela comme une vérité historique». Cette scrupuleuse résene est un progrès. On trom'e également une nouvelle position dans la manière dont Barthélemy Roger recule la prédication de saint Julien jusque vers l'an 235, sous l'empire de Gordien. Que les traditionnistes n'accusent pas pour cela le moine d'avoir des tendances hypercritiques ou janSé- nistes. Si son opinion SUI' l'antiquité profane de sa ville ne le mettait pas complètement il l'abri de ce reproche, il suffil'ait pOUl' gal'antir ses prin- cipes de rapporte)' la façon dont il raconte, à propos 1 INSTITUT .CATHOLIQU& DE PARIS
  • 10. LF:S CO:>DIE:CE:>IE:-iTS DE LA CRITIQUE 9 de saint René, une polemiq1le du sieur de Launoy, doctem de Sorbonne (1). Quelque pénible et lente que soit l'extirpation des legendcs profanes ou religieuses, les premières ont au moins cet anlntage SUI' les autres de pouvoir disp'araître complètement. La Suiss'e elle-même né croit plus il Guillaume Tell. Les peuples arrivent toujours il sentir le ridicule des prétentions fabuleu­ ses ct, si le chauvinisme d'ccrivains d'imagination ou le conservatisme de certains orateurs s'obstine il les acceptel', ne sont dupes que ceux qui veulent bien l'ètre. Quand ~I. de :'ovion parlait aux Grands-Jours d'luYel'gne de l'origine hcroïque des gentilshommes de la province, l'historien de ces assises disait déjà sceptiquement : (( Cela n'est appuyé que sur l'autorité de Lucain. » Le? Icgendes' religieuses ont la vic Elus dUl.'e, ct Il1Ime illeural'l'ive cie ressusciter. Une renaissance de foi, un rcveil de pieux enthousiasme, une réac­ tion dogmatir{lle, les font reviyre, quand on aurait pu les croire mortes il jamais ct depuis longtemps. ,:Iors il ne sert guère de dire le peu d'autorité de leur fondement, ou mème d'en expliquer parfaite­ ment la genèse. Le récit légendaire, jadis mêlé indirectement à de saints enseignements ou à des ("1) Vo~·e7. DarltJ....~oger, Histoil'e d'Anjou, pp. ·H-/l5 ;,Houti~) Origines dêt'Eglise-d'..Inge,·s, p. 70. - Pour le fond cre lùOiilro­ 'erse à la nn du X'll' siecle, "oyez particulierement~biïw.e-' 1(ch~noine de Saint-Gaudence, au diocèse de Comminges, Nou­ l velle dissertation loucha/lt .le temps auquel la "eligion chrétienne a été établie dans les Gaules (Toulouse, 1703, in-16, 323 p.p.). 1. ~ .~:::'
  • 11. 10 LA CO:'TTlOVrmSE DE L'APOSTOL1C:lTl~ DES I~GLlSES pratiques liturgiques'7 apparaît comme un préten­ ? C; dant intéressant qui réclame contre un bannisse­ " ment révolutionnaire et proteste contre toute . proscription.lllCette attitude ______ _ pour l'accoler suffit déjà __.~_ f t des partisans parmi les têtes extravagantes et les cœurs sensibles. Quand les pretentions s'appuient sur des titres apparents et colorés, res recrues peuvent devenir nombreuses. Elles affirment que, dans le défrichement historique, on a procédé de gaieté de cœur, coupant et tranchant à plaisir, devenant hypel'critique à force de critique. ~~s révisions de nombreux procès s'engagent forcé­ ment, entrainant par l'obstination des partis d.~­ menses gaspillages d'énergie. N'arriye-t-il pas que l'inadvertance et la passion solidarisent Lien des causes qu'une Lonne logiqué- devrait soigneusement et froidement distinguel' ? L'appel est-il toujours ') ~ { gagné? i'e prouve·t-on pas parfois que la cause ) fut LeI et bien réglée, mais encore que ces juges - qu'on taxait d'exagération ont été non seulement modérés, mais trop indulgents et même faiLles?
  • 12. .,.., .It ((' ~ ::- A. / .) ---- '/ ~Q. IJ- e- ?" y_ tv-:, - L... ,.,L' t, ) , ~ p r{z- , ~ ~ ,;/. J"'".A, oP""'" ,1 - ---­ CILPITHE rHEJlIIŒ (1800-18/12', 1::1'A1' IJE 1.. QI·ESTlO.'i .1' CO.I.IE:'ir.DII·:.'i1' Ill' XIX' ~Ii·:c:u:. 1.. I.I1TIlr.IE. - LES 1::Tlï)I·:~ l·:CCLl::~L;;TI'!n:S. - u: ~I()U' 'E~IE.'i1' 1l0.L:'iTI'!I'E. - I.E ~U.I'H:IE:'i F.1l.l.0:'i ET I.E .I.IIQrIS IJE 1'0111'1.. - 1I1::.C1'!lJ:'i C..TIIOLl'!U: .:'iTICII ­ nOL:!':. .. >(,v' '? , /' - - "-1 '<JI ~,(;-:, .. / /' Au commencement du XIX C siècl;;: le sentiment -" _./ ? (cOmmunément admis sur l'établissement des pre­ 1 miers évêchés de France les faisait remonter, pour la plus grande partie':'- seulement au' I1I C siècle. Cette opinion s'appnyait SUI' les travaux des . ':: grands - érudits des X'Y1I c et x "III" siècles. ~ On reconnaissait s-énéralement quïls avaient établi un solide système chronologique t;t dégagé l'his ­ toire des légendes~du moyen ftge. Conformément J à ces données, les :ngevins, par exemple, ne reportaient pas au deb du milieu du IV C siècle la mission de leur premier évêque Defensor. Ils n'avaient pas pIns l'idée d'antidater leurs origines chrétiennes que de remonter leur généalogie pro­ fane au delà du temps de la Gaule celtique, quand les Andes occupaient à peu près leur territoire.
  • 13. ru­ c 12 LA COi'OTflOVEflSE Df.. L',POSTOLICITÉ DES ÉGLISES ~~ ~ rJ (Toutes les régions ....de la France avaient fait de même le sncrifice de leurs_ancicnnes prétentions. "" Il est facile de le constater dans les bréviaires diocésains alors en usag·e. ~ Ils anient été élahor6s.. .âï:i x~~~-Bn dévo ­ tion, ~olTlme en morale, on allait 0. cette epofJue'1.u plus sùr 'et l'on croyait avoir assez de ,matières de gloire et d'édification pour se passel'-de miracles () JI apocryphes ou problémati(Iues.~On corrjge_~nc J rigoureusement les leçons litlll'gique~Le~­ Ù (siens+'sacrifièl'ent l'aréo agitisme de saint D~s, .~, , dont on fixa la mission <Hl IJ1C si('c e. Les Prmn­ çaux distinguèrent entre :'larie de Béthanie et la :'ladeleine, sans les rBvendiqllcl' comme apotres. Les :'lanceaux adopti~rent pleinement le système grégorien CIui les prive de l'honneur d'avoir été évangélises au lor siècle. L'n seul diocèse, peut- I~ètre, l'esta fidèle il ~a tradition: celui d~oges. 1 ~ on b]'(~'inil'e de 1783 proclame encore saint 1_ la l'liai disciple de saint Pierre, mais, chose l'emarfJuable, en repoussant l'apostolicilé de tou­ tes les null'es églises. Traditionniste pom soi, critique pour les autres: la position n'est pas unifJue (1), ni surannée. Dans un grand pays, en (1) Le B"éviaire de Limoges (li83) qui affirme si forlement l'aposloli<2té de slint ~111:.lial. évile 50igncnsement, dans la courie leçon qu'il consacre à saint Julien, Ionie '1ueslion de date; mais, dans son calendrier, il le place au IJI' ou au JV' siècle. Le B"é­ viai.·c d'Ange",' ('Ii3i), qni se montre Irès sage dans la légende de saint ?llartial et en refuse une il saint ,Julien - il le célèbre seule ­ ment avec un sermon de saint Jean Chrysostome, - emploie une critique bien moins rigoureuse dans les leçons de son saint René.
  • 14. ----- _ .... _._-_. -"-'"~----~-'-----'--"--~--~- LA UTl-nGll': 1:1 lIESr~ne, de nos joUl's même, chaque pI.'.oYince t f!1 ---- J~ dé end encore srs fastes léfj'endah~In --­ entrain égal seulemcnt il celui [lYCC lequel elle combat les prétentions de tous les diocl~ses yoi­ sins (1). Pour sayoir il quoi s'en tenir sur une question locale. il faut consulter non pas les él'll­ dits de l'endroit, mais les dudes é'crites et publiées aux alentours, Sur la question de saint :Ii'irtiril, les Églises de Fr<lnce rendaient leurs procl~oés <lUX Limousins. Ceux-ci n'étaient pas d'ailleurs entl'e eux dans une entente complète. Cn des collabora­ teurs de l'Histoirc littérairc fut l'abbé p~et, chanoine théologal de l'église collégiale de S<lint­ ~Iarti<ll oe Limoges, ce 'lui n'empêche p<lS les bénédictins, ses amis, de mettre résolument le prètenou <lr)("re au III C siècle, Les liYl'es liturgiques dont, au commencement du XIX C siècle, se sen'ait le clergé· ne rOl~y~ient d~l~ contr~ll~l' qu'ale maintenil' dans les opinions scientifiq~s;-ll était à penser que, oesormais, les ecclésiastiques qui feraient profession d'érudition, tout en contrôlant soigneusement les assertions oe leurs deyanciers, ne s'écarteraient point de leur Les jlance3ux du moins n'eureilt pas deux poids et deux mesures et ne traitèrent pas leurs légendes différemment de celles des au t res égl ises. III Les Espagnols ont des « traditions» comparables à ccll~s.je Jrs JI Fr~.!li.e:. il~ réclament particulièrement une. m~ssion de sellt~è- ques, dIscIples de salOt Jacques ct sacres a Home par sallll' I~e : Torquatus à Cadix, Eu.phrasius à Andujar, Tesifon à Berja, Indalecius il Almeria, Secundus à Bilches, Caecilius à Gre­ nade, IIesicius à Tarifa,
  • 15. { 14 LA CO:-lTIOYEHSE DE L'APOSTOLJCl'i'l~ DES '::GLISF:" ", ligne et rempliraient les cadres historiques qu'ils ilvaient tracés.-- Daus l'assentiment général qui semblait rester acquis aux conclusions 'des san~ts' ~e2_~C:~IX siè­ cles antérieurs, l'observation peut cependant noter des points inquiétants. Le cleJ'gé ne se rend plus compte de la quantité de travail que ces conclu­ 1 sions on t coù té, ni de'la sùre té de la méthode qui les garantit: ..près la Révolution, les prêtres, peu nombreux et point ~'i~hes, ne possèdent ni les loi­ sirs ni les ressources nécessaires aux solides et aux 'grandes études, Ils vont il ce quïls considè­ rent le plus pressé, il l'adminislration des sacre­ ments et à la reconstitution du temporel. Frottés de latin et de théologie, ils jugent l'histoire comme lin luxe. Ils revivent les souvenirs des éVI~nements extraordinaires de l'Empire, ils regardent la lutte des progressistes et des réactionnaires sous fa nestauration commeSous la monarchie de Juillet, s'efforçant d'être utiles il. leurs amis dans la mêlée. Les siècles anciens leur apparaissent nguemellt écoulés selon l'ordre providentiel. POUl' les ques­ tions subsidiaires comme pour les capitales, ils ~n..!îelon les intérêts de caste, l'économie du dogmatisme, et un criterium très délicat, « le sens "c..al"b.Q]ique». l3ien plus, comme à tous ceux qu;-;;-i1t souffel't, il leur est difficile d'être justes et impar­ lif!, , tiaux. Ils s~spectent nombre des ~dées gui o~u r . ~ y...t.-, If c0J:1rs avant la Révolution. Ne-.-DLurai~nt-e.!ks (/(3 -Ir 0 POInt préparée dans une certaine manière? 1Iême J
  • 16. LE ~:O[j'E~IE"T nO~L:T1QCE 15 les décisions critiques comme les opinions philoso­ phiques semblent à quelques. uns deyoir C:tre reyi ­ sées. On ne songeait poin t encore il, réyol u tionner ~ l'histoir~ ecclésiastiq~e pal' I~ re~.tJlU1:a1içw_~_tOU-)) tes le.:>J(~gendes o'u 1 apologIe de 10u$ jçs papes; mais quelques-uns déjà prennent le chemin de la fl~action. En 1824, le Brùiaire d'Angers consa- crait trois leço!!.s pleines de merveilleux à son apocryphe c;;in_~~0 que les liturgistes du (XïJlC sièc)e avaient réduit à une comte légende I!-redigè-e a,-ec beaucoup de prudence. L~ditions -J du moyen tige de"Cnaien.!.-~ la mode en religion comme en littérature; ceux qui ne les aimaient pas les acceptaient pour faire comme tout le monde. En 1820, Baour-Lormian,"de l'Acar1l'mie fl'an­ çaise,~ constatait ayec étonnement la faveur dont jouissaient les anciens récits: Le bon Yieux Lemps est le seul poéLique, S'il faut du moins en croire lin nomantique, Et sur cc point'il peut ,l'oir raison; . Le bon vieux Lemps nous fournit il foison Des souvenirs un tant soit peu burlesques; ~lais après tout, fiers et cheyaleresques ... (1) E:t comme les cc contes bleus» étaient c( à l'or ­ dre du_ jour )), il lui prit aussi fantaisie cc de se tremper de cette poésie )). Lamennais, le prophète de l'avenir, s'inquiétait (1) Légendes, ballades et fabliaux, p. 3.
  • 17. lf) LA CO:TfOYEfSE DE L'APOSTOLlCITÉ DES ltGL1SES de ln singulière littérature qu'on mettait en fuycur auprl~s des catholiques. Il écriyait un jour: On camp le extr'èrnernenl, pOUl' l'animer la foi, sur un line in,"dit du P,2uri.N qu'on Yient d'imprimer ct de repandre partant: c'est une histoire extI'ayaganlc des 1)o,','(~lIh,' de 1.011111111, qui e:,t !Jien tout ce qu'on pannait imaginer de mieux ponr rendre la religion ridicule, et en r1l'laclIel' tous le,", igllo'1lnts qni ontulle étincelle de raison; on y yoit cOlnmellt]e bon père donnait des soumets au dia­ hIc :,ur la joue de la rnàc prieure, ct comment, ayant ordonne ::u léYi:lIlIan de sc donner des coups de fouet, celui-ci fut .. , ]liI111é nll tir. Qne Dieu yiennc-<'l_nolre aide, car tout cc qui sc fait, sc dit ou s'écrit, est Slll~lll} h~I~l (1). -_._­ Quelques rares livres d'histoire ou d'hagiogra­ phie ~~~osèrer~.~~.~~~~Ji.()ncontre l'opinion rer,ue tonchant la date de l'évangélisation Je la france " et de la fonJation Je ses anciens éyèchés. L'auteur de la première de ces publications et de celle qui, aHC le temps, Jeyait devenir très célèbre, était un prè'tre de la société de Saint-Sulpice, ~r. Fuillon, compilateur Joué de plus de patience que de cri­ tique. Originaire Je Tarascon (2), il croyait la 1 gloi~'e cle sO,n pays intéressée. ft mainte~ir l'affir­ i 1 matlOn de 1 apostolat de :Iane-MaJelerne et de ses ., compagnons dans sa provinë8.'"If prit, du moins quant li la substance du fait, la défense de la légende qui figure _ a~ bré~iaire romainLJe (1) Lettre il la comtesse de Senfft, 15 juin 1829, publiée dans Fargue" (l'ut'I'es posthumes, t. II. (2) Cr. Fie de M, Fai/lon, p"él>'e de Saint-Stllpice, par l'auteur de la Vie de M. Mollevault (M. Gamon), Paris, in·12, 1877.
  • 18. )1. DE FOHTlA 17 ?9 juillet. D'après cc récit, :Marthe, lIadeleine, Lawre et un grand nombre de chrétiens, furent entassés par les Juifs sur un vaisseau, sans voi· les, ni rames, ni provisions, et abandonnés à la mer. Dieu fit aborder le navire à ~Inrseille. Ils prêchèrent l'énngile lInns la région et y _finirent leUl's .iours~~ il la Sa.inte-Baum~,!-,azare) évêque de JInrseille, ~ à Tarascon, etc. L'étude où JI. Faillon s'elTorçait de remettre sur pied la mission de Béthanie parut en 1835, en trois éditions simultanées, la première à l'nsnge des habitants de Tarascon, la seconde pour la Provence, la troisième pom le commun des Franç'ais (1). Trois ans pIns tard, un membre de l'Académie des inscriptions ct belles·lettres, le marquis de Fortia d'Urban, sans faire aucune allusion au tl'a­ vail du sulpicien, s'exprimait aussi avec une grande bienveillance sur les trnditions proven­ çales. Il admettait, d'après Grégoire de Tours, que la Gaule fut princip[llement énngélis(:e par une mission lIe sept évêques, vers 250, parmi les· (luels sc trouvait Trophime d'.rles. « Il y a donc eu, remarquait lL d~ Fo!:Ji[l, un Trophime évêque d'Arles, l'an 250, mais rien n'empêche, si l'on veut, d'admettre ln tralIition reçue lIans cette ville, que dès l'an ~8 de notre ère, u_,!- autre l'ro­ I phin~e_l}is.0pJ.e_d.e_.:"_ain~ ( paul, ait le premier p!:,.è­ ché la' foi __ dans ce diocèse. » « On connaît la (1) Pour lc~ ouvrages qui pr'ésentent un intérêt particulier, voyez; Appendice I.
  • 19. 18 LA CONTflOVEflSE DE L'APOSTOLlCITt DES ÉGLISES faiblesse des arguments négatifs. » N. de Portia, qui était d'l,yignon, n'oublia point de relater il ln gloire de sa ville natale la Il;gende de sainte ~Iarthe. « Sa vie, dit-il, est racontée fort au long pal' l'historien des év6ques et arcllenrplCs d'" vi­ gnon, où l'on aSSUI'e qu'elle Jlorta l'Ii:v[l1gile. La cathédrale de cette ville l'honorait comme fonda­ tricc, ct l'on veut qu'elle ait élevé un monastère sur le roche' où cette cathédrale est située (1). » Quant aux Hctions i.>eaucoup plus célèbrcs de sainte ~Iarthe il Tarascon, .1. de Fortia n'en soume mot. Et c'est ainsi que la première restau­ ration des légendes provençales scmble procéder de préoccupations de clocher, pluteH que de zèle scientifique. '1 :u fur et. il mesure que disparaît le ..dç':.gé qui . ' ~t:::tudié' av@JJ.~.Jl-~::.~~~tion, les al'gl~m~­ tions du genre de celles de ~I. Paillon ct du mar­ quis de Fortia rencontrent plus de faveUl', On s'éprend du style gothique et ceux qui entrent dans cc mouvement archéologique éprouvelü une si grande sympat1lie pOUl' les légendes de cette époque qu'ils semblen t en désil'cr 1'1Iis torici té, Leur sentimentalité goùtele moyen lige et le très (1) ..1 nua/es de I1hi los.Q121/iecln'diewle, j lIillet-aoùtI83S (l. XlI), p. 9. - Dans le n" fJ,g des Anna/es de phiiMophie ch ..ilienlle (ill juillet ·18il.) la thèse hislorifjue s'('tale encore: la mis~ion ùes scptél'èfjues est plr1C<'e vers 2!i5 et l'on dit qu'en 257, ~aint Sixte II enl'o:'a une noul'elle mis,ion. Les alllorÎII'5 Sil l' lesquelles on s'appuie sont LonG'lIcval et fléralllt-flercasleI."ün ignore encore une réaction," .
  • 20. m~ACTlO; A:"T1CnITIQCE Hl nom'cau. L'espèce de catholicisme l'aisonnable ct sec qui s'appelait le gallicanisme leur répugne: ils sont ultramontains et Irurs chefs rêvent d'établir Il le genre de dé"otion qui règne en JLa~l 1 Espagne. lis l'éclament aussi ce qu'ils appellent « la science catholique H, ct mc'~prisent, autant qu'ils s'en méfient, ceux. qlli croient ft la science tout court. Laquarantainc de yie de saints, la soixantaine de li,:res d'hi~'toire ~c_clési~-li~li se publient cbaquc alll~~e, trahit celte me~ialité ) nouveÎle, aussi surprenante pour les derniers galli ­ cans que pOUl' ceux qui sont indifférents il la reli­ gion. Cn libre pensenr, Chades Louandre, se livrant en 1843, il un trayail de statistique biblio­ graphique, observait qu'il pad un tl'ès petit nom ­ hre d'œuvres, « on ne trol!'e guère dans cette sc':rie flue de pitoyables légendes, dignes, sous tous les rapports, de faire suite aux. histoires du prince Fortunatus et des quatre flls ;ymon. Telle est, du ~'este, ajoU~e-t-il,. ,la pr?pl'nsion de ~el'Lains espritS) , ( a tout crOIl:e, (Ill on "lent d El puLber unC( truduc- )/ tion de la Légcndc dorée, que''l'église 1 elle-mème LJ avait depuis longtemps-ï'eléguée parmi les contes les plus apocrypbes )). Comme il imprimait son Il travail dans la Revuc dcs DCIl,;; Mondcs, 1..ou<1n­ dre ne se gènait pas de conclure par une dure admonestation: ( La critiqne ~acrée, disait-il, la ~cience, l'hisloire, ont· elles des lumières nouvelles il, espérer de J'école ullra ­ catholique ?'CeLLe école a 'pClju, 'dans la critique ecclésias­
  • 21. 20 LA CO:TROVERSE DE L'APOSTOLICITÉ DES ÉGLISES tique. les bonnes traditions de la science du passé. Pour les questions scientifiques. elle a ré'lréci ses horizons en s'en­ fermant flaus la glose, cl elle est reslée complètement. en arrière dela pensée modeme. Dans l'hisloire. elle sc mon· tre'crédule ~c()mme les légendaires, empol'tée comme les o (ligueurs. Ce qu'clle sait"'de posilif,"de TaVde précis:' elle c: l'a appris de ceux môme qll'elle combat. Qu'elle sail donc o '. recorrnai.s:;aQlQ..à l'égal'Cl des libres re[ls~urs:' puisf)u'elle a reçu d'eux l'initiation. Pout' aHlil' le droit d'être sé'èrc, J0 qu'elle s'lb'c au moins jusf)u'à leu!' nircClu. En allenclanl. Q qu'clic les respecte comme ses rnaill'es (1). )) Les éyêques refusent encore de suine cc mou­ ycment légendaire, comme ils résistent au mouye­ ment liturgi(]llC qui passionne les cur,)s. En 18.16, l'évè:fjue d'Ol'!éan::, ~rgr Fayet, n'éprouve aucun emharras ù ranger tout haut ct très lestel11er~t. la mission de Provence pm'mi ce qu'il appelle' IQ..'? - - - - - - - - dans le bréviaire --­ fables contenues .- romain: L'éyê· que de Marseille, Charles-Joseph-Eugène de ~~d, proteste, il est Hai, mais il ne trOUye pour appuyer sa réclamation, comme il reùt désiré, aucun de ses collùgues (2). La yaleur des tl) rlcs ])Cll,C .fondes, n û du ·t" janvicr ·18'J1.. p. '115-'118. IIClllle (~) Cf. billon, .Hon. illéd., t. Il, col. 1063-1068, un cxtr;lit de la Jellrc de C.·J .-E. dc ~1"7.cnod. Ccltc JeUrc dalc'c du 28 f';l'i'icr 186 fut pllbli,'~edans lcs ..Inn. cie lJhil. cll/";I., n û dc rn~i, t. XXXII dc la collcction. Bonnetty la fit pr{'cécler cie ces lignes 'lui mar­ qucnt bien l'esprit dc sa revue - clic contrilJucl':I puissamment il ia réaction ~nli·critiquc - : « P'·ellve.~ rie la mission de ~aillt l La:al'e ci .llal·seille, ~ous reccvons de ~l~r l',~vèque de ~I:lrseille 1 l'écl'it sni"ant que nous publions dans nos Annales avec u!) 1 gr:md empressemcnt, d'abord parcc qu'il reycndi'lue ponr la Pro­ 1 vcnce un de ses plus beaux titres dc r;loi.,c, cclui d';,,'oir en pour fondalcur de son ]::glisc un disclplc de Ji'sus, clc., elc. Nous nous associons, du reste, de tout notre cœur ct dc toules nos sympa­
  • 22. ~1. FAILLON 21 observations de ce prélat est J'ailleurs diminuée par les faits de sa naissance provençale, Je sa 'liaison avec ~l. Faillon ct de l'assUI'ance que M. Faillon lui avait donnée qu'il pourrait bientôt démontrer Phistoricité Jes chères légendes con­ testées. Douze années de recherches complémentaires, après sa premièl'e puLlication, permirent en effet au bon sulpicien Jc proJuire en 18~8 deux énon~es volumes de. 1500 et 161)8 colonnes, sans compter la préface. 1;autcUl' ~cherclwit il"y établir, pre ­ mi~t l'identité de ~Iudeleine, de :1arie de Béthanie ct de la pécheressc dont parle saint Luc; deuxiememclü l'apostolat de~ fondateurs tradition ­ nels de la foi cn Provence. La manière Jont Jl.Failion cxpose tout J'abord soa sentiment fait craindre qu'il ne soit prévenu (1); on n'en Joute plus en le voyant déclarer que les premiers auteurs de l'opinion contraire à l'unité des trois I tbic5, au savant prélat, 'lui défend avec tant dc talent les ti'adi­ J tions venérau/es de son antique E"lise, » P) « Il (le lJèJ'e du mensonge) se servit, pour attaquer la , (d~'otion en'ers sainte ~Iadcleine, d~selt~ _~mi:scie~nce,.E.!:f;~Eljl­ '3: 1 1~j;_c-_eLtjrrléraire qui dcvait aboutir enOn de nos jo!!~_à_la l n~~ation absolue de 10ute.-reli"ion ~e. A la faveur d'une fau!;.s.e érudition; les beaux esprits de la prétendue réforme com­ mencerent par jeter des nuages sur l'identité de sainte Madeleine avec la Péchel'esse ct la sœur de ;"Iarthe, et finirent par relé~r i ~_E:!.I)iLdes faples les plus absurdes la tradition de son apostolat J jU~Jue-là si unh'erscllement respectée. Leur but ultérieur, qu'ils ne Isslmuiaient pas, était de faire retomber la honte de ces pré ­ IJ~ tendues erreurs sur l'Eglise catbolique, quïl leur importait de ( rendre ridicule autant qu'odieuse. » Monuments inédits, préface, p. IV (édition Migne).
  • 23. 22 LA CO:;TflOVEnSE DE L' ArOSTOLlCITI~ DES I~GLlSES femmes se sont tl'ouves parmi les protestants ou les catholi(FICS suspects de leU!' llé]'(~sie. Il tait que des écrinlins très orthoJoxes l'ont soutenue, a ln mèllle époque et depuis, en pOllvnnt invoquer l'au­ iOl'ité Je plusieurs Pères de l'Église. Surtout il s'abstient de laisser voir, malgré ses intéressants details sur le tr;I'ail litUl'gique, que si l'identifi­ cation a triomphé, c'est que les textes de saint Grégoire le Grand (lui l'aflirmeot ont été admis dans les bréviaires, « Le sentiment qui soutient l'unité des ~laries, dit dom Calmct, est presque le seul qui ait dé re~'u dans l'Eglise d'occident depuis le VIle siècle: c'est-a-dire depuis saint Grégoire le Grand. La possession dont on se fait honneur aurait été souvent troublée, si l'on eùt étudié la matière plus il fond et unc moins de pré­ ventions (1). )) Le savant bénédictin n'indique point, lui non plus, comme une source de l'établis­ sement de cette créance, l'autorité liturgique du hréviaire romain et des bréviaires gallicans usant du texte de saint Grégoire. Il n'y a pourtant pas il. s'y tromper, et Richard Simon l'avait remarqué de sa manière piquante. « En 1535, raconte-t-il, les docteurs de la faculté Je Paris censurèrent une proposition du bréviaire du cardinal Quignon, (1) Dom Calmet (Dis~el'la(ion SUl' les /)'ois Jfal'ies) conclut ainsi: « Ce n'cst pas tant le nombre des sufTl'a~es que j'on doit complrr ici que la forcc des raisons; c'est dans rtl"angile qu'il faut chercher la solution dc cette difficulté, üdl nous parait que les textes des évangélistes sont bien plus favorables à l'opinion qui en admet ùeux ou trois, qu'" celle qui les confond en une .... »
  • 24. ~1. FAILLa;'; 23 parce qu'il y disait que le sentiment de ceux qui distinguaient trois femmes était plus probable que celui qui n'en melUlit qu'une ..... Ces docteurs faisaient passel' pour une décision de l'Église cc (lU 'ils lisaient dans lcur bréviaire ..... Une auto­ rité tirée du bréviaire ct même de ce qui sc prati· que plus communément dans nos églises, ne fait pas une décision. C'est un principe que llaldonat a établi judicieusement ..... qu'il faut prendre garde que l'Église a ses opinions aussi bien que les particuliers, et (lue tout ce qu'elle croit, elle ne le croit pas toujours comme étant de foi (1). » Le line de :I.(fai~ reçut de ln presse catho­ lique"'les louanges qu elle aime il décerner aux membres des communautés régulières et puis­ santes. Les critiques competents s'y associerent avec !'éserve en attendant un examen soigneux des deux énormes volumes. S'il ne sc présentait personne d'assez courageux pour l'entreprendre, l'ouvrage pouvait rester suspect. Peut-être même sombrait-il dans l'insuccès, si son apparition n'eù t été précédée de la formation d'une savun te J école capable, à elle seule, de remettre victol'ieu­ seme nt su.r.-pied-.la. thèse .de l'.upostolicité des É~lises de France. ­ ('1) Richard Simon, Lc/.ll'cs choisies, J, p. 2ï4. Cr. ibid., IV, -;> p. 5"1. - Les adversaires de ce r:dsonnement remarqueront que ;l-Ialdonat le faisait a propos de rrmmaculëe-Conceplion. SlIr la posJ!lôiî de ce célèbre jésuite par l'apport il ce dogme, cf. PI'at, S. J.. Maldonat et l'Unit'e)'sité de Pa)'is al~ XVII' siècle, p. 351-304.
  • 25. Oh' ....... ... '-_ _ •
  • 26. f j . '; . '~ . "r ...... _. 1 '1 CILPITIŒ II ! 1 . ! ,1 (1S37-1S~9) L'(:CUU: nr·: SOLES~IES. - 1.. TIII::OLOl;n: E: 1IIS'I"Olll E . { . I.XDIISTES ET ~II:DIISTES. . Lc rcstaUl'ateur de l'ordrc bénédictin en fr:lIIcc, III d~l~~Guéranger, a dit dans sa vicillcssc : « Si je Il! valais la pcinc d'ètrc résumé, mn vic n'a été autrc '1 chosc qu'unc réaction contre ln tendance jansé ­ Il ) l nicnnc. » On ne pcut s'exprimcr plus cxactement sürSOi-m(~mc. Ccpcndant, d'après un autrc point de YUC, on pourrai t encore a ppe1CI' l'abbé de Soles­ mes le doctcur de la liturgie romaine, et ce titre lui parait, dès l'abord, assez incontestable pour qu'il ne soit plus nécessaire d'insister. Liturgiste et anti-jansénistc, il le fut au début de sa carrière ' quand, ùgé de vingt-cinq ans, il écrivait dans le li Mémorial Catholique quatrc articles où il établis­ i sait pour la liturgie la néccssité de préscnter, comme caractères distinctifs, l'antiqu~té, l'uniyer­ salité, l'autorité, l'onction. Tous ce~ qui ~ent corrigé la liturgie du moyen âge, tous ceux qui en avaient critiqué les légendes, comm;t;us ~eux qui~'éta-ient mêlés dcs 2
  • 27. ~_ Il? 'Il -"=-f ~~~ r::~ -----.--. --­ 26 LA CONTTIOŒnSE DE L'APOSTOLIClTi, DES J~GLJSES ~ c~rove_l'ses de la grÙce dans le sens a~~s!iui~n')1 J'3> devinrent ses ennemis personnels. Il chercha iJ les convaincre d'erreur sllr les terrains m0mes qui semblent étrangers il la liturgie ct au jansénisme. .-.ussi ne négligea-t-il aucune occasion de contre ­ ' dire ct de désavouer Tillemont, Fleul'v, Ellies ( '~ , Dupiu, I~~~noy. Ë_9-illet. Jl-~ta sa~-~cesse de professer des principes qu'il semble croire OppOSI:lS aux leurs. Dès 1834, il (~criYait : /1 « Le génie des Baillet cl des Lrrnno.· domine encore, nOlis ne dirons pas Irr ~cielll'c, mais les habitlldes relig-ieu­ ses. Le 1re III iCI' sentimcnt qt!-ü fajJ. Ilailre chez un~r:llld J nomhre le récit du Illii'arle l'st a (() lance; e Hal crr lali­ quc, au contraire. ~e sent toull!'a1>()['(! iiiclinéÙ croire. l'our Inl, la critique, taule nécessaire Clu'cllc c,1, est/a /01 Od;C1W'; pOlir les autres, ln loi odiclIsl' c'estl'o!Jligalion ,l'aùmettre "le prodige. Nous ledisons ùonc franchement, nous nous l'an· 11 geons ouverlement du cûté ùes premiers (1). ) Dom Guéranger '"ppliqua ces tendallc(~s ù la queslion des origines des églises. Elle était il l'étude dans le petit monastère, puisqu'on y reeueil- Iait les mat!~riaux d'une histoire locale qui devait l être intitulée: AI/I/ales ecclésiastiques du dio­ cèse du lIfal/s, L'ounage fut publié bien plus tard, sous un autre titre, par dom Piolin, qui utilisa les l'echerehes de ses devanciers et entra dans le sys­ tème de l'importante dissertation qu'ils avaient esquiSSée sur l'époque de l'établissement du chris ­ tianisme dans le l'bine. Les cri0queSdu XYIIl e (1) Œuvres complèl~s du H. A .-J1. de Liguori, page xxxnll.
  • 28. L'tCOLE DE SOLES)!ES 27 siècle se trouvaient malmenés dans ce travail, à tel point que dom Guéranger voulut le laisser mûrir et prit le temps d'en préparer la publication. On fit la manifestation de ses principes directifs dans Ull ounag? similaire, publié en 1837, sur les ( Ol'igillcs dc l'Eglisc Romaillc. On y avouait la rùaction contre les savants des deux derniers siè­ cles, mais sans oser la justifier: « :'ious 1I'ons pClIl-êtrc fllil asscz pOlir nolrC conYiclion. 'lais nonscxpliqllcrdcyanllc pnillic sm dcs qncslions anssi grosscs dc qncrcllcs nons cùlsClllillé par lrop prvsomplncnx. l'Cllt-~lre lin jonr l'o,crons-nolls. lorsqlle nons cn allrons acqllis Ic droil. JII~qne-Ul !lons dirons scnlcmcnl. cn LOlllc ~implici[v. CjIlC lorsqllc, pal' le passé, ccrlains écrivains cillholiCjul's paraissaicnL si forl. préoccnp{'5 dc la crainte de croirc [l'Op, ils s'cxpusaicnl ail dangcr hien autrcmcnt séricux dc nc "as croirc as,cz. f.c justc tit de la roi. : c'csl nnc parolc dc Dicn dans Ics Liï'es Sainls (1). )) Pourquoi donc un croyant, celui crui a la vraie foi, chercherait-il très loin les preuves d'un système historique crui peut alléguer en sa faveur la parole des saints Livres et l'autorité de la sainte liturgie? ~Iieux vaut affirmer sans perdre le temps il discu­ ter. Aussi, en 184.1, en dédiant le tome premier de son Annéc lit li l'gigllc, il l'aryJlcyêqup de Paris, lIsr Affre, l'abbé de Solesmes l'appelait le plus natu­ rellement du monde le successeur de saint De!2Ys J « l.'1.réopagi te )). ­ (1) Les O"igilles de rJ~'glise ROn/aine, par la commnnaulé de Solesmes. Paris. Deuécourl (Imprimé cn 1836 el parlant celle dale 011 titre, ce 'olnme ne parut 'lu'au pl'intp.mps de l'année suivante, comme le dit dom Piolin dans D. P,-L.-P. Guéranflel', p. Vl).
  • 29. 1-1 1 , 1 ~1 ; 28 LA COl'TROYERSE DE L'APOSTOLICITIt DES ÉGLISES ': 1 i i i Dans une publication suivante, les Institutions :1 l liturgiques, en indiquant le bréviaire parisien Il 1 de Harlay, le pere abbé exprimait encore plus clai­ ( .!, " rement un système historique opposé à celui i qu'avaient élaboré les patients travaux des éruç!its. " i 1 C( Les traditions catholiques les plus vénérables. dit-il, ~ fU~n[ ~es. l'our commcncer par l'Eglise mème de 'il, , tir] l PariS, léSCOrrecUfurs du bréviaire la desMrrrèrent de sa' 1 viëTI1e gloire d'ètre fille doC saint D.sgrs l'Aréopagite; ils J pOl"lerenl leur main audacieuse sllrI'efameux prodige èjûi 1/'3 suint la décollatIOn du saint fondateur de lellr propre ) Église. Ils distinguèrent sainte lIarie-~ladeleine de ~Iarie. i')l II sœur de Marthe: ils ôtèrent il cette dernière la qualité de vierge ct il saint Lazare celle d'éYèque )) (1). (, C'était ainsi qu'il fallait parler pour conquérir le l' ,l I } succès. La congrégation bénédictine de Solesmes était bien du temps et du milieu décrits par Charles t Louandre. Au lieu de résister à l'entraînement j légendaire, elle se plaçait à la tête du mouvement. Ceux qui étaient désireux de parvenir, de se mettre 11 en lumière, d'afficher une' savante orthodoxie fai­ saient écho. Un jeune prêtre de talent, l'abbé Dar­ boy; se distingua pnrmi eux. Il anit, lui aussi, , 1',, .. I une- malheureuse -thèse fi r. éhabili ter, celle de l'au­ thenticité d_es œuvres deJ'Aréop!$ite, ct il essaya de deconSlderer ses ndyersaires SUl' le terrain dog­ matique. Racontant les malheurs de l'histoire, si i / longtemps et si odieusement défig~.!:ée, il disait: { f.-'r /l (1 L~ontd~buté; c'est ane le leyier d~ men­ H (1) 1115t. lit., 18'>-1, t,lI, p, 4-2,2- t!dil. 1 Iii
  • 30. LA THÉOLOGIE Di IIlSTOIlE 2() songe qu'ils ont ébranlé la moitié de l'Europe ct, aujour· d'hui même, ils ne sont pas encore il boul d'impostures. Les L ~~é~ sont ,CI1US ensuite; secte chère il ceux qui aIment l'ostentation cie la verlu, elle n;~il de la fourberie. ct, pour 'ine, clic n'l'ni pa~ assez du génie de Pascal, il lui fallut un calomnieux pamphle!. Les llIag-isl1'ats de Louis ~ ~. XIV ct de Louis XY continuant les conseillers de Philippe le Bel, elles philosophes du XYlU' siècle continuant tout ce qui a'ait été mau'ais a'ant eux, iultt~rent conlre ies'ëiroits de la hjér.ill'chie, con Ire les dognies de la foi al' la du' li- cTŒ: nlenlir. c'élal ellr ((''Ise. 'n ln certains gallicans, cc n'est pas moi qui !cnr choisis celle compagnir, certains gal- ,'-'-1 p licans rt-digèrent l'histoire ct firenl (les recherches critiques <> rl'Wrès un s"sLi'nIQ préconçu, cl a'cc le parti pris que ( Icnrs ali versai l'es an r.1ien Ît;:;"1't. ct l'on sa i1 quelles (-normes fi (' rt immcnses fanss('ll'S ces prl'occupalions accumulèrent rr r '0 SOUS la plumc ri 1'('1'1"<11115 eccll,slasitques...... TouL n'esrpas (IiL sur les asserLIQns passionnees ct gra~ment part iales des ~'lenr}:, des Baillet. rl(.'s~fj Ilemon l ct .lïésL~OY; ?n ~crai 1 r~, ctonne lie la longue liste des causes Indlgnemenl Jug-ees cl ~-, ( des proci's :'1 l'é,jser, que la justice de l'a'rnir appréciera J mieux sans rlollte Il (1).--- . --- Comment, au soir Je sa vie, l'auteur de ces 1 ri ~ arguments extra-scientifiques '1es aurait-il jugés f' fT' quand, archevêque de Paris, il se trouvait lui- même rangé parmi ces gallicans qu'il avait déclarés r en si mauvaise compagnie? ~ d~, -- La positio.n traditionniste devenait insensible- . D arbo)' O~'lIv"es de saillt Denys l'A"eopagilc (181-5), Ïlll.!:2.- . 1. - Il est il remarquer que J'abbé Darboy ne s~P'!:o- nonce Eas entre les deux opinions qui identifient ou diSTlnguenl / _: - +> '7t C'...s ; !' I.'ït.réopagitc et le premier é'èque de Paris. « Deventl plus lard :i.!!C-) 11" cesseur de saint Denys sur le sjêie de Paris, il s~J:.!0$~.~i- V' ::r "e~nf il l'0rinion qui donne trois siècles de plus. d'existenc2,. il cetle illustre Eglise, en reculant l'époque de sa fondation Ju~u'au,x t~p~_ ~Q9slQli'lu!s. » Foulon, Histoi/'c de la vie et des œlW"CS de Mgr Darboy, p, 60. ....... '" y 'LWv-~~ r-C-" 0..... 2. k T"U7-~' ~r- .~
  • 31. 30 LA CONTROVERSE DE L'APOSTOLî.ITÉ DES I~GL!SES ment moins nouvelle et préparait une évolution, Aussitùt que parut la seconde défense des légendes provençales, om Guérann'e l'ap rouva ublique­ ment, « Le be ouvrage de:1. 'abbé Faillon) dit- f il, SUI' sainté :Iarie~:Iaclelcine,·est un grand l 1 exemple et un puissant encoul'a~ment pour les amis de la gioire ùes saints, et nous ne craign-;ns pas de dire qu'il y a urgence pour la science catho­ 1 lique de diriO'er ùe plus en plus ses efforts de ce 'J côté» (1)~ Pi.!!1i) le futur cardinal, écrivit dans le même sens un long article hi1JliQgra~ue que publia Lc COl'rcspondant (2). C'est ainsi qu'une affaire Je critiquc, composée J'éléments multiples et complexes, se trouvait O)'-!?om Guéranièl) Iiistoi,'e de sainte Cécile,l8!!!J (édilion princeps), p, XXIll. lJans cet ouvrage (p. 3Î5), Till~!t est appelé « l'un des plus savanls et des plus dangereux adeptes de 1'01'1­ l Ropl )J; son (CuITe l'es ire « un ml' ris su erue et s 'sl('maliCjue l pour les monuments les lus chers à lu piété calho igue, )l ün histo­ rien e nuance très conservatrice, mais sans passion, s'exprime d'une aulre mani0re : « Tillemont, si prudent, si sagace, si 9 éloigné de tout excès et dont l'admirable sincérité n'a d'égale que son immense ('rudition )l. (Allard, l1istoi)'e des pel'sécutions, introd., p. '1). (2) No du '0 octobre '18Ml, 1. XXV, pp. GO-64. Voici comment dom Pilra s'eIpriffië-surJePSeudo Raban-~Iaur : « Ces actes porlent bien le cachet de lenr époque ct le caractère particulier et distinctif des écrits de l'illustre h'ëque de Mayence, la sincérité; il Y révèle sa sincérité, une science peu commune, etce qui est plus fr.ppant encore, une grande habiletê â exposer quelques lignes évangéli­ ques, sans sortir du texte s;)cré, sans rien perdre de la tradition, etc., etc. )J. Ailleurs dom Pitra souhaitait que les anges du mont Sinaï fissent arriver les acÎfslle sainte Catherine à quelques mains aussi pieuses el ausSi savantes que celles qui ont réhabilité les J traditions provençales. (Etu.des sw' la Collection des actes des saints, p. LXXXIIJ),
  • 32. L'ÉCOLE DE SOLES1E5 31 englobée dans le bloc d'une réaction entraînée il. la résoudre d'enthousiasme et sans distinctions, au détriment peut-être de la cause elle-même. Pour savoir à quel point ce parti deyait réussir et com­ bien ln question elle-même deyait faire corps ayec les autres reyendications, il sufTit de rappeler un éloquent panégyri ue rononcé, en 1887, par l'éyèque d'Anger, :I~Fre ~ « ,Je {l'ouve, disnl·il, dnns cc demi-siècle écoulé de grande,; lulles suivies de griwdes victoires. Oui, l'hérl'sic jansénisle détruite jusque dans ses ,'ncines, le gallicar:!.i~c ( v,liIïc'u' sans retour, J'infaillibilité doctrinale du~"ouycrain pontife .cJlosorlDnis hors de tout conteste, l'unité de la prière pnblique universellement rélablie comme le signe éclalnnl de l'unilé de la foi, la scimce ct l'irllâi/ion rarnenl'es aux Taies somces ct a!!i'anchies de (a (/1" ]Jljj/l,qis. la ?lo/ion de {'ordre sl/rlla/urel /Il iCI/:r comprise' en elle-mème cL. dans son a]llilica/iem à l'hi,,/oire comme il ln direction de la vic humaine, l'ordre monnstiqne relevé de ses ruines ct l'l'pre· nant sa place dans 'I~glise de France, "l,ili!, cerles, de lI1ag-nifiques résullats qni font de cc conrt espace de lemps une l'pOqUC ménlOrahle entre Ioules .... 01', qunlld je cherche dnns cc mouvement de renaissance catholique cn France les hommes ct les inslitulions qui lui ont imprimé la direc­ tion la plus ferme ct Sl'll'e, je n'hésite pas il placer au premier rang dom Guéranger ct J'abbaye de SQlcs­ mes (1), 1) Des théologiens, ne peuvent aspirer il. un plus ,r magnifique • . c'est presque l'auréole des doc­ éloge :' teurs de l'Eglise," objet de l'admiration et de la (1) Les Fê/es jl/bilaires de l'abbaye de Saint-PielTC de Soles­ mes, 9. -10 ct H juil/ct 1887. Gr, in·8 de 58 p., 1887, Imprimerie Sainl-Pierre de Solesmes,
  • 33. :>'2 LA r.ONTIOY EnSI' DE L'. rOSTOLIC.IT~: nES ItGLISF:S pieuse Qmbiti~n' du grand abbé. Et cette couronne de titres d'honneur est d'autant plus glorieuse qu'elle corresponJ parfaitement il son programme, . formulé peu il peu et de plus en plus netli'mellt de 183 / il 18!19. ~Iais la position que son illustre 1 autelil' y prenait était celle du tbëologienJevant 1ui la thèse apostoliciste ~ traditionniste sc pré­ sente en effet avec deux arguments, ou deux prèju ­ gés, très forts: elle est plus conforme il la piètc), elle est appuyëe par la lit1ll'gie. Pour les catbolillues, au moins comme on trempe orJinairement leur foi ct lem tempérament, cette opinion est plus pieuse. Si on enseigne que la P(!che­ l'esse, ~Ial'le-~IaJdeine ct ~Iarie de Béthanie sont probablement trois personnes dif1'{'rentes, mais 1u'à conp sùr, il faut en distingller deux; que tout ce que l'on sait sur elles, outre le récit énngé ­ li1ue, est la vénération dont jouissait le tombeau de JIadeleine à ]~phèse : on repousse durement et sèchement la personnification d'une grande repentie languissante J'amour ct cl'expiation dans une grotte sauvage, pendant 1ue sn. sœur, toujours active, prècbe l'é"<I1gile sur un Jes cbemins de la Gaule et que leut' frère Lazare, le ressuscité, crée la com ­ munauté chrétienne de la cité Pbocéenne. Préten­ dre quc telle province reçut la prédication de cc Joseph d'Arimathie qui donna son sépulcre au Sauycur, Je la Véroniqne qui essuya sa divine face, ou de Martial, un témoin de sa résurrection et de son ascension, est plus beau et plus touchant que
  • 34. LA THÉOLOGIE E:'i: HISTOmE 33 à de reporter cette prédication un évêque ambutant " dont on ne sait que le nom, sans même avoir la possibilité de le dater. Et si ces origines pleines de charme et de gloire ont été adoptées par la foi de nos ancêtres, pourquoi se laisser déposséder de JI ces traditions? El1~_~~~_« reçu lasnnction_Q~s représentants de l'église, archenques et é'êques, lesquels, apparemment ont dù sm~rr ce qu'ils fai­ saient en se portant garants du culte public: on 1 peut bien supposer, jusqu'à preuve contraire, (pIe ~ les critiques ù'aujoUl'd'hui n'en savent pas ùavan­ t.age, et même moins encore ) (1). , Bien que toutes les préten tions des apos tolicis Les .j ne soient pas sanctionnées par le Lréviaire romain, celui-ci en garantit un Lon -nombre et des princi­ J pales. L'aéropa~iLisme de sainL Denys, la mission de sainte Marthe, n;taienL·ce pas des cro)'anccs ( autrefois) acceptées de tout l'Occident, cl s'il n'y 'a cu qu'un Îéger nuage élevé par les entrepreneurs des bréviaires gallicans du x'"!U c siècle, la condam­ nation du procédé et des tendances de leurs livres n'est-elle pas une nouvelle garantie? Un légendaire ajoute: « Quelqnes membres de l'école historique soutiennent que le christianisme avait à peine été prêché dans les différentes parties des Gaules avant l'érection des évêchés, placée par eux au m' siècle; que le centre des Gaules ne Cu t pas entamé avant le m', réservant pour le IV', le v', ct même le YI', la (Ip'emprunte ce raisonnement, souren! fait, i(~!gr Dellet. Les Orillines des l:i1lises, DOU'. édit., 1898, page 250.
  • 35. 34 LA CO:TROVERSE DE L'APOSTOLICITb; DES ÉGLISES prédication dans les Belgiques, l'Armorique et la Novcmpo­ pulanic. Ils concéderaicnt sans doute quo lcs nombrcux missionnaircs du 111' ct dl IV' siècle ont été prl'cé(1L's sur difTércnt" points par qlelqucs l'arcs apôlrcs dont lc passagc rapi(lc laissait il pcinc dc h!gèrcs traccs. '~ « Ainsi poséc, je ne crains pas de le dire, la thèscrlc l'écolc f'l historiqlc cst alssi contrairo il la scicn C_C_(ll 'il l:t.r!.~'ll;. car ) ('Ilc contrcdit ln enscmble rlc tcxlcs, rlc documcnts ct do IralliLlOns. cicvallt ICS-Cjucls doit s'lIlchncr (ouf 'l'al sll1:lIlt; dc plls, ello supposc dans saint Pici:ré,ëTaï1s sainlî'!ïüïct ~ dans tous les hon111lrs apostoliqucs unc apatbic qlC l'on ne saura,it acccP,tcr Il1ll1IC dans les prC/ll,ierS pro pa g atcurs,d'llJ1ll doctrine pmcmcnt hllllaine. La e.ro'j(lcnce ,Cllc-m.Q!lle scr!li.t cn ~alse, clic qui, pcndant si longtomps, aurnit l'C'fllSé il de grandes nnlions la connaissance de l'uniquc moycn de s.dul. « 1) que l'on ne dise pas: il cxistc encore aujomd'hui des peuplcs alxquols la bonne nouvclle n'n jamaiS' (:[é annoncée; cal' il scrail bien dimcile de démentir cclui (pli al1irmcrait positi'emcnt le contrairc cl souticndrait que loutes les contrécs ùe la tcrre ont rcçu, ct presque toutes" iL plusicurs rcpriscs, lc bicnfait de la prédicnlion é'ang-6­ lirIue ») (1). Qu'une telle position de thèse, avec de sembla ­ hIes arguments, soit fatalement suspecte aux ratio ­ nalistes, on le co~prend aisément.::;: Ils écarte,nt (l)filOmbi0S, J., D. relig .. 1877 (l, II), p, 1):)6-87, - Il e~t pir]1mnt pourcl'"luer Je progrès de la critique de r;1,pprochel' cc tc,~le d'Ilnear;;lIrncnl"lion d'I1u;;ues de Saint-ïclor : « Si ql/i,~ all/em pc/'tilla:c e~~c cclii ct atlflllc fllljl/slIloc!i alilJl/os, ill ignnti,~ ,'cgionilms et rcmoUs taral'tnn scriibl/s c/cgcl'e contcndat, ql/i, rOl'tc mandatHm divinllnl dc lJrl'cipicndo baptismatissacramellto llon accepc)'i1l1, ego rclncminem lalem esse, t'cl si. (orte 1IIi'1l/i,~ cs/" si ej/ls cllipa non obstitisset, al/di/'e ct scil'Il l)O/llissc ac de/missc, sille clmctatione arfil'lilO, ma,rimc Clon ScritJtw'a cvi­ dcntc)' clamct : « ln omncm tel'l'am c:ririt smws conon; cl il' fincs ol'bis /el'rac l'Cl'ba conon. Il lIugues de Saint-ïclOl', Dc sacramcnlis, lib. Il, p, 6, c. '.
  • 36. 'l­ )[AXnIlSTES i);) dédaigneusement ln révision du procès des légen­ des.' Certains catholiques la traiteront sans plus d'égard, et s'ils louent l'érudition de<:SfJ§njon) 1 ils se hùteront de r~ppeler so.~ entho~sia~~~. pe~'­ J petuel pour ~ les Peres, qu il a celebres avec les accents de la plus tendre piété, mais sans rien indiquer de cet esprit « rassis )) ou peilt-ôtre desséché avec lequel on se l' .présen te ordinaire­ ment le savant. Quand onl- GUér~nO'er professe son inclination il croire beaucoup, on évoque le sOll'enir de son i~llr6pide glorification dil(Iaiie d'&ré<1!J ci ce qui fut appelé un besoin de créer Hne sorte d't':"angile supplémentaire, tiré de la con­ cord a nce de celte franciscaine espagnole et d'une autre « visionnaire) allemande,@îcIjMJ~e­ ~0~a lutte sc porte SUI' la gt"ande difliculté qui ait les alternatives de l'intelligence humaine: tout croire, ne rien croire, croire aycc poids et mesure. Les « minimistes ) tiennent un langage sévère et duquel, pour ne pas y revenir plus tard au milieu de l'exposé historique de la controverse elle-même il vaut mieux reproduire maintenant quelques con­ sidérants. Pour être selon la science, la prudence et la charité, le catholique doit se préoccuper de ce que les incrédules peuvent croire ou penser. « Il n'est pas chrétien et il méconnaît tout ensemble le prix de la foi et la valeur des âmes, s'il n'est pas atten­ tifà écarter, autant qu'il est en lui, tout ce qui sus­ cite des préventions contre la sainte loi de Jésus­
  • 37. ,-----­ 36 LA CO!TnOVEnS8 DE L'APOSTOLICITÉ DES ÉGLISES ," Christ et contre son Église (1). )) Il a tort quand il ~I défend comm~pie_uses et autorisées des légendes pué!'iles et controllvées, en face de médiévistes et,. <::- d'lJisto;1eM de pr~fessior{qui saisissent ,l'énormes r o fautes de cl'itiquc, de lamentables ,confusions, SUI' des terrains qu'ils connaissentJ2.ien.' Des laïques sc ( 1 trouvent ainsi fatalement amenés à craindre que ces intrépides apologistes ne commettent des l'qui­ voques Lien autrement graves SUl' la BiLle ct les sacrements, dont eux':' sans études spéciales," ne peuvent juger. « D'aillems, si vous avez la témé ­ rité de mettre en principe qu'il faut npprounr et propager tout cc qui peut soutenir et animer la fer­ Yeur de bons chrétiens, entendez donc vos détrac­ teurs, qui de là prennent texte pour vous reprocher d'exploiter la simplicité et la crédulité des peuples. Et, après tout, si vous n'ètes pas dans la vérité, ils ont le droit de vous l'ailler et de médire de vous, plus que vous n'avez celui de Lruver leurs sarcasmes et leur détraction. Souvenez-vous donc que, hors de la vérité, il n'y a point d'édification solide, et que toute dévotion qui n'amait pa~~érité pOJH:•.bilse serait une dévotion fausse et peu digne d'un chré ­ tien; car Jésus-Christ lui-même ne serait ni la 1 voie, ni la vie, s'il n'était pas lu (Jérité » (2). Ett 1 quand vous vous appuyez sur de prétendus argu- 1 ments liturgiques, sachez que, II dans l'espèce, la ' liturgie ne diffère pas de l'histoire. Les légendes ('1) Henri Bernier, Le Doute légitime, p. 98. (2) Ibid.
  • 38. )l:DlSTES 37 ùes bréviaires ne sont pas alltérielll'es aux p~ion­ nuires; le plus som'ent elles ùérivent ùe ces ùer­ niers. :>C'est ùonc s'abusel' ëtI'angemcnt:' qne ùe 1 lJ} table~ SUI' les traditions ~itul·Bi9.~.~s; celles-ci J valel}t tout juste autant que les ùocuments 1Ji~i­ , q~s~dont elles sont tributaires (1). » (1) SUI' celle dcrnièl'C cLjeclion, cf. Dellet, Les ()"igilles des ,( tgli~e~, nOll', "dit., HmS, p. lU. t, i l ) i 1. 1 1 f ::=:. 1 { f ., iJ
  • 39.
  • 40. CHAPITRE III (1850·1857). PllOGllÈS OF. LA 1l1::ACTlO:'i A:'TICllITlQUE. - DO~1 PIOLI:'i ET .'. L'lf-istoire de 1'j~!llise du, .Jans. - L'AIIBI~ AnnEI.LOT ET LA LlTUIIGIE DE LI~IOGES. - L'AIIGU~IE:'T LITUIWIQUE 11111:; DU T~;~lOIG:'AGE sun LE Il.l'l'bIE DE CO:'iST.;'TI:'i. L'approbation donnée pal' dom Guéranger au livre de 11. Faillon entraîna l'adhésion de ses amis ct fit entrer l'afl'ail'e dans une phase 1I0uvelle.' A, c~te é~ue: les catholiques fl'ançais pensaiept par groupes. Ils étaient divisés en un gr,!n~_.!!QE1- bre- de'-partis qui s'appelaient respectÏ'ement : gallicans ct ultramontains, liturgistes autonomes ( ct romains, rigol'istes ct probabilistes, sc mi­ rationalistes et traditionalistes. Des affinités secrètes faisaient· qu'ordinairement le membre d'une faction, par là-même qu'elle tenait pour telle doctrine, savait pertinemment à quoi s'en tenir sur toutes les autres. Désormais il y aura une nou­ velle division, portant sur les matières d'érudi ­ tion et formant l'école historique et l'école légendail·e. Chacune vel'I'a prendre p'art à la dis ­ pute--;;:;-qualité d'auxiliaires et d'adversaires les ..... l.
  • 41. 40 LA CONTROVERSE DE L'APOSTOLlCITÉ DES ÉGLISES autres partis (1). La presse quotidienne et hebdo­ madaire s'en mêlel'U. La Correspondance de Rome, parfaitement incompétente, déclal'e l'OU-] ( nage de ~ le plus savant qui ait paru depuis deux siècles en matière de cI'itique et d'his ­ toire ecclésiastique. L'Unive!'s en a déjà a~té la thèse comme une vérité théologique. Les livres J se-pron"oneem-el1~nsëcfiîence . Rohrbacher, dans la première édition de son ,-)'1 Histoi,rc de l'ÉglL:~e,~n'~Yait rien ~i(: de l'~po:tolat de sUinte ~IadeleJne III cl une miSSIOn d éveques envoyés par saint PielTe et saint Clément. Il rap ­ po:'Lait le martyre de saint D~s et de saint Satul'llin il la persécution de Varérien (2), ce qui « insultait les traditions catholiques les plus véné­ raLles» comme celle (Je l'aréopagitisme. Dans la seconde edillOn, pal'ue en 1850, le bouillant ulll'a ­ monTalll est asse~ sÙr des thèse~ }_I:9:~itionni0es ll-()ur en tirer une apolog'ie des livres liturgiques JI d~e et une aceusation~E!~s ._~~_ntre.. le (1) ( Toutes les questions s'enchaînent par un lien plus ou moins apparent, mais réel. Aussi un ébranlement opéré dans·quchlu'une des branches de la science, la secousse ne tarde pas à se faire resso!­ tir dans les autres rameaux, etc. » (Le P, ~lontrouzicr, S. J., sur l'Aposto/i.dté des É.'glises de Fl'ance, Revue des Sciences ecclés., t. l, 3- série, p. 45), (2) Rohrbacher, His/oil'e, t. V, livre XXIX, p. /190'.-Eremière édition, 18i3, Voici comment dom Guéranger lui-mème Jugeait Cërte œuvre: «J'avoue ingénument que M. Rohrbacher n'a jamais l été à mes yeux une autorité sérieuse en fait de science historique, et qu'il est plus d'une page dans son immense récit sur laquelle il serait à propos d'élever quelque réclamation; ce qui soit dit a,'ec tous les égards qui sont dus au pieux et laborieux écrivain, » Essai su,' le Natumlisme con/empot'aill, p. 244.
  • 42. ";"'." PROGRÈS DE LA RÉACTIOl': ~~J sièele)Les résultats de la critique avaient été ' XVIIe admi-s, dit-il, «( parce que tel était l'avis de~u-' Il'] ~ et de ses pareils, qui marchaient plus ou moms . SUI' les traces .e~ et ~». -' Le baron enrion fit, un peu plus tard, dans son Hist~- gel1erale de l'Église, la même évolu ­ tion ue Rohrbacher (1). dO'' ;Iisli abbé mitré de Sainte-:Iarie de Deg, en Hongrie, adopta de confiance (1851) les résul­ 1 tats du travail de Paillon. Comme il ne vit en Palestine aucune tradition ou aucun monument s'opposant au voyage de sainte :'ladeleine en Pro­ vence, il écrivit entre al1tres beUes choses dans ( son célèbre récit de voyage: « Les traditions ct l les monuments qu'on trouve en Palestine sont tous favorables à cette opinion (2). » (1) L'extension des idées Îc'g-enclaires se fait sentir:i celle (:p0'lut' de diH'rs côtés. Il J' ent, par exemple, de 1850 â '185/~ unc conlro­ verse sur la Cl'Ol'allce 3U ciJristianismt' de S(ni'qnc. Pour Je fond de la question, l'oye;: 'uùertin, Sdni''lile el saint l'aul, l:'tl((le 510' les mppo)'/s sllpposl!s-"êii/l'e le 11/ii/osol'fw et l'apùt"c (Pal'is, Didier,lSGD, in-S, v-4--.6 pp.), 1 (2) Les Saillts Liellx, 3- édilion entièrement reVlle et considé­ raùJeméîït~enlée,t, Il, p. 681. Yoici quelques autres citations curieuses: " Raban Maur, 3r~hel'éque de ~13yence, possédait les actes de L3;:are " (p. (76). « Des travaux anssi savants 'Ille consciencieux, fails ces derniêres ~ années. ont établi de 13 manière la plus évidente 1'~!l_I,!Je!!D~té des J anciennes traditions quë'1lê""tém(r.iires écrivains s'é!<lli:~_e.!!'?r~_és de détruire ... Il est cc,·tain qne L3hr'e~~lartheel~bdelelne, ~[ar- eelle, les saintes femmes Salomé ct !llarie, Maximin. Parmenas, ( et plusieurs autres chrétiens, furent jetés dans une barque sans gouvernail, etc. l) (p. 681), - Dans la premiè:re édition, ces pas­ sages se trouvent aux pages -177-179. Le procédé a été relevé par M. d'Ozouville, Lettres du 15 aVI'il 1854, - !llgr Mislin, ancien ... , ·1
  • 43. 'o' 42 LA CONTROVERSE DE L'APOSTOLIClTÉ DES ÉGLISES Les conclusions de :M. Faillon allaient en se vulgarisant comme des données acquises de la science, quand parut en 1851 un livre qui devait jouir d'une grande importance dans la question. Dom Piolin, de l'abbaye de Solesmes, publia le ~ premier volume de son Histoire de l'Église du ~ Mans. L'introduction établissait le système chro­ nologique de l'ouvrage e~ononçaitneltem~,:t p~)'orig'ine apostolique. En rappelant le travail du sulpicien, le bénédictin, au lieu de l'examiner, ne I l fût-ce que dans une note et comme en passant, le déclarait « l'un des plus beaux oUYrages de criti­ , que qui existent dans notré littérature (1). » A la "vérité toute la thèse de dom Piolin. consistant il soutenir que saint Julien a reçu sa mission de saint Pierre ou de saint Cléll1ent, ne repose que sur deux autorités: premièrement la vie de Marie­ ~Iadeleine publiée par M. Faillon, et faussement attribuée il Raban-Maur, secondement les discus· sions du concile de Limoges, en 1031, où, il pro­ pos de l'apostolicité de la mission de saint Martial, on parla aussi de celle du premier évêque du Mans. Malheureusement pour son argumenta­ pr"éccpteur des empereurs Fr~nçois-Joseph ct Maximilien, était grand ami d OUIS "<'uillol. • (1) Intl'oduc Ion (e lstoi,'e de l'Eglise dll .Hans, p. LIV. - La partie importante de l'introduction sc troul'e aux pages xc-ex où l'auleur cherche il proul'er que saint Julien a reçu sa mission de saint Pierre ou de saint Clém<'nt=:"Sur la fin de sa vie, dom Piolin';o n'admellait plus l'authenticité du pseudo-Raban-1Iaur. D'après M. Pau) ~Ieyer (Hist. litt., 1. XXXII, p. 96, note Il. c'est selon toute apparence au XII" siècle qu'il cOD'ient de placer celte compo­ sition.
  • 44. ~ ;+'~';' -' . .. DO)! PIOLlN 43 tion, l'auteur oubliait di prou~; l'authenticité du î~ premier doc:lment justement révoquée en doute; et d'examiner à fond sur quelles autorités le con­ cile allégué établissait ses conclusions (1). Par ailleurs, si l'on fait de sai~t Julien un disci­ ple de Clément, le catalogue épiscopal du Mans se trouve fournir une trop comte liste de prélats pour gagner l'époque de la chronologie certaine. Voulant diminuer la difficulté, dom Piolin dédou­ bla l'évêque Turibe. Tout ce qui dans une légende d'évêque vivant au ye siècle peut s'adapter à la thèse ti'àditionniste sert il créer un Turibe 1"r, missionnaire apostolique. La légende de l'évêque Victmius est encore plus exploitée. Elle sert il former un saint Victurills 1er , évêque pendant soixante-huit ans, un saint Victurius II, évêque pendant vingt-neuf ans, sans préjudice d'un saint Victor antérieur, dont l' « épiscopat fut de beau­ coup d'années (2). » Comme cette multiplication d'évèques ne sulTit pas il rejoindre l'anneau fixé au premier siècle, le lecteur reste dans l'alternative ou d'incriminer l'ignorance des clercs qui n'ont pas su rédiger la liste épiscopale, ou d'admettre une suppression de l'évêché durant des persécu­ '.' J tions qui n'ont pas laissé de martyrs (3). '. (1) Le tranil se trouvc résumé par llof. l'abbé Duchesne, au t. II des Fastcs épiscopaux, pages 1'14-1-16. Voir aussi C. Chevalicr, Lcs Lé-{jcnrles au concile de Limoges. (2) Histoi/'c rlc l'l;'glisc dl( Mans, t. l, p. 81. (3) La cb--!:~()!9.gie_Jl~ l'Eglise du ?tIans a été très suffIsamment 1 0 Mbrouillée au XVII' siècle, par Launoy pour suint Julien, et par .1 ',,1
  • 45. 4,1 LA CONTROVERSE DE L'APOSTOLICITÉ DES ÉGLISES L'énorme ouvrage de M. Faillorten avait plus imposé qu'il n'avait convaincu.' La préfacehi-sto­ rique de dom Piolin, d'une centaine de pages seu­ lement, pour tous ceux qui ne remarquèrent pas qu'elle reposait SUI' deux documents justement suspects, et que l'auteur, par une singulière con­ fiance, oubliait de critiquer, était une démonstra­ tion plus accessible et plus probante. Aussi servit-elle de guide et de modèle aux jeunes prêtres studieux et, comme on disait alors, dans les bonnes idées. Chacun en appliqua la méthode à sa province ecclésiastique. Le plus empressé fut un limousin, ~I. l'abbé .~ qui devait rester le vétéran et le plus in atigable défenseur de l'école légendaire. Il publia, en 1854, une Dissertation sur l'apostolat de saint Martial. Le diocèse de Limoges adoptait à ce moment la liturgie romaine. L'évèque, MgI' Buissas, avait eu soin, dans la préparation du nouveau propre des saints de ce diocèse, de don­ ner à saint ~Iartialle titre d'apôtre; mais, lorsqu'il soumit son travail à l'approbation du Saint-Siège, le secrétaire de la Sacrée-Congrégation des Rites, Mgr Gigli, effaça le titre d'apôtre pour mettre celui d'évêque et substitua au culte qu'on rend aux apô- Mabillon pour saint Turibe. L'histoire du premier é"èque pré­ sente un épisode qui le rend facile il dater: celui du Defensor (Cr. Provillce du Maine, l. VIII, p. 390). Sur ce mag-islral on pelll "oir avec profit une élude écrile en dehors de Ioule préoccupation d'école: Emile Chénon, "Étude histol'ique su,' le Defenso,' cid­ latis. Paris, Larose el Forcel, 1889.
  • 46. LA LITURGIE Db: LDIOGES 45 .. . ...:".~ : l' tl'es le culte inférieur qu'on rend aux con(esseul's­ ponti/ès. En recevant ce propre ainsi modifié, ~Igl' 13uissas s'empressa d'é'crire au SouYerain Pontife: «( L'antique Église de Limoges se trouve dans une position particulière: fondée par saint ~Iartial, l'un des soixante-douze disciples, qui fut envoyé par saint Pierre, elle a toujours honoré son fondateur par le titre et l'office d'apôtre ... je me prosterne donc aux pieds de "otre Sainteté et je la conjure, Jans un moment où je suis si heureux de resserrer les liens qui m'unissent au Saint-Siège par le l'établissement de la liturgie romaine, de ne pas [ causer à mon cœur d'éyèque la peine la plus vive, en dépouillant mon siège d'une de ses plus grandes prérogatives, de ne pas répandre l'amer­ tume dans le cœur de tant de saints prôtres et de ( pieux fidèles qui se réjouissent du retour à l'unité liturgique ». Pie IX renvoya l'afraire à la Sacrée Congré­ gation, tribunal suprême, chargé de porter un ( jugement sur toutes les r[uestions qui concernent la liturgi,e. Un ayocat de la Congrégation, ~Igr Francesco ~Iercurelli, fut chargé par l'évèque de Limoges de proposer l'afTuire aux cardinaux qui la composaient. Le promoteur de la foi (1), dont la fonction équivaut à ce que nous appelons en France le ministère public, soutint l'opinion des adver­ saires du titre et du culte apostoliques . . A l'unanimité, le 8 avril 1854, la Sacrée - '=--~""'''''''''-~ (1) ~Igr Andrea Frattini. 3.
  • 47. ,lB l"A CONTROVERSE DE L'APOSTOLICITÉ DES ÉGLISES Congrégation décida « ue l'Écrlise de Limorres ,J; devaIt être maintenue dans le privilège qu'e le possède, de temps immémorial et en vertu ~ de constitutions apostoliques, de donner le ~itre J~ d'apôtre, et d'en ren 9- r g le culte, à saint ~Iar~i_~l, 1 ~on premier évêque. )) Le 18 mai, Pie IX confirma Cette décision (1). Comme la dissertation qui avait obtenu cette confirmation était l'œuvre de l'abbé Arbellot, celui-ci, très fier de l'approbation d'un tribunal de rites, re c.h.erch a celle::--des savants~ Il fut moins heureux. En~'>l'Acad~mie~cartadu concours des antiquités nationales la Dissertation, dans N9 [ laquelle elle ne vit qu'un sujet de polémique reli­ gieuseCe jugcme~t d~da_ign·eüx ~iscrédii;pasne la nouvelle opinion. L~ question des origines - chrétiennes de la Gaule prit une grande im~~- - If t~e. Elle intéressait d'ailleurs toute- - - . la Fra!!,ce. Si Grégoire de Tours ne parle qqe de sept évêques envoyés par le pontife romain, ceux-ci, d'après leurs légendes respectives, n'étaient pas venus seuls. C'est ainsi que }ulien"'aurait été (1) VOIez la relation officielle de cette a!faire dans: Saaa "ituum congregatione Emo et Rn" domino ca':din.ali MO"ichini relatore, Lemovicen, Confi"mationis elogii et CIIltllS lit apos/vli quo S. Ma,'tialis, primus Lemot:icensiwlt episcnpiis hac/enus gavisus est ab immemorabili tempo,'e ... instante R. P. D. episco}Jo Lemot'icensi. Lemovici, excudebant llarbou fralres, ~IDCCCLV, in-ft·, 91 p.; et Romae, 185~, ex tIPographia Josephi llrancadoro. - Voyez aussi comment ArbeUot raconte l'affaire, Disse,·tation su,' l'apostolat, p. 1"18; et ~nt l'affaire se transforme chez'un légendaire de seconde main7 Charbonnel, Q"igine de l'E:glise de Mende, pp, 50-52, --=-­
  • 48. ., LA LITURGIE DU ~IA;-;S 47 accompagné d'un prêtre. 'I.!!.!:iQe~ et d'un diacre, ravace,J qui lui succédèrent dans le gouvernement de l'église des Cénomans. En plusieurs cas, ses compagnons, .personnages secondaires, auraient quitté leurs maitres pour évangéliser des pays voi· sins, fondés de la sorte il revendiquer aussi pour leur foi des origines apostoliques. Presque tous les diocèses se trouvaient donc conviés à remonter la chronologie de leurs origines au Ile siècle. L'alTaire fut mise il l'ordre du jour dans les congrès archéologiques; elle figura au premier rang dans les discussions su).: la comp-osi~s o~es propres diocésn.ins pour la réforme litur­ gique. Sur ce terrain, la victoire fut aussi prompte que décisive. Elle fut gagnée par les chanoines du ( Mans; Leurs offices propres obtinrent, en 1855, l'approbation romaine avec un bref louangeur beaucoup plus remarqué que la décision en faveur de saint ~Im·tial, et qui, par son interprétation extrême, devait être un désastre pOul' la critique ecclésiastique. Dans cet important document, le c~ Pat1:!Jzi s'exprimait ainsi sur l'opinion de la Sacrée Congrégation des Rites: « Maturo c.ra­ mini subjccit, singlllisque pcrpensis, opus vidit tanta elaboratum in dl/stria , tanta artis criticae ( et rerum liturgicarum peritia concinnatum, ut dignllm censuerit quod unù'.ersim probaretur, pallcis dunta.rat levibusque illdllctis emenda­ tionibus qllas in ipsillS exemplaris adnotatas reperitis. » 1·
  • 49. 'J8 LA COl'TTIOVEIISE DE r:APOSTOUr.lTt DES f:GLlSFS Comme le chapitre du ~Ians s'était appuyé sur l'olï'nge ùe dom Piolin pour la r~daction des leçons, l'auteul' prit sa part des fl',licitntiolls, 11 y vit sn mdhode sanclionn0e par la plus haute autorité, Il n'y a pas en elTet deux véritl~S critiques: l'une liturgique et l'autre liistol'ique, Le parti applaudit assez bruyamment pour cou­ ni.' les protestations de quelques hommes qui dl;clal'<licnt lIn'on n'aYn,it p:1S raison de prendre ponr npprobation d'un travail pmemeut llistorique cc qui d'lit dit it IÎlOnneur d'un travail purement litllrgique. ~I. d'üzouville (;erivi! il dom Piolin : (1 Les mols de celle lellre que vous soulignez : Tallta arti,~ cri/icae et l'en/Ill lilllruicanl111 pcrilia cOllcimwlulIl, parlenl tle science cl de critique e}Lln.. Üi'resJilurgiU).les cl 1 ) ne parlenl p<lS de science ou de crilique en hisloire.- De deux choses J'une: ou bien le 1r<l',lil <ldre>'sé â~lans il Horne ét<lil. puremenl liturgique, <llors la Congrég<llion des Hiles n'<lvafli)<ls d'c'loge ü donner il un lr<lv<lil hislo­ rim!-e qui n'exisl.<lil pas; ou bien cc lranil allaquail-lès deux queslions, Iitur gigue cl historique, alors le silence g<lrdé sur la seconde, en presence des éloges donnés il la premiL-re. esl la meilleure de toutes les preuves qu'en , toules ces questions Home n'enlend régler que la seule queslion liturgique, laissanl ü chacun toule S<l liberlé d'apprécialion de la queslion historique (1). )) Les légendaires ne ,"oulurent ,"oir dans cette ,I argumentation que des subtili~és ~~eant nome J ijet d'unelJonne foi douteuse. Pour eux, les réfOr- ) - ---=------=­ mateurs liturgiques des XVIl C et XYlIl e ' sièclès #'1 (") Supplement aux Lettres au H. P. dom Pialin, p. 265.
  • 50. r:,tc(ll.F. nr,; SOIYSIES ·1 ) étnient condamnl~s, non seulement dnns leurs entreprises ritlÏalistes, mais aussi d<tns leur cri- tirl'lC historique, Leur j h0olog-ie d'ailleurs n'0t<til- elle pas errollée, ct toutes les erreurs ne sc 1 tienn'ent-elles pns ? « :ous honorons la science profonde de Tillemont, (;crinit dom Guàar.ger; nous rcconn<tissons l'érudition vi1ric~e de D<tillet; fI'l fIIfl mais nOJ.!2_n~ac('ertons Pi!2.-p)us leul' critiq~le_q!.1c J'.J nô~ ne voulons suiï'c leur théologie (l), )) Celte citation caractl~l'istiqlle est til'(~e d'un ouvrage d'édification:dans lequel on pellt voil' un spécimen des publications légendaires il p<tl,tir de 1855. Comme s'ils :lY<tient en leuI' fan'ur IInc définition dogrn<ttiquc inf<tillible, ils ne dOlllent l plus de l<t véritr'~ de leur systéme chrollologique, ct l'appliquent simplement. il leurs travaux s~ns jamais i.ndiC{ucr,C{II'il est s,'ujet ù cor~trovel.'se,; C.'est ./0 ' ainsi qll'unè':~.ï'e des Dj:n~. .<JjcJjns~ Lcs~Lc.!i...S,1.~s Jfal't!L~'S, pluce loul. ail commencement du Ile siè.:. . r cie les passions de ~1~t Sallll'n~!oulouse ~ _ ---=--__ '1 . de sQint Denvs Je Paris nui pi1raissent l,ien avoir cu lieu. la pl'emi('rc sous Déc'e (250). la seconde sous ~Iaximicn lIel'cule (286). On y malmène étrangement les auteurs de l'école historique. On ne respecte mème pas une gloirc de l'ordre: dom Thierry Duinart (2).
  • 51. 50 LA CO:-'-THOVEHSE DI': L'APOSTOLICrr8 DES l~GLlSES D'habitude, Ir.s traditionnistes ne disaient pas Cjue le fondement de lellr systè'me ttait l'autorité IitllrgiCjue, mais, de temps en temps, la pol(~miCjue faisait une nécessité de l'aYOller, Ce fut le cas dans la controyerse Cju'entreprit l'aLbé de So­ Ir.smes contre le prince .-lli..ert de Broglie. L'auteur de L'j;'glise eL l'Empire Romain au ~tIV· siècle, au lieu d'accepter la légendc q~it A }' Laptiser Constantin par le pnpe Silnstre, recon­ te f nnît qu'il re<:ut le b~ptème in e.x:LremiLdc.'i? mains d'Eusèbe de ïcomr':die. :Iais telle est aussi la ( cànclùsîoriqu;~t -adoptée Tillemont et les cri­ liCjlles des XVIIe et XYlll e siècles, « cédant, dit dom Il GU(:I'angel', il des préjuO'és ct il dcs anli wthies de s~ »), L abbé de olesmcs ne pouyait donc man­ Cj~ler de combattre celte opinion ga,llicane ct jansé­ JJ Il!.§iç. Sans apporter aucun clement nom'eau d'information, voici comment il s'cxprime : (1 On[re l'ancienneté ~lcJ~J)~ion. la tradition romaine sc recommande oneore il IIll antl'ü litre il la considéralion « Ces paroles sont injllslcs aulant 'lu'arni,res, » dit ~1. Le Clant, p, 2, Les ..tclcs des ,fa"ly"s, supplément aux ..tda sillcera de dom Ruinar!. (Extr"it des mémoires de Lcadc'/llÎe des inscriptions ct belles-lettres, l. XX, 2' partie, P"ris, Imprimerie n"liona!e, 1882), - ~1. ,llard ju~e ainsi les Acla sincel'a: « ~lal8'ré l'absolue sincéril<~ crili'lue du sarant !J(;n(;diclin. quicon'lue youdrait refaire aujourd"hui ~on lil"re aurait beaucoup plus il en retrancher 'lu'à y ajouter)) (Introduction, p, XII. de l'Iiis/nire ries PerseCll/inlls l'elldall! les deux pre 111 ier, ,ii'des, d'a près les monumenls arch0o­ IO:;Î'lues, Paris, -1885). - Un aull'e passa~c intèressant des Acles dcs .Ila"ly,'s (p, YJI) l1étrit « 1" criti'lue insultante d'un llaillet, la narration janséniste de ~lézengu)', l'anal)"se sèche ct rebutante ù'Alban Butler »,
  • 52. LE BAPTf:.E DE CO~STA"T1N ::JI de~ calholi(J11e~. Celte tradition se trol1"e con~igl1l'e au hré'iaire romain. Dellx fois l'anllée, le () nOYemhl'e ct le :1 dé~emhre, elle sc rellcontre dans le line ofiieiel de la prii're; cl. quoiqlle les Ir;idition" de celle IIntnre Ile soient pns du g-eill'e de celles ~nr le~quelles l'(:g-lise exerce ~on [1ri· 'ili'gc d'infailliiJililt-" il Ile duit. pas' être indifTérpnl aux: nf; Ils de ],]::~Iisc ge yoir sif;nOller COlnlne une raIde llli rt'cit,illli lell' est propo~e c 1~1(? certain 1!:l1' nDe autorité )f <lUSSI respectable. Ils onl le droll ct 1 . . 'cie dCl11an.,rlcr IiI c.w.mplc ;tllxJrondellrs es raisons de leur M'diliÎÏ. cl C Ile !Ji cl"der qu'nprès n'oil' épuis(; (ou~ les llloyeriT de dNense. C'est ici unc qncslion rI'honncllr: cl r;'cst parce qUl', pOUl' ~l ll1a pari. jc b con~idi're comme lelle. qlle je me permets rie dl'mander rai~on; ~1. rie Broglie du ton dégagé ayee lequel il s'('n expliqllc (1). Il Le respect de l'autorité liturgique apparaît donc comme le motif de cette polémiclue. ~lais, si les légendaires eux-mûmes reconnaissent que les tra­ ditions de cette naturè' n'engagent en rien l'infail­ libilité de l'Église; il n'est pas dilllcile de leur prouver - et ils l'ont avoué - qu'elles n'ont rien il voir avec l'honneur et la conscience des fidèles. On peut justement se servir pour cette démonstration des fameuses leçons du 9 novembre et du 31 décembre, En 1883,_ Lé~II~: a corriglla légend~_de (1) L'Unil'cl's du 5 avril 1857, nrlicle reproduit dnns les Essais SUI' I.e Nalw'alisme conlel1l}Jomin. p. :!()() et ~uiv. Naturellement ~ Guéran;:ci'>a ~lissé d~ns cet article un éloge de~FaiIlJlll~­ . ( A propos de la question du baptême de Constnnlin, do!!!Ritra ne '7 ') craint point de qualifier le récit d'Eusèbe « d'audacieux men- o . songe », Pour lui, il propose il l'examen l'opinion que Constantin aurait été bapl.Ls.é (!~x19ls : il Rome, par saint Sl'l'~t.!:e; à :"ic9­ mé.die, par..Jes ActE.~s, çr. L'Ana de 1(1, Religion, numéro dll 1er janvier '1850: